AuXVIe siÚcle, la maison de Saclay consistait en une belle ferme et 300 arpents de terre. La ferme se trouvait dans la grande rue du village. Incendiée en 1633, elle ne fut point rebùtie. Les terres louées à diverses personnes rapportaient, en 1757, 3,600 livres. Le Commandeur avait une partie de la seigneurie de Saclay, mais sans aucun droit de justice. Sources: les
ConstituĂ©e de maillons et de diffĂ©rents profils de gouges, il existe plusieurs types de chaĂźnes de tronçonneuse chisel, semi-chisel, multicut, micro-lite etc. Choisie selon la hauteur de jauge, le pas de chaĂźne et le nombre de maillons, une chaĂźne de tronçonneuse peut ĂȘtre anti-rebond, Ă usage professionnel, importantesProfil de gougeNombre de maillonsPas de chaĂźneLa jaugeType de chaĂźneVoir les chaĂźnes pour tronçonneuses !Votre tronçonneuse ne coupe plus ou coupe mal ? Vous devez vous appuyer dessus pour rĂ©aliser les dĂ©coupes ? Et au lieu dâavoir des copeaux vous obtenez de la sciure ? Vous lâavez dĂ©jĂ affutĂ©e mais rien nây fait ? Il est temps de remplacer la chaĂźne ! La chaĂźne est une piĂšce dâusure et force dâutilisations et d'affutages, il faut la remplacer. Pour ce faire, il convient de connaĂźtre comment elle est constituĂ©e pour pouvoir opĂ©rer son choix en toute sĂ©rĂ©nitĂ© et en connaissance de chaĂźne de tronçonneuse est formĂ©e par des maillons entraĂźneurs ;des maillons de liaison ;des rivets ;des limiteurs de profondeur ;des gouges avec des tranchants ou dents de entre maillon de liaison et entraineur et limiteur de profondeurLes maillons entraĂźneurs fixĂ©s dans la rainure du guide sont entraĂźnĂ©s par le pignon de la tronçonneuse et par le pignon de renvoi du guide, gĂ©nĂ©rant le mouvement de rotation de la maillons de liaison forment un espace facilitant lâĂ©vacuation des dĂ©bris de bois produits pendant le tronçonnage. Les rivets assurent lâassemblage de maillons en leur permettant un mouvement axial sur leurs limiteurs de profondeur encadrent lâaction de coupe. Les gouges sâenfoncent dans le bois et les tranchants de gouge ou dents de coupe tranchent le bois. Les diffĂ©rents types de tranchant sont dĂ©nommĂ©s profils de le catalogue ManoManoChaĂźne de tronçonneuseOn compte plusieurs profils de gouge diffĂ©rents. Le profil d'une gouge s'identifie par sa forme et heureusement pour les bĂ»cherons et apprentis bĂ»cherons, le profil de gouge est renseignĂ© sur les emballages par les distributeurs de chaĂźnes de tronçonneuse. Ils sont conçus pour des utilisations diverses, certains sont polyvalents, dâautres spĂ©cifiques aux bois durs ou tendres. Les plus rĂ©pandus sont les carrĂ©Conçu pour les tronçonneuses dâau moins 45 cmÂł pour la coupe des bois durs acacia, chĂȘneâŠ, le profil carrĂ© est utilisĂ© pour les travaux de bĂ»cheronnage. NĂ©anmoins, il sâĂ©mousse facilement et son affĂ»tage nâest pas aisĂ©. Profil appelĂ© chisel ou super chisel chez Oregon ; chez Stilh, le profil carrĂ© est appelĂ© rondConçu pour les tronçonneuses de faible puissance, le profil rond est idĂ©al pour les bois tendres bouleau, sapinâŠ. Il est facile Ă affĂ»ter. LâinconvĂ©nient est une coupe plus laborieuse sur les bois plus durs et des affĂ»tages plus rĂ©guliers. Profil appelĂ© shipper chez Oregon ; chez Stilh, ce profil est dit standard. Profil demi-rondCâest le bon compromis entre les profils rond et carrĂ©. Il sâadapte Ă toutes les puissances des tronçonneuses. Le profil demi rond coupe aussi bien les bois durs que les bois tendres et les affĂ»tages sont plus espacĂ©s et faciles Ă rĂ©aliser. Profil appelĂ© speed guard chez Oregon ; chez Stilh, ce profil est appelĂ© caractĂ©ristiques des chaĂźnesPour dĂ©terminer, en termes de compatibilitĂ©, la chaĂźne qui va avec votre tronçonneuse il y a quatre critĂšres Ă tenir en compte et qui figurent sur lâemballage ou la fiche technique des chaĂźnes neuves la longueur du guide ;le nombre de maillons ;le pas de chaĂźne ;la noter que la longueur du guide, le pas de chaĂźne et la jauge sont exprimĂ©s en pouces, unitĂ© de mesure standardisĂ©e, cependant, elle peut ĂȘtre aussi indiquĂ©e en millimĂštres ou en les dimensions de la chaĂźne sur le guide de la tronçonneuseUne maniĂšre simple et rapide dâobtenir les informations relatives Ă votre chaĂźne de tronçonneuse consiste Ă observer lâextrĂ©mitĂ© infĂ©rieure du effet, dans de nombreux modĂšles on y retrouve inscrits la longueur du guide ;le nombre de maillons ;le pas de chaĂźne ;la jauge ; une rĂ©fĂ©rence non obligatoire correspondant Ă la chaĂźne prĂ©conisĂ©e par le fabriquant pour ce guide, donc, pour cette pouvez, bien sĂ»r, choisir une marque autre que celle du fabriquant. Pour cela, il faut nĂ©anmoins que le nombre de maillons, le pas de chaĂźne et la jauge soient les mĂȘmes que ceux de la chaĂźne Ă ces indications ne sont pas forcĂ©ment inscrites sur le guide, dans ce cas on peut les retrouver dans la notice de la machine ou sur la boĂźte de la chaĂźne de tronçonneuse savoir quelle est lâĂ©paisseur de la jauge il faut procĂ©der Ă la mesure, toujours Ă lâaide dâun pied Ă coulisse, de lâĂ©paisseur de lâun des maillons entraĂźneurs, câest-Ă -dire lâun des maillons infĂ©rieurs de la chaĂźne en forme de triangle autre mĂ©thode consiste Ă mesurer lâĂ©paisseur de la rainure du guide de la tronçonneuse. Une fois cette mesure obtenue il convient, encore une fois, de la convertir en pouces. Voici quelques-unes des mesures de jauge en pouces et leur correspondance en millimĂštres;Ăpaisseur de la jauge en poucesĂpaisseur en mm .050"1,27 mmPour finir, il faut compter les maillons de la chaĂźne. Pour simplifier cette tĂąche vous pouvez procĂ©der comme suit positionnez la chaĂźne de maniĂšre Ă mettre face Ă face chacun des maillons ;comptez par deux en commençant par les deux premiers maillons cĂŽtĂ© gauche ;lorsque vous arrivez Ă la fin, additionnez les deux maillons situĂ©s aux noter quâil existe des rouleaux de plusieurs mĂštres de chaĂźne pouvant ĂȘtre dĂ©coupĂ©s sur mesure selon le nombre de maillons nĂ©cessaires. Cette prĂ©sentation est rĂ©servĂ©e Ă des professionnels ou Ă des passionnĂ©s Ă©quipĂ©s dâune riveteuse pour chaĂźnes de le catalogue ManoManoRiveteuse pour chaĂźnes de tronçonneuseNombreux sont les modĂšles de chaĂźnes disponibles sur le marchĂ©. Assurez-vous avant tout que le modĂšle que vous envisagez dâacquĂ©rir correspond bien aux caractĂ©ristiques de votre tronçonneuse, sans ĂȘtre nĂ©cessairement de la mĂȘme marque. Il existe plusieurs types de chaĂźnes avec des caractĂ©ristiques variĂ©es et pour des utilisations diverses, certaines sont polyvalentes, dâautres plus spĂ©cifiques. Si vous ĂȘtes un utilisateur occasionnel, optez pour une chaĂźne standard ou vous envisagez de rĂ©aliser des travaux plus intenses, privilĂ©giez des chaĂźnes avec attĂ©nuation de vibrations et dotĂ©es dâun systĂšme de rĂ©duction de rebond. Le rebond se produit lorsque la chaĂźne touche, sur son quart supĂ©rieur, un objet qui fait projeter la tronçonneuse vers lâarriĂšre, ce qui reprĂ©sente un risque majeur. Les chaĂźnes Ă rebond rĂ©duit sont conçues pour absorber le choc et limiter ainsi ce chaĂźne Ă trait de coupe Ă©troit, conçue pour plus de prĂ©cision Ă moindre ou full Chisel, chaĂźne Ă profil de coupe carrĂ©, Ă rebond rĂ©duit, avec attĂ©nuation de vibrations, destinĂ©e Ă une utilisation professionnelle, notamment pour des travaux de pour les tronçonneuses destinĂ©es Ă des travaux intensifs dâĂ©lagage, avec attĂ©nuation de vibrations, Ă rebond rĂ©duit, la coupe est rapide et lâaffĂ»tage facile .Semi-chisel, chaĂźne Ă profil de coupe arrondi, Ă rebond rĂ©duit et faible vibration, lâaffĂ»tage est facile et son utilisation idĂ©ale pour des milieux poussiĂ©reux et chaĂźne lĂ©gĂšre et Ă rebond rĂ©duit, dâune grande durĂ©e de vie, idĂ©ale pour les Ă©lagueuses ;Multicut, chaĂźne possĂ©dant un revĂȘtement chromĂ©, destinĂ©e Ă un usage professionnel profile, chaĂźne Ă usage professionnel conçue pour les petites ou Micro-bit, chaĂźne Ă profil de gouge rond avec des angles dâattaque et platine latĂ©rale arrondies pour faciliter la coupe de bois trĂšs durs conçue pour des motorisations trĂšs Guard, chaĂźne Ă faible rebond rĂ©servĂ©e Ă des travaux de bĂ»cheronnage avec des tronçonneuses trĂšs chaĂźne pour une utilisation courante, polyvalente, elle est idĂ©ale pour les bricoleurs occasionnels et rĂ©servĂ©e Ă des tronçonneuses ne dĂ©passant pas les 35 les chaĂźnes pour tronçonneuses !Guide Ă©crit parAlbert, RĂ©dacteur, IsĂšre, 123 guidesLe jardinage et le bricolage font partie de mon quotidien depuis longtemps. Aussi bien sur le plan personnel que professionnel. En effet, aprĂšs des Ă©tudes dans le commerce, jâai Ă©voluĂ© vers les mĂ©tiers du bĂątiment et du paysage technicien, paysagiste et responsable dâactivitĂ©. De la maintenance technique dâimmeubles Ă la crĂ©ation des espaces paysagers, en passant par la rĂ©novation de logements, mon expĂ©rience mâa permis dâĂȘtre polyvalent. Les conseils Ă mes interlocuteurs, particuliers et professionnels, mâont orientĂ© logiquement vers le mĂ©tier de rĂ©dacteur. Câest donc avec plaisir que je vous apporte mes conseils dans le jardinage et le bricolage. Je sais combien il est utile de savoir choisir ses Ă©quipements et de faire ses travaux soi-mĂȘme. Cela vous permet dâamĂ©liorer votre confort Ă la maison et au jardin, la fiertĂ© et les Ă©conomies en plus ! Les produits liĂ©s Ă ce guideAl'Ă©tĂ© de 1853, la maladie est arrivĂ©e par les ports de la Baltique et de la Mer du Nord. Elle gagne Paris en avril et mai 1854. A partir de ce mĂȘme mois de juin, le mal fait tache d'huile entre Paris et l'Alsace (Meuse, Aube, Yonne, CĂŽte-d'Or), favorisĂ© par la nouvelle voie ferrĂ©e Paris-Strasbourg, tandis qu'un autre foyer irradie depuis la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne vers Arnaud DUMOUCH 080503, Jacques La fin du monde Nihil Obstat ArchevĂȘchĂ© de Paris Paris, le 7 juillet 1996 n°37, M. Dupuy, Imprimatur ArchevĂȘchĂ© de Paris Paris, le 5 novembre 2002 n° 50-91, Mgr M. Vidal, Au pĂšre Marie-Dominique Philippe Le vocabulaire marquĂ© de * est traitĂ© en fin dÂouvrage. ISBN 2-403-0923-6 Introduction Depuis prĂšs dÂun siĂšcle, le silence sÂest fait dans lÂĂglise catholique sur la fin du monde. Les thĂ©ologiens et les prĂ©dicateurs nÂont plus osĂ© en parler. Tant de rĂ©cits effrayants avaient Ă©tĂ© donnĂ©s en chaire par les anciens curĂ©s du XIXĂšme siĂšcle, que ce genre de thĂšme prĂȘtait plus Ă la suspicion quÂĂ lÂintĂ©rĂȘt. Une autre peur, celle de paraĂźtre ridicule ou pire, sectaire, paralysait les docteurs. La recherche nÂĂ©tait autorisĂ©e que dans un seul sens qui visait Ă relativiser les textes, Ă leur donner une signification purement symbolique. La peur nÂest pas Ă©vangĂ©lique. Ce silence a eu de graves consĂ©quences. Il a laissĂ© une grande place aux sectes politiques ou religieuses. Beaucoup de fidĂšles en ont Ă©tĂ© rĂ©duits Ă mettre leur espoir, non dans la venue certaine du Royaume de Dieu, mais dans la construction sociale du monde dÂici-bas. Hegel, Marx ne sont pas autre chose que des thĂ©ologiens politiques de la fin de lÂhistoire, de lÂarrivĂ©e du paradis sur terre. LÂespĂ©rance marxiste a causĂ© de maniĂšre directe la mort dÂau moins cent millions de personnes. Pour les plus religieux, les propositions thĂ©ologiques des sectes fondamentalistes les ont dĂ©tournĂ©s de cette foi qui, loin de rĂ©pandre la peur, est source dÂune paix profonde. Les sectes apocalyptiques chrĂ©tiennes[1] ont causĂ© relativement peu de morts en comparaison des idĂ©ologies politiques. Mais elles transforment de maniĂšre hideuse en fanatisme illuminĂ© ce qui devrait rayonner dÂamour et dÂhumilitĂ©. Une autre consĂ©quence touche le cÂur mĂȘme de la vie spirituelle, Ă savoir lÂespĂ©rance thĂ©ologale. Depuis deux siĂšcles, lÂĂglise catholique vit une crise. En Occident, elle perd des fidĂšles. DÂanciennes nations chrĂ©tiennes sont au bord dÂapostasier* tout rapport Ă la foi. Des chrĂ©tiens perdent espoir. Ils ne comprennent plus. Le Christ nÂavait-il pas annoncĂ© que les portes de lÂenfer ne lÂemporteraient jamais ? Or le Christ parle explicitement dans les Ă©vangiles dÂĂ©vĂ©nements difficiles. Il annonce mĂȘme, de façon mystĂ©rieuse, lÂabomination de la dĂ©solation dans le Temple saint »[2]. Ce texte ne peut annoncer quelque chose de positif Pourtant, dans un passage parallĂšle, parlant de la venue de ces malheurs, JĂ©sus dit Quand tout cela commencera dÂarriver, rĂ©jouissez-vous et relevez la tĂȘte car votre rĂ©demption est proche »[3]. Comment JĂ©sus peut-il demander de se rĂ©jouir dÂun malheur? Qui peut, parmi les lecteurs de ce livre, rĂ©pondre maintenant pour lui-mĂȘme de maniĂšre claire Ă cette question ? La plupart est dans lÂignorance de ces sujets. Si le Christ, MaĂźtre et Seigneur de notre foi, en a parlĂ©, ce nÂĂ©tait certainement pas pour que nous mettions un boisseau dÂobscuritĂ© sur ses paroles[4]. Il est donc nĂ©cessaire, plus que jamais, de raconter lÂespĂ©rance catholique pour la fin du monde. LorsquÂon dĂ©couvre quÂil ne sÂagit pas seulement dÂun traitĂ© thĂ©orique mais dÂune vie qui de plus se raconte comme une histoire, avec une fin de lumiĂšre et dÂamour, on ne peut quÂen ĂȘtre enthousiasmĂ©. Cet ouvrage vise Ă le manifester. Deux parties vont se succĂ©der. I- La fin du monde Avant le retour du Christ, Dieu prĂ©pare un plan grandiose qui donne lÂexplication de ce que lÂhumanitĂ© vit dĂ©jĂ actuellement. Ces textes sont valables Ă deux niveaux 1- Pour chaque gĂ©nĂ©ration qui a vĂ©cu depuis la venue du Messie. Je montrerai donc dans un premier temps comment les textes se sont historiquement explicitement rĂ©alisĂ©s. 2- Mais ils annoncent aussi la venue historique, Ă un temps donnĂ©, dÂune fin du monde entier. Les prophĂ©ties de lÂĂcriture Sainte ne permettent ni dÂen connaĂźtre la date ni le dĂ©tail avec une prĂ©cision absolue. Mais elles sont assez explicites pour en dĂ©voiler les grandes Ă©tapes et, Ă lÂinverse de ce quÂen disent les sectes apocalyptiques, pour enflammer lÂespĂ©rance. II- Les sources de ces connaissances Cette partie est destinĂ©e aux esprits curieux de mes sources, croyants ou incroyants[5]. - Les choses certaines A chaque fois que je lÂai pu, je nÂai fait que rapporter la foi de lÂĂglise Ă travers lÂĂcriture Sainte ou le MagistĂšre romain. Tout au long de lÂouvrage, je prĂ©ciserai en note ou dans le texte quand il sÂagit dÂune telle source. Afin que le lecteur sÂy retrouve, de tels textes seront marquĂ©s de la mention choses certaines ». - Les choses probables Mais tout dans cet ouvrage nÂest pas explicitement la foi de lÂĂglise. A chaque Ă©poque, des signes et des prophĂ©ties ont Ă©tĂ© donnĂ©s aux hommes. CÂest le cas de rĂ©vĂ©lations* faites Ă des saints canonisĂ©s ou lors dÂapparitions* cĂ©lestes reconnues canoniquement par lÂĂglise. Ces sources secondaires ne constituent pas, loin de lĂ , des vĂ©tilles. Elles ont une trĂšs grande valeur, non pour ajouter Ă la foi, mais pour expliquer sa rĂ©alisation concrĂšte lÂespĂ©rance. Elles seront qualifiĂ©es de choses probables » tout au long du texte. - Les choses indĂ©cises La maniĂšre concrĂšte, avec les dĂ©tails de date, de lieu et de circonstances dont ces prophĂ©ties se rĂ©aliseront Ă lÂavenir est affaire dÂhypothĂšse, de rĂ©flexion, dÂanalyse sociologique, de connaissance prĂ©dictive de lÂhomme. Ce sont les choses indĂ©cises » de ce livre. - Les opinions personnelles JÂĂ©mets parfois des hypothĂšses personnelles, lÂĂglise demandant au chercheur un tel travail voir par exemple des questions comme lÂorigine de lÂislam, son destin, la maniĂšre dont IsraĂ«l reconnaĂźtra le Christ etc.. Je peux assurer que cet ouvrage ne contient rien qui est contre la foi contra fidem. Mais il contient quelques prĂ©cisions qui sont en marge de la foi praeter fidem. LÂImprimatur ecclĂ©siastique ne veut rien signifier dÂautre. Je me trompe peut-ĂȘtre. Ce livre doit rester sans cesse en chantier. Ces aspects sont marquĂ©s de la mention Selon moi Au lecteur de juger ». A lÂorigine de tout, un grand secret La chose la plus certaine Dans un premier ouvrage[6], jÂai dĂ©crit lÂhistoire sainte des individus, la maniĂšre dont Dieu sÂefforce de conduire chaque homme Ă lÂhumilitĂ© puis Ă lÂamour[7]. Ici, je vais mÂefforcer de raconter lÂHistoire Sainte des peuples, des nations*, de lÂhumanitĂ© entiĂšre. Ces deux histoires ont le mĂȘme commencement et le mĂȘme terme Avant dÂentrer dans le vif du sujet, je voudrais rappeler en quelques mots ce fondement de tout, cet Alpha qui donne sens Ă tout le reste. Il nÂest pas possible de comprendre quoi que ce soit de la lecture chrĂ©tienne des Ă©vĂ©nements de la fin du monde sans connaĂźtre la raison et lÂorigine de tout. Comment comprendre lÂOmĂ©ga si lÂon ne connaĂźt pas lÂAlpha? Tout dans cette espĂ©rance sÂexplique par un principe simple. Il sÂagit dÂun projet de Dieu. Il veut se montrer Ă lÂhumanitĂ© entiĂšre, face Ă face, Âpour la combler de bonheur. Rien, dans lÂhistoire de lÂhumanitĂ©, ne se comprend au plan chrĂ©tien sans cette lumiĂšre. Mais tout peut ĂȘtre compris avec elle. LÂĂvangile de JĂ©sus Christ, celui qui explique la souffrance des communautĂ©s humaines, se rĂ©sume Ă cela Avant que le monde nÂexiste, depuis toute Ă©ternitĂ©, il existe un Ătre unique, une Personne... Il vit totalement heureux, comblĂ© par sa propre nature. Il est mystĂ©rieux puisque, tout en Ă©tant un seul ĂȘtre, trois personnes[8] sÂaiment et se contemplent en lui, le PĂšre, le Fils et lÂEsprit Saint[9]. Il sÂagit dÂune inimaginable vie intime, faite de tendresse et de lumiĂšre inaccessibles. Deux qualitĂ©s du cÂur peuvent rĂ©sumer la vie de Dieu, lÂhumilitĂ© et lÂamour[10]. Sans cesse, le PĂšre glorifie le Fils, Le Fils glorifie le Saint Esprit parce quÂil lÂaime. Dieu est ainsi et nul ne peut le changer. Dans son Ă©ternitĂ©, il conçut le projet suivant faire partager ce bonheur Ă dÂautres ĂȘtres ; CrĂ©er de nombreuses personnes, dotĂ©es dÂintelligence et de libertĂ©, et les introduire, si elles le veulent, au cÂur des trois personnes. Ce serait comme un mariage, un acte dÂamour rĂ©ciproque. Mais il convient de faire ici une remarque importante. Dieu ne dĂ©sirait pas crĂ©er un paradis oĂč chaque personne, perdue dans sa contemplation, serait uniquement tournĂ©e face Ă lui. Il voulait crĂ©er une Ăglise, cÂest-Ă -dire une communautĂ© immense vivant en Lui dans une totale communion dÂhumilitĂ© et dÂamour. Ce serait ainsi une fĂȘte Ă©ternelle oĂč des milliards dÂĂȘtres Ă©pousĂ©s communieraient au mĂȘme pain. CÂest pourquoi, Dieu dĂ©cida de faire de lÂhistoire de ses crĂ©atures spirituelles une Histoire Sainte dirigĂ©e vers ce but unique. Dieu agit. Il crĂ©a dÂabord les anges, de purs esprits sans corps[11]. Puis il crĂ©a les hommes et les femmes, ĂȘtres spirituels et physiques. Anges et hommes Ă©taient faits pour voir Dieu face Ă face. Un problĂšme se posait pourtant. Pour que ces communautĂ©s humaines entrent auprĂšs de Dieu et vivent comme une Ăglise sainte du bonheur infini qui consiste Ă le comprendre et Ă lÂaimer face Ă face, il Ă©tait absolument nĂ©cessaire quÂelles deviennent au plan du cÂur semblables Ă lui, Ă savoir tout humbles et toutes donnĂ©es Ă lÂamour. Ici se trouve la clef de tout[12].  Nul ne peut voir Dieu sans mourir Ă lui-mĂȘme[13]Â. A cause de la puretĂ© et de la dĂ©licatesse de Dieu, nÂimporte quel amour ne suffisait pas mais seulement un amour total, dĂ©pouillĂ© de toute recherche intĂ©ressĂ©e. Le moindre orgueil, le moindre Ă©goĂŻsme, et lÂentrĂ©e face Ă Dieu devenait impossible, comparable Ă un viol alors quÂelle devrait ĂȘtre un mariage. Ceci Ă©tait vrai non seulement pour les individus, mais pour lÂhumanitĂ© dans son ensemble. CÂest pourquoi, afin de laisser aux communautĂ©s humaines le temps de dĂ©couvrir leur misĂšre, il dĂ©cida de les faire transiter par un devenir terrestre, par une gloire puis une dĂ©cadence, par la mort enfin. Il appliqua cette loi Ă toutes, sans exceptions, y compris Ă celles quÂil avait voulu lui-mĂȘme, celles qui portaient son nom[14] ses Ăglises. Tout cela constituait une sĂ©rie dÂĂ©tapes purificatrices. Toutes Ă©taient marquĂ©es par la souffrance[15]. Ce temps, par tout ce quÂil Ă©tait, devait servir dÂĂ©cole de la vie. » Dieu abaisse les puissants et relĂšve les humbles[16]. PREMIĂRE PARTIE LA FIN DU MONDE CHAPITRE 1 LE GRAND SPECTACLE DE LA FIN[17]  Depuis lÂAscension, lÂavĂšnement du Christ dans la gloire est imminent mĂȘme sÂil ne nous "appartient pas de connaĂźtre les temps et les moments que le PĂšre a fixĂ©s de sa seule autoritĂ©". Cet avĂšnement eschatologique peut sÂaccomplir Ă tout moment mĂȘme sÂil est "retenu", lui et lÂĂ©preuve finale qui le prĂ©cĂ©dera[18]. » Pas de date Chose certaine La RĂ©vĂ©lation chrĂ©tienne est explicite pour enseigner que le monde ne durera pas toujours. Dieu sait combien dÂĂȘtres humains doivent naĂźtre. A lÂheure dite, celle que lui seul connaĂźt, il mettra fin au monde terrestre. Cette heure nÂa rien Ă voir avec les prĂ©dictions des astronomes sur lÂĂ©volution du soleil. Elle nÂest pas naturelle donc non prĂ©visible. Elle concerne Dieu seul et son projet sur lÂhomme. La derniĂšre gĂ©nĂ©ration, celle qui vivra sur terre Ă cette Ă©poque, assistera Ă des Ă©vĂ©nements Ă©tonnants. Dieu prĂ©pare sur la terre une nouvelle manifestation de son amour. Ce sera un spectacle grandiose, digne de ce que la Bible appelle le jour du Seigneur ». Mais tout spectacle de Dieu est avant tout spirituel car Dieu est esprit. Cette fois, lÂamour ne sera pas manifestĂ© par la douleur silencieuse. Il le sera par la victoire joyeuse. Cette heure a rapport avec ce que le Credo appelle le retour du Christ dans sa gloire ». LÂĂglise ne connaĂźt pas la date de ces Ă©vĂ©nements[19]. JĂ©sus dit en Mathieu[20] Quant Ă la date de ce jour, et Ă lÂheure, personne ne les connaĂźt, ni les anges dans les Cieux, ni le Fils, personne si ce nÂest le PĂšre ». Bien plus, afin de couper court Ă des indiscrĂ©tions qui s'Ă©taient produites, elle n'a pas hĂ©sitĂ© Ă dĂ©fendre sous peine d'excommunication d'annoncer pour Ă©poque dĂ©terminĂ©e la venue de l'AntĂ©christ ou le jour du Jugement dernier. C'est sous LĂ©on X, en l'an 1516, le 14 des Calend. de janvier, au Ve concile oecumĂ©nique de Latran sess. XI, Constit. SupernĂŠ majestatis prĂŠsidio que ce dĂ©cret, dont voici la teneur, a Ă©tĂ© portĂ© Nous ordonnons Ă tous ceux qui exercent la charge de la prĂ©dication ou qui l'exerceront dans l'avenir qu'ils ne prĂ©sument pas de fixer dans leurs prĂ©dications ou dans leurs affirmations un temps dĂ©terminĂ© pour les maux futurs, soit pour l'avĂšnement de l'AntĂ©christ, soit pour le Jugement attendu que la VĂ©ritĂ© dit Ce n'est pas Ă vous de connaĂźtre les temps ou les moments que le PĂšre a fixĂ©s de sa propre autoritĂ© ceux donc qui, jusqu'Ă prĂ©sent, ont osĂ© Ă©mettre de pareilles choses, ont menti, et il est avĂ©rĂ© que, par leur fait, un grand dommage a Ă©tĂ© portĂ© Ă l'autoritĂ© de ceux qui prĂȘchent sagement[21]. » La raison en est simple. Il sÂagit dÂun Ă©vĂ©nement tout Ă fait comparable Ă la mort individuelle de chaque homme. Dieu se rĂ©serve lÂheure de la mort de chacun. Le suicide lui dĂ©plaĂźt puisque nul ne peut juger avec les yeux de Dieu quÂil a assez appris de son passage ici-bas. De mĂȘme, nulle communautĂ© humaine ne peut connaĂźtre sa fin il sÂagit ici de la fin dÂun monde et non du monde avant dÂavoir compris quÂelle nÂest rien. Il doit en ĂȘtre de mĂȘme pour le monde dans son ensemble la fin des fins. Le Christ a, par contre, laissĂ© des prophĂ©ties suffisamment prĂ©cises et nombreuses pour permettre de comprendre le dĂ©roulement de ce qui prĂ©cĂšdera la fin du monde. Des signes de la proximitĂ© des Ă©vĂ©nements seront donnĂ©s aux hommes, permettant Ă ceux qui auront la foi en ces jours lĂ de les vivre de lÂintĂ©rieur, de sentir lÂimminence du retour du Christ. DÂautres signes seront plus extĂ©rieurs, adressĂ©s Ă ceux qui nÂauront pas la foi. AppuyĂ©s sur ces RĂ©vĂ©lations contenues dans les Ăcritures, il est possible de dire quelque chose de sĂ»r. Comment se produira la fin du monde? Chose certaine Il peut ĂȘtre intĂ©ressant de se livrer Ă un petit exercice. Mettons-nous Ă la place de Dieu. Imaginons que nous recevions la responsabilitĂ© de prĂ©parer la fin de la derniĂšre gĂ©nĂ©ration humaine avec les objectifs suivants. 1- Former les hommes Ă lÂhumilitĂ©, cette vertu qui dispose le cÂur Ă lÂamour ; 2- Leur laisser le temps dÂapprofondir leur soif consciente ou inconsciente du salut; 3- Leur prouver dÂune maniĂšre dĂ©finitive et grandiose lÂamour de Dieu, en vue de les sauver; Comment nous y prendrions-nous? Il va de soit que, Ă©tant Dieu, nous aurions le droit dÂutiliser tous les moyens Ă notre disposition, Ă savoir une puissance infinie, tout en respectant au moment du choix final, la libertĂ© de ceux qui refusent lÂamour. Il faut en effet remarquer quÂavant ce choix final, Dieu ne respecte pas toute la libertĂ© de lÂhomme. Au contraire, il forme cette libertĂ© en la soumettant Ă toutes sortes de contraintes que nous expĂ©rimentons tous les jours. La premiĂšre solution qui vient Ă lÂesprit des enfants du catĂ©chisme, surtout des garçons, consiste Ă organiser un festival du miracle, un spectacle avec mouvements dÂastres, feu dÂartifices dÂĂ©toiles se terminant par le bouquet final, lÂatterrissage dans le plus pur style Albator, dÂun Christ lumineux. Les descriptions de ce scĂ©nario ne manquent pas dans lÂĂcriture. Les anges ne disent-ils pas aux apĂŽtres le jour de lÂAscension Ce mĂȘme JĂ©sus viendra comme cela de la mĂȘme maniĂšre dont vous lÂavez vu sÂen aller vers le ciel ». Il est vrai quÂun tel spectacle supprimerait lÂathĂ©isme. CÂest lÂargument principal des enfants. Cependant, rĂ©pond-il aux trois critĂšres imposĂ©s plus haut ? Il est vrai que le critĂšre 3 La manifestation de Dieu, serait en partie rĂ©alisĂ©. Mais quÂen serait-il de la charitĂ© et de sa mĂšre, lÂhumilitĂ©, les seules rĂ©alitĂ©s importantes pour la vie Ă©ternelle? JĂ©sus, dans lÂĂvangile de saint Jean, montre les effets ambigus des miracles sur les hommes[22]. Il multiplie pour une foule des pains; Les gens croient et applaudissent puis dĂ©cident de le couronner roi dÂIsraĂ«l pour quÂil chasse les Romains. Le Christ, voyant quÂils ont dĂ©tournĂ© ses miracles pour en faire un outil de puissance politique, est obligĂ© de se retirer dans la montagne. Ce scĂ©nario nÂest donc pas apparemment le meilleur possible, au moins pour ce qui concerne le critĂšre 1. Il ne faut pas se moquer des enfants. Les adultes ne trouvent pas mieux, malgrĂ© leur bonne volontĂ©, et ils se servent souvent mal de leurs trouvailles[23]. On peut donc ĂȘtre certain quÂavant que le Christ revienne en descendant du Ciel, il aura prĂ©parĂ© le cÂur des hommes par une sĂ©rie dÂĂ©vĂšnements. Existe-t-il des textes du MagistĂšre papal les dĂ©crivant? Au cours de ses 2 000 ans dÂhistoire, lÂĂglise sÂest trĂšs peu prononcĂ©e sur ces Ă©vĂ©nements, sauf pour condamner certaines interprĂ©tations trop fondamentalistes de la Bible. Pourtant, depuis quelques dĂ©cennies, elle parle. Le phĂ©nomĂšne est nouveau et, nous le verrons, il constitue certainement un signe. Le CatĂ©chisme de lÂĂglise Catholique donne en deux paragraphes un enseignement nouveau et prĂ©cis[24]. CÂest la premiĂšre fois quÂun texte dotĂ© dÂune infaillibilitĂ© ordinaire[25] est aussi explicite ÂAvant lÂavĂšnement du Christ, lÂĂglise doit passer par une Ă©preuve finale qui Ă©branlera la foi de nombreux croyants. La persĂ©cution qui accompagne son pĂšlerinage sur terre dĂ©voilera le mystĂšre dÂiniquitĂ© » sous la forme dÂune imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente Ă leurs problĂšmes au prix de lÂapostasie de la vĂ©ritĂ©. LÂimposture religieuse suprĂȘme est celle de lÂAnti-Christ, cÂest-Ă -dire dÂun pseudo-messianisme oĂč lÂhomme se glorifie lui-mĂȘme Ă la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair. Cette imposture antichristique se dessine dĂ©jĂ dans le monde Ă chaque fois que lÂon prĂ©tend accomplir dans lÂhistoire lÂespĂ©rance messianique qui ne peut sÂachever quÂau-delĂ dÂelle Ă travers le jugement eschatologique mĂȘme sous sa forme mitigĂ©e, lÂĂglise a rejetĂ© cette falsification du Royaume Ă venir sous le nom de millĂ©narisme, surtout sous la forme politique dÂun messianisme sĂ©cularisĂ©,  intrinsĂšquement perversÂ. LÂĂglise nÂentrera dans la gloire du Royaume quÂĂ travers cette ultime PĂąque oĂč elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa RĂ©surrection. Le Royaume ne sÂaccomplira donc pas par un triomphe historique de lÂĂglise selon un progrĂšs ascendant mais par une victoire de Dieu sur le dĂ©chaĂźnement ultime du mal qui fera descendre du Ciel son Ă©pouse. Le triomphe de Dieu sur la rĂ©volte du mal prendra la forme du jugement dernier aprĂšs lÂultime Ă©branlement cosmique de ce monde qui passe. Ce texte de thĂ©ologie donne la clef de toutes les prophĂ©ties de lÂĂcriture sur la fin du monde. JĂ©sus annonce pour son retour une Ăglise humiliĂ©e, presque absente du fait de la rĂ©ussite quasi-universelle dÂun AntĂ©christ* qui ne sera mĂȘme pas nĂ©cessairement violent puisquÂil Ă©tablira Âune fausse paix sur le monde[26]Â. Il est clair que ce succĂšs provisoire de ce qui sÂoppose au Christ sera permis par Dieu et entrera au centre mĂȘme de son projet grandiose. SÂil avait voulu autre chose, il lui aurait suffi dÂagir,  Lui qui peut faire naĂźtre Ă partir des pierres des fils Ă Abraham[27]Â. SÂil sÂagit lĂ du scĂ©nario prĂ©vu par Dieu, cÂest quÂil est le meilleur possible[28]. Or, et cÂest remarquable, ce scĂ©nario ressemble Ă celui que choisit lÂEsprit Saint pour le Christ. CÂest ainsi quÂil sauva le monde. Lui aussi passa par un martyre, aprĂšs une lente kĂ©nose»[29]. La clef de lÂhistoire est ici. Le mĂȘme Esprit qui conduisit le Christ, conduira lÂĂglise Ă son Heure. CÂest en passant par la croix, Ă lÂimitation de son Ă©poux, quÂelle provoquera le retour du Messie et le salut de lÂhumanitĂ© entiĂšre. La fin de lÂĂglise est donc la mĂȘme, analogiquement, que celle du Christ car cÂest le mĂȘme Esprit Saint. Nous verrons au long de ce rĂ©cit Ă quel point la vie du Christ est une allĂ©gorie de celle de lÂĂglise, jusquÂĂ la fin du monde. Ce sera mĂȘme une allĂ©gorie de dĂ©tail, chaque acteur du drame de la passion trouvant sa place sous forme dÂun courant idĂ©ologique particulier lors du tĂ©moignage final de lÂĂglise[30]. Avant de reconstituer cette histoire Ă venir pour la fin des fins, suivons pas Ă pas le cheminement de lÂhumanitĂ© au cours de son histoire. En effet, comme toutes les prophĂ©ties apocalyptiques, elles ont plusieurs maniĂšres de se rĂ©aliser dans lÂhistoire des hommes[31]. 1- A chaque Ă©poque de lÂhistoire, cÂest-Ă -dire pour chaque homme face Ă lÂhistoire de sa gĂ©nĂ©ration. CÂest ce que je vais dĂ©crire dans le chapitre 3. 2- DÂune maniĂšre plus grandiose, lors de la derniĂšre gĂ©nĂ©ration sur la terre. Ce sera lÂobjet des chapitres suivants. La connaissance de la fin de tel ou tel monde particulier permettra de mieux comprendre la fin des fins. CHAPITRE 2 LES SEPT JOURS » DE LÂHISTOIRE DU MONDE ... en attendant que tout lui soit soumis DĂ©jĂ prĂ©sent dans son Eglise, le RĂšgne du Christ nÂest cependant pas encore achevĂ© "avec puissance et grande gloire" JusquÂĂ ce que tout lui ait Ă©tĂ© soumis, lÂEglise vit elle-mĂȘme parmi les crĂ©atures qui gĂ©missent prĂ©sentement encore dans les douleurs de lÂenfantement et attendent la manifestation des fils de Dieu". Le temps prĂ©sent est, selon le Seigneur, un temps encore marquĂ© par la "dĂ©tresse" et lÂĂ©preuve du mal qui nÂĂ©pargne pas lÂĂglise et inaugure les combats des derniers jours[32]. » LÂhistoire du monde peut ĂȘtre dĂ©crite comme une semaine de sept jours [33] Chose certaine LÂhistoire de lÂhumanitĂ© est sainte. Elle est dirigĂ©e de lÂintĂ©rieur par Dieu. Son but unique est, rappelons-le, de rendre chaque homme individuellement, mais aussi chaque gĂ©nĂ©ration, humble, assoiffĂ© dÂun salut, pour quÂil puisse aimer AgapĂ© et entrer dans la salle des noces avec Dieu oĂč il sera lÂĂ©pousĂ©. Il dirige chaque personne individuellement par le travail de son ange gardien. Mais il dirige aussi lÂhumanitĂ© Ă travers son histoire. Pour cela, il dispose dÂun ordre dÂanges appelĂ©s Princes » par lÂĂcriture et qui, dÂaprĂšs Denys, connaissent parfaiteÂment ce quÂil faut faire pour diminuer lÂorgueil des peuples. Les trois premiers jours de lÂhumanitĂ© Ils suivirent la chute dÂAdam et Eve. Le premier de ces jours est le temps oĂč Dieu se taisait complĂštement, laissant lÂhomme livrĂ© dans la nuit Ă sa libertĂ©. AprĂšs la mort dÂAdam et Ăve, Dieu laissa lÂhumanitĂ© devenue Ă©goĂŻste vivre comme elle le dĂ©sirait, goĂ»ter jusquÂau bout les fruits sĂ©duisants de lÂarbre de lÂorgueil. Il la laissa en rĂ©colter la solitude, les souffrances, la vie insensĂ©e et la mort. Lui-mĂȘme se cacha et nÂexpliqua plus son but aux hommes au point quÂils oubliĂšrent le sens de la vie. Ils tendirent les bras vers le ciel vide. Ils se créÚrent de multiples dieux imaginaires plutĂŽt que de rester seuls. Ayant touchĂ© le fond de la misĂšre, humiliĂ©, lÂhomme se mit Ă dĂ©sirer de tout son ĂȘtre un Sauveur. Ainsi, Ă travers cette souffrance, les plus orgueilleux parmi les hommes furent disposĂ©s Ă comprendre un dĂ©but dÂhumilitĂ© et un besoin dÂamour... Cette premiĂšre phase est la plus terrible car elle conduit, du fait du silence de Dieu, au dĂ©sespoir devant la mort. Elle est dĂ©crite par la Bible jusquÂĂ lÂheure de la vocation dÂAbraham. Elle est symbolisĂ©e dans lÂĂvangile par le  mauvais larron  crucifiĂ© avec JĂ©sus. Elle est la phase du silence de Dieu, silence efficace contre lÂorgueil de lÂhomme qui meurt. Le second jour est celui oĂč il promit Ă quelques-uns un sauveur sans en prĂ©ciser la nature. Il le fit aux juifs mais aussi ici et lĂ chez les paĂŻens; LÂhomme appela Ă lÂaide. Mais la souffrance sous toutes ses formes ne sÂarrĂȘta pas. Il supplia quÂon vienne le sauver. Y-a-t-il quelquÂun lĂ -haut, qui entendent nos priĂšres?[34]» Alors, bien des gĂ©nĂ©rations plus tard, Dieu rĂ©pondit. Il promit un Sauveur Ă quelques-uns. Mais il ne lÂenvoya pas tout de suite pour que la soif des hommes sÂapprofondisse. Orgueilleux, ils devinrent plus humbles et leur Ăąme se mit Ă dĂ©sirer la rĂ©vĂ©lation du Dieu dont ils ne connaissaient pas le cÂur. Ainsi, insensiblement, Ă travers ces souffrances, le cÂur de lÂhumanitĂ© mĂ»rit vers une humilitĂ© plus grande et un plus grand dĂ©sir dÂamour. Cette deuxiĂšme phase fut en particulier vĂ©cue par les Juifs jusquÂĂ la venue du Messie JĂ©sus. Elle est symbolisĂ©e dans lÂĂvangile par le bon larron. En effet, les justes subissent les mĂȘmes souffrances au cours de leur vie que les mauvais ». Mais elle provoque un effet plus profond. Le bon larron crucifiĂ© Ă la droite de JĂ©sus lui disait Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume. » Elle est la phase de la foi et de lÂespĂ©rance. Le troisiĂšme jour est le temps enfin oĂč il se fit chair et annonça lÂĂvangile. Enfin Dieu les sauva. Il le fit lui-mĂȘme, par un moyen merveilleux, tel que chacun put sÂĂ©crier Vraiment, Dieu nous aimait! » LÂune des personnes de la TrinitĂ© se fit homme en JĂ©sus Christ. Le Messie-Dieu enseigna et voulut mourir de la main de ceux quÂil sauvait, afin que les plus orgueilleux parmi les hommes ne puissent plus douter de son amour. CÂest la phase de lÂamour de nouveau rĂ©vĂ©lĂ©, celle qui a commencĂ© depuis deux mille ans. Mais Dieu ne supprima pas pour autant les souffrances de la vie, ni son silence. Le chrĂ©tien meurt comme le paĂŻen. CÂest que, Ă travers ses souffrances, il lui fut possible de transformer sa croix en plus dÂhumilitĂ© et dÂamour, en une humilitĂ© et un amour conscients de ce qui les finalise. Le croyant chrĂ©tien peut le faire avec plus dÂintensitĂ© car il sait oĂč il va et ce quÂil fait sur terre.[35] Cette partie de lÂhumanitĂ© et de notre cÂur est symbolisĂ©e au Golgotha par le Christ lui-mĂȘme. LÂĂglise terrestre, qui est sensĂ©e le suivre dans la mĂȘme lumiĂšre, est comme son corps restĂ© sur la terre. Chacune de ces pĂ©riodes dispose les cÂurs au salut. Ces trois jours », commencĂ©s aprĂšs le pĂ©chĂ© originel, sont toujours dÂactualitĂ©. Les deux premiers sont vĂ©cus de nos jours par des milliards dÂhommes qui nÂont jamais entendu parler du Christ mais seulement dÂun hypothĂ©tique salut futur. Les quatre derniers jours Depuis lÂAscension, le dessein de Dieu est entrĂ© dans son accomplissement. Nous sommes dĂ©jĂ Ă "la derniĂšre heure". "Ainsi donc dĂ©jĂ les derniers temps sont arrivĂ©s pour nous[36]. AprĂšs son Ascension, JĂ©sus annonce de nouveau trois temps, trois Ă©tapes de lÂhistoire durant lesquelles il prĂ©parera les nations* Ă son retour glorieux. On peut les discerner Ă la lecture de son discours eschatologiÂque[37] et des multiples prophĂ©ties dispersĂ©es ici et lĂ dans les lettres des apĂŽtres. Le quatriĂšme de ces temps est celui de lÂextension de lÂĂvangile dans le monde. CÂest une pĂ©riode accompagnĂ©e de luttes et de souffrances nombreuses. Le cinquiĂšme est celui du rejet de lÂĂvangile par le monde. Le sixiĂšme est le temps de sa disparition quasi complĂšte du monde. Il convient de remarquer quÂon peut facilement mettre en parallĂšle ces trois temps avec ceux de la vie de JĂ©sus. DÂabord Ă©coutĂ© 4, il fut ensuite rejetĂ© 5 puis mis Ă mort 6. LÂEsprit Saint conduit lÂĂglise de la mĂȘme façon quÂil le fit pour les trois ans de la vie apostolique du Christ. LÂhumanitĂ© vit donc sur terre six jours elle connaĂźt six phases, six Ă©tats spirituels en fonction de son salut puis vient le septiĂšme, le jour du Seigneur, inaugurĂ© par le retour du Christ. Bien des symboles bibliques trouvent leur interprĂ©tation dans cette remarque, en particulier celui de la crĂ©ation du monde en six jours. La recrĂ©ation y trouve son modĂšle. CÂest ce que lÂEsprit Saint veut Ces trois derniers temps ainsi que le rĂšgne de lÂAntĂ©christ* ne sont pas des Ă©vĂ©nements symboliques. Leur rĂ©alisation historique est aussi certaine que lÂĂ©taient pour les Juifs les prophĂ©ties de lÂAncien Testament. Quand un prophĂšte annonçait quÂune jeune fille vierge serait enceinte et enfanterait le Messie troisiĂšme temps, les Juifs nÂy voyaient pas seulement un symbole, une image dÂIsraĂ«l* en attente de la manifestation de Dieu. Il en est de mĂȘme pour les Ă©vĂ©nements de la fin du monde. Chaque prophĂ©tie de JĂ©sus a, cÂest certain, un sens symbolique valable pour toutes les gĂ©nĂ©rations. Mais elle a aussi un sens historique Le ciel et la terre passeront mais mes paroles ne passeront pas.[38]» Toute la difficultĂ© consiste Ă dĂ©mĂȘler leur Ă©cheveau. La vie de saint Pierre, une prophĂ©tie des quatre derniers temps de lÂĂglise Chose probable Pour mieux comprendre le caractĂšre concret de ces Ă©vĂ©nements, il peut ĂȘtre utile de se remĂ©morer la vie de saint Pierre*, le premier pape. Elle est une allĂ©gorie. Elle raconte lÂaction de Dieu sur lÂĂglise. Premier temps Les succĂšs apostoliques. Pierre sortit de la maison oĂč il venait de vivre quelques jours cachĂ© des Juifs en prĂ©sence de Marie* et des disciples de JĂ©sus. LÂEsprit Saint venait de fondre sur lui sous la forme de langues de feu. AnimĂ© de sa force, il se mit Ă prĂȘcher sans crainte dans la rue. Certains le crurent ivre de bon matin tant lÂEsprit le tenait. Pourtant, les gens qui Ă©coutaient eurent le cÂur comme transpercĂ© ». Ils furent trois mille en ce jour-lĂ Ă demander le baptĂȘme[39]. DeuxiĂšme temps le temps des demi-succĂšs, le temps aussi pour Pierre de dĂ©couvrir ses propres travers, ses errances et ses dĂ©fauts[40]. AprĂšs leurs brillants succĂšs apostoliques des dĂ©buts, Pierre et Paul furent confrontĂ©s Ă la lutte. Les oppositions se firent plus nombreuses non seulement de la part de lÂĂtat romain  Vous serez haĂŻs de toutes les nations Ă cause de mon nom Â, avait annoncĂ© JĂ©sus; mais aussi des hĂ©rĂ©tiques chrĂ©tiens Il en viendra beaucoup en mon nom ». Il nÂy eut plus autant de miracles. La puissance des premiers temps ne fut bien sĂ»r pas le fait de Pierre* mais de lÂEsprit qui coopĂ©rait avec lui pour implanter solidement la toute jeune Ăglise dans le monde[41]. TroisiĂšme temps Le temps de la prison et de lÂexĂ©cution. Pierre fut persĂ©cutĂ©, mis en prison, battu et exĂ©cutĂ©. Il vĂ©cut la mĂȘme croix que JĂ©sus et sortit de ce monde sans orgueil, abreuvĂ© de douleur et assoiffĂ© de Dieu. JĂ©sus avait prĂ©venu Pierre ÂQuand tu Ă©tais jeune, tu mettais toi-mĂȘme ta ceinture et tu allais oĂč tu voulais. Quand tu auras vieilli, tu Ă©tendras les mains et un autre te ceindra et te mĂšnera oĂč tu ne voudras pas. Il signifiait, en parlant ainsi, le genre de mort par laquelle Pierre devait glorifier Dieu[42]Â. QuatriĂšme temps Le Christ lui apparut, glorieux Entre dans ma joie. » De mĂȘme que pour Pierre, les trois temps qui prĂ©cĂ©deront le retour du Christ peuvent ĂȘtre datĂ©s. Le premier, celui de lÂannonce de lÂĂvangile, commence avec le jour de la PentecĂŽte et dure jusquÂĂ aujourdÂhui. Il se caractĂ©rise par lÂextension de la chrĂ©tientĂ© Ă travers le monde et par des luttes que le Seigneur appelle Âdes guerres et des rumeurs de guerre[43]Â. Le second, le temps de lÂapostasie* qui se gĂ©nĂ©ralise, trouve son origine en Occident comme en Orient dans lÂorgueil des catholiques ou orthodoxes trop puissants Ă la fin du Moyen Age. AprĂšs les guerres de religion, la rĂ©action humaniste du siĂšcle des LumiĂšres portait en elle le rejet de lÂĂglise puis du Christ. Il commence au plan politique avec les soubresauts antichrĂ©tiens de la RĂ©volution française. Il continue Ă sÂĂ©tendre jusquÂĂ aujourdÂhui. Quant au troisiĂšme temps, celui du rĂšgne mondial dÂun AntĂ©christ*, de la disparition politique de tout ce qui porte le nom de Dieu[44], il est imminent au plan politique. Certes, lÂAntĂ©christ et son gouvernement mondial nÂest pas lĂ . Au plan des idĂ©es, le rĂȘve dÂun monde libĂ©rĂ© de tout ce qui porte le nom de Dieu a commencĂ© en France au milieu du XIXĂšme siĂšcle. Dans le Grand Orient de France, on espĂšre depuis longtemps ce que les Beatles mirent en chanson dans Imagine». Imagine quÂil nÂy ait plus de frontiĂšre, CÂest facile si tu essaies, Pas dÂenfer sous nous, Au-dessus seulement les Ă©toiles pas de Dieu. Imagine que tous les gens vivent au jour le jour. Imagine quÂil nÂy ait plus de frontiĂšre, CÂest facile si tu essaies, Rien pour tuer ou se sacrifier, Et pas de religion non plus. Imagine que tous les gens vivent en paix. Imagine quÂil nÂy ait plus de propriĂ©tĂ©, JÂespĂšre que tu le peux, Plus de faim ni de soif, La fraternitĂ© humaine. Imagine que tous les gens se partagent le monde. Divers courants antichrĂ©tiens oeuvrent puissamment, Ă©crivent et souhaitent lÂarrivĂ©e dÂun gouvernement mondial athĂ©e. De puissants courants en Europe occidentale voudraient chasser de la mĂ©moire historique le passĂ© chrĂ©tien de ces nations. Pour saint Paul, le fait que ce troisiĂšme temps nÂest pas rĂ©alisĂ© est la preuve que le retour glorieux du Christ nÂest pas imminent[45]. Il ne reviendra pas se montrer Ă lÂhumanitĂ© tant que les derniĂšres prophĂ©ties nÂauront pas Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es. Dans les trois chapitres suivants, il faut sÂefforcer de suivre pas Ă pas et Ă grands traits les trois temps de lÂhumanitĂ©, la sagesse de Dieu sur eux, la maniĂšre dont il apprend lÂhumilitĂ© Ă chaque gĂ©nĂ©ration. CHAPITRE 3 QUATRIĂME JOUR, LÂANNONCE DE LÂĂVANGILE Les trois sens des textes sur la fin du monde Il existe bien dÂautres sens possibles mais je mÂarrĂȘte ici aux principaux sens eschatologiques JĂ©sus a lui-mĂȘme annoncĂ© la fin du monde pour sa gĂ©nĂ©ration En vĂ©ritĂ© je vous le dis, cette gĂ©nĂ©ration ne passera pas que tout cela ne soit arrivĂ©. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. [46]» SÂest-il trompĂ© ? CÂest ce que crurent des gĂ©nĂ©rations dĂšs le dĂ©but de lÂEglise catholique. Le premier pape Pierre en tĂ©moigne[47] Les incroyants diront "OĂč est la promesse de son avĂšnement? Depuis que les PĂšres sont morts, tout demeure comme au dĂ©but de la crĂ©ation. » Or JĂ©sus nÂest pas le seul Ă avoir annoncĂ© avec autoritĂ© la fin du monde pour son Ă©poque. Saint VinÂcent Ferrier se le permit de maniĂšre solennelle. Il fit mĂȘme de grands miracles pour prouver ses dires. On raconte que, devant le scepticisme des thĂ©ologiens catholiques de son Ă©poque, il ressuscita une femme morte qui confirma ses dires. Pourtant, depuis sa mort en Bretagne en 1419, rien nÂest venu. SÂest-il trompĂ© ? LÂĂglise ne le pense pas puisquÂelle le canonisa avec le titre dÂange du jugement, en rĂ©fĂ©rence Ă un verset de lÂApocalypse de saint Jean oĂč un ange proclame dÂune voix forte Plus de dĂ©lais ! [48]» La solution Ă ce problĂšme vient de lÂambiguĂŻtĂ© de la lettre des textes. Ils sont parole de Dieu et non parole dÂhomme. Il semble que Dieu regarde en un seul regard trois sortes dÂĂ©vĂšnements qui paraissent diffĂ©rents Ă un regard humain 1- La mort des individus[49] 2- La fin des sociĂ©tĂ©s humaine la fin dÂun monde 3- La fin du monde, les Ă©vĂšnements de la derniĂšre gĂ©nĂ©ration qui vivra sur terre On trouve une preuve de ces sens multiples dans un texte de lÂĂ©vangile de Matthieu 24, 37-42. Il sÂagit dÂun passage oĂč JĂ©sus parle de son retour dans la gloire, mystĂšre habituellement rĂ©servĂ© Ă la fin du monde. Or il y dĂ©crit aussi dans le mĂȘme passage, sans quÂil y ait rupture du texte, la mort individuelle dÂun homme, puis dÂune femme Comme les jours de NoĂ©, ainsi sera l'avĂšnement du Fils de l'homme. En ces jours qui prĂ©cĂ©dĂšrent le dĂ©luge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et mari, jusqu'au jour oĂč NoĂ© entra dans l'arche, et les gens ne se doutĂšrent de rien jusqu'Ă l'arrivĂ©e du dĂ©luge, qui les emporta tous. Tel sera aussi l'avĂšnement du Fils de l'homme. Alors deux hommes seront aux champs l'un est pris, l'autre laissĂ©; deux femmes en train de moudre l'une est prise, l'autre laissĂ©e. » JĂ©sus et saint Vincent Ferrier se sont-ils trompĂ© ? LÂexplication de leur Ă©tonnante affirmation est simple. La fin du monde signifie plusieurs choses. On pense dÂabord Ă la fin des fins, telle que je la dĂ©crirai Ă la fin de cet ouvrage. Mais JĂ©sus pensait aussi Ă la mort de chaque individu et la fin de chaque gĂ©nĂ©ration. Tout ceci constitue dÂailleurs un seul et mĂȘme mystĂšre puisque, cent ans aprĂšs sa naissance, toute une gĂ©nĂ©raÂtion a vu le retour du Christ, individu aprĂšs individu. Autrement dit, dans cent-vingt ans maximum, nous serons tous morts. Avant que cela nÂarrive, dans les jours de sa vieillesse, il nÂest pas de gĂ©nĂ©ration humaine qui ne rĂ©colte les fruits de lÂorgueil de sa jeunesse. Il est important, pour le salut, que cela se passe ainsi. Application simple Que reste-t-il des jeunes immortels musclĂ©s qui partirent bouter lÂennemi en 1914 ? Cherchez. Conclusion Attention Ă ne jamais interprĂ©ter les textes eschatologiques comme sÂils annonçaient en premier lieu la fin des fins. Curieusement, cÂest ce sens qui nÂest pas non plus Ă exclure, nous le verrons qui fascine le plus les thĂ©ologiens dĂ©butants, sans doute parce que sa dimension Ă la fois politique et curieuse Ă tendance Ă rendre fou le croyant non formĂ©. Il y a deux sens beaucoup plus concrets et Ă©ducatifs Ă considĂ©rer PrĂ©pare-toi Ă la venue de ton Juge. Ta mort est proche. » Ne mets pas trop ton espoir dans ton systĂšme politique. Elle passe, la figure de ton monde. » Cette façon de contempler la fin du monde permet dÂexpliquer bien des choses. Le signe de la croix dans chaque gĂ©nĂ©ration Chose certaine LÂannonce de lÂĂvangile aux nations* Ă travers des luttes sans merci, voilĂ donc ce que le Seigneur promet pour le premier temps de lÂĂglise. LÂhistoire montre que cette pĂ©riode est dĂ©jĂ en grande partie derriĂšre nous. Dans ce chapitre, je voudrais essayer de manifester de maniĂšre concrĂšte lÂaction de Dieu Ă travers lÂexemple de quelques gĂ©nĂ©rations chrĂ©tiennes. Il existe, cachĂ©e sous lÂapparente anarchie de lÂhistoire, une logique profonde[50]. Il existe une Sagesse qui Ă©claire le tout. LÂunitĂ© vient dÂun principe simple que je me suis efforcĂ© de rĂ©sumer dans lÂintroduction de ce livre. Son but est de faire sortir de chaque gĂ©nĂ©ration le maximum dÂhumilitĂ© et dÂamour. Tout cela sert au salut du plus grand nombre. Tout cela a un rapport avec le mystĂšre de la TrinitĂ©. - Puisque Dieu veut introduire chaque gĂ©nĂ©ration dans la vision bĂ©atifique, il la prĂ©pare. - Puisque lÂhumilitĂ© est une condition fondamentale au salut, Dieu se plait Ă la crĂ©er. - Puisque le dĂ©faut fondamental de chaque gĂ©nĂ©ration est de se croire plus intelligente, plus rĂ©ussie que la prĂ©cĂ©dente, Dieu prend le moyen de la mettre face Ă sa fatuitĂ©. - Puisque enfin rien nÂest plus efficace que lÂĂ©chec pour apprendre un peu dÂhumilitĂ©, Dieu se plaĂźt Ă confronter chaque gĂ©nĂ©ration Ă sa ruine. Tout se rĂ©sume Ă cette parole de Marie Il renverse les puissants de leur trĂŽne, il Ă©lĂšve les humbles[51]. » Il dose pour chaque Ă©poque rĂ©ussites et Ă©checs, paix et guerres, maladies et flĂ©aux. Il dose tout cela jusquÂĂ lÂextrĂȘme, jusquÂĂ ce que la gĂ©nĂ©ration passe de la vieillesse Ă la mort[52]. Il sÂagit donc bien, Ă chaque gĂ©nĂ©ration, dÂune fin du monde. Chaque gĂ©nĂ©ration connaĂźt sa fin du monde Chose certaine ÂDis-nous, demandĂšrent les disciples, quel sera le signe de ton avĂšnement et de la fin du monde?  Et JĂ©sus leur rĂ©pondit Prenez garde quÂon ne vous abuse car il en viendra beaucoup sous mon nom, qui diront ÂcÂest moi le ChristÂ, et ils abuseront bien des gens. Vous aurez aussi Ă entendre parler de guerres et de rumeurs de guerres. Voyez, ne vous alarmez pas. Car il faut que cela arrive, mais ce nÂest pas encore la fin. On se dressera en effet nation contre nation et royaume contre royaume. Il y aura par endroit des famines et des tremblements de terre. Et tout cela ne fera que commencer les douleurs de lÂenfantement. Alors on vous livrera aux tourments et on vous tuera; Vous serez haĂŻs de toutes les nations Ă cause de mon nom. Et alors beaucoup succomberont; ce seront des trahisons et des haines intestines. Des faux prophĂštes surgiront nombreux et abuseront bien des gens ... Cette bonne nouvelle du Royaume sera proclamĂ©e dans le monde entier en tĂ©moignage Ă la face de toutes les nations.[53] DĂ©crivons Ă titre dÂexemple et pour mieux comprendre lÂuniversalitĂ© de cette sagesse divine, lÂexpĂ©rience telle quÂelle a Ă©tĂ© vĂ©cue par la gĂ©nĂ©ration de la premiĂšre guerre mondiale. Son orgueil majeur est sa foi dans la science qui doit, croit-elle, lui apporter la totalitĂ© du bonheur. Son idole principale est la Patrie quÂelle exalte jusquÂĂ en faire un monstre dĂ©voreur dÂhommes. Il sÂagit bien dÂun monstre puisquÂon se prĂ©pare mentalement dĂšs 1870 Ă tout lui offrir en sacrifice. Pour la patrie, chacun bombe le torse. En France, on se targue de faire rendre gorge aux Boches. En Allemagne, on chante Deutschland ĂŒber alles[54]. LÂidĂ©ologie est mondiale. Dieu laisse faire les lois de ce pĂ©chĂ© dÂidolĂątrie. Mais il commence par avertir en donnant un signe, visible par tous. Le regard obsessionnel des Occidentaux pour le naufrage du Titanic en 1912, montre que ce malheur a Ă©tĂ© compris dĂšs cette Ă©poque, au moins confusĂ©ment, comme une prophĂ©tie. Le Titanic est lÂimage du monde sĂ©parĂ© en classes sociales qui prĂ©cĂšde la premiĂšre guerre mondiale MĂȘme Dieu ne pourrait pas le couler »[55]. La gĂ©nĂ©ration des poilus de la grande guerre a Ă©tĂ© profondĂ©ment Ă©duquĂ©e Ă lÂhumilitĂ©. Avant de rejoindre lÂautre monde, elle a dĂ», Ă travers trois coups de boutoir, admettre son erreur. La boue des tranchĂ©es, la dĂ©faite de 40 et de maniĂšre ultime, la rĂ©volution libertaire de mai 68 sont les trois principales leçons apocalyptiques quÂelle reçut. Vers la fin de sa vie terrestre, cette gĂ©nĂ©ration a bu jusquÂĂ la lie la coupe de son Ă©chec, de la main mĂȘme de ses petits-enfants. Se croyant plus intelligents lÂorgueil Ă©tait aussi leur lot, ceux-ci ont crachĂ© Ă la face de leurs pĂšres et grands-pĂšres, leurs valeurs criminelles de patrie, honneur, sacrifice, devoir ». Ils ont exaltĂ© les valeurs opposĂ©es. Quel Ă©chec pour les patriotes de 14 Pour celui qui sait lire les signes des temps, il y a ici une application de la thĂ©ologie de fin du monde. Ce fut, pour toute cette gĂ©nĂ©ration, une vĂ©ritable souffrance mais surtout, pour qui sait lire lÂaction de Dieu, une vĂ©ritable action de salut produite par les lois de Dieu. Beaucoup, grĂące Ă cela, ont Ă©tĂ© sauvĂ©s, efficacement. DĂšs cette terre puis face Ă lÂapparition glorieuse du Christ, ils ont reniĂ© pour toujours la morgue nationaliste de leur jeunesse. Je vais le montrer, cette pratique de Dieu peut sÂappliquer Ă chaque gĂ©nĂ©ration. Une fois cette sagesse comprise, chacun peut mĂȘme aisĂ©ment devenir prophĂšte et prĂ©voir comment la gĂ©nĂ©ration suivante vivra sa fin du monde. Faisons le prophĂšte. LÂexemple de la gĂ©nĂ©ration de mai 68 dont je viens dÂesquisser lÂorgueil mĂ©rite dÂĂȘtre dĂ©veloppĂ© ici. Son pĂ©chĂ© majeur est sa foi dans sa puissante intelligence des choses de la vie. Nos pĂšres furent des idiots. Nous avons enfin compris que la tolĂ©rance absolue, les droits de lÂhomme sont lÂAlpha et lÂOmĂ©ga de la sagesse ». Son idole principale le fondement de sa conception du bonheur sÂappelle plaisirs et bonheur immĂ©diats, sexualitĂ© libre et spontanĂ©e». Il sÂagit Ă nouveau dÂun monstre puisquÂon invite chacun Ă tout lui offrir en sacrifice mariage un couple sur trois divorce au nom du devoir dÂĂȘtre heureux tout de suite, enfants un sur trois avortĂ©, parce que cela vaut mieux pour lui », vieux parents souvent dĂ©laissĂ©s. Elle chantait sur les pavĂ©s de Paris Faites lÂAmour, pas la guerre. » On peut prĂ©voir que la gĂ©nĂ©ration de mai 68 sera, elle aussi, profondĂ©ment Ă©duquĂ©e Ă lÂhumilitĂ©. Elle se croyait intelligente. Ses Ă©lites avaient soutenu Mao, Pol Pot, Castro sans jamais faire repentance de leur aveuglement. On peut observer que la leçon est dĂ©jĂ commencĂ©e. Dieu laisse faire jusquÂĂ aujourdÂhui les consĂ©quences de son pĂ©chĂ©. Mais il a commencĂ© Ă lÂavertir en lui donnant des signes, visibles par tous. Trois coups de boutoir se sont dĂ©jĂ produits lÂĂ©chec mortel du communisme, le SIDA apparu en 1980 et qui vint atteindre de plein fouet la civilisation de la luxure[56] et, au moment oĂč jÂĂ©cris, la haine de plus en plus inquiĂ©tante de banlieues jeunes, islamisĂ©es et fĂ©condes. Au plan politique, ne peut-on pas craindre une vĂ©ritable fin de leur monde ? LÂavortement de toute une gĂ©nĂ©ration[57] remplacĂ©e par des immigrĂ©s dont lÂislam est souvent non intĂ©grable, prĂ©pare-t-il un triste rĂ©veil ? On peut prĂ©voir que la leçon se terminera sur terre avec lÂage. Ce sera une bien pauvre cohorte de personnes ĂągĂ©es qui rĂ©coltera les fruits dÂun amour qui ne sÂest construit que dans lÂimmĂ©diatetĂ©. La solitude sera sa derniĂšre plaie. Ses enfants, Ă©levĂ©s dans le culte du bonheur immĂ©diat, auront-ils le sens moral de lÂaccompagner dans les maisons de retraite ? Pire, elle devra affronter dans la nuit lÂapproche de la mort car elle est la premiĂšre gĂ©nĂ©ration sans religion et sans prĂȘtres. Elle sent confusĂ©ment approcher ce moment. AgĂ©e de 50 ans au moment oĂč jÂĂ©cris, elle se concocte, partout en Occident, des lois pour sÂeuthanasier. Ce portrait est humainement trĂšs pessimiste. Il ne lÂest quÂau plan dÂun jugement humaniste terrestre. Il doit ĂȘtre complĂ©tĂ© par son vrai sens spirituel. CÂest par ces Ă©preuves que cette gĂ©nĂ©ration, Ă lÂimage de toutes les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes, sera sauvĂ©e par Dieu. FrappĂ©e par oĂč elle a pĂ©chĂ©, ses membres de bonne volontĂ© apprendront peu Ă peu lÂhumilitĂ©. La plus grande Ă©preuve sera celle de sa confrontation avec lÂapparition du Christ glorieux lorsque, un par un, ses membres passeront la porte de la mort. Le jour du Seigneur est terrible car il a le pouvoir de dĂ©voiler la vĂ©ritĂ© des cÂurs. Tout se terminera pour la majoritĂ© dans le repentir et la Vie. Le temps des persĂ©cutions 33-313 aprĂšs Alors on vous livrera aux tourments et on vous tuera; vous serez haĂŻs de toutes les nations Ă cause de mon nom. Et alors beaucoup succomberont; ce seront des trahisons et des haines intestines.[58] » A travers quelques Ă©vĂ©nements chronologiques de lÂhistoire de lÂĂglise, essayons de contempler lÂaction trĂšs sage de Dieu pour le salut du plus grand nombre. A chacun, en sÂappuyant sur ces exemples, de prolonger ce travail pour chaque gĂ©nĂ©ration de toutes les civilisations du monde. Au cours des trois premiers siĂšcles, il permit que la jeune Ăglise soit persĂ©cutĂ©e par la puissance des dirigeants de lÂEmpire romain. Ceux-ci nÂagissaient pas par haine lucide de Dieu. Leur ignorance du christianisme, leur zĂšle politique pour la religion de lÂĂtat et lÂinfluence sournoise du dĂ©mon qui sait amplifier les peurs, les rendaient souvent sincĂšres. De cette persĂ©cution dĂ©crite par saint Mathieu comme de toutes les persĂ©cutions de lÂhistoire, il sortit des fruits immenses pour la vie Ă©ternelle. Jamais on ne vit Ăglise plus sainte car plus pauvre. CÂĂ©tait une grande joie au Ciel que de voir arriver ces vierges chrĂ©tiennes, Blandine, AgnĂšs, CĂ©cile, fortes dans leur confiance en JĂ©sus, toutes petites Ă cause de leur peur et de leurs larmes, et dignes de devenir reines pour lÂĂ©ternitĂ©. Il nÂy avait pas beaucoup dÂorgueil en ce temps lĂ dans lÂĂglise. Quant aux bourreaux paĂŻens, quelle nÂa pas Ă©tĂ© pas leur stupĂ©faction de se voir accueillis par leurs victimes au moment de leur mort. Il nÂest pas naĂŻf dÂaffirmer que beaucoup, aprĂšs avoir expĂ©rimentĂ© leur propre misĂšre par la mort, se convertirent et furent sauvĂ©s. Beaucoup rĂ©alisĂšrent cette parole de JĂ©sus Ses pĂ©chĂ©s, ses nombreux pĂ©chĂ©s, lui sont remis parce quÂelle a montrĂ© beaucoup dÂamour. Mais celui Ă qui on remet peu montre peu dÂamour.[59] » En ce temps lĂ , on vivait sans difficultĂ©, au jour le jour, les prophĂ©ties concernant le retour imminent du Christ puisquÂon pouvait ĂȘtre mis Ă mort nÂimporte quand. La gĂ©nĂ©ration des premiers moines Vous aurez aussi Ă entendre parler de guerres et de rumeurs de guerres; voyez, ne vous alarmez pas car il faut que cela arrive, mais ce nÂest pas encore la fin.[60] » A cette Ă©poque, tout nÂĂ©tait cependant pas saint chez les chrĂ©tiens. Certains ne vivaient pas lÂattente du jour du Seigneur en paix, tel quÂil convient Ă un croyant fidĂšle. Ils sÂexaltaient avec orgueil et donnaient mĂȘme des dates prĂ©cises pour le retour du Christ, se faisant lÂĂ©gal de Dieu. Ils invitaient Ă ne plus se marier. La sagesse de Dieu qui conduit Ă lÂhumilitĂ© se trouvait donc parfois vaincue par lÂorgueil, mĂȘme en ces temps douloureux. Devant la multiplication des persĂ©cutions, certains thĂ©ologiens et chrĂ©tiens inventĂšrent une conception orgueilleuse et intransigeante du martyre. On le vanta tant quÂon en fit lÂacte suprĂȘme du courage humain, de la force dÂĂąme. On prĂ©tendit conquĂ©rir le Ciel par le mĂ©rite de sa rĂ©sistance aux tourments. On en a des preuves dans des textes de lÂĂ©poque. Des Ă©vĂȘques refusaient le pardon Ă des chrĂ©tiens repentants pour le pĂ©chĂ© suivant ils avaient reniĂ© leur foi par peur des tortures. On les appelait lapsi » et parfois relaps » quand ils avaient failli deux fois. Ainsi, le don de sa vie pouvait devenir un acte dÂautosuffisance humaine! Cela dĂ©plut au Ciel. Ne voyait-on pas arriver des martyrs dans lÂautre monde, empreints dÂune attitude revendicatrice, exigeant la rĂ©compense qui nÂest donnĂ©e quÂaux humbles. Alors Dieu agit. Se servant des rouages multiples qui font lÂhistoire, il permit que la paix se fasse avec lÂEmpire. Constantin, en signant lÂĂdit de Milan 313, reconnaissait au christianisme le droit dÂexister. En raison de la fin des persĂ©cutions, des foules de paĂŻens hĂ©sitants demandĂšrent leur entrĂ©e dans lÂĂglise. Mais, par la mĂȘme occasion, en raison de lÂarrivĂ©e de cette masse de pauvres gens peu faits pour lÂhĂ©roĂŻsme, le zĂšle pour Dieu se refroidit. LÂĂglise devint moins Ă©litiste et marquĂ©e des graves dĂ©fauts dÂun peuple mal Ă©vangĂ©lisĂ©. Il y avait moins de ferveur mais aussi moins dÂorgueil dans lÂhĂ©roĂŻsme. Beaucoup adhĂ©raient par arrivisme politique Cette deuxiĂšme Ă©tape de lÂhistoire de lÂĂglise fut ressentie par beaucoup de chrĂ©tiens jadis fervents surtout par les assoiffĂ©s du martyre comme la fin du monde. A la puretĂ© des premiers Ăąges succĂ©dait une foule Ă peine dĂ©grossie et encore empreinte de superstitions paĂŻennes. Ce nÂĂ©tait pourtant que la fin de leur monde devenu trop Ă©litiste. Dieu lÂavait dĂ©truit en vue du salut du plus grand nombre. Ceux que dĂ©cevait cette dĂ©cadence reçurent souvent de la part de lÂEsprit Saint lÂappel explicite de se retirer au dĂ©sert et dÂy vivre comme des moines. Cet appel fut particuliĂšrement ressenti en Ăgypte. Mieux que par le martyre sanglant, le martyre quotidien disposa des milliers de moines Ă la vie Ă©ternelle en les confrontant Ă leur misĂšre. Il y eut en premier lieu de grands saints, suscitĂ©s par Dieu. Saint Antoine du dĂ©sert, par exemple, fut violemment attaquĂ© par le dĂ©mon qui le tentait de tous les pĂ©chĂ©s possibles. Loin de se contenter de simplement lui rĂ©sister en restant vertueux, il devint un homme humble et aimant. LorsquÂil eut dĂ©couvert que lÂordre spirituel qui plait Ă Dieu est celui qui met au sommet de tout lÂamour de Dieu et du prochain, qui Ă©tablit comme base de tout lÂhumilitĂ© et qui, en troisiĂšme lieu, cultive le reste des vertus, il fut bĂ©ni de Dieu. AidĂ© par des charismes don de faire des miracles par exemple, il reçut de Dieu la mission de crĂ©er un ordre monastique pour faire dĂ©couvrir aux jeunes moines la vĂ©ritable vie de saintetĂ©. Mais Dieu prit aussi le moyen de sauver les moines orgueilleux, ceux qui venaient au dĂ©sert afin de gagner le Ciel Ă la puissance de leur vertu. Logiques avec eux-mĂȘmes, ceux-lĂ sÂimposĂšrent des pĂ©nitences terribles. Dieu les laissait faire avec patience. Sa seule arme fut le temps. AprĂšs quelques mois et, pour les plus entĂȘtĂ©s, quelques annĂ©es de rĂ©sistance, la plupart sÂĂ©croulait. Ils retombaient dÂabord dans leurs faiblesses sexuelles puis ils Ă©taient frappĂ©s par un ennui particulier de lÂĂąme quÂon nomme lÂascĂ©die[61]. Leur existence devenait tantĂŽt monotone, tantĂŽt attaquĂ©e de tout cĂŽtĂ© par leurs passions. Ils pĂ©chĂšrent, furent déçus par eux-ÂmĂȘmes. Presque tous se dĂ©couvrirent bien misĂ©rables. Or, je lÂai dit, il y a dans cette dĂ©couverte de sa misĂšre un premier pas dans la mise Ă mort de lÂorgueil En fin de compte, seuls restaient en danger ceux qui mourraient en se croyant digne du Ciel. LÂorgueil des premiers thĂ©ologiens et lÂĂ©laboration du Credo Des faux prophĂštes surgiront nombreux et abuseront bien des gens.[62] » ParallĂšlement, dans les citĂ©s de lÂEmpire, les Ă©vĂȘques et les chrĂ©tiens libĂ©rĂ©s de la crainte du martyre eurent du temps pour faire de la thĂ©ologie. Diverses conceptions de la TrinitĂ© naquirent. Chacun cherchait la vĂ©ritĂ© sur Dieu et le peuple se passionnait pour ces dĂ©bats. Dieu permit la prĂ©dication de beaucoup dÂhĂ©rĂ©tiques. Il laissait faire afin que, de la lutte, sorte la priĂšre et, de la priĂšre, apparaisse la vĂ©ritĂ©. Mais il ne permit jamais que lÂĂglise tombe tout entiĂšre dans lÂerreur[63]. Par contre, la venue de faux prophĂštes poussa les Ă©vĂȘques Ă mieux le connaĂźtre. Mais, trĂšs vite, parce que la science enfle, on se mit Ă dĂ©fendre la vĂ©ritĂ© plus par amour de sa propre intelligence que par amour pour Dieu. On en fit mĂȘme un motif politique, allant jusquÂĂ adhĂ©rer Ă telle thĂ©orie parce quÂelle Ă©tait soutenue par tel prince. Il y eut des mensonges, de la corruption, des meurtres. Cela dĂ©plut au Ciel. Dans lÂautre monde, Ă lÂheure de la mort, arrivait une foule de chrĂ©tiens hĂ©rĂ©tiques ou non et tout aussi sĂ»rs les uns que les autres dÂaller au paradis pour avoir dĂ©fendu avec duretĂ© la vraie doctrine. ArrivĂ© Ă ce niveau de notre description de lÂHistoire Sainte, on peut constater quÂelle se rĂ©sume ainsi A chaque gĂ©nĂ©ration son pĂ©chĂ©. A chaque gĂ©nĂ©ration sa forme dÂorgueil. A chaque gĂ©nĂ©ration son flĂ©au envoyĂ© par Dieu en vue de lÂhumilitĂ© ». Alors Dieu se comporta de la mĂȘme façon quÂau temps de la tour de Babel[64].  Dieu dit Voici que tous ne font quÂun seul peuple et ne parlent quÂune seule langue, et ce nÂest que le dĂ©but de leurs entreprises! MainÂtenant, aucun dessein ne sera irrĂ©alisable pour eux. Allons! Descendons! Et lĂ , confondons leur langage pour quÂils ne sÂentendent plus les uns les autres ». Dieu[65] divisa donc lÂĂglise en plusieurs communautĂ©s sĂ©parĂ©es et ennemies. DivisĂ©e, elle Ă©tait plus faible; plus faible, elle obtenait moins de gloire humaine. Plus humble, elle Ă©tait mieux prĂ©parĂ©e Ă lÂamour donc Ă la vie Ă©ternelle. A partir de 632. LÂislam, fouet de Dieu pour la sanctification des chrĂ©tiens Selon moi Au lecteur dÂen juger[66] A lÂAnge de lÂĂglise de LaodicĂ©e, Ă©cris Ainsi parle lÂAmen, le TĂ©moin fidĂšle et vrai, le Principe de la crĂ©ation de Dieu. Je connais ta conduite tu nÂes ni froid ni chaud - que nÂes-tu lÂun ou lÂautre! - Ainsi, puisque te voilĂ tiĂšde, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche. Tu tÂimagines me voilĂ riche, je me suis enrichi et je nÂai besoin de rien; mais tu ne le vois donc pas cÂest toi qui es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu! Aussi, suis donc mon conseil achĂšte chez moi de lÂor purifiĂ© au feu pour tÂenrichir.[67] » Parmi toutes les divisions envoyĂ©es ou permises par Dieu, une est particuliĂšre. Il sÂagit de lÂislam*. Dieu vit un homme qui marchait en conduisant une caravane dans le dĂ©sert dÂArabie. Lorsque arriva la nuit, il se retira loin de ses compagnons pour mĂ©diter. Il sÂappelait Mahomet. Attention, les pensĂ©es de Dieu ne sont pas celles des hommes. Avant de rejeter lÂislam dans le rang des sectes qui auraient rĂ©ussi, il faut se souvenir de la remarque pleine de sagesse de Gamaliel rapportĂ©e par les Actes des ApĂŽtres[68] Ă propos du christianisme naissant. Lui aussi Ă©tait persuadĂ© que JĂ©sus Ă©tait un imposteur, que Dieu ne pouvait avoir un fils ou se faire homme. Il pensait sincĂšrement que les disciples avaient cachĂ© le corps de cet illuminĂ© pour faire croire Ă sa rĂ©surrection. Pourtant, il Ă©tait sage. Il savait que le mystĂšre de Dieu est grand. Les chefs des Juifs avaient envoyĂ© partout des Ă©missaires chargĂ©s de faire arrĂȘter et exĂ©cuter les premiers chrĂ©tiens. LÂun dÂentre eux, Saul de Tarse, ne respirait que menaces et carnage Ă lÂĂ©gard des disciples du Seigneur »[69]. Or, lors dÂune rĂ©union au SanhĂ©drin, Gamaliel prit la parole. CÂĂ©tait un docteur de la Loi respectĂ© de tout le peuple. Il dit aux sanhĂ©drites "Hommes dÂIsraĂ«l, prenez bien garde Ă ce que vous allez faire Ă lÂĂ©gard de ces gens-lĂ . A prĂ©sent donc, je vous le dis, ne vous occupez pas de ces gens-lĂ , laissez-les. Car si leur propos ou leur oeuvre vient des hommes, elle se dĂ©truira dÂelle-mĂȘme; mais si vraiment elle vient de Dieu, vous nÂarriverez pas Ă les dĂ©truire. Ne risquez pas de vous trouver en guerre contre Dieu." On adopta son avis.» Il est important que nous jugions de lÂislam avec la mĂȘme sagesse. Plus dÂune fois dans lÂĂcriture, Dieu a surpris son peuple. Ce qui dÂun premier abord apparaĂźt comme impossible, il le fait. LÂun des exemples les plus Ă©tonnants de son action mystĂ©rieuse se trouve dans lÂAncien Testament. Dieu peut-il lutter contre lui-mĂȘme? Dieu peut-il vouloir la destruction de son propre Temple? Non rĂ©pondirent unanimement les Docteurs dÂIsraĂ«l. Ils jugĂšrent fou le pseudo-prophĂšte qui venait de vaticiner le contraire[70] Et maintenant, puisque vous avez commis tous ces actes -oracle de YahvĂ©- puisque vous nÂavez pas Ă©coutĂ© quand je vous parlais instamment et sans me lasser, et que vous nÂavez pas rĂ©pondu Ă mes appels, je vais traiter ce Temple qui porte mon nom, et dans lequel vous placez votre confiance, ce lieu que jÂai donnĂ© Ă vous et Ă vos pĂšres, comme jÂai traitĂ© Silo. Je vais le dĂ©truire. » JĂ©rĂ©mie paya son audace. Mais le Temple fut vraiment dĂ©truit quelques annĂ©es plus tard. Les chefs des Juifs comprirent quÂils avaient Ă©tĂ© trop rapides Ă qualifier JĂ©rĂ©mie dÂhĂ©rĂ©tique. Ils lui construisirent un mausolĂ©e... LÂislam vient-il de Dieu ? A propos de lÂorigine de lÂislam, il est trĂšs difficile dÂĂȘtre absolument concluant car lÂĂcriture sainte et le MagistĂšre de lÂĂglise ne donnent pas dÂenseignements dĂ©finitifs sur son origine. Depuis le concile Vatican II, lÂĂglise appelle simplement Ă un regard de respect. Il distingue la marque du nom de Dieu, non seulement dans lÂislam, mais aussi dans les autres traditions religieuses quÂil cite. Il a reconnu la riche valeur de la foi et de la morale musulmane[71]. Le dessein de salut enveloppe Ă©galement ceux qui reconnaissent le CrĂ©ateur, en tout premier lieu les musulmans qui professent avoir la foi dÂAbraham, adorent avec nous le Dieu unique, misĂ©ricordieux, futur juge des hommes au dernier jour. » Ce respect de lÂĂglise est important. Il montre quÂil nÂest plus possible de considĂ©rer lÂislam ou les autres religions comme de simples "Antichristianismes", venus du dĂ©mon. Mais une telle position ne nourrit que le cÂur. Elle ne peut suffire Ă une intelligence croyante. DÂoĂč vient lÂislam? Pour rĂ©pondre, il faut sÂefforcer de voir sÂil existe des prophĂ©ties bibliques Ă propos de cette religion et si elle sÂy reconnaĂźt. Il sÂagit de la deuxiĂšme religion monothĂ©iste du monde. Elle touche plus dÂun milliard de fidĂšles. Il ne peut manquer dÂy avoir quelque texte biblique prophĂ©tisant sur son avenir. Or il est remarquable de constater que la rĂ©fĂ©rence premiĂšre des musulmans est le patriarche Abraham, et ils dĂ©sirent se soumettre Ă Dieu comme lui-mĂȘme sÂest soumis. Ils se disent fils dÂAbraham par son fils IsmaĂ«l. CÂest donc du cĂŽtĂ© des promesses faites Ă Abraham quÂil faut chercher. La lettre des Ăcritures est alors surprenante. On y apprend effectivement quÂAbraham a eu deux fils, et non un seul et que ces fils reçurent tous deux une promesse de bĂ©nĂ©diction de Dieu. Il convient de rappeler ici lÂhistoire, en la prenant Ă sa source mĂȘme. La grande tristesse dÂAbraham, ce pasteur sĂ©mite, Ă©tait de ne jamais pu avoir dÂenfant. La parole de YahvĂ© fut adressĂ©e Ă Abram[72], dans une vision "Ne crains pas, Abram! Je suis ton bouclier, ta rĂ©compense sera trĂšs grande." Abram rĂ©pondit "Mon Seigneur YahvĂ©, que me donnerais-tu? Je mÂen vais sans enfant...". Alors cette parole de YahvĂ© lui fut adressĂ©e "Ce nÂest pas un serviteur qui sera ton hĂ©ritier, mais bien quelquÂun issu de ton sang." Il le conduisit dehors et dit "LĂšve les yeux au ciel et dĂ©nombre les Ă©toiles si tu peux les dĂ©nombrer" et il lui dit "Telle sera ta postĂ©ritĂ©." Abram crut en YahvĂ©, qui le lui compta comme justice. » [73] IsmaĂ«l, figure allĂ©gorique de lÂislam Quelques mois aprĂšs, la promesse tardait Ă se rĂ©aliser. Sarah, Ă©pouse dÂAbraham, sÂimpatienta et lui dit, dans son bon sens [74] "Vois, je te prie YahvĂ© nÂa pas permis que jÂenfante. Va donc vers ma servante. Peut-ĂȘtre obtiendrai-je par elle des enfants." Et Abram Ă©couta la voix de Sarah. Ainsi, au bout de dix ans quÂAbram rĂ©sidait au pays de Canaan, sa femme Sarah prit Agar lÂĂgyptienne, sa servante, et la donna pour femme Ă son mari, Abram. Celui-ci alla vers Agar, qui devint enceinte. » Ainsi, le fils aĂźnĂ© dÂAbraham fut celui dÂune esclave, dÂune muslim selon la terminologie sĂ©mitique. Ici, il convient dÂĂȘtre attentif. Quel est cet enfant premier-nĂ© et que dit la Bible de lui, de son avenir? Lorsque Agar se vit enceinte, sa maĂźtresse ne compta plus Ă ses yeux. Alors Sarah dit Ă Abram "Tu es responsable de lÂinjure qui mÂest faite! JÂai mis ma servante entre tes bras et, depuis quÂelle sÂest vue enceinte, je ne compte plus Ă ses yeux. Que YahvĂ© juge entre moi et toi!" Abram dit Ă Sarah "Eh bien, ta servante est entre tes mains, fais-lui comme il te semblera bon." Sarah la maltraita tellement que lÂautre sÂenfuit de devant elle. LÂAnge de YahvĂ© la rencontra prĂšs dÂune certaine source au dĂ©sert, la source qui est sur le chemin de Shur. Il dit "Agar, servante de Sarah, dÂoĂč viens-tu et oĂč vas-tu? "Elle rĂ©pondit "Je fuis devant ma maĂźtresse Sarah." LÂAnge de YahvĂ© lui dit "Retourne chez ta maĂźtresse et sois-lui soumise." LÂAnge de YahvĂ© lui dit "Je multiplierai beaucoup ta descendance, tellement quÂon ne pourra pas la compter." LÂAnge de YahvĂ© lui dit "Tu es enceinte et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom dÂIsmaĂ«l, car YahvĂ© a entendu ta dĂ©tresse. Celui-lĂ sera un onagre dÂhomme, sa main contre tous, la main de tous contre lui, il sÂĂ©tablira Ă la face de tous ses frĂšres".»[75] Ainsi, lÂenfant fut bĂ©ni par Dieu aprĂšs sa conception. Dieu ne fut pas Ă lÂorigine de sa naissance mais il le bĂ©nit tout de mĂȘme, Ă cause dÂAbraham. Et sa bĂ©nĂ©diction fut grande! DÂautres prophĂ©ties bibliques furent donnĂ©es par la suite concernant IsmaĂ«l. Sarah, qui Ă©tait une femme terrible, chassa Ă nouveau lÂenfant de la servante aprĂšs la naissance dÂIsaac, le fils qui lui vint dans sa vieillesse[76] Lorsque cela arriva, Dieu dit Ă Abraham "Ne te chagrine pas Ă cause du petit et de ta servante, tout ce que Sara te demande, accorde-le, car cÂest par Isaac quÂune descendance perpĂ©tuera ton nom, mais du fils de la servante je ferai aussi une grande nation car il est de ta race." Abraham se leva tĂŽt, il prit du pain et une outre dÂeau quÂil donna Ă Agar, et il mit lÂenfant sur son Ă©paule, puis il la renvoya. Elle sÂen fut errer au dĂ©sert de BersabĂ©e. Quand lÂeau de lÂoutre fut Ă©puisĂ©e, elle jeta lÂenfant sous un buisson et elle alla sÂasseoir vis-Ă -vis, loin comme une portĂ©e dÂarc. Elle se disait en effet "Je ne veux pas voir mourir lÂenfant!" Elle sÂassit vis-Ă -vis et elle se mit Ă crier et Ă pleurer. Dieu entendit les cris du petit et lÂAnge de Dieu appela du ciel Agar et lui dit "QuÂas-tu, Agar? Ne crains pas, car Dieu a entendu les cris du petit, lĂ oĂč il Ă©tait. Debout! SoulĂšve le petit et tiens-le ferme, car jÂen ferai une grande nation." Dieu dessilla les yeux dÂAgar et elle aperçut un puits. Elle alla remplir lÂoutre et fit boire le petit. Dieu fut avec lui, il grandit et demeura au dĂ©sert, et il devint un tireur dÂarc. Il demeura au dĂ©sert de ParĂąn et sa mĂšre lui choisit une femme du pays dÂĂgypte. » Ainsi, une deuxiĂšme fois, IsmaĂ«l fut bĂ©ni et quelques prĂ©cisions sur son destin furent donnĂ©es son lien avec le dĂ©sert lÂislam naquit dans le Sahara, le fait quÂil devint tireur dÂarc, donc une religion de la guerre. Parce que la figure dÂIsmaĂ«l semble une allĂ©gorie* de lÂislam, la fin de sa vie dÂIsmaĂ«l mĂ©rite aussi dÂĂȘtre rapportĂ©e[77]. Voici la descendance dÂIsmaĂ«l, le fils dÂAbraham, que lui enfanta Agar, la servante Ă©gyptienne de Sara. Voici les noms des fils dÂIsmaĂ«l, selon leurs noms et leur lignĂ©e le premier-nĂ© dÂIsmaĂ«l Nebayot, puis QĂ©dar, AdbĂ©el, Mibsam, Mishma, Duma, Massa, Hadad, TĂ©ma, Yetur, Naphish et QĂ©dma. Ce sont lĂ les fils dÂIsmaĂ«l et tels sont leurs noms, dÂaprĂšs leurs douars et leurs camps, douze chefs dÂautant de clans. Voici la durĂ©e de la vie dÂIsmaĂ«l 137 ans. Puis il expira; il mourut et il fut rĂ©uni Ă sa parentĂ©. Il habita depuis Havila jusquÂĂ Shur, qui est Ă lÂest de lÂĂgypte, en allant vers lÂAssyrie. Il sÂĂ©tait Ă©tabli Ă la face de tous ses frĂšres. » Isaac, figure du christianisme Le second fils dÂAbraham fut appelĂ© Isaac. LÂannonce de sa naissance fut trĂšs diffĂ©rente. Elle fut dĂ©cidĂ©e par Dieu lui-mĂȘme lors de son apparition au chĂȘne de MambrĂ© sous la forme de trois personnes la TrinitĂ© fut rĂ©vĂ©lĂ©e ce jour-lĂ pour la premiĂšre fois. Il fut conçu par la femme libre dÂAbraham, cÂest-Ă -dire par Sara. Et Dieu dit Ă propos dÂIsaac et dÂIsmaĂ«l[78] CÂest par Isaac quÂune descendance perpĂ©tuera ton nom mais du fils de la servante je ferai aussi une grande nation car il est de ta race. » Isaac et IsmaĂ«l, deux frĂšres, deux religions Il y a lĂ une allĂ©gorie* qui concerne les deux religions issues du judaĂŻsme, Ă savoir lÂislam et le christianisme. Les dĂ©tails de ressemblance sont plus que frappants. En effet, le christianisme fut créé immĂ©diatement par une initiative de Dieu qui vint lui-mĂȘme le prĂȘcher sur terre. De plus, cette religion reçut la rĂ©vĂ©lation du MystĂšre de la TrinitĂ© symbolisĂ©e dans lÂhistoire dÂIsaac au chĂȘne de MambrĂ©[79] par les trois personnes qui Ă©taient un seul Dieu. Les chrĂ©tiens sont appelĂ©s enfants et amis de Dieu de mĂȘme quÂIsaac est enfant dÂAbraham par son Ă©pouse lĂ©gitime, sans passer par la servante. Les musulmans se nomment eux-mĂȘmes les esclaves de Dieu muslim, ce qui est symbolisĂ© dans cette prophĂ©tie par leur mĂšre qui Ă©tait esclave Ă©gyptienne. Le mot arabe Âislam signifie Âsoumission, abandon a Dieu La formule Âinch Allah Si Dieu le veut exprime la foi et la soumission en lÂaction constante et souveraine de Dieu dans sa crĂ©ation. La formule ÂMektoub cÂĂ©tait Ă©crit est plus populaire. Elle exprime une tendance Ă la passivitĂ© respectueuse de Dieu devant les malheurs. Si lÂon suit la lettre de lÂĂcriture, le christianisme est lÂAlliance voulue explicitement par Dieu et symbolisĂ©e par Isaac. Quant Ă lÂislam, si on en croit cette prophĂ©tie, il vient de lÂinitiative des hommes, de mĂȘme quÂIsmaĂ«l naquit par lÂinitiative personnelle dÂAbraham et de Sarah, sans ordre de Dieu. Il fut inventĂ© par Mahomet. Mais Dieu le bĂ©nit par la suite et le rendit extrĂȘmement fĂ©cond Ă cause de la foi dont faisaient preuve les musulmans, suivant en cela lÂexemple de leur PĂšre Abraham. Si lÂon regarde avec prĂ©cision les diverses prophĂ©ties quÂajoute la Bible concernant le destin dÂIsmaĂ«l, on est frappĂ© de constater quÂil sÂagit du portrait de lÂislam tel que nous le voyons depuis 1422 ans. Le livre de la GenĂšse 16 donne un portrait prophĂ©tique dÂIsmaĂ«l, donc de lÂislam, qui correspond trait pour trait Ă sa façon dÂexister depuis des siĂšcles Il sera un onagre dÂhomme cÂest-Ă -dire comme un Ăąne indomptable, obtus, peu cultivĂ© mais intransigeant pour ce qui concerne sa foiÂ. Sa main contre tous et la main de tous contre lui Ă cause de cette intransigeance pour la foi, quÂil aura tendance Ă imposer. Il sÂĂ©tablira Ă la face de tous ses frĂšres Ă commencer par son frĂšre chrĂ©tien quÂil supplanta en Afrique du Nord, puis en Turquie. La GenĂšse prĂ©cise[80] quÂil devint un tireur dÂarc donc par mĂ©taphore, un peuple guerrier se rĂ©pandant par la conquĂȘte militaire. Douze tribus sortirent de lui », Ă lÂimage des nations revendiquĂ©es comme terres musulmanes Arabes, Perses, Ăgyptiens, IndonĂ©siens, Pakistanais dÂorigine indienne, Africains noirs, Turcs, nations Slaves du Caucase, peuples musulmans de Chine, Afghans. PremiĂšre objection LÂislam ne peut avoir Ă©tĂ© dictĂ© par Dieu Diverses objections viennent Ă lÂesprit de tout chrĂ©tien. Comment Dieu peut-il bĂ©nir* une hĂ©rĂ©sie? LÂislam enseigne des dogmes contradictoires avec la foi chrĂ©tienne. Tout ce qui a rapport avec la possibilitĂ© dÂune vie surnaturelle est niĂ© La TrinitĂ©, lÂincarnation du Verbe, sa passion et sa rĂ©surrection, lÂĂ©lĂ©vation de lÂhomme Ă lÂamitiĂ© avec Dieu. Selon beaucoup dÂauteurs musulmans, le paradis est rĂ©duit Ă un bonheur humain et la vision face Ă face de Dieu est impossible. En ce sens, on peut dire que cette religion consiste en une dĂ©gradation grave des promesses du Christ. DÂami, elle rĂ©duit lÂhomme Ă ĂȘtre serviteur de Dieu. En consĂ©quence, Ă cause de ses erreurs, il est impossible pour un croyant chrĂ©tien que lÂislam ait Ă©tĂ© directement dictĂ© par Dieu, quoiquÂen dise Mahomet. On voit mal Dieu dicter de lui-mĂȘme des choses fausses. On le voit souvent parler dans la Bible de maniĂšre ambiguĂ«. Il laisse lÂhomme se fourvoyer dans des interprĂ©tations qui ne sont pas les siennes, parce que les mots nÂont pas le mĂȘme sens pour lui que pour lÂhomme. Mais on ne le voit jamais mentir. Par contre, souvent il joue de lÂambiguĂŻtĂ© des mots.[81] mais il a Ă©tĂ© bĂ©ni de Dieu En effet, une religion ne peut subsister 1423 ans et devenir la deuxiĂšme au monde si elle nÂen reçoit pas de Dieu lÂautorisation. Quand je dis que Dieu bĂ©ni* tel ou telle communautĂ© humaine, cela signifie quÂil la laisse se multiplier. Il lui donne du pouvoir, de la rĂ©ussite. JĂ©sus lÂaffirme Ă Pilate lorsquÂil se vantait de son pouvoir sur lui "Tu ne me parles pas? Ne sais-tu pas que jÂai pouvoir de te relĂącher et que jÂai pouvoir de te crucifier?" JĂ©sus lui rĂ©pondit "Tu nÂaurais aucun pouvoir sur moi, si cela ne tÂavait Ă©tĂ© donnĂ© dÂen haut.[82]» Dieu prĂ©fĂšre lÂhumilitĂ© Ă lÂorthodoxie arrogante Pour rĂ©pondre de maniĂšre chrĂ©tienne, il est nĂ©cessaire de revenir Ă ce qui transparaĂźt dans lÂĂ©vangile et qui semble ĂȘtre une des bases de la rĂ©vĂ©lation du Christ. Il arrive que, dans son obstination, lÂhomme contraigne Dieu Ă choisir entre deux termes qui, normalement, devraient ĂȘtre unis. Il sÂagit de lÂhumilitĂ© et de la comprĂ©hension de la vĂ©ritĂ©. Dans ce but, il prĂ©fĂšrera lÂhumilitĂ© Ă la vĂ©ritĂ©. DĂšs le dĂ©but du christianisme, saint Jean Chrysostome lÂaffirmait Donnez-moi deux attelages pour une course de chars. Que les chevaux du premier sÂappellent VĂ©ritĂ© christianisme et Orgueil, ceux du second sÂappellent HĂ©rĂ©sie et HumilitĂ©. Et bien vous verrez le second attelage remporter la victoire, non Ă cause de lÂerreur mais Ă cause de la force du cheval HumilitĂ©. » ConcrĂštement, il importe moins pour Dieu quÂun homme soit chrĂ©tien si, parallĂšlement, il se conduit comme un Ă©goĂŻste ou avec la morgue dÂun pharisien. CÂest, semble-t-il, lÂexplication de la bĂ©nĂ©diction de lÂislam par Dieu[83]. CÂest un travail spirituel extrĂȘmement douloureux car il remet en question des aspects habituels et dĂ©viĂ©s de notre espĂ©rance. Il ne nous a jamais Ă©tĂ© promis que le christianisme vaincrait les autres religions ou lÂathĂ©isme et implanterait sa foi ici-bas, sur terre. Il a Ă©tĂ© promis que le Christ vaincrait puissamment Ă lÂheure la mort et dans lÂautre monde par son apparition glorieuse, accompagnĂ© des saints et des anges. Nous confondons souvent espoir et espĂ©rance thĂ©ologale. LÂespoir attend quelque chose dÂhumain, ici-bas. LÂespĂ©rance attend la victoire finale de Dieu dans lÂĂ©ternitĂ©. En ce qui concerne lÂĂglise, il nous a Ă©tĂ© annoncĂ© que sa fin serait extrĂȘmement glorieuse, cÂest-Ă -dire et cÂest la seule interprĂ©tation lĂ©gitime dÂaprĂšs le catĂ©chisme de lÂĂglise catholique[84], quÂelle ressemblera Ă la fin du Christ lÂĂglise finira petite humble, crucifiĂ©e et priante. Elle sera si humble quÂelle provoquera le retour glorieux du Christ. Ăvidemment, ceux qui rĂȘvent du retour du succĂšs politique ici-bas ne peuvent quÂĂȘtre choquĂ©s. Une seule chose importe Ă Dieu en dĂ©finitive sauver tous les hommes et donc façonner leur cÂur dans la plus grande disposition Ă son mystĂšre. Ces qualitĂ©s se rĂ©sument Ă deux humilitĂ© et amour. Peu lui importe la survie de lÂAfrique du Nord ou de lÂĂgypte chrĂ©tienne si leur christianisme devient objet de perdition pour leurs peuples. Dieu peut parfois autoriser cÂest-Ă -dire, selon lÂexpression biblique, bĂ©nir* ce qui apparaĂźt Ă un regard superficiel comme un dĂ©sastre, Ă cause dÂun bien plus profond quÂil en fait sortir et qui a rapport avec le salut Ă©ternel des hommes[85]. Tout au long de lÂhistoire biblique, des exemples de ce comportement sont donnĂ©s. Il semble se faire ennemi des projets de lÂhomme, Ă chaque fois quÂil y discerne lÂorgueil et le dĂ©sir de puissance. Le premier exemple biblique est donnĂ© Ă Babel[86]. Comme les hommes se dĂ©plaçaient Ă lÂorient, ils trouvĂšrent une vallĂ©e au pays de ShinĂ©ar et ils sÂy Ă©tablirent. Ils se dirent lÂun Ă lÂautre "Allons! Faisons des briques et cuisons-les au feu!" La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent "Allons! BĂątissons-nous une ville et une tour dont le sommet pĂ©nĂštre les cieux! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersĂ©s sur toute la terre!" Or YahvĂ© descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bĂątie. Et YahvĂ© dit "Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le dĂ©but de leurs entreprises! Maintenant, aucun dessein ne sera irrĂ©alisable pour eux. Descendons! Et lĂ , confondons leur langage pour quÂils ne sÂentendent plus les uns les autres." YahvĂ© les dispersa de lĂ sur toute la face de la terre et ils cessĂšrent de bĂątir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car cÂest lĂ que YahvĂ© confondit le langage de tous les habitants de la terre et cÂest de lĂ quÂil les dispersa sur toute la face de la terre. » On pourrait croire que ce texte est pĂ©rimĂ©, quÂil ne sÂapplique plus Ă lÂhumanitĂ©. CÂest lÂerreur que firent les Juifs Ă lÂĂ©poque de Salomon. Dieu avait donnĂ© Ă ce roi une puissance et une unitĂ© populaire jamais observĂ©e. Alors, comme il est naturel dans ce cas, Salomon sÂenorgueillit, prit un nombre incroyable de femmes, imposa Ă son peuple des corvĂ©es et des impĂŽts insupportables. YahvĂ© dit Ă Salomon[87] "Parce que tu tÂes comportĂ© ainsi et que tu nÂas pas observĂ© mon alliance et les prescriptions que je tÂavais faites, je vais sĂ»rement tÂarracher le royaume et le donner Ă lÂun de tes serviteurs. Seulement je ne ferai pas cela durant ta vie, en considĂ©ration de ton pĂšre David; cÂest de la main de ton fils que je lÂarracherai. Encore ne lui arracherai-je pas tout le royaume je laisserai une tribu Ă ton fils, en considĂ©ration de mon serviteur David et de JĂ©rusalem que jÂai choisie. » DeuxiĂšme objection La guerre peut-elle ĂȘtre voulue par le Dieu de JĂ©sus Christ? Le Seigneur dit en saint Mathieu[88] Vous aurez aussi Ă entendre parler de guerres et de rumeurs de guerres voyez, ne vous alarmez pas, il faut que cela arrive, mais ce nÂest pas encore la fin»[89] Et ailleurs[90] Lorsque lÂon dira paix et sĂ©curitĂ©, cÂest alors que fondra sur eux tout dÂun coup la perdition, comme les douleurs de la femme enceinte, et ils ne pourront y Ă©chapper.» LÂislam a connu, aprĂšs Mahomet Deux grandes expansions dues Ă des nomades aguerris et galvanisĂ©s par leur foi 1- A la fin du VIIĂšme siĂšcle, des arabes, Âles cavaliers dÂAllahÂ, iront porter lÂislam jusquÂĂ lÂIndus et jusquÂĂ Tours et Poitiers. 2- Au XVĂšme siĂšcle, les Turcs sÂempareront des Balkans et parviendront aux portes de Vienne, qui les verra revenir en 1682. Il connaĂźtra aussi deux rĂ©gressions la perte de lÂEspagne au XVĂšme siĂšcle, la perte des Balkans au XIXĂšme siĂšcle. Certes, la guerre sainte est un devoir pour la communautĂ© islamique, mais les conversions des masses furent le plus souvent opĂ©rĂ©es sous lÂinfluence des commerçants, des marins, et des pĂšlerins. Toute expĂ©dition militaire des musulmans nÂest pas Ă identifier au devoir de la guerre sainte Pour comprendre comment la guerre a pu ĂȘtre permise par Dieu, il faut revenir aux sources mĂȘmes de la rĂ©vĂ©lation judaĂŻque. JÂaborderai ultĂ©rieurement[91] plus Ă fond la question du sens de toutes les souffrances. Je montrerai Ă quel point la rĂ©vĂ©lation du Christ achĂšve et donne sens Ă ce que les Juifs devinaient dĂ©jĂ . Mais, lĂ oĂč nous sommes rendus, la sagesse laborieusement apprise par les Juifs suffit. Que faisons-nous sur terre? Pourquoi nous faut-il passer par ce lieu de fragilitĂ© oĂč le mal frappe, sans cause apparente? Visiblement, comprirent les Juifs, il est une qualitĂ© qui tient au cÂur de YahvĂ© plus que toute autre Il ne supporte pas lÂorgueil. LÂhumilitĂ© semble ĂȘtre apprĂ©ciĂ©e par lui au-dessus de tout. En consĂ©quence, tout ce que Dieu crĂ©e est marquĂ© tĂŽt ou tard par la faiblesse et la mort. Marie, mĂšre de JĂ©sus, jeune fille formĂ©e par le plus pur des judaĂŻsmes, avait compris ce fait. Elle le chante dans son Magnificat[92] Il a dĂ©ployĂ© la force de son bras, il a dispersĂ© les hommes au cÂur superbe. Il a renversĂ© les potentats de leurs trĂŽnes et Ă©levĂ© les humbles, Il a comblĂ© de biens les affamĂ©s et renvoyĂ© les riches les mains vides. » Il semblerait que Dieu veut apprendre quelque chose dÂimportant Ă lÂhomme, quelque chose en rapport avec son salut. Ainsi en va-t-il de la guerre. Celui qui prend lÂĂ©pĂ©e fait pĂ©rir les autres par lÂĂ©pĂ©e mais finit, tĂŽt ou tard par pĂ©rir lui-mĂȘme. Et la chose semble universelle. Le peuple juif en fut le tĂ©moin et victime. Pour le comprendre, une histoire vaut mieux quÂune thĂ©orie. Il sÂagit de la plus horrible histoire que la Bible contienne. Elle met en scĂšne lÂhomme dans sa nature la plus rĂ©aliste et la façon dont il apprend, Ă ses dĂ©pends, quÂil nÂest dĂ©cidĂ©ment rien[93]. En fait, elle nous met en scĂšne nous-mĂȘmes, mais nous ne le comprenons pas encore. En ce temps-lĂ , il y avait un homme, un lĂ©vite, qui rĂ©sidait au fond de la montagne dÂĂphraĂŻm. Dans un moment de colĂšre sa concubine le quitta pour rentrer dans la maison de son pĂšre, et elle y resta quatre mois. Son mari alla la trouver pour parler Ă son cÂur; quand elle le vit arriver, elle se rĂ©jouit fort. Le cinquiĂšme jour, le lĂ©vite se leva pour partir et sa concubine le suivit. Ils arrivĂšrent en vue de GibĂ©a. Il sÂassit sur la place de la ville. Survint un vieillard qui dit "Sois le bienvenu chez moi, mais ne passe pas la nuit sur la place." Pendant quÂils se rĂ©confortaient chez lui, voici que des gens de la ville, des vauriens, sÂattroupĂšrent autour de la maison et, frappant Ă la porte Ă coups redoublĂ©s, ils dirent au maĂźtre de la maison "Fais sortir lÂhomme qui est venu chez toi, que nous couchions avec lui." Alors le maĂźtre de la maison sortit vers eux et leur dit "Non, mes frĂšres, je vous en prie, ne soyez pas des criminels. Je vous donnerai plutĂŽt ma fille qui est vierge". Ces gens ne voulurent pas lÂĂ©couter. Alors lÂhomme prit sa concubine et la leur amena dehors. Ils la violĂšrent, ils abusĂšrent dÂelle toute la nuit jusquÂau matin et, au lever de lÂaurore, ils la lĂąchĂšrent. Vers le matin la femme sÂen vint tomber Ă lÂentrĂ©e de la maison de lÂhomme chez qui Ă©tait son mari et elle resta lĂ jusquÂau jour. Au matin son mari se leva et, ayant ouvert la porte de la maison, il sortait pour continuer sa route, quand il vit que la femme, sa concubine, gisait Ă lÂentrĂ©e de la maison, les mains sur le seuil. "LĂšve-toi, lui dit-il, et partons!" Pas de rĂ©ponse. Alors il la chargea sur son Ăąne et il se mit en route pour rentrer chez lui. ArrivĂ© Ă la maison, il prit un couteau et, saisissant sa concubine, il la dĂ©coupa, membre par membre, en douze morceaux, puis il lÂenvoya dans tout le territoire dÂIsraĂ«l. Il donna des ordres Ă ses Ă©missaires, disant "Vous direz Ă tous les IsraĂ©lites A-t-on jamais vu pareille chose?" Tous les IsraĂ©lites sortirent donc, et, comme un seul homme, la communautĂ© se rĂ©unit. Les chefs de tout le peuple, toutes les tribus dÂIsraĂ«l assistĂšrent Ă lÂassemblĂ©e du peuple de Dieu, hommes de pied, sachant tirer lÂĂ©pĂ©e. Les tribus dÂIsraĂ«l envoyĂšrent des Ă©missaires dans toute la tribu de Benjamin pour dire "Maintenant, livrez ces hommes, ces vauriens, qui sont Ă GibĂ©a, pour que nous les mettions Ă mort et que nous fassions disparaĂźtre le mal du milieu dÂIsraĂ«l." Mais les Benjaminites ne voulurent pas Ă©couter leurs frĂšres les IsraĂ©lites. Les gens dÂIsraĂ«l se mirent en marche pour monter Ă BĂ©thel, pour consulter Dieu "Qui de nous montera le premier au combat contre les Benjaminites?" Et YahvĂ© rĂ©pondit "CÂest Juda qui montera le premier." Au matin, les gens dÂIsraĂ«l sÂavancĂšrent au combat contre Benjamin. Mais les Benjaminites sortirent de GibĂ©a et, ce jour-lĂ , ils massacrĂšrent hommes dÂIsraĂ«l. Les IsraĂ©lites vinrent pleurer devant YahvĂ© jusquÂau soir, puis ils consultĂšrent YahvĂ© en disant "Dois-je encore engager le combat contre les fils de Benjamin mon frĂšre?" Et YahvĂ© rĂ©pondit "Marchez contre lui!" Le second jour les IsraĂ©lites sÂapprochĂšrent donc des Benjaminites, mais, en cette seconde journĂ©e, Benjamin massacra encore hommes des IsraĂ©lites. Alors tous les IsraĂ©lites et tout le peuple sÂen vinrent Ă BĂ©thel, ils pleurĂšrent, ils sÂassirent lĂ devant lÂArche dÂalliance de YahvĂ©, ils jeĂ»nĂšrent toute la journĂ©e jusquÂau soir et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices de communion devant YahvĂ©; puis les IsraĂ©lites consultĂšrent YahvĂ©. Et YahvĂ© rĂ©pondit "Marchez, car demain, je le livrerai entre vos mains." Alors IsraĂ«l plaça des troupes en embuscade tout autour de GibĂ©a. Les Benjaminites se dirent "Les voilĂ battus devant nous comme la premiĂšre fois", mais lÂembuscade dÂIsraĂ«l surgit de sa position. YahvĂ© battit Benjamin devant IsraĂ«l et, en ce jour, les IsraĂ©lites tuĂšrent Ă Benjamin hommes. Ceux de lÂembuscade se hĂątĂšrent de sÂĂ©lancer contre GibĂ©a; ils se dĂ©ployĂšrent et passĂšrent toute la ville au fil de lÂĂ©pĂ©e, femmes et enfants compris. Six hommes de Benjamin tournĂšrent le dos et sÂenfuirent au dĂ©sert. Ils y restĂšrent quatre mois. FatiguĂ©, le peuple se rendit Ă BĂ©thel, il resta lĂ assis devant Dieu jusquÂau soir, poussant des gĂ©missements et pleurant Ă gros sanglots "YahvĂ©, Dieu dÂIsraĂ«l, disaient-ils, une tribu a Ă©tĂ© retranchĂ©e dÂIsraĂ«l. Que ferons-nous pour procurer des femmes Ă ceux qui restent, puisque nous avons jurĂ© par YahvĂ© de ne pas leur donner de nos filles en mariage?" Ils sÂinformĂšrent alors "Quel est celui dÂentre les tribus dÂIsraĂ«l, qui nÂest pas montĂ© auprĂšs de YahvĂ© Ă Miçpa?" Et il se trouva que personne de Yabesh en Galaad nÂĂ©tait venu au camp, Ă lÂassemblĂ©e. Alors la communautĂ© y envoya hommes dÂentre les vaillants avec cet ordre "Allez, et vous passerez au fil de lÂĂ©pĂ©e les habitants de Yabesh en Galaad, ainsi que les femmes et les enfants mais vous laisserez la vie aux vierges." Et cÂest ce quÂils firent. Parmi les habitants de Yabesh de Galaad ils trouvĂšrent 400 jeunes filles vierges, et ils les emmenĂšrent au camp. Toute la communautĂ© envoya alors des Ă©missaires aux six Benjaminites qui se trouvaient au Rocher de RimmĂŽn pour leur proposer la paix. Benjamin revint alors. On leur donna les femmes de Yabesh. Les IsraĂ©lites se dispersĂšrent alors pour regagner chacun sa tribu et son clan, et sÂen retournĂšrent de lĂ chacun dans son hĂ©ritage. En ce temps-lĂ il nÂy avait pas de roi en IsraĂ«l et chacun faisait ce qui lui semblait bon.» Cette histoire est probablement rĂ©elle. Les dĂ©tails sont crĂ©dibles car peu flatteurs pour IsraĂ«l. On aurait du mal Ă y discerner un travail dÂembellissement. Les femmes y sont traitĂ©es comme du bĂ©tail par des hommes durs dont pas un seul nÂest juste. Ils veulent la guerre. Ils lÂont. Dieu lÂaccepte et se fait mĂȘme pour eux prophĂšte. Il leur parle mais ses paroles sont ambiguĂ«s. Eux se trompent, ne comprennent pas. Le malheur fond sur eux tous. De tout ce malheur, une seule chose apparaĂźt lÂhumanitĂ© est bien pitoyable. Or ces hommes du passĂ© sont Ă lÂimage de tous les habitants de la terre, de nous-mĂȘmes. Nous sommes persuadĂ©s que nous sommes justes car nous nÂavons jamais Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă notre vraie nature. Il suffit de rester sans nourriture deux jours pour voir se rĂ©veiller en nous la rĂ©alitĂ©. Qui pourra nous faire comprendre Ă quel point nous ne sommes que des pauvres pĂ©cheurs [94]? Comment fait Dieu pour rĂ©vĂ©ler Ă lÂhomme installĂ© sur la terre ce quÂil ne veut pas voir? Il le soumet Ă des expĂ©riences nĂ©gatives. Parmi elles, la guerre extĂ©rieure manifeste la proximitĂ© de sa propre fin, de ses limites. Non seulement chaque individu est amenĂ© Ă penser Ă sa propre mort mais aussi les nations et les religions dont le destin dĂ©pend du sort des armes. Au contraire, il arrive que la paix civile rende lÂhomme et les religions inconscients de la prĂ©caritĂ© de leur ĂȘtre. On peut alors se croire juste tout en se complaisant dans lÂĂ©goĂŻsme et la vanitĂ©. Une fausse paix peut conduire lÂhomme ou la religion Ă oublier Dieu, le jugement dernier, la nĂ©cessitĂ© de bien se comporter, la nĂ©cessitĂ© dÂĂȘtre sans illusion sur soi La recherche de Dieu dans la prospĂ©ritĂ© est exceptionnelle, Ă cause de la nature sensible de lÂhomme. Le mal et les guerres perpĂ©tuelles qui rĂšgnent dans le monde provoquent chez beaucoup le rejet et la haine de Dieu. Mais, curieusement, cet effet est particuliĂšrement visible chez ceux qui nÂont jamais subi la guerre. Ils accusent Dieu car ils nÂont pas encore eu lÂoccasion de prendre conscience que la guerre naĂźt dÂabord dans leur propre cÂur. LorsquÂun homme frappĂ© dans ce quÂil aime le plus rejette Dieu, cÂest diffĂ©rent. Ce sentiment part alors non de lÂorgueil mais de lÂexpĂ©rience. Il ne peut comprendre pourquoi il a Ă©tĂ© atteint. Il ne peut saisir que cÂest en vue dÂun bien Ă©ternel. Car la clef de tout est lĂ sÂil nÂy avait pas de vie aprĂšs la mort, si le destin des hommes sÂarrĂȘtait ici-bas, alors lÂhistoire biblique de lÂhomme de Galaad qui livra sa concubine amoureuse afin de ne pas ĂȘtre lui-mĂȘme violĂ©, nÂaurait pas de sens. Elle serait simplement rĂ©aliste et dĂ©sespĂ©rĂ©e. Mais sÂil est vrai que cette vie nÂest pas la vraie vie, tout prend sens. SÂil est vrai que Dieu recueille de lÂautre cĂŽtĂ© du voile toutes ces vies dĂ©truites, quÂil les rĂ©conforte, leur explique pourquoi il a paru les tromper, alors il y a une justice. CÂĂ©tait pour vous sauver. » LÂhomme agit un peu comme le petit enfant, qui recevant de son pĂšre une punition qui lui parait injustifiĂ©e, nÂen dĂ©couvre que plus tard le bien-fondĂ©. De mĂȘme les hommes, en dĂ©couvrant au moment de leur mort la vraie raison du gouvernement divin sur eux, nÂen Ă©prouveront plus de scandale, sauf si lÂorgueil est restĂ© en eux. Telle est la finalitĂ© de la souffrance. Telle est la raison ultime de toutes les peines que subissent les hommes en ce monde. Le peuple juif en est tĂ©moin les justes massacrĂ©s Ă Auschwitz ont appris dans leur chair Ă appeler Dieu, leur Sauveur. Parmi les chrĂ©tiens, beaucoup refusent cette interprĂ©tation judaĂŻque du mal[95]. Dieu ne peut de lui-mĂȘme permettre ou vouloir le malheur, mĂȘme pour Ă©duquer les hommes. Le Dieu de JĂ©sus-Christ est un Dieu de libertĂ©! Pour ces thĂ©ologiens, tout le mal sans exception vient du pari que Dieu a fait il a laissĂ© lÂhomme libre. Alors certains en ont profitĂ© pour faire le mal. Cette conception nÂest quÂen partie rĂ©aliste. Elle expliquera sans problĂšme le mal dont est source ou qui frappe un homme maĂźtre de ses actes comme Hitler. Il sĂšme le vent et rĂ©colte la tempĂȘte. CÂest justice. Mais elle nÂexpliquera jamais des maux qui ne concernent en aucun cas la libertĂ© la mort de ces nourrissons quÂĂ Auschwitz, par manque de place dans les chambres Ă gaz, on jeta vivant dans le feu. TroisiĂšme objection La disparition des Ăglises patriarcales Puisque tu nÂauras pas servi YahvĂ© ton Dieu dans la joie et le bonheur que donne lÂabondance de toutes choses, YahvĂ© suscitera contre toi une nation lointaine, des extrĂ©mitĂ©s de la terre; comme lÂaigle qui prend son essor. Ce sera une nation dont la langue te sera inconnue, une nation au visage dur, sans Ă©gard pour la vieillesse et sans pitiĂ© pour la jeunesse. Elle mangera le fruit de ton bĂ©tail et le fruit de ton sol, jusquÂĂ te dĂ©truire, sans te laisser ni froment, ni vin, ni huile, ni portĂ©e de vache ou croĂźt de brebis, jusquÂĂ ce quÂelle tÂait fait pĂ©rir. Elle tÂassiĂ©gera dans toutes tes villes, jusquÂĂ ce que soient tombĂ©es tes murailles les plus hautes et les mieux fortifiĂ©es, toutes celles oĂč tu chercheras la sĂ©curitĂ© dans ton pays. Elle tÂassiĂ©gera dans toutes les villes, dans tout le pays que tÂaura donnĂ© YahvĂ© ton Dieu.[96]» Une troisiĂšme objection va encore plus loin. LÂislam sÂest implantĂ© dans des nations qui avaient Ă©tĂ© originellement gagnĂ©es au Christ, supprimant les Ăglises patriarcales en convertissant ses fidĂšles. Dieu peut-il avoir bĂ©ni* un tel dĂ©sastre pour son Ăvangile ? LÂislam prĂȘche une forme de guerre sainte qui lui permet de rĂ©ussir son implantation par le calcul politique. La mĂ©thode habituelle est celle de lÂimpĂŽt de capitation. Dans son Dictionnaire Ă©lĂ©mentaire de lÂislam, Tahar GaĂŻd reconnaĂźt et justifie cette pratique de lÂislam qui ne consiste pas directement Ă convertir par la force mais par lÂusage de lÂimpĂŽt et par lÂĂ©tablissement des non musulmans dans lÂĂ©tat de citoyens de seconde zone Il ne fait aucun doute, dit-il, que lÂislam soumit Ă son influence de nombreuses contrĂ©es. La raison fondamentale de cette expansion territoriale ne visait pas tant la domination politique quÂĂ combattre le mal et lÂiniquitĂ©, Ă Ă©tablir la paix et la justice, en dÂautres termes Ă rendre Ă Dieu ce qui lui est dĂ» sur terre. Les populations conquises Ă©taient libres de ne pas embrasser lÂislam puisque trois possibilitĂ©s leur Ă©taient offertes avant le dĂ©clenchement des hostilitĂ©s sic la conversion, le paiement dÂun tribut qui assurerait leur protection, et en troisiĂšme lieu la guerre. De plus, aprĂšs la victoire, il nÂy avait pas recours Ă la violence pour imposer la nouvelle foi. La soumission Ă lÂislam Ă©tait un acte volontaire. Les populations avaient accueilli lÂislam comme une religion libĂ©ratrice, vĂ©hiculant les idĂ©es propres Ă relever la dignitĂ© humaine bafouĂ©e par le despotisme fĂ©odal et la tyrannie politique sous lesquelles elles Ă©taient Ă©crasĂ©es. Les grands hommes de lÂislam qui portĂšrent haut lÂĂ©tendard de la foi islamique ne pouvaient pas sÂopposer Ă la thĂ©orie coranique qui nÂhabilite pas le croyant Ă faire usage de la force pour rallier les non musulmans Ă leur religion " Si Dieu lÂavait voulu, il aurait fait de vous une seule communautĂ©. Mais il Ă©gare qui il veut; il dirige qui il veut. Vous seriez interrogĂ©s sur ce que vous faisiez"[97]. » Par cette mĂ©thode, insensiblement, les chrĂ©tiens et les Juifs manquant de ferveur basculaient dans lÂislam. Mais une telle pratique, pourtant canonisĂ©e par le Coran, est-elle digne de Dieu? Selon lÂApocalypse[98], il sÂagit plutĂŽt dÂune action du mal Nul ne pourra rien acheter ni vendre sÂil nÂest marquĂ© du nom de la BĂȘte.» Comme je lÂai dĂ©jĂ dit, Dieu peut bĂ©nir une telle religion, malgrĂ© ses pratiques douteuses, pour le salut des Ăąmes. En effet, historiquement, le christianisme a eu deux propriĂ©tĂ©s sur les peuples. DÂabord, il les libĂšre. Il leur donne une maturitĂ© spirituelle et intellectuelle qui se traduit vite dans une grande prospĂ©ritĂ© matĂ©rielle. En un second temps, Ă cause de la nature dÂun peuple devenu riche et cultivĂ©, le christianisme a pour effet de provoquer un abus de la libertĂ© au profit de la plus grande dĂ©cadence. Saint Paul le dĂ©nonçait dĂ©jĂ Ă son Ă©poque[99] Vous en effet, mes frĂšres, vous avez Ă©tĂ© appelĂ©s Ă la libertĂ©; seulement, que cette libertĂ© ne se tourne pas en prĂ©texte pour la chair; Mais par la charitĂ© mettez-vous au service les uns des autres.» A chaque fois quÂune nation chrĂ©tienne est ainsi entrĂ©e en dĂ©cadence, les guerriers de lÂislam sont arrivĂ©s et, tel lÂaiguillon de la peur, ont forcĂ© les chrĂ©tiens Ă retrouver leur ferveur ou Ă disparaĂźtre. Par deux fois, Dieu a prĂ©fĂ©rĂ© livrer des nations chrĂ©tiennes Ă lÂesclavage de la soumission ou de la conversion Ă lÂislam, plutĂŽt que de laisser les fidĂšles chrĂ©tiens se perdre pour lÂĂ©ternitĂ© Afrique du Nord puis GrĂšce Asiatique. Cela pourrait se produire une troisiĂšme fois. LÂOccident est, de façon trĂšs forte, confrontĂ© Ă cette dĂ©cadence de la libertĂ© chrĂ©tienne. Au nom de quoi en effet voit-on de nos jours les plus grandes abominations se rĂ©alisent dans un calme civique total contre ce quÂil y a de plus prĂ©cieux au monde Ă savoir ses enfants, son conjoint et ses vieux parents ? La famille sÂĂ©croule au nom du bonheur individuel devenu dieu, au nom de lÂĂ©quilibre de sa vie, de son plan de carriĂšre ou de ses loisirs. Or, comme par hasard, en mĂȘme temps que mai 68 faisait de lÂhĂ©donisme sa sagesse jusquÂĂ la mort, il introduisait les guerriers de lÂislam dans ses banlieues. NÂy-t-il pas lĂ une surprenante coĂŻncidence, un esprit dÂerreur venant de Dieu »[100], dirait la Bible? Celui-lĂ sera un onagre dÂhomme, sa main contre tous, la main de tous contre lui, il sÂĂ©tablira Ă la face de tous ses frĂšres.[101]» Voici la durĂ©e de la vie dÂIsmaĂ«l 137 ans. Puis il expira; il mourut et il fut rĂ©uni Ă sa habita depuis Havila jusquÂĂ Shur, qui est Ă lÂest de lÂĂgypte, en allant vers lÂAssyrie. Il sÂĂ©tait Ă©tabli Ă la face de tous ses frĂšres.[102]» Au VIIĂšme siĂšcle, au moment de la naissance de lÂislam, lÂĂglise chrĂ©tienne dÂOrient Ă©tait la religion officielle de lÂEmpire romain. Dans sa partie africaine, elle attiĂ©dissait le feu de la charitĂ© par un souci trop grand des choses du pouvoir. On adhĂ©rait trop souvent Ă tel ou tel courant de foi Ă cause de lÂempereur de Constantinople, sans souci rĂ©el de la vĂ©ritĂ©. On sÂenlisait dans des discussions thĂ©ologiques sans fin qui avaient abouti Ă lÂapparition de multiples hĂ©rĂ©sies et schismes. LÂislam eut donc peu de peine Ă amener Ă elle les foules, Ă cause de la ferveur de sa jeunesse. Ceux qui ne se convertirent pas aprĂšs la conquĂȘte militaire furent respectĂ©s mais rĂ©duits Ă lÂĂ©tat de citoyens de second ordre. Le monde fut donc divisĂ© en deux religions qui, si elles voulaient subsister, devaient sans cesse rĂ©former leurs mÂurs et convertir leurs regards vers Dieu. LÂislam reçut une part de gloire. Il donna son unitĂ© au monde arabe. Par la conquĂȘte et une habile occupation, elle dĂ©christianisa le Proche Orient et lÂAfrique du Nord. LÂislam Ă©difia une civilisation originale agriculture, industrie, commerce se dĂ©veloppent. Des grandes citĂ©s arabes eurent bientĂŽt leurs universitĂ©s cĂ©lĂšbres, de riches bibliothĂšques thĂ©ologiens, philosophes, savants sÂy rencontrĂšrent. Quant Ă la genĂšse de lÂislam elle est la rĂ©alisation de la prophĂ©tie faite par Dieu Ă propos dÂIsmaĂ«l[103] Il sÂĂ©tablira Ă la face de tous ses frĂšres. » LÂislam nÂĂ©chappa pas au gouvernement de ce Dieu qui aime lÂhumilitĂ©. Devenue puissante en quelques annĂ©es, cette religion nouvelle sÂĂ©tait rĂ©pandue de lÂĂgypte Ă lÂInde. Parce que lÂhomme est homme, partout oĂč il rĂ©ussit, les chefs musulmans furent contents dÂeux. Ils se croyaient dignes du paradis. Le pouvoir leur faisait perdre la tĂȘte. Les musulmans se prirent pour les maĂźtres de lÂunivers. Dieu les divisa donc, trĂšs vite, avec lÂurgence et la force quÂil convient Ă cette religion de la guerre Sunnites*, chiites*, ismaĂ©liens sont nĂ©s dans le sang et le meurtre des luttes de pouvoir. Sept siĂšcles plus tard, une deuxiĂšme fois, lÂislam emporta la victoire sur un christianisme devenu tiĂšde. Ce fut la perte de Byzance et de lÂEmpire romain dÂOrient tout entier. Celui qui va en Turquie constate avec tristesse que bien des mosquĂ©es sont des Ă©glises reconverties. La cathĂ©drale sainte Sophie est, pour toute Ăąme orthodoxe*, un mur des lamentations. Mais les orthodoxes* furent guĂ©ris de leurs byzantinades sans fin. » Le fait que lÂĂglise ait pratiquement disparu en Afrique du Nord et dans dÂautres rĂ©gions du monde pour ĂȘtre remplacĂ©e par lÂislam est un dĂ©sastre du moins en ce qui concerne la connaissance et lÂamour immĂ©diat de JĂ©sus Ă court terme. Pourtant, pour celui qui sait regarder avec le regard de la foi et avec la distance de Dieu, il est certain quÂil sortit du bien pour la vie Ă©ternelle. Ce fut un bien pour lÂĂglise qui, divisĂ©e et diminuĂ©e, en sortit moins sĂ»re dÂelle-mĂȘme, plus pauvre devant le mystĂšre des permissions de Dieu. CÂest un bien pour lÂislam qui lÂoblige Ă constater que la puissance de son extension nÂest pas infinie. Quant aux musulmans qui vivent avec puretĂ© les prĂ©ceptes du Coran*, mettant au premier plan Dieu et leurs frĂšres humains et non la recherche du pouvoir au nom de Dieu, ils sont disposĂ©s de lÂintĂ©rieur Ă se tourner vers JĂ©sus quand il se manifeste Ă eux Ă lÂheure de la mort. Dans les annĂ©es qui suivirent la mort de Mahomet 632, lÂhistoire sainte de lÂhumanitĂ© est marquĂ©e par la pauvretĂ© dÂĂglises soumises par lÂislam en Orient, mais ferventes dans leur pauvretĂ© et dÂune Ăglise qui tel le levain dans la pĂąte, façonne les peuples dÂOccident. Ce fut aussi un bien pour le salut des Ăąmes. Les hommes avaient reçu la libertĂ© du Christ. Ils en avaient abusĂ© pour la transformer en une vie dissolue dans une fausse libertĂ©. Soumis provisoirement sur cette terre Ă la soumission de lÂislam, ils furent en fait libĂ©rĂ©s. LÂesclavage de ses propres turpitudes est parfois plus lourd Ă porter que celui dÂune religion de soumission. LÂislam possĂšde en effet de riches valeurs spirituelles. Il ne fait pas entrer dans le salut, cÂest-Ă -dire dans une vie intime dÂamour pour Dieu mais il y dispose. Les musulmans peuvent devenir de bons serviteurs de Dieu, humbles et attentifs Ă sa parole. Pour le moment, ils nient que Dieu ait un fils, non par haine de Dieu mais Ă cause de leur zĂšle de la grandeur de Dieu. Que se passera-t-il Ă lÂheure de leur mort, lorsque le Christ leur apparaĂźtra, accompagnĂ© de la Vierge Marie et de leur ProphĂšte Mahomet? Refuseront-ils obstinĂ©ment de le reconnaĂźtre comme Dieu fait homme sÂil se prĂ©sente Ă eux comme tel? Seuls une obstination totale dans lÂerreur, donc un orgueil incomprĂ©hensible pourrait justifier une telle attitude[104]. Pour la thĂ©ologie catholique, le cinquiĂšme blasphĂšme contre lÂEsprit Saint, lÂobstination, est aisĂ© Ă comprendre tout homme qui, face Ă face avec JĂ©sus, sÂobstine Ă maintenir son choix dĂ©finitif et lucide dans le sens de son Ă©goĂŻsme, se met librement en enfer. Et son enfer est Ă©ternel car, dans la lumiĂšre de JĂ©sus, le choix est arrĂȘtĂ© pour toujours; Il nÂy a pas de fin Ă lÂenfer car la personne obstinĂ©e veut demeurer sans fin dans son pĂ©chĂ©. Les musulmans sont donc disposĂ©s Ă accueillir favorablement la plĂ©nitude de la rĂ©vĂ©lation chrĂ©tienne, lorsquÂelle leur apparaĂźtra Ă la fin du monde. Il est convenable de penser que cette religion a Ă©tĂ© bĂ©nie Ă cause de la confiance dÂAbraham, cÂest-Ă -dire Ă cause de son attitude trĂšs humble et prĂȘte Ă accepter tout de Dieu parce quÂil est Dieu. La subsistance des paganismes ParallĂšleÂment, des centaines de millions dÂhommes vivent loin de lÂĂvangile sur des continents non encore visitĂ©s par les missionnaires. Pourquoi lÂĂ©vangĂ©lisation des peuples fut-elle si difficile et incomplĂšte? Les Actes des apĂŽtres montrent que lÂEsprit Saint ne voulut pas que lÂĂvangile soit annoncĂ© tout de suite partout.  Paul voulut aller en Asie mais lÂEsprit Saint lÂen empĂȘcha.[105] Cela peut nous paraĂźtre scandaleux mais cÂest un fait qui explique aussi pourquoi JĂ©sus a tant tardĂ© aprĂšs le pĂ©chĂ© originel Ă sÂincarÂner. Aussi effrayant que cela paraisse pour des chrĂ©tiens, lÂEsprit nÂa jamais voulu que le monde dÂici-bas soit totalement chrĂ©tien. De mĂȘme, il ne voudra jamais quÂil soit entiĂšrement musulman[106]. QuÂon se rappelle Ă cet Ă©gard que la Chine et son milliard dÂhabiÂtants nÂest pas chrĂ©tienne aujourdÂhui Ă cause dÂun malentendu papal et dÂun conflit entre jĂ©suites et dominicains. LÂEmpereur de Chine voulait bien adhĂ©rer Ă la foi, entraĂźnant Ă sa suite tout son peuple, dans les mains de ses astronomes jĂ©suites. Mais les conditions quÂil y mettait furent dĂ©noncĂ©es au pape comme paganisantes par des dominicains trop sourcilleux peut-ĂȘtre jaloux. NÂallons pas trop vite charger ces religieux de la perte de ce peuple. Dieu qui est maĂźtre de toute chose sait ce quÂil fait en permettant ce contretemps[107]. Face aux non-chrĂ©tiens, lÂĂglise ne peut sÂendormir sur ses conquĂȘtes. Le salut de ceux qui ne connaissent pas encore lÂamour de Dieu ne peut que lÂinquiĂ©ter et augmenter en elle priĂšre et zĂšle pour Dieu. De plus, nÂĂ©tant pas maĂźtresse du monde entier, elle se souvient quÂelle doit rester modeste. Quant aux paĂŻens, sÂils ne sont pas encore dans la bergerie de JĂ©sus, ils ont leur propre chemin conduisant au salut quÂils ignorent encore[108]. Dieu est maĂźtre de lÂhistoire. Il dose toute chose, y compris la permission quÂil laisse Ă ce que nous appelons le mal quand il sÂagit dÂautres formes religieuses que la nĂŽtre. Prenons lÂexemple du pire des paganismes, celui qui parfois va jusquÂĂ rendre un culte Ă des dĂ©mons sanguinaires. CÂest encore la main de Dieu qui permet cela. Si ces paĂŻens ne savent pas encore que JĂ©sus est le CrĂ©ateur fait homme, ils lÂapprennent au moment de leur mort par la prĂ©dication du Christ lui-mĂȘme qui leur apparaĂźt[109]. Les chemins de la pire des superstitions servent Dieu pour leur salut car lorsque des peuples Ă©crasĂ©s par la domination des sorciers dont la puissance vient du dĂ©mon, dĂ©couvrent Ă lÂheure de la mort la libertĂ© de lÂĂvangile, ils se convertissent en masse. A ce propos, je voudrais rappeler ici lÂune de ces mystĂ©rieuses permissions de Dieu qui aboutit au salut Ă©ternel de grandes nations paĂŻennes, quoiquÂĂ leur perte sur la terre une vĂ©ritable fin, apocalyptique, de leur monde. LÂhistoire nous montre que ce nÂest pas la premiĂšre ni la derniĂšre fois quÂune prophĂ©tie Ă la fois Ă©tonnement proche de la rĂ©alitĂ© et trompeuse[110] dans sa lettre aboutit Ă la ruine politique dÂune nation, donc Ă son humiliation. Quel exĂ©gĂšte biblique accepterait comme authentique une histoire racontant comment Dieu livra un empire de dix millions dÂĂąmes, aussi puissant que lÂempire romain Ă une armĂ©e composĂ©e de moins de 200 guerriers? Ce nÂest pas la Bible qui rapporte cette histoire mais les annales du XVIĂšme siĂšcle. Elle concerne lÂempire des Incas. Les chroniqueurs espagnols, pour expliquer cette victoire inouĂŻe, rapportent que ce peuple religieux croyait en une prophĂ©tie Des dieux portant la barbe, montĂ©s sur de grands cerfs viendront de lÂOrient et apporteront le salut. » Les Indiens dÂAmĂ©rique du sud sont heureux dÂavoir reçu le christianisme. Ils ont Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©s Ă la fois des sacrifices humains et du culte des dĂ©mons grimaçants. Mais ils se souviennent de la façon dont Francisco Pissarro, accompagnĂ© de 160 aventuriers espagnols, massacra le 16 novembre 1532 en deux heures, par traĂźtrise, la fleur de leur armĂ©e. Le dieu de Pissarro Ă©tait lÂor. Mais, cachĂ© dans ce sillage de sang, le Christ se donna aux indiens. On raconte quÂavant dÂĂȘtre exĂ©cutĂ©, lÂempereur inca Atahualpa se vit proposer le baptĂȘme par lÂaumĂŽnier. Il le refusa en disant que si le paradis Ă©tait dirigĂ© par JĂ©sus Christ, dieu de ces guerriers adorateurs de lÂor, il prĂ©fĂ©rait aller en enfer avec ses idoles[111]. Il agit bien, selon sa conscience, selon cette parole de JĂ©sus[112] Eh bien! Je vous dis que beaucoup viendront du levant et du couchant prendre place au festin avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des Cieux, tandis que les fils du Royaume les chrĂ©tiens pervers seront jetĂ©s dans les tĂ©nĂšbres extĂ©rieures lĂ seront les pleurs et les grincements de dents. » Si le peuple inca a obtenu le salut, ce nÂest certainement pas au sens terrestre du terme. Nous voudrions une efficacitĂ© immĂ©diate et terrestre dÂun christianisme en profondeur et en nombre dÂadhĂ©rents. Dieu ne dĂ©sire quÂune chose, que tous soient sauvĂ©s par lÂamour de son Fils. Et puisquÂun christianisme fort au plan social contient des chrĂ©tiens fiers politiquement et des clercs sĂ»rs dÂeux, Ă tout point de vue, il prĂ©fĂ©rera un christianisme faible, divisĂ©, frappĂ© dÂhĂ©rĂ©sies, honteux des pĂ©chĂ©s de ses fils perdus mais plus conscient de sa pauvretĂ©. Le Moyen Age de la beautĂ© et de la peste Lorsque lÂAgneau de Dieu ouvrit le quatriĂšme sceau, jÂentendis le cri du quatriĂšme Vivant "Viens!" Et voici quÂapparut Ă mes yeux un cheval verdĂątre; celui qui le montait, on le nomme la Mort; et lÂHadĂšs le suivait. Alors, on leur donna pouvoir sur le quart de la terre, pour exterminer par lÂĂ©pĂ©e, par la faim, par la peste, et par les fauves de la terre.[113] » Abordons quelques autres exemples de la fin du monde telle quÂelle fut vĂ©cue par les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes. Au Moyen Age, lÂOccident protĂ©gĂ© de la domination de lÂislam* voit se dĂ©velopper une civilisation chrĂ©tienne. La vie quotidienne des peuples est façonnĂ©e par la foi. Les signes de cette richesse spirituelle sont encore visibles dans nos villes. Les cathĂ©drales gothiques Ă©lĂšvent leurs flĂšches vers le ciel car on cherchait Dieu Ă cette Ă©poque. CÂest aussi lÂĂąge de la floraison de la thĂ©ologie Ă travers les grandes Sommes. Dieu regardait cette civilisation non seulement de lÂextĂ©rieur mais surtout Ă travers chacune des Ăąmes qui seules comptaient Ă ses yeux. Il voyait beaucoup de bien mais aussi, cÂest fatal, beaucoup de pĂ©chĂ©s. Pourquoi faut-il que la paix et la rĂ©ussite religieuse charÂrient avec elles tant dÂorgueil, de certitude de tenir le Ciel? Pourquoi lÂhomme a-t-il du mal Ă ĂȘtre rĂ©ellement pauvre? De lÂexistence de cet orgueil fatal, nous avons une preuve dans la constante persĂ©cutions des Juifs de cette Ă©poque. Leur souvenir du Moyen Age ne ressemble pas au nĂŽtre. Curieusement, saint Louis de France est pour eux symbole de souffrance, dÂerrance et de persĂ©cution permanente. Or, la haine de ce petit peuple, nous le montrerons, est toujours le signe de la prĂ©sence, dans une civilisation, dÂun amour arrogant de sa propre rĂ©ussite. Dans une unitĂ© religieuse ou nationale, leur petit nombre reprĂ©sente une insupportable rĂ©sistance spirituelle, un coin de diffĂ©rence. Ils Ă©taient une Ă©pine dans lÂidĂ©e quÂon se fait dÂune chrĂ©tientĂ© pure et universelle. Si les chrĂ©tiens du Moyen Age ne discernaient pas leur orgueil, Dieu le voyait. Alors, afin de sanctifier cette gĂ©nĂ©ration en danger, il permit la multiplication des guerres, des famines. ÂIl faut que cela arrive, ne vous alarmez pasÂ, avait-il prĂ©venu dans lÂĂvangile[114]. Il autorisa mĂȘme que lÂislam vienne menacer de trĂšs prĂšs le magnifique temple de lÂOccident chrĂ©tien. Les premiĂšres croisades Ă©taient une nĂ©cessitĂ© vitale pour soutenir la chrĂ©tientĂ© dÂOrient attaquĂ©e militairement. Elles ressemblent Ă tout ce qui se fait Ă cette Ă©poque. Elles sont un Ă©lan de foi et de zĂšle pour Dieu mĂ©langĂ© Ă la soif pour la gloire et la possession. Leur rĂ©ussite puis leur Ă©chec ne reprĂ©sentent somme toute que lÂaction habituelle et mystĂ©rieuse de Dieu qui apprend lÂhumilitĂ© Ă son peuple. Mais comment expliquer ce quÂil permit Ă partir de lÂannĂ©e 1347, alors mĂȘme que la civilisation chrĂ©tienne atteignait son apogĂ©e? En cette annĂ©e, trois galĂšres sÂapprochĂšrent par escale de lÂEurope, en provenance de CrimĂ©e, emmenant avec elles le plus terrible des passagers clandestins, la peste. Le flĂ©au, qui sĂ©vissait Ă lÂĂ©tat endĂ©mique dans les steppes dÂAsie Orientale, se rĂ©pandit inexorablement au grĂ© des escales, se transmettant de port en port, de bateau en bateau, frappant aveuglement le musulman comme le chrĂ©tien. En deux ans, 1348-1350, la peste tuera un tiers de la chrĂ©tientĂ© latine. Le bilan est pire en proportion que les guerres mondiales modernes. Pendant plusieurs siĂšcles et de façon massive jusquÂen 1722, la peste couvera tel un feu jamais Ă©teint, puis Ă©clatera en de violentes poussĂ©es, rĂ©apparaissant tous les huit, dix ou quinze ans. Les Ăąmes en sortiront profondĂ©ment marquĂ©es. Au joyeux optimisme du dĂ©but du Moyen Age succĂšdent les danses macabres de la pĂ©riode sans nom. Pourquoi Dieu permit-il une catastrophe dÂune telle ampleur, dĂ©truisant les Ă©lites des villes, faisant tourner en amertume morbide lÂÂuvre chrĂ©tienÂne entreprise pour lui? Rappelons quÂil pouvait arrĂȘter le flĂ©au par sa puissance comme il le montra maintes fois par les miracles. Pourquoi aussi une maladie comme celle-lĂ , la male mort » comme on lÂappela Ă lÂĂ©poque puisquÂelle ne laisse mĂȘme pas le temps de se confesser avant de mourir? Pourquoi permet-il jusquÂĂ aujourdÂhui famines et maladies, guerres et ruine de tout, mĂȘme de ce qui est bon sur la terre? CÂest la question que soulĂšve avec larmes lÂapocalypse de saint Jean* sous le symbole des sept mystĂšres scellĂ©s que nul ni au Ciel ni sur la terre ne peut ouvrir, sauf lÂAgneau de Dieu. Le dernier de ces mystĂšres, le silence de Dieu[115] fut sans doute le plus terrible pour ces pauvres familles dĂ©truites par la peste. Dieu tient tout entre ses mains. Chaque Ăąme brisĂ©e par une vie courte et douloureuse, Ă©tait accueillie et recevait lÂexplication de tout par la vision de sa croix, lui montrant en un seul regard ce quÂelle serait devenue si elle nÂavait pas souffert. Alors ces Ăąmes devenues pauvres entraient au Ciel, lĂ oĂč il nÂy a plus de larmes, oĂč on oublie les angoisses anciennes, oĂč lÂon ne se souvient pas du passĂ© de douleur[116] si ce nÂest pour en rendre grĂące, puisque cÂest grĂące Ă cette croix, vĂ©cue ou non dans la foi chrĂ©tienne quÂon est si proche de Dieu au Ciel. La peste, la guerre de cent ans marquĂšrent les XIVĂšme et XVĂšme siĂšcles en Europe. De mĂȘme, par la peste, chaque nation reçut sa part de croix et put mesurer Ă quel point lÂhomme est peu de chose. Ainsi furent sanctifiĂ©es ces gĂ©nĂ©rations. Le protestantisme et les guerres de religion Chose probable Pourtant, renaissant sans cesse Ă chaque gĂ©nĂ©ration, la bĂȘte blessĂ©e de lÂorgueil[117] repousse. Elle est plus forte et dirige les nations humaines. Ainsi, Ă la fin du XVĂšme siĂšcle, alors que la vie humaine restait fragile et courte, les thĂ©ologiens catholiques Ă©laboraient des systĂšmes thĂ©ologiques rigides oĂč la rĂšgle de la foi Ă©tait conservĂ©e Ă travers beaucoup de menaces, parfois des menaces sur la vie mĂȘme de celui qui pensait autrement, oĂč la dĂ©fense de la vĂ©ritĂ© sÂaccompagnait dÂun goĂ»t du luxe matĂ©riel, dÂun culte pour la beautĂ©. Le monde de la Renaissance est comme toutes les Ă©poques un mĂ©lange de ce quÂil y a de mieux et de pire dans lÂhomme. Mais, pour ce qui est de lÂĂglise, encore maĂźtresse du monde occidental mais dĂ©jĂ contestĂ©e en raison des abus de ses hommes de pouvoir, le bilan est ambigu. Devant les excĂšs des papes souÂcieux de construire de grands temples pour Dieu et pour que leur nom demeure, des voix sÂĂ©levaient et protestaient. De grands saints, poussĂ©s par lÂEsprit de Dieu, sentaient lÂapproche du malheur et rĂ©clamaient une rĂ©forme de lÂĂglise. Mais la dĂ©cadence Ă©tait profonde, et plus profond encore Ă©tait la mĂ©connaissance du clergĂ© catholique vis-Ă -vis de lÂĂvangile. LÂerreur ne se situait pas dans les dogmes gardĂ©s infailliblement par lÂĂglise en raison de la promesse faite Ă Pierre*. Elle se situait dans lÂenseignement concret de lÂĂvangile, au jour le jour, et dans sa pratique. En 1514, le dominicain Tetzel avait entrepris de persuader les fidĂšles que le salut sÂopĂšre aisĂ©ment par les oeuvres. II proposait  les passeports pour franchir lÂocĂ©an en furie, et arriver tout droit au paradis ». Il utilisait volontier le dicton SitĂŽt lÂargent tinte dans la cassette, sitĂŽt lÂĂąme en faveur de qui lÂon donne saute hors du purgatoire ». Le Ciel voyait arriver Ă lÂheure de la mort des hommes bardĂ©s de sacrements et dÂindulgences, assurĂ©s ainsi de leur salut alors que leur cÂur ne se souciait que dÂeux-mĂȘmes. Que sert Ă lÂhomme un sacrement reçu Ă lÂheure de sa mort sÂil le prend comme un moyen quasi magique dÂaller au Ciel? Si ce nÂest pas lÂamour mais la peur de souffrir en enfer qui guide sa vie chrĂ©tienne, Ă quoi lui servent les sacrements? Le mal Ă©tait si profond et si dangereux pour le salut de ceux quÂil aimait que Dieu agit. Il utilisa encore son habituelle sagesse Il compte les jours des constructions humaines, il les pĂšse pour voir si elles ont une utilitĂ© pour le salut, il les divise et fait naĂźtre lÂhumilitĂ©[118] ». En Allemagne, il trouva un jeune moine augustin, prĂȘtre depuis peu de temps 1507. Son nom Ă©tait Martin Luther. Il Ă©tait rongĂ© par lÂangoisse de son salut Ă la vue de ses propres pĂ©chĂ©s. Lors de son noviciat, il avait Ă©tĂ© nourri dÂune thĂ©ologie en apparence pleine de dignitĂ©, mais hĂ©las fallacieuse. Le salut Ă©tait promis Ă ceux qui par leurs Âuvres de piĂ©tĂ© et leurs vertus mĂ©ritaient le Ciel[119]. Il avait donc essayĂ© dÂĂȘtre vertueux mais tous les jours, il retombait dans les mĂȘmes travers. Il lisait, mĂ©ditait, cherchait une rĂšgle capable de rendre un homme certain de son salut. Dans saint Paul, il lut que lÂhomme sera sauvĂ© par sa foi, cÂest-Ă -dire par sa confiance en Dieu. Ce fut pour lui un baume de rĂ©confort. Une paix totale lÂenvahit. A partir de ce jour, il sÂopposa aux prĂ©dicateurs vendant des indulgences. Poussant plus loin son intuition, son successeur Calvin Ă©labora une thĂ©orie selon laquelle ceux qui meurent sans avoir cette confiance en Dieu sont Ă coup sĂ»rs damnĂ©s, non de par leur faute mais par un choix mystĂ©rieux de Dieu qui ne leur a pas communiquĂ© sa grĂące. Cette thĂšse excessive, en contradiction avec ce quÂest JĂ©sus, lui fut suggĂ©rĂ©e par des Ă©crits mal interprĂ©tĂ©s de saint Augustin. Il nÂeut pas lÂidĂ©e que Dieu proposait sa grĂące Ă tout homme... Ă lÂheure de la mort. Le protestantisme est aux yeux des catholiques et des orthodoxes une vĂ©ritable hĂ©rĂ©sie en ce sens quÂil fait sien une erreur importante pour le salut. Ces deux Ăglises enseignent que Dieu promet la vie Ă©ternelle Ă celui qui ose lÂaimer comme un ami, dans une rĂ©ciprocitĂ© dÂĂ©pouse adulte. Les thĂ©ologiens protestants rĂ©duisent lÂamour Ă lÂattitude confiante dÂune Ă©pouse incapable dÂaider son aimĂ©, en Ă©tat de minoritĂ© lĂ©gale, trop incapable au plan intellectuel et moral pour penser, hĂ©riter et simplement prendre la parole Ă table. Dieu ne fut bien sĂ»r pas Ă lÂorigine dÂune telle perte. Luther lÂinventa lui-mĂȘme, Ă travers une rĂ©flexion sincĂšre mais trop nourrie des erreurs catholiques du personnel ecclĂ©sial catholique de son Ă©poque. Luther nÂeut pas assez dÂaudace pour vĂ©rifier auprĂšs du rocher de Pierre, ce quÂenseigne rĂ©ellement la Sainte Ăglise. Pour comprendre pourquoi Dieu bĂ©nit* cette RĂ©forme aprĂšs sa naissance, lui permettant de sÂĂ©tendre dans prĂšs de la moitiĂ© du catholicisme, il faut se rappeler la trĂšs belle remarque de saint Jean Chrysostome, citĂ©e plus haut[120]. CÂest ainsi que pense Dieu. Que sert Ă lÂhomme dÂavoir la plĂ©nitude de la rĂ©vĂ©lation sÂil sÂen sert mal? SÂil y a une hĂ©rĂ©sie dans la RĂ©forme, il existe aussi des richesses immenses en oraison, lecture de la Bible, libertĂ© des enfants de Dieu. Le peuple des protestants trouve souvent lÂamour dans lÂĂcriture Sainte, au-delĂ de la thĂ©ologie complexe de ses docteurs. Mais Dieu, en divisant lÂĂglise dÂOccident de lÂintĂ©rieur, fit sortir du bien[121], obligeant le catholicisme Ă se rĂ©former dÂurgenÂce, laissant le protestantisme dans la pauvretĂ© de ses propres divisions, suscitant par les compĂ©titions entre ces confessions un zĂšle nouveau pour Dieu et les missions[122]. CÂest pour ce bien-lĂ et surtout pour lÂhumilitĂ© que suscite lÂhumiliation que Dieu veut parfois la division. La Bible illustre magistralement cette sagesse par lÂhistoire de la division dÂIsraĂ«l* en deux nations aprĂšs la mort de Salomon[123]. Parce quÂil vaut mieux une Ăglise divisĂ©e quÂune Ăglise orgueilleuse, il se peut que lÂunitĂ© des chrĂ©tiens tant dĂ©sirĂ©e depuis quelques annĂ©es par le courant de lÂÂcumĂ©nisme ne se fasse que dans lÂhumiliation extrĂȘme vĂ©cue au temps de lÂAntĂ©christ* ou encore au moment du retour glorieux du Christ. Quant aux hommes qui sÂadonnĂšÂrent Ă la violence de part et dÂautre dans les guerres du fanatisme religieux, quÂadvint-il dÂeux? Ils furent disposĂ©s au salut par cela mĂȘme qui faisait leur pĂ©chĂ©. JĂ©sus nous a prĂ©venu dans les Ăvangiles[124] ÂCelui qui prend lÂĂ©pĂ©e pĂ©rit par lÂĂ©pĂ©eÂ, ce qui signifie quÂil rĂ©colte de sa violence un salaire de souffrance finalisĂ© par sa conversion. Pour ceux qui moururent dans cette violence, sans sÂĂȘtre repentis, JĂ©sus agit comme il le fait pour tout pĂ©cheur, comme il le fit pour saint Paul au jour de sa conversion. Il les enveloppe de sa lumiĂšre, celle de la vĂ©ritĂ© sur leur pĂ©chĂ©, il les fait tomber Ă terre, par la mort qui les effraie, puis il leur parle de sa voix  Pourquoi me persĂ©cutes-tu? [125] Devant cette voix, Paul, de persĂ©cuteur religieux devint aprĂšs trois jours de prostration correspondant par symbole au purgatoire qui Ă©duque les violents repentis avant leur entrĂ©e au Ciel le plus grand des serviteurs de lÂĂvangile. Il ne refusa pas la conversion car, sÂil agissait ainsi, cÂĂ©tait sincĂšrement pour Dieu, avec un zĂšle mal Ă©clairĂ©. Il en fut de mĂȘme pour la plupart des sectateurs de guerres de religions et mĂȘme aujourdÂhui pour les fanatiques de toute confession. Nous pourrions prolonger Ă lÂinfini notre regard sur lÂhistoire sainte de lÂhumanitĂ© et faire les mĂȘmes remarques par rapport aux situations multiples dÂaujourdÂhui. Il nÂy a pas de nos jours davantage de malheurs physiques que jadis, au moins dans la partie dĂ©veloppĂ©e du monde. Mais quand ces Ă©vĂ©nements arrivent, ils peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©s comme des signes de la fin du monde tels quÂils peuvent sÂappliquer Ă chaque gĂ©nĂ©ration. JusquÂĂ la fin du monde, Dieu et ses anges combattront lÂorgueil sans cesse renaissant de chaque gĂ©nĂ©ration. Ăvidemment, lorsque le mal est actuel, il est difficile voire impossible dÂen parler de cette maniĂšre sans se montrer indĂ©licat. On ne va pas prĂšs du lit dÂun malade pour lui dire Tu apprends lÂhumilitĂ©! Ce regard est de lÂordre de la contemplation, non de la prĂ©dication. CHAPITRE 4 CINQUIĂME JOUR, LA MARCHE VERS LÂAPOSTASIE Les prophĂ©ties concernant cet Ă©vĂ©nement Chose certaine ÂPar suite de lÂiniquitĂ© croissante, lÂamour se refroidira chez le grand nombre. Mais celui qui aura tenu jusquÂau bout, celui ÂlĂ sera sauvĂ©. Cette bonne Nouvelle du Royaume sera proclamĂ©e dans le monde entier, en tĂ©moignage Ă la face de toutes les nations. Et alors viendra la fin.[126] Le monde entier rejettera la foi. CÂest une prophĂ©tie souvent enseignĂ©e par les Ăvangiles, par JĂ©sus lui-mĂȘme, par les apĂŽtres, dans des textes explicites et limpides. On peut ĂȘtre sĂ»r quÂelle se rĂ©alisera. Voici, citĂ©s sans ordre, quelques textes convaincants ÂLÂEsprit dit expressĂ©ment que, dans les derniers temps, certains renieront la foi pour sÂattacher Ă des esprits trompeurs et Ă des doctrines diaboliques, sĂ©duits par des menteurs hypocrites marquĂ©s au fer rouge dans leur conscience.Â[127] ÂSache bien par ailleurs que dans les derniers temps surviendront des moments difficiles. Les hommes en effet seront Ă©goĂŻstes, cupides, vantards, orgueilleux, diffamateurs, rebelles Ă leurs parents, ingrats, sacrilĂšges, sans cÂur, sans pitiĂ©, mĂ©disants, intempĂ©rants, intraitables, ennemis du bien, dĂ©lateurs, effrontĂ©s, plus amis de la voluptĂ© que de Dieu, ayant les apparences de la piĂ©tĂ© mais reniant ce qui en est la force.Â[128] Comment se rĂ©aliseront-elles? Chose probable Une civilisation, aprĂšs ĂȘtre passĂ©e par une longue pĂ©riode de ferveur religieuse, ne peut rejeter Dieu en un instant cÂest ce quÂon appelle lÂapostasie*. OrigĂšne[129] le montre Celui qui atteint un Ă©tat de perfection de la charitĂ© ne va pas abandonner et tomber subitement; mais il est nĂ©cessaire quÂil descende peu Ă peu et graduelleÂment ». LorsquÂil sÂagit dÂun individu, trois Ă©tapes sont en gĂ©nĂ©ral discernables. 1- NĂ©gligence de la priĂšre et de la frĂ©quentation de Dieu, perte de lÂamour Agape. 2- Oubli progressif du goĂ»t de Dieu, perte de la foi et de lÂespĂ©rance. 3- Rejet de ses commandements moraux devenus invivables car coupĂ©s de la charitĂ© qui leur donnait sens perte de la culture chrĂ©tienne. Il en est de mĂȘme pour une nation. CÂest ce que nous enseigne lÂhistoire de lÂOccident chrĂ©tien depuis quelques siĂšcles, depuis que lÂapostasie est en marche. On appelle ce phĂ©nomĂšne la sĂ©cularisation dÂune sociĂ©tĂ©. On peut, de mĂȘme, discerner dans son chemin trois Ă©tapes successives qui se sont prĂ©parĂ©es lÂune lÂautre. La premiĂšre est trĂšs ancienne puisquÂil sÂagit de tous les pĂ©chĂ©s capables de refroidir la charitĂ©. Saint Jean* en parle par ces mots Eh bien! Maintenant lÂesprit de lÂAntĂ©christ est dĂ©jĂ dans le monde.[130] » Il sÂagit de tous les pĂ©chĂ©s accumulĂ©s par les fils de lÂĂglise. Leur accumulation finit par discrĂ©diter toute parole de Dieu. Si les Fils de la lumiĂšre sont ainsi, cÂest que la lumiĂšre doit ĂȘtre assez pitoyable. » La seconde trouve alors prise dans le cÂur des hommes Ă©loignĂ©s de la charitĂ©. Il sÂagit de lÂapparition de toutes sortes de doctrines nouvelles capables de promettre un bonheur sans que Dieu intervienne. Ces doctrines peuvent ĂȘtre nombreuÂses, parfois mĂȘmes stupides. Leur effet est de supprimer peu Ă peu les restes de la foi et de rendre irrĂ©versible, Ă cause de la compromission de certains mĂȘme minoritaires de ses membres, le mĂ©pris pour lÂorgane qui porte cette foi, lÂĂglise. Cette Ă©tape commence avec lÂĂ©poque des lumiĂšres, au XVIIIĂšme siĂšcle. Les idĂ©ologies athĂ©es du XIXĂšme siĂšcle en marquent la suite. Elle est en acte de nos jours. Alors peut intervenir la troisiĂšme Ă©tape, celle qui propose le projet dÂun monde rĂ©ellement humain et viable, conduisant Ă la paix civile et donnant les conditions matĂ©rielles, psychologiques et mĂȘme spirituelles dÂun bonheur sur la terre et pour lÂĂ©ternitĂ©, mais sans le vrai Dieu, celui de JĂ©sus-christ, de lÂhumilitĂ© et de lÂamour jusquÂĂ la croix. Cette Ă©tape doit sÂachever, si lÂon suit la lettre des Ăcritures, par la rĂ©vĂ©lation dÂune nouvelle religion mondiale et universelle, celle du mystĂšre de lÂiniquitĂ© ». Cette Ă©tape approche mais elle est loin dÂĂȘtre rĂ©alisĂ©e. Cette description succincte et simplifiĂ©e semble laisser entendre quÂil existe un projet organisĂ© par une secte ou un groupement humain sur plusieurs gĂ©nĂ©rations pour construire un monde sans Dieu. CÂest ce que pensent de nombreux chrĂ©tiens face aux attaques anciennes et actuelles contre lÂĂglise. Une telle vision relĂšve de la fiction[131]. Parmi les hommes, bien peu sont capables dÂune luciditĂ© sur une si longue pĂ©riode de lÂhistoire future. Encore moins nombreux sont ceux qui ont une foi suffisamment profonde et une haine du projet dÂamour de Dieu suffisamment lucide pour inventer pareil scĂ©nario. De fait, le seul ĂȘtre capable dÂune telle profondeur dans le mal nÂest pas un homme mais un ange dÂaprĂšs les mots de saint Paul Souvenez-vous que vous nÂavez pas Ă lutter contre des ĂȘtres de chair mais contre les puissances des tĂ©nĂšbres.[132] » Le dĂ©mon est certainement prĂ©sent Ă travers cette histoire mĂȘme si son rĂŽle est invisible. Il suggĂšre une idĂ©e Ă tel homme prĂȘt Ă la recevoir; il tente tel groupe humain disposĂ© Ă accueillir la tentation. La plupart du temps, il laisse agir le temps car lÂivraie semĂ©e pousse toute seule parmi le bon grain. Lui a un projet. Il serait abusif et peu sain de vouloir dĂ©voiler partout lÂintervention du dĂ©mon. Souvent, il se confond avec des lois psychologiques et sociologiques. LÂessentiel est de connaĂźtre son projet ultime[133]. Il dĂ©sire que lÂhumanitĂ© entiĂšre se rĂ©volte contre Dieu et maintienne sa rĂ©volte avec fermetĂ© au moment de lÂapparition glorieuse du Christ. Devant lÂunanimitĂ© de la rĂ©volte, il espĂšre que Dieu se repentira de son projet, reviendra sur sa volontĂ© de ne donner la vision de son ĂȘtre quÂaux humbles. Mais le dĂ©mon ne peut rien faire sans la permission de Dieu. Regardons comment, historiquement, lÂapostasie* sÂest Ă©tendue sur lÂOccident en trois phases successives. PREMIĂRE ĂTAPE les pĂ©chĂ©s des chrĂ©tiens Ă partir du XIĂšme siĂšcles Chose certaine car dĂ©jĂ rĂ©alisĂ©e Par suite de lÂiniquitĂ© croissante, lÂamour se refroidira chez le grand nombre[134]. » La prĂ©paration lointaine de lÂapostasie* commence donc avec les pĂ©chĂ©s des membres de lÂĂglise. Elle est prĂ©sente dĂšs le dĂ©but. Autant lÂamour et lÂhumilitĂ© donnent envie aux non-croyants dÂentendre le message qui rend le regard lumineux, autant le pĂ©chĂ© rend laid le visage du christianisme. Il faut croire que durant le temps des persĂ©cutions lÂamour transparaissait davantage que lÂĂ©goĂŻsme puisque lÂĂglise ne cessa de croĂźtre. ÂVoyez comme ils sÂaimentÂ, disaient les paĂŻens. LÂĂglise est indestructible quand le lien qui fait tout son trĂ©sor est puissant. Il sÂagit de la charitĂ© qui unit Ă Dieu et aux frĂšres. Lorsque cette charitĂ© nÂest plus vĂ©cue, en gĂ©nĂ©ral parce que les prĂȘtres qui enseignent au peuple de Dieu sa volontĂ© mettent autre chose quÂelle au centre de leur vie et de leur prĂ©dication, le danger est proche. Curieusement, tant que lÂĂglise est minoritaire et en croissance, les gĂ©nĂ©rations suivantes semblent ne pas trop lui tenir rigueur pour ses imperfections. Mais lorsquÂelle atteint la totalitĂ© du pouvoir politique, rien ne lui est passĂ© par les gĂ©nĂ©rations suivantes. Sans doute mĂ»rit-elle le jugement des peuples et, en les libĂ©rant, elle les rend capable de critique. Le clergĂ© en particulier, Ă cause de quelques membres indignes, peut accumuler pour le futur une dette de mĂ©pris. Rappelons que si lÂĂglise dÂOrient fut dĂ©truite en quelques annĂ©es et remplacĂ©e par lÂislam*, cÂest que les peuples crurent voir plus de simplicitĂ© et de sens de Dieu dans cette nouvelle religion. Mais la majoritĂ© du clergĂ© servait-il dÂabord Dieu ou dÂabord lÂEmpire ? Dans lÂĂglise dÂOccident Dans lÂĂglise dÂOccident, le pĂ©chĂ© qui semble Ă lÂorigine de tout est du mĂȘme ordre, celui dÂune relativisation de la charitĂ©. ConcrĂštement, cette dĂ©cadence commence alors que lÂĂglise entre dans une Ăšre de gloire. A partir du XIIĂšme siĂšcle, elle rĂšgne en maĂźtre. Seule la communautĂ© juive a Ă©tĂ© dispersĂ©e dans son sein pour lui rappeler quÂelle nÂa pas le pouvoir jusquÂaux recoins de lÂhumanitĂ©. Insensiblement, les chrĂ©tiens de cette Ă©poque se persuadent de leur perfection et saintetĂ©. Ils sÂenorgueillissent et Ă©talent leur puissance. Alors que la ferveur de la foi construit les cathĂ©drales, en mĂȘme temps, elle rĂ©duit les Juifs en esclavage[135]. CÂest un signe mauvais. Il rĂ©vĂšle un recoin sombre au cÂur de la chrĂ©tientĂ©. On constate les plus violents effets extĂ©rieurs de cet orgueil trois siĂšcles plus tard quand le clergĂ© catholique perd une partie de sa puissance. Luther et la rĂ©forme produisent un schisme. Une partie des nations* chrĂ©tiennes le suivent. Alors certains membres des deux Ăglises sont pris pour un siĂšcle de folie fanatique. Au cours des guerres de religions, qui sont des luttes farouches et sans pitiĂ© allant jusquÂau bĂ»cher, ils tentent mutuellement dÂimposer la Vraie Doctrine. Ce pĂ©chĂ©, commun aux rĂ©formĂ©s et aux catholiques reste jusquÂĂ aujourdÂhui une dette qui, malgrĂ© les actes de repentir du pape Jean-Paul II, nÂa pas fini dÂĂȘtre payĂ©e. La racine de ce mal Ă©tait donc bien antĂ©rieure Ă ces guerres. Elle Ă©tait nĂ©e de lÂĂ©poque du succĂšs, de la nĂ©gligence pour lÂamour de Dieu et du prochain. La foi sans la charitĂ© conduit au fanatisme. Que nÂa-t-on pas imitĂ© saint François de Sales et sa douceur envers tous! Toujours est-il que ces excĂšs, obstinĂ©ment maintenus par les chrĂ©tiens pendant ces siĂšcles, pesĂšrent comme un joug sur lÂOccident. Voltaire en a fait, par ses dĂ©nonciations cinglantes, souvent caricaturales car oublieuses de toute la saintetĂ©, des milliers dÂĂąmes simples et dĂ©vouĂ©es au bien, une arme terrible contre lÂĂglise jusquÂĂ la fin du monde. JusquÂĂ aujourdÂhui, les sectaires de lÂantichristianisme nÂont que trois concepts pour dĂ©crire la totalitĂ© de son histoire guerres de religion, inquisition, GalilĂ©e. La faute de lÂĂ©touffement de la pensĂ©e LÂaffaire GalilĂ©e est lÂun des Ă©tendards les plus agitĂ©s[136]. Il est vrai que lÂun des plus grands pĂ©chĂ©s du personnel de lÂĂglise de jadis fut la tyrannie sur les intelligences. Par peur de lÂhĂ©rĂ©sie, on empĂȘcha les hommes de penser. On soupçonna son frĂšre dĂšs que sa parole sembla un peu diffĂ©rente. Un tel carcan posĂ© sur les intelligences se devait dÂexploser. Tout excĂšs finit par ĂȘtre rejetĂ© et Voltaire fut reçu comme un libĂ©rateur. Dans la mĂȘme pĂ©riode, dÂautres penseurs se levĂšrent, ne trouvant plus dans leur Ăglise rigidifiĂ©e par la peur, un lieu pour sÂĂ©panouir. On rĂȘva dÂune sociĂ©tĂ© plus libre oĂč Dieu serait adorĂ© sans contraintes, sans dogmes imposĂ©s mais comme un PĂšre Rousseau et un grand horloger de lÂunivers Voltaire encore. Pour quÂapparaissent de telles idĂ©es, cÂest que dĂ©jĂ lÂĂvangile et sa libertĂ© nÂĂ©taient plus beaucoup compris. Les idĂ©es des LumiĂšres, somme toutes innocentes, auraient pu sÂĂ©vaporer devant le vrai visage de JĂ©sus. LÂoubli de lÂamour au profit de la vertu Malheureusement, lÂĂglise fut atteinte par bien dÂautres maladies, duraÂbles et sans cesse rĂ©apparues. Il faut citer en particulier ici le pharisaĂŻsme Si tu veux ĂȘtre sauvĂ©, si tu veux communier Ă la messe et ĂȘtre sauvĂ©, sois parfait ». On entendait par lĂ une parfaite obĂ©issance Ă Dieu et Ă son Ăglise Ă travers un comportement vertueux. Tout cela semble trĂšs bon et mĂȘme trĂšs chrĂ©tien. CÂest pourtant une terrible erreur et dÂautant plus dangereuse quÂelle ressemble Ă la vĂ©ritĂ©. En effet, la vertu morale et lÂobĂ©issance nÂont de raison que lÂhumilitĂ© et la charitĂ©. CÂest une simple question dÂordre dans lÂimportance des vertus mais tout en est bouleversĂ©. Innombrables sont les chrĂ©tiens parfaits qui doivent se purifier longuement au purgatoire aprĂšs leur mort tant leur Ăąme est malade. Le jansĂ©nisme ne reçut le coup qui devait dĂ©finitivement le mettre Ă mort quÂen 1900, grĂące Ă une toute jeune fille, qui chantait au Seigneur dans son Carmel de Lisieux[137] Moi si jÂavais commis tous les crimes possibles, je garderais encore la mĂȘme confiance, car je sais bien que tout cela nÂest quÂune goutte dÂeau dans un brasier ardent ». Le mal Ă©tait malheureusement durable et profond au point que, jusquÂĂ aujourdÂhui, lÂĂglise est considĂ©rĂ©e non comme une Vierge au cÂur dÂenfant ce quÂelle est rĂ©ellement en raison de lÂEsprit qui la rend sainte mais comme une femme rigide et moralisatrice. PREMIĂRE ĂTAPE suite DiscrĂ©diter ce qui porte le nom de Dieu sur terre Ă partir du XVIIIĂšme Saint Paul exprime ce fait dans sa deuxiĂšme lettre aux Thessaloniciens[138] Vous savez ce qui retient aujourdÂhui lÂapostasie* et lÂHomme impie, de façon quÂil ne se rĂ©vĂšle quÂĂ son moment. DĂšs maintenant oui, le mystĂšre de lÂimpiĂ©tĂ© est Ă lÂÂuvre. Mais que seulement celui qui le retient soit dÂabord Ă©cartĂ©. Alors lÂimpie se rĂ©vĂ©lera ». De quoi parle saint Paul ? Quelle est cette rĂ©alitĂ© qui retient lÂapparition de lÂapostasie et de lÂHomme impie ? » C'est, rĂ©pond saint Thomas DÂAquin[139], l'union et la soumission Ă l'Ăglise Romaine, siĂšge et centre de la foi catholique. Tant que la sociĂ©tĂ© demeurera fidĂšle et soumise Ă l'empire spirituel romain, transformation de l'ancien empire temporel romain, l'AntĂ©christ ne pourra point paraĂźtre. Telle est la barriĂšre, tel est l'obstacle Ă lÂAntĂ©christ politique ici-bas, sur terre. PrĂ©cisons sa pensĂ©e. Au Ciel, lÂobstacle qui empĂȘche la deuxiĂšme Ă©tape de lÂapostasie, la prĂ©dication dÂun nouvel Ăvangile capable de sĂ©duire le monde entier, est le Christ. CÂest lui qui retient lĂ -haut les dĂ©mons ou les laisse agir. Rien ne se fait sans sa permission[140]. Lorsque, selon lÂApocalypse 13, 7, un mauvais esprit est libĂ©rĂ© de lÂenfer pour un temps, le christ ne vise quÂune chose la formation dÂune gĂ©nĂ©ration Ă lÂhumilitĂ©, par lĂ mĂȘme oĂč elle pĂšche. Le dĂ©mon, quant Ă lui, vise la perdition des hommes et ne se rĂ©jouit pas que Dieu sache transformer en bien son action criminelle. Mais au plan terrestre, cette rĂ©alitĂ© qui retient » nÂest autre que toute communautĂ© religieuse ou tout homme qui qui porte le nom de Dieu »[141]. Mais, par dessus tout, Ă cĂŽtĂ© de cet obstacle, il y aussi un gardien, chargĂ© de veiller, chargĂ© de le maintenir ; et ce Gardien, c'est le Pape, Vicaire de JĂ©sus-Christ. Tant que le Gardien sera reconnu, respectĂ©, obĂ©i, l'obstacle subsistera, la sociĂ©tĂ© demeurera fidĂšle Ă l'empire spirituel romain et Ă la fois catholique. Mais si ce Gardien, le Pape, vient Ă ĂȘtre mĂ©connu, mis de cĂŽtĂ©, rejetĂ©, l'obstacle disparaissant bientĂŽt avec lui, l'AntĂ©christ sera libre de paraĂźtre[142]. Pour expliquer la rĂ©alitĂ© de ce rĂŽle protecteur de lÂEglise, il suffit dÂĂȘtre trĂšs concret et dÂobserver les rĂ©alitĂ©s politiques. A chaque Ă©poque, les peuples ont une envie terrible de suivre le courant dominant de lÂidĂ©ologie Ă la mode. Les adultes de 1550 avaient en majoritĂ© envie de tuer ou de convertir les hĂ©rĂ©tiques car le dĂ©mon » de lÂair du temps, libĂ©rĂ© de lÂenfer, Ă©tait le culte idolĂątrique de la puissance dÂune sociĂ©tĂ© unifiĂ©e autour dÂune religion. Il sÂagissait dÂun dĂ©mon de lÂorgueil politique. AujourdÂhui, ce dĂ©mon a Ă©tĂ© attachĂ© en enfer et un autre lÂa remplacĂ© le goĂ»t du plaisir, poussĂ© jusquÂaux pires actes dÂirresponsabilitĂ©. CÂest un dĂ©mon dÂĂ©goĂŻsme. Qui a pu, historiquement, mettre un certain frein aux consĂ©quences de ces idĂ©ologies dominantes sinon une parole, toujours mĂ©prisĂ©e mais terriblement insĂ©curisante pour les serviteurs du mal ? Au temps des guerres de religion, les papes furent souvent au-dessous de tout. Alors Dieu suscitait des saints qui dĂ©voilaient aux violents lÂĂ©tat de leur Ăąme François de Sales, Pierre Canisius etc.. De nos jours, pourquoi la voix du vieux pape Jean-Paul II fut-elle haĂŻe, surtout quand il parlait de la fidĂ©litĂ© conjugale et de respect de lÂenfant Ă naĂźtre ? NÂavait-elle pas le pouvoir terrible de brĂ»ler les Ăąmes Ă lÂendroit exact du pĂ©chĂ© ? On peut dire que, dans les annĂ©es-luxure, cet homme eut un grand pouvoir pour retenir certains excĂšs de lÂHomme impie. Mais il ne fut pas seul. Il y eut aussi lÂĂglise orthodoxe, certains fidĂšles et pasteurs protestants de sensibilitĂ© spirituelle, les nations musulmanes et, partout, des hommes de bonne volontĂ©. Ainsi, au cours de lÂhistoire, toute voix qui rappelle quÂil y aura un jugement oĂč chacun sera pesĂ© selon la droiture du cÂur, porte le nom de Dieu. Au sommet de tout, il convient de mettre lÂĂglise en tant quÂelle est sainte, cÂest-Ă -dire en tant quÂelle rappelle la primautĂ© des deux commandements de lÂamour Dieu et le prochain et leur fondement spirituel, lÂhumilitĂ©. Quand ses fidĂšles et ses autoritĂ©s sont ce quÂils doivent ĂȘtre, lÂĂglise est le plus puissant des obstacles mondiaux Ă lÂapparition de lÂantichristianisme car cÂest elle qui possĂšde la plus profonde rĂ©vĂ©lation sur la nature exacte du bien pour lequel lÂĂąme humaine a Ă©tĂ© créée. Mais dÂautres religions sÂen approchent et constituent, dans leur partie lumineuse, un objet de la haine de Satan. LÂislam rĂ©alise ce travail par la prĂ©sence de fidĂšles qui gardent dans leur pratique lÂordre voulu par leur ProphĂšte, Ă savoir 1- la priĂšre soumise Ă Dieu, 2- la misĂ©ricorde envers le prochain et 3- lÂhumilitĂ©. Il en est de mĂȘme, affirme le Concile Vatican II, pour toute tradition religieuse dans la mesure oĂč ses membres cherchent dans les ombres et sous des images un Dieu quÂils ignorent. En effet, tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, lÂEglise le considĂšre comme une prĂ©paration Ă©vangĂ©lique et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il reçoive la vie.[143] » VoilĂ ce que saint Paul entend quand il parle dÂun obstacle qui retient le mystĂšre de lÂiniquitĂ©. Tant quÂil subsistera de maniĂšre visible dans le monde de la politique ou des mĂ©dias une voix crĂ©dible capable de dĂ©noncer au nom du vrai Dieu lÂidĂ©ologie dominante du temps, rien de ce que rĂȘve Satan ne pourra se faire de maniĂšre totale. CÂest pourquoi, dans cette premiĂšre Ă©tape de son travail de sape, Satan vise Ă discrĂ©diter toute parole qui porte le nom de Dieu et, par-dessus tout, celle de lÂĂglise catholique. VoilĂ pourquoi, sans cesse, les pĂ©chĂ©s, les compromissions des chrĂ©tiens du passĂ© sont rappelĂ©s, grossis par les ennemis de lÂhumilitĂ© et de lÂamour. LÂĂglise doit en ressortir dĂ©figurĂ©e, caricaturĂ©e sous cet unique point de vue. Le jour oĂč elle ne pourra plus parler sans ĂȘtre grotesque, 80% du travail aura Ă©tĂ© fait. Mais, je le montrerai, 100% du travail sera accompli lorsque toute parole venant de Dieu aura Ă©tĂ© empĂȘchĂ©e. En effet, mĂȘme haĂŻes publiquement et combattues, ces voix gardent un pouvoir puissant sur la conscience humaine. Les mĂ©dias actuels ont beau dĂ©former les paroles de Jean-Paul II, ce qui parvient de lumiĂšre aux braves gens suffit Ă jeter le doute. Le cÂur de lÂhomme a Ă©tĂ© fait pour Dieu. Il porte la marque profonde de tout ce qui est humble et amour. CÂest le visage du Christ et de son Ăvangile. DEUXIĂME ĂTAPE les nouveaux Ă©vangiles Ă partir du XVIIIĂšme AprĂšs la faute des guerres de religions, lÂĂvangile et ce qui le porte, le christianisme, furent en partie discrĂ©ditĂ©s. Un vide fut alors ouvert dans les Ă©lites des nations occidentales, un vide portant sur le sens ultime de la vie, sur lÂespoir dÂun bonheur Ă venir. La nature humaine a horreur de ce genre de vide. Ainsi, une place put ĂȘtre comblĂ©e par une nouvelle espĂ©rance. CÂest lÂobjet de cette deuxiĂšme Ă©tape. Nous verrons que Satan, qui est cachĂ© sous cette histoire, sÂest jouĂ© du cÂur de lÂhomme quÂil connaĂźt bien. Il lÂa fait en plusieurs gĂ©nĂ©rations, jusquÂĂ nos jours, et son travail nÂest pas terminĂ©. Historiquement, il a dÂabord fait miroiter Ă lÂhumanitĂ© ce quÂil sait ĂȘtre sa plus profonde aspiration aprĂšs, bien sĂ»r, sa soif du vrai Dieu dÂamour et dÂhumilitĂ© la libertĂ©. Ce fut lÂĂ©poque des lumiĂšres et des quelques annĂ©es-lumiĂšres de la RĂ©volution française. Mais tout cela nÂa durĂ© que le temps dÂun rĂȘve. CÂest pourquoi, dans un second temps, lÂesprit mauvais a ballottĂ© les gĂ©nĂ©rations humaines dÂespoir en espoir Ă travers le culte successif des sept pĂ©chĂ©s capitaux Ă partir de 1830. Au XVIIIĂšme siĂšcle, les idĂ©es des LumiĂšres LorsquÂelles apparurent, les idĂ©es des LumiĂšres furent ressenties par les Ă©lites bourgeoises comme un nouvel Ăvangile, cÂest-Ă -dire une bonne nouvelle annonçant un bonheur futur et possible. On y parle de lÂhomme et de sa dignitĂ© dont lÂorigine nÂa pas de rapport avec le dogme. On y annonce la possibilitĂ© dÂun monde Ă©quilibrĂ© et heureux, quoique sĂ©parĂ© de lÂobscurantisme ancien. Ces idĂ©es avaient Ă©tĂ© dĂ©jĂ largement inventĂ©es par les philosophes grecs de lÂAntiquitĂ©. Elles ne trouvĂšrent aucune prise dans les hommes du Moyen-Age parce quÂils trouvaient leur dignitĂ© et libertĂ© dans le vrai Ăvangile dÂamour. AprĂšs le siĂšcle des guerres de religion, le message du Christ nÂavait plus ce pouvoir. VoilĂ pourquoi lÂinfluence des philosophes fut rĂ©elle. Leurs idĂ©es aboutirent Ă la fin du monde ancien. La RĂ©volution française fut leur premiĂšre consĂ©quence dans le monde concret. Elle fut la premiĂšre tentative pour Ă©tablir un monde sans christianisme. Elle ne fut pas une rĂ©volution athĂ©e ou dirigĂ©e directement contre Dieu voir les Ă©tapes suivantes mais plutĂŽt contre lÂĂglise et ses dogmes imposĂ©s. Ce qui Ă©tait reprochĂ© Ă lÂĂglise, cÂĂ©tait de prĂȘcher un Dieu comme on prĂȘche une prison, oĂč les mots dÂobĂ©issance et de soumission devenaient obsessionnels. La RĂ©volution voulut donner au peuple le Dieu unique, libĂ©rĂ© du dogme liberticide, car dĂ©couvert par les forces naturelles de la pensĂ©e. Robespierre tenta dÂinstaurer un culte de libertĂ© Ă lÂĂtre suprĂȘme. Le 20 Prairial an II, il prononça le discours suivant  LÂĂtre suprĂȘme a créé lÂunivers pour publier sa puissance. Il a créé les hommes pour sÂaider et sÂaimer mutuellement, et pour arriver au bonheur par la route de la vertu. LÂauteur de la nature avait liĂ© tous les mortels par une chaĂźne immense dÂamour et de fĂ©licitĂ©. PĂ©rissent les tyrans qui ont osĂ© la briser ». LÂune de ses premiĂšres actions fut de supprimer les vÂux de religion. Il prĂȘcha bien un autre Ăvangile, dĂ©iste et ouvert au bien de lÂhomme. Le culte de Dieu Ă travers la nature fut lÂidĂ©e dÂun Robespierre convaincu de bien agir pour le bonheur du peuple. Mais, dans un regard de sagesse chrĂ©tienne, on peut dire que cet homme fut aussi un instrument vite dĂ©passĂ© par Satan qui dirigeait patiemment et intelligemment la lutte contre lÂĂvangile de JĂ©sus. Ainsi, celui qui avait supprimĂ© la peine de mort fit-il faire voter, au nom de la libertĂ©, les annĂ©es-terreur. A partir de la moitiĂ© du XIXĂšme siĂšcle, les sept idĂ©ologies athĂ©es L'ange me dit Les sept tĂȘtes sont sept montagnes sur lesquelles la femme est assise ce sont aussi sept rois ou sept empires, dont cinq sont tombĂ©s ; l'un existe encore, et l'autre n'est pas encore venu ; et, quand il sera venu, il faut qu'il demeure peu.[144] » Pour Satan, les hommes et les idĂ©ologies ne sont que des instruments et il nÂhĂ©site pas Ă susciter des systĂšmes contradictoires entre eux du moment quÂils sÂĂ©loignent de plus en plus du christianisme humble et charitable. Tous les anti-christianismes lui servent, depuis le puritanisme qui en durcissant les chrĂ©tiens, rend laid le visage de lÂĂglise, jusquÂau capitalisme libĂ©ral dont il ne fut mĂȘme pas Ă lÂorigine, la convoitise des hommes dÂaffaire suffisant Ă lÂexpliquer. La RĂ©volution française est une Ă©tape importante. Peu importe lÂĂ©chec de Robespierre, pensaient les jeunes gĂ©nĂ©rations qui naquirent aprĂšs lÂaventure napolĂ©onienne. Il revient aux gĂ©nĂ©rations suivantes de rĂ©ussir son idĂ©al. » Alors les Ă©lites intellectuelles se mirent Ă repenser le nouveau monde libĂ©rĂ© de lÂobscurantisme. Il fallait un but concret Ă lÂhumanitĂ©, apte Ă lui donner le bonheur. La premiĂšre trouvaille fut la gloire militaire Ă©popĂ©e napolĂ©onienne, puis juste aprĂšs sa chute, la premiĂšre dÂune longue sĂ©rie dÂidoles, lÂargent. LÂhumanitĂ© sÂest alors donnĂ©e successivement, lÂune aprĂšs lÂautre, aux plus stupides tentatives visant Ă Ă©tablir le bonheur sur terre. Chaque gĂ©nĂ©ration, portĂ©e par ses Ă©lites les plus remuantes, sÂest sacrifiĂ©e corps et Ăąme Ă son idole dominante, allant jusquÂĂ persĂ©cuter toute personnes qui osait parler de ses excĂšs. A partir de 1830, vont ĂȘtre adorĂ©s, jusquÂĂ la folie, six des sept pĂ©chĂ©s capitaux lÂargent 1830-1870, lÂorgueil national 1870-1918, lÂenvie 1917-1989, la colĂšre nationale 1918-1945, la gourmandise 1945-1968, la luxure 1968-[145]. Il manque au moment oĂč jÂĂ©cris la paresse pour que la liste soit complĂšte. Nous allons montrer Ă quel point cette histoire fut horrible. Elle surclassa en nombre de victimes tout ce quÂon peut imaginer. CÂest dÂailleurs vers cette Ă©poque 1830 que la Vierge Marie se mit Ă apparaĂźtre en un cycle qui semble ne pas ĂȘtre achevĂ©. A Paris, rue du Bac[146], une petite religieuse qui devint par la suite sainte Catherine LabourĂ© reçut la rĂ©vĂ©lation pour les chrĂ©tiens dÂune mĂ©daille. La Vierge promit de protĂ©ger celui qui la porterait avec foi. Sur son recto, une femme y Ă©tait reprĂ©sentĂ©e, sur son verso, douze Ă©toiles Ce jour-lĂ se rĂ©alisa matĂ©riellement une prophĂ©tie donnĂ©e au chapitre 12 de lÂApocalypse Un signe grandiose apparut au ciel une Femme! le soleil lÂenveloppe, la lune est sous ses pieds et douze Ă©toiles couronnent sa tĂȘte. Elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de lÂenfantement. Puis un second signe apparut au ciel un Ă©norme Dragon rouge-feu, Ă sept tĂȘtes et dix cornes, chaque tĂȘte surmontĂ©e dÂun diadĂšme». LÂhumanitĂ© et lÂĂglise, symbolisĂ©es par la femme, entraient en effet dans une Ăšre unique de folie, celle dÂune sĂ©rie de philosophies » toutes plus primaires les unes que les autres et qui allaient conduire les intellectuels dĂ©boussolĂ©s Ă tuer des centaines de millions de leurs frĂšres. Je montrerai comment, malgrĂ© la splendide dignitĂ© des papes, Ă cause de la compromission dÂune partie des chrĂ©tiens, lÂĂglise en est sortie encore davantage discrĂ©ditĂ©e. Pour cela, rappelons en quelques traits cette triste Ă©numĂ©ration. Elle peut ĂȘtre dĂ©crite Ă travers trois dieux sanguinaires, trois Molochs, lÂargent la gloire et les plaisirs. 1- Le premier Moloch fut lÂargent et ses deux serviteurs, lÂavarice et lÂenvie. Vers 1830, le monde occidental entrait dans la rĂ©volution industrielle. AussitĂŽt, il parut Ă©vident dans les dĂ©libĂ©rations des loges humanistes, plutĂŽt composĂ©es dÂhommes influents et dÂentrepreneurs, que la richesse Ă©tait le secret du bonheur. Ne peut-on pas, avec de lÂargent, supprimer toute misĂšre matĂ©rielle sur terre ? » LÂidĂ©e se rĂ©pandit donc en Europe que la libertĂ© de crĂ©er des industries, puisquÂelle enrichirait les capitalistes, finirait par enrichir le peuple. Il y a une certaine vĂ©ritĂ© dans cette conception. Mais lĂ oĂč tout devint fou, cÂest que cette vĂ©ritĂ© devint lÂunique dogme, la rĂ©sumĂ© de toute sagesse. On se donna corps et Ăąme Ă elle, sans aucune limite, jusquÂĂ lÂinimaginable. Le libĂ©ralisme pur Ă©tait nĂ©. Il est aujourdÂhui totalement mort en Occident. Il est modĂ©rĂ© comme il se doit par des lois sociales. De fait, cÂest lÂavarice qui portait cette pensĂ©e. La logique des lois du marchĂ© que rien ne vient tempĂ©rer provoqua une misĂšre incroyable dans le monde ouvrier transformĂ© en horde dÂesclaves. Malheureusement, beaucoup parmi les membres du clergĂ© bĂ©nirent cette nouvelle philosophie. On la canonisa mĂȘme en disant aux ouvriers Vous souffrez maintenant mais vous serez heureux dans lÂau-delà ». Cette premiĂšre compromission ne sera pas la derniĂšre. A chaque fois, nous le verrons, sans doute par ce quÂil convient de sÂincarner dans son Ă©poque », certains pasteurs de terrain renonceront Ă ĂȘtre prophĂšte. Leur erreur sÂexplique-t-elle par une peur de se mettre Ă dos les puissants de ce monde, donc dÂĂȘtre persĂ©cutĂ©s ? Pourtant, JĂ©sus avait prĂ©venu[147] Heureux ĂȘtes-vous, quand les hommes vous haĂŻront, quand ils vous frapperont dÂexclusion et quÂils insulteront et proscriront votre nom comme infĂąme, Ă cause du Fils de lÂhomme. RĂ©jouissez-vous ce jour-lĂ et tressaillez dÂallĂ©gresse, car voici que votre rĂ©compense sera grande dans le ciel. CÂest de cette maniĂšre, en effet, que leurs pĂšres traitaient les prophĂštes. Malheur, lorsque tous les hommes diront du bien de vous! CÂest de cette maniĂšre, en effet, que leurs pĂšres traitaient les faux prophĂštes. » Karl Marx rĂ©agit violemment Ă cette injustice en proclamant la haine obligatoire du patron. Il fit de lÂenvie un devoir rĂ©volutionnaire, pour combattre et Ă©liminer cette race dÂexploiteurs. Il dĂ©nonça la religion comme complice, opium du peuple. Il prĂȘcha la rĂ©volution violente et fit miroiter un futur paradis sur terre dans lÂĂ©galitĂ© des revenus. AprĂšs la seconde guerre mondiale, le marxisme devint une mode. Les intellectuels, la jeunesse estudiantine, beaucoup dÂĂ©vĂȘques adhĂ©rĂšrent. Comment peut-il sortir du mal dÂun projet gĂ©nĂ©reux et combatif de justice sociale, dÂĂ©galitĂ© et de partage? ». Le plus grand cerveau quÂait connu lÂhumanitĂ© sÂappelait Staline, puis Mao. Heureusement, Ă partir de cette Ă©poque, les papes sauveront tous lÂhonneur. Quelques voix individuelles commencĂšrent Ă sentir la monstruositĂ© de ces deux pensĂ©es. Mais elles furent souvent dĂ©noncĂ©es comme archaĂŻques et MoyenĂągeuses. LÂexemple des divers papes qui se succĂ©dĂšrent Ă Rome est significatif. DĂšs 1880, le Pape LĂ©on XIII proclama lÂinjustice du capitalisme pur et le danger mortel que reprĂ©sentait la rĂ©action marxiste. Il accepta lÂĂ©nergie du capitalisme, Ă condition quÂelle soit tempĂ©rĂ©e par deux contre-forces. Il demanda la crĂ©ation de syndicats ouvriers. Il demanda aux Ătats de tempĂ©rer par des lois les abus du marchĂ©. Son encyclique Rerum Novarum » enthousiasma une partie du clergĂ©. Mais les milieux catholiques bourgeois parlĂšrent dÂun Pape rouge. Il nÂest pas moderne. Il ne comprend rien Ă lÂĂ©conomie. QuÂil sÂoccupe de religion et non de politique ». A sa suite, lÂun de ses successeurs, Pie XII, montra que, malgrĂ© son apparence gĂ©nĂ©reuse, le communisme est intrinsĂšquement pervers et criminel ». Une partie du clergĂ© le traita de pape fascisant. Cette accusation est restĂ©e collĂ©e Ă sa mĂ©moire. On ne connaĂźt pas le nombre des millions de morts quÂusa lÂesclavage capitaliste sans doute plus de cent millions. En ce dĂ©but de XXIĂšme siĂšcle, on sait que le communisme fit cent millions de morts. On ne peut pas penser la somme des souffrances dont elles ont Ă©tĂ© la cause. Pourtant, chacune de ces deux pensĂ©es, fut prĂ©sentĂ©e Ă leur Ă©poque comme ce que lÂhomme avait fait de plus beau et de plus moderne. Ceux qui affirmĂšrent cela du stalinisme, du MaoĂŻsme sont encore vivants. Ils sont souvent ĂągĂ©s mais mourront sans luciditĂ© Ce nÂest pas le marxisme qui a tuĂ©. CÂĂ©tait une idĂ©e gĂ©nĂ©reuse. Ce sont les dirigeant marxistes qui Ă©taient mauvais ». Pour le tribunal de lÂhistoire, ces deux pensĂ©es apparaissent dans leur monstruositĂ©. Elles nÂont rien de moderne. Elles sentent la mort comme les deux pĂ©chĂ©s capitaux » qui les portĂšrent, avarice et envie. Ces deux idĂ©ologies, fondĂ©es sur la divinisation de la richesse matĂ©rielle, furent le premier Moloch imaginĂ© pour remplacer le sens religieux du monde. Le Ciel est intervenu pour annoncer les crimes marxistes. Le deuxiĂšme secret de Fatima*[148], rĂ©vĂ©lĂ© par la Vierge Marie au Portugal en 1917, annonce cette pĂ©riode et donne le sens profond de la guerre froide 1945-1989. La recette que propose la Vierge Ă lÂhumanitĂ© pour sauver le monde semble sans rapport avec lÂĂ©normitĂ© des crimes commis. Elle demande simplement une consĂ©cration Pour empĂȘcher cette guerre, je viendrais demander la consĂ©cration de la Russie Ă mon cÂur immaculĂ© et la communion expiatrice tous les premiers samedis du mois. Si ma demande est exaucĂ©e, la Russie se convertira et il y aura la paix. Sinon, elle diffusera dans le monde ses erreurs, provoquant des guerres et entraĂźnant la persĂ©cution contre lÂĂglise. Les bons seront martyrisĂ©s, le Saint-PĂšre souffrira beaucoup et plusieurs nations seront anĂ©anties. A la fin, mon cÂur immaculĂ© triomphera. Le Saint-PĂšre me consacrera la Russie qui se convertira et une pĂ©riode de paix sera accordĂ©e au monde. Le Portugal conservera toujours le dogme de la foi. » b Le deuxiĂšme Moloch est le culte de la patrie et ses deux serviteurs, orgueil et colĂšre. Le premier secret de Fatima*, rĂ©vĂ©lĂ©s par la Vierge Marie au Portugal en 1917, annonce la seconde guerre mondiale. La Vierge dit aux enfants Vous avez vu lÂenfer, oĂč vont les Ăąmes des pauvres pĂ©cheurs. Pour les sauver, Dieu veut instaurer dans le monde la dĂ©votion Ă mon cÂur ImmaculĂ©. Si elles font comme je vous dis, beaucoup dÂĂąmes seront sauvĂ©es et la paix rĂšgnera. La guerre prendra fin[149]. Mais si lÂon ne cesse pas dÂoffenser Dieu, une autre, bien pire, se dĂ©clenchera sous le rĂšgne de Pie XI. Lorsque vous verrez une nuit Ă©clairĂ©e dÂune lumiĂšre inconnue, sachez que cÂest le signe suprĂȘme que Dieu vous donnera pour vous faire savoir quÂil va punir le monde pour les crimes quÂil a commis[150]. Cette punition sera la guerre, la faim et la persĂ©cution contre lÂĂglise et le Saint-PĂšre. » DĂšs les annĂ©es 1870, les loges humanistes changĂšrent dÂorientation. On prit conscience que le peuple a besoin dÂun idĂ©al supĂ©rieur Ă lÂargent, apte Ă rivaliser avec les religions pour le tenir dans la vertu. Ce nouveau dieu sÂappellera Patrie. A cette Ă©poque, les livres des Ă©coles catholiques comme des Ă©coles libres exaltent lÂamour du pays. En France, lÂAllemagne est stigmatisĂ©e perte de lÂAlsace-Lorraine. En Allemagne, on chante dĂ©jĂ Deutschland ĂŒber Alles ». La premiĂšre guerre mondiale Ă©clate dans ce climat dÂhĂ©roĂŻsme. Peu de jeunes contestĂšrent le sens du devoir, du sacrifice de soi et de lÂhonneur que permet cette guerre. Ils partirent avec lÂorgueil de la patrie sur le front. La boue des tranchĂ©es, les morts par millions briseront une premiĂšre fois cet Ă©lan. En 1914, une seule voix discordante osa sÂĂ©lever. Jean JaurĂšs nÂacheva pas sa prophĂ©tie de mort. Il fut assassinĂ©. En 1917, le pape BenoĂźt XV se fit Ă son tour prophĂšte, dĂšs le dĂ©but du conflit. Quand lÂempereur François-Joseph lui demanda de bĂ©nir ses armĂ©es, il rĂ©pondit Je bĂ©nis la paix ! » En aoĂ»t 1914, il se dĂ©clare frappĂ© dÂhorreur devant le spectacle de cette guerre oĂč ruisselle le sang chrĂ©tien Qui dirait que ces peuples descendent des mĂȘmes ancĂȘtres et font partie de la mĂȘme sociĂ©tĂ© humaine ? Qui les imaginerait frĂšres, fils dÂun PĂšre unique qui est aux cieux ? ». Tout au long du conflit, il parle de lÂhorrible boucherie ». il rĂ©pĂšte, suscitant lÂirritation de la majoritĂ© donc aussi des catholiques LÂEurope se suicide , lÂEurope se dĂ©shonore » AprĂšs son initiative de paix nĂ©gociĂ©e du 1er aoĂ»t 1917 aujourdÂhui, les principes Ă©noncĂ©s sont ceux de l il est violemment critiquĂ© par les deux partis. Monseigneur Tissier, Ă©vĂȘque de ChĂąlons-sur-Marne, se fait porte-parole de la majoritĂ© Le triomphe coĂ»tera encore bien du sang, mais chaque goutte qui tombe lave davantage la France, chaque flot qui coule la pousse vers Dieu ». A Cologne, le cardinal von Hartmann va dans le mĂȘme sens Dieu a Ă©tĂ©, il est avec nos hĂ©roĂŻques soldats CÂest avec Dieu quÂils sont partis pour la guerre. » En chaire de Notre Dame de Paris, le pĂšre dominicain Sertilanges rĂ©pondit TrĂšs Saint-PĂšre, nous ne pouvons pas pour lÂinstant retenir vos paroles de paix. Nos ennemis sont demeurĂ©s puissants. Vos reproches les on fait renoncer aux principes anti-chrĂ©tiens qui les guidaient. Nous les vaincrons. » Il nÂĂ©tait pas moderne Ă cette Ă©poque dÂaffirmer que la patrie ne vaut pas le massacre dÂune gĂ©nĂ©ration. CÂest moderne de nos jours. Le pape BenoĂźt XV mourut incompris. Il sauva lÂhonneur de lÂĂglise. Il nÂest pourtant toujours pas reconnu pour cela. Avec la deuxiĂšme guerre mondiale, cÂest la colĂšre qui entraĂźna les peuples germaniques humiliĂ©s. Hitler vocifĂ©ra vengeance. Comment Ă©tait-on moderne en 1941? La Wehrmacht et son matĂ©riel flambant neuf, la jeunesse sportive de ses soldats reprĂ©sentaient la modernitĂ©. Le culte divinisĂ© des patries, ce faux Dieu, a rĂ©ussi Ă faire 70 millions de morts en deux guerres mondiales. A cette Ă©poque de grande confusion, il fallait ĂȘtre dotĂ© dÂun fort jugement pour discerner le bien du mal. Face au nazisme, lÂattitude des fidĂšles chrĂ©tiens fut en majoritĂ© faite dÂexpectative mĂ©fiante et de rĂ©sistance discrĂšte mais efficace. On ne fit pas exploser des trains. On cacha des enfants juifs poursuivis. Le MagistĂšre de Rome donna dĂšs 1938 tout ce quÂil faut pour discerner. Pie XI publia la seule encyclique en langue allemande mit brennender Sorge ». RĂ©digĂ©e par son successeur, le futur Pie XII, elle y dĂ©nonce le Nazisme, les persĂ©cutions des chrĂ©tiens rĂ©sistants, leur dĂ©portation en camp de concentration. Ailleurs, lÂantisĂ©mitisme est de nouveau condamnĂ© puisque tous les chrĂ©tiens sont spirituellement des Juifs ». En mĂȘme temps, il publia une autre encyclique contre le communisme. Ces deux idĂ©ologies y apparaissent comme ce quÂelles sont, deux monstres prĂȘts Ă dĂ©vorer les hommes. LÂattitude des clergĂ©s catholiques, protestants et orthodoxes fut en gĂ©nĂ©ral faite de dignitĂ© et dÂaide trĂšs concrĂšte aux persĂ©cutĂ©s. Des milliers dÂarbres des justes poussent dans le mĂ©morial de Yad Vachem Ă JĂ©rusalem. Golda Meir, Premier Ministre israĂ©lienne en 1948, remercia le pape De toutes les institutions europĂ©ennes durant la seconde guerre mondiale, une seule sauva efficacement les Juifs lÂĂglise catholique ». La personne de Pie XII en particulier et le clergĂ© catholique dans son ensemble fut remerciĂ©. En France, les petites familles catholiques ou protestantes arrivĂšrent par leur action discrĂšte Ă sauver 80% des enfants juifs. Pourtant, Ă lÂĂ©poque oĂč jÂĂ©cris, la pensĂ©e dominante a réécris lÂhistoire en identifiant lÂaction des chrĂ©tiens Ă celle de lÂĂtat français de Vichy. LÂĂglise, paraĂźt-il, aurait livrĂ© en masse les Juifs aux Nazis Que seulement celui qui le retient soit dÂabord Ă©cartĂ©. Alors lÂimpie se rĂ©vĂ©lera » [151]. c Le troisiĂšme Moloch, les plaisirs et ses trois serviteurs, gourmandise, luxure et paresse. AprĂšs la seconde guerre mondiale, le monde prit conscience de la monstruositĂ© de la pensĂ©e qui venait de sÂĂ©crouler avec la dĂ©couverte dÂAuschwitz. Nul ne pouvait imaginer jusquÂoĂč Ă©tait allĂ©e lÂhorreur. Les loges humanistes cherchĂšrent une nouvelle finalitĂ© capable dÂaboutir au monde parfait rĂȘvĂ©. Unanimement, les peuples sortis de la guerre la trouvĂšrent dans une valeur cette fois apparemment infaillible le bonheur se trouve dans la prospĂ©ritĂ© retrouvĂ©e, par le fruit de son travail et la consommation ». Peut-il sortir du mal dÂun tel bonheur librement recherchĂ© ? La gĂ©nĂ©ration qui eut vingt ans en 1945 raisonna de la maniĂšre suivante Nous avons manquĂ© de tout. Nous nÂimposerons pas cela Ă nos enfants ». LÂalpha et lÂOmĂ©ga de lÂĂ©ducation devint souvent Que mes enfants ne manquent de rien. » Cette gĂ©nĂ©ration inventa la sociĂ©tĂ© de consommation. Elle se dĂ©lecta dans la gourmandise enfin retrouvĂ©e. La croissance Ă©conomique Ă©tait lĂ . LÂidĂ©ologie de la sociĂ©tĂ© de consommation anesthĂ©sia toute rĂ©sistance spirituelle. Elle plongea une gĂ©nĂ©ration et leurs enfants dans un culte de la matiĂšre dont il est trĂšs difficile de se dĂ©sengluer. Les premiers suicides de jeunes, parce que la vie nÂa pas de sens » apparaissent aprĂšs cette Ă©poque. Leurs enfants eurent 20 ans en 1968. CÂĂ©tait une gĂ©nĂ©ration qui avait Ă©tĂ© matĂ©riellement gĂątĂ©e, tout en Ă©tant maintenue dans une discipline Ă©ducative. Elle avait frĂ©quentĂ© par habitude culturelle les leçons de catĂ©chisme oĂč elle avait reçu des restes moraux du christianisme. AprĂšs les traumatismes des deux guerres mondiales dont elle portait la conscience mĂ©diatisĂ©e, dans une rĂ©action adolescente, une minoritĂ© remuante de la jeunesse sÂempara en mai 68 dÂun nouvel idĂ©al de bonheur avec fougue. Cette minoritĂ© entraĂźna la majoritĂ© et crĂ©a pour quarante ans une nouvelle pensĂ©e dominante. Elle exalta sans nuance des valeurs opposĂ©es Ă celles qui provoquĂšrent les deux guerres, libertĂ© au lieu dÂObĂ©issance », plaisirs au lieu de sacrifice », droits au lieu de Devoir », individu et mondialisme au lieu de Patrie », sexe au lieu de mariage etc. Des slogans devinrent sagesse Il est interdit dÂinterdire », Jouir sans entraves ». La religion chrĂ©tienne fut rejetĂ©e avec tout le fatras dÂune Ă©ducation bourgeoise et aliĂ©nante. Le comportement du pape Pie XII pendant la guerre fut rĂ©interprĂ©tĂ©. On sÂinterrogea sur son silence. On compta comme nĂ©gligeable ses actions concrĂštes pour le salut des Juifs. Partout, on entendait Si jÂavais Ă©tĂ© le pape, je serais sorti du Vatican en portant lÂĂ©toile jaune. JÂaurais fait un discours solennel. Les Nazis auraient eu peur de se mettre Ă dos des millions de catholiques. Pie XII se fit nazi par haine du communisme. » Six pĂ©chĂ©s capitaux ont Ă©tĂ© successivement adorĂ©s de 1830 Ă aujourdÂhui. Celui qui est contemporain sÂappelle la luxure[152]. Il ne sÂagit pas dÂune luxure au sens exclusivement sexuel, mĂȘme si elle obsĂšde la gĂ©nĂ©ration-prĂ©servatif. Il sÂagit plutĂŽt de cette luxure symbolique qui consiste Ă tout sacrifier Ă son bonheur individuel. Il nÂy a pas de troisiĂšme Moloch », affirme-ton avec satisfaction en ce dĂ©but de XXIĂšme siĂšcle. Et si ce troisiĂšme Moloch sÂappelait jouissance ? Au nom de quoi en effet voit-on de nos jours une immense Ă©pidĂ©mie de destruction de ce qui est le plus sacrĂ©, la famille ? NÂest-ce pas au nom du bonheur individuel devenu Dieu, au nom de lÂĂ©quilibre de sa vie, de son plan de carriĂšre ou de ses loisirs? Le dernier prophĂšte de la Bible serait trĂšs actuel sÂil criait de nouveau YahvĂ© est tĂ©moin entre toi et la femme de ta jeunesse que tu as trahie, bien quÂelle fĂ»t ta compagne et la femme de ton alliance. Respect donc Ă tes enfants, et la femme de ta jeunesse, ne la trahis point![153]» Comment juger la gĂ©nĂ©ration qui Ă partir des annĂ©es 60, fit le prĂȘt Ă penser ? Jamais on ne vit se lever gĂ©nĂ©ration plus contradictoire. Mais le sommet de ses crimes nÂest pas intellectuel. Il est bien rĂ©el, au moins pour celui qui croit en la vie aprĂšs la mort. Cette gĂ©nĂ©ration poussa son culte du bonheur immĂ©diat jusquÂĂ sÂattaquer au plus innocent des ĂȘtres, lÂenfant Ă naĂźtre. Par ses lois sur lÂavortement, quÂelle justifia par la recherche de la libertĂ© et du bonheur des femmes, elle prit le risque insensĂ© de parier sur la non-existence de lÂĂąme humaine, envoyant Ă la mort plus de cent millions dÂinnocents. Faut-il citer pour elle ce passage peu connu de JĂ©sus de Nazareth Cette gĂ©nĂ©ration est mauvaise. Elle proclame ÂÂSi nous avions vĂ©cu Ă la place de nos pĂšres, jamais nous nÂaurions tuĂ© les rĂ©sistants. Et elle leur construit des magnifiques tombeaux. GĂ©nĂ©ration pervertie ! En agissant ainsi, elle se condamne elle-mĂȘme. Elle dĂ©passe la mesure de ses pĂšres. » Cet antichristianisme de la luxure disparaĂźtra comme les autres. A lÂheure oĂč jÂĂ©cris, des voix sÂĂ©lĂšvent pour remettre en question sa folie et ses excĂšs. On ne peut affirmer plus de 50 ans de suite sans finir par ĂȘtre critiquĂ© que le summum de la libĂ©ration de la femme, cÂest son choix dÂavorter. LÂimage qui restera de la sociĂ©tĂ© du XXĂšme siĂšcle finissant est sans doute le prĂ©servatif gĂ©ant et rose dressĂ© sur lÂobĂ©lisque de la place de la concorde Ă Paris... Pour les Ăgyptiens anciens, un obĂ©lisque Ă©tait un rayon pĂ©trifiĂ© de la LumiĂšre divine ! Par ses excĂšs, lÂidĂ©ologie grossiĂšre de la luxure est dans la lignĂ©e des autres et, comme les autres, elle durera un temps avant de rĂ©vĂ©ler sa perversitĂ©. LÂĂ©trange complicitĂ© dÂune partie du clergĂ© ; la fidĂ©litĂ© de Pierre En 1846, Ă la Salette[154], MĂ©lanie reçut de la Vierge un Ă©trange secret quÂelle ne rĂ©vĂ©la que bien plus tard au pape Pie IX. Le 19 septembre 1846, la Vierge lui dit, et cÂest le dĂ©but de son secret MĂ©lanie, ce que je vais vous dire maintenant ne sera pas toujours secret. Vous pourrez le publier en 1858. Les prĂȘtres, ministres de mon Fils, les prĂȘtres par leur mauvaise vie, par leurs irrĂ©vĂ©rences et leur impiĂ©tĂ© Ă cĂ©lĂ©brer les saints mystĂšres, par lÂamour de lÂargent, lÂamour des honneurs et des plaisirs, les prĂȘtres sont devenus des cloaques dÂimpuretĂ©. Oui, les prĂȘtres demandent vengeance et la vengeance est suspendue sur leur tĂȘte. Malheur aux prĂȘtres, et aux personnes consacrĂ©es Ă Dieu, lesquelles par leurs infidĂ©litĂ©s et leur mauvaise vie, crucifient de nouveau mon Fils. Les pĂ©chĂ©s des personnes consacrĂ©es Ă Dieu crient vers le ciel et appellent la vengeance, et voilĂ que la vengeance est Ă leurs portes, car il ne se trouve plus personne pour implorer misĂ©ricorde et pardon pour le peuple. Il nÂy a plus dÂĂąmes gĂ©nĂ©reuses, il nÂy a plus personne digne dÂoffrir la Victime sans tĂąche Ă lÂEternel en faveur du monde. Dieu va frapper dÂune maniĂšre sans exemple. Dieu va Ă©puiser sa colĂšre, et personne ne pourra se soustraire Ă tant de maux rĂ©unis. Les chefs, conducteurs du peuple de Dieu ont nĂ©gligĂ© la priĂšre et la pĂ©nitence, et le dĂ©mon a obscurci leurs intelligences. Ils sont devenus ces Ă©toiles errantes que le vieux diable traĂźnera avec sa queue pour les faire pĂ©rir. Dieu permettra au vieux serpent de mettre les divisions parmi les rĂ©gnants, dans toutes les sociĂ©tĂ©s et dans toutes les familles. » Ce secret fut longtemps dĂ©clarĂ© suspect et rejetĂ© Ă cause de la duretĂ© des prophĂ©ties quÂil contient. Il est vrai quÂen 1850, la majoritĂ© du clergĂ© Ă©tait de bonne qualitĂ©. Pourtant, lÂĂ©tude de ces Ă©poques jusquÂĂ aujourdÂhui montre un Ă©trange dĂ©faut. A lÂexception du magistĂšre romain, la majoritĂ© du clergĂ© semble Ă©moussĂ©. Son jugement Ă©vangĂ©lique sur le pĂ©chĂ© dominant de lÂĂ©poque semble perpĂ©tuellement anesthĂ©siĂ©. A chaque fois, on constate une complicitĂ© intellectuelle avec lÂidĂ©ologie qui de la pensĂ©e unique. Au pire, elle est approuvĂ©e en chaire, au mieux, un silence pesant rĂšgne. Les pasteurs de terrain ont-ils du mal Ă affronter la rĂ©action scandalisĂ©e de la majoritĂ© de leurs fidĂšles, eux-mĂȘmes fils de leur temps ? Est-ce une bonne façon dÂĂȘtre pasteur selon JĂ©sus[155] Car celui qui aura rougi de moi et de mes paroles dans cette gĂ©nĂ©ration adultĂšre et pĂ©cheresse, le Fils de l'homme aussi rougira de lui, quand il viendra dans la gloire de son PĂšre avec les saints anges. » Pour comprendre ce fait, sans bien sĂ»r accuser tous les prĂȘtres, il suffit de se pencher sur notre Ă©poque. Ătre prophĂšte, nÂest-ce pas agir selon cette parole de JĂ©sus[156] Heureux ĂȘtes-vous quand on vous insultera Ă cause de moi. CÂest bien ainsi quÂon a persĂ©cutĂ© les prophĂštes, vos devanciers. » Pour ĂȘtre prophĂšte en notre Ă©poque, pour mettre en danger son ministĂšre sacerdotal, que faut-il dĂ©noncer ? Un prĂȘtre qui dĂ©nonce en chaire le nazisme risque-t-il sa vie ? Ceux qui lÂont fait en 1942 furent prophĂštes. Que risque-t-on si lÂon dĂ©nonce aujourdÂhui en chaire les crimes de LĂ©nine ? En 1970, on risquait de perdre son ministĂšre. AujourdÂhui, le grand drame de lÂOccident est lÂavortement. Jean-Paul II parle dÂun gĂ©nocide[157]. On ne peut pas dire quÂil existe une complicitĂ© active dans le clergĂ© pour encourager lÂavortement. Le problĂšme se situe ailleurs. Il sÂagit dÂun silence. Pour mieux comprendre le scandale Ă©vangĂ©lique que constitue lÂabsence dÂune simple explication thĂ©ologique, sans passion, de ce drame qui concerne Dieu, il peut ĂȘtre utile de se rĂ©fĂ©rer aux annĂ©es 1940 en France. Nul ne pourra trouver une quelconque complicitĂ©, dans la hiĂ©rarchie catholique, face aux lois de Vichy. Mais, visiblement, sans anachronisme, dans une simple confrontation Ă lÂĂvangile, lÂabsence de rĂ©action du clergĂ© face Ă ces lois jusquÂen 1942, gĂȘne. NÂy a-t-il pas une certaine faute quand celui qui a mission de parler se tait ? Tout cela est-il vraiment justifiĂ© par lÂĂ©vocation des rĂšgles de paix civile, par un doute sur lÂefficacitĂ© de la parole ? A partir des annĂ©es 1960, et dÂune maniĂšre sourde aujourdÂhui, la rĂ©volte sÂest mise au grand jour contre les mises en gardes des papes successifs. CÂest lÂĂ©poque de la tolĂ©rance et de la libĂ©ration sexuelle Ăąge de la luxure. On nÂa Ă la bouche que les mots de libertĂ©, dÂĂ©panouissement personnel. La contraception artificielle permet pour la premiĂšre fois de sĂ©parer totalement le plaisir sexuel de la fĂ©conditĂ© et mĂȘme de lÂamour. Le pape Paul VI, seul contre la majoritĂ© des catholiques, mit en garde Une telle sĂ©paration nÂest pas voulue par Dieu. Attention Ă cette nouvelle forme dÂĂ©goĂŻsme. »[158] Ses paroles furent ouvertement brocardĂ©es ou simplement relativisĂ©es par une majoritĂ© du clergĂ© et mĂȘme des fidĂšles. A partir de cette Ă©poque, la position de Paul VI ou de Jean-Paul II en matiĂšre dÂamour et de fidĂ©litĂ© conjugale est dĂ©formĂ©e publiquement, prĂ©sentĂ©e comme odieuse, liberticide et ouvertement rejetĂ©e. Des supĂ©rieurs de SĂ©minaires renvoient des sĂ©minaristes surpris Ă prier le chapelet. Le prĂȘtre est formĂ© Ă ĂȘtre un animateur social. CÂest aussi lÂĂąge du grand espoir marxiste auquel adhĂšrent beaucoup dÂĂ©vĂȘques de maniĂšre plus ou moins explicite. AprĂšs le Concile Vatican II, des bataillons de prĂȘtres et de religieux dĂ©froquent. On se libĂšre du poids opprimant des vÂux. Le secret de la Salette prend alors tout son sens. Il suffit de changer 1865 par 1965 Dans lÂannĂ©e 1865, on verra lÂabomination de la dĂ©solation dans les lieux saints. Dans les couvents, les fleurs de lÂĂglise seront putrĂ©fiĂ©es et le dĂ©mon se rendra comme le roi des cÂurs. Que ceux qui sont Ă la tĂȘte des communautĂ©s religieuses se tiennent en garde pour les personnes quÂils doivent recevoir, parce que le dĂ©mon usera de toute sa malice pour introduire dans les ordres religieux des personnes adonnĂ©es au pĂ©chĂ©, car les dĂ©sordres et lÂamour des plaisirs charnels seront rĂ©pandus par toute la terre. » Au contraire, les papes successifs furent Ă la hauteur. Ils parlĂšrent, sans soucis dÂĂȘtre politiquement correct. Ils ne cessĂšrent, Ă partir de Pie IX, de mettre en garde contre le danger du temps. Ils le faisaient au moment oĂč le danger Ă©tait lĂ et non cinquante ans plus tard. Ce fait incontestable est la rĂ©alisation dÂun rĂȘve fait vers 1880 par saint Jean Bosco Je vis la barque de lÂĂglise qui Ă©tait agitĂ©e par un ouragan inouĂŻ. Elle allait sombrer mais celui qui sÂagrippait Ă la robe de saint Pierre Ă©tait sauvĂ© » A chaque fois, en chaire, bien des prĂȘtres ignorĂšrent ou relativisĂšrent ces avis. Capitalisme, marxisme, nationalisme, hĂ©donisme, libĂ©ration sexuelle ont Ă©tĂ© tour Ă tour la philosophie dÂune partie visible du clergĂ© qui prĂȘche[159]. A chaque fois, la parole de Pierre fit grincer lÂintelligence de cette majoritĂ©. Cinquante ans plus tard, ce qui avait Ă©tĂ© source de tant de scandale devenait une Ă©vidence, sans quÂune reconnaissance publique soit rendue au prophĂšte. A chaque fois au contraire, le MagistĂšre de Rome et lÂĂglise tout entiĂšre en ressortaient plus critiquĂ©s. Au moment oĂč jÂĂ©cris, des voix se font entendre, y compris dans le clergĂ© catholique, pour remplacer lÂinsupportable MagistĂšre de Rome par une assemblĂ©e Ă©lue. On supporte de moins en moins sa parole Ă contretemps. Par le remplacement du gouvernement thĂ©ocratique de lÂĂglise par une dĂ©mocratie populaire, on pense pouvoir enfin la moderniser et lÂadapter Ă son Ă©poque. Il sÂagit des premiers signes dÂune nouvelle Ă©tape de la lente marche de lÂapostasie* de la foi chrĂ©tienne. jusquÂĂ ce que soit achevĂ© lÂĂ©crasement de la force du Peuple Saint »[160] DEUXIĂME ĂTAPE suite. LÂhumanisme sans Dieu Ă partir de 1960 et pour le XXIĂšme siĂšcle A partir dÂici, je suis contraint dÂĂ©tudier des Ă©vĂ©nements qui ne se sont pas tous encore produits. Un aspect nĂ©cessairement hypothĂ©tique entre en ligne de compte. Cependant, Ă la lumiĂšre des prophĂ©ties dĂ©jĂ citĂ©es, sachant quÂelles se rĂ©aliseront avec certitude, Ă la lumiĂšre aussi dÂune connaissance des lois sociologiques qui prĂ©valent dans les nations, il est possible dÂĂ©viter lÂerreur. Si le dĂ©tail des Ă©vĂ©nements futurs ne peut ĂȘtre dĂ©fini, leurs lignes gĂ©nĂ©rales sont plus que probables. Le chiffre de la bĂȘte, 666 Chose probable ÂTous, petits et grands, se feront marquer sur la main droite ou sur le front du nom de la bĂȘte ou du chiffre de son nom. CÂest ici quÂil faut avoir de la finesse! Que lÂhomme douĂ© dÂesprit calcule le chiffre de la bĂȘte, cÂest un chiffre dÂhomme Son chiffre est 666.[161] Quel sera lÂĂ©tape suivante, Ă savoir le nouvel Ăvangile proposĂ© aux peuples pour le XXIĂšme siĂšcle ? QuÂest-ce qui se profile pour remplacer le culte dĂ©suet et grossier des sept pĂ©chĂ©s capitaux? En regardant les signes de notre temps, essayons dÂen dĂ©terminer la nature. Les peuples sont plus cultivĂ©s. Ils ont besoin dÂun sens philosophique Ă leur vie. Il ne peut sÂagir des idĂ©ologies comme le marxisme ou le nazisme. Il en est de mĂȘme pour le culte du phallus et des jouissances charnelles. JÂai montrĂ© que ces antichristiaÂnismes sont trop Ă©pais et contre nature pour durer. Ils ne rĂ©sistent pas au temps. La conscience des jeunes de notre Ă©poque est dĂ©jĂ plus que dubitative face Ă cette propension de leurs aĂźnĂ©s Ă tout sacrifier Ă leur libertĂ© sexuelle[162]. Si lÂon se rĂ©fĂšre aux prophĂ©ties, Ă lÂapproche de la fin, les derniers antichristianismes seront au contraire des rĂ©ussites capables de durer et emplies de rĂ©elles valeurs aptes Ă sĂ©duire les Ă©lus eux-mĂȘmes ». Il sÂagit, dirions-nous, dÂun Ăvangile, cÂest-Ă -dire de la Bonne NouÂvelle dÂune voie vers le bonheur. LÂApocalypse dĂ©crit la puissance de chaque antichristianisme sous le symbole du chiffre 666[163]. Ce chiffre nÂa cessĂ© depuis des siĂšcles de faire couler de lÂencre. Des savants se sont attelĂ©s Ă en calculer les propriĂ©tĂ©s arithmĂ©tiques et ils ont fait des dĂ©couvertes. Cependant, la parole de Dieu est donnĂ©e Ă tous les hommes, mĂȘme aux simples, de telle façon que son sens nÂĂ©chappe pas complĂštement Ă ceux qui la lisent et sÂen imprĂšgnent. Il est donc impossible que son premier sens appartienne aux savants calculateurs. Il doit exister une signification simple du chiffre 666. Dans lÂĂcriture, on voit que certains chiffres sont donnĂ©s avec une mĂȘme signification symbolique. Ainsi, le chiffre 3 signifie la plĂ©nitude de la divinitĂ© puisque Dieu est en trois personnes. De mĂȘme, le chiffre 7 signifie la perfection de la crĂ©ation puisque le monde fut achevĂ© le septiĂšme jour par le repos de Dieu qui dit que  tout Ă©tait trĂšs bon Â[164]. CÂest de cette maniĂšre quÂil faut regarder le chiffre de la bĂȘte. Plusieurs interprĂ©tations peuvent ĂȘtre donnĂ©es qui se rejoignent en une seule. Dieu affirme sans cesse Ă lÂhomme quÂil lui a donnĂ© six jours pour travailler  Pendant six jours, tu travailleras et tu feras ton ouvrage. Mais le septiĂšme jour est un sabbat pour YahvĂ© ton DieuÂ[165]. Ainsi, si lÂhomme oublie le septiĂšme jour qui est consacrĂ© Ă Dieu, il se marque lui-mĂȘme du chiffre 6 qui signifie quÂil vit sans Dieu. Il existe bien dÂautres textes bibliques qui confirment cette interprĂ©tation. Dans la Loi, Dieu commande aux maĂźtres qui achĂštent la main-dÂÂuvre dÂun esclave hĂ©breu, de le garder six annĂ©es puis de le libĂ©rer sans quÂil ne doive rien payer. Si le maĂźtre nÂagit pas ainsi la septiĂšme annĂ©e, il se marque lui-mĂȘme du chiffre 6. On trouve ce chiffre 6 sept moins un en dehors de la Bible. En philosophie, lÂĂ©tude de lÂhomme se fait autours de ses sept dimensions 1- Il existe mĂ©taphysique, 2- Il est vivant, 3- il possĂšde un corps physique, 4- il travaille, 5- il aime, 6- il vit en communautĂ©, 7- il est fait par et pour un CrĂ©ateur. Si la derniĂšre dimension disparaĂźt, il reste le chiffre 6. En consĂ©quence, le chiffre de la BĂȘte, qui est le symbole des AntĂ©christs* ne signifie pas autre chose que lÂhomme sans Dieu. CÂest pourquoi lÂApocalypse lÂappelle un chiffre dÂhomme. Tout au long de lÂhistoire et de plus en plus en ces siĂšcles de sĂ©cularisation, lÂhumanitĂ© se marque du chiffre 6. Si le chiffre est rĂ©pĂ©tĂ© trois fois, cÂest pour signifier que les AntĂ©christs et en particulier le dernier dÂentre eux rĂ©alisera un monde sĂ©parĂ© de Dieu dotĂ© dÂune certaine perfection divine. ExtĂ©rieurement, la paix enfin rĂ©alisĂ©e prouvera la possibilitĂ© dÂune humanitĂ© sans Dieu. Si lÂApocalypse et les autres textes de lÂĂcriture dĂ©crivent ce temps comme un malheur inimaginable, cÂest quÂelles regardent les choses intĂ©rieurement, Ă la maniĂšre de Dieu. Pour le salut, une paix et une rĂ©ussite extĂ©rieure peuvent ĂȘtre signes de ruine de lÂĂąme. LÂhumanisme sans Dieu[166] En ce dĂ©but du XXIĂšme siĂšcle, il est facile de discerner lÂĂ©tape suivante puisquÂil ne subsiste et prospĂšre aprĂšs la chute du communisme 1989, quÂun seul antichristianisme. Il sÂagit de lÂhumanisme sans Dieu, tel quÂil fut pensĂ© dans sa forme modĂ©rĂ©e Ă lÂĂ©poque des lumiĂšres. Cette philosophie semble sÂimposer non seulement en Occident mais sÂexporter dans le monde entier, en raison de lÂaction militante des organisations gouvernementales et non gouvernementales. Il ne faut pas qualifier lÂhumanisme dĂ©jĂ diffus actuellement dÂathĂ©e. LÂathĂ©isme militant, quÂil soit communiste, positiviste ou autre, agissait tout autrement en sÂefforçant de supprimer activement la religion par le prosĂ©lytisme. Il se comportait de maniĂšre sectaire et non tolĂ©rante Staline par exemple. Or lÂhumanisme qui prĂ©vaut actuellement ne se proclame pas tel. Il ne se pose pas la question de savoir si Dieu existe ou non. Il prĂ©fĂšre relĂ©guer cette question au seul domaine privĂ©, dans le respect de la conscience de chacun. Il en rĂ©sulte un athĂ©isme pratique. LÂhomme et la sociĂ©tĂ© vivent comme si Dieu nÂexistait pas. Il se contente dÂentretenir de maniĂšre calme lÂacquis suivant lÂhypothĂšse Dieu est simplement pĂ©rimĂ©e puisque lÂhomme descend de la vie animale, par hasard. LÂĂ©volution des espĂšces par les seules lois du hasard est mĂ©diatiquement plus quÂune thĂ©orie. CÂest devenu une mĂ©taphysique fondatrice dÂune sociĂ©tĂ©, un nouveau livre de la GenĂšse. Puisque Dieu nÂexiste pas, puisquÂil nÂy a pas de vie aprĂšs la mort » tel est le prĂ©supposĂ© du projet. Il est rarement formulĂ© dÂune façon aussi claire. Pourtant, il est le fondement de tout. Cet athĂ©isme est concret, lÂabsence de Dieu Ă©tant lÂexpĂ©rience majeure de la vie de tous les jours en Occident. Puisque demain nous mourrons, que pouvons nous faire pour construire le monde le moins mauvais possible? La question nÂest ni idiote ni condamnable. Elle relĂšve au contraire du bon sens dans un monde sans espĂ©rance aprĂšs la mort. Saint Paul lui-mĂȘme se lÂest posĂ©e et y a rĂ©pondu  Si le Christ nÂest pas ressuscitĂ©, mangeons et buvons car demain nous mourrons.[167] La rĂ©ponse proposĂ©e aujourdÂhui est analogue Ă la diffĂ©rence prĂšs quÂelle est Ă©laborĂ©e pour fonctionner. LÂexpĂ©rience des erreurs du passĂ© telle que nous lÂavons rapportĂ©e[168], permet dÂĂ©viter les excĂšs en modĂ©rant les lois de lÂargent, les lois de lÂappĂ©tit de la gloire et des jouissances. Tout est dans le juste milieu. Essayons de nous placer concrĂštement dans la pensĂ©e dÂun homme politique athĂ©e. Imaginons avec toute la sincĂ©ritĂ© possible que Dieu nÂexiste pas mais quÂil nous faut construire le meilleur monde possible, voilĂ Ă quoi il ressemblerait. Cet humanisme est gĂ©nĂ©reux. Il recherche activement, que ce soit par la rĂ©flexion ou par lÂaction politique, comment donner Ă lÂhomme toutes les conditions du bonheur. AprĂšs avoir tĂątonnĂ© durant deux siĂšcles, depuis la RĂ©volution française[169], il en est arrivĂ© Ă la conclusion suivante. Ce qui est le plus important dans lÂhomme, ce qui fait de lui une personne humaine, cÂest sa capacitĂ© Ă agir librement en vue du bonheur, dans le respect de la libertĂ© dÂautrui. Tous les mots de cette phrase sont importants et pesĂ©s. Tout doit ĂȘtre fait en consĂ©quence pour favoriser cette libertĂ© modĂ©rĂ©e, tant au plan matĂ©riel recherche de la paix, de la richesse, du bien ĂȘtre, lutte contre la guerre, la famine, la maladie, les inĂ©galitĂ©s, quÂau plan spirituel Ă©ducation des hommes Ă la tolĂ©rance, Ă la fraternitĂ©, au respect dÂautrui surtout dans le domaine de sa libertĂ©. De telles valeurs, en raison de leur richesse de paix, semblent devoir conduire Ă moyen terme Ă la construction dÂun monde Ă©quilibrĂ© offrant Ă chacun les conditions fondamentales du bonheur. A chacun de le construire dans sa vie personnelle. JÂai rĂ©alisĂ© en mÂinspirant de textes officiels de lÂONU et de lÂUNESCO une charte du projet dÂhumanitĂ© que ces organisations rĂȘvent de crĂ©er. LÂintention de leurs membres est rĂ©ellement positive et humaniste. Il ne sÂagit pas de la lire avec un regard excessivement nĂ©gatif puisquÂon ne peut rien trouver Ă redire sur le plan humain. Seul un regard de sagesse chrĂ©tienne, regard paisible sÂil en est mais trĂšs contemplatif, peut y discerner le chiffre de lÂhomme, 666*. CHARTE DU MEILLEUR MONDE POSSIBLE[170] 1- BUT Que chacun puisse profiter du bonheur et des joies de la vie car ils sont ce quÂil y a de plus prĂ©cieux sur la terre. La vie est courte. 2- MOYENS Il convient de donner Ă tous les hommes la possibilitĂ© dÂobtenir ces plaisirs et ces joies. En premier lieu, il faut mettre au ban de la sociĂ©tĂ© toutes les idĂ©ologies qui, au cours des siĂšcles passĂ©s se sont rendues coupables de fanatismes et de violences. Toute guerre doit ĂȘtre dĂ©finitivement bannie puisquÂelle est source de malheur. Ces idĂ©ologies sont principalement politiques marxisme, nazisme, fascisme patriotique et religieuses en particulier les religions prosĂ©lytes[171]. En second lieu, il convient de montrer aux peuples que le bonheur dĂ©crit a pour fondement la libertĂ© et son corollaire le respect de la libertĂ© dÂautrui. Elle implique certes des droits mais aussi des devoirs. 3- LOIS Ătablir des lois civiles favorisant la libertĂ© dans le respect dÂautrui. LibertĂ© dÂaimer celui qui veut bien de cet amour lÂamour nÂĂ©tant pas seulement la pulsion sexuelle mais aussi le sentiment, et lÂengagement mutuel pour un temps; LibertĂ© de penser et de sÂexprimer dans la mesure oĂč les idĂ©es soutenues respectent la dignitĂ© de tous les hommes articles 1 et 2 ; Favoriser la libertĂ© de donner la vie au moment choisi, Ă condition que le nouveau-nĂ© soit un enfant normal, dotĂ© de toutes les facultĂ©s pour trouver dans les meilleures conditions le bonheur et quÂil ne soit pas surnumĂ©raire par rapport aux possibilitĂ©s de la planĂšte; LibertĂ© de choisir lÂheure de sa mort, surtout lorsque celle-ci approche et supprime la possibilitĂ© du bonheur proposĂ© dans lÂarticle 1; Bref, toute libertĂ© apte Ă favoriser le bonheur dans le respect de la libertĂ© dÂautrui. 4- Ătablir des lois civiles favorisant le respect de la libertĂ© dÂautrui Respect de celui qui nÂĂ©prouve plus de sentiment et veut quitter son conjoint possibilitĂ© de divorce; TolĂ©rance des actions dÂautrui dans la mesure oĂč elles ne dĂ©truisent pas la libertĂ© dÂautrui; LibertĂ© dÂarrĂȘter une grossesse non dĂ©sirĂ©e, tant que lÂembryon nÂest pas un ĂȘtre humain =dotĂ© de libertĂ©, tout en dĂ©nonçant et prĂ©venant contraception ses abus qui dĂ©truisent la psychologie fĂ©minine; Devoir envers les enfants qui, nÂĂ©tant pas des ĂȘtres totalement Ă©duquĂ©s dans la libertĂ©, ont besoin dÂune Ă©ducation rĂ©aliste, avec un pĂŽle dÂamour et un pĂŽle dÂautoritĂ©; Ătablir une justice et des peines adaptĂ©es contre ceux qui commettent des dĂ©lits et des crimes contre autrui, selon quÂil a Ă©tĂ© dĂ©fini libre et digne de respect aux articles 3 et 4. La peine de mort doit ĂȘtre supprimĂ©e mais elle doit ĂȘtre remplacĂ©e, dans les cas les plus graves, par une vraie prison Ă vie. 5- Favoriser les sciences et les techniques capables dÂaider aux conditions matĂ©rielles du bonheur du plus grand nombre. Nourriture pour tous, santĂ©, richesse, temps pour les loisirs, protection de la nature, prolongaÂtion de la durĂ©e de vie, accĂšs Ă la culture etc. Favoriser la recherche gĂ©nĂ©tique dans la mesure du respect de la nature humaine. Il ne sÂagit pas, sauf en matiĂšre de maladie et de prolongement de la durĂ©e de vie, de changer l humain. 6- dĂ©velopper avec souplesse ces lois en fonction de lÂĂ©volution des mentalitĂ©s. A terme, les imposer de maniĂšre mondiale. Ătablir un gouvernement mondial remplaçant le coĂ»teux et dangereux systĂšme des nations. Unifier le monde et supprimer Ă jamais les armes de destruction massive, les systĂšmes de la tyrannie et ses consĂ©quences. Un tel projet de sociĂ©tĂ© nÂest certes pas parfait. Il reconnaĂźt avec rĂ©alisme son dĂ©faut structurel, la nĂ©cessitĂ© pour lÂhomme de mourir alors quÂil dĂ©sirerait vivre toujours. Mais reconnaissons-le avec honnĂȘtetĂ©. Si Dieu nÂexistait pas, ne serions nous pas les premiers Ă y adhĂ©rer et Ă y travailler? Existe-t-il meilleure façon de vivre sur la terre les quelques annĂ©es oĂč le hasard de lÂĂ©volution nous a placĂ©s? Ce projet est si bon le moins mauvais quÂon puisse imaginer compte tenu de ce que nous sommes, quÂil est difficile dÂen inventer un meilleur. LÂacceptation du divorce et du vagabondage des amitiĂ©s est logique. Pourquoi sÂimposer Ă vie le joug dÂune vie commune alors que le bonheur passager se trouve plus rapidement dans la libertĂ© et la spontanĂ©itĂ©? NÂy a-t-il pas plus de joie Ă se revoir quÂĂ se supporter? Rien nÂempĂȘche bien sĂ»r Ă ceux qui veulent se marier de le faire, sÂils y trouvent le bonheur. Il en est de mĂȘme pour lÂacceptation de lÂavortement. LÂembryon nÂayant ni Ăąme immortelle ni libertĂ©, pourquoi lui imposer la vie sÂil ne vient pas au bon moment? Il ne sÂagit certes pas dÂencourager lÂavortement pour convenance personnelle mais de le prĂ©venir par une contraception efficace. De mĂȘme, pourquoi vivre dans la maladie et la vieillesse puisque tout se termine dans le nĂ©ant? Cette conception du monde ressemble par beaucoup de ses principes au christianisme. On y parle de droits de lÂhommes, de respect de sa libertĂ©, de respect dÂautrui, recherche du bonheur de lÂautre. Beaucoup de chrĂ©tiens ne savent plus en discerner les diffĂ©rences. Pourtant, si les consĂ©quences pratiques sont si diffĂ©rentes divorce, avortement, contraception artificielle, euthanasie, recherche gĂ©nĂ©tique sur la durĂ©e de vie cÂest Ă cause de diffĂ©rences absolues qui touchent la source mĂȘme, le sens de la vie. - LÂune croit en une vie aprĂšs la mort, lÂautre ne sÂy intĂ©resse pas. - LÂune exalte lÂamour du prochain, jusquÂau sacrifice de son propre bonheur, lÂautre exalte la libertĂ© en vue de la recherche du bonheur personnel; - LÂune affirme que seul compte ce qui est construit pour durer jusque dans la vision face Ă face avec Dieu, Ă savoir lÂhumilitĂ© et lÂamour qui se donne. LÂautre affirme que seul compte le bonheur personnel car il est urgent dÂĂȘtre heureux, dans un Ă©goĂŻsme modĂ©rĂ©, avant que nÂarrive la mort. Il est bien Ă©vident que lÂhumanisme sans Dieu* nÂest pas contre lÂamour oblatif. Il lÂadmire de loin. Mais il le place comme lÂune des maniĂšres, irrĂ©aliste mais respectable, dont un homme libre peut donner un sens hĂ©roĂŻque Ă une vie de toute façon vouĂ©e au nĂ©ant. Pour illustrer ce respect, on peut citer en France la reconnaissance en 1905, sous le gouvernement Ămile Combe, des sÂurs de la charitĂ© de saint Vincent de Paul comme association dÂutilitĂ© publique. Au mĂȘme moment, tous les autres ordres religieux Ă©taient chassĂ©s. On peut aussi citer lÂadmiration portĂ©e de nos jours Ă lÂabbĂ© Pierre ou Ă mĂšre ThĂ©rĂ©sa, considĂ©rĂ©s cependant exclusivement sous lÂaspect de leur gĂ©nĂ©rositĂ© sociale. Doit-on affirmer que lÂhumanisme sans Dieu* prĂȘche lÂamour de soi tandis que le christianisme prĂȘche lÂamour de lÂautre? Ce serait exagĂ©rĂ©. LÂintention des humanistes nÂest pas lĂ mais, dans ses consĂ©quences, lÂhumanisme sans Dieu semble conduire plus de gens vers lÂindividualisme que vers lÂamour qui se sacrifie. Ainsi, lorsquÂon Ă©tudie les consĂ©quences concrĂštes de ces deux conceptions du monde, il est plus aisĂ© de manifester leurs diffĂ©rences. Elles changent radicalement le sens de la vie. Il est possible de les Ă©tudier dans tous les domaines soulevĂ©s par lÂĂ©thique moderne face Ă la pensĂ©e des Papes. LÂhumanisme sans Dieu peut-il combler le cÂur de lÂhomme ?  Et le cinquiĂšme ange rĂ©pandit sa coupe sur le trĂŽne de la BĂȘte, alors, son royaume devint tĂ©nĂšbres, et lÂon se mordait la langue de douleur. Mais, loin de se repentir de leurs agissements, les hommes blasphĂ©mĂšrent le Dieu du ciel sous le coup des douleurs et des plaies.[172] Ce texte peut signifier beaucoup de choses. LÂhumanisme sans Dieu tel que dĂ©crit dans la charte, rĂ©vĂšle une tare incorrigible. Le bonheur quÂil propose est parfait Ă lÂexception dÂune chose. Il oublie que lÂhomme ne vit pas seulement de pain, cÂest-Ă -dire de nourriture temporaire. Un tel projet comblerait un monde peuplĂ© de mammifĂšres supĂ©rieurs. Mais lÂhomme porte en lui une angoisse qui explose quand tout va bien. Il a soif de toutes les paroles qui sortent de la bouche de Dieu[173]. Il dĂ©sire lÂĂ©ternitĂ©. Or cette derniĂšre tentative ne propose pas dÂespĂ©rance pour lÂautre monde. Elle butera, tĂŽt ou tard sur cet Ă©cueil. Dans les pays qui lÂont dĂ©jĂ rĂ©alisĂ©, il existe une incomprĂ©hension des hommes politiques devant lÂattitude de peuples qui, ayant tout, se plaignent que tout va mal. On se mordait la langue de douleur ». Cela se traduira par des Ă©pidĂ©mies de suicides de jeunes et de vieux. Il y aura nĂ©cessairement une mystĂ©rieuse propension pour lÂalcool ou les drogues, pour le psychologue et lÂanxiolytique. Une prise de conscience des Ă©lites ne manquera pas de se faire, tĂŽt ou tard ces peuples unifiĂ©s sont malades. Ils manquent de religion Pour cette raison, mĂȘme Ă un plan strictement sociologique, il est certain que cette belle construction ne pourra ĂȘtre que passagĂšre. Elle ne pourra ĂȘtre le dernier des antichristianismes. Est-elle, au plan du salut, plus terrible que les idĂ©ologies du XXĂšme siĂšcle ?[174] Une deuxiĂšme question se pose. Peut-on affirmer, au plan dÂun regard de sagesse chrĂ©tienne, que lÂhumanisme sans Dieu tel que je viens de le dĂ©crire sera plus terrible pour le salut Ă©ternel que les antichristianismes des XIXĂšme et XXĂšme siĂšcles ? NÂy a-t-il pas lĂ une exagĂ©ration, un blasphĂšme contre lÂhumanitĂ©? Que peut-il y avoir de pire que le nazisme ou le communisme, comme le dit jadis le pape Pie XI Encyclique Mit brennender Sorge[175]. Je ne parle pas ici du meurtre des corps. Dans ce domaine, le nazisme et le communisme sont au-dessus de tout. Il sÂagit du meurtre des Ăąmes, selon la parole de JĂ©sus Je vous le dis Ă vous, mes amis Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps et aprĂšs cela ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre. Craignez Celui qui, aprĂšs avoir tuĂ©, a le pouvoir de jeter dans la gĂ©henne; oui, je vous le dis, Celui-lĂ , craignez-le[176] ». En effet, loin de provoquer des massacres, cette philosophie voudra les Ă©viter et les interdire. Mais plus lÂhumanitĂ© approchera de sa fin, plus le sens des textes guerriers et sanglants de lÂApocalypse prendront leur vrai sens, Ă savoir celui de Dieu, un sens thĂ©ologal. Il faut toujours se souvenir en les lisant, que ces paroles sont dÂabord esprit et vie avant dÂĂȘtre lÂannonce dÂĂ©vĂ©nements matĂ©riels.  Nul nÂaurait eu la vie sauve Â, cÂest-Ă -dire, pour JĂ©sus, nul nÂaurait eu la charitĂ© sauve. La grande tribulation dont parle le Christ est celle qui sÂattaque Ă la foi, Ă lÂespĂ©rance et bien sĂ»r Ă la charitĂ©. Pris dans ce sens, il est facile de comprendre pourquoi cet antichristianisme-lĂ est le plus dangereux qui ait jamais existĂ© pour les Ăąmes, quoique pas nĂ©cessairement le pire Ă venir. On pourrait multiplier les analyses pour manifester que la voie proposĂ©e par lÂhumanisme sans Dieu consiste en un Ă©goĂŻsme intelligemment gĂ©rĂ©. Chacun respecte autrui non par souci dÂautrui mais parce que cÂest en dĂ©finitiÂve la meilleure solution pour atteindre un bonheur individuel Ă©levĂ© au rang dÂabsolu. Mieux quÂune analyse, quelques exemples actuels peuvent ĂȘtre Ă©clairants. 1- Il produit de maniĂšre maximale de lÂindividualisme et de lÂĂ©goĂŻsme[177]. LÂEurope occidentale en donne depuis quelques dĂ©cennies un modĂšle Ă grande Ă©chelle. Ce qui caractĂ©rise ces sociĂ©tĂ©s, cÂest une augmentation du souci pour la justice sociale. La misĂšre matĂ©rielle nÂest plus tolĂ©rĂ©e. ParallĂšlement, se manifeste une augmentation frappante de lÂindividualisme. Chacun cherche Ă construire son bonheur comme il lÂentend, en Ă©vitant lÂeffort et la souffrance. Ainsi, lÂamour est la chose dont on parle le plus. LorsquÂil est source de joie sentimentale et de plaisir sexuel, il est aimĂ©. Mais dĂšs quÂil implique effort sur soi-mĂȘme ou souffrance en vue du bonheur de lÂautre, il nÂest plus appelĂ© amour. On nÂa jamais vu autant de divorces et de ruptures quÂĂ notre Ă©poque. Il en est de mĂȘme de la maternitĂ© et les jeunes filles rĂȘvent de sÂĂ©panouir dans leur profession et leur vie de femme. Mais cet enfant ne doit venir que lorsque lÂon veut parfois mĂȘme et de plus en plus selon un pedigree de perfection. Le XXĂšme siĂšcle finissant nÂaura jamais vu autant dÂavortements ou dÂenfants mal-aimĂ©s. On aime Ă©galement ses parents et on reconnaĂźt leur devoir la vie. Mais lorsquÂils sont ĂągĂ©s, sans mĂ©chancetĂ©, Âmais parce que la vie est si prenanteÂ, on les confie Ă des centres spĂ©cialisĂ©s oĂč ils ont tout ce quÂil faut matĂ©riellement mais oĂč ils meurent de solitude et dÂabandon. Ces trois exemples pris dans ce qui fait la plus grande richesse de lÂhomme, ses relations familiales, manifestent Ă quel point cet humanisme sans Dieu* est trĂšs concrĂštement source dÂĂ©goĂŻsme et donc dÂune grande clameur de tristesse au Ciel[178]. Le pire semble ĂȘtre quÂune telle sociĂ©tĂ© peut tenir des siĂšcles, les soubresauts de la souffrance spirituelle quÂelle porte en elle pouvant ĂȘtre anesthĂ©siĂ©s chez les jeunes dans un Ă©tourdissement dÂoccupations, et camouflĂ©s chez les personnes ĂągĂ©es qui deviennent des citoyens marginaux. Elle sombre dans lÂĂ©goĂŻsme mais pas dans lÂinefficacitĂ© car les plaisirs ne sont pas lÂunique but. On aspire aussi aux carriĂšres, aux honneurs, aux succĂšs techniques, le tout canalisĂ© par des lois bien faites et aptes Ă contenir les corruptions. Une telle sociĂ©tĂ© sĂ©crĂšte du fait de son succĂšs beaucoup dÂorgueil. Il est donc probable que lÂhumanisme sans Dieu, lorsquÂil se manifestera, ne proposera pas autre chose au monde tout en corrigeant les excĂšs soixante-huitard actuels. 2- Il produit de maniĂšre maximale de lÂorgueil et du refus de Dieu. Ătourdie par un bonheur matĂ©riel rĂ©el, lÂhumanitĂ© sÂexalte dĂ©jĂ . La sagesse » proposĂ©e par lÂhumanisme sans Dieu, est en Occident une rĂ©ussite au plan matĂ©riel. Elle est souvent explicitement jetĂ©e Ă la face de Dieu. Nous sommes heureux sans lui. LÂhypothĂšse Dieu est devenue inutile. » Il sÂagit non seulement dÂĂȘtre libre pour jouir de son pouvoir, mais de se prĂ©tendre plus intelligent » que le CrĂ©ateur lui-mĂȘme. On voit des signes de cet orgueil dans la tentation perpĂ©tuelle de maĂźtriser la vie. A une Ă©poque oĂč des millions dÂenfants sont avortĂ©s, on nÂhĂ©site pas Ă en concevoir par tous les moyens possibles. Le clonage reproductif est lÂĂ©tape recherchĂ©e au moment oĂč jÂĂ©cris ces pages. LÂhomme rĂȘve dÂĂȘtre bientĂŽt crĂ©ateur lui-mĂȘme de la vie. Ce rĂȘve sera plus vite quÂon le croit une rĂ©alitĂ©. AprĂšs avoir manifestĂ© que la Vie Ă©ternelle nÂest pas donnĂ©e Ă lÂĂ©goĂŻsÂme, il est aisĂ© de comprendre pourquoi cet humanisme sans Dieu est, au plan thĂ©ologal, le pire quÂon ait jamais vu. En nourrissant lÂĂ©goĂŻsme dÂune maniĂšre trĂšs profonde, en le rendant viable Ă travers une apparence de bonheur individuel, il façonne efficacement chacun dans la recherche de soi. Ătant trĂšs sĂ©ducteur et capable dÂanesthĂ©sier jusquÂĂ la conscience de vivre dans lÂĂ©goĂŻsme, il est capable plus que tout autre antichristianisme terrestre dÂentraĂźner le refus de lÂamour au moment de la mort. Quand un nazi tue puis est tuĂ© au nom de sa croyance raciale, il commet un crime contre lÂhumanitĂ©, mais sa propre vie lui paraĂźt souvent moins importante que son idole patriotique[179]. Il y a donc en lui un certain sens du sacrifice individuel. Il en est de mĂȘme pour un communiste et sa passion haineuse du bonheur social des pauvres. Quand un humaniste moderne, se regarde, il ne voit pas quÂil est Ă©goĂŻste. Il peut se croire longtemps gĂ©nĂ©reux puisquÂil respecte, dans sa recherche de bonheur, la recherche dÂautrui. Pourtant, son seul centre dÂintĂ©rĂȘt est lui-mĂȘme. Ainsi, cette forme de pensĂ©e est capable de disposer plus que tout autre systĂšme politique un peuple entier Ă se plonger en enfer lorsque le vrai Ăvangile, celui de lÂamour jusquÂau mĂ©pris de soi, est proposĂ©. Quelle difficultĂ© en effet pour un homme habituĂ© Ă ne penser quÂĂ son plaisir, de choisir dans une conversion totale lÂamour fidĂšle jusquÂau mĂ©pris de soi-mĂȘme.[180] Pourquoi Dieu le permettra-t-il ? Chose certaine Nous savons que nous sommes de Dieu et que le monde entier gĂźt au pouvoir du Mauvais.[181] » La question qui se pose maintenant est de savoir pourquoi Dieu permettra Ă cet antichristianisme de sÂĂ©tendre dans le monde entier Ă lÂapproche de la fin du monde. Au long du chapitre prĂ©cĂ©dent, nous avons pu trouver aux malheurs matĂ©riels et politiques quÂil a permis jusquÂĂ aujourdÂhui quelques explications dans son projet de salut universel. Mais il sÂagit ici de malheurs spirituels qui, en dĂ©veloppant de maniĂšre grave lÂĂ©goĂŻsme et lÂorgueil, semblent mettre en danger le salut Ă©ternel de toute une gĂ©nĂ©ration. Quel bien peut-il sortir de cela? Un bien immense en vĂ©ritĂ© puisque le Seigneur va jusquÂĂ affirmer Ă propos de ces Ă©vĂ©nements Lorsque vous verrez tout cela, soyez dans la joie et redressez la tĂȘte car votre RĂ©demption est proche. » Dieu ne se contente pas de regarder les rĂ©alitĂ©s extĂ©rieures et politiques. Il lit au fond des cÂurs. Et que discerne-t-il dans les peuples dÂOccident qui vivent dĂ©jĂ dans un tel humanisme sans Dieu* ? Un grand Ă©goĂŻsme vĂ©cu dans le bien-ĂȘtre matĂ©riel, mais aussi beaucoup de souffrances spirituelles. Le livre de la Sagesse les dĂ©crit de maniĂšre saisissante[182] Oui, les jugements de Dieu sont grands et inexplicables, cÂest pourquoi il a permis que des Ăąmes sans instruction sÂĂ©garent. Ils gisaient enfermĂ©s sous leurs toits, bannis de la providence Ă©ternelle. Ils furent dispersĂ©s, en proie Ă de terribles frayeurs, Ă©pouvantĂ©s par des fantĂŽmes. Car le rĂ©duit qui les abritait ne les prĂ©servait pas de la peur; des bruits effrayants retentissaient autour dÂeux, et des spectres lugubres, au visage morne, leur apparaissaient. Aucun feu nÂavait assez de force pour les Ă©clairer, et lÂĂ©clat Ă©tincelant des Ă©toiles ne parvenait pas Ă illuminer cette horrible nuit. » LÂhumanisme athĂ©e nÂarrive en effet quÂĂ anesthĂ©sier les plaies vives de lÂabsence de Dieu. Il ne peut entiĂšrement retirer du cÂur des hommes la soif de plus quÂun vague bonheur humain et passager. Pour exprimer cette douleur terrible de ceux qui nÂont plus de foi en lÂamour, JĂ©sus sÂexprime ainsi[183]  Malheur Ă celles qui seront enceintes ce jour lĂ et Ă celles qui allaiteront.  Cette image symbolise tout le malheur de ceux qui, attachĂ©s Ă la terre comme unique possibilitĂ© de bonheur, voient Ă lÂheure de leur fin que mĂȘme ce bonheur est vain. On pourrait multiplier dans lÂĂcriture les exemples de descriptions de la douleur spirituelle. Le dĂ©sespoir est en fait plus terrible que la souffrance matĂ©rielle accompagnĂ©e dÂespĂ©rance. LÂimage du monde actuel et de tout humanisme sans Dieu est Ă rechercher dans les maisons de retraite. On y vit bien, on y est nourri et lavĂ© et mĂȘme parfois aimĂ©. Pourtant, lÂĂąme des personnes ĂągĂ©es se meurt de solitude. Dieu connaĂźt cette souffrance. Il discerne les abĂźmes infinis de pauvretĂ© qui sÂy creusent. Il sait quÂen dĂ©finitive le monde de lÂantichristianisme, Ă cause de ces souffrances, dispose les Ăąmes Ă la Vie Ă©ternelle. Nul ne peut soupçonner lÂallĂ©gresse des ces pauvres gens. A lÂheure de la mort et de lÂapparition du Christ, lorsquÂils dĂ©couvrent que tout cela nÂĂ©tait que mensonge, la plus grande partie des hommes, se prĂ©cipitera vers lÂamour, incapable de sÂobstiner dans lÂĂ©goĂŻsme dont ils connaissent les fruits amers. Rappelons que seul le blasphĂšme obstinĂ© contre lÂamour, maintenu fermement Ă lÂheure de la mort conduit en enfer. Mais il ne sera pas le dernier des antichristianismes Chose probable LÂhumanisme sans Dieu semble ĂȘtre, si lÂon suit la lettre des prophĂ©ties, une simple Ă©tape. Si lÂon suit la lettre des Ăcritures saintes, plusieurs passages montrent quÂil y a une place pour quelque chose de plus profond. Saint Paul parle explicitement[184] dÂaspect bien plus terrible Avant la fin, il doit se rĂ©vĂ©ler lÂHomme impie, lÂEtre perdu, lÂAdversaire, celui qui sÂĂ©lĂšve au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusquÂĂ sÂasseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-mĂȘme comme Dieu ». Nous verrons dans la section suivante de quoi il sÂagit. TROISIĂME ĂTAPE. La rĂ©vĂ©lation de lÂAdversaire Chose certaine pour le fait, probable quant Ă lÂidĂ©ologie[185] Alors lÂImpie se rĂ©vĂ©lera, et le Seigneur le fera disparaĂźtre par le souffle de sa bouche, lÂanĂ©antira par la manifestation de sa Venue.[186] » On peut citer Ă titre dÂapplication de ce texte un extrait du secret de La Salette[187] En lÂannĂ©e 1864, Lucifer* et un grand nombre de dĂ©mons seront dĂ©tachĂ©s de lÂenfer. Ils aboliront la foi peu Ă peu et mĂȘme dans les personnes consacrĂ©es Ă Dieu. Ils les aveugleront de telle maniĂšre, quÂĂ moins dÂune grĂące particuliĂšre ces personnes prendront lÂesprit de ces mauvais anges. Plusieurs maisons religieuses perdront entiĂšrement la foi et perdront beaucoup dÂĂąmes. Les mauvais livres abonderont sur la terre et les esprits des tĂ©nĂšbres rĂ©pandront partout un relĂąchement universel pour tout ce qui regarde le service de Dieu. Ils auront un trĂšs grand pouvoir sur la nature. Il y aura des Ăglises pour servir ces esprits. Des personnes seront transportĂ©es dÂun lieu Ă un autre par ces esprits mauvais, et mĂȘme des prĂȘtres, parce quÂils ne se seront pas conduits par le bon esprit de lÂĂvangile, qui est un esprit dÂhumilitĂ©, de charitĂ© et de zĂšle pour la gloire de Dieu. On ferra ressusciter en apparence des morts et des justes. Il y aura en tous lieux des prodiges extraordinaires, parce que la vraie foi sÂest Ă©teinte et que la fausse lumiĂšre Ă©claire le monde. » LÂexistence de Dieu Ă©tant explicitement reconnue, verra-t-on lÂhumanitĂ© entiĂšre se rĂ©volter consciemment contre lui, contre son dĂ©sir de lÂhumilitĂ© et de lÂamour ? CÂest de cela quÂil sÂagit ici. Saint Paul[188] affirme quÂavant le retour du Christ, une derniĂšre Ă©tape dans la voie lÂapostasie* doit se rĂ©aliser. Il est trĂšs difficile de la dĂ©crire et dÂen parler tant elle paraĂźt de nos jours improbable et inimaginable. Nous nÂen sommes visiblement pas rendus lĂ . Pourtant, il convient de faire effort. Ce qui est incroyable aujourdÂhui peut ĂȘtre normal demain. Aucun homme du XVIIĂšme siĂšcle, aussi lucide soit-il, ne pourrait croire Ă un livre parlant du XXĂšme siĂšcle et de ses divers AntĂ©christs aux centaines de millions de morts. LÂapparition de la Salette fut dÂailleurs tenue en suspicion par le clergĂ© malgrĂ© la reconnaissance officielle de lÂĂglise parce quÂelle dĂ©crivait de telles horreurs. Les paroles de saint Paul ne se rĂ©aliseront pas seulement de maniĂšre imagĂ©e Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.[189]» Les divers Ă©goĂŻsmes et les orgueils de tous les temps nÂen sont que des prĂ©figurations. Ces prophĂ©ties se rĂ©aliseront historiquement et Ă la lettre. Saint Paul prĂ©cise sa pensĂ©e. Pour lui, Ă la fin du monde, ce qui est cachĂ© sous lÂiniquitĂ© actuellement en chemin se rĂ©vĂšlera Ă tous en plein jour. Or qui est le maĂźtre dÂÂuvre de tout si ce nÂest Satan, lÂange rĂ©voltĂ©? CÂest lui qui organise lÂhistoire au-delĂ de son apparente anarchie. LÂordre quÂil y cache sÂunifie dans un principe, une haine pour lÂhumilitĂ© et lÂamour. Logiquement, on peut affirmer que le pĂ©chĂ© ultime de la fin du monde consistera en une reconnaissance mondiale de Lucifer* dans sa rĂ©volte contre Dieu. Il ne peut y avoir pire pĂ©chĂ© dans lÂhumanitĂ© puisque, pour la premiĂšre fois, il est lucide. Lorsque lÂheure sera venue, lorsque les religions anciennes auront disparu laissant un vide et une soif spirituels dans le cÂur des hommes, un dernier AntĂ©christ proposera au monde une religion nouvelle parlant de Vie Ă©ternelle. Il sÂagira de la religion de lÂAnge de LumiĂšre, Lucifer. Ce quÂest le mystĂšre de lÂiniquitĂ© » Chose certaine Il faut dÂabord se souvenir avec prĂ©cision de lÂhistoire des anges et de lÂorigine des dĂ©mons, ces anges devenus mauvais. Leur rĂ©volte constitue ce que saint Paul appelle le mystĂšre de lÂiniquitĂ© », Ă la racine de tout mal. CÂest elle, nous le verrons, qui doit se rĂ©vĂ©ler et ĂȘtre proposĂ©e de maniĂšre explicite Ă lÂhumanitĂ© vers la fin du monde. Je le raconte ici de maniĂšre imagĂ©e, en utilisant Ă la façon humaine lÂartifice dÂun dialogue entre Dieu et les anges. Il sÂagit bien sĂ»r dÂune façon simple dÂexposer les choses. Que le lecteur ne se trompe pas. Le monde des purs esprits nÂutilise pas de mots. Les anges nÂont jamais eu de corps. Ils sont de purs esprits. Il est trĂšs difficile de comprendre vraiment ce que peut ĂȘtre, et comment peut vivre une personne qui nÂa pas de corps[190]. Au premier instant de leur crĂ©ation, crĂ©ation qui prĂ©cĂ©da celle des hommes, tous les anges Ă©taient bons. Le plus grand dÂentre eux, Lucifer par la beautĂ© de son ĂȘtre Ă©tait le chef-dÂÂuvre de Dieu. Les autres anges nÂen Ă©prouvaient pas de jalousie. Bien au contraire, en contemplant sa perfection, ils se faisaient une idĂ©e de lÂinfinie grandeur du Dieu cachĂ© qui venait de les crĂ©er. Tous les anges aimaient Dieu, affirme saint Thomas dÂAquin. Ils nÂavaient que reconnaissance pour ce quÂils venaient de recevoir de sa main, lÂexistence, la vie, la beautĂ©. Ce spectacle de la crĂ©ation leur faisait crier dÂune seule voix  Gloire Ă Dieu au plus haut des Cieux Â. SÂils lÂaimaient, ils ne pouvaient par contre le connaĂźtre, sinon de loin. MĂȘme pour le plus intelligent des anges, Dieu reste le MystĂšre par excellence. LÂintelligence des esprits cĂ©lestes a beau ĂȘtre de loin supĂ©rieure Ă la nĂŽtre, elle reste limitĂ©e. Comment un vase fini lÂange pourrait-il contenir lÂInfini Dieu? Ils se contentaient donc de connaĂźtre Dieu Ă travers les effets de sa puissance. En se regardant eux-mĂȘmes, en regardant les autres anges, ils voyaient comme dans un miroir le reflet lointain du CrĂ©ateur. Cette vie paisible et contemplative leur plaisait. Le monde aurait pu rester ainsi pour lÂĂ©ternitĂ©. Pourtant, alors que la crĂ©ation Ă©tait encore toute nouvelle, Dieu parla ». Il sÂagit dÂune pensĂ©e, dÂune rĂ©vĂ©lation transmise directement dans lÂintelligence de chaque ange. Pour mieux manifester la Bonne Nouvelle quÂil annonça aux anges, on peut la dĂ©composer en trois paroles distinctes. 1- Dieu dit Je vous ai créés pour que vous me voyiez face Ă face ». Cette premiĂšre rĂ©vĂ©lation est bouleversante pour un ange, bien plus que pour un homme car lÂange a la capacitĂ© dÂen saisir immĂ©diatement toute la portĂ©e. Voir Dieu face Ă face signifie pour eux lÂimpensable. Il leur Ă©tait impossible dÂespĂ©rer par eux-mĂȘmes un tel bonheur. Ils savaient bien plus que nous lÂinfinie profondeur du mystĂšre divin et la limite de leurs capacitĂ©s intellectuelles. Voir Dieu face Ă face, cela signifie comprendre son MystĂšre avec le regard mĂȘme dont Dieu se comprend. Or une telle chose est impossible. Pourtant, les multitudes dÂanges avaient bien entendu. Ils crurent donc, ils adhĂ©rĂšrent Ă cette parole de Dieu, malgrĂ© son caractĂšre impensable, sachant que rien nÂest impossible Ă Dieu. Lucifer le premier crut. Avec lui, les chĂ©rubins, les sĂ©raphins et tous les ordres cĂ©lestes dĂ©sirĂšrent voir se rĂ©aliser cette promesse. Cette adhĂ©sion sÂappelle la foi. Mais dĂ©jĂ , en ce premier instant, Dieu savait que Lucifer croyait pour un autre motif que le petit archange Michel. 2- Dieu parla encore Je suis doux et humble de cÂur. Nul ne peut me voir face Ă face sÂil nÂest tout amour et toute humilitĂ©. » Les anges savaient, par leur contemplation naturelle, que Dieu ne pouvait les avoir créés que par amour. Mais ils dĂ©couvrent avec stupeur en cet instant que Dieu est amour. Leur contemplation naturelle les invitait plutĂŽt Ă admirer en premier lieu lÂintelligence du CrĂ©ateur, sa lumiĂšre. Le monde angĂ©lique leur paraissait davantage beautĂ© que bontĂ©. Par sa parole, Dieu les invita Ă bouleverser entiĂšrement leurs conceptions habituelles. Quand Dieu affirme quÂil est amour avant tout, quand le Tout-puissant rĂ©vĂšle quÂil se considĂšre comme le serviteur de tous humilitĂ©, il manifeste que la perfection naturelle des ChĂ©rubins nÂest rien Ă ses yeux comparĂ©e Ă lÂamour. Son ordre de prĂ©fĂ©rence nÂest pas celui que donne la noblesse mais celui que donne le cÂur. Il leur demande une conversion totale. Devenir amour est la condition nĂ©cessaire pour toute entrĂ©e dans la vision bĂ©atifique. LĂ se situe lÂĂ©preuve terrible pour les anges renoncer Ă eux-mĂȘmes. CÂest dĂ©jĂ difficile pour un ĂȘtre humain qui est chaque jour confrontĂ© Ă ses imperfections. Cela lÂest beaucoup plus pour un pur esprit, image parfaite de la perfection de Dieu. LÂorgueil est un dĂ©faut plus proche des anges que des hommes. Cette abnĂ©gation, nous lÂavons dit, est indispensable car la vie proposĂ©e est surnaturelle. 3- Une troisiĂšme parole fut prononcĂ©e AprĂšs vous, je vais crĂ©er de petits ĂȘtres liĂ©s Ă un corps de chair. Homme et femme, je les ferais. Ils auront des enfants. Vous deviendrez pour eux anges gardiens. Conduisez-les Ă moi.[191] » Cette rĂ©vĂ©lation Ă©tait extrĂȘmement concrĂšte, si concrĂšte quÂelle avait le pouvoir de discerner qui parmi les anges Ă©tait humble de qui ne lÂĂ©tait pas. La Bible dit[192] Dieu sĂ©para la lumiĂšre des tĂ©nĂšbres ». Cette simple phrase nous montre quÂil se produisit une rupture entre la prĂ©somption des uns et lÂamour des autres. CÂest le contenu de cette rĂ©vĂ©lation premiĂšre qui provoqua ce premier drame de la crĂ©ation, le mystĂšre premier de lÂiniquitĂ©. En effet, dans lÂinstant qui suivit, un de ces instants cĂ©lestes qui mesure la pensĂ©e des anges, une voix cria  je ne servirai pas Â[193]. Le plus beau de tous, Lucifer, avait parlĂ©, devenant pour toujours le Satan. Lucifer est le plus grand des anges, cÂest-Ă -dire le plus puissant au point de vue intelÂlectuel, le plus proche de Dieu par sa perfection spirituelle. Lucifer respecte Dieu. Il serait aberrant dÂaffirmer que les anges veulent du mal Ă leur CrĂ©ateur Ă qui savent tout devoir. Le problĂšme de Lucifer est quÂil voyait en lui le sommet de tout lÂunivers devant qui tout genou flĂ©chit. Il avait surtout dĂšs cet instant premier le sens de sa dignitĂ© Ă lui, Lucifer, de sa place de chef de tous les anges. LÂordre premier, instaurĂ© par Dieu au dĂ©but de la crĂ©ation et fondĂ© sur la puissance spirituelle, lui donnait la premiĂšre place, qui lui convenait tout Ă fait. Lucifer nÂĂ©tait pas contre la crĂ©ation des ĂȘtres humains, ces esprits limitĂ©s et chĂ©tifs liĂ©s Ă des corps maÂtĂ©riels Ă condition, toutefois, quÂils soient dans la hiĂ©rarchie des ĂȘtres de lÂuÂnivers, cÂest-Ă -dire au-dessous des anges, juste au-dessus des animaux. Mais il comprenait quÂil en serait autrement. LÂordre qui plaisait Ă Dieu nÂĂ©tait pas en fin de compte celui que confĂšrent les tiÂtres de noblesse intellectuelle, mais celui que confĂšre lÂhumilitĂ©, la petitesse et surtout la capacitĂ© dÂaimer. Or, dans cet ordre lĂ , lÂhomme et la femme Ă©taient des crĂ©atures mieux bĂąties pour triompher. Un ange qui est une intelligence pure, aime dans la mesure oĂč il a comÂpris que quelque chose est digne dÂĂȘtre aimĂ©. Aimer, pour lui, signifie vouloir sÂunir Ă ce quÂil a compris ĂȘtre un bien ». LÂhomme, au contraire, avec son intelligence limitĂ©e, a la capacitĂ© dÂaimer sans mĂȘme comprendre. Il peut aimer son Dieu dans une foi et une confiance aveugle. Dans ce quÂil a de meilleur en lui, lÂhomme peut aimer un ami jusquÂĂ donner sa vie pour lui, donc au-delĂ de ce qui est logique. CÂest cette maniĂšre dÂaiÂmer qui plaĂźt au Tout-puissant au point que, plus il trouve en face de lui un ĂȘtre semblable, plus il se donne Ă lui et lÂĂ©tablit haut dans la hiĂ©rarchie des ĂȘtres. Lucifer scrutait, en pensĂ©e, la nature humaine. Il y discernait lÂhomme avec sa psychologie portĂ©e Ă comprendre le monde, Ă le transformer, et la femme avec sa psychologie davantage portĂ©e Ă comprendre avec son cÂur. Plus que lÂhomme, la femme lÂobsĂ©dait. Le projet de Dieu lui apparut alors en pleine lumiĂšre, avec ses consĂ©quences terribles pour son orgueil. Lui, Lucifer, et tous les esprits cĂ©lestes avec lui, les ChĂ©rubins, les SĂ©raphins et les TrĂŽnes, les Dominations, les Vertus, les Puissances, les PrincipautĂ©s, les Archanges et les Anges, Ă©taient appelĂ©s par Dieu Ă sÂabaisser Ă servir ces ĂȘtres de boue et dÂos, Ă les protĂ©ger et les conduire durant un sĂ©jour terrestre, pour quÂils deviennent, en fin de compte, plus grands quÂeux. Alors, Lucifer fut saisi dÂenvie. Plus que pour lÂhomme, il fut pris dÂune hostilitĂ© pour la femme et il proclama Ă la face du ciel  Je ne servirai pas. Il devint, en un instant, dÂune maniĂšre parfaitement lucide, le hĂ©raut de la dĂ©fense des "droits" de Dieu et de la dĂ©fense de la place hiĂ©rarchique des anges. Il proclama sa rĂ©volte. Lucifer Ă©tant le plus spirituel des anges, il eut par ses arguments une influence terrible sur le reste du Ciel. La Bible dit que le dragon rouge feu couleur symbolisant la colĂšre balaya le tiers des Ă©toiles du ciel[194]. Ce nombre nÂest pas Ă prendre nĂ©cessairement au sens propre mais il manifeste tout de mĂȘme que les dĂ©mons sont nombreux le tiers des anges. Son influence vint sans doute de la noblesÂse de ses arguments. Il prĂ©tendit nÂagir ainsi que pour le bien de Dieu. Son argument aurait eu encore plus de poids si, comme le pensent certains thĂ©ologiens, les anges avaient connu dĂšs le dĂ©but le projet de lÂincarnation du Fils de Dieu en JĂ©sus Christ. Un tel projet ne peut ĂȘtre que scandaleux aux yeux des esprits purs. Lucifer Ă©tait-il vraiment le dĂ©fenseur des droits de Dieu? Son amour pour lui Ă©tait-il la vraie raison de sa rĂ©volte? Beaucoup dÂanges ne sÂy laissĂšrent pas prendre les deux tiers si lÂon prend les textes Ă la lettre. LÂApocalypse parle ainsi  Alors une bataille sÂengagea dans le ciel Michel et ses anges combattirent le dragon. Et le dragon riposta, appuyĂ© par ses anges, mais ils eurent le dessous et furent chassĂ©s du Ciel[195]. Ce combat ne se fit pas avec des Ă©pĂ©es dÂacier mais avec le glaive de la vĂ©ritĂ©. Un simple archange, cÂest-Ă -dire un esprit des hiĂ©rarchies infĂ©rieures fut le premier Ă dĂ©noncer le mensonge de Satan  Ce nÂest pas pour Dieu que tu luttes mais pour toi. Si tu aimais vraiment Dieu tu obĂ©irais Ă sa volontĂ©. Ce qui tÂimporte, cÂest de rester le premier. CÂest lÂorgueil qui tÂa aveuglĂ©. Mais qui est comme Dieu[196]! Michel, par cette parole de vĂ©ritĂ© entraĂźna Ă sa suite ceux que Lucifer ne put sĂ©duire. La Bible ne cesse de confirmer cet orgueil primitif de Lucifer, quÂil sut si bien camoufler en grandeur de sentiment. IsaĂŻe, parlant de lui, dĂ©clare  Comment es-tu tombĂ© du ciel, Ă©toile du matin, fils de lÂaurore? Comment as-tu Ă©tĂ© jetĂ© sur la terre, vainqueur des nations? Toi qui avais dit en ton cÂur jÂescaladerai les Cieux, au-dessus des Ă©toiles de Dieu jÂĂ©lĂšverai mon trĂŽne. Je mÂĂ©galerai au trĂšs haut.Â[197] Quant Ă JĂ©sus, il nÂhĂ©site pas Ă affirmer que Satan fut menteur dĂšs lÂorigine[198]. Il fut le prince du mensonge. En effet, il nÂy a pas de plus grand mensonge que dÂappeler bien ce qui est mal. Que sont devenus les anges depuis lÂĂ©clat de leur crĂ©ation et la chute de certains dÂentre eux? Ils furent divisĂ©s en deux groupes selon le choix quÂils firent de servir ou de lutter contre le projet de Dieu. Les anges bons furent immĂ©diatement introduits dans la vision de Dieu et, depuis ce jour comme aujourdÂhui, ils ne la quittent jamais. Les anges mauvais se sĂ©parĂšrent de Dieu et JĂ©sus affirma que leur rupture ne cesserait jamais. Lucifer et ses anges sont damnĂ©s pour lÂĂ©ternitĂ©. Certains chrĂ©tiens pensent que lÂĂ©ternitĂ© de lÂenfer est contradictoire avec la bontĂ© de Dieu. Ils pensent que Dieu pardonnera un jour son pĂ©chĂ© Ă Lucifer et le prendra auprĂšs de lui. Ils parlent ainsi car ils comprennent mal le mystĂšre de leur choix, Ă savoir dÂune maniĂšre terrestre et trop humaine. LÂhomme tant quÂil est sur la terre peut touÂjours revenir sur ses fautes. Dieu le reçoit alors et lui pardonne. LÂange, quant Ă lui, est trop intelligent pour ĂȘtre soumis Ă ces revirements. Quand un ange choisit, il sait ce quÂil choisit. En un instant, il pĂšse le pour et le contre et son intelligence, comme une lame tranchante, ne laisse rien dans le vague. Lucifer et ses anges savaient ce quÂĂ©tait lÂenfer, ce vide de Dieu. LÂenfer ne leur a pas paru un mal si terrible face Ă la perte de cet autre bien quÂils mirent Ă la place suprĂȘme dans leur cÂur la premiĂšre place. Dieu aurait beau pardonner infiniment Ă Lucifer, celui ci rĂ©pondrait indĂ©finiment  jÂai raison. Voici le combat qui est cachĂ© sous la dĂ©nomination mystĂšre de lÂiniquitĂ© ». Ses consĂ©quences sur notre humanitĂ© sont aisĂ©es Ă dĂ©duire. Satan, celui qui rampe sur la terre Que font les dĂ©mons maintenant? La Bible affirme  quÂils furent prĂ©cipitĂ©s sur la terre Â[199]. Cette phrase mystĂ©rieuse signifie que leur unique obsession, lÂobjet de toute leur activitĂ©, cÂest lÂhumanitĂ©. Les dĂ©mons, logiques avec leur choix originel, dĂ©sirent dĂ©truire lÂhomme, surtout au plan spirituel. Leur ennemi premier est tout ce qui rappelle, de prĂšs ou de loin lÂhumilitĂ© ou lÂamour gĂ©nĂ©reux dÂoĂč sa haine particuliĂšre pour la nature fĂ©minine orientĂ©e par la maternitĂ©. SÂils pouvaient arriver Ă faire que lÂhomme, ce soit disant chef dÂÂuvre, se joigne lucidement Ă leur rĂ©volte, leur victoire leur semblerait complĂšte[200]. Ils espĂšrent, de cette maniĂšre, dĂ©montrer Ă Dieu son erreur grossiĂšre, la stupiditĂ© de ses plans. Ils souhaiteraient obtenir le rĂ©tablissement de lÂancien ordre qui leur plaisait, lÂordre de la noblesse fondĂ©e sur des droits de nature. Ils croient pouvoir arriver Ă faire flĂ©chir Dieu, Ă le faire revenir sur son histoire dÂhumilitĂ© et dÂamour. Dieu laissa Ă Lucifer devenu Satan celui qui divise et tente lÂhomme et Ă ses dĂ©mons une certaine latitude pour agir de maniĂšre parfois trĂšs concrĂšte auprĂšs des hommes. Dans sa limpiditĂ©, Dieu savait que les propositions fallacieuses, les tentations, permettraient Ă ceux qui lÂaiment de le choisir plus librement. Les dĂ©mons et leurs roueries devinrent donc, sans mĂȘme le soupçonner, les serviteurs du plan de Dieu pour la vie Ă©ternelle des hommes. DĂšs le commencement, dĂšs la crĂ©ation dÂAdam et Ăve, ils agirent dans ce but. A cette Ă©poque, Satan apparut de maniĂšre visible et proposa de maniĂšre claire le mystĂšre de lÂiniquitĂ© Choisissez vous-mĂȘmes ce qui est le bien et le mal. Vous ne mourrez pas mais vos yeux sÂouvriront et vous deviendrez comme des dieux. CÂest de cela que Dieu a peur ! [201] » Depuis le pĂ©chĂ© originel et jusquÂĂ nos jours, les dĂ©mons se sont fait en apparence plus discrets. Ils passent leur temps Ă tenter les hommes, se cachant dans leur psychologie, se fondant avec leur cerveau. Ils le tentent par ses pulsions charnelles vanitĂ©s, richesses et plaisirs, car ils comprennent que la voie qui conduit au rejet de lÂhumilitĂ© et de lÂamour commence par des pĂ©chĂ©s moins graves mais plus immĂ©diats pour les humains. Comme ils passent leur temps Ă sÂoccuper de pĂ©chĂ©s charnels, les dĂ©mons qui sont des crĂ©atures spirituelles, sont dits par la Bible rampants sur la terre[202]. Lucifer, celui qui est debout Mais il semble ĂȘtre annoncĂ© que vers la fin du monde, Satan redeviendra devant les hommes ce quÂil est, Ă savoir Lucifer, un ĂȘtre spirituel que seul intĂ©resse le pĂ©chĂ© spirituel Toute cette histoire devient essentielle si on le comprend. Vers la fin du monde, il est annoncĂ© que ce qui Ă©tait clair aux temps dÂAdam et Ăve sera de nouveau visible dans lÂhumanitĂ©. Selon saint Paul[203], Lucifer lÂAdversaire se rĂ©vĂšlera, se produisant lui-mĂȘme comme Dieu, Ă travers lÂaction dÂun dernier AntĂ©christ, pour que lÂhumanitĂ© le suive lucidement. La GenĂšse rejoindra lÂApocalypse, de maniĂšre visible pour tous. Cela est-il imaginable ? Pour rĂ©pondre Ă cette question, il convient de se souvenir quÂun culte explicite de Lucifer existe depuis toujours. De nos jours, il est certes marginal mais il prend deux formes intĂ©ressantes Ă dĂ©crire. Les grandes religions nÂont cessĂ© de lutter contre lui sans jamais aboutir tout Ă fait. Les satanistes sont, Ă la diffĂ©rence des LucifĂ©riens, des philosophes et non des croyants. Leur culte est purement symbolique[204]. Ils ne croient pas en lÂexistence rĂ©elle des dĂ©mons mais admirent la mythologie chrĂ©tienne de leur rĂ©volte. En fait, tout cela est pour eux un instrument provocateur pour inciter au culte de lÂHomme 666*. CÂest une philosophie de la chair et de lÂesprit humain. LÂindividualisme et lÂintelligence y sont prĂ©dominants. Le satanisme a Ă©tĂ© formalisĂ© et structurĂ©. Le Docteur Anton Szandor Lavey crĂ©a aux Ătats Unis The Church of Satan. Il dĂ©clara lÂannĂ©e 1966 an 1 de lÂĂšre satanique. En 1969 parut la Bible satanique qui aujourdÂhui se vend Ă des milliers dÂexemplaires Ă travers le monde et ce dans diffĂ©rentes traductions. Les LucifĂ©riens sont au contraire de vĂ©ritables croyants. Il ne sÂagit plus chez eux de simple philosophie mais dÂune religion de Satan. Les lucifĂ©riens sont trĂšs spirituels puisquÂils prĂ©tendent connaĂźtre et adhĂ©rer explicitement Ă la rĂ©volte de lÂAnge dĂ©chu. Ils croient en son existence et le vĂ©nĂšrent comme leur Dieu.  Selon eux, Dieu existe. Il est le crĂ©ateur du Ciel et de la terre, des anges et des hommes.  Le paradis consiste Ă voir Dieu face Ă face et, par lĂ mĂȘme, Ă possĂ©der la plĂ©nitude de la connaissance et de la puissance divine.  Mais Dieu se rendit responsable dÂune faute impardonnable. Originellement, il avait créé le monde selon un ordre parfait. LÂesprit le plus intelligent rĂ©gnait sur les autres. Le paradis Ă©tait dĂ» par nature aux anges en premier, puis aux hommes en fonction de leur intelligence puisquÂils avaient Ă©tĂ© créés pour cela.  Or Dieu se repentit de son Âuvre et dĂ©cida de mesurer le don de sa gloire et de sa puissance Ă lÂhumilitĂ© et Ă la capacitĂ© dÂaimer. Lucifer fut le premier Ă protester et Ă manifester Ă Dieu, lucidement, Ă quel point il se fourvoyait. Il le fit pour lÂhonneur du CrĂ©ateur Tout-Puissant, ne voulant pas se rĂ©soudre Ă lÂauto mutilation de sa toute-Puissance.  Les lucifĂ©riens vĂ©nĂšrent Lucifer, comme un maĂźtre spirituel. Ils font de son combat le leur. Ils espĂšrent participer Ă sa puissance en lÂaidant dans sa rĂ©volte.  Les rituels qui accompagnent cette religion sont pacifiques pas de sorcellerie ni de sacrifices. Ils sont le fait dÂhommes libres et fiers, de collaborateurs de lÂAnge rĂ©voltĂ©, conscients de la justesse de leur exigence.  Le signe le plus rĂ©pandu chez les lucifĂ©riens est sans contredit le symbole de Baphomet bouc et le Pentagramme inversĂ©. Ils renversent les symboles chrĂ©tiens car ils croient en la possibilitĂ© dÂun antichristianisme parfait. Ils se donnent comme mĂ©taphysique et comme valeurs morales lÂinverse mĂȘme de ce quÂenseigne cette religion. Au plan moral, leurs convictions sont celles de Lucifer au jardin dÂEden.  Ătre maĂźtre de sa connaissance et son choix personnel de ce qui est bien et mal, pour ĂȘtre comme Dieu.  Mettre en premier dans sa vie le dĂ©veloppement de ses capacitĂ©s de connaissance et de maĂźtrise de soi, afin de vaincre les faiblesses imposĂ©es Ă la nature humaine aprĂšs le pĂ©chĂ© originel.  AccĂ©der Ă la maĂźtrise de lÂarbre de vie par la science biologique, pour vaincre le dernier ennemi imposĂ© par Dieu, la nĂ©cessitĂ© de mourir.  Se tenir droit devant les adversitĂ©s et la mort. Ne jamais baisser sa garde dans une demande de pardon ou de pitiĂ©, mĂȘme face Ă la sĂ©duction du Christ Ă lÂheure de la mort.  Uni Ă Lucifer Ă lÂheure de la mort, exiger de Dieu le don de la Vision bĂ©atifique comme un droit et un mĂ©rite de nature pour tout esprit. En attendant lÂentrĂ©e dans la vie Ă©ternelle, les lucifĂ©riens encouragent leurs adeptes Ă la recherche du bien-ĂȘtre individuel, intelligemment gĂ©rĂ©.  Profiter de la vie, ne se priver de rien. Faire ce dont on a envie, suivre ses instincts, sans en abuser. Ils nÂapprĂ©cient pas lÂhomme esclave de ses pulsions car sa libre rĂ©volte sÂen trouve diminuĂ©e.  Vivre dans la libertĂ©. Explorer avec enthousiasme les plaisirs de la vie.  Le suicide est dĂ©sapprouvĂ© car la vie est passagĂšre, donc prĂ©cieuse. Le lucifĂ©risme rappelle les premiers chapitres de lÂhumanitĂ© dans le livre de la GenĂšse. A la fin du monde, il est probable que le dernier antichristianisme ressemblera Ă cela, mais de maniĂšre universelle et mondiale. Au plan thĂ©ologique, il sÂagira donc du plus grand antichristianisme imaginable. En effet, il ajoutera aux autres une parfaite luciditĂ© de lÂenjeu. Il nÂy aura plus lÂexcuse de lÂignorance athĂ©isme. LÂhumanitĂ© le suivra en sachant que Dieu existe. Les hommes spirituels comprendront alors Ă quel point les divers antichristianismes prĂ©cĂ©dents nÂĂ©taient que des Ă©tapes, nĂ©cessaires car prĂ©paratoires et ordonnĂ©es vers cette religion ultime. Il y a en effet une lecture lucifĂ©rienne du sens de lÂhistoire qui tend, dÂorgueil en orgueil, vers cet orgueil de plus en plus mĂ»r et responsable. Est-il possible quÂun culte de Lucifer devienne religion mondiale ? Chose probable LÂhumanitĂ© dans son ensemble peut-elle aller jusque lĂ ? Au plan des prophĂ©ties, il semble ne pas y avoir de doute. Nous lÂavons vu, lÂĂcriture parle souvent, de maniĂšre explicite, dÂune telle unanimitĂ© dans le rejet de Dieu. Elle ne parle pas seulement dÂun rejet de Dieu compte tenu des effets de son action ou de son inaction. Elle parle dÂun rejet de Dieu en lui-mĂȘme. Faut-il voir dans un texte comme celui de saint Paul une exagĂ©ration apocalyptique? Ce serait une exception. La rĂ©alitĂ© a plutĂŽt tendance Ă dĂ©passer en gravitĂ© les Ă©crits prophĂ©tiques. Au plan dÂune connaissance philosophique des sociĂ©tĂ©s humaines, rien ne sÂoppose Ă une telle extrĂ©mitĂ©, Ă condition de prĂ©ciser ceci. Chaque ĂȘtre humain est capable de libertĂ©. Mais les conditionnements sociologiques limitent cette libertĂ©. Il nÂexiste pas sur terre dÂunanimitĂ© totale ni pour le mal ni pour le bien. Il est inimaginable que tous les membres dÂune communautĂ© humaine choisissent comme un seul homme telle ou telle philosophie. Le Nazisme, mĂȘme aprĂšs sa grandiose rĂ©ussite contre la France 1940, eut toujours des opposants cachĂ©s mais lucides. De mĂȘme, le fait de lutter contre Dieu de maniĂšre libre et consciente, cÂest-Ă -dire en sachant quÂil existe et ce quÂil veut, ne peut manquer de paraĂźtre Ă quelques-uns comme ce que cÂest, une folie vertigineuse. LÂhumanitĂ© dans son ensemble constitue une structure oĂč chaque individu peut ĂȘtre conditionnĂ© et entraĂźnĂ© vers des actions quÂil ne ferait pas seul. Dans certaines conditions, comme prise de folie, une communautĂ© peut prendre un tel ascendant sur les individus, quÂelle semble les entraĂźner inĂ©luctablement dans la direction de lÂensemble. Jean-Paul II appelait ce mĂ©canisme une structure du pĂ©chĂ© ». Il employait cette expression dans lÂanalyse sociologique du nazisme en Allemagne. Chaque allemand, pris individuellement se serait sans doute rĂ©voltĂ© Ă lÂidĂ©e de lÂextermination par la guerre de millions dÂhommes innocents. Pourtant, le peuple tout entier apparemment en tout cas, parut entraĂźnĂ© dans un enthousiasme communicatif dĂ©sir de revanche nationale, misĂšre matĂ©rielle et morale, charisme de son guide, applaudit lÂidĂ©e dÂune guerre. Il semble que ce mĂȘme mĂ©canisme permette dÂexpliquer certains comportements ultimes et limites de lÂhumanitĂ© tels quÂils sont annoncĂ©s pour la fin du monde. Ces Ă©vĂ©nements sont terribles au plan spirituel. Le culte explicite de Lucifer dans sa rĂ©volte premiĂšre peut ressembler fortement au blasphĂšme contre lÂEsprit Saint tel que nous lÂavons dĂ©fini[205]. Pourtant, il ne faut pas confondre. Une apparence de blasphĂšme contre lÂEsprit nÂest pas nĂ©cessairement sa rĂ©alitĂ©. Il peut arriver quÂun groupe dÂhomme se mette Ă rejeter Dieu tout en sachant quÂil existe, mais sans savoir, Ă cause de lÂentraĂźnement dÂune folie collective, ce quÂil fait vraiment.  PĂšre, pardonne leur, ils ne savent pas ce quÂils font[206] Â, disait JĂ©sus Ă propos de ce peuple qui avait vu ses miracles, lÂacclamait avant de rire devant sa mort. LÂobservation des comportements humains dans les sociĂ©tĂ©s occidentales donne une certaine idĂ©e de ce que sera lÂorgueil collectif de la fin. Je voudrais donner quelques exemples capables dÂillustrer la possibilitĂ© dÂune rĂ©volte contre le bien et le vrai, mĂȘme explicitement connus. Une humanitĂ© peut ĂȘtre tellement attachĂ©e Ă sa libertĂ© quÂelle rejette lÂidĂ©e mĂȘme de Dieu, pour ne pas subir ses rĂšgles morales. A Fatima[207]* en 1917, la Vierge apparut. Quelques enfants prĂ©tendirent la voir. Elle leur parla ainsi Mon fils va donner Ă lÂhumanitĂ© un signe grandiose qui sera visible pour tous.[208] » Pour celui qui sait interprĂ©ter ce genre de textes apocalyptiques, le sens premier est facile Ă dĂ©couvrir. Le ciel symbolise lÂintelligence et le cÂur humain. Ce qui est annoncĂ© nÂest autre quÂune sĂ©rie de signes donnĂ©s Ă lÂintelligence, des signes Ă©vidents, des preuves[209] de lÂexistence de Dieu et de sa rĂ©vĂ©lation. Or, durant lÂĂ©tĂ© 1917, ce signe se produisit matĂ©riellement. A grand renfort de publicitĂ© journalistique, une nouvelle parvint au monde entier depuis le Portugal. Devant cent mille personnes dont beaucoup, dignitaires notoires de la Franc-maçonnerie*, Ă©taient venues pour se moquer, le soleil sÂĂ©tait mis Ă danser. Le miracle avait durĂ© plus dÂun quart dÂheure. On comprend lÂimportance de cette annonce. Une hallucination collective peut frapper un peuple de croyants fanatisĂ©s. Mais les observateurs rationalistes et avertis y Ă©chappent toujours. Un tel signe prouvait alors en un certain sens lÂexistence dÂune prĂ©sence mystique Ă Fatima. Mais, dans cette histoire et pour ce qui concerne notre sujet, lÂessentiel nÂest pas lĂ . En effet, on aurait pu espĂ©rer, de la part dÂune humanitĂ© en quĂȘte du sens de la vie, un dĂ©but de questionnement intĂ©ressĂ©.  Cela est-il vrai? Y a-t-il eu contre enquĂȘte de la part dÂĂ©quipes scientifiques diffĂ©rentes?  Au lieu de cela, la rĂ©action de ceux qui font lÂopinion du monde fut un black out total. Aucune revue scientifique ne prit la peine de publier une Ă©tude critique du phĂ©nomĂšne ou sa contre vĂ©rification. Tout cela passa par pertes et profits. Une sorte de consensus sembla rĂ©gner dans les organes officiels de recherche Cela ne mĂ©rite mĂȘme pas vĂ©rification. Cela nÂa pas eu lieu parce que cela nÂest pas possible». Pas possible? Parce que Dieu nÂexiste Ă©videmment pas? JĂ©sus disait MĂȘme si un mort ressuscitait, ils ne croiraient pas[210] ». Ils ne croient pas parce quÂil leur est pĂ©nible de croire et dÂen tirer les consĂ©quences. Mieux vaut ne pas se poser de questions plutĂŽt que de perdre la libertĂ© de faire sa volontĂ©. En lÂoccurrence, la volontĂ© du monde occidental de lÂĂ©poque Ă©tait de gagner une guerre dĂ©risoire, quitte Ă massacrer toute une gĂ©nĂ©ration. Un autre exemple de black out volontaire de ceux qui font lÂopinion mĂ©rite dÂĂȘtre citĂ©. Il concerne la question de lÂorigine du monde et les apports de la science Ă cette question philosophique. Le pape Paul VI Ă©tait un excellent philosophe. Il sÂintĂ©ressait beaucoup aux progrĂšs des sciences de la vie. Il Ă©tait admiratif devant la structure intelligente et extrĂȘmement complexe du monde minĂ©ral et vivant. Il se rendait compte que chaque dĂ©couverte nouvelle manifestait avec davantage de force lÂaction organisatrice dÂune Intelligence supĂ©rieure. En 1968, il prononça le discours suivant[211] La science ramĂšnera lÂhomme Ă Dieu. Un cĂ©lĂšbre savant a dit plus jÂĂ©tudie la matiĂšre, plus je dĂ©couvre lÂesprit. Celui qui scrute la matiĂšre voit quÂil existe des lois. Ce monde qui semblait opaque et inerte est une merveille et le pape pense que ce sera prĂ©cisĂ©ment la science qui ramĂšnera Ă Dieu les masses, les hommes modernes, la jeunesse, elle qui semblait les en Ă©loigner. LorsquÂil sera devenu sage et vraiment intelligent, le monde dira je dois tirer la leçon de ce que je vois. Ce nÂest pas moi qui ai créé tout cela. Le monde a Ă©tĂ© créé par quelquÂun qui a rĂ©pandu sa sagesse sur toute chose». CÂest donc la science elle-mĂȘme qui oblige Ă ĂȘtre religieux et celui qui est intelligent doit se mettre Ă genoux et dire Dieu est là ». Le scientifique Einstein avait dĂ©jĂ fait ce cheminement[212] Je dĂ©sire savoir comment Dieu a créé le monde. Je mÂintĂ©resse Ă la pensĂ©e de Dieu, le reste, tel ou tel phĂ©nomĂšne, est dĂ©tail. » LorsquÂon fait beaucoup de science, on se rend compte que lÂhypothĂšse philosophique de lÂexistence dÂun CrĂ©ateur est loin dÂĂȘtre inintelligente. Plus que cela, la probabilitĂ© pour quÂun simple vivant unicellulaire apparaisse par hasard est calculable[213]. Elle ne laisse aucun doute. Que le hasard seul soit Ă lÂorigine de la vie est une thĂ©orie aussi aberrante que lÂapparition, par un phĂ©nomĂšne dÂentassement dĂ» au hasard dÂatomes et de molĂ©cules, dÂun super-ordinateur moderne. Une Intelligence est nĂ©cessairement intervenue. Il est certain, pour toute personne qui rĂ©flĂ©chi Ă ce quÂest l que la gĂ©nĂ©tique va permettre dans les annĂ©es Ă venir de rĂ©soudre le problĂšme de lÂĂ©volution. CÂest la lecture et la comparaison de l des espĂšces proches qui dĂ©voilera que, loin dÂĂȘtre due au hasard, il y a lĂ -dessous lÂingĂ©nierie dÂune formidable intelligence. En France, une telle hypothĂšse philosophique ne mĂ©rite mĂȘme pas dÂĂȘtre seulement Ă©voquĂ©e. Elle est politiquement exclue car incorrecte. Nous avons lĂ lÂimage, Ă lÂĂ©chelle dÂun pays, du mĂ©canisme sociologique qui sera peut-ĂȘtre pratiquĂ© de maniĂšre universelle vers la fin du monde. En tout Ă©tat de cause, la France montre que la voie dÂun aveuglement volontaire entretenu par ses Ă©lites est un phĂ©nomĂšne sociologique possible. LÂhumanitĂ© est donc capable de tout parce quÂelle est un troupeau qui suit majoritairement le berger qui domine son Ă©poque. Il suffit que les conditions sociologiques soit favorables et la pire aberration peu ĂȘtre majoritairement crĂ»e avec enthousiasme. Il nÂest donc absolument pas exclu que, lorsque le christianisme et les religions auront Ă©tĂ© suffisamment affaiblis, un prĂ©dicateur sÂadresse au monde et lui rĂ©vĂšle lÂexistence dÂune rĂ©volte initiale, celle de Lucifer* et de ses anges. Au moment oĂč jÂĂ©cris, une paix mondiale explicitement lucifĂ©rienne nÂest pas prĂȘte de sÂimposer au monde. Les grandes religions sont encore trop prĂ©sentes. En sera-t-il de mĂȘme dans cent ou deux cents ans? CHAPITRE 5 LES SIGNES ANNONCANT LE SIXIĂME JOUR JĂ©sus disait Ă la foule ÂQuand vous voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitĂŽt quÂil va pleuvoir, et cÂest ce qui arrive. Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites quÂil fera trĂšs chaud, et cela arrive. Esprits faux! lÂaspect de la terre et du ciel, vous savez le juger, mais le temps oĂč nous sommes, pourquoi ne savez-vous pas le juger?[214] Avant de rapporter qui sera le dernier AntĂ©christ* et quelle sera son oeuvre, il convient de regarder les signes qui prĂ©cĂ©deront sa venue. Il sera lÂĂ©preuve ultime de lÂĂglise. Il sera aussi lÂĂ©preuve ultime de toutes les religions il sÂĂ©lĂšvera au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu »[215]. Dieu nÂabandonnera pas par surprise lÂhumanitĂ© Ă une telle lutte. Des avertissements puissants seront donnĂ©s au monde entier pour quÂil se prĂ©pare Ă ne pas succomber aux tentations. Quand viendra lÂAntĂ©christ de la fin du monde? En premier lieu, on doit affirmer que lÂAntĂ©christ ne viendra pas avant que le monde ne soit parfaitement disposĂ© Ă le recevoir. Il est Ă©vident que, sÂil Ă©tait nĂ© au XIIĂšme siĂšcle, il nÂaurait pu avoir que peu dÂinfluence sur une sociĂ©tĂ© imprĂ©gnĂ©e de religion. CÂest donc quÂune longue prĂ©paration sera opĂ©rĂ©e par le maĂźtre de ces oeuvres, Satan lui-mĂȘme. Ainsi, pour que puisse apparaĂźtre avec succĂšs une civilisation mondiale explicitement ennemie de Dieu, il faudra dÂabord quÂait existĂ© une humanitĂ© sans Dieu. CÂest ce quÂon appelle lÂapostasie*. Cela ne se fera ni plus vite ni plus lentement que ne le permettent les lois sociologiques qui gouvernent lÂĂ©volution des mentalitĂ©s. Lucifer sait patienter, telle lÂivraie qui pousse Ă son rythme dans les champs. En ce dĂ©but du troisiĂšme millĂ©naire, quoiquÂen disent les prophĂštes alarmistes, le monde nÂest pas encore prĂȘt. Certes lÂOccident a rejetĂ© en grande partie le christianisme pour vivre dÂhumanisme mais lÂOccident nÂest pas le monde. De grandes nations africaines restent profondĂ©ment chrĂ©tiennes ou musulmanes. LÂAmĂ©rique du Sud aime le Christ. LÂInde est presque restĂ©e impermĂ©able aux athĂ©ismes et demeure profondĂ©ment religieuse. Tous ces pays et bien dÂautres sont puissamment spirituels, selon leurs formes diverses de croyance et ne sont pas prĂȘts Ă se soumettre au diktat mondial dÂune philosophie humaniste sans Dieu. Un long travail de sape reste Ă accomplir. CÂest dÂailleurs ce travail dÂapostasie qui sera lÂun des signes les plus sĂ»rs de la proximitĂ© de la venue du rĂšgne de lÂAntĂ©christ. Nous avons racontĂ© au chapitre prĂ©cĂ©dant comment le christianisme avait Ă©tĂ© attaquĂ© Ă la fois de lÂintĂ©rieur et de lÂextĂ©rieur depuis plusieurs siĂšcles. Ce fut mĂȘme la premiĂšre religion Ă subir ces assauts car seule sa spiritualitĂ© et sa maturitĂ© extrĂȘmes pouvaient produire par rĂ©action des philosophies sans Dieu. LÂislam*, quant Ă lui, sera attaquĂ© dÂune autre maniĂšre quÂil nous faut essayer de dĂ©couvrir. La crise de cette religion semble en effet ĂȘtre lÂinstrument qui conduira au rejet des religions dans leur ensemble. Les signes des temps dans lÂislam [216] Selon la tradition musulmane Au lecteur dÂen juger JÂai montrĂ© au chapitre 3 lÂorigine mystĂ©rieuse de lÂislam. Cette religion, non voulue explicitement par Dieu mais plutĂŽt par la volontĂ© des hommes, fut bĂ©nie* aprĂšs sa naissance au point de devenir la deuxiĂšme en nombre. Ainsi se rĂ©alisait la promesse faite Ă Abraham que son fils IsmaĂ«l donnerait un peuple nombreux[217]. LÂislam est une religion dont les deux valeurs morales fondamentales, prĂȘchĂ©es Ă MĂ©dine, sont lÂhumilitĂ© et la misĂ©ricorde. Mais lÂislam eut des dĂ©fauts de jeunesse dÂailleurs prophĂ©tisĂ©s par Dieu, Ă savoir une farouche autonomie il sera un onagre dÂhomme!, une grande agressivitĂ© guerriĂšre il aura un arc[218], son sans-gĂȘne il sÂĂ©tablira Ă la face de tous ses frĂšres, cÂest-Ă -dire Ă la place mĂȘme des autres religions, sa capacitĂ© Ă exaspĂ©rer tous les hommes sa main sera contre tous, la main de tous contre lui. Celui qui frĂ©quente lÂislam de lÂextĂ©rieur se rend compte trĂšs vite de la rĂ©alitĂ© de ces dĂ©fauts. Or ces dĂ©fauts humains sont quasi insĂ©parables de lÂislam en tant que religion. Mahomet a fondĂ© lÂislam de telle maniĂšre quÂil est non seulement une maniĂšre dÂadorer avec humilitĂ© le Dieu dÂAbraham, mais aussi un systĂšme politique guerrier[219]. CÂest une rĂ©alitĂ© qui ne manquera pas dÂĂȘtre utilisĂ©e Ă lÂapproche de la fin du monde par le dĂ©mon tentateur. En effet, Satan tente les communautĂ©s humaines par lĂ oĂč il le peut. Il ne fait souvent quÂexagĂ©rer une qualitĂ©, la transformant en dĂ©faut. Ainsi, tentĂ© par Satan, le christianisme de la libertĂ© des enfants de Dieu devient, on lÂa vu plusieurs fois au cours de lÂhistoire, le culte du libertinage individuel. De mĂȘme, sÂil faut corrompre lÂislam et sa guerre aux rĂšgles chevaleresques, ce ne pourra ĂȘtre quÂen le transformant en un hideux massacreur de veuves et dÂorphelins. Comment un musulman spirituel voit la fin du monde Comment se produira la lutte de lÂAntichristianisme contre lÂislam? Avant de se pencher au plan sociologique sur ce sujet pour discerner ce qui se rĂ©alisera probablement dans lÂavenir, il est intĂ©ressant de lire ce que croient les musulmans eux-mĂȘmes. Rappelons que trĂšs souvent, lÂhistoire a montrĂ© que les religions ou les peuples recevaient de la part de Dieu la rĂ©vĂ©lation prophĂ©tique vĂ©ridique de leur avenir[220]. Explicitement, dans le Coran, le ProphĂšte Mahomet annonce, de maniĂšre semblable aux chrĂ©tiens, la venue de lÂAntĂ©christ et sa lutte contre les musulmans. Les signes de lÂHeure dans la thĂ©ologie musulmane sont les suivants[221] Nous croyons aux signes de lÂHeure qui sont la sortie de lÂAntĂ©christ, la descente de JĂ©sus fils de Marie du ciel, nous croyons au lever du soleil du cĂŽtĂ© de lÂoccident lieu habituel de son coucher, Ă la sortie de la bĂȘte du lieu de son refuge ». Parmi les signes majeurs de lÂHeure, on peut retenir[222]. - Le lever du soleil du cĂŽtĂ© de lÂoccident lorsque la puissance et le pouvoir appartiendront Ă lÂOccident - La fumĂ©e lorsque la confusion se fera dans les esprits musulmans entre le vrai et le faux - Le Mahdi* venue dÂun grand prophĂšte islamique ; - LÂapparition de la bĂȘte qui sera un piĂšge pour les croyants, sĂ©duisant les mauvais musulmans en prĂȘchant le faux ; - LÂAntĂ©christ celui qui sÂexaltera contre la religion. Le prophĂšte pleurait quand il Ă©voquait sa venue ; - La grande guerre contre lÂislam Gog et Magog ; - LÂapostasie des foules musulmanes ; - Le retour de JĂ©sus fils de Marie*, et la restauration de lÂislam pour lÂĂ©ternitĂ©. Une derniĂšre prophĂ©tie de Mahomet est importante Ă citer. Elle semble donner la clef des autres  LÂislam a commencĂ© Ă©tranger. Il finira Ă©tranger. Le sens en paraĂźt Ă©vident. Il sÂagit de lÂannonce explicite dÂune diminution de puissance, dÂun cheminement de la religion islamique vers la pauvretĂ©, la petitesse et la faiblesse. Cette prophĂ©tie ressemble fort Ă celle qui sÂapplique au christianisme[223]. Comment est-il possible que lÂislam, si puissant aujourdÂhui, connaisse une telle diminution? En islam, il nÂexiste pas de magistĂšre papal, apte Ă donner, comme dans le catholicisme, lÂinterprĂ©tation authentique des textes de lÂĂcriture Sainte. CÂest pourquoi, un peu Ă la maniĂšre des protestants, chaque musulman est invitĂ© Ă interprĂ©ter les textes. LorsquÂil sÂagit de textes apocalyptiques, on trouve donc Ă peu prĂšs la mĂȘme diversitĂ© de conception, depuis la plus fĂ©roce Ă la plus mystique. Pourtant, parmi toutes les interprĂ©tions, deux principales sÂopposent de nos jours, celle des guerriers fanatiques et celle trop rares des musulmans spirituels pour qui la misĂ©ricorde et lÂhumilitĂ© plaisent Ă Dieu. Cette interprĂ©tation des spirituels semble la plus authentique. Il convient dÂen rapporter le scĂ©nario. Tout commencera par la venue du Mahdi. Dieu enverra un grand imam dont la mission consistera Ă prĂ©parer le peuple musulman Ă lÂĂ©preuve. Au sens Ă©tymologique, le Mahdi signifie celui qui est bien guidĂ© ». Le mot dĂ©rive dÂun verbe "Hada" qui signifie guider. Le prophĂšte Mahomet sÂest servi de ce mot dans son sens littĂ©ral quand il dit "je vous recommande ma tradition et la tradition de mes califes orthodoxes et bien guidĂ©s aprĂšs moi." En pratique, dans le vocabulaire religieux, le Mahdi dĂ©signe un homme de la famille du ProphĂšte[224] qui viendra Ă la fin des temps, remplira la terre de justice et dÂĂ©quitĂ© aprĂšs quÂelle eĂ»t Ă©tĂ© remplie dÂinjustice et dÂiniquitĂ©. Mais la prĂ©dication du Mahdi sera accompagnĂ©e de celle dÂune bĂȘte qui sera un piĂšge. Elle sera suscitĂ©e par Dieu pour Ă©prouver la foi de ceux qui sont rĂ©ellement fidĂšles, afin de les distinguer de ceux qui nÂaiment Dieu que pour un motif de gloire politique terrestre. En effet, celui qui suivra la bĂȘte sĂ©duisante, loin de suivre la voie de Dieu, sÂen Ă©loignera. » Aussi les musulmans spirituels pensent-ils de plus en plus que la BĂȘte est dĂ©jĂ venue. Elle est pour eux Ibn Abdul Wahhab 1703-1792, le fondateur du totalitarisme islamique. Il est nĂ© Ă Uyaynah, dans la rĂ©gion de lÂArabie appelĂ©e Nejd, oĂč est actuellement situĂ©e la ville de Ryad, dont le prophĂšte lui-mĂȘme avait prĂ©dit que de ce lieu pourrait naĂźtre dĂ©sordre et corruption[225]. Depuis les commencements de lÂenseignement de Wahhab, vers la fin du XVIIIĂšme siĂšcle, son culte est associĂ© aux massacres de tous ceux qui sÂopposaient Ă lui. LÂayatollah Khomeney est probablement son alter ego puisquÂil rĂ©alisa pour la premiĂšre fois de maniĂšre puissante et politique, dans le sang de ses ennemis, ce que rĂȘvait Wahhab. Vers cette mĂȘme Ă©poque paraĂźtra lÂAntĂ©christ en arabe, le Djalal. Par ses mensonges, cÂest lui qui rendra conscient le monde non musulman du danger mortel que reprĂ©sente tout lÂislam pour le monde entier. Il sera juif. Il aura la caractĂ©ristique physique dÂĂȘtre borgne. Il attirera beaucoup de musulmans Ă lui car il donnera Ă boire et Ă manger. Les musulmans seront tentĂ©s de le suivre et de renoncer Ă leur foi. Ses critiques contre lÂislam seront Ă©coutĂ©es dans le monde. Il ne fera pas dans la nuance. Il ne distinguera pas le bon musulman du mauvais. La raison de cette confusion sera lÂaction violente, les assassinats perpĂ©trĂ©s par des membres pervertis parmi les musulmans. Le ProphĂšte Mahomet dit que ces pervers seront de nationalitĂ© arabe. Quatre femmes qui frĂ©quentaient le Mahomet rapportent quÂil a dit "Malheur aux Arabes[226]!" Les compagnons questionnĂšrent alors "Dieu nous dĂ©truira-t-il, alors que parmi nous il y aura des bienfaisants?" - Oui, cÂest parce quÂen vous se multiplieront les pĂ©chĂ©s fornication, violence et autres"» LÂĂ©minent Cheikh Al Qardaoui pense que nous sommes en pĂ©riode de Djalal, car lÂĂȘtre humain ne regarde plus que dÂun Âil. CÂest la vision matĂ©rialiste du monde qui, effectivement, sĂ©duit et conduit au rejet de la religion une part de la jeunesse musulmane. LÂAntĂ©christ serait dĂ©jĂ nĂ©. DÂautre part, le monde actuel a tendance Ă distinguer de moins en moins les musulmans fidĂšles de leur caricature fanatique. La confusion est en marche et la mĂ©fiance monte. A lÂapproche de lÂan 2000 de lÂĂšre chrĂ©tienne, banale annĂ©e 1421 de lÂĂšre musulmane, une inquiĂ©tude sourde envahit la communautĂ© musulmane. En effet, les prophĂ©ties se mettent en place, une Ă une. La situation de la jeunesse est inquiĂ©tante. Partout dans le monde, lÂArabie Saoudite paye la construction de mosquĂ©es et installe des imams qui prĂȘchent lÂislam violent et fanatique du Wahhabisme. LÂĂ©crivain Bengalais Zeeshan Ali a dĂ©crit la situation de maniĂšre touchante Les Musulmans du Bangladesh vivant aux sont de bons musulmans. Mais, du fait dÂun manque dÂinstruction, ils ne se rendent pas compte lorsque leurs croyances sont dĂ©tournĂ©es par les imams Wahhabites*. Or, aux 80% des mosquĂ©es sont financĂ©es et animĂ©es par lÂArabie Saoudite[227]. Ces mosquĂ©es sont sous le contrĂŽle des imams Wahhabites, qui prĂȘchent lÂextrĂ©misme aux jeunes. Ils les poussent Ă accuser leurs propres pĂšres dÂhĂ©rĂ©sie, de pĂ©chĂ©s et dÂincroyance. » "Malheur aux Arabes ! [228]" AprĂšs un temps oĂč la violence se radicalisera de part et dÂautre commencera la grande guerre contre lÂislam, la bataille finale que le ProphĂšte appelle ÂGog et Magog*Â. Le monde entier, accompagnĂ© des dĂ©mons, se liguera contre le peuple musulman, menĂ© par lÂAntĂ©christ. Le passage coranique parlant de la guerre se rĂ©fĂšre Ă un Ă©pisode biblique, liĂ© Ă une prophĂ©tie dÂĂzĂ©chiel[229]. LÂApocalypse 20, 7-9 en fait le symbole de la guerre finale " Les mille ans Ă©coulĂ©s, Satan, relĂąchĂ© de sa prison, sÂen ira sĂ©duire les nations des quatre coins de la terre, Gog et Magog, et les rassembler pour la guerre, aussi nombreux que le sable de la mer; ils monteront sur toute lÂĂ©tendue du pays, puis ils investiront le camp des saints, la CitĂ© bien-aimĂ©e. Mais un feu descendra du ciel et les dĂ©vorera. " Le premier signe de sa venue sera le suivant. Il rĂ©ussira Ă susciter une rĂ©union des armĂ©es du monde entier sur le territoire mĂȘme de la terre sainte, lÂArabie. » On comprend le tremblement apocalyptique qui saisit en 1991 guerre du Golfe, les musulmans du monde entier, quelle que soit leur confession, lorsque ce signe se rĂ©alisa Ă lÂappel mĂȘme dÂun Arabe, le roi dÂArabie Saoudite. Selon certains thĂ©ologiens musulmans, dont AchaÂRaoui, cette guerre sera menĂ©e par lÂOccident matĂ©rialiste et dominateur. Sa puissance sera inouĂŻe. La guerre se terminera mal pour lÂislam, au moins dans sa dimension politique. Le ProphĂšte Mahomet annonce explicitement quÂun feu naĂźtra Ă Aden au YĂ©men, qui chassera les habitants. Les royaumes musulmans seront dĂ©truits. Pire, la destruction ira jusquÂĂ lÂinouĂŻ. Tous les lieux saints de lÂislam seront anĂ©antis la Kaaba de La Mecque*, la ville sainte de MĂ©dine seront dĂ©truites. La ville de JĂ©rusalem*, troisiĂšme lieu saint, sera perdue. Devant une telle ruine politique, un tremblement saisira la communautĂ© musulmane dans son ensemble. Les foules traumatisĂ©es par ce qui leur paraĂźtra ĂȘtre un abandon de Dieu, renonceront en masse Ă la religion. Le ProphĂšte annonce pour la fin du monde ce grand mouvement dÂapostasie. Le vice se rĂ©pandra partout. » Cette destruction de lÂislam politique, cet appauvrissement de lÂislam religieux provoquera la rĂ©alisation de la prophĂ©tie de Mahomet citĂ©e plus haut  LÂislam a commencĂ© Ă©tranger. Il finira Ă©tranger. Un Hadith une confidence reçue de Mahomet lui-mĂȘme de Muslim rapporte que malgrĂ© ces Ă©preuves, il subsistera toujours, jusquÂĂ la fin du monde un petit reste de croyants. Ils seront de fidĂšles musulmans comme au temps bĂ©ni* de MĂ©dine. Il y aura toujours une partie de ma communautĂ© qui combattra ouvertement dans la voie de la vĂ©ritĂ© jusquÂĂ la fin des temps. » Ainsi taillĂ©e par Dieu, la communautĂ© musulmane, loin de disparaĂźtre, connaĂźtra un renouveau intĂ©rieur unique. Elle sera faible en nombre mais les quelques musulmans qui resteront seront fidĂšles, humbles et priants. Selon le ProphĂšte, les musulmans fidĂšles mangeront seront nourri par le dikrh, le Rappel dÂAllah, la priĂšre rĂ©citĂ©e cinq fois par jour. Soubhannallah! Hamdoulillah! Allahouakbar! » Aux yeux de Dieu, ce sera la victoire rĂ©elle de lÂislam car lÂage dÂor du commencement rĂ©apparaĂźtra. Rendus politiquement minoritaires, les musulmans seront semblables Ă ceux de MĂ©dine. A cette Ă©poque, la seule Ă©pĂ©e Ă©tait la foi en Dieu. » Alors viendra la fin du monde. Issa JĂ©sus le fils Maryama Marie descendra du Ciel. DÂaprĂšs Abou-HoraĂŻra, le ProphĂšte a dit "LÂheure derniĂšre ne viendra pas tant que le fils de Marie* ne sera pas descendu parmi vous en qualitĂ© dÂarbitre Ă©quitable. Il brisera la croix, il mettra Ă mort le porc, il supprimera le tribut. Alors lÂargent sera si abondant que personne ne voudra plus lÂaccepter». Hadith*. Ainsi est annoncĂ© explicitement le retour de Issa-JĂ©sus, fils de Marie. Face Ă sa venue, tous les ĂȘtres humains seront croyants et une prosternation vaudra mieux que le monde et ce quÂil contient. Issa JĂ©sus, apparaĂźtra au minaret blanc de la MosquĂ©e de Omeyyades Ă Damas, et tuera Djalal*, lÂAntĂ©christ, prĂšs de Ramallah, aujourdÂhui, en Palestine. Les nĂ©gateurs qui sentiront lÂodeur de JĂ©sus mourront. Le Commandeur des croyants lui dira vient diriger notre priĂšre et Issa rĂ©pondra non continue Ă diriger la priĂšre car vous ĂȘtes de la communautĂ© de Mahomet chacun peut prĂ©sider la priĂšre de lÂautre. » Le passĂ© fait deviner le futur Ces Ă©vĂšnements peuvent-ils vraiment se produire ? QuÂon me permette de donner ici mon avis personnel, Ă travers lÂobservation sociologique de lÂislam actuel et lÂobservation du passĂ©. Les mĂȘmes causes produisant souvent les mĂȘmes effets, il est en effet possible de se servir de lÂhistoire des Juifs contre les Romains pour deviner lÂavenir. Sur le mĂ©morial des martyrs de la rĂ©sistance contre le nazisme, Ă Lyon, une Ă©pitaphe proclame LÂhomme qui ne se souvient pas de lÂhistoire se condamne Ă la revivre. » Si les hommes pouvaient se souvenir de toute lÂhistoire, cette phrase prendrait sens[230]. En effet, une guerre sÂest jadis produite dont on ne peut manquer de remarquer quÂelle ressemble fort Ă ce qui est en train de se prĂ©parer pour lÂislam. Il sÂagit de la guerre religieuse des Juifs contre les Romains au premier siĂšcle de notre Ăšre. Flavius JosĂšphe Ă©tait gĂ©nĂ©ral de lÂarmĂ©e juive. AprĂšs sa capture par les Romains, il mit par Ă©crit ses souvenirs, avec la prĂ©cision dÂun tĂ©moin de lÂintĂ©rieur. Son livre sÂintitule La guerre des Juifs. Le premier intĂ©rĂȘt de son ouvrage est quÂen le lisant, hormis les armes utilisĂ©es, on se croirait dans lÂactualitĂ©. Rien ne semble avoir changĂ©. Les mentalitĂ©s sont les mĂȘmes. Les annĂ©es qui prĂ©cĂ©dĂšrent la guerre des Juifs contre les Romains, ressemblent aux nĂŽtres depuis 1979. Un phĂ©nomĂšne semblable se produit dans lÂislam. Une secte musulmane, appelĂ©e Wahhabite* et dont le siĂšge est lÂArabie Saoudite reproduit lÂerreur des Juifs en lÂappliquant aux prophĂ©ties reçues de Mahomet. Les rĂ©voltes juives contre Rome furent sporadiques dĂšs la fin du premier siĂšcle avant JĂ©sus-Christ. La guerre elle-mĂȘme ne commença quÂen 66 aprĂšs JĂ©sus Christ et aboutit en lÂan 70 Ă la ruine totale de toute vie nationale et politique juive. Cette guerre couva donc un siĂšcle avant dÂĂ©clater. Le gĂ©nĂ©ral romain Titus prit JĂ©rusalem* et fit raser ce qui restait du Temple. Un tiers, exactement un tiers des Juifs prĂ©sents dans le monde Ă cette Ă©poque pĂ©rit durant le conflit un million cent mille victimes. Ce fut la plus terrible bataille de lÂAntiquitĂ© et elle rĂ©alisa pour la seconde fois aprĂšs la guerre Babylonienne de Nabuchodonosor dĂ©but du VIĂšme siĂšcle av. une prophĂ©tie de MoĂŻse [231] Lorsque tu nÂauras pas servi YahvĂ© ton Dieu dans la joie et le bonheur que donne lÂabondance de toutes choses, YahvĂ© suscitera contre toi une nation lointaine, comme lÂaigle qui prend son essor. Ce sera une nation au visage dur. Elle tÂassiĂ©gera dans toutes tes villes, jusquÂĂ ce que soient tombĂ©es tes murailles les mieux fortifiĂ©es. Tu mangeras la chair de tes fils et de tes filles dans cette dĂ©tresse oĂč ton ennemi te rĂ©duira. Vous ne resterez que peu dÂhommes, vous qui Ă©tiez aussi nombreux que les Ă©toiles du ciel. Parce que tu nÂauras pas obĂ©i Ă la voix de YahvĂ© ton Dieu, YahvĂ© te dispersera parmi tous les peuples, dÂun bout du monde Ă lÂautre; Parmi ces nations, il nÂy aura pas de repos pour la plante de tes pieds, mais lĂ YahvĂ© te donnera un cÂur tremblant, des yeux Ă©teints, un souffle court. » La cause de cette guerre fut, selon Flavius JosĂšphe, une prophĂ©tie mal comprise. Les Juifs avaient en effet reçu dans la Bible des textes concernant la venue du Messie et la fin du monde. Mais ils pouvaient signifier deux choses. Certains juifs appelĂ©s zĂ©lotes, minoritaires en nombre mais trĂšs actifs, croyaient fermement que le Messie serait un militaire puissant qui imposerait sa loi au monde entier En ce jour-lĂ , IsraĂ«l* triomphera. Les rois des nations serviront IsraĂ«l! Ils lui apporteront leurs richesses. La nation qui ne te servira pas pĂ©rira. Les richesses du Liban viendront chez toi. Ils sÂapprocheront de toi, humblement, les fils de tes oppresseurs, ils se prosterneront Ă tes pieds, tous ceux qui te mĂ©prisaient. [232] » DÂautres juifs, les anawims, pensaient que le Messie serait un homme humble et pauvre qui prendrait sur lui les pĂ©chĂ©s du monde entier pour ouvrir aux hommes le paradis de Dieu Sur lui reposera lÂEsprit de YahvĂ©. Son inspiration est dans la crainte de YahvĂ©. Il jugera mais non sur lÂapparence. Il nÂĂ©lĂšvera pas la voie. Il sera humble, montĂ© sur un Ăąnon, le petit dÂune Ăąnesse. Il jugera les faibles avec justice, il rendra une sentence Ă©quitable pour les humbles du pays. [233]» Or, lÂhistoire lÂa montrĂ© par la suite, ce sont les Juifs spirituels qui avaient raison. Pourtant, Dieu laissa agir les zĂ©lotes. Leur rĂ©volte contre les Romains couva pendant prĂšs dÂun siĂšcle. Au dĂ©but, dans les vingt annĂ©es qui prĂ©cĂ©dĂšrent lÂĂšre chrĂ©tienne, ils Ă©taient peu nombreux. Ils passaient de maison en maison, les yeux exorbitĂ©s, rĂ©pandant leur message de folie Il faut commencer la guerre contre les envahisseurs romains, par tous les moyens. Dieu sera avec nous. CÂest Ă©crit dans les prophĂ©ties. Ils ne peuvent gagner. Au moment voulu, si nous croyons en lui, il nous les livrera. Il combattra pour nous. Notre peuple est appelĂ© Ă rĂ©gner sur le monde entier ! » Le peuple dans sa majoritĂ© se mĂ©fiait de ces fous. Mais il ne fut pas assez spirituel pour lutter fermement contre eux. Leurs paroles trouvaient un Ă©cho dans leur orgueil national humiliĂ© par lÂoccupation. Les zĂ©lotes voulaient Ă tout prix une guerre. Pour lÂobtenir, Ă©tant faibles, ils commencĂšrent par la pratique de lÂassassinat terroriste. Les sicaires se mĂȘlaient Ă la foule pour poignarder dans le dos des sentinelles romaines, pour tuer les Juifs collaborateurs. LÂun dÂeux a laissĂ© son nom. Il sÂappelait Barrabas. En 66 aprĂšs JĂ©sus-Christ, une derniĂšre provocation rĂ©ussit. Les zĂ©lotes du Temple de JĂ©rusalem* refusĂšrent dÂoffrir de lÂencens pour lÂempereur de Rome. Cette provocation ne fut pas tolĂ©rĂ©e par NĂ©ron qui envoya son meilleur gĂ©nĂ©ral, Vespasien, Ă la tĂȘte des lĂ©gions. La foi des zĂ©lotes Ă©tait totale et rien ne rĂ©ussit Ă lÂĂ©branler. Attendant chaque jour le miracle de Dieu, ils rĂ©ussirent Ă enfermer une foule immense dans JĂ©rusalem* afin quÂelle participe au combat final. Ils montrĂšrent alors leur perversitĂ© en transformant le Temple saint en coupe-gorge, y assassinant sans vergogne ceux parmi le peuple qui leur paraissait manquer de ferveur fanatique. Lorsque le peuple fut exterminĂ©, le Temple rasĂ©, leur foi ne faiblit pas. LĂ oĂč ils purent se rĂ©fugier, ils continuĂšrent dÂorganiser des embuscades, jusquÂau suicide. Plus la situation Ă©tait dĂ©sespĂ©rĂ©e, plus leur certitude de la proximitĂ© de lÂintervention divine augmentait. En fin de compte, tout ceci aboutit Ă la ruine totale pour 1900 ans de tout judaĂŻsme politique. LÂEmpire romain interdit cette religion rebelle et dispersa le peuple hors de Palestine. Les Juifs devinrent errants Ă travers le monde, persĂ©cutĂ©s et faibles. Leur Ătat ne fut recréé quÂen 1948. Flavius JosĂšphe donne une explication thĂ©ologique de cette folie des fanatiques. Ils furent aveuglĂ©s par un esprit venant de Dieu, dit-il. Ils crurent en une sĂ©rie de prophĂ©ties messianiques que Dieu rendit volontairement ambiguĂ«s[234]. Dieu voulut en un certain sens cet aveuglement, afin de les sauver dans la vie Ă©ternelle. Pourtant, raconte JosĂšphe, il les avertit par des signes nombreux[235]. Son moyen est toujours le mĂȘme, comme pour toutes les puissances terrestres. Il livre lÂhomme Ă son orgueil. LÂaveuglement produit lÂĂ©chec ; LÂĂ©chec conduit Ă lÂhumiliation puis Ă la rĂ©flexion ; Enfin naĂźt un commencement dÂhumilitĂ©. La sagesse de Dieu sur tout ce qui vit en ce monde est rĂ©sumĂ©e par la Vierge Marie* Dieu renverse les puissants de leur trĂŽne, il Ă©lĂšve les humbles». Analogie avec lÂislam actuel Celui qui connaĂźt lÂislam de lÂintĂ©rieur est frappĂ© de voir Ă quel point un scĂ©nario semblable se profile. A lÂheure oĂč jÂĂ©cris ces lignes, les acteurs semblent ĂȘtre en place. Cette fois, ce nÂest pas un peuple de trois millions dÂĂąmes qui est en jeu mais le sort dÂun milliard de musulmans face au reste du monde. Les musulmans spirituels sont tout aussi rares quÂau temps de JĂ©sus Ă©taient rares les pauvres de YahvĂ© les Anawims. Les zĂ©lotes juifs trouvent leur Ă©quivalent actuel chez les Wahhabites* arabes, les gardiens de la RĂ©volution iranienne, les Talibans afghans, les algĂ©riens etc. Ces gens sont minoritaires mais violents et actifs. Ils blasphĂšment sans cesse lÂislam par leurs crimes horribles mais sont persuadĂ©s que tuer certaines femmes et certains enfants, mĂȘme musulmans, sert la cause dÂAllah. La grande majoritĂ© des musulmans est, comme Ă lÂĂ©poque de la guerre des Juifs, dans lÂexpectative, balançant entre une haine revancharde envers lÂOccident impĂ©rialiste et la crainte de lÂĂ©vidente folie fanatique des islamistes. Ils ne sont donc pas rĂ©ellement aptes Ă saisir le danger mortel que reprĂ©sente pour eux la minoritĂ© fanatique. Enfin, il semble que tout cela vienne de Dieu car les prophĂ©ties reçues Ă travers Mahomet sur la fin du monde ressemblent Ă celles des Juifs au temps de NĂ©ron. Elles sont tout autant ambiguĂ«s. On peut les interprĂ©ter de deux façons opposĂ©es et nul pape musulman ne viendra dire quelle est la vraie. Pour les rares musulmans spirituels, lÂislam va bientĂŽt rĂ©gner sur le monde car, par lÂaction purificatrice de Dieu, il va ĂȘtre rendu humble, pauvre et fervent. Au nom dÂAllah le misĂ©ricordieux, Dieu se plaĂźt Ă ce qui est humble et misĂ©ricordieux. Au contraire, pour les musulmans islamistes, voici venir la grande guerre de lÂislam. Elle aboutira Ă la soumission de la terre entiĂšre au pouvoir politique de lÂislam de leur islam sinistre. Voici le scĂ©nario de la fin du monde tel que lÂont reconstruit les islamistes fanatiques, en prenant ici et lĂ ce qui les arrangeait dans les prophĂ©ties de Mahomet. Tout commencera effectivement par la venue du Mahdi*. Vers la fin des temps, Allah suscitera la venue dÂun grand imam, couramment appelĂ© ÂMahdi par le ProphĂšte Mahomet. Par sa prĂ©dication, il renouvellera de lÂintĂ©rieur le zĂšle des musulmans. Ils retourneront Ă la MosquĂ©e et reprendront leur zĂšle pour la guerre sainte. » Selon eux, il est Ă©vident que le Mahdi est dĂ©jĂ venu. Il ne peut ĂȘtre que de Ibn Abdul Wahhab 1703-1792[236], le fondateur de la spiritualitĂ© de la guerre sainte en Arabie Saoudite. Au XIXĂšme siĂšcle, le fondateur du royaume Saoudien, Ibn Saoud, institua le Wahhabisme comme croyance officielle. Il peut aussi sÂagir de lÂayatollah chiite Khomeney qui prit le pouvoir en Iran chiite en 1979. Il suscita un espoir immense. Il humilia les deux Satans, et France. Il stimula par son exemple dans lÂislam du monde entier le zĂšle pour la guerre sainte. AprĂšs la venue du Mahdi apparaĂźtra lÂAntĂ©christ le Djalal. Il sera juif et haĂŻra lÂislam. Par ses paroles menteuses, il rĂ©ussira Ă rĂ©unir une coalition militaire du monde entier contre lÂUmma la communautĂ© musulmane. Le signe du dĂ©but de la grande guerre contre lÂislam sera visible par tous. Les armĂ©es de lÂAntĂ©christ se rĂ©uniront sur la terre sainte elle-mĂȘme, la terre de lÂArabie. Des Arabes pervers, des traĂźtres, coopĂ©reront Ă ce blasphĂšme. Ce sera une armĂ©e immense. Face Ă elle, les forces musulmanes seront faibles. On ne leur donnera aucune chance de gagner. Mais Allah sera avec les musulmans. Alors, au dernier moment, quand tout semblera perdu, Il interviendra lui-mĂȘme au cours du massacre quÂon appellera Gog et Magog*. Les textes saints le disent explicitement, la dĂ©faite de lÂoccident sera totale [237] ÂÂEt toi, fils dÂhomme, prophĂ©tise contre Gog. Tu diras Ainsi parle le Seigneur YahvĂ©. Je me dĂ©clare contre toi, Gog, prince, chef de MĂ©shek et de Tubal. Je te ferai faire demi-tour, je te conduirai, je te ferai monter de lÂextrĂȘme Nord et je tÂamĂšnerai contre les montagnes saintes de mon peuple. Je briserai ton arc dans ta main gauche et je ferai tomber tes flĂšches de ta main droite. Tu tomberas sur les montagnes dÂIsraĂ«l, toi, toutes tes troupes et les peuples qui sont avec toi. Je te donne en pĂąture aux oiseaux de proie de toute espĂšce et aux bĂȘtes sauvages Tu tomberas en plein champ, car moi, jÂai parlĂ©, oracle du Seigneur. On mettra sept mois Ă enterrer leurs cadavres[238]. Alors commencera le rĂšgne de lÂislam sur le monde entier. JĂ©sus, le Messie apparaĂźtra. Il brisera le christianisme. Les non-croyants seront soumis Ă Allah. Ceux qui refuseront seront retranchĂ©s de la terre.» A la lecture de ces prophĂ©ties, on comprend la grande colĂšre et lÂespoir eschatologique de musulmans arabes fervents comme Oussama Bin Laden quand ils virent, pendant la guerre du golfe de 1991, les armĂ©es Occidentales sÂinstaller en Arabie Saoudite, Ă la demande du roi lui-mĂȘme. Ils comprirent que lÂheure de la grande guerre Ă©tait arrivĂ©e. Ils y virent la rĂ©alisation du signe des temps. Ils dĂ©clarĂšrent une Fatwa[239] de malĂ©diction sans merci Ă la royautĂ© arabe saoudienne qui sÂĂ©tait rendue coupable du blasphĂšme suprĂȘme en appelant les armĂ©es chrĂ©tiennes sur le territoire saint Malheur aux arabes!» dirent-ils en se rĂ©fĂ©rant Ă une prophĂ©tie de Mahomet pour la fin du monde. Depuis cette Ă©poque, de la mĂȘme maniĂšre que les zĂ©lotes juifs au temps de lÂEmpire romain, les islamistes fanatiques ont dĂ©cidĂ© quÂils obtiendraient par tous les moyens leur guerre contre lÂOccident. Ils sont prĂȘts, sÂil le faut, Ă multiplier les attentats et les provocations pendant un siĂšcle. Ils auront leur guerre puisquÂelle leur paraĂźt nĂ©cessaire. Sans elle, lÂislam ne pourra obtenir dÂAllah la domination sur le monde entier. A notre Ă©poque, les prĂ©mices de cette guerre sont tous lĂ . On se demande qui pourra empĂȘcher les Ă©vĂšnements de se produire. La haine sÂest trop rĂ©pandue pour ĂȘtre arrĂȘtĂ©e sans que le sang soit versĂ©. Depuis les annĂ©es 1980, une partie de lÂislam est tentĂ©e par le fanatisme[240]. Toute une jeunesse musulmane croit servir Dieu en entraĂźnant le maximum de gens dans un dĂ©sir de revanche, dans une guerre sainte et sans pitiĂ© contre tout ce qui nÂest pas cette forme exaltĂ©e et politique de la religion. La haine et le dĂ©sir de vengeance ne sont pas seulement affaire de zĂšle religieux. LÂislam est blessĂ© dans son orgueil politique et cherche revanche. LÂOccident lÂa colonisĂ© pendant deux siĂšcles. La science des pays chrĂ©tiens et la puissance financiĂšre qui en sort sont une constante provocation Ă lÂislam rĂ©duit au sous-dĂ©veloppement. La perte de la Palestine, terre considĂ©rĂ©e comme Ă jamais musulmane, ne passe pas. Tout cela exacerbe la haine, de maniĂšre finalement assez semblable Ă celle de la jeunesse allemande de 1933. Une partie visible et remuante de lÂislam veut la guerre. Incapable de sÂarmer, elle mĂ©dite des plans dÂattentats. Le rĂȘve le plus grand de milliers de jeunes consiste Ă mourir martyre en tuant des Juifs ou des occidentaux. Dans certains pays, on sÂattaque aux chrĂ©tiens, aux juifs aux musulmans modĂ©rĂ©s. On tue, au hasard dÂune rencontre en confessant le nom dÂAllah. Le sang est dĂ©sirĂ©. Des rĂȘves dÂattentats nuclĂ©aires hantent les nuits fiĂ©vreuses des fanatiques. Vers le rejet de toutes les religions ? Chose indĂ©cise De deux choses lÂune. Soit la violence Ă©clate et produit une grande guerre pour les Occidentaux, juifs et chrĂ©tiens. Dans cette hypothĂšse, la partie combattante de lÂislam risque bien de pĂ©rir Ă©crasĂ©e par la guerre quÂelle aura elle-mĂȘme voulue[241]. Qui prend lÂĂ©pĂ©e pĂ©rit par lÂĂ©pĂ©e [242] ». Il se peut que le rĂȘve de la bombe atomique islamiste soit un jour rĂ©alisĂ©. Si elle est utilisĂ©e comme ils en rĂȘvent, contre Tell Aviv, New York ou Paris, il est certain que les armes occidentales seront plus fortes. Une rĂ©plique rapide et dĂ©terminĂ©e Ă©crasera toute cette haine accumulĂ©e, comme cela se produisit Ă Hiroshima pour les kamikazes shintoĂŻstes japonais. Soit le monde et les musulmans modĂ©rĂ©s, dans un Ă©clair de luciditĂ©, arrivent Ă contenir la haine des islamistes. Dans les deux cas, comme tout ce qui est dĂ©mesurĂ©, le fanatisme dĂ©jĂ visible provoquera dans les gĂ©nĂ©rations musulmanes Ă venir et dans le monde entier un rejet dĂ©goĂ»tĂ© de tout ce qui porte le nom dÂAllah. CÂest une loi universelle de la sociologie. Tout ce qui est excessif provoque lÂexcĂšs inverse, tĂŽt ou tard. QuÂon se rappelle le phĂ©nomĂšne somme toute analogue connu par lÂAllemagne dans la premiĂšre moitiĂ© du XXĂšme siĂšcle. Les excĂšs revanchards et fanatiques des nazis eurent lÂeffet suivant dans la gĂ©nĂ©ration de leur fils gauchisme, Ă©cologisme et pacifisme. De mĂȘme, il est probable que les ruminations haineuses et obsessionnelles des pĂšres islamistes finiront par produire dans les fils un dĂ©sir avide de plaisirs et de richesses Ă lÂOccidentale... loin de cet Allah aux mains rouges de sang. A ce moment-lĂ , lÂislam ne rĂ©sistera ni Ă ses fautes passĂ©es ni surtout Ă la fragilitĂ© de ses bases thĂ©ologiques Le Coran est, paraĂźt-il, dictĂ© mot Ă mot par Dieu, dira-t-on de toute part; Dieu nÂest-il pas bien ignorant pour faire de telles erreurs scientifiques ?» Le christianisme fit Ă la Renaissance sa rĂ©volution exĂ©gĂ©tique. Il le put car il ne considĂ©ra jamais la Bible comme dictĂ©e par Dieu. LÂislam ne pourra suivre, semble-t-il un tel chemin. LÂislam ayant Ă©tĂ© considĂ©rablement affaibli[243], il sera possible Ă lÂAntĂ©christ de sÂattaquer Ă sa survie mĂȘme. Mais lÂhistoire particuliĂšre de la crise de lÂislam aura Ă coup sĂ»r, dans les deux cas, une rĂ©percussion sur les religions dans leur ensemble. Toutes les religions auront Ă en subir le contrecoup, tout ce qui porte le nom de Dieu.[244]» Il est probable que la loi du balancier dĂ©crite dans lÂhistoire par Hegel se produira. Il est possible dÂimaginer, sans trop de risque dÂerreur, pour de simples raisons sociologiques, un scĂ©nario tel que celui-ci, en trois Ăąges 1- AprĂšs ces trop prĂ©visibles malheurs Ă venir du fait dÂune partie de lÂislam en crise fanatique, le monde occidental rĂ©flĂ©chira sur ses erreurs. Il est possible quÂil fasse lÂautocritique de son matĂ©rialisme grossier, la grossiĂšretĂ© de son culte du phallus au temps des annĂ©es SIDA. Il y aura probablement un retour au religieux dans le sens noble du terme. Nos verrons que dÂautres consĂ©quences plus politiques pourraient sortir de ces malheurs comme la fin de lÂorganisation du monde sous forme de nations[245], une JĂ©rusalem entiĂšrement juive, selon la fameuse prophĂ©tie de JĂ©sus[246]. 2- Quelques dĂ©cennies plus tard, se lĂšvera une nouvelle gĂ©nĂ©ration Ă qui on aura racontĂ© les grands malheurs dus Ă cette guerre religieuse. Par rĂ©action aux rĂ©cits de ces horreurs, il se pourrait quÂelle rĂ©agisse Ă la maniĂšre dÂun nouveau mai 68, semblable au plan religieux Ă celui qui fit rejeter avec violence la notion de patrie[247]. On ne voudra plus entendre parler dÂaucune religion. On sera allergique Ă tout ce qui Ă©voque la vie aprĂšs la mort, le paradis. On se souviendra que cÂest au nom de tels concepts que les martyrs dÂAllah se faisaient sauter avec leurs victimes au temps des kamikazes. Ainsi pourrait se rĂ©aliser la prophĂ©tie de saint Paul Auparavant doit venir lÂapostasie » 3- Sera-ce la fin de lÂhistoire ? Une telle affirmation mĂ©connaĂźt lÂĂąme humaine. Elle est fondamentalement religieuse en ce sens quÂelle ne peut, Ă lÂimage des animaux, se passer des rĂ©ponses aux pourquoi. CÂest pourquoi on peut prĂ©voir que, deux ou trois gĂ©nĂ©rations plus tard, il se lĂšvera encore une autre jeunesse. Elle nÂaura pas connu la guerre de religion. Elle aura Ă©tĂ© Ă©levĂ©e dans le rejet de toute religion qualifiĂ©e de fanatisme. Elle aura des questions sur le sens de la vie, des angoisses. Il nÂy aura plus de rĂ©ponses possibles, les grandes traditions spirituelles ayant disparu. Alors, il est probable que tous les obstacles auront disparu pour quÂapparaissent des sectes religieuses nouvelles, inconnues jusquÂalors. Tous les avertissements auront disparu devant celui qui tire les dĂ©cors du monde. LÂange dĂ©chu pourra enfin rĂ©vĂ©ler au monde sa religion de la libertĂ©. Ainsi pourrait se rĂ©aliser la suite de la prophĂ©tie de saint Paul Il doit se rĂ©vĂ©ler, lÂHomme impie, lÂĂȘtre perdu, lÂAdversaire, celui qui sÂĂ©lĂšve au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusquÂĂ sÂasseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-mĂȘme comme Dieu. Vous vous rappelez, nÂest-ce pas, que quand jÂĂ©tais encore auprĂšs de vous je vous disais cela.... » Loin dÂĂȘtre la fin de lÂhistoire, tout cela annonce dÂautres errances, dÂautres malheurs et tĂątonnements. Les signes dans le judaĂŻsme Chose certaine Le peuple juif est Ă mettre Ă part. Il mĂ©riterait Ă lui seul tout un chapitre tant son destin est particulier. Choisi par Dieu depuis 4000 ans, il reste signe jusquÂĂ aujourdÂhui pour toutes les nations*. CÂest une charge bien lourde Ă porter qui lui a valu au cours de son histoire les plus grandes grĂąces et les plus grands malheurs. DÂaprĂšs saint Paul, Dieu voulut la subsistance dÂIsraĂ«l* par une de ses volontĂ©s mystĂ©rieuses. Il fait misĂ©ricorde Ă qui il veut et il endurcit qui il veut». Saint Paul aurait pu ajouter ÂjusquÂau moment quÂil veut car il est certain que les Juifs voient[248] qui est JĂ©sus et le reconnaissent comme Messie au moment de la mort individuelle de chacun. Au Ciel, il nÂy a plus un seul juif cÂest-Ă -dire un homme qui attend la venue du Messie. Il nÂy a plus que des hommes face au Messie. Il fallait que le judaĂŻsme subsiste sur la terre. IsraĂ«l* devait demeurer pour les nations un signe grandiose annonçant le retour du Christ et la fin du monde. CÂest ce que veut signifier saint Paul en Ă©crivant  Que sera la conversion dÂIsraĂ«l au Christ sinon une rĂ©surrection dÂentre les morts?[249]Â. On peut mĂȘme dire quÂIsraĂ«l est et sera lÂun des signes les plus importants donnĂ©s au monde de la fin de toutes choses et de la signification de cette fin. Le Seigneur, dans les Ăvangiles et dans lÂĂ©pĂźtre de saint Paul aux Romains, donne cinq prophĂ©ties concernant lÂavenir de ce peuple et le retour du Christ 1- Il annonce que le Temple de JĂ©rusalem* sera dĂ©truit[250]  En vĂ©ritĂ©, je vous le dis, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit jetĂ©e». Et le Temple sera remplacĂ© par un temple consacrĂ© aux idoles ÂVous verrez lÂAbomination de la dĂ©solation installĂ©e dans le Temple saint. 2- En second lieu, le Seigneur annonce que le peuple juif sera dĂ©portĂ© parmi toutes les nations[251] Il y aura une grande dĂ©tresse sur la terre et colĂšre contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant du glaive et ils seront emmenĂ©s captifs dans toutes les nations. 3- En troisiĂšme lieu, il y aura des malheurs et des massacres perpĂ©trĂ©s contre ce peuple[252] ÂFilles de JĂ©rusalem, ne pleurez pas sur moi. Pleurez plutĂŽt sur vous et sur vos enfants! Car voici venir des jours oĂč lÂon dira Heureuses les femmes stĂ©riles, les entrailles qui nÂont pas enfantĂ©, et les seins qui nÂont pas nourri! Alors, on se mettra Ă dire aux montagnes Tombez sur nous! Et aux collines, couvrez-nous. 4- En quatriĂšme lieu, ce peuple reviendra dans la terre dÂIsraĂ«l et prendra de nouveau possession de la ville sainte[253] JĂ©rusalem sera foulĂ©e par les paĂŻens jusquÂĂ ce que soit accompli le temps des nations ». Le retour du peuple dÂIsraĂ«l dans sa terre marquera donc la fin du temps accordĂ© aux paĂŻens pour inaugurer un temps de grĂące accordĂ© Ă IsraĂ«l[254]. 5- Enfin JĂ©sus annonce[255] ÂVous ne me verrez plus jusquÂĂ ce quÂarrive le jour oĂč vous direz BĂ©ni soit celui qui vient au nom du SeigneurÂ. Saint Paul confirme la rĂ©alitĂ© de ce dernier signe qui accompagnera immĂ©diatement le retour du Christ dans sa gloire IsraĂ«l se convertira et reconnaĂźtra JĂ©sus comme Ă©tant le Messie[256]. ÂLeur mise Ă lÂĂ©cart de lÂAlliance fut une rĂ©conciliation pour le monde. Que sera leur admission sinon une rĂ©surrection dÂentre ses morts ». Ces deux textes semblent lier intimement le retour du Christ et la conversion dÂIsraĂ«l. Cela signifie-t-il que le jour oĂč ils accepteront le Messie, celui-ci se montrera Ă eux de nouveau ou lÂinverse? Toute la question, au plan du signe des temps, est ici. Une chose peut par contre ĂȘtre affirmĂ©e sans risque. Ces cinq prophĂ©ties seront, dÂune façon grandiose, signes du retour du Christ car elles ne se rĂ©aliseront pas seulement dÂune maniĂšre perpĂ©tuelle comme on lÂa dit des guerres et des tremblements de terre mais dÂune maniĂšre matĂ©rielle, historique, Ă une date fixĂ©e par Dieu, de la mĂȘme façon que celles qui sont dĂ©jĂ rĂ©alisĂ©es. Pour sÂen convaincre, il suffit de regarder les trois prophĂ©ties dĂ©jĂ rĂ©alisĂ©es. Elles seront donc tout Ă fait adaptĂ©es au regard de tous les hommes, mĂȘme des non spirituels. 1- Ainsi, vit-on en 70 aprĂšs JĂ©sus Christ le gĂ©nĂ©ral romain Titus raser complĂštement le Temple de JĂ©rusalem*. Il rĂ©alisa sans le savoir la premiĂšre des prophĂ©ties, 40 ans chiffre bilique de lÂĂ©preuve aprĂšs la mort de JĂ©sus. 2- Puis, en 135, Ă la suite dÂune deuxiĂšme rĂ©volte juive, le reste de la population fut dĂ©portĂ©. LÂEmpereur romain fonda une nouvelle ville Ă la place des ruines de JĂ©rusalem, Aelia Capitolina. Sur le lieu du Temple, il construisit un temple dĂ©diĂ© Ă Jupiter. Pour les Juifs,  lÂAbomination de la dĂ©solation  dont parle le prophĂšte Daniel 9, 27 Ă©tait dans le Temple saint. 3- Les malheurs et les persĂ©cutions ne cessĂšrent de sÂabattre sur les communautĂ©s juives dispersĂ©es, jusquÂaux massacres de millions de juifs Ă Auschwitz. LĂ , un tiers des Juifs furent exterminĂ© 6 millions sur 18 millions. Ce chiffre nÂavait donc pas un sens uniquement symbolique dans la Bible[257]. 4- Enfin, en 1948, la crĂ©ation du nouvel Ătat dÂIsraĂ«l en Palestine marque une nouvelle Ă©tape, celle de la quatriĂšme prophĂ©tie. Elle nÂest pas encore pleinement rĂ©alisĂ©e puisque JĂ©rusalem nÂest pas redevenue une ville entiĂšrement juive. Si on en suit la lettre, il est certain quÂun jour, JĂ©rusalem sera entiĂšrement juive. ÂJĂ©rusalem sera foulĂ©e par les paĂŻens jusquÂĂ ce que soit accompli le temps des nations. Ce retour dans la terre de Palestine, rĂ©alisĂ© il y a Ă peine cinquante ans, est un avertissement trĂšs explicite de la proximitĂ© des Ă©vĂ©nements de la fin. JĂ©rusalem est encore divisĂ©. Des nations musulmanes et chrĂ©tiennes foulent le sol de JĂ©rusalem-Est. Les musulmans entrent dans une haine exaltĂ©e dÂIsraĂ«l. Ils se promettent de les dĂ©truire et de les jeter Ă la mer. Un tel combat est dramatique car, semble-t-il, perdu dÂavance. Gamaliel[258] disait en effet aux juifs de son temps Ă propos de la jeune Ăglise chrĂ©tienne Laissez ces gens tranquilles. Si leur succĂšs vient de Dieu, vous ne pourrez rien contre eux. Si ils viennent des hommes, ils disparaĂźtront dÂeux-mĂȘmes ». Les musulmans devraient tenir compte de ce conseil en ce qui concerne le jeune Ătat juif. AprĂšs la ruine et les dĂ©faites successives qui marquent leur histoire depuis 1948, ils devraient imiter la sagesse du prĂ©sident Ă©gyptien Sadate qui fit la paix avec IsraĂ«l. De fait, il semble que cÂest impossible. Sadate est qualifiĂ© de TraĂźtre » et il fut assassinĂ©. Ils ne peuvent comprendre car leur foi leur dicte que la Palestine est Ă jamais terre dÂislam*. Cet aveuglement leur vient de Dieu. Il les Ă©gare[259] ici-bas pour mieux les sauver dans lÂau-delĂ . Il faut que leur orgueil soit abaissĂ©, comme il lÂa Ă©tĂ© pour les chrĂ©tiens et les Juifs. Si lÂon suit leurs propres prophĂ©ties telles que nous les avons rapportĂ©es prĂ©cĂ©demment, cette obstination aboutira probablement Ă leur ruine politique totale et, par lĂ , Ă la profonde dĂ©couverte de leurs propres limites. Ce sera un douloureux chemin dÂhumilitĂ©. Ils perdront dĂ©finitivement leur gloire politique mondiale. Ils perdront certainement JĂ©rusalem*. Le jour oĂč JĂ©rusalem deviendra entiĂšrement juive, oĂč lÂesplanade des MosquĂ©es deviendra le mont du Temple, alors sera rĂ©alisĂ©e la quatriĂšme prophĂ©tie. Si lÂon suit la lettre de la prophĂ©tie de JĂ©sus, il est probable que de maniĂšre concomitante se terminera lÂorganisation nationale du monde. On instaurera un gouvernement mondial pour que jamais plus il ne puisse y avoir de guerre ». Au dĂ©part, ce mondialisme se fondera sur des valeurs de tolĂ©rance et de respect du spirituel. Nous verrons plus en dĂ©tail[260] comment il tournera en quelques dĂ©cennies en un humanisme explicitement antireligieux. A propos de la JĂ©rusalem redevenue juive, il convient dÂaborder un dernier signe, celui du cÂur de cette ville, le Mont du Temple, appelĂ© par les musulmans esplanade des mosquĂ©es. Une prophĂ©tie du deuxiĂšme livre des MaccabĂ©es[261], mĂ©rite dÂĂȘtre ici rapportĂ©e. Il y avait dans cet Ă©crit que, juste avant lÂattaque des babyloniens contre JĂ©rusalem, averti par un oracle, le prophĂšte JĂ©rĂ©mie se fit accompagner par la tente et lÂarche dÂAlliance de Dieu. Il se rendit Ă la montagne oĂč MoĂŻse, Ă©tant montĂ©, contempla lÂhĂ©ritage de Dieu. ArrivĂ© lĂ , JĂ©rĂ©mie trouva une habitation en forme de grotte et il y introduisit la tente, lÂarche, lÂautel des parfums, puis il en obstrua lÂentrĂ©e. Quelques-uns de ses compagnons, Ă©tant venus ensuite pour marquer le chemin par des signes, ne purent le retrouver. Ce quÂapprenant, JĂ©rĂ©mie leur fit des reproches "Ce lieu sera inconnu, dit-il, jusquÂĂ ce que Dieu ait opĂ©rĂ© le rassemblement de son peuple et lui ait fait misĂ©ricorde. Alors le Seigneur manifestera de nouveau ces objets, la gloire du Seigneur apparaĂźtra ainsi que la NuĂ©e, comme elle se montra au temps de MoĂŻse et quand Salomon pria pour que le saint lieu fĂ»t glorieusement consacrĂ©." » Depuis cette Ă©poque, on le comprend, une tradition court dans le peuple juif Avant la manifestation du Messie, le Temple sera rebĂąti, plus beau que jadis, pour recevoir le Tabernacle saint et son contenu le bĂąton du grand prĂȘtre Aaron, la manne et les tables de la loi. Lorsque les chrĂ©tiens les entendaient parler de leur espĂ©rance, ils lÂinterprĂ©taient en pensant Ă leur future conversion. Ils se disaient que le troisiĂšme Temple ne serait pas fait de main dÂhomme mais quÂil annonçait le jour oĂč ils adoreraient Dieu en esprit et vĂ©ritĂ©. Cette interprĂ©tation ne semble pas, tout en nÂĂ©tant pas exclue, ĂȘtre la plus judicieuse[262]. Le texte du livre des MaccabĂ©es ne parle pas dÂun temple spirituel mais de lÂarche dÂalliance que MoĂŻse avait fait façonner. Il convient donc dÂĂȘtre attentif. Lorsque lÂarche dÂalliance reparaĂźtra, ce sera un grand signe donnĂ© Ă lÂhumanitĂ© de la proximitĂ© de la venue du Messie. Seule une prophĂ©tie restera Ă rĂ©aliser, celle de la conversion dÂIsraĂ«l au Christ. Nous en parlerons plus loin, en traitant des moments qui prĂ©cĂ©deront juste la fin. Ce dĂ©but du XXIĂšme siĂšcle voit sÂaccumuler la rĂ©alisation de prophĂ©ties de lÂĂcriture les temps se rapprochent... Les signes donnĂ©s par la Vierge Marie Chose certaine Cette histoire terrible et future de lÂAntĂ©christ, est dans les mains de Dieu. Il sait ce qui est le mieux pour notre salut et pour celui du monde entier. CÂest un scĂ©nario de gloire en vue de la rĂ©vĂ©lation lumineuse de son amour. Toutes les communautĂ©s humaines, toutes les religions sont passĂ©es une Ă une au crible de la souffrance, pour lÂhumilitĂ© des hommes. LÂĂglise catholique nÂy Ă©chappera pas. Nous allons dĂ©crire plus loin jusquÂoĂč doit aller son abaissement, Ă lÂimage de son Seigneur. Mais, avant cela, elle y sera prĂ©parĂ©e. Cette mission terrestre sera confiĂ©e Ă Marie, la mĂšre de JĂ©sus. Au pied de la croix, seule une femme croyait et vivait de lÂintĂ©rieur, debout, la mort de son Dieu. Elle ne douta pas un seul instant que Dieu son Fils Ă©tait en train de sauver le monde. JĂ©sus lÂavait dit et cela lui suffisait. Cette confiance unique ne se retrouve mĂȘme pas chez saint Jean* pourtant prĂ©sent Ă la croix, pourtant appelĂ© le disciple que JĂ©sus aimait ». Il y est par amitiĂ© mais pense que tout est fini. La preuve nous en est donnĂ©e dans son Ăvangile. Ce nÂest quÂen voyant le tombeau vide et le linceul Ă sa place, comme affaissĂ©, quÂil crut. Tous les autres disciples se sauvĂšrent. Mais, ce qui est le plus Ă©tonnant, cÂest que la plĂ©nitude des grĂąces reçues permettaient Ă Marie de vivre la passion en comprenant. Elle nÂĂ©tait pas une simple spectatrice confiante mais aveugle. Elle Ă©tait une collaboratrice, une co- rĂ©demptrice. Il en sera de mĂȘme Ă la fin du monde lorsque lÂAntĂ©christ triomphera. LÂĂglise visible symbolisĂ©e dans lÂĂvangile par la vie de saint Pierre sera si petite, tellement rĂ©duite aux seuls domaines des cÂurs et sans vie extĂ©rieure et politique quÂon la croira morte pour toujours. Les portes de lÂenfer ne lÂemporteront pas sur elle! » ricanera-t-on de tout cĂŽtĂ© en reprenant la promesse visiblement manquĂ©e de JĂ©sus. Qui pourra songer quÂau moment mĂȘme oĂč les portes de lÂenfer sembleront avoir extĂ©rieurement tout dĂ©truit, Dieu triomphe comme Ă trois heures le jour de la mort de JĂ©sus ? Qui croira que cÂest absolument lÂinverse aux yeux de Dieu, que tout est accompli et que le retour glorieux du Christ est tout proche ? Personne ne pourra imaginer cela sauf ceux qui auront la mĂȘme foi que Marie*. Seule une foi invincible, digne de la mĂšre de Dieu, tiendra en ces heures derniĂšres. Tous les autres faibliront aussi sĂ»rement que Pierre* face Ă ce quÂil ne comprit pas. VoilĂ pourquoi, avant la fin du monde, Dieu a confiĂ© Ă sa mĂšre la mission de lui prĂ©parer une Ăglise faite de petites gens semblables Ă elle symbolisĂ©e par la vie de saint Jean, Jean 21, 22. Il est essentiel que leur intelligence possĂšde la mĂȘme luciditĂ© que Marie. Ils comprendront parfaitement le mystĂšre de lÂespĂ©rance tel quÂil est dĂ©crit ici. Ils pourront alors accomplir la mission de Marie Ă la croix, offrir au nom de tous les hommes le oui » dĂ©finitif de lÂhumanitĂ© Ă Dieu. Ils baptiseront lÂhumanitĂ© dans lÂeau et lÂesprit dans lÂeau de leur humilitĂ© et le feu de leur amour. Tout sera alors accomplit. On le voit, leur mission sera le MystĂšre au sens le plus thĂ©ologal du terme ultime de lÂhistoire. Saint Bernard, parlant de ce fait des derniers temps, annonce ÂCÂest par Marie que le salut du monde a commencĂ©, et cÂest par Marie quÂil doit ĂȘtre consommĂ© ... Mais dans le second avĂšnement de JĂ©sus Christ, Marie doit ĂȘtre connue et rĂ©vĂ©lĂ©e par le Saint Esprit afin de faire par elle connaĂźtre, aimer et servir JĂ©sus Christ. Les raisons qui ont conduit le Saint Esprit Ă cacher son Ă©pouse pendant sa vie, et Ă ne la rĂ©vĂ©ler que bien peu depuis la prĂ©dication de lÂĂvangile, ne subsisteront plus.[263] Saint Louis Marie de Montfort[264]* est intarissable sur ce thĂšme[265] Dieu veut donc rĂ©vĂ©ler et dĂ©couvrir Marie, le chef-dÂÂuvre de ses mains dans ces derniers temps. Comme elle est lÂaurore qui prĂ©cĂšde et dĂ©couvre le Soleil de justice, qui est JĂ©sus Christ, elle doit ĂȘtre connue et aperçue, afin que JĂ©sus Christ le soit. Etant la voie par laquelle JĂ©sus Christ est venu Ă nous la premiĂšre fois, elle le sera encore lorsquÂil viendra la seconde, quoique non pas de la mĂȘme maniĂšre. Enfin Marie doit ĂȘtre terrible au diable et Ă ses suppĂŽts comme une armĂ©e rangĂ©e en bataille, principalement dans ces derniers temps, parce que le diable, sachant bien quÂil a peu de temps, et beaucoup moins que jamais pour perdre les Ăąmes, il redouble tous les jours ses efforts et ses combats; il suscitera bientĂŽt de cruelles persĂ©cutions, et mettra de terribles embĂ»ches aux serviteurs fidĂšles et aux vrais enfants de Marie, quÂil a plus de peine Ă surmonter que les autres. CÂest principalement de ces derniĂšres et cruelles persĂ©cutions du diable qui augmenteront tous les jours jusquÂau rĂšgne de lÂAntĂ©christ, quÂon doit entendre cette premiĂšre et cĂ©lĂšbre prĂ©diction et malĂ©diction de Dieu, portĂ©e dans le paradis terrestre contre le serpent.  Je mettrai une hostilitĂ© entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance. Elle-mĂȘme tÂĂ©crasera la tĂȘte, et tu mettras des embĂ»ches Ă son talon. Jamais Dieu nÂa fait et formĂ© quÂune inimitiĂ©, mais irrĂ©conciliable, qui durera et augmentera mĂȘme jusquÂĂ la fin cÂest entre Marie, sa digne MĂšre, et le diable, entre les enfants et serviteurs de la Sainte Vierge, et les enfants et suppĂŽts de Lucifer*; en sorte que la plus terrible des ennemies que Dieu ait faite contre le diable est Marie*, sa sainte MĂšre. ... CÂest premiĂšrement parce que Satan Ă©tant orgueilleux, souffre infiniment plus dÂĂȘtre vaincu et puni par une petite et humble servante de Dieu, et son humilitĂ© lÂhumilie plus que le pouvoir divin. ... Ce que Lucifer a perdu par orgueil, Marie lÂa gagnĂ© par son humilitĂ©; ... Non seulement Dieu a mis une inimitiĂ©, mais des inimitiĂ©s, non seulement entre Marie et le dĂ©mon, mais entre la race de la Sainte Vierge et la race du dĂ©mon; CÂestâĂ âdire que Dieu a mis des inimitiĂ©s, des antipathies et haines secrĂštes entre les vrais enfants et serviteurs de la Sainte Vierge et les enfants et esclaves du diable; ils ne sÂaiment point mutuellement, ils nÂont point de correspondance intĂ©rieure les uns avec les autres. Les enfants de BĂ©lial, les esclaves de Satan, les amis du monde car cÂest la mĂȘme chose, ont touÂjours persĂ©cutĂ© jusquÂici et persĂ©cuteront plus que jamais ceux et celles qui appartiennent Ă la TrĂšs Sainte Vierge, comme autrefois CaĂŻn persĂ©cuta son frĂšre Abel, et EsaĂŒ son frĂšre Jacob, qui sont les figures des rĂ©prouvĂ©s et des prĂ©destinĂ©s. Mais lÂhumble Marie aura toujours la victoire sur cet orgueilleux, et si grande quÂelle ira jusquÂĂ lui Ă©craser la tĂȘte oĂč rĂ©side son orgueil; elle dĂ©couvrira toujours sa malice de serpent; elle Ă©ventera ses mines infernales, elle dissiÂpera ses conseils diaboliques, et garantira jusquÂĂ la fin des temps ses fidĂšles serviteurs de sa patte cruelle. Nous verrons plus loin que cÂest la priĂšre de ces chrĂ©tiens des derniers temps qui provoquera le retour de JĂ©sus. ConcrĂštement, il faudrait ĂȘtre aveugle pour ne pas voir que Marie* a dĂ©jĂ commencĂ© son travail de prĂ©paration. La premiĂšre de ses apparitions[266] car son travail de prĂ©paration consiste en une prĂ©dication aussi concrĂšte et directe que le sera le retour du Christ Ă la fin, date de 1830. Elle donne Ă sainte Catherine LabourĂ© une mĂ©daille[267]. Elle la rend mĂȘme miraculeuse tant elle espĂšre que ceux qui la porteront mĂ©diteront son message. Sur son verso, Marie fait reprĂ©senter un M qui porte une croix. LÂarchevĂȘque de Paris, Ă qui lÂon soumis la mĂ©daille en vue de lÂimprimatur se demandait sÂil nÂaurait pas mieux fallu un M au pied dÂune croix. De fait, il y avait lĂ un symbole surprenant, Ă faire frĂ©mir les protestants. Il signifie plusieurs choses trĂšs profondes concernant le rĂŽle de Marie comme co-rĂ©demptrice[268]. Mais pour ce qui concerne la fin du monde, sa signification est Ă©loquente. M signifie ceux qui vivent de la spiritualitĂ© de Marie. La croix symbolise leur fidĂ©litĂ© au Christ. Tout cela annonce que, vers la fin du monde, la vie du Christ ne pourra plus subsister dans les cÂurs sauf chez ceux auront la mĂȘme foi quÂelle. Au-dessous de ce M, les deux cÂurs de JĂ©sus et Marie sont prĂ©sents pour que nul ne doute, quoiquÂil arrive, que cÂest leur amour qui permet tout[269]. Depuis cette premiĂšre apparition, Marie ne cesse dÂinsister, de revenir, dÂĂ©duquer. A La Salette[270] 1848, elle prononça lÂavertissement solennel de se tenir prĂȘt Voici le temps des temps, la fin des fins ». Dans lÂĂglise catholique dÂOccident, minĂ©e depuis les annĂ©es 70 par une crise de perte de la foi, on constate que tout le renouveau, quel quÂil soit, a un rapport Ă©troit avec Marie. Est-ce un signe grandiose du temps oĂč nous nous trouvons[271]? Les signes donnĂ©s par la petite ThĂ©rĂšse » Ce paragraphe peut surprendre. Il est motivĂ© par des faits. Sainte ThĂ©rĂšse est avec Marie* lÂun des grands signes annoncĂ©s pour que nous nous prĂ©parions Ă la venue de lÂAntĂ©christ. Le pape Pie X la considĂ©rait comme la plus grande sainte des temps modernes. En voici la raison. Cette jeune fille nÂa vĂ©cu que 24 ans et est morte en 1897 usĂ©e par la tuberculose au Carmel de Lisieux. Elle raconte elle-mĂȘme sa vie dans trois petits cahiers adressĂ©s Ă sa prieure. Son message nÂa rien de nouveau. Il est lÂĂvangile, vĂ©cu comme JĂ©sus le veut. Elle aime JĂ©sus et, brisĂ©e par la maladie et par de terribles tentations, lÂaime encore avec confiance. Mais, chose encore plus remarquable, elle vit et meurt au moment mĂȘme oĂč se manifestent en France de graves persĂ©cutions contre lÂĂglise. Quelques annĂ©es aprĂšs sa mort, des milliers de religieux seront expulsĂ©s de leur couvent par les baĂŻonnettes de lÂarmĂ©e. Elle nÂignore rien de tout cela mais nÂen parle pas une seule fois. Elle ne parle que de son amour pour Dieu. On pourrait lÂexpulser, elle fixerait avec confiance JĂ©sus. Cette attitude paisible nous est donnĂ©e comme un grandiose signe des temps. Elle doit ĂȘtre imitĂ©e sous peine de se rendre incapable de vivre les mystĂšres de la fin du monde comme JĂ©sus le souhaite. ConcrĂštement, lÂattitude angoissĂ©e de certains chrĂ©tiens dÂaujourdÂhui, nourris de textes dÂappaÂritions quÂils interprĂštent matĂ©riellement, est Ă bannir. Sainte ThĂ©rĂšse est tĂ©moin de la vraie attitude chrĂ©tienne, la confiance.  Quand bien mĂȘme il JĂ©sus me tuerait, je lÂaimerais encore dit-elle quelques jours avant sa mort. Il doit en ĂȘtre de mĂȘme face aux signes de plus en plus prĂ©cis de la venue de lÂAntĂ©christ. Quand bien mĂȘme nous serions le dernier Ă le connaĂźtre en ce monde, nous savons quÂil reviendra! De mĂȘme, lÂexemple de ThĂ©rĂšse condamne le fait de regarder trop souvent le dĂ©mon et son action, la politique et son caractĂšre dĂ©sespĂ©rant, les pĂ©cheurs et leur haine de lÂĂvangile. Nous savons que ces mystĂšres existent mais pourquoi en ĂȘtre troublĂ© puisque JĂ©sus est Dieu? Sainte ThĂ©rĂšse de lÂEnfant-JĂ©sus nÂest autre que cet Ănoch et cet Ălie* qui doivent revenir Ă la fin du monde. CÂest ce que nous allons expliquer dans le paragraphe suivant. La venue dÂĂnoch et dÂĂlie Chose indĂ©cise Ă cause des multiples sens possibles LÂApocalypse de saint Jean* annonce la venue de deux tĂ©moins qui prophĂ©tiseront avant dÂĂȘtre mis Ă mort[272] ÂMais je donnais Ă mes deux tĂ©moins de prophĂ©tiser pendant 1 260 jours, vĂȘtus de sacs. Ce sont les deux oliviers et les deux flambeaux qui se tiennent devant le maĂźtre de la terre. Si on sÂavisait de les malmener, un feu jaillirait de leur bouche pour dĂ©vorer leurs ennemis ... Mais quand ils auront fini leur tĂ©moignage, la BĂȘte qui surgit de lÂabĂźme viendra guerroyer contre eux, les vaincre et les tuer. Et leurs cadavres, sur la place de la grande citĂ©, Sodome ou Ăgypte comme on lÂappelle symboliquement, lĂ oĂč leur Seigneur fut crucifiĂ©, leurs cadavres demeurent exposĂ©s aux regards des peuples, des races, des langues et des nations, durant trois jours et demi, sans quÂil soit permis de les mettre au tombeau. Les habitants de la terre sÂen rĂ©jouissent et sÂen fĂ©licitent car ces deux prophĂštes leur avaient causĂ© bien des tourments. Mais passĂ©s trois jours et demi, Dieu les ressuscita et les remit sur pied, au grand effroi de ceux qui les regardaient. Ce texte est une allĂ©gorie dont les sens, volontairement multiples, concernent les chrĂ©tiens de tous les temps. Mais, vers la fin du monde, il prendra une signification encore plus forte. Traditionnellement, on considĂšre que les deux tĂ©moins qui doivent venir Ă la fin des temps sont Ănoch et Ălie*, les deux hommes justes dont lÂĂcriture raconte quÂils Âne moururent pas  mais furent ÂenlevĂ©s au ciel. Ănoch fut le septiĂšme patriarche aprĂšs Adam. La Bible le caractĂ©rise dÂune seule phrase[273] Ănoch marcha avec Dieu, puis il disparut car Dieu lÂenleva». Quant Ă Ălie, il disparut dans un char de feu sous les yeux du prophĂšte ElisĂ©e[274]. Certains thĂ©ologiens juifs et chrĂ©tiens pensĂšrent donc que ces deux prophĂštes attendaient au paradis terrestre et devaient venir physiquement Ă la fin du monde annoncer la venue puis le retour du Christ. Cependant, si lÂon regarde de prĂšs les Ăcritures, on doit parler autrement. En effet, le Seigneur affirme que le prophĂšte Ălie* qui devait revenir nÂĂ©tait autre que Jean-Baptiste, le fils dÂElisabeth[275] Et lui, si vous voulez mÂen croire, il est cet Ălie* qui doit revenir. Que celui qui a des oreilles entende! » Il ne peut donc sÂagir matĂ©riellement de cet Ălie qui a vĂ©cu au temps de la reine JĂ©zabel, mais plutĂŽt dÂun homme revĂȘtu de lÂesprit dÂĂlie, cÂest-Ă -dire de sa spiritualitĂ©. Il en sera de mĂȘme Ă la fin du monde. Et pour connaĂźtre ce que peuvent reprĂ©senter les spiritualitĂ©s dÂĂnoch et dÂĂlie, il suffit de regarder leur vie. Ainsi, Ănoch reprĂ©sente la fidĂ©litĂ© intĂ©rieure puisquÂil est seulement dit de lui quÂil marcha avec Dieu. Quant Ă Ălie, il est remarquable par le zĂšle qui le brĂ»lait Ă lÂĂ©gard du Seigneur. Ce zĂšle Ă©tait exercĂ© Ă travers des actes violents mais trĂšs efficaces. Il nÂhĂ©sita pas Ă faire cesser toute pluie durant son ministĂšre pour conduire les hommes Ă la conversion. Il commence son ministĂšre ponctuĂ© de flĂ©aux de la maniĂšre suivante[276] Ălie le Tishbite, de TishbĂ© en Galaad, dit Ă Achab Par YahvĂ© vivant, le Dieu dÂIsraĂ«l que je sers, il nÂy aura ces annĂ©es-ci ni rosĂ©e ni pluie sauf Ă mon commandement. » De mĂȘme, il leur prouva la vanitĂ© du dieu Baal en ridiculisant ses prophĂštes par un dĂ©fi oĂč le vrai Dieu devait rĂ©pondre. Il fit mettre Ă mort les serviteurs de Baal. LÂesprit dÂĂlie est donc celui de lÂintransigeance de la foi, celui de la fidĂ©litĂ© extĂ©rieure et manifestĂ©e au Seigneur. De mĂȘme, Jean-Baptiste nÂhĂ©sita pas Ă reprocher publiquement, au risque de sa vie, son pĂ©chĂ© dÂadultĂšre Ă HĂ©rode. Il fut rĂ©ellement rempli de ce zĂšle de lÂhonneur de Dieu. Jean baptiste Ă©tait effectivement revĂȘtu de lÂesprit dÂĂlie, de son zĂšle pour la foi et le comportement juste. Au mĂ©pris de sa vie, il nÂhĂ©sita jamais Ă dire la vĂ©ritĂ©. Face Ă face, il reprocha Ă HĂ©rode son fait[277] Il ne tÂest pas permis dÂavoir la femme de ton frĂšre. » Les deux tĂ©moins qui doivent revenir avant la fin du monde ne sont donc pas physiquement Ănoch et Ălie. Cette prophĂ©tie dĂ©signe que tout au long de lÂhistoire et surtout Ă la fin du monde, deux tĂ©moignages complĂ©mentaires rappelleront aux pĂ©cheurs la vanitĂ© de leur vie. LÂun sera plus fĂ©minin et doux Ănoch, lÂautre viril et source de flĂ©aux Ălie. Ils seront complĂ©mentaires, Ă lÂimage de Dieu qui est pĂšre et mĂšre. CÂest toujours de cette maniĂšre symbolique quoique bien rĂ©elle quÂil faut interprĂ©ter le premier sens du livre de lÂApocalypse, avant de rechercher ses rĂ©alisations historiques. Ainsi, les 1260 jours de la vie des deux tĂ©moins, cÂest-Ă -dire trois ans et demi, signifient que les deux tĂ©moins ont la mĂȘme mission que le Christ dont la prĂ©dication dura trois ans et demi. De mĂȘme, leurs cadavres qui doivent rester sans vie trois jours et demi signifie quÂils vivront la mĂȘme passion que le Christ puis ressusciteront comme lui. Ainsi, les deux tĂ©moins qui doivent venir Ă la fin du monde pour tĂ©moigner de Dieu peuvent reprĂ©senter, dans leur premier sens qui est spirituel, la vie contemplative qui est lÂesprit dÂĂnoch et la vie apostolique qui vit du zĂšle dÂĂlie. Ănoch et Ălie doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme prĂ©sents Ă chaque Ă©poque Ă travers les moines dÂune part Ănoch et dÂautre part les nombreux apĂŽtres Ălie, Ă travers surtout tous les chrĂ©tiens contemplatifs ou apostoliques qui vivent de la saintetĂ© de leur vocation. Dans un autre sens, spirituel aussi mais davantage politique, les deux tĂ©moins reprĂ©sentent lÂĂglise chrĂ©tienne et IsraĂ«l*. CÂest ainsi que durant des siĂšcles, avant la naissance de lÂislam, seule ces deux religions tĂ©moignaient aux yeux du monde du Dieu dÂAbraham. Cependant, Ă la fin du monde, lorsque IsraĂ«l commencera de se rapprocher du Christ et du christianisme, le monde nÂaura plus que deux religions issues dÂAbraham et tĂ©moignant devant lÂAntĂ©christ, le christianisme et lÂislam. Selon cette interprĂ©tation, si lÂon suit le texte de lÂApocalypse, elles sont les deux oliviers, cÂest-Ă -dire, selon saint Paul[278], les deux tĂ©moins de Dieu. Chacune avec sa grĂące, ces religions tĂ©moignent de Dieu qui agit toujours de deux maniĂšres force et douceur. Le christianisme exalte lÂamour de Dieu comme Ănoch, lÂislam est le tĂ©moin de lÂintransigeance de la puretĂ© de la foi au Dieu unique comme Ălie*. Leur tĂ©moignage uni deviendra, pour le monde, insupportable. CÂest pourquoi lÂApocalypse parle de la guerre que leur fera le dĂ©mon, jusquÂĂ les dĂ©truire. Vers la fin du monde, lorsque lÂAntĂ©christ commencera ses attaques contre Dieu, les divisions et les oppositions entre le christianisme et lÂislam paraĂźtront moins importantes devant la gravitĂ© du danger. Ainsi, il est probable que le rapprochement commencĂ© par le pape Jean-Paul II Ă Assise en 1988[279] est prophĂ©tique dÂune unitĂ© bien plus intense, la foi de chacun Ă©tant respectĂ©e. Ces deux religions ne pĂ©riront cependant pas de la mĂȘme façon. Chacune sera attaquĂ©e par ce qui fait sa faiblesse. Le christianisme le sera par sa tendance Ă la naĂŻvetĂ© et Ă lÂinnocence qui fait que, de lÂintĂ©rieur, il est aisĂ©ment corrompu; LÂislam par son Ă©pĂ©e, qui tente certains de ses membres au fanatisme et lui attire des rĂ©ponses armĂ©es efficaces. Une troisiĂšme interprĂ©tation nÂest pas exclue[280]. Dieu aime Ă multiplier les modes de rĂ©alisation de ses prophĂ©ties. Il sÂagit de celle qui pense que les deux tĂ©moins seront des prophĂštes suscitĂ©s par Dieu Ă la fin du monde et dont lÂefficacitĂ© apostolique sera immense. LÂabbĂ© Augustin Lemann commente[281] Le second champion de la vĂ©ritĂ© chrĂ©tienne contre l'AntĂ©christ sera une phalange de Docteurs, suscitĂ©e par Dieu pour ces temps d'Ă©preuve. Jamais les docteurs, astres bienfaisants, n'ont manquĂ© Ă l'Ăglise. Mais ce qu'il y aura alors de particulier, c'est que cette phalange de docteurs recevra, pour le soutien et la consolation des bons, une plus grande intelligence de nos Saintes Ăcritures. Le prophĂšte Daniel en a fait l'annonce dans un autre passage de son livre, Ă©galement consacrĂ© Ă la persĂ©cution de l'AntĂ©christ Les impies, dit-il, agiront avec impiĂ©tĂ©, et tous ces impies n'auront pas l'intelligence, mais ceux qui auront la science de Dieu comprendront[282]». Ce qui signifie que tandis que les impies, frappĂ©s d'aveuglement, accompliront les derniĂšres prophĂ©ties, comme autrefois les Juifs, sans les comprendre, les docteurs de l'Ăglise, inondĂ©s de nouvelles lumiĂšres et pĂ©nĂ©trant les passages les plus obscurs de ces prophĂ©ties, y trouveront l'explication des Ă©vĂ©nements de cette Ă©poque, et, prĂ©munissant les fidĂšles contre les artifices de l'AntĂ©christ, ils les maintiendront dans la fermetĂ© et la confiance, dans l'attachement Ă l'Ăglise et Ă ses divins enseignements, au prix mĂȘme de la vie. La prophĂ©tie de Daniel ajoute Et les docteurs du peuple en instruiront beaucoup, et ils tomberont sous le glaive, par la flamme, par la captivitĂ©, et par des brigandages prolongĂ©s [283]. » Remarquable est cette expression les docteurs du peuple ! Mais quoi ! ce titre de docteurs » que dĂ©cerne le prophĂšte, n'est-il pas rĂ©servĂ© dans l'Ăglise ? Ne demeure-t-il pas l'apanage des intelligences d'Ă©lite qui ont consumĂ© leurs veilles Ă l'acquisition, souvent ardue, de la vĂ©ritĂ© ? On dit les docteurs de l'Ăglise, mais les docteurs du peuple ?... Admirons les dĂ©licatesses divines Ce titre de docteur, juste rĂ©compense du talent uni au travail, l'Esprit Saint l'attribue Ă©galement, et avec infiniment de justesse, Ă des petits parmi le peuple que la grandeur de leur foi a transformĂ©s en apĂŽtres. Qui n'en a rencontrĂ© sur son chemin de ces docteurs du peuple ? Quelque obscur ouvrier, une humble servante, des enfants mĂȘme. Il tombait de leurs lĂšvres comme des jets de lumiĂšre c'est l'amour qui les faisait jaillir, l'amour qui voit aussi loin, souvent plus loin que l'intelligence.» Ces apĂŽtres vivront de la confiance aimante dÂĂnoch et du zĂšle dÂĂlie et ramĂšneront Ă Dieu beaucoup dÂhommes. Cette interprĂ©tation est mĂȘme, si lÂon considĂšre la façon dont Dieu nous sauve, aussi certaine que les autres. Dieu ne peut laisser les hommes affronter lÂĂ©poque de lÂAntĂ©christ* sans proposer Ă ceux qui seront attentifs, toutes les armes de la survie spirituelle. SÂil envoie sa mĂšre dans de nombreuses apparitions, cÂest quÂelle est la plus capable de former des Ăąmes contemplatives. Mais il lui adjoint de nombreux tĂ©moins afin que toutes les sensibilitĂ©s entendent le message. Certains sont dĂ©jĂ venus et, unique parmi tous les autres, sainte ThĂ©rĂšse de lÂEnfant JĂ©sus brille au cÂur de lÂapostasie* en marche. Son tĂ©moignage est le mĂȘme que celui dÂĂnoch Elle marcha avec Dieu, puis elle disparut car Dieu lÂenleva! » A la fin du monde, lorsÂque lÂAntĂ©christ viendra, les hommes croyants nÂauront quÂĂ lÂimiter, marcher avec Dieu dans le secret de la charitĂ©. Alors JĂ©sus reviendra et les enlĂšvera. Vers la fin du monde, avant que le rĂšgne de lÂAntĂ©christ* ne rende toute prĂ©dication impossible, il est probable que le Seigneur suscitera de nouveaux Ălie » qui prĂȘcheront dans le monde entier lÂĂvangile. CÂest ce que JĂ©sus semble annoncer semble » car ces textes ont plusieurs niveaux de sens Cette bonne nouvelle sera annoncĂ©e dans le monde entier, en tĂ©moignage Ă la face de toutes les nations. Et alors viendra la fin.[284] ». Saint Marie Grignon de Montfort[285]* dĂ©crit les apĂŽtres des derniers temps de la façon suivante[286] ÂCes grandes Ăąmes, pleines de grĂące et de zĂšle, seront choisies pour sÂopposer aux ennemis de Dieu, qui frĂ©miront de tous cĂŽtĂ©s, et elles seront singuliĂšreÂment dĂ©votes Ă la TrĂšs Sainte Vierge, Ă©clairĂ©es par sa lumiĂšre, nourries de son lait, conduites par son esprit, soutenues par son bras et gardĂ©es sous sa protection, en sorte quÂelles combattront dÂune main et Ă©difieront de lÂautre. DÂune main, elles combattront, renverseÂront, Ă©craseront les hĂ©rĂ©tiques avec leurs hĂ©rĂ©sies, les schismatiques et leurs schismes, les idolĂątres avec leur idolĂątrie, et les pĂ©cheurs avec leurs impiĂ©tĂ©s; et, de lÂautre main, elles Ă©difieront le temple du vrai Salomon et la mystique citĂ© de Dieu». ÂMais qui seront ces serviteurs, esclaves et enfants de Marie? Ce seront un feu brĂ»lant, ministres du Seigneur qui mettront le feu de lÂamour divin partout. Ce seront comme des flĂšches dans la main du puissant[287], dans la main de la puissante Marie pour percer ses ennemis. Ce seront des enfants de LĂ©vi, bien purifiĂ©s par le feu de grandes tribulations et bien collĂ©s Ă Dieu, qui porteront lÂor de lÂamour dans le cÂur, lÂencens de lÂoraison dans lÂesprit et la myrrhe de la mortification dans le corps, et qui seront partout la bonne odeur de JĂ©sus Christ aux pauvres et aux petits, tandis quÂils seront une odeur de mort aux grands, aux riches et aux orgueilleux mondains. Ce seront des nuĂ©es tonnantes et volantes par les airs au moindre souffle de lÂEsprit Saint, qui, sans sÂattacher Ă rien ni sÂĂ©tonner de rien, ni se mettre en peine de rien, rĂ©pandront la pluie de la parole de Dieu et de la vie Ă©ternelle; ils tonneront contre le pĂ©chĂ©, ils gronderont contre le monde, ils frapperont le diable et ses suppĂŽts, et ils perceront dÂoutre en outre, pour la vie ou pour la mort, avec leur glaive Ă deux tranchants de la parole de Dieu, tous ceux auxquels ils seront envoyĂ©s de la part du TrĂšsâHaut. Ce seront des apĂŽtres vĂ©ritables des derniers temps, Ă qui le Seigneur des vertus donnera la parole et la force pour opĂ©rer des merveilles et remporter des dĂ©pouilles glorieuses sur ses ennemis; ils dormiront sans or ni argent et, qui plus est, sans soin, au milieu des autres prĂȘtres, et ecclĂ©siastiques et clercs; et cependant ils auront les ailes argentĂ©es de la colombe, pour aller avec la pure intention de la gloire de Dieu et du salut des Ăąmes, oĂč le Saint Esprit les appellera, et ils ne laisseront aprĂšs eux, dans les lieux oĂč ils auront prĂȘchĂ©, que lÂor de la charitĂ© qui est lÂaccomplissement de toute la loi. Enfin, nous savons que ce seront de vrais disciples de JĂ©sus Christ, qui marcheront sur les traces de sa pauvretĂ©, humilitĂ©, mĂ©pris du monde et charitĂ©, enseignant la voie droite de Dieu dans la pure vĂ©ritĂ©, selon le saint Ăvangile, et non selon les maximes du monde, sans se mettre en peine ni faire acception de personne, sans Ă©pargner, Ă©couter ni craindre aucun mortel, quelque puissant quÂil soit. Ils auront dans leur bouche le glaive Ă deux tranchants de la parole de Dieu; Ils porteront sur leurs Ă©paules lÂĂ©tendard ensanglantĂ© de la Croix, le crucifix dans la main droite, le chapelet dans la gauche, les sacrĂ©s noms de JĂ©sus et de Marie sur leur cÂur, et la modestie et mortification de JĂ©sus Christ dans toute leur conduite. VoilĂ de grands hommes qui viendront, mais que Marie fera par ordre du TrĂšs-Haut pour Ă©tendre son empire sur celui des impies, idolĂątres et MahomĂ©tans. Mais quand cela sera-t-il? Dieu seul le sait cÂest Ă nous de nous taire, de prier, soupirer et attendre Expectans expectavi. Ils seront des hommes humbles, bons, emplis de lÂesprit de Marie qui les aura formĂ©s pour ainsi dire sur ses genoux. Ils prĂȘcheront lÂĂvangile comme jamais on ne lÂa fait depuis lÂĂ©poque apostolique. Ce sera un tĂ©moignage conforme au cÂur de JĂ©sus. Ils nÂĂ©teindront pas la mĂšche qui fume dans les cÂurs comme le font ceux qui enseignent avec violence. Ils ne piĂ©tineront pas les Ăąmes mais tĂ©moigneÂront par la douceur, toucheront les cÂurs[288]. Mais cela ne signifie pas que lÂeffet sera durable. Lorsque JĂ©sus entra Ă JĂ©rusalem, il fut acclamĂ© par le peuple tout entier. Les gens le voyaient montĂ© sur un Ăąnon et vivaient la Parole du prophĂšte Zacharie[289] Sois sans crainte, fille de Sion! Voici que ton roi vient, montĂ© sur un petit dÂĂąnesse ». Quelques jours plus tard, cette mĂȘme foule rĂ©clamait la mort de JĂ©sus. Il en sera de mĂȘme pour lÂĂglise Ă la fin du monde. Le martyre vĂ©cu par les hommes de Dieu en ce temps lĂ , martyre sans doute plus intĂ©rieur que physique Ă cause des progrĂšs de la spiritualisation du monde, ressemblera point par point Ă celui de JĂ©sus. La vie de lÂĂglise des derniers temps sera dÂailleurs Ă son lÂimage. Mais quelle diffĂ©rence y a-t-il entre martyre spirituel et martyre sanglant? Pourquoi pas la dĂ©lation, la dĂ©formation caricaturale du message, lÂinterdiction de parler et toutes les formes modernes de la dĂ©sinformation dont lÂĂglise est dĂ©jĂ victime de nos jours. Les signes dans lÂĂglise Chose certaine pour le fait, indĂ©cise pour le comment La marche vers lÂhumilitĂ© LÂĂglise est une communautĂ© dÂhommes et de femmes que lÂEsprit Saint considĂšre dĂšs cette terre, malgrĂ© les pĂ©chĂ©s, comme son Ă©pouse. A la diffĂ©rence des autres religions, le christianisme a reçu de Dieu, dĂšs ici-bas la rĂ©vĂ©lation quÂil est possible de lÂaimer comme un ami intime. Il ne sÂagit pas seulement de lÂamour du serviteur islam, de lÂamour confiant dÂune Ă©pouse soumise et incapable RĂ©forme protestante mais du cÂur Ă cÂur rĂ©ciproque le plus intime et rĂ©actif. En ce sens, lÂĂglise est sainte. Mais, si lÂon se penche sur la vie concrĂšte des chrĂ©tiens, lÂhumilitĂ© et lÂamour pour Dieu et le prochain sont rares. En ce sens lĂ , lÂĂglise est loin dÂĂȘtre sainte. Alors Dieu a dĂ©cidĂ© de se la prĂ©parer. JusquÂĂ la fin du monde, en vue de sa venue, il va la rendre limpide et aimante. Il agit Ă sa maniĂšre, de cette maniĂšre qui lui est propre, la croix. JĂ©sus et lÂĂglise, une mĂȘme passion Chose probable Il lÂa dĂ©jĂ utilisĂ©e pour JĂ©sus durant sa vie terrestre. Dieu avait voulu que la mission de JĂ©sus ne sÂarrĂȘte pas Ă la seule prĂ©dication de lÂĂvangile mais aille jusquÂau don personnel et volontaire de sa vie sur la croix. De mĂȘme, lÂĂglise qui est son Ă©pouse, aprĂšs avoir prĂȘchĂ© lÂĂvangile Ă toutes les nations*, sera conduite intĂ©rieurement Ă se prĂ©parer Ă un martyre mystĂ©rieux, identique dans son esprit. Avant cela, il y aura une lente prĂ©paration, Ă travers des gĂ©nĂ©rations de croyants. Ce changement progressif de mentalitĂ© sera visible pour ceux qui sauront regarder. Ce sera un grand signe de la proximitĂ© du retour du Christ. Pour discerner Ă lÂavance ces signes, il suffit de se souvenir que le modĂšle de la fin de lÂĂglise nÂest autre que la fin de JĂ©sus, passion, sĂ©pulcre, rĂ©surrection se dĂ©clinent pour lÂĂglise en victoire de lÂAntĂ©christ, silence, retour du Christ. Mais bien avant que ne viennent ces moments, lÂĂglise ressemblera dans son histoire Ă la vie de JĂ©sus. DĂ©jĂ nous pouvons discerner cette ressemblance. Essayons de la suivre pas Ă pas. Ceux qui ont connu lÂĂglise avant le Concile Vatican II savent Ă quel point elle Ă©tait diffĂ©rente de celle dÂaujourdÂhui. Ce nÂest pas un phĂ©nomĂšne français mais universel. Auparavant lÂĂglise, sĂ»re dÂelle-mĂȘme Ă travers son clergĂ© Ă cause de la vĂ©ritĂ© dont elle se savait dĂ©tentrice, ne sÂadressait jamais aux autres religions. Il eut Ă©tĂ© inimaginable au temps de Pie IX fin du XIXĂšme siĂšcle ou de Pie XII milieu du XXĂšme quÂun pape sÂabaisse Ă recevoir les dĂ©lĂ©guĂ©s des autres religions pour prier ensemble. CÂest pourtant ce quÂa rĂ©alisĂ© Jean-Paul II. DÂautres faits significatifs de ce changement radical de mentalitĂ© sont Ă citer. Paul VI renonce aprĂšs le Concile Vatican II Ă se faire porter dans un fauteuil surĂ©levĂ© puis il vend pour les pauvres sa triple couronne pontificale. Jean-Paul II est allĂ© plus loin, allant jusquÂĂ embrasser la terre des nations quÂil visitait. Ces signes dÂhumilitĂ© suscitĂšrent le courroux des intĂ©gristes, outrĂ©s de voir la Sainte Ăglise sÂabaisser ainsi. Pourtant, si lÂon regarde la vie de JĂ©sus, on discerne dans les mois qui prĂ©cĂ©dĂšrent sa passion le mĂȘme changement dÂattitude. Alors quÂil ne sÂadressait quÂaux juifs, allant jusquÂĂ dire Ă une pauvre femme Ă©trangĂšre qui lui demandait la guĂ©rison de sa fille  Les petits chiens ne doivent pas manger le pain des enfants[290]Â, il se met soudain Ă parler Ă des paĂŻens, Ă des grecs. Il ne leur dit pas quelque chose de banal mais leur annonce sa passion !  Si le grain de blĂ© tombĂ© en terre ne meurt pas, il reste seul mais sÂil meurt, il porte beaucoup de fruits.[291]Â. Nous avons dans la pauvretĂ© actuelle de lÂĂglise, si ressemblante Ă celle de JĂ©sus, un grandiose signe des temps. En effet, lÂhumilitĂ© et la charitĂ© sont les conditions de lÂentrĂ©e dans la gloire. Plus nous voyons lÂĂglise humble et aimante, plus nous pouvons ĂȘtre certain du travail accompli par lÂEsprit Saint et de la proximitĂ© du retour du Christ. Mais nous pouvons aussi ĂȘtre sĂ»rs que le Christ ne reviendra pas avant que cette pauvretĂ© ne soit devenue totale, semblable Ă celles de JĂ©sus et Marie Ă la croix. Saint Paul lÂaffirme Avant sa Venue la Parousie* du Christ doit venir lÂHomme Impie...[292] » Sans trop forcer lÂanalogie entre la vie de JĂ©sus et celle de lÂĂglise, nous voudrions Ă©tablir quelques parallĂšles trĂšs visibles qui peuvent dĂ©montrer un peu plus la proximitĂ© de lÂHeure Sainte de lÂĂglise[293]. Ils peuvent aussi aider les chrĂ©tiens qui vivent mal les temps actuels Ă mieux les comprendre. Les abaissements de JĂ©sus vers la fin de sa vie furent prĂ©cĂ©dĂ©s par des oppositions de plus en plus fortes. Il vit un nombre important de disciples le quitter[294], ses paroles furent passĂ©es au crible et dĂ©formĂ©es par les chefs du peuple et certains dĂ©sirĂšrent le tuer[295]. JusquÂĂ la fin, ces oppositions se durcirent au point que ses grands miracles eux-mĂȘmes devinrent des motifs de mort[296]. LÂEsprit Saint permit que ces luttes se produisent pour que le cÂur humain de JĂ©sus, frappĂ© de souffrances, sÂappauvrisse. Certes, JĂ©sus nÂĂ©tait pas orgueilleux, lui en qui on nÂa jamais pu trouver de pĂ©chĂ©! Mais la souffrance eut en lui pour effet de crĂ©er des abĂźmes de pauvretĂ©. CÂest une propriĂ©tĂ© de la souffrance. Rien ne peut produire plus de pauvretĂ© quÂelle  Par sa passion, JĂ©sus a appris lÂobĂ©issance[297]Â. Depuis que lÂapostasie* est en marche en Occident, il en est de mĂȘme pour lÂĂglise. Il y eut mĂȘme de grands saints pour lÂannoncer aux papes. Lorsque les Ătats du Vatican furent envahis par les armĂ©es italiennes 1870 Ă lÂoccasion de sa rĂ©unification, le pape Pie IX prononça une sentence dÂexcommunication contre tous les auteurs de cette ÂinjusticeÂ. Il sÂenferma au Vatican et se considĂ©ra dĂšs lors comme prisonnier. Saint Jean Bosco vint le trouver pour lui dire en substance Cela vient de Dieu! Ne vous y opposez pas. Souvenez-vous de la prophĂ©tie donnĂ©e Ă saint Pierre* par notre Seigneur Quand tu seras devenu vieux, tu Ă©tendras les mains et un autre te mettra ta ceinture pour tÂemmener oĂč tu ne voudrais pas aller[298]. Cette parole se rĂ©alise aujourdÂhui ». Le pape nÂexcommunia pas Jean Bosco car il lÂaimait mais il ne put comprendre la portĂ©e de ses paroles. Le cheminement se fit Ă travers ses successeurs. Le progressisme Chose indĂ©cise Il est possible de dĂ©crire les souffrances et les appauvrissements subis par lÂĂglise romaine depuis cette Ă©poque. La premiĂšre dÂentre elles fut la perte de la foi dans des couches de plus en plus nombreuses de la sociĂ©tĂ©. En contemplant la vie de JĂ©sus, on sÂaperçoit que, plus encore que des luttes extĂ©rieures, il eut Ă souffrir dÂoppositions sourdes Ă lÂintĂ©rieur du cercle de ses amis. La plus terrible dÂentre elles fut le fait de son apĂŽtre Judas. Sa rĂ©volte Ă©clate[299] aprĂšs quÂune femme pleurant ses pĂ©chĂ©s et pleine de reconnaissance pour la douceur de JĂ©sus Ă son Ă©gard eĂ»t versĂ© sur ses pieds un parfum de grand prix Pourquoi ce parfum nÂa-t-il pas Ă©tĂ© vendu trois cents deniers quÂon aurait donnĂ©s Ă des pauvres? JĂ©sus lui rĂ©pondit Laissez-la. CÂest pour le jour de ma sĂ©pulture quÂelle devait garder ce parfum. Les pauvres en effet, vous les aurez toujours avec vous; mais moi, vous ne mÂaurez pas toujours ». LÂattitude de Judas est comprĂ©hensible. Trois cents deniers reprĂ©sentent un salaire ouvrier dÂune annĂ©e. Le geste dÂamour gratuit de la femme lui parut une perte considĂ©rable par rapport Ă lÂannonce de lÂĂvangile, qui est un message dÂattention aux plus pauvres. Judas ne saisissait pas lÂunitĂ© totale entre les deux commandements de lÂamour, entre lÂamour de Dieu et lÂamour des pauvres. Il sÂagit lĂ sans aucun doute dÂun signe des temps qui apparaĂźtra dans lÂĂglise vers la fin du monde. Comment pourrait-il en ĂȘtre autrement? JÂai montrĂ© que le dernier antichristianisme sĂ©duirait le monde entier en raison des riches valeurs dÂhumanisme sans Dieu... quÂil intĂ©grera. Il y eut jadis des chrĂ©tiens gĂ©nĂ©reux mais peu clairvoyants pour se laisser sĂ©duire au nom de lÂamour de Dieu, par le fanatisme religieux ou encore par le nationalisme et le marxisme. Comment pourrait-il en ĂȘtre autrement de lÂhumanisme sans Dieu* qui ressemble beaucoup plus Ă lÂĂvangile du Christ? LÂhumanisme fait mĂȘme partie du christianisme mais celui-ci sait le consacrer au Dieu aimĂ©. De nos jours, nous avons vu apparaĂźtre dans lÂĂglise un courant de pensĂ©e trĂšs puissant qui rĂ©duit lÂĂvangile Ă la lutte pour le bien social. Ses membres sont familiĂšrement qualifiĂ©s sous lÂĂ©tiquette de progressistes ou de libĂ©raux parce quÂils semblent en harmonie avec le progrĂšs du monde. Ils se caractĂ©risent par une sourde opposition aux dĂ©cisions des papes jugĂ©es en dĂ©calage par rapport Ă notre temps. Ils critiquent en particulier ses positions en matiĂšre de comportement sexuel. ÂDe quoi se mĂȘle-t-il? Chacun est libre de mener sa vie privĂ©e selon sa conscience Â. La libertĂ©, telle est sans doute aux yeux de ce courant le qualificatif le mieux choisi pour rĂ©sumer lÂĂvangile.  Il est lÂĂvangile de la libertĂ© Â. Il est surprenant de constater comme une petite variation dÂinterprĂ©tation peut avoir de consĂ©quences. Nous disions prĂ©cĂ©demment que lÂĂvangile se spĂ©cifie dÂabord dans lÂamour de Dieu et du prochain... LÂamour de Dieu et du prochain est premier, la libertĂ© consĂ©quence. Ainsi, pour le courant progressiste, lÂencouragement de lÂĂglise pour la vie consacrĂ©e, la priĂšre, paraĂźt ĂȘtre une perte de temps et dÂĂ©nergie pour lÂaction sociale. Il ressent ces dons comme Judas ressentit le gaspillage dÂun parfum de grand prix. LÂamour gratuit de JĂ©sus aimĂ© et servi comme un Ă©poux au jour le jour paraĂźt nÂĂȘtre le fruit que dÂune fuite du monde. Ce courant de pensĂ©e ne se sĂ©parera jamais de lÂĂglise par un schisme bien quÂil le soit par le cÂur. Ne constituera-t-il pas un signe des temps trĂšs significatif car analogue Ă ce quÂon voit dans la vie de JĂ©sus? Vers la fin du monde, il est probable que le progressisme* humaniste ira en sÂapprofonÂdissant. Il supportera de moins en moins lÂinfaillible fidĂ©litĂ© intellectuelle des papes Ă lÂĂvangile. A lÂimage de Judas au moment de sa tentation, il aura sans doute un rĂŽle de coopĂ©ration dans lÂÂuvre qui aboutira Ă la fin de lÂĂglise visible[300]. Il livrera lÂĂglise pour sa perte Ă lÂAntichristianisme final[301]. Nous ne faisons pas oeuvre de prophĂšte mais seulement dÂobserÂvateur des idĂ©es et de leurs consĂ©quences probables. LÂintĂ©grisme Chose indĂ©cise Un autre signe des temps, tout aussi significatif, mĂ©rite dÂĂȘtre rapportĂ©. Quelques jours avant sa mort, JĂ©sus eut un geste incomprĂ©hensible pour les apĂŽtres. Il voulut se comporter avec eux comme sÂil Ă©tait leur esclave. Il se mit Ă laver les pieds de ceux qui Ă©taient Ă table. Par ce geste, JĂ©sus fit une rĂ©vĂ©lation que jamais aucune autre religion, pas mĂȘme le judaĂŻsme, nÂa soupçonnĂ© Dieu, le Tout-Puissant, maĂźtre et Seigneur de lÂunivers, est humble[302]. Mais Pierre* ne voulut pas se laisser faire Seigneur toi, me laver les pieds? JĂ©sus lui rĂ©pondit Ce que je fais, tu ne le sais pas Ă prĂ©sent; par la suite tu comprendras. Pierre lui dit - Non, tu ne me laveras pas les pieds, jamais! JĂ©sus lui rĂ©pondit - Si je ne te lave pas, tu nÂas pas de part avec moi »[303]. Pierre nÂagit ainsi quÂĂ cause de son amour de JĂ©sus, mais dÂun amour mal Ă©clairĂ©. Il eut le sens de sa dignitĂ© de MaĂźtre et Seigneur. Son cÂur Ă©tait gĂ©nĂ©reux mais absolument incapable de pensĂ©es divines. Pour lui, un Messie est fait pour devenir un roi politique ou spirituel. Un maĂźtre de vĂ©ritĂ© est fait pour avoir raison. Mais pour JĂ©sus, un Messie est fait pour ĂȘtre le serviteur de tous jusquÂĂ en mourir. LĂ encore il convient dÂĂȘtre attentif car lÂĂglise, conduite sur le mĂȘme chemin dÂabaissement que JĂ©sus, connaĂźtra nĂ©cessairement de la part de certains de ses membres la mĂȘme rĂ©action. Il existe dÂailleurs depuis le Concile Vatican II un courant de pensĂ©e qui ressemble Ă sÂy mĂ©prendre Ă saint Pierre le jour du lavement des pieds. FamiliĂšrement, il est qualifiĂ© de mouvement intĂ©griste* car il rĂȘve de voir lÂĂglise avec lÂintĂ©gritĂ© des traditions qui firent sa force au temps passĂ©. Ces croyants sincĂšres rĂȘvent dÂune Ăglise sĂ»re de sa VĂ©ritĂ©, ne sÂabaissant pas Ă sÂadresser aux autres religions en courant le risque quÂils considĂšrent comme actuel, dÂĂȘtre mis au mĂȘme niveau quÂelles. Ils voudraient une liturgie de gloire, comme au temps des fastes, et non celle instaurĂ©e par les papes aprĂšs le Concile. Ils nÂarrivent pas Ă se rendre compte que le monde a changĂ©, quÂil nÂest plus chrĂ©tien en Occident. Aussi, la dĂ©fense de la libertĂ© religieuse, selon la conscience de chacun, leur parait sÂopposer aux dĂ©crets faisant du christianisme la religion des Ătats du temps oĂč ceux-ci Ă©taient catholiques. Alors, tel saint Pierre* devant JĂ©sus ceint dÂun tablier, ils ne reconnaissent plus leur Ăglise en tenue de servante. Ils vont jusquÂĂ enseigner Les papes depuis Jean XXIII et le Concile Vatican II sont peut-ĂȘtre des antipapes. LÂabomination de la dĂ©solation[304] est dans le Temple Saint, cÂest-Ă -dire aux sommets de lÂĂglise atteints par lÂapostasie*». Ils oublient quÂil est impossible que ce texte des Ăvangiles se rĂ©alise de cette maniĂšre Ă cause de la promesse solennelle de JĂ©sus faite aux papes JÂai priĂ© pour que ta foi ne dĂ©faille pas.[305]» Ils interprĂštent mal des textes quÂils savent pourtant adressĂ©s Ă tous les papes lĂ©gitimement Ă©lus, jusquÂĂ la fin du monde. Cette contradiction torture leur esprit. Mais, si lÂon compare leurs agissements au comportement de saint Pierre qui les prophĂ©tise, on ne peut nier que leur rĂ©volte est liĂ©e Ă leur bonne volontĂ© et Ă leur amour mal Ă©clairĂ© du Seigneur. Saint Pierre se laissa finalement laver les pieds. Mais force est de le constater, parce quÂil ne changea pas vraiment, sa confiance ne fut pas assez forte. Il sÂenfuit. Il ne put dire jÂĂ©tais avec mon Dieu au pied de sa croix. » Il en sera de mĂȘme Ă la fin du monde pour ceux parmi les chrĂ©tiens qui rĂȘveront encore dÂune Ăglise intĂšgre et glorieuse. Ils ne tiendront pas. Ils sÂenfuiront Ă la vue de la destruction spirituelle Ă venir. Ils nÂauront pas, comme ceux parmi les chrĂ©tiens qui se seront laissĂ©s formĂ©s par Marie, la capacitĂ© de vivre de lÂintĂ©rieur dans lÂespĂ©rance la victoire finale de lÂĂglise enfin devenue grande aux yeux de Dieu. Ils se diront plutĂŽt, relisant fiĂ©vreusement les promesses de JĂ©sus Les portes de lÂenfer ne lÂemporteront pas sur elle! [306]» que tout cela nÂĂ©tait peut-ĂȘtre que vanitĂ©... Ils passeront par les mĂȘmes doutes que Pierre aprĂšs lÂarrestation et la mort de JĂ©sus, doutes qui lÂamenĂšrent Ă renier trois fois. Il y aura dans leur souffrance un signe des temps important. On pourrait multiplier la description de ces signes dans lÂĂglise. Nous ne voudrions en rapporter que deux autres qui me paraissent importants en ce dĂ©but de XXIĂšme siĂšcle, alors que les chrĂ©tiens sont encore secouĂ©s par les effets du Concile Vatican II. Le premier concerne la liturgie et le second la papautĂ©*. Les signes dans la liturgie Chose probable La liturgie est un objet de conflit si important en Occident depuis le Concile Vatican II quÂil convient de montrer quÂelle est aussi signe de notre Ă©poque et de la proximitĂ© du retour du Christ. LÂart a de tout temps Ă©tĂ© signe de la mentalitĂ© des Ă©poques. Ainsi, le XIIIĂšme siĂšcle, Ă©poque de la civilisation chrĂ©tienne oĂč tout sÂunifie autour du Christ, brille par lÂharmonie des cathĂ©drales gothiques qui ressemblent Ă des vaisseaux en marche vers la lumiĂšre. En ce temps, il nÂexiste pas dÂart profane et tout, peinture, sculpture, musique, sert Dieu. La Renaissance qui est le siĂšcle de la redĂ©couverte de valeurs humaines autonomes du christianisme, se caractĂ©rise par ses oeuvres profanes aux lignes classiques. LÂĂ©poque moderne et contemporaine qui se caractĂ©risent par lÂoubli progressif de Dieu a Ă©tĂ© source dÂun art de plus en plus profane et aujourdÂhui torturĂ©, non figuratif et parfois mĂȘme sans vie apparente, marquĂ© du mĂȘme dĂ©sespoir que le monde qui ne croit plus devoir espĂ©rer un salut aprĂšs la mort. LÂart est donc un signe philosophique de chaque Ă©poque. Il en est de mĂȘme au plan thĂ©ologique mais lÂart sÂappelle liturgie. Le temps de lÂĂglise a un sens plus profond puisquÂil annonce le retour du Christ. Or la liturgie de lÂĂglise suit le mĂȘme cheminement par Ă©tape que celle quÂon peut discerner dans les Ăvangiles autour du Christ jusquÂĂ sa mort. Durant sa vie terrestre, JĂ©sus reçut de la part de ceux qui lÂentouraient des marques qui Ă©taient des signes de leur attachement Ă son Ă©gard. Il fut honorĂ© diversement au cours de sa vie apostolique. Il y eut un temps cachĂ© de persĂ©cution et de fuite en Ăgypte. CÂest le temps de la petite enfance. Il correspond pour lÂĂglise aux 300 ans des persĂ©cutions romaines. Les Ă©glises sont alors des caves et des catacombes. La liturgie est pauvre et confidentielle. Les trois ans de vie apostolique du Christ peuvent se diviser en trois temps. Il y eut un temps plus cachĂ© au moment oĂč les Juifs commencĂšrent Ă entendre parler de lui. De mĂȘme, lÂĂglise, au commencement de sa reconnaissance dans lÂEmpire romain dÂOccident, au temps des invasions barbares, est encore peu puissante au milieu des peuples paĂŻens. Elle se rĂ©unissait dans des Ă©glises intimistes et, ne cĂ©lĂ©brait que derriĂšre un voile le mystĂšre de lÂeucharistie. En Occident, lÂart roman est lÂempreinte de cette Ă©poque. Au cours de sa vie, JĂ©sus connut ensuite un moment de gloire extĂ©rieure. Les gens venaient de tout IsraĂ«l* pour Ă©couter sa parole et voir ses miracles. On voulait le toucher, le faire roi. De mĂȘme, lÂĂglise connut une Ă©poque de gloire. Elle dominait le monde, pouvant excommunier les rois et leur enlever leur trĂŽne. Au Moyen Age et jusquÂĂ la RĂ©volution française, sa liturgie devint somptueuse, riche et solennelle, Ă lÂimage du pouvoir spirituel et matĂ©riel quÂelle possĂ©dait. CÂest le temps du gothique, de lÂart flamboyant qui sÂĂ©lĂšve en flĂšches vers le ciel. Dans une troisiĂšme phase de sa vie apostolique, JĂ©sus connut de plus en plus la lutte et les abandons. On vint moins lÂĂ©couter. Il fut souvent de plus en plus seul. Il en est de mĂȘme pour lÂĂglise depuis le siĂšcle des LumiĂšres et de plus en plus actuellement. Alors, poussĂ©e par lÂEsprit Saint, lÂĂglise changea de liturgie. AprĂšs le Concile Vatican II, elle lÂappauvrit, la rendit plus familiale en insistant davantage durant la Messe sur lÂaspect Ârepas intime de la CĂšne de JĂ©sus et moins sur la gloire du Sacrifice universel de la croix. LÂĂglise avait bien sĂ»r le droit dÂagir ainsi, puisant dans lÂimmense richesse des trĂ©sors de lÂĂvangile. Mais elle fut contestĂ©e. Pourtant, elle donnait aux chrĂ©tiens lÂun des plus grands signes des temps de la fin. Nous pouvons ĂȘtre sĂ»rs que dÂautres signes seront donnĂ©s par la liturgie dans le futur, Ă mesure que sÂapprochera lÂHeure Sainte du martyre de lÂĂglise. Les chrĂ©tiens de ces Ă©poques futures devront y ĂȘtre attentifs et, chaque fois que les signes de petitesse sÂapprofondiront, se rĂ©jouir  et redresser la tĂȘte car leur RĂ©demption sÂapproche[307]Â. Cette liturgie de pauvretĂ© sera poussĂ©e trĂšs loin, Ă lÂimage de JĂ©sus. Sa derniĂšre liturgie, celle de son sĂ©pulcre, fut accomplie par des laĂŻcs qui nÂĂ©taient mĂȘme pas ses compagnons de route mais de simples admirateurs[308]. Il nÂeut pas droit au parfum de lÂembaumement. Il en sera de mĂȘme pour lÂĂglise... LÂheure de lÂĂglise sera-t-elle annoncĂ©e par la papautĂ©? Chose probable Verra-t-on, vers la fin, avant la venue de lÂAntĂ©christ, des papes annoncer explicitement la proximitĂ© de lÂĂ©preuve? CÂest une question difficile qui appelle deux rĂ©ponses car le pape a deux rĂŽles principaux dans lÂĂglise. 1-Il est le MaĂźtre de la VĂ©ritĂ© dĂ©lĂ©guĂ© par JĂ©sus pour que notre connaissance de Dieu ne se fourvoie pas ÂAffermis tes frĂšres Â. 2- Il est aussi le Berger suprĂȘme dĂ©lĂ©guĂ© pour conduire lÂĂglise vers la Venue du Christ ÂSois le berger de mes brebis.[309]Â. 1- Elle sera explicitement annoncĂ©e par Pierre en tant quÂil est le MagistĂšre Le fait que lÂĂglise doive subir un martyre relĂšve, en tant que doctrine thĂ©ologique, du ministĂšre du pape comme MaĂźtre de vĂ©ritĂ© MagistĂšre. Il est donc probable que vers la fin des temps les papes annonceront ce martyre ou sa possibilitĂ©, de la mĂȘme façon que JĂ©sus lÂa annoncĂ© Ă ses disciples. Curieusement, la chose est devenue rĂ©alitĂ© depuis quelques annĂ©es. QuÂon se rĂ©fĂšre Ă lÂenseignement rapportĂ© prĂ©cĂ©demment et tirĂ© du CatĂ©chisme de lÂĂglise catholique[310]. CÂest la premiĂšre fois que, historiquement, le MagistĂšre rappelle en usant de son infaillibilitĂ© habituelle, un tel enseignement de lÂĂcriture. QuoiquÂil arrive dans le futur et quoiquÂen disent aujourdÂhui des membres de la mouvance intĂ©griste, il est impossible quÂun pape Ă©lu lĂ©gitimement se mette Ă prĂȘcher en tant que pape, autre chose que lÂĂvangile de JĂ©sus. Toute lÂhistoire de lÂĂglise le montre. Nous avons eu des papes assassins, adultĂšres, polygames mĂȘme, mais jamais de pape hĂ©rĂ©tique[311]. A lÂinverse, tous les autres siĂšges apostoliques, sans exception, ont connu des Ă©vĂȘques douteux et mĂȘme hĂ©rĂ©tiques. Un seul Ă©chappe Ă cette rĂšgle, celui du successeur de Pierre*. La raison en est simple. JĂ©sus a promis. Il est Dieu et il a la puissance de tenir sa promesse. Il est donc certain que, quelles que seront les dĂ©cisions solennelles des papes futurs au plan de la foi et de la morale, elles viendront de Dieu. Un rĂ©cit romancĂ© rĂ©cent, passĂ© presque inaperçu, semble indiquer une prise de conscience de plus en plus forte dÂune partie des chrĂ©tiens Ă lÂĂ©gard de la proximitĂ© de la passion de lÂĂglise. Dans son roman LÂanneau du pĂ©cheur, Jean Raspail[312] rapporte une parabole quÂil faut lire pour comprendre ce que pourrait ĂȘtre le tĂ©moignage final des papes. Il raconte quÂĂ Rome, dans la crypte souterraine du Vatican oĂč reposent la plupart des papes de lÂhistoire, prĂšs du tombeau de Jean XXIII, une pierre tombale sans date porte sur le cĂŽtĂ© lÂinscription Benedictus. Elle est trĂšs rĂ©cente puisquÂelle fut posĂ©e en 1994. Elle contient les restes dÂun homme pauvre, dĂ©cĂ©dĂ© dans le sud de la France. Son corps fut ramenĂ© par un Ă©vĂȘque au service de lÂĂtat du Vatican. Or cet homme Ă©tait pape, un vrai pape de lÂĂglise catholique romaine, dont la lignĂ©e apostolique remonte Ă la fin du XIVĂšme siĂšcle. A cette Ă©poque, un grand schisme eĂ»t raison de la papautĂ© dÂOccident et la divisa en deux puis bientĂŽt en trois papes. Or, lÂun dÂeux, ClĂ©ment VII, fut Ă©lu en Avignon selon les rĂšgles canoniques. En fin de compte et pour mettre fin au schisme, les trois papes furent dĂ©posĂ©s par un Concile Constance, 1417. Un quatriĂšme pape fut Ă©lu, Ă lÂorigine des actuels papes de Rome. Loin de renoncer, le successeur de ClĂ©ment VII, nommĂ© BenoĂźt XIII Benedictus PP. XIII, rĂ©sista dans le sud de la France et en Espagne. Il eut un successeur, puis un autre et, les uns aprĂšs les autres, de moins en moins connus, de plus en plus pauvres, la lignĂ©e des papes prĂ©nommĂ©s BenoĂźt perdura jusquÂĂ aujourdÂhui. Devenus mendiants, ils ne gardaient plus sur eux que trois objets tĂ©moins de leur gloire passĂ©e, lÂanneau papal ou anneau du pĂ©cheur donnĂ© au pape BenoĂźt XIV, un calice pour leur office de prĂȘtre, et une Ă©tole rouge, couleur du martyre. Ils trouvaient toujours quelques jeunes vocations pour adhĂ©rer Ă leur Ăglise parallĂšle et la faire durer, jusquÂau dernier dÂentre eux qui se trouva seul et incapable de sÂassurer un successeur. Il fut rejoint par la crise religieuse de lÂOccident. Il mourut en 1994 auprĂšs dÂun prĂȘtre envoyĂ© par Rome, alors quÂil sÂĂ©tait mis en marche vers cette ville. On trouva dans ses papiers, outre le rĂ©cit dÂune aventure de sept siĂšcles, la prophĂ©tie suivante JÂai vĂ©cu longtemps et jÂai vu le monde changer. II y a des choses que je sais. Je dirai de quelle façon. CÂest pourquoi je dois aller Ă Rome. Avant cinquante ans, plus tĂŽt peut-ĂȘtre, deux forces sÂy opposeront et le pape se souviendra du destin du pape Pedro de Luna et de ses trente-deux successeurs qui ne laissĂšrent aucune trace sur cette terreÂ. Le pape Jean-Paul II, raconte Jean Raspail, fut frappĂ© par cette histoire. Il fit transfĂ©rer les restes de BenoĂźt Ă Rome. Le fait que cette succession de papes ait durĂ© jusquÂĂ aujourdÂhui, sous le nom de BenoĂźt BĂ©nis* et quÂelle ait Ă©maillĂ© son histoire par des miracles rĂ©alisĂ©s ici ou lĂ lui parut une marque de lÂaction de Dieu. Ces papes ne sont-ils pas une prophĂ©tie vivante, une image de lÂavenir de la papautĂ© de Rome? DÂaprĂšs le roman de Jean Raspail, le commentaire de Jean-Paul II fut le suivant[313] La simplicitĂ© de BenoĂźt, son humilitĂ©, son dĂ©nuement, sa naĂŻvetĂ©, sa solitude, sa fonction pontificale rĂ©duite Ă celle des premiers Ăąges, quand lÂapĂŽtre Pierre*, tout aussi seul, errait sur les routes de lÂEmpire sans grand espoir dÂĂȘtre Ă©coutĂ©... Pierre Ă©tait le commencement. BenoĂźt ressemble Ă une fin qui aurait Ă©tĂ© anticipĂ©e. Tout cela a profondĂ©ment Ă©mu le Saint-PĂšre. Ă ses proches il a dit que viendrait un jour oĂč lÂenseignement de lÂĂglise serait unanimement rejetĂ© parce que devenu inapplicable au regard de la morale admise et de la religion du progrĂšs. Il a dit que lÂĂglise catholique serait dĂ©chirĂ©e, ses gros bataillons prĂȘts Ă sÂincliner. Il a dit que la conscience internationale contre laquelle il sÂest dĂ©jĂ Ă©levĂ© sans succĂšs enjoindrait au pape de se soumettre, lui-mĂȘme ou lÂun de ses proches successeurs, quÂun concile lÂimposerait Ă la lumiĂšre dÂune nouvelle lecture de lÂĂvangile, et quÂil ne resterait plus au pape quÂĂ quitter Rome et disparaĂźtre, comme BenoĂźt. Pour traverser encore dÂautres siĂšcles, comme BenoĂźt. LÂun et lÂautre sont des fugitifs »[314]. Quelle est la vĂ©ritĂ© de ce rĂ©cit? Peu importe. Il est prophĂ©tiquement vrai. Il raconte, mieux encore quÂun long traitĂ© de thĂ©ologie, ce que jÂentends par tĂ©moignage final de la papautĂ© ». 2- En tant quÂil est le pasteur universel », il semble que Pierre essayera de fuir sa passion et dÂen dispenser ses frĂšres Si lÂon suit les Ăcritures, il semble que le dernier pape et ses prĂ©dĂ©cesseurs immĂ©diats seront signes de la proximitĂ© du retour du Christ sans le vouloir. La papautĂ© essayera dÂy Ă©chapper. CÂest ce que signifie un texte de lÂĂvangile qui exprime allĂ©goriquement ses derniĂšres heures. JĂ©sus venait de ressusciter. Pierre, repentant de ses reniements, Ă©tait venu Ă lui. JĂ©sus le confirma dans son rĂŽle de premier parmi les apĂŽtres et lui dit solennellement les paroles suivantes  En vĂ©ritĂ©, en vĂ©ritĂ©, je te le dis. Quand tu Ă©tais jeune, tu mettais toi-mĂȘme ta ceinture et tu allais oĂč tu voulais. Quand tu auras vieilli, tu Ă©tendras les mains et un autre te ceindra et te mĂšnera oĂč tu ne voudras pas. Il signifiait en parlant ainsi le genre de mort par laquelle Pierre devait glorifier Dieu[315]  Ce texte est Ă©videmment une allĂ©gorie. Il sÂadresse Ă la personne de Simon-Pierre*, mais aussi, profondĂ©ment, Ă ce quÂelle reprĂ©sente. AppliquĂ©e Ă la personne de Pierre, la prophĂ©tie sÂest rĂ©alisĂ©e de maniĂšre trĂšs forte. LÂhagiographie ancienne raconte que, lors de la persĂ©cution inaugurĂ©e par lÂEmpereur NĂ©ron aprĂšs lÂincendie de Rome, Pierre se sauva seul hors de la ville, laissant les fidĂšles en proie au martyre. Ce fut sans doute un effet de son tempĂ©rament Ă la fois hĂ©roĂŻque sÂil sÂagit de mourir vite et faible quand il faut durer dans lÂĂ©preuve. En route, il rencontra le Christ qui se dirigeait vers Rome. Pierre lui dit OĂč vas-tu, Seigneur? » Quo vadis ? Il lui fut rĂ©pondu Je vais Ă Rome pour y mourir Ă ta place ». Alors Pierre, contrit, retourna Ă Rome oĂč il fut crucifiĂ©. Il demanda Ă lÂĂȘtre la tĂȘte en bas, conscient de son indignitĂ© Ă subir la mĂȘme passion que son maĂźtre. Tout cela est visiblement une prophĂ©tie. Elle annonce symboliquement la maniĂšre dont la papautĂ© sera conduite elle-mĂȘme vers son Heure. Il peut arriver quÂun homme soit prophĂšte sans le vouloir. Ainsi CaĂŻphe qui Ă©tait grand prĂȘtre Ă lÂĂ©poque de la vie apostolique de JĂ©sus, dit-il Ă ses confrĂšres Vous ne voyez mĂȘme pas quÂil est de votre intĂ©rĂȘt quÂun seul homme meure pour le peuple et que la nation ne pĂ©risse pas tout entiĂšre[316] ». Et lÂĂ©vangĂ©liste comprend cette parole en disant Il ne dit pas cela de lui-mĂȘme mais, Ă©tant grand prĂȘtre cette annĂ©e lĂ , il prophĂ©tisa que JĂ©sus allait mourir pour la nation ». De mĂȘme, Ă la fin des temps, la papautĂ© sera certainement conduite par lÂEsprit Saint Ă prononcer des paroles et Ă subir des Ă©vĂ©nements qui seront signes de la fin prochaine. Elle le fera en rĂ©sistant. Mais elle le fera. Avec difficultĂ© sans doute, elle imitera JĂ©sus dans un comportement significatif de sa derniĂšre heure. En cela, elle sera signe des temps[317]. Le martyre de lÂĂglise, qui sera un Ă©vĂ©nement historique, et qui se rĂ©alisera Ă lÂheure voulue par Dieu, concerne donc le rĂŽle du pape en tant que berger qui conduit le troupeau de Dieu vers son sacrifice et sa glorification. Il conviendra donc de scruter les dĂ©cisions de fond concernant la Pastorale de lÂĂglise la maniĂšre utilisĂ©e par Pierre* en tant que Pasteur des brebis pour conduire lÂĂglise vers le retour du Christ, avec lÂÂil de lÂespĂ©rance thĂ©ologale. Il est certain quÂelles seront invisiblement dirigĂ©es par lÂEsprit vers le Golgotha et la gloire. Saint Jean Bosco fit un rĂȘve[318] concernant les Ă©preuves Ă venir de lÂĂglise. Il voyait que seuls survivaient au naufrage ceux qui sÂappuyaient sur trois blancheurs Marie, JĂ©sus dans son eucharistie et le pape pour sa foi toujours vraie. Ce rĂȘve est non seulement prophĂ©tique mais aussi thĂ©ologique[319]. Avant la fin de lÂĂglise, la derniĂšre PentecĂŽte dÂamour Chose probable Les disciples amenĂšrent lÂĂąnesse et lÂĂąnon. Puis ils disposĂšrent sur eux leurs manteaux et JĂ©sus sÂassit dessus. Alors les gens, en trĂšs nombreuse foule, Ă©tendirent leurs manteaux sur le chemin; dÂautres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient le chemin. Les foules qui marchaient devant lui et celles qui suivaient criaient "Hosanna au fils de David! BĂ©ni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna au plus haut des cieux!" Quand il entra dans JĂ©rusalem, toute la ville fut agitĂ©e. "Qui est-ce?" Disait-on, et les foules disaient "CÂest le prophĂšte JĂ©sus, de Nazareth en GalilĂ©e."[320] » Tout au long de cet ouvrage, jÂai montrĂ© que la vie de JĂ©sus dans son ensemble est lÂicĂŽne de celle de lÂĂglise. CÂest le mĂȘme Esprit Saint qui les dirige dans une mĂȘme direction et selon une mĂȘme mĂ©thode. Cette identification entre lÂĂglise et son Ă©poux sera poussĂ©e trĂšs loin. Les contemplatifs, ceux qui lisent de lÂintĂ©rieur lÂhistoire, y trouveront au moment voulu les signes pour discerner les temps. Ils pressentiront oĂč en est lÂhumanitĂ© en observant lÂattitude de lÂĂglise, en la comparant Ă celle de JĂ©sus. Avant sa semaine Sainte, JĂ©sus connut un dernier moment de gloire terrestre. Cela fut inattendu tant les luttes le pressaient de partout. Alors quÂil entrait dans JĂ©rusalem*, les foules vinrent Ă lui et lÂacclamĂšrent. Il ne faut pas sÂillusionner sur la qualitĂ© spirituelle de ces acclamations. La plupart des personnes ne savaient pas pourquoi elles agitaient des palmes et criaient Hosanna au Fils de David !» Elles suivaient le mouvement de masse. Elles se laissaient entraĂźner. La preuve en est que la mĂȘme foule, quelques jours plus tard, demanda quÂon crucifie JĂ©sus et quÂon dĂ©livre Barabbas[321]. Sans le savoir, en agissant ainsi, la foule rĂ©alisait une prophĂ©tie ancienne. Ainsi, tout dans lÂĂcritures, jusquÂau dernier iota devait ĂȘtre accompli. Exulte avec force, fille de Sion! Crie de joie, fille de JĂ©rusalem! Voici que ton roi vient Ă toi. Il est juste et victorieux, humble, montĂ© sur un Ăąne, sur un Ăąnon, le petit dÂune Ăąnesse. Il retranchera dÂEphraĂŻm la charrerie et de JĂ©rusalem les chevaux; lÂarc de guerre sera retranchĂ©. Il annoncera la paix aux nations. Son empire ira de la mer Ă la mer et du Fleuve aux extrĂ©mitĂ©s de la terre[322]. » De mĂȘme, avant la semaine Sainte de lÂĂglise, il y aura une derniĂšre acclamation, faite dÂenthousiasme communicatif. Ce sera lÂHosanna de lÂhistoire de lÂĂglise[323]. Il sÂagira dÂun Ă©vĂ©nement visible. Il ne sÂagira pas de cette gloire intĂ©rieure de lÂheure du sĂ©pulcre. Nous parlons ici dÂune gloire terrestre. Les foules humaines reconnaĂźtront Ă lÂĂglise devenue humble la riche valeur de civilisation quÂelle apporte Ă lÂhumanitĂ©. MĂ©diatiquement, lÂĂglise catholique sera considĂ©rĂ©e et admirĂ©e. Elle recevra de Dieu, pendant quelques annĂ©es, lÂautorisation dÂenseigner son message sans quÂil soit dĂ©formĂ© par les mĂ©dias. A cette occasion, il est probable que lÂĂvangile sera une fois de plus annoncĂ© Ă toutes les nations. Sa parole de vie sera proposĂ©e une derniĂšre fois au monde. Il sera entendu, quoique de maniĂšre Ă©phĂ©mĂšre. La Vierge Marie semble dĂ©crire ce moment dans le secret de La Salette[324] Au premier coup de son Ă©pĂ©e foudroyante, les montagnes et la nature trembleront dÂĂ©pouvante, parce que les dĂ©sordres et les crimes des hommes percent la voĂ»te des cieux. Paris sera brĂ»lĂ© et Marseille englouti[325]; plusieurs villes seront Ă©branlĂ©es et englouties par des tremblements de terre; On croira que tout est perdu; On ne verra quÂhomicides, on nÂentendra que bruits dÂarmes et que blasphĂšmes. Les justes souffriront beaucoup; Leurs pĂ©nitences et leurs larmes monteront jusquÂau Ciel, et tout le peuple de Dieu demandera pardon et misĂ©ricorde, et demandera mon aide et mon intercession. Alors JĂ©sus-Christ, par un acte de sa justice et de sa grande misĂ©ricorde pour les justes, commandera Ă ses anges que tous ses ennemis soient mis Ă mort. Tout Ă coup les persĂ©cuteurs de lÂĂglise de JĂ©sus-Christ et tous les hommes donnĂ©s au pĂ©chĂ© pĂ©riront, et la terre deviendra un dĂ©sert[326]. Alors se fera la paix, la rĂ©conciliation de Dieu avec les hommes; JĂ©sus-Christ sera servi, adorĂ© et glorifiĂ©; La charitĂ© fleurira partout. Les nouveaux rois seront le bras droit de la sainte Ăglise, qui sera forte, humble, pieuse, pauvre, zĂ©lĂ©e et imitatrice des vertus de JĂ©sus-Christ. LÂĂvangile sera prĂȘchĂ© partout, et les hommes feront de grands progrĂšs dans la foi, parce quÂil y aura unitĂ© parmi les ouvriers de JĂ©sus-Christ et que les hommes vivront dans la crainte de Dieu. Cette paix parmi les hommes ne sera pas longue. Vingt-cinq ans dÂabondantes rĂ©coltes leur feront oublier que les pĂ©chĂ©s des hommes sont cause de toutes les peines qui arrivent sur terre ». Beaucoup de rĂ©vĂ©lations privĂ©es[327]* annoncent la derniĂšre PentecĂŽte dÂamour de lÂĂglise. Le message de la Salette dĂ©crit 25 ans dÂabondantes rĂ©coltes[328]. Actuellement, le message du Christ nÂest pas mĂ©diatiquement audible. La gĂ©nĂ©ration qui tient les mĂ©dias le dĂ©forme par peur que sa vĂ©ritĂ© nÂenflamme les cÂurs. Mais lÂhistoire provoquera un retournement. La gĂ©nĂ©ration de mai 68 passe et la gĂ©nĂ©ration suivante vit dans un dĂ©sert spirituel. Suite Ă un flĂ©au dont nous ne pouvons que supputer la nature[329], les peuples chrĂ©tiens sÂouvriront un temps Ă la foi. Il conviendra de profiter de ce temps de grĂące et dÂenseigner lÂĂvangile[330]. Ainsi se rĂ©alisera une derniĂšre fois de maniĂšre visible, mĂ©diatique et selon sa lettre, la prophĂ©tie fameuse de JĂ©sus LÂĂvangile sera prĂȘchĂ© Ă toutes les nations. Puis viendra la fin. » Toutes les nations, sans en exclure aucune les nations chrĂ©tiennes, musulmanes, bouddhistes, hindouistes, animistes, humanistes, entendront le message de JĂ©sus. Ce sera le dernier signe donnĂ© avant le temps de lÂAntĂ©christ* final. Que lÂĂglise puisse une derniĂšre fois faire entendre la vĂ©ritĂ© ne signifie pas quÂelle sera reçue. Tout cela sera Ă©phĂ©mĂšre. Les forces du mal auront trop pris les Ăąmes. Les conditionnements sociologiques de lÂhistoire rendront possible la derniĂšre prĂ©dication et ces mĂȘmes conditionnements la rejetteront ensuite. Le balancier de lÂhistoire se retournera vite. Une gĂ©nĂ©ration plus tard, des jeunes se lĂšveront et diront la religion nÂapporte que des malheurs et de la domination. Elle opprime la libertĂ© des hommes ». De fait, cette gĂ©nĂ©ration sera mue par une puissante soif de libertĂ© et de plaisirs. Elle ne supportera pas les contraintes de lÂamour vrai. Elle Ă©tayera son discours sur les faits de lÂhistoire lointaine ou rĂ©cente. LÂInquisition ecclĂ©siastique et la crise violente de lÂislam* seront Ă©voquĂ©s, pĂȘle-mĂȘle. On libĂ©rera de nouveau le bandit Barabbas » que dĂ©nonçait lÂĂglise[331]. Alors nulle parole de Dieu ne sera plus Ă©coutĂ©e. Il ne sera plus temps de parler mais de prier[332]. Mon opinion Chose fantaisiste ? QuÂon me permette de donner ici mon opinion. Ce temps de gloire de lÂĂglise me semble proche. Il me semble que lÂĂglise arrive Ă ce moment de son histoire oĂč il lui faut monter vers JĂ©rusalem. Comme le Christ persĂ©cutĂ©, elle a Ă©tĂ© contrainte de prendre depuis 200 ans un ton plus humble. Depuis le Concile Vatican II, elle sÂest mise Ă parler aux paĂŻens[333]. Elle ne cesse de ressembler Ă JĂ©sus dans sa derniĂšre annĂ©e dÂapostolat. Depuis quelques temps, Ă travers la voix du grand pape de Marie*, Jean-Paul II, elle commence Ă annoncer son Heure future. En cela aussi elle imite JĂ©sus[334]. Tout cela constitue sans aucun doute une sĂ©rie de signes des temps. Si cet instinct spirituel est juste, il semble que lÂĂglise va devoir bientĂŽt monter sur un Ăąnon dÂhumilitĂ© et parler, peut-ĂȘtre une derniĂšre fois. Ensuite, son message ne sera plus oral. Il sera le tĂ©moignage dÂun sacrifice ultime. CHAPITRE 6 LE SIXIĂME JOUR ET LÂANTĂCHRIST Deux textes de lÂĂcriture sont importants pour la connaissance de la venue et de lÂÂuvre du dernier AntĂ©christ[335]. ÂLorsque vous verrez lÂabomination de la dĂ©solation dont a parlĂ© le prophĂšte Daniel, installĂ©e dans le lieu saint que le lecteur comprenne !, alors que ceux qui sont en JudĂ©e sÂenfuient dans les montagnes...[336] ÂNous vous le demandons, frĂšres, Ă propos de la Venue de notre Seigneur JĂ©sus Christ et de notre rassemblement auprĂšs de lui, ne vous laissez pas trop vite mettre hors de sens ni alarmer par des manifestations de lÂEsprit, des paroles ou des lettres donnĂ©es comme venant de nous, et qui vous feraient penser que le jour du Seigneur est dĂ©jĂ lĂ . Que personne ne vous abuse dÂaucune maniĂšre. Auparavant doit venir lÂapostasie et se rĂ©vĂ©ler lÂHomme impie, lÂĂȘtre perdu, lÂAdversaire, celui qui sÂĂ©lĂšve au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusquÂĂ sÂasseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-mĂȘme comme Dieu. Vous vous rappelez, nÂest-ce pas, que quand jÂĂ©tais encore auprĂšs de vous je vous disais cela.... Sa venue Ă lui, lÂImpie, aura Ă©tĂ© marquĂ©e, par lÂinfluence de Satan, de toutes espĂšces dÂÂuvres de puissance, de signes et de prodiges mensongers, comme de toutes les tromperies du mal, Ă lÂadresse de ceux qui sont vouĂ©s Ă la perdition pour nÂavoir pas accueilli lÂamour de la vĂ©ritĂ© qui leur aurait valu dÂĂȘtre sauvĂ©s. VoilĂ pourquoi Dieu leur envoie une influence qui les Ă©gare, qui les pousse Ă croire au mensonge en sorte que soient condamnĂ©s tous ceux qui auront refusĂ© de croire la vĂ©ritĂ© et pris parti pour le mal [337] Avant tout, si lÂon suit la lettre des Ecritures Saintes, on peut dire sans hĂ©siter que la foi des chrĂ©tiens tient pour certaine onze affirmations concernant lÂAntĂ©christ de la fin du monde [338] 1- PremiĂšre certitude L'AntĂ©christ sera une Ă©preuve pour les bons, un chĂątiment Ă©ducatif pour les pauvres pĂ©cheurs, une voie de perdition pour les pervers. 2- L'AntĂ©christ sera un homme, un individu. 3- L'AntĂ©christ ne sera pas Satan incarnĂ©, ni un dĂ©mon sous une apparence humaine, mais un membre de la famille humaine, un homme, rien qu'un homme. 4- L'AntĂ©christ sera sĂ©ducteur par certaines qualitĂ©s de sa personne. 5- Les dĂ©buts de l'AntĂ©christ seront humbles et peu remarquĂ©s. 6- L'AntĂ©christ grandira et fera des conquĂȘtes. 7- L'empire de l'AntĂ©christ deviendra universel. 8- L'AntĂ©christ fera une guerre acharnĂ©e Ă Dieu et Ă l'Ăglise. 9- L'AntĂ©christ se fera lui-mĂȘme passer pour Dieu, il voudra ĂȘtre adorĂ© lui seul. 10- C'est au moyen de prodiges diaboliques que l'AntĂ©christ prĂ©tendra dĂ©montrer qu'il est Dieu. 11- La domination et la persĂ©cution de l'AntĂ©christ seront passagĂšres. L'homme de pĂ©chĂ© sera dĂ©truit. La premiĂšre question qui se pose est la suivante. Qui est lÂAntĂ©christ? Est-il un homme fait de chair et de sang ou le symbole personnifiĂ© dÂune idĂ©ologie, dÂun anti-Ăvangile? Les deux thĂšses ont Ă©tĂ© soutenues par les thĂ©ologiens. Pourtant, si lÂon regarde les textes de lÂĂcriture Sainte qui nous annoncent sa venue, ils semblent trancher sans ambiguĂŻtĂ© pour un AntĂ©christ homme, fait de chair et de sang. Saint Jean, dans sa premiĂšre Ă©pĂźtre ne cesse de distinguer lÂesprit de lÂAntĂ©christ» et lÂAntĂ©christ ». Le premier est une forme de pensĂ©e Tout esprit qui ne confesse pas JĂ©sus nÂest pas de Dieu. CÂest lĂ lÂesprit de lÂAntĂ©christ[339] ». Au contraire, lÂAntĂ©christ doit, selon lui, venir Ă une Ă©poque bien prĂ©cise comme vient un faux prophĂšte Petits enfants, voici venue la derniĂšre heure. Vous avez entendu dire que lÂAntĂ©christ doit venir; et dĂ©jĂ maintenant beaucoup dÂAntĂ©christs sont venus, Ă quoi nous reconnaissons que la derniĂšre heure est lĂ [340] ». Son enseignement concorde en tout point avec celui de saint Paul citĂ© ci-dessus. Il semble que la prĂ©dication unanime des apĂŽtres a consistĂ© Ă rappeler que le Christ ne reviendrait pas dans sa gloire avant que ne vienne lÂAntĂ©christ. Chaque gĂ©nĂ©ration de chrĂ©tiens eut son AntĂ©christ dont la venue fut permise par Dieu pour approfondir la fidĂ©litĂ© de ses disciples et leur pauvretĂ© dans la lutte. Pour eux, cet AntĂ©christ fut donnĂ© comme le signe de la fin de leur monde. Cela se rĂ©alisa trĂšs concrĂštement puisque, depuis que le monde est monde, il nÂexiste pas de gĂ©nĂ©ration qui nÂait eu sa part de malheurs politiques, guerres, famines etc. Cependant, la fin des fins, celle qui prĂ©cĂšde la rĂ©surrection des morts, est aussi lÂĂšre dÂun AntĂ©christ particulier dont les autres ne sont que des prĂ©figurations. Ainsi, Ă moins de forcer les textes de lÂĂcriture, il semble certain que lÂAntĂ©christ est un homme qui prĂȘche avec succĂšs une forme dÂAntichristianisme. Cela concorde dÂailleurs avec tout ce que lÂhistoire nous montre des antichristianismes. Une idĂ©e, quelle quÂelle soit, ne brille puissamment que si elle est incarnĂ©e par un homme talentueux qui sait enthousiasmer les foules. LÂexemple le plus typique de cette nĂ©cessitĂ© dÂune incarnation est lÂhistoire du nazisme. Cet antichristianisme est Ă©pais dans ses principes. Ătablir la valeur des hommes sur une base strictement raciale, est indigne dÂun siĂšcle cultivĂ© et du peuple de Goethe. QuÂun barbare du XVĂšme siĂšcle avant notre Ăšre[341] ait pu Ă©laborer une telle doctrine pour dĂ©fendre sa tribu contre les menaces dÂune autre, cela peut se comprendre. Mais quÂune nation chrĂ©tienne y sombre presque tout entiĂšre et avec Ă©motion, cela dĂ©passe la raison. Hitler est un AntĂ©christ, lÂun des plus puissants que lÂhumanitĂ© ait connu. A ce propos, citons la prophĂ©tie Ă©tonnante de sainte Odile*[342], morte en 720 et patronne de lÂAlsace. Dans lÂune de ses visions, elle attribue Ă Hitler le qualificatif dÂAntĂ©christ. ÂEcoute, Ă©coute, ĂŽ mon frĂšre. JÂai vu la terreur des forĂȘts et des montagnes. LÂĂ©pouvante a glacĂ© les peuples. Il est venu le temps oĂč la Germanie sera appelĂ©e la plus belliqueuse des nations de la terre. Elle est arrivĂ©e lÂĂ©poque oĂč surgira de son sein le guerrier terrible qui entreprendra la guerre du monde et que les peuples en armes appelleront lÂAntĂ©christ, celui qui sera maudit par les mĂšres pleurant, comme Rachel, leurs enfants et ne voulant pas ĂȘtre consolĂ©es. Vingt peuples combattront dans cette guerre. Le conquĂ©rant partira des rives du Danube. La guerre quÂil entreprendra sera la plus effroyable que les humains aient jamais subie. Ses armĂ©es seront flamboyantes et les casques de ses soldats seront hĂ©rissĂ©es de pointes qui lanceront des Ă©clairs pendant que leurs mains brandiront des torches enflammĂ©es. Il remportera des victoires sur terre, sur mer et jusque dans les airs, car on verra ses guerriers ailĂ©s, dans des chevauchĂ©es inimaginables, sÂĂ©lever dans le firmament pour y saisir les Ă©toiles et les projeter sur les villes et y allumer des grands incendies. Les nations seront dans lÂĂ©tonnement et sÂĂ©crieront DÂoĂč vient sa force?  La terre sera bouleversĂ©e par le choc des combats; Les fleuves seront rougis de sang, et les monstres marins eux-mĂȘmes sÂenfuiront Ă©pouvantĂ©s jusquÂau fond des ocĂ©ans. Les gĂ©nĂ©rations futures sÂĂ©tonneront que ses adversaires nÂaient pu entraver la marche de ses victoires. Des torrents de sang humain couleront autour de la montagne, ce sera la derniĂšre bataille Ultima pugna ». Cependant, le conquĂ©rant aura atteint lÂapogĂ©e de ses triomphes vers le milieu du sixiĂšme mois de la deuxiĂšme annĂ©e des hostilitĂ©s, ce sera la fin de la premiĂšre pĂ©riode, dite de victoire sanglante. II croira alors pouvoir dicter ses conditions La seconde partie de la guerre Ă©galera en lonÂgueur la moitiĂ© de la premiĂšre; Elle sera appelĂ©e tempus diuitionis », la pĂ©riode de la diminution. Elle sera fĂ©conde en surprises qui feront frĂ©mir les peuples. Dans la troisiĂšme pĂ©riode, tous les peuples spoÂliĂ©s recouvreront ce quÂils ont perdu et quelque chose de plus. La rĂ©gion de LutĂšce sera sauvĂ©e elle-mĂȘme Ă cause de ses montagnes bĂ©nies et de ses femmes dĂ©votes. Pourtant, tous auront cru Ă sa perte, mais les peuples se rendront sur la montagne et rendront grĂące au Seigneur. Car les hommes auront vu de telles abominaÂtions dans cette guerre que leurs gĂ©nĂ©rations nÂen voudront plus jamais. Malheur pourtant encore Ă ceux qui ne craignent pas lÂAntĂ©christ, car il suscitera de nouveaux meurÂtres. Mais lÂĂšre de la paix sous le feu sera arrivĂ©e et lÂon verra les deux cornes de la lune se rĂ©unir Ă la croix, car en ces jours, les hommes effrayĂ©s adoreront Dieu en vĂ©ritĂ©, et le soleil brillera dÂun Ă©clat inaccoutumĂ©.[343] Mais Hitler nÂest pas le dernier AntĂ©christ. Les Ăcritures nous dĂ©crivent son Âuvre avec suffisamment de prĂ©cision pour que nous puissions le reconnaĂźtre au moment de sa venue. Hitler fut avec LĂ©nine, Staline, Pol Pot, Mao, lÂun de ces terribles AntĂ©christ en matiĂšre de persĂ©cutions extĂ©rieures ÂCelui qui tue le corps [344]Â, dirait JĂ©sus, mais dont lÂĂąme reconnaĂźt assez facilement la perversitĂ©. LÂAntĂ©christ final sera plus terrible au plan de la vie divine. Il sera celui Âqui, aprĂšs avoir tuĂ© le corps, a le pouvoir de jeter dans la gĂ©henne lÂĂąme et le corps.[345] Qui est le dernier AntĂ©christ ? Chose probable ÂQuatre royaumes viendront qui nÂauront pas la force du prĂ©cĂ©dent. Et, au terme de leur rĂšgne, au temps de la plĂ©nitude de leurs pĂ©chĂ©s, se lĂšvera un roi au visage fier, sachant pĂ©nĂ©trer les Ă©nigmes. Sa puissance croĂźtra en force non en raison de sa propre puissance, il tramera des choses inouĂŻes, il prospĂ©rera dans ses entreprises, il dĂ©truira des puissants et le peuple des saints. Et, par son intelligence, la trahison rĂ©ussira entre ses mains. Il sÂexaltera en son cÂur et dĂ©truira un grand nombre par surprise. Il sÂopposera au Prince des princes le Christ mais, sans acte de main, il sera brisĂ©. Elle est vraie la vision qui a Ă©tĂ© dite.[346] Le dernier AntĂ©christ naĂźtra, confie la Vierge Marie aux enfants de la Salette, dÂune fausse vierge hĂ©braĂŻque et dÂun Ă©vĂȘque[347]. Pour celui qui sait lire le genre apocalyptique utilisĂ©, la traduction est simple. Il sera le fruit, en raison de toutes ses pensĂ©es, dÂun judĂ©o-christianisme mal orientĂ©. La fausse vierge symbolise la foi dÂIsraĂ«l et lÂĂ©vĂȘque la foi chrĂ©tienne qui, loin de se tourner vers Dieu, cherche une rĂ©ussite terrestre. Des prophĂ©ties de lÂĂcriture, nous pouvons dĂ©duire quÂil sera un homme brillant intellectuellement. Il analysera les rĂ©alitĂ©s de son Ă©poque de maniĂšre perspicace et il sÂen fera une idĂ©e prĂ©cise Ă partir de la connaissance de lÂhomme selon toutes ses dimensions. Si lÂon suit saint Paul, ces brillantes capacitĂ©s ne seront pas seulement naturelles. Elles seront aidĂ©es et surĂ©levĂ©es par une influence satanique[348]. Faut-il en conclure quÂil aura fait un pacte lucide avec Lucifer*? Certains thĂ©ologiens ont cru pouvoir dĂ©duire cela du texte de saint Paul citĂ© au dĂ©but du chapitre. De fait, le texte[349] suggĂšre une telle interprĂ©tation mais ne le prouve pas vraiment. Je penche personnellement pour cette thĂšse. Mon opinion est fondĂ©e sur plusieurs observations et dĂ©ductions[350]. Ceci Ă©tant dit, il sÂagit dÂhypothĂšses. De plus, elles ne prĂ©jugent pas du fond dÂune Ăąme. LÂessentiel nÂest pas lĂ . Le dernier AntĂ©christ, par blasphĂšme direct contre lÂEsprit Saint ce que nous appelions un culte LucifĂ©rien ou par humanisme convaincu et sincĂšre implicitement sataniste[351], servira sans le savoir ou en le sachant, le dĂ©mon. Satan, quant Ă lui, sait ce quÂil fait. Sa lutte Ă lui est ÂthĂ©ologaleÂ, explicitement et consciemment orientĂ©e contre la charitĂ©. La deuxiĂšme ÂqualitĂ©  de lÂAntĂ©christ sera son exceptionnel talent pour la parole. Non seulement ce quÂil dira sera intelligent, mais il saura grĂące Ă un grand charisme pĂ©dagogique lÂexposer Ă tous. Il ne fera pas que convaincre, il enthousiasmera. Il aura cette qualitĂ© qui fait les grands hommes politiques et leur permet dÂentraĂźner les peuples dans de grandes rĂ©alisations. Enfin, et cÂest la troisiĂšme qualitĂ© quÂil est possible de dĂ©duire des textes prophĂ©tiques, lÂAntĂ©christ saura prouver la vĂ©ritĂ© de ses dires par des rĂ©alisations efficaces. Il produira vraiment du bien, de grandes oeuvres humaines dont nous essayerons de dĂ©finir la nature. Les trois qualitĂ©s, intelligence, parole et efficacitĂ© font aussi les grands apĂŽtres chrĂ©tiens mais eux savent mettre les qualitĂ©s humaines et charismatiques que Dieu leur donne au service de lÂĂvangile.  Peut-on savoir ce que le dernier AntĂ©christ proposera aux nations pour les sĂ©duire et rĂ©ussir dans ses entreprises? Quelle est la nature de lÂantichristianisme de la fin? A partir de lÂĂcriture, nous savons quÂil sera pour les hommes la meilleure chose qui puisse exister en vue du bonheur terrestre. Mais, au regard de Dieu, il sera la pire car il produira efficacement dans lÂesprit des peuples de lÂĂ©goĂŻsme et de lÂorgueil. Quelle est donc lÂidĂ©ologie, le projet de sociĂ©tĂ© le plus capable de produire Ă©goĂŻsme et orgueil? Je pense que le dernier antichristianisme sera une forme politique du blasphĂšme contre lÂEsprit saint. Le monde entier, sachant que Dieu existe et connaissant ses projets, se dĂ©cidera Ă construire lucidement un monde dont il est absent. Il sÂagit, nous lÂavons montrĂ©, dÂun pĂ©chĂ© explicitement et consciemment tournĂ© contre la charitĂ©. LÂÂuvre de lÂAntĂ©christ Chose certaine pour le sens gĂ©nĂ©ral, indĂ©cise pour le comment concret Pour comprendre son oeuvre, JĂ©sus[352] invite Ă se rĂ©fĂ©rer aux prophĂ©ties du prophĂšte Daniel. Voici les deux principales.  ... et aprĂšs soixante-deux semaines, un messie sera supprimĂ©, et il nÂy a plus pour lui de place. La ville et le sanctuaire seront dĂ©truits par un prince qui viendra. Sa fin sera dans le cataclysme et, jusquÂĂ la fin, la guerre et les dĂ©sastres dĂ©crĂ©tĂ©s. Et il consolidera une alliance avec un grand nombre. Le temps dÂune semaine; Et le temps dÂune demi-semaine, il fera cesser le sacrifice perpĂ©tuel et lÂoblation et sur lÂaile du temple sera lÂabomination de la dĂ©solation jusquÂĂ la fin, jusquÂau terme assignĂ© pour le dĂ©solateur.[353]  Je regardais, moi Daniel, et voici deux anges se tenaient debout, de part et dÂautre du fleuve. LÂun dit Ă lÂhomme vĂȘtu de lin le Christ qui Ă©tait en amont du fleuve. Quand se produiront ces choses inouĂŻes? JÂentendis lÂhomme vĂȘtu de lin, qui se tenait en amont du fleuve. Il leva la main droite et la main gauche vers le ciel et attesta par lÂEternel Vivant  pour un temps, des temps et un demi-temps, et toutes ces choses sÂachĂšveront quand sera achevĂ© lÂĂ©crasement de la force du Peuple Saint. JÂĂ©coutais sans comprendre; puis je dis Mon Seigneur, quel sera cet achĂšvement? Il dit Va, Daniel; ces paroles sont Ă©crites et scellĂ©es jusquÂau temps de la Fin; Beaucoup seront lavĂ©s, blanchis et purifiĂ©s; les mĂ©chants feront le mal, les mĂ©chants ne comprendront point; les savants comprendront. A compter du moment oĂč sera aboli le sacrifice perpĂ©tuel et posĂ©e lÂabomination de la dĂ©solation, 1290 jours. Heureux qui tiendra et atteindra 1335 jours. Pour toi, va, prend ton repos; et tu lĂšveras pour ta part Ă la fin des jours.[354] Ces deux prophĂ©ties nous sont donnĂ©es selon un genre littĂ©raire apocalyptique. Le Seigneur utilise cette maniĂšre symbolique de sÂexprimer lorsquÂil veut nous amener Ă comprendre des Ă©vĂ©nements qui Ă ses yeux se ressemblent mais peuvent se produire plusieurs fois au cours des Ă©poques. Leur premiĂšre rĂ©alisation est racontĂ©e dans le livre des martyrs dÂIsraĂ«l*[355]. Sur ordre des princes grecs, on interdit le culte de Dieu. On transforma le temple de JĂ©rusalem* en un sanctuaire dĂ©diĂ© Ă Zeus Olympien lÂAbomination de la dĂ©solation dans le lieu saint![356]. On punit de mort ceux qui sÂobstinaient Ă garder la religion du Dieu unique. Ces Ă©vĂ©nements du passĂ© sont lÂimage de ce qui se produira Ă la fin du monde, en raison de lÂAntĂ©christ, non pas seulement Ă lÂĂ©chelle du culte extĂ©rieur en IsraĂ«l mais dans le temple des cÂurs humains sur toute la terre. En sÂappuyant sur ces textes et sur ce qui est discernable dans lÂĂ©volution du monde post-chrĂ©tien, essayons de nous faire une idĂ©e de lÂÂuvre de lÂAntĂ©christ. Lorsque, par suite de lÂapostasie* grandissante dans le monde entier, les forces spirituelles de ceux qui adorent Dieu auront suffisamment diminuĂ©, Satan jugera que lÂheure est venue. Les quatre royaumes annoncĂ©s Ă Daniel[357] symbolisent toutes les guerres, les idĂ©ologies, les forces de destruction qui ne cessent dÂaffaiblir lÂĂglise et les religions[358]. Alors, Satan inspirera Ă un homme de commencer Ă agir. LÂAntĂ©christ, car cÂest de lui quÂil sÂagit, entreprendra de parler Ă quelques personnes puis, trĂšs vite, Ă cause de la force de conviction de ses arguments, on viendra plus nombreux lÂĂ©couter. Sa puissance croĂźtra en force, affirme Daniel[359], non par sa propre puissance ». CÂest que, cachĂ© derriĂšre lui, inspirant son discours et lÂĂ©lectrisant, SaÂtan sera prĂ©sent. Il lui communiquera en raison de ses pouvoirs angĂ©liques un extraordinaire charisme pour convaincre et les hommes sortiront aprĂšs lÂavoir Ă©coutĂ© le cÂur brĂ»lant. La teneur de ses paroles semble pouvoir ĂȘtre rĂ©sumĂ©e en deux parties. DÂabord une lecture satanique de lÂhistoire de lÂhumanitĂ©; ensuite la proposition dÂune nouvelle religion de lÂHomme. Ses propos, comme ceux du serpent originel, mĂȘleront vĂ©ritĂ©, interprĂ©tations tendancieuses et mensonges cyniques. 1- Lecture satanique de lÂhistoire Chose indĂ©cise Parmi les charmes sĂ©ducteurs, Daniel et l'Apocalypse s'accordent Ă signaler, comme devant certainement prĂ©senter plus de dangers, le charme de la voix et de l'Ă©loquence Et il fut donnĂ© Ă la bĂȘte une bouche qui profĂ©rait de grandes choses[360]. De grandes choses ! ÂDepuis que le monde existe, les hommes se sont divisĂ©s et entretuĂ©s. Ces guerres plaisaient aux Puissances mauvaises de lÂau-delĂ dans la mesure oĂč, divisant les hommes, elles pouvaient les maintenir dans lÂhumiliation et lÂhumilitĂ©[361]. Mais, malgrĂ© les flĂ©aux que ces esprits mauvais ne cessait dÂenvoyer ou de permettre[362], lÂhumanitĂ© mĂ»rit. LÂĂąge des convoitises Au dĂ©but de lÂhumanitĂ©, on se battait pour conquĂ©rir la terre. On Ă©tait animĂ© par les trois convoitises bassement charnelles. LÂĂąge des religions En Ă©voluant culturellement, les hommes ne perdirent pas leur zĂšle pour le pouvoir, les richesses et les plaisirs. Ils les mirent au service des religions. Les plus primitives soumettaient lÂhomme Ă des idoles de bois. Les plus Ă©laborĂ©es eurent en commun de prĂȘcher lÂhumilitĂ©, la nĂ©gation de soi au profit dÂun Dieu. De fait, elles ne visaient quÂĂ maintenir lÂhomme dans sa condition dÂesclave. Sous le masque de lÂagneau, elles servaient dÂopium du peuple. LÂĂąge des idĂ©ologies politiques Pour se libĂ©rer, avec les siĂšcles, lÂhumanitĂ© sÂefforça de les rejeter. Croyant devenir plus libre, elle se donna Ă des utopies politiques. Elles furent nombreuÂses et insensĂ©es. Il en sortit des guerres encore plus terribles car on tuait tout homme qui pensait autrement, sans aucune limite, lÂidole pouvant tout permettre. LÂĂąge de lÂhumanisme sans Dieu Dans une Ă©tape suivante, calmĂ©e par la vision des crimes, on inventa lÂhumanisme athĂ©e et le devoir de tolĂ©rance. On parla de lÂurgence dÂĂȘtre heureux avant le vide du nĂ©ant. On parla de paix, de respect dÂautrui et on tenta de lÂimposer Ă travers une autoritĂ© mondiale. Mais cet humanisme matĂ©rialiste finit par ĂȘtre partout rejetĂ© car ils Ă©taient sans espĂ©rance. CÂest que lÂhomme ne vit pas seulement de pain[363] ». Il a soif de vie Ă©ternelle. Il est un animal religieux. ParallĂšlement, la connaissance scientifique de la nature ne cessait de progresser. Devant sa complexitĂ©, on finit par comprendre que lÂexistence dÂun crĂ©ateur nÂĂ©tait pas un mythe. On dĂ©couvrit la source profonde de lÂĂ©ternel mal-ĂȘtre de lÂhomme. LÂĂąme de lÂhomme, faite pour vivre libre et ne pas mourir, mourait du faux espoir oĂč lÂavaient plongĂ©e[364] les religions de la soumission et les idĂ©ologies anciennes. » 2- La proposition dÂune nouvelle religion de lÂHomme Chose indĂ©cise L'ange dĂ©chu ayant choisi l'AntĂ©christ comme chef visible de la suprĂȘme bataille Ă livrer contre le Christ et son Ăglise, il lui communiquera quelque chose des charmes naturels et incomparables que l'Ăden contempla autrefois avec Ă©tonnement dans Lucifer, charmes qui ne lui ont pas Ă©tĂ© retirĂ©s, mais dont il abuse pour faire le mal. Sous cette influence occulte, le sublime, dans la bouche du fils de perdition, s'unira au blasphĂšme ; et cette tentation du sublime sera si attrayante, que les Ă©lus seraient sĂ©duits, si les Ă©lus pouvaient l'ĂȘtre[365]. ArrivĂ©e Ă la plĂ©nitude du savoir et de lÂexpĂ©rience, lÂheure est venue pour lÂhumanitĂ© dÂadhĂ©rer Ă la sagesse qui peut la combler tout entiĂšre. AprĂšs des siĂšcles dÂerrance, le monde est mĂ»r pour se donner Ă la vraie religion, lÂĂvangile Ă©ternel voulu par le CrĂ©ateur, celui qui libĂšre lÂhomme de toutes ses peurs. Les faux Ăvangiles affirmaient que lÂhomme devait ĂȘtre un serviteur. Le vrai affirme quÂil a Ă©tĂ© créé pour ĂȘtre un dieu. Il a Ă©tĂ© fait pour la libertĂ© et la puissance, pas pour la dĂ©pendance. Il le peut dĂšs ici-bas. LÂhumanisme sans Dieu disait que la vie sÂarrĂȘte avec la mort, plongeant lÂhumanitĂ© dans lÂexclusive recherche du bonheur immĂ©diat et dans la dĂ©sespĂ©rance[366]. Au contraire, cette vie nÂest quÂun commencement. AprĂšs la mort, lÂhomme vit[367]. De lÂautre cĂŽtĂ© du voile, il lui est proposĂ©, pour lÂĂ©ternitĂ©, libertĂ© et dignitĂ©. Cela se rĂ©alise trĂšs concrĂštement par lÂapparition du dieu suprĂȘme, celui qui porte toute vraie lumiĂšre »[368]. LÂhomme qui choisit la libertĂ©, qui refuse librement la dĂ©pendance que lui propose le faux dieu[369], prolongera sa puissance[370] dans lÂautre monde pour lÂĂ©ternitĂ©, dans la communion intellectuelle avec le projet grandiose de lÂAnge de LumiĂšre. Ainsi pacifiĂ©e et maĂźtresse dÂelle-mĂȘme, lÂhumanitĂ© va enfin sÂappartenir. Elle va se mettre debout. LibĂ©rĂ©e de lÂangoisse du nĂ©ant, en contact spirite avec lÂautre monde, elle va connaĂźtre la pleine possession dÂelle-mĂȘme[371]. Rien ne lui sera plus impossible. LÂhumanitĂ© deviendra maĂźtresse de son destin, dĂ©cidant elle-mĂȘme ce qui est bien ou mal.» Ce discours ressemble beaucoup Ă lÂĂvangile du Christ. On y parle mĂȘme dÂun Dieu, dÂune vie aprĂšs la mort. Il nÂy a plus dÂathĂ©isme. Il est aisĂ© de se laisser abuser, mĂȘme en Ă©tant chrĂ©tien. Le message de lÂAntĂ©christ plaira. Rappelons quÂil sÂadressera Ă une gĂ©nĂ©ration du futur, une gĂ©nĂ©ration qui nÂaura plus de religion[372]. LÂhumanitĂ© le recevra avec enthousiasme car elle aura bu jusquÂĂ la lie le dĂ©sespoir de lÂhumanisme athĂ©e. Il sera ressenti par la majoritĂ© des hommes comme vrai. Il enthousiasmera les nations* avides de bonheur, de libertĂ© et surtout dÂune espĂ©rance Ă©ternelle. Plus encore que les autres, une partie des chrĂ©tiens de cette Ă©poque se mettra au service de ce grand projet. Leur sens de lÂamour du prochain les y poussera. CÂest lÂĂvangile de JĂ©sus, les entendra-t-on proclamer partout. JĂ©sus nÂa pas voulu autre chose que cela. La gloire de Dieu, cÂest lÂhomme debout ».[373] Le texte de Daniel dĂ©crit cette sĂ©duction exercĂ©e sur le peuple de Dieu en ces termes ÂIl dĂ©truira des puissants et le peuple des saints. Et, par son intelligence, la trahison rĂ©ussira entre ses mains.[374]Â. Car il sÂagit dÂune trahison, dÂune apparence du christianisme dont jÂai montrĂ© la fausse ressemblance[375]. TrĂšs vite, poussĂ© par lÂenthousiasme des peuples sĂ©duits, lÂAntĂ©christ progressera en popularitĂ©. LÂabbĂ© Augustin Lemann[376] affirme comme une certitude que cÂest au moyen de prodiges diaboliques que l'AntĂ©christ prĂ©tendra dĂ©montrer que sa religion est celle de Dieu. L'avĂšnement de cet impie aura lieu selon la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges trompeurs. [377]» C'est par des miracles, dit-il, aussi nombreux qu'Ă©clatants, que JĂ©sus-Christ avait prouvĂ© sa filiation et sa mission divines. Les oeuvres que mon PĂšre m'a donnĂ©es d'accomplir, ces oeuvres que j'opĂšre, rendent tĂ©moignage de moi, et prouvent que c'est le PĂšre cĂ©leste qui m'a envoyĂ© » ; l'AntĂ©christ aura la prĂ©tention d'Ă©tablir Ă©galement sa fausse divinitĂ© sur des prodiges extĂ©rieurs. C'est avec l'aide de Satan, par sa puissance, qu'il les accomplira. Mais ces miracles seront-ils rĂ©els? On demande souvent, dit saint Augustin, si ces expressions de signes ou prodiges trompeurs » veulent faire entendre l'inanitĂ© des prodiges dont l'AntĂ©christ abusera les sens de l'homme, toutes ces oeuvres n'Ă©tant qu'apparentes; ou bien est-ce Ă dire que la vĂ©ritĂ© mĂȘme de ces miracles entraĂźnera au mensonge ceux qui croiront y voir la prĂ©sence de la force divine ? » Et l'illustre docteur rĂ©pond on le saura plus tard[378] ». Cet embarras a dĂ©terminĂ© deux courants d'opinions. Les uns pensent que les miracles, accomplis par l'AntĂ©christ avec la puissance de Satan, seront rĂ©els, de vrais miracles et qu'ils entraĂźneront au mensonge, c'est-Ă -dire Ă la croyance de la divinitĂ© de l'AntĂ©christ. Les autres estiment que tous les miracles de l'AntĂ©christ seront mensongers, le dĂ©mon illusionnant les sens de ses adeptes. Quel que soit le sentiment que l'on adopte, ce qu'il y a de certain, c'est que les prodiges accomplis par l'homme de pĂ©chĂ©, seront considĂ©rables, les mots accumulĂ©s de miracles, signes, prodiges » marquant une multiplicitĂ© Ă©tonnante. » Pourtant, une derniĂšre fois, Dieu permettra que des voix sÂĂ©lĂšvent pour manifester aux hommes la vraie nature de cet homme. Avec nettetĂ© et prĂ©cision, ils profiteront des derniers moments de libertĂ© pour prĂȘcher. LÂapocalypse de saint Jean* prĂ©sente symboliquement ces voix sous la figure de deux tĂ©moins[379]. Ils ne sont pas autre chose que tous ceux qui, Ă cette Ă©poque avancĂ©e en apostasie*, auront gardĂ© un sens suffisamment profond du projet de Dieu sur le monde pour lÂexpliquer. Ils sont, selon une expression de saint Paul[380] ÂTout ce qui porte le nom de Dieu Â, cÂest-Ă -dire selon le Concile Vatican II[381], toute religion qui dispose lÂhomme Ă attendre le salut non de ses propres force mais de la grĂące que Dieu donne aux humbles et aux assoiffĂ©s dÂamour. La premiĂšre dÂentre toutes est Ă©videmment la religion de JĂ©sus puisquÂelle ne fait pas que disposer au salut mais le donne dĂ©jĂ Ă travers la priĂšre du cÂur et les sacrements de la charitĂ©. Ainsi, il est probable et mĂȘme certain que Dieu suscitera un pape ou des apĂŽtres qui diront Le salut oui! Mais avec le vrai Dieu! Ne confondez pas avec ce faux Dieu. Rappelez-vous lÂavertissement de saint Paul ÂSi un ange venu du ciel vous annonçait un Ă©vangile diffĂ©rent de celui que nous avons prĂȘchĂ©, quÂil soit anathĂšme![382] Dieu est humilitĂ©, amour jusquÂĂ mourir. Il nÂest pas le Dieu du pouvoir et de la libertĂ© orgueilleuse![383] » Le vrai Ăvangile de JĂ©sus sera prĂȘchĂ© Ă tous. Chacun lÂentendra sans doute grĂące aux moyens de communication encore plus dĂ©veloppĂ©s que ceux dÂaujourdÂhui. Ainsi se rĂ©alisera une derniĂšre fois la parole. Il faut dÂabord que lÂĂvangile soit prĂȘchĂ© Ă toutes les nations.[384]» Pourtant, il ne sera pas reçu. Les hommes seront trop attachĂ©s Ă eux-mĂȘmes pour se soucier ou dĂ©sirer le vrai paradis cĂ©leste, celui de lÂamour crucifiĂ© et ressuscitĂ©. Le message de lÂAntĂ©christ correspondra beaucoup plus Ă leurs dĂ©sirs. LÂĂglise et le pape de cette Ă©poque seront pauvres et humbles de cÂur comme jamais ils ne lÂauront Ă©tĂ© au cours de lÂhistoire. Une si profonde qualitĂ© aura Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e par les dĂ©cennies prĂ©cĂ©dentes et les humiliaÂtions de la progression de lÂapostasie*. LÂĂglise sera revĂȘtue de lÂesprit de douceur dÂĂnoch* et de la force dÂĂlie*. Mais lÂĂglise ne sera pas seule. Les religions seront alors si faibles et si peu nombreuses en fidĂšles quÂelles ne songeront plus Ă se faire la guerre. Le vrai oecumĂ©nisme sortira des souffranÂces spirituelles de la fin. Les hindouistes prieront avec les chrĂ©tiens, les musulmans croyants avec les Juifs, chacun dans le respect des convictions de lÂautre, unis dans la confession commune. Le paradis nÂest pas donnĂ© Ă lÂorgueil. Il lÂest Ă lÂhumilitĂ© ». Le tĂ©moignage de lÂislam sera devenu assez semblable Ă celui de lÂĂglise, selon ce que jÂai cru pouvoir dire de ses Ă©preuves futures[385]. Il aura appris la pauvretĂ© et puretĂ© de sa foi, Ă cause de lÂapostasie de ses masses dĂ©goĂ»tĂ©es des crimes et des guerres du passĂ©. Les derniers musulmans fidĂšles, rendus humbles par les malheurs subis dans leurs dĂ©faites militaires, diront Des membres de notre religion se sont conduits en fanatiques par le passĂ©. Ils ont, par leur crime et les atrocitĂ©s commises au nom dÂAllah, prĂ©cipitĂ© le rejet par les gĂ©nĂ©rations suivantes du nom de Dieu. Pardon pour leurs crimes. Dieu nÂen fut pas responsable mais les hommes et leur orgueil. Le Dieu dÂAbraham nÂest pas ce Dieu du culte de lÂhomme. Il aime lÂhomme quand il est humble et misĂ©ricordieux. Il a créé lÂhomme et attend de lui adoration et soumission. Il nous donnera dans lÂautre monde le bonheur Ă©ternel auprĂšs de lui. » A cette Ă©poque de la fin, IsraĂ«l* sera en paix. DÂaprĂšs les prophĂ©ties, il sera revenu dans sa terre de Palestine, installĂ© de nouveau dans JĂ©rusalem unifiĂ©. LÂattitude du peuple juif devant lÂAntĂ©christ sera analogue Ă celle du reste du monde. La plus grande partie sera sĂ©duite par son message. Ils y verront mĂȘme le Messie de la gloire annoncĂ© par la Bible et qui doit venir pour rĂ©gner sur toutes les nations, pour instaurer la paix. Quelques-uns, peu nombreux, resteront fidĂšles Ă la foi dÂAbraham et des prophĂštes, dĂ©nonçant conjointement aux chrĂ©tiens et aux musulmans le faux messianisme, le messianisme lucifĂ©rien » de lÂHomme impie. Ce dernier combat spirituel sera terrible et sans merci. Il ne se fera pas dÂabord avec des armes dÂacier mais dans les cÂurs. Aux yeux de Dieu, tout Ă©chec en ce domaine de la part du peuple de ses saints serait bien plus terrible que le meurtre car cÂest de la vie Ă©ternelle quÂil sÂagit. CÂest pourquoi lÂApocalypse et les diverses prophĂ©ties de lÂĂcriture dĂ©crivent ces combats de lÂAntĂ©christ comme des guerres et des meurtres abominables, inimaginables. De fait, il est probable que lÂAntĂ©christ ne triomphera que par des armes spirituelles, celles de ses idĂ©es, de son intelligence, de ses ruses[386]. CÂest ainsi. Plus lÂhumanitĂ© approchera de son terme et se spiritualisera, plus ses guerres seront celles de lÂHomme sans Dieu contre lÂHomme au service de Dieu. Ce sont les deux conceptions opposĂ©es du monde, celles de Dieu et celle de Lucifer. Elles sont, rĂ©vĂ©lĂ©es Ă la face du monde de maniĂšre explicite, le combat sous-jacent, depuis la crĂ©ation du monde, toutes les tribulations de lÂhumanitĂ©. Alors sera rĂ©alisĂ©e la prophĂ©tie de saint Paul[387] Auparavant doit se rĂ©vĂ©ler lÂHomme impie, lÂĂtre perdu, lÂAdversaire, celui qui sÂĂ©lĂšve au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusquÂĂ sÂasseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-mĂȘme comme Dieu. » JusquÂoĂč iront les succĂšs de lÂAntĂ©christ? [388] Chose certaine pour lÂaspect gĂ©nĂ©ral, indĂ©cise pour le particulier La fin des nations, le gouvernement mondial Et la puissance fut donnĂ©e Ă la BĂȘte sur toute tribu, sur tout peuple, sur toute langue, sur toute nation. » Apoc., XIII, 7. Cette accumulation d'expressions ne laisse aucun doute sur l'universalitĂ© de l'empire de l'AntĂ©christ. Il deviendra, soit par lui-mĂȘme, soit par ses lieutenants, maĂźtre du monde. LÂHistoire et le dĂ©mon qui la manipule auront puissamment prĂ©parĂ© les peuples au nouvel Ă©vangile de lÂHomme libĂ©rĂ©. TrĂšs vite, portĂ© par lÂenthousiasme des nations* devant son projet politique, lÂAntĂ©christ Ă©tendra son pouvoir sur le monde entier ÂIl consolidera une alliance avec le grand nombre[389]Â. Il nÂaura dÂailleurs que lÂopposition de quelques groupes spirituels isolĂ©s Ă son action puisque le monde entier, disposĂ© par des annĂ©es dÂapostasie*, sera en communion avec lui, selon saint Paul [390] Mais que seulement celui qui le retient soit dÂabord Ă©cartĂ©. Alors lÂimpie se rĂ©vĂ©lera ». Il sera trĂšs efficace. Soit lui personnellement, soit le courant de lÂhistoire qui lÂaura prĂ©cĂ©dĂ© de peu, Ă©tablira un gouvernement mondial. LÂĂvangile fait mĂȘme de la disparition des nations lÂun des signes important du temps de la fin. JĂ©rusalem sera foulĂ©e aux pieds par des paĂŻens jusquÂĂ ce que soient accomplis les temps des nations[391]. » Il semble que cet Ă©vĂ©nement sera politiquement visible et quÂil sÂaccomplira parallĂšlement Ă la rĂ©cupĂ©ration par lÂĂtat dÂIsraĂ«l de la totalitĂ© de JĂ©rusalem[392]. Intelligemment et avec respect des diffĂ©rentes mentalitĂ©s humaines, le dernier AntĂ©christ centralisera le gouvernement du monde en un seul endroit. Il fera des nations France, Belgique etc. de simples provinces. Le but de cette Âuvre sautera aux yeux de tous, bannir Ă jamais les guerres nationales ou religieuses. Les armĂ©es nationales seront dissoutes au profit dÂun corps dÂarmĂ©e mondial chargĂ© de bannir toute guerre locale. Ce sera une rĂ©ussite.  Quand les hommes diront paix et sĂ©curitĂ© ...Â, commente saint Paul[393]. Il saura mettre les sciences et les techniques au service de tous. Il supprimera dĂ©finitivement la famine. De mĂȘme, la mĂ©decine fera reculer la maladie de maniĂšre unique et universelle. LÂAntĂ©christ multipliera les lois de ce genre et il rĂ©ussira. Il Ă©tablira pour la premiĂšre fois dans toute lÂhistoire de lÂhumanitĂ© une paix universelle. Chacun pourra le constater. Ce sera bien sĂ»r aux yeux de Dieu une fausse paix, cÂest-Ă -dire non fondĂ©e sur la charitĂ© mais sur lÂintĂ©rĂȘt commun. Mais elle sera rĂ©elle, palpable. Le commerce mondial en sera dopĂ©, le capital des anciennes nations croĂźtra sans effets pervers trop visibles, Ă©tant encadrĂ© par des lois sociales justes. Chacun sera obligĂ© de constater la rĂ©alisation des promesses. On se rĂ©jouira en disant Maintenant que la paix est acquise sur le monde, rien ne sera plus impossible Ă lÂhomme, prolonger la durĂ©e de la vie, conquĂ©rir de nouveaux espaces habitables, vivre de loisirs dans le travail et de travail dans le loisir, profiter des joies les plus douces ou les plus fortes. Ce sera un vĂ©ritable paradis sur terre. » La puissance de lÂAntĂ©christ semblera alors dĂ©finitivement consolidĂ©e devant les nations. LÂinterdiction des religions Chose certaine pour le fait, indĂ©cise pour la maniĂšre SĂ»r de sa force,  il sÂexaltera dans son cÂur et dĂ©truira un grand nombre par surprise[394]Â. En effet, il saura discerner le risque considĂ©rable que reprĂ©sentent les restes des religions pour la durĂ©e de son oeuvre. Il sera intelligent et ne nĂ©gligera pas la puissance des idĂ©es. Il connaĂźtra la faille de son systĂšme dÂhumanitĂ© coupĂ©e du vrai Dieu, cetÂte soif insatiable du cÂur de lÂhomme vers lÂamour absolu, la LumiĂšre infinie, en un mot vers le Dieu dÂamour, le Dieu de JĂ©sus-Christ. Sans doute ce danger lui paraĂźtra-t-il dÂautant plus rĂ©el que lÂĂglise, dans un dernier sursaut les deux tĂ©moins, aura su prĂȘcher avec un certain succĂšs les failles prĂ©sentes dans son humanisme en adoration devant le faux dieu froid du pouvoir et de la libertĂ© solitaire. Aussi, appuyĂ© sur ses premiers succĂšs, il proposera aux peuples la loi suivante. ÂĂtre debout, digne et maĂźtre de soi devant son Ă©ternitĂ©, voilĂ le bien le plus prĂ©cieux de lÂhomme, celui qui lui permet de se rĂ©aliser en plĂ©nitude. Or, depuis des siĂšcles les dirigeants religieux ou politiques ont abusĂ© de la faiblesse des plus petits, de leurs angoisses, et leur ont proposĂ© des systĂšmes de pensĂ©e qui les tenaient dans la dĂ©pendance. Souvenons-nous de lÂHistoire. Nous devons protĂ©ger la libertĂ© de nos enfants et leur Ă©viter de se laisser sĂ©duire par les derniers adeptes de ces idĂ©ologies ou de ces sectes religieuses. En consĂ©quence, et pour le bien de tous, il est temps dÂĂ©tablir une loi interdisant toute prĂ©dication publique ou privĂ©e des idĂ©ologies politiques et des sectes religieuses du passĂ©.  Quelle sera la rĂ©action des hommes devant une telle proposiÂtion? Elle sera sans doute empreinte dÂune certaine gĂȘne, Ă cause de la libertĂ© dÂexpression qui apparaĂźtra diminuĂ©e, et de cette nostalgie du vrai Dieu qui ne saurait ĂȘtre entiĂšrement effacĂ©e de la nature humaine. Mais lÂĂcriture Sainte est formelle sur ce point. LÂAntĂ©christ entreÂprendra une lutte contre le peuple de Dieu[395] et rĂ©ussira. CÂest mĂȘme, si lÂon suit saint Paul et Daniel, le signe majeur qui devra prĂ©cĂ©der le retour du Christ Toutes ces choses sÂachĂšveront quand sera acheÂvĂ© lÂĂ©crasement du Peuple Saint.[396] » En agissant ainsi, lÂAntĂ©christ rĂ©alisera en plĂ©nitude les nombreuses prophĂ©ties de lÂĂcriture Il sÂĂ©lĂšve au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu, il sÂassoit en personne dans le sanctuaire de Dieu, il se produit lui-mĂȘme comme Dieu.[397] » puisquÂil se juge digne dÂĂ©tablir sur lÂunivers les lois dĂ©cidant de toutes choses, le bien et le mal, lÂorigine de la vie, son but et la maniĂšre de la vivre, le sens de la vie Ă©ternelle. Lorsque lÂĂcriture affirme quÂil Ă©tablira son siĂšge dans le sanctuaire de Dieu, elle ne veut pas signiÂfier autre chose. Peut-ĂȘtre ira-t-il jusquÂĂ installer le siĂšge de son gouvernement dans un lieu symbolique de ce pouvoir suprĂȘme JĂ©rusalem*, Rome ? LÂessentiel nÂest pas lĂ . LÂessentiel est quÂil se produira comme le MaĂźtre suprĂȘme de la vĂ©ritĂ© Magister, comme le berger de tous Pastor Oves et mĂȘme comme lÂorganisateur de toutes les fĂȘtes et rĂ©jouissance de lÂhuÂmanitĂ© nouvelle Pontifex maximus. Ces trois titres, attribuĂ©s traditionÂnellement aux papes de lÂĂglise catholique, sont une dĂ©lĂ©gation des titres de Dieu. En ce sens lĂ , lÂAntĂ©christ* sera le serviteur de lÂAntidieu des derniers temps. On voit que celui qui, Ă cette Ă©poque, vivra profondĂ©ment de sa foi chrĂ©tienne nÂaura aucun risque de le confondre avec un vrai pape. CÂest aussi en ce sens quÂil faut interprĂ©ter les prophĂ©ties de JĂ©sus annonçant lÂAbomination de la dĂ©solation dans le temple saint »[398]. Ce serait un contresens dÂimaginer la prĂ©sence dÂun Antipape lĂ©gitimement Ă©lu par lÂĂglise. Le tĂ©moignage de la papautĂ© et le martyre de lÂĂglise[399] Chose certaine pour le fait, indĂ©cise pour la maniĂšre LÂAntĂ©christ final installera sa royautĂ© dans les cÂurs humains et sur les nations. Sa religion sera de maniĂšre ultime celle du 666* » puisque lÂhomme devenu Dieu adorera dans la paix la puissance de lÂange rĂ©voltĂ©. Ses mĂ©thodes ne laisseront place Ă aucune ambiguĂŻtĂ©. Au contraire, le vrai pape et la vraie Ăglise de cette Ă©poque auront Ă subir un martyre, trĂšs souvent annoncĂ© par lÂĂcriture et quÂil faut contempler maintenant. Quand tu Ă©tais jeune, dit JĂ©sus au pape Pierre[400], tu mettais toi-mĂȘme ta ceinture et tu allais oĂč tu voulais; quand tu seras devenu vieux, tu Ă©tendras les mains et un autre te ceindra et te mĂšnera oĂč tu ne voudras pas. Il indiquait ainsi, commente saint Jean, par quel genre de mort Pierre devait glorifier Dieu. Ayant dit cela, il lui dit Âsuis-moiÂ. Se retournant, Pierre aperçoit, marchant Ă leur suite, le disciple que JĂ©sus aimait, celui-lĂ mĂȘme qui, durant le repas, sÂĂ©tait penchĂ© sur sa poitrine et avait dit Seigneur, qui est-ce qui te livre? Le voyant donc, Pierre* dit Ă JĂ©sus Seigneur, et lui? JĂ©sus lui dit ÂSÂil me plaĂźt quÂil demeure jusquÂĂ ce que je vienne, que tÂimporte? Toi, suis-moiÂ. Le bruit se rĂ©pandit parmi les frĂšres que ce disciple ne mourrait pas. Or JĂ©sus avait dit Ă Pierre si Je veux quÂil demeure jusquÂĂ ce que je vienneÂ. et non il ne mourra pas. » Je lÂai dit, ce texte est lÂannonce, sous forme symbolique, de la fin de lÂĂglise. Il sÂagit dÂun exemple typique du style des prophĂ©ties de JĂ©sus. Pierre* est vraiment mort martyrisĂ© et Jean de vieillesse, le jour oĂč le Seigneur est venu le chercher par son apparition Ă lÂheure de sa mort. Pierre y figure comme le symbole de lÂĂglise visible, hiĂ©rarchique. Cette partie de lÂĂglise est composĂ©e de tous ceux qui ont reçu une mission officielle dÂĂ©vangĂ©lisation dans le monde pape, prĂȘtres, Ă©vĂȘques, personnes consacrĂ©es. Elle ne cesse de paraĂźtre aux yeux de tous par ses interventions extĂ©rieures, ses prĂ©dications. Jean symbolise pour sa Âpart cette partie de lÂĂglise qui se laisse moins voir car elle siĂšge au fond du cÂur des chrĂ©tiens par la priĂšre. Jean ne fut-il pas le contemplatif par excellence, celui qui prit Marie* chez lui? Dans un autre sens et pour montrer la correspondance de toute lÂĂcriture, Pierre et lÂĂglise hiĂ©rarchique sont Ălie*, puisquÂils doivent tĂ©moigner comme lui de la vĂ©ritĂ© devant les peuples. LÂĂglise dans son intĂ©rioritĂ© est symbolisĂ©e par Jean est Ănoch puisque, comme lui elle marche avec Dieu[401] ». Ainsi, le texte de saint Jean raconte comment se produira le martyre final de lÂĂglise. AppuyĂ© sur ses succĂšs antĂ©rieurs, lÂAntĂ©christ rendra les religions illĂ©gales dans le monde entier. Il fera adopter par toutes les nations une interdiction dĂ©finitive de prĂȘcher ou de rendre un culte mĂȘme privĂ© Ă travers les anciennes religions liĂ©es Ă lÂhumilitĂ© ou Ă nÂimporte quelle divinitĂ© inventĂ©e par le passĂ©. Seule la religion du Dieu de lÂhomme libĂ©rĂ© de toute soumission sera tolĂ©rĂ©e ». Chacun sera invitĂ© Ă consacrer son temps Ă la construction du monde dÂiciÂ-bas, au-delĂ des superstitions que la peur suscite. Le culte de Dieu ne pourra donc subsister quÂau fond de la conscience individuelle, domaine incontrĂŽlable par dĂ©finition aux autoritĂ©s politiques. Les enfants devront ĂȘtre protĂ©gĂ©s des superstitions religieuses en foi de quoi il ne sera pas autorisĂ© aux parents de les influencer par leurs propres croyances. Il nÂest pas sĂ»r que, dans le domaine privĂ©, la contrainte de cette loi aille plus loin. Le monde de lÂAntĂ©christ respectera les libertĂ©s privĂ©es. Ce sera mĂȘme une de ses forces, accompagnĂ©e dÂun rĂ©el bien-ĂȘtre matĂ©riel. Il ne sera dÂailleurs pas nĂ©cessaire de faire davantage. LÂhomme ne recherche pas le vrai Dieu quand il nÂa pas besoin de lui pour ĂȘtre heureux. Par contre, au niveau politique, la loi sera sĂ©vĂšre. LÂĂcriture est nette sur ce point[402] La corne la puissance de lÂAntĂ©christ grandit et sÂĂ©tenÂdit en direction du pays de la Splendeur le pays oĂč lÂon adore Dieu, Ă savoir les religions et en premier celle du Christ. Elle grandit jusquÂaux armĂ©es du ciel ceux qui servent Dieu, prĂ©cipita Ă terre des armĂ©es les apĂŽtres qui luttent pour lÂĂvangile et des Ă©toiles des docteurs qui enseignent la bonne direction Ă suivre et les foula aux pieds. Elle sÂexalta mĂȘme contre le Prince de lÂarmĂ©e le Christ, elle abolit le sacrifice perpĂ©tuel pour les Juifs, il sÂagit de lÂholocauste du Temple et, pour les chrĂ©tiens, la messe et tous les sacrements de lÂĂglise, et renversa le fondement de son autel le pape sur qui lÂĂglise est bĂątie et lÂarmĂ©e les serviteurs de Dieu. Sur le sacrifice elle posa lÂiniquitĂ© cÂest-Ă -dire quÂelle dĂ©clara mauvais tout culte divin et renversa Ă terre la vĂ©ritĂ©. Elle agit et elle rĂ©ussit ». Ce texte comme tous les autres traitant du mĂȘme sujet ne laisse aucun doute sur lÂampleur de la destruction opĂ©rĂ©e par lÂAntĂ©christ. Il ne laissera rien subsister de lÂĂglise vivante, surtout pas le sacerdoce. Il ne subsistera que les cadavres du passĂ© bĂątiments du culte transformĂ©s Ă dÂautres usages, Ă©crits anciens transformĂ©s en piĂšces archĂ©ologiques. LÂapocalypse dĂ©crit symboliquement ce fait. Leurs cadavres demeurent exposĂ©s aux regards des peuples, des races, des langues et des nations, durant trois jours et demi, sans quÂil soit permis de les mettre au tombeau. Les habitants de la terre sÂen rĂ©jouissent et sÂen fĂ©licitent; ils Ă©changent des prĂ©sents, car ces deux prophĂštes leur avaient causĂ© bien des tourments.[403]» Rien ne permet dÂĂȘtre dĂ©finitif sur les mĂ©thodes quÂil emploiera. Beaucoup de thĂ©ologiens du passĂ© affirmĂšrent Ă partir de ces textes et de la vie de saint Pierre quÂil sÂagirait dÂun martyre sanglant, dÂune mise Ă mort physique des quelques milliers dÂhommes que sont dans le monde le pape, les Ă©vĂȘques et les prĂȘtres. CÂest une chose en dĂ©finitive assez facile Ă rĂ©aliser dans un monde confiant devant sa libertĂ©. Mais ce sens littĂ©ral du martyre nÂest pas une certitude. Pour faire disparaĂźtre le sacerdoce de la vie des peuples, il suffit, aprĂšs lÂavoir vu sÂaffaiblir durant des siĂšcles, de lÂempĂȘcher de sÂexercer convocation dÂun faux concile oecumĂ©nique le ridiculisant, surveillance, emprisonnement, dĂ©portation, toutes mĂ©thodes policiĂšres dans un monde oĂč rien nÂest laissĂ© au hasard[404]. Je ne peux affirmer quÂune chose de maniĂšre certaine. Vers la fin du monde, de par lÂaction de lÂAntĂ©christ, le dernier pape vivra un sacrifice total dans son ministĂšre dĂ©sormais banni de la terre. Il sera crucifiĂ© comme saint Pierre dans son Ăąme de pasteur et peut-ĂȘtre aussi dans son corps. Afin que le caractĂšre qui fait le prĂȘtre ne subsiste en personne, il est possible que son martyre sÂaccompagne de celui des prĂȘtres. Pour se faire une opinion dĂ©finitive, il convient ici de citer le texte dÂune apparition privĂ©e officiellement reconnue par lÂĂglise. Le troisiĂšme secret de Fatima[405]* est rapportĂ© ainsi par Lucie[406]. AprĂšs les deux parties que jÂai dĂ©jĂ exposĂ©es, nous avons vu sur le cĂŽtĂ© gauche de Notre Dame, un peu plus en hauteur, un ange avec une Ă©pĂ©e de feu dans la main gauche. Elle scintillait et Ă©mettait des flammes qui devaient, semblait-il, incendier le monde. Mais elles sÂĂ©teignaient au contact de la splendeur qui Ă©manait de la main droite de Notre Dame en direction de lui. Ceci semble signifier une intervention maternelle de la Vierge. Elle empĂȘche la paternitĂ© de Dieu dÂamender lÂhumanitĂ© en la frappant. Elle obtient de laisser agir patiemment la loi des consĂ©quences du pĂ©chĂ©. LÂange, indiquant la terre avec sa main droite dit  PĂ©nitence! PĂ©nitence! PĂ©nitence!  Et nous vĂźmes, dans une lumiĂšre immense qui est Dieu quelque chose de semblable Ă la maniĂšre dont se voient les personnes dans un miroir, un Ă©vĂȘque vĂȘtu de blanc, nous avons eu le pressentiment que cÂĂ©tait le Saint-PĂšre. Nous vĂźmes divers autres Ă©vĂȘques, prĂȘtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpĂ©e, au sommet de laquelle il y avait une grande croix en troncs bruts, comme sÂils Ă©taient en chĂȘne liĂšge avec leur Ă©corce. Avant dÂy arriver, le Saint-PĂšre traversa une grande ville Ă moitiĂ© en ruine et, Ă moitiĂ© tremblant, dÂun pas vacillant, affligĂ© de souffrance et de peine, il priait pour les Ăąmes des cadavres quÂil trouvait sur son chemin. Parvenu au sommet de la montagne, prosternĂ© Ă genoux au pied de la grande croix, il fut tuĂ© par un groupe de soldats qui tirĂšrent plusieurs coup avec une arme Ă feu et des flĂšches. Et de la mĂȘme maniĂšre moururent les uns aprĂšs les autres les Ă©vĂȘques, les prĂȘtres, les religieux et religieuses et divers laĂŻcs, hommes et femmes de classe et de catĂ©gories sociales diffĂ©rentes. Sous les deux bras de la croix, il y avait deux anges, chacun avec un arrosoir de cristal Ă la main, dans lequel ils recueillaient le sang des martyrs et avec lequel ils irriguaient les Ăąmes qui sÂapprochaient de Dieu. » Une objection importante doit ĂȘtre faite ici. Parler dÂun martyre de lÂĂglise visible ne sÂoppose-t-il pas Ă la promesse de JĂ©sus faite Ă Pierre* Pierre, tu es pierre et sur cette pierre je bĂątirai mon Ăglise et les portes de lÂenfer ne lÂemporteront pas sur elle.[407] » AppuyĂ© sur une telle parole, ne doit-on pas affirmer quÂil y aura toujours dans le monde un sacerdoce ministĂ©riel et donc un pape? Pour rĂ©pondre Ă cette objection, il convient de rappeler une autre promesse du mĂȘme type faite Ă Marie au jour de lÂAnnonciation Il sera grand et sera appelĂ© fils du TrĂšs-Haut. Le Seigneur lui donnera le trĂŽne de David son pĂšre, il rĂ©gnera sur la maison de Jacob et son rĂšgne nÂaura pas de fin ». Il convient de relire cette prophĂ©tie divine en regardant la croix de JĂ©sus. Il existe une distance entre ce texte pris Ă la lettre et sa rĂ©alisation. JĂ©sus est-il grand Ă la croix? Certainement pas extĂ©rieurement mais spirituellement. Pourtant, Marie eut le cÂur assez dilatĂ© pour croire que les prophĂ©ties de gloire Ă©taient accomplies ici et maintenant. A la fin du monde, il existera quelques chrĂ©tiens semblables Ă Marie qui comprendront, en contemplant le sacrifice final de Pierre, que les portes de lÂenfer sont vaincues. Il ne faut pas se tromper sur le sens rĂ©el des paroles de Dieu. QuÂon se souvienne du trouble analogue qui saisit la rĂ©flexion juive de lÂAncien Testament dans la tension dÂune foi enseignant sans ambiguĂŻtĂ© que  Dieu comble de biens les hommes droits et renvoie les riches les mains vides  et la constatation quotidienne de lÂinverse. Cette dramatique expĂ©rience fut source dÂune mutation spirituelle majeure depuis le livre de Job vers celui de la Sagesse, en prĂ©paration de la venue de JĂ©sus. Au temps de leur gloire, les Juifs tuaient comme hĂ©rĂ©tiques les prophĂštes qui osaient annoncer, chose impossible en raison de la prĂ©sence rĂ©elle de Dieu, la destruction du Temple de JĂ©rusalem. Il fallut plusieurs ruines et dĂ©portations dÂIsraĂ«l* pour que certains comprennent que ce qui importe Ă Dieu, cÂest le temple spirituel du cÂur de chaque homme. Il faut remarquer que Dieu se plaĂźt dans dÂapparentes contradictions. On en est frappĂ© Ă lÂĂ©vocation des nombreux exemples qui jalonnent lÂĂcriture ou la vie des saints. Jeanne dÂArc, demandant Ă ses voix si elle serait sauvĂ©e sÂentendit rĂ©pondre oui, par grande victoire! » Elle se rĂ©jouit fort, et se prĂ©para Ă la venue de Charles VII, son roi. Le lendemain, elle Ă©tait brĂ»lĂ©e vive. Ses voix lui avaient-elles menties? Jeanne, dans un grand sanglot, le crut dÂabord. Juste aprĂšs sa mort, elle comprit Ă quel point ses voix avaient dit vrai, plus vrai quÂelle ne lÂimaginait. Pour le thĂ©ologien, lÂopposition apparente entre foi et rĂ©alitĂ©, loin dÂĂȘtre une torture, constitue le lieu thĂ©ologique par excellence, le lieu des dĂ©couvertes. Deux vĂ©ritĂ©s apparemment contradictoires, dont lÂune procĂšde de la foi les portes de lÂenfer ne lÂemporteront pas sur lÂĂglise et lÂautre de lÂexpĂ©rience lÂĂglise disparaĂźtra de façon visible de la surface du monde et qui sont comparables Ă deux silex durs quÂon frotte. La lumiĂšre en jaillit. Quand nous voyons horreur, martyre sanglant ou Ă©chec politique, Dieu voit victoire, rĂšgne Ă©ternel et gloire. Pour lui, la victoire rĂ©elle est celle qui se termine en Vie Ă©ternelle donc, encore et toujours humilitĂ© et charitĂ©. Elles le seront de fait car le pape et le clergĂ© de cette Ă©poque seront disposĂ©s Ă faire de leur sacerdoce et de leur vie une offrande dÂamour, une derniĂšre messe unie Ă la Messe Ă©ternelle de JĂ©sus. Le Ciel entier sera Ă©branlĂ© devant leur saintetĂ© et le retour du Christ ne sera plus lointain. Tel est lÂobjet du chapitre suivant. CHAPITRE 7 LE TEMPS DU SĂPULCRE, LE SIGNE DE JONAS Cette gĂ©nĂ©ration est une gĂ©nĂ©ration mauvaise. Elle demande un signe et de signe, il ne lui sera donnĂ© que le signe de Jonas. Car, tout comme Jonas fut dans le ventre du monstre marin durant trois jours et trois nuits, de mĂȘme le Fils de lÂhomme sera dans le sein de la terre durant trois jours et trois nuits. »[408] Le soir venu, il vint un homme riche dÂArimathie, du nom de Joseph, qui sÂĂ©tait fait lui aussi disciple de JĂ©sus. Il alla trouver Pilate et rĂ©clama le corps de JĂ©sus. Alors Pilate ordonna quÂon le lui remette. Joseph prit donc le corps, le roula dans un linceul neuf et le mit dans un tombeau neuf quÂil sÂĂ©tait fait tailler dans le roc. »[409] La disparition de lÂĂglise catholique et de tout ce qui porte le nom de Dieu les autres religions prĂȘchant lÂhumilitĂ© sera un signe des temps semblable Ă celui donnĂ© au juifs par la mise au tombeau de JĂ©sus. Il existera des hommes justes, qui ne seront pas nĂ©cessairement des chrĂ©tiens de lÂintimitĂ©, pour sentir la gravitĂ© de lÂĂ©vĂ©nement. Il sÂagira en effet dÂun acte irrĂ©parable. Au plan de sa signification symbolique, en effaçant politiquement le nom de Dieu de la terre, en le remplaçant par son propre nom ou par celui de son maĂźtre Lucifer, lÂAntĂ©christ* dĂ©passera la mesure de tous les pĂ©chĂ©s commis dans le monde. CachĂ© derriĂšre cet acte, Satan paraĂźtra au conseil de Dieu[410] et pourra dire Regarde lÂhumanitĂ©. En ce jour, elle se rĂ©volte tout entiĂšre contre toi. ResÂpecte donc la volontĂ© de tes crĂ©atures rĂ©unies et donne la bĂ©atitude Ă ceux qui refusent de sÂabaisser. Ce sera justice »[411]. LÂĂglise du silence Chose certaine Disparition du pape Chose probable Lorsque ce sera rĂ©alisĂ©, il semblera ne plus y avoir sur la terre ni dÂĂglise du Christ ni de religion autre que celle de Lucifer. Mais Dieu ne voit pas les rĂ©alitĂ©s comme les hommes. Il discernera une vĂ©ritable Ăglise. Ce ne sera pas une Ăglise visible de lÂextĂ©rieur comme le sont les communautĂ©s qui peuvent se rĂ©unir dans des temples de pierres. Ce sera une Ăglise comÂposĂ©e dÂun petit nombre de chrĂ©tiens isolĂ©s, ne se connaissant pas les uns les autres, mais au cÂur saint. Ils nÂauront plus de pape pour les maintenir dans la vraie foi, ils nÂauront plus dÂeuÂcharistie pour les nourrir de la prĂ©sence de JĂ©sus. Saint Paul, pressentant la pauvretĂ© des chrĂ©tiens de cette Ă©poque, lance en une phrase toute la spiritualitĂ© qui sera la leur  DĂšs lors, frĂšres, tenez bon, gardez fermement les traditions que vous avez apprises de nous cÂest-Ă -dire de toute la succession des papes et des saints, de vive voix ou par Ă©crit. Que JĂ©sus lui-mĂȘme, ainsi que son PĂšre qui nous a aimĂ© console vos cÂurs et les soutiennent.[412] Des papes, il ne leur restera plus que le souvenir et la possibilitĂ© dÂĂȘtre fidĂšles aux enseignements de jadis. Le pape de cette Ă©poque sera probablement devenu un homme solitaire et errant. PoussĂ© par lÂEsprit et mĂ©ditant sur le mystĂšre en train de se rĂ©aliser, il se mettra en chemin vers JĂ©rusalem, Ă lÂimage du Christ. Le Christ disait lui-mĂȘme Mais aujourdÂhui, demain et le jour suivant, je dois poursuivre ma route, car il ne convient pas quÂun prophĂšte pĂ©risse hors de JĂ©rusalem.[413] » Disparition de lÂeucharistie Chose probable La disparition de lÂeucharistie pose problĂšme[414]. Peut-il y avoir Ăglise sans la prĂ©sence rĂ©elle de JĂ©sus dans lÂeucharistie? Depuis quatre siĂšcles, dans lÂĂglise catholique, les prĂȘtres ont eu tendance Ă identifier le chemin de la grĂące de Dieu Ă la seule pratique des quatre sacrements suivants, baptĂȘme, confirmation, pĂ©nitence, eucharistie. Cette tradition est un effet de la formation au sacerdoce[415]. CÂest une excellente spiritualitĂ©... pour les prĂȘtres. Mais le fait quÂelle ait remplacĂ© les grandes thĂ©ologies mystiques canonisĂ©es par lÂĂglise fut une erreur. Les grands Docteurs mystiques comme sainte ThĂ©rĂšse dÂAvila, saint Jean de la Croix, saint Thomas dÂAquin disaient que lÂeucharistie Ă©tait une des voies de la grĂące. CÂest une nuance essentielle. Pour eux, lÂeucharistie est le mode le plus inouĂŻ, le plus extraordinaire, par lequel Dieu a inventĂ© de se donner ». Mais lÂorigine de toute grĂące nÂest pas JĂ©sus-eucharistie, cÂest JĂ©sus tout court ». JĂ©sus peut obtenir lÂintimitĂ© quÂil dĂ©sire avec lÂhomme par bien dÂautres moyens, la contemplation de la nature, la musique, le silence, le dĂ©sert et, par-dessus de tout car source de tout, le cÂur Ă cÂur de lÂoraison. Marthe Robin[416] disait Ă propos de lÂEucharistie Dans la communion eucharistique, Dieu se donne dans un acte extĂ©rieur qui est en lui-mĂȘme un plaisir, une consolation, une joie pour lÂĂąme... La communion ne suppose pas toujours la vertu. On peut communier et se rendre coupable du corps et du sang du Christ. QuelquÂun a dit  on trouve des chrĂ©tiens qui communient tous les jours et sont en Ă©tat de pĂ©chĂ© mortel... Mais, on ne trouvera jamais une Ăąme qui fasse oraison tous les jours et demeure dans le pĂ©chĂ©.  Si on me proposait de choisir la rencontre avec le Christ dans lÂeucharistie ou dans lÂoraison, je choisirai sans hĂ©siter lÂoraison car cÂest elle qui donne tout son sens Ă la communion. LÂadoration est le but de la communion et cÂest elle qui lui donne sa valeur. » Une ermite commentait JĂ©sus eucharistie ne vient sous les espĂšces du pain que dans le but de nous mendier quelques secondes de prĂ©sence et de les transformer, dĂšs que nous le comprenons, en une perpĂ©tuelle prĂ©sence que nous ne quittons jamais, qui demeure indĂ©pendamment des espĂšces du pain et du vin et que nous pouvons retrouver Ă chaque moment, Ă volontĂ©, en nous tournant vers notre intĂ©rioritĂ©.[417]» La vie mystique est infiniment plus riche que le mode sacramentel. La vie mystique = la charitĂ© Agape pour Dieu et le prochain intĂšgre toutes les diffĂ©rentes maniĂšres de la vivre = les spiritualitĂ©s mais ne peut ĂȘtre rĂ©duite Ă une seule de ces spiritualitĂ©s. JĂ©sus veut venir habiter le cÂur des hommes. Si une voie lui est fermĂ©e, il passera par une autre. Vers la fin du monde, des Ă©vĂšnements semblables Ă ceux vĂ©cus par lÂĂglise russe au temps des soviĂ©tiques se produiront. PrivĂ©s de prĂȘtres et de messe, les fidĂšles apprendront Ă vivre du Christ comme Marie au temps du sĂ©pulcre, par la priĂšre du cÂur Ă cÂur. Et, en cette Ă©poque, lÂĂglise catholique sera bien vivante, plus que jamais. Marie Chose probable Des trois blancheurs citĂ©es par saint Jean Bosco, il ne leur restera plus que Marie*[418]. Les chrĂ©tiens de cette Ă©poque sauront vivre de son esprit. Ils mĂ©diteront Ă son Ă©cole la parole de Dieu Ă©crite dans les Ăvangiles. Le sacrifice final de lÂĂglise visible sera vĂ©cu par eux avec une charitĂ© proche de celle de Marie Ă la croix. Elle provoquera le retour du Christ. Il ne rĂ©sistera pas Ă la supplication humble et aimante de ceux qui vivront ces derniers moments[419]. Les chrĂ©tiens de la fin du monde auront surtout pour nourriture le cÂur Ă cÂur de la priĂšre. JĂ©sus les comblera de sa prĂ©sence. LĂ oĂč lÂĂ©preuve abonde, la grĂące surabonde »[420]. Jamais on nÂaura vu fleurir une saintetĂ© aussi grande quÂen ce temps de sĂ©pulcre. LÂAntĂ©christ croira avoir dĂ©truit dĂ©finitivement tout christiaÂnisme de la terre. Or il fleurira aussi beau quÂĂ la croix et au tomÂbeau dans le cÂur de Marie. Ce sera une foi humble car coupĂ©e de toute possibilitĂ© de triomphe extĂ©rieur. Elle sera confiante car sĂ»re de la proximitĂ© du retour du Christ. Elle sera amoureuse car elle jaillira en contemplation pour JĂ©sus vu Ă lÂintĂ©rieur de la priĂšre. Elle sera attentive aux autres puisquÂon priera beaucoup en cette Ă©poque pour les pauvres tenus loin de Dieu par lÂAntĂ©christ. LÂĂglise des derniers temps Chose probable Saint Louis-Marie Grignon de Montfort[421]* dĂ©crit lÂĂglise des derniers temps de la façon suivante Les plus grands saints, les Ăąmes les plus riches en grĂące et en vertus, seront les plus assidus Ă prier la TrĂšs Sainte Vierge et Ă lÂavoir toujours prĂ©sente comme leur parfait modĂšle pour lÂimiter, et leur aide puissante pour les secourir. JÂai dit que cela arriverait particuliĂšrement Ă la fin du monde, et bientĂŽt, parce que le TrĂšs-Haut et sa trĂšs sainte mĂšre doivent former de grands saints qui surpasseront en saintetĂ© la plupart des autres saints, que les cĂšdres du Liban surpassent les petits arbrisseaux, comme il a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© Ă une sainte Ăąme, dont la vie a Ă©tĂ© Ă©crite par Mr. de Renty. » Le pouvoir de Marie sur tous les diables Ă©clatera particuliĂšrement dans les derniers temps, oĂč Satan mettra des embĂ»ches Ă son talon, cÂestâĂ âdire Ă ses humbles esclaves et Ă ses pauvres enfants quÂelle susÂcitera pour lui faire la guerre. Ils seront petits et pauvres selon le monde, et abaissĂ©s devant tous comme le talon, foulĂ©s et persĂ©cutĂ©s comme le talon lÂest Ă lÂĂ©gard des autres membres du corps; mais, en Ă©change, ils seront riches en grĂące de Dieu, que Marie leur disÂtribuera abondamment, grands et relevĂ©s en saintetĂ© devant Dieu, supĂ©rieurs Ă toute crĂ©ature par leur zĂšle animĂ©, et si fortement appuyĂ©s du secours divin, quÂavec lÂhumilitĂ© de leur talon, en union avec Marie, ils Ă©craseront la tĂȘte du diable et feront triompher JĂ©sus Christ. » ÂLe Christ trouvera-t-il la foi sur la terre lorsquÂil reviendra dans sa gloire?  [422] Chose certaine CÂest ce que se demande JĂ©sus avant de mourir en croix. La rĂ©ponse est oui, sans aucun doute, selon une autre de ses paroles  A cause des Ă©lus, ils seront abrĂ©gĂ©s, ces jours-lĂ .[423] Ils seront abrĂ©gĂ©s non seulement pour quÂil y ait toujours prĂ©sent sur la terre quelques disciples du Christ qui prient pour leurs frĂšres, mais surtout parce que la ferveur de leur dĂ©sir bouleversera le Ciel. A cet Ă©gard, le peuple russe livre une analogie intĂ©ressante. AprĂšs 70 ans de communisme, le sacrifice de la messe avait entiĂšrement disparu de certaines rĂ©gions. Pourtant, la foi Ă©tait gardĂ©e, fidĂšlement, par la priĂšre et lÂaction de quelques femmes. Brutalement, sans que personne nÂait pu le prĂ©voir, le communisme sÂĂ©croula, comme par le souffle du Christ ». Mais la foi Ă©tait restĂ©e intacte durant toutes ces annĂ©es. Le retour de lÂislam de MĂ©dine Selon moi Au lecteur de juger Dieu ne discernera pas que des chrĂ©tiens. Il verra, ici ou lĂ , des musulmans fidĂšles dont la priĂšre ressemblera Ă celle de Job dans son Ă©preuve  Je sais moi que mon RĂ©dempteur est vivant et quÂil se lĂšvera le dernier dans la poussiĂšre. Et moi, aprĂšs mon Ă©veil, de ma chair, je verrai Dieu[424]Â. Ils auront Ă©tĂ© appauvris par lÂĂ©preuve, dĂ©tachĂ©s par la vision de lÂapostasie* de leurs coreligionnaires, de leurs rĂȘves passĂ©s dÂun islam* mondial[425]. Il ne leur restera plus quÂAllah et la confiance quÂils lui portent. Ceux qui nÂauront pas rĂ©alisĂ© cette oeuvre de purification ne tiendront pas. Ils sÂĂ©crouleront devant la constatation de la victoire de lÂAntĂ©christ. En ces jours, le petit reste des musulmans fidĂšles nÂaura plus pour les soutenir lÂappel Ă la priĂšre du muezzin, le Ramadan public, le pĂšlerinage dans les lieux saints. Il ne leur restera plus que lÂaumĂŽne quÂon peut camoufler en action sociale, le Coran qui nourrit lÂĂąme de sa beautĂ© venant du TrĂšs-Haut et la priĂšre dÂadoration secrĂšte, au fond dÂune chambre secrĂšte. Nourris de leurs propres prophĂ©ties, ils prieront Dieu dÂenvoyer le Messie JĂ©sus, lui qui doit revenir Ă la fin du monde. Ils supplieront Mariam, sa mĂšre immaculĂ©e, dÂintercĂ©der pour cela auprĂšs dÂAllah. Et leur priĂšre sera reçue du Ciel. On se rĂ©jouira de voir des serviteurs si fidĂšles et on saura, en voyant les abĂźmes de pauvretĂ© de leur cÂur, quÂils seront grands au Ciel lorsquÂils sauront qui est vraiment JĂ©sus. Il existera des justes dans toutes les religions. Ici et lĂ , des cÂurs chercheront Dieu, gardant fidĂšleÂment les traditions reçues des pĂšres, les semences de lÂEsprit Saint[426] qui les dispose au salut. La conversion dÂIsraĂ«l Chose certaine pour le fait. Pour la maniĂšre, au lecteur de juger  La venue du Messie glorieux est suspendue Ă tout moment de lÂhistoire Ă sa reconnaissance par "tout IsraĂ«l" dont "une partie sÂest endurcie" dans "lÂincrĂ©dulitĂ©" envers JĂ©sus. Saint Pierre le dit aux juifs de JĂ©rusalem aprĂšs la PentecĂŽte "Repentez-vous et convertissez-vous, afin que vos pĂ©chĂ©s soient effacĂ©s et quÂainsi le Seigneur fasse venir le temps de rĂ©pit. Il enverra alors le Christ qui vous est destinĂ©, JĂ©sus, celui que le Ciel doit garder jusquÂau temps de la restauration universelle dont Dieu a parlĂ© dans la bouche de ses saints prophĂštes". Et S. Paul lui fait Ă©cho "Si leur mise Ă lÂĂ©cart fut une rĂ©conciliation pour le monde, que sera leur assomption, sinon la vie sortant des morts?". LÂentrĂ©e de "la plĂ©nitude des Juifs" dans le salut messianique, Ă la suite de "la plĂ©nitude des paĂŻens", donnera au Peuple de Dieu de "rĂ©aliser la plĂ©nitude du Christ" dans laquelle "Dieu sera tout en tous"[427]. » QuÂen sera-t-il du peuple juif? JÂai rappelĂ©[428] que saint Paul annonce explicitement leur conversion au Christ Ă la fin du monde. Il le fait en une phrase brĂšve, lapidaire Que sera leur admission sinon une rĂ©surrection dÂentre les morts ?» Saint Paul lie donc la conversion dÂIsraĂ«l Ă la rĂ©surrection. Or lÂĂglise sait que cette rĂ©surrection se produira aprĂšs le retour du Christ. Faut-il donc en conclure que le peuple juif ne reconnaĂźtra le Messie que lorsquÂil se montrera Ă lui, cÂest-Ă -dire au moment mĂȘme de son retour? Cela paraĂźt ĂȘtre une interprĂ©tation possible. Si des siĂšcles de christianisme nÂont pu les amener Ă JĂ©sus, cÂest que JĂ©sus se rĂ©serve de se rĂ©vĂ©ler lui-mĂȘme. JusquÂĂ aujourdÂhui, chaque juif dĂ©couvre le Messie au moment oĂč il lui apparaĂźt, cÂest-Ă -dire Ă lÂheure de sa mort. Lorsque son cÂur est bien disposĂ©, il le reconnaĂźt, lÂaime et le suit dans la Vie Ă©ternelle. Il est possible quÂil en soit de mĂȘme pour la derniĂšre gĂ©nĂ©ration de juifs. Mais ce nÂest pas lÂinterprĂ©tation la plus sĂ»re. Le peuple juif est depuis toujours un signe donnĂ© visiblement, ici-bas, dans les rĂ©alitĂ©s politiques. Je lÂai montrĂ©, IsraĂ«l* a reçu la mission dÂĂȘtre un peuple particulier. CÂest son histoire politique, datĂ©e qui rĂ©alise successivement des textes de lÂĂcriture, dont le sens spirituel est valable pour tous les peuples. Tout semble donc indiquer une vĂ©ritable conversion historique et nationale se produisant peu avant le retour du Christ, selon la lettre de la prophĂ©tie de JĂ©sus[429] ÂVous ne me verrez plus jusquÂĂ ce quÂarrive le jour oĂč vous direz BĂ©ni soit celui qui vient au nom du SeigneurÂ. Rien nÂexclut que ce peuple dÂabord exclu de lÂAlliance par la faute de ses thĂ©ologiens, deviennent vers la fin du monde, lorsque les nations chrĂ©tiennes auront apostasiĂ©, lÂĂglise Catholique ». Peut-on savoir de quelle maniĂšre Dieu les disposera Ă la conversion? Fera-t-il quelque chose de spĂ©cial pour eux qui se sont sĂ©parĂ©s de lui Ă travers lÂaction de leurs ancĂȘtres? LorsquÂon se trouve devant une telle question, il faut chercher sÂil nÂexiste pas une allĂ©gorie biblique oĂč Dieu manifeste comment il se rĂ©concilie un ancien ami[430]. Or il en existe au moins deux dont le rĂ©cit peut Ă©clairer ce mystĂšre. Le premier est une parabole de JĂ©sus racontant lÂhistoire dÂun homme qui avait deux fils[431]. Le deuxiĂšme concerne ce chapitre puisquÂil raconte la maniĂšre dont Dieu peut prĂ©parer, longtemps Ă lÂavance une rĂ©conciliation. Il sÂagit de lÂhistoire de Joseph[432]. Joseph Ă©tait le fils prĂ©fĂ©rĂ© de son pĂšre Jacob car il Ă©tait le seul enfant de lÂĂ©pouse quÂil aimait, Rachel. Pour le lui prouver, Jacob lui avait fait faire une tunique bariolĂ©e, signe extĂ©rieur de sa prĂ©fĂ©rence. Or ses dix frĂšres se mirent Ă le jalouser. Ils ne cessaient de lÂimportuner, se moquant des rĂȘves prĂ©monitoires quÂil faisait et leur racontait. Un jour, son pĂšre lÂenvoya porter de la nourriture aux champs pour ses frĂšres qui y gardaient les troupeaux. Ceux-ci le virent venir de loin et dĂ©cidĂšrent de le tuer. Ils se saisirent de lui, le jetĂšrent dans un puits et, avisant une caravane de marchands qui passait, le vendirent pour la somme de vingt piĂšces dÂargent. Ils Ă©gorgĂšrent un agneau, mirent le sang sur sa tunique, et la montrĂšrent au pĂšre en disant Certainement, un fauve lÂaura dĂ©vorĂ© ». Jacob fut inconsolableÂ. Il reporta son affection sur un second fils de Rachel, nĂ© pendant sa vieillesse. Benjamin naquit et sa mĂšre mourut en le mettant au monde. Joseph fut vendu comme esclave en Ăgypte. Le pharaon remarqua ses talents. Il lÂĂ©leva et en fit le premier de ses serviteurs. Il lui confia la responsabilitĂ© de nourrir le pays tout entier. Cette histoire, au-delĂ de sa lettre, est une allĂ©gorie. Joseph vendu par ses frĂšres puis Ă©tabli comme maĂźtre du pain de toute la terre dÂĂgypte nÂest autre que la figure de JĂ©sus qui, aprĂšs sa mort douloureuse, put donner le pain du Ciel Ă toutes les nations paĂŻennes. Rachel sa mĂšre, prĂ©fĂ©rĂ©e de Jacob et morte en mettant au monde le petit Benjamin symbolise et annonce Marie, la mĂšre de JĂ©sus, morte dans son cÂur de mĂšre au pied de la croix en mettant au monde lÂĂglise. Il suffit de lire le texte pour sÂapercevoir des correspondances Ă©tonnantes. En gardant la mĂȘme mĂ©thode et en remplaçant le personnage de Joseph par JĂ©sus, celui de Pharaon par Dieu le PĂšre, de lÂĂgypte par les nations chrĂ©tiennes, de Rachel par Marie, de Benjamin par lÂĂglise, des dix frĂšres pĂ©cheurs par le peuple juif, on assiste comme dans une piĂšce de théùtre Ă la suite des temps. En effet, le rĂ©cit raconte ensuite comment Joseph, devenu maĂźtre du pays dÂĂgypte, se rĂ©concilia avec ses dix frĂšres criminels. Puis il advint une grande famine sur toute la terre. LÂĂgypte lÂĂglise contenant les paĂŻens, gardĂ©e par lÂintelligence de Joseph ne manquait de rien. Jacob et ses fils le peuple dÂIsraĂ«l nÂeurent bientĂŽt plus rien et, apprenant que lÂĂgypte vivait dans lÂabondance, ils dĂ©cidĂšrent de sÂy rendre et dÂacheter Ă prix dÂor du pain. Mais Jacob ne voulut pas que son fils Benjamin lÂĂglise chrĂ©tienne accompagne les dix autres frĂšres, redoutant quelque chose pour sa vie. ArrivĂ©s en Ăgypte, il furent reçus par Joseph qui les reconnut. Mais eux ne le reconnurent pas car il Ă©tait vĂȘtu en Egyptien le visage du Christ est aujourdÂhui cachĂ© pour les Juifs sous les traits dÂun persĂ©cuteur du passĂ©. Alors, volontairement, Joseph leur parla mal et dit les soupÂçonner dÂĂȘtre des espions venus observer la faiblesse du pays. Eux niĂšrent et se proclamĂšrent onze frĂšres fils dÂun mĂȘme pĂšre et poussĂ©s par la famine vers lÂĂgypte pour y acheter du pain. Joseph fit semblant de ne pas les croire. Il garda SimĂ©on en otage exigeant dÂeux quÂils reviennent avec leur plus jeune frĂšre Benjamin pour prouver leur bonne foi. Ils partirent donc, inquiets et mortifiĂ©s, se demandant si Dieu ne leur faisait pas ainsi payer leurs crimes envers Joseph. ArrivĂ©s devant Jacob, ils lui racontĂšrent les exigences du maĂźtre de lÂĂgypte mais lui ne voulut pas laisser partir Benjamin, effrayĂ© pour sa vie. La famine se fit plus dure sur le pays. Il fallut, sous peine de mort, retourner en Ăgypte. Alors Jacob que Dieu appelle aussi IsraĂ«l laissa partir son fils Benjamin avec eux. Les fils dÂIsraĂ«l arrivĂšrent donc devant Joseph qui les reçut bien, fit libĂ©rer SimĂ©on et les invita Ă sa table. Ils ne le reconnurent toujours pas. Alors quÂils sÂapprĂȘtaient Ă partir, Joseph dit Ă son intendant ÂTu cacheras la coupe en argent, celle dont je me sers pour lire lÂavenir, dans le sac du plus jeune Â. Les fils dÂIsraĂ«l Ă©taient partis depuis peu, lorsque Joseph dit Ă son intendant ÂRattrape-les, reproche-leur le vol Â. LÂintendant le fit. Mais eux niĂšrent en disant ÂFouille nos sacs. Celui chez qui on trouvera la coupe, mourra et nous, nous serons tes esclaves Â. ÂSoit, rĂ©pondit lÂintendant, celui chez qui on trouvera la coupe sera mon esclave et les autres seront libres de partir Â. On fouilla les sacs et on trouva la coupe chez Benjamin. Alors les fils dÂIsraĂ«l dĂ©chirĂšrent leurs vĂȘtements et revinrent vers la ville. Ils entrĂšrent dans la maison de Joseph. Judas, celui-lĂ mĂȘme qui avait pris la dĂ©cision de le vendre aux marchands[433] lui dit en substance ÂBenjamin est le seul fils qui reste Ă notre pĂšre depuis que Joseph a disparu. SÂil ne revient pas, notre pĂšre mourra et je porterai la culpabilitĂ© de sa mort. Alors laisse partir lÂenfant et prends-moi comme esclave Ă sa place. Devant cette attitude noble de ses frĂšres, Joseph ne put se contenir plus longtemps. Il fit sortir tous les Ăgyptiens prĂ©sents et Ă©clata en sanglots. Il leur dit ÂJe suis Joseph, mon pĂšre vit-il encore? et ses frĂšres ne purent lui rĂ©pondre car ils Ă©taient bouleversĂ©s de le voir. Alors Joseph dit Ă ses frĂšres Âapprochez-vous de moi. Ne soyez pas triste de mÂavoir vendu ici en Ăgypte car cÂest pour prĂ©server vos vies que Dieu mÂa envoyĂ© devant vous.  » Tel est le rĂ©sumĂ© des Ă©preuves que Joseph imposa Ă ses frĂšres avant de se rĂ©vĂ©ler Ă eux. Il voulut voir de ses yeux sÂils avaient changĂ©, sÂils se comporteraient avec Benjamin comme ils sÂĂ©taient comportĂ©s avec lui. Or les frĂšres ne voulurent pas livrer Benjamin, ni Ă la mort, ni Ă lÂesclavage. Au contraire, Judas lÂun des coupables se proposa pour ĂȘtre esclave Ă sa place. De mĂȘme, vers la fin du monde, il est probable que JĂ©sus mettra Ă lÂĂ©preuve ses frĂšres juifs. Benjamin semble symboliser lÂĂglise, du moins ses restes Ă la fin du monde. JĂ©sus voudra vĂ©rifier si les Juifs se comportent mieux avec lÂĂglise quÂavec lui jadis. Les derniers papes seront-ils contraints par les Ă©vĂšnements de se rĂ©fugier en IsraĂ«l ? Seront-t-ils protĂ©gĂ©s par les chefs et le peuple juif ? Prendront-ils la dĂ©cision dÂempĂȘcher sa destruction totale par les forces de lÂAntĂ©christ*? Refuseront-ils avec hĂ©roĂŻsme, risquant leur propre vie, que lÂĂglise de la fin soit tuĂ©e ou rĂ©duite en esclavage? Il semble en tout cas, si lÂon suit cette allĂ©gorie prophĂ©tique, quÂils ne se comporteront plus de la mĂȘme maniĂšre quÂau temps de JĂ©sus[434]. Certains thĂ©ologiens de jadis affirmĂšrent que le dernier pape reviendrait mourir Ă JĂ©rusalem Il ne convient pas quÂun prophĂšte meure en dehors de JĂ©rusalem*. »[435] Dieu se plaĂźt en effet Ă rĂ©aliser de maniĂšre historique ce quÂil veut signifier au sens le plus spirituel. Alors, bouleversĂ© par le changement des Juifs, JĂ©sus se rĂ©vĂ©lera Ă eux dans toute sa gloire de Roi de la Terre. Ainsi se rĂ©alisera dans la plus grande vĂ©ritĂ© la parole du prophĂšte La gloire Ă venir de ce Temple rebĂąti dĂ©passera lÂancienne, dit YahvĂ© Sabaot, et dans ce lieu je donnerai la paix, oracle de YahvĂ© Sabaot.[436] » Le monde de lÂAntĂ©christ disposera les pĂ©cheurs au salut ![437] Chose certaine La question du salut des foules qui auront Ă©tĂ© sĂ©duites par lÂAntĂ©christ et se seront Ă©loignĂ©es de Dieu est essentielle. Dieu lui-mĂȘme, par son silence, aura permis une telle victoire du culte de lÂhomme, probablement accompagnĂ© du culte spirituel de lÂAnge rĂ©voltĂ©*. Comment expliquer quÂil pousse si loin sa permission du mal? Comme le disaient les membres de la secte du Temple solaire, se serait-t-il dĂ©goĂ»tĂ© de ce monde au point dÂabandonner les hommes au dĂ©mon et Ă son entreprise de damnation de lÂhumanitĂ©? DĂ©sespĂ©rĂ©s de ce monde, les membres de cette secte ne cessĂšrent de se suicider dans les annĂ©es 1995 pour rejoindre le Christ. Il ne saurait bien sĂ»r en ĂȘtre ainsi et leur action relĂšve dÂun manque de connaissance de Dieu. Dieu ne permet rien qui ne serve en dĂ©finitive au salut des hommes. LÂĂcriture Sainte livre de nombreux textes Ă©clairants. Rappelons quelle sera la vie des hommes qui auront suivi lÂAntĂ©christ dans son projet de monde sans Dieu. Le monde dans son ensemble, cÂest-Ă -dire la trĂšs grande majoritĂ© des hommes, se retrouvera sur une terre habitable et correctement gĂ©rĂ©e. On nÂy manquera de rien au plan matĂ©riel mais il nÂy aura plus de vraie nourriture pour les Ăąmes. La religion de lÂAntĂ©christ ne proposera pas le vrai Dieu, mais un dieu digne, solitaire et froid, Lucifer. Or ÂlÂhomme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu[438]Â. Il y aura donc une grande famine spirituelle, si terrible dit JĂ©sus, Âque si ces jours nÂavaient Ă©tĂ© abrĂ©gĂ©s, nul nÂaurait eu la vie spirituelle sauve[439]Â. Devant cette soif du vrai Dieu et de son amour, il y aura deux rĂ©actions. Certains, les plus faibles, souffriront sans comprendre que cÂest lÂabsence du vrai Dieu qui les consume. Comment pourra-t-il en ĂȘtre autrement puisque nul prophĂšte ne sera lĂ pour le leur rĂ©vĂ©ler. Il y aura en ce temps une multiplication des angoisses, des nĂ©vroses et des suicides. On cherchera la lumiĂšre mais on ne la trouvera pas car, ajoute saint Mathieu[440] AussitĂŽt aprĂšs la tribulation, le soleil sÂobscurcira, la lune ne donnera plus sa lumiĂšre, les Ă©toiles tomberont du ciel et les puissances des cieux seront Ă©branlĂ©es ». Ce texte nÂa pas en premier lieu, comme toujours en matiĂšre apocalyptique, une signification matĂ©rielle. Il signifie que, du fait de la disparition de lÂĂglise et des grandes religions qui parlent dÂhumilitĂ© ou dÂamour, le soleil de la Vie Ă©ternelle aura disparu. Aucun homme ne sera lĂ pour rĂ©vĂ©ler JĂ©sus, le Prince de cette Sagesse, aux Ăąmes. La lune qui reflĂšte les rayons du soleil et les adoucit nÂest autre que tout ce qui reflĂšte Dieu comme dans une image pour le monde. JĂ©sus dans son humanitĂ©, Marie, les saints vivants ou morts, les religions qui portent quelque reflet du vrai Dieu... Le fait que la lune ne donne plus sa lumiĂšre signifie donc une disparition de tout ce qui peut ĂȘtre signe de la prĂ©sence du Dieu dÂhumilitĂ© et dÂamour pour lÂhomme. Les Ă©toiles qui tombent du ciel reprĂ©sentent les prĂ©dicateurs qui, avant la venue de lÂAntĂ©christ, indiquaient la route du Ciel mais, aprĂšs, ne montreront plus que la terre Ă bĂątir. Faut-il ajouter Ă ces terribles Ă©preuves des derniers temps un Ă©branleÂment soudain et effrayant de la nature? Faut-il admettre que la mer mugira matĂ©riellement, poussĂ©e par un grave dĂ©rĂšglement du climat? Certains thĂ©ologiens lÂaffirmĂšrent jadis, en donnant un sens matĂ©riel aux textes. Ils annoncĂšrent mĂȘme une pluie matĂ©rielle dÂĂ©toiles filantes et, pour les semaines qui prĂ©cĂ©deront le retour du Christ, la menace dÂun astre errant qui se dirigera vers la terre, jetant dans lÂeffroi le monde de lÂAntĂ©christ. Ces interprĂ©tations ne sont pas Ă mĂ©priser totalement[441] mais elles ne sont pas nĂ©cessaires. Plus la fin du monde approchera, plus leur signification sera spirituelle. Dieu nÂaura pas besoin, dans le monde de lÂAntĂ©christ, de frayeurs matĂ©rielles pour disposer les hommes au salut. Le monde se sera considĂ©rablement spiritualisĂ© et les hommes seront beaucoup plus fragiles psychologiquement que par le passĂ©. Si lÂon veut dĂ©tacher un solide cultivateur mĂ©rovingien de sa terre, il faut lui en montrer le peu de valeur par la rigueur des saisons et diverses Ă©preuves matĂ©rielles grĂȘles, famine, pillage. Si lÂon veut accomplir un travail de purification sur un jeune citadin attendri par le confort dÂune vie facile, il suffit bien souvent de le laisser face Ă ses propres rĂ©flexions sur le sens de sa vie. LÂhumanitĂ© sera comblĂ©e dans son corps par toutes les richesses et sĂ©curitĂ©s mais, dans son Ăąme, elle subira la souffrance. Dieu verra du Ciel cette souffrance. Il verra aussi Ă quel point elle creusera chez les hommes de bonne volontĂ© une soif du vrai salut celui qui est fondĂ© non sur la puissance mais sur lÂamour. Il en sera heureux. Ainsi, le monde de lÂAntĂ©christ, bien que prĂ©vu pour une toute autre finalitĂ©, disposera les peuples au salut dÂune maniĂšre unique. ÂBeaucoup seront purifiĂ©s. LÂĂ©goĂŻsme quÂil produira sera accompagnĂ© dÂun tel dĂ©sespoir spirituel quÂil provoquera plus de soif de Dieu que de soif de cette libertĂ© vaine et sans signification donnĂ©e par la religion du dernier AntĂ©christ[442]. De mĂȘme, lÂapparition dans le ciel du signe du fils de lÂhomme nÂest pas Ă prendre nĂ©cessairement quoique, dans un second sens, pourquoi pas au sens le plus matĂ©riel, comme si une croix devait se dessiner matĂ©riellement dans le ciel. Cette prophĂ©tie se rĂ©alisera trĂšs concrĂštement dans lÂhistoire, selon les multiples niveaux de sens que jÂai dĂ©crit tout au long de ce livre. Mais seuls les Âvautours[443] Â, cÂest-Ă -dire les contemplatifs, comprendront quÂil sÂagit du martyr des croyants fidĂšles ÂMes paroles, dit JĂ©sus, sont esprit et elles sont vie. [444]ÂCÂest lÂEsprit qui vivifie, la chair ne sert de rienÂ. Ainsi, dans le monde dominĂ© par lÂAntĂ©christ*, tout sera prĂȘt pour le grand spectacle final. Le cÂur des peuples sĂ©parĂ©s de Dieu mourra de soif spirituelle. Les derniers croyants mourront dÂespĂ©rance et dÂattente. Ainsi, il devient possible de comprendre pourquoi Dieu permettra lÂapparition et la rĂ©ussite de lÂAntĂ©christ. Le secret de La Salette[445] confirme ces dires, en appelant pour cette Ă©poque les contemplatifs Ă discerner les signes du dernier des temps. Combattez, enfants de lumiĂšre, vous, petit nombre qui y voyez. Car voici le temps des temps, la fin des fins.» Voici le temps. LÂabĂźme sÂouvre. Voici le roi des rois des tĂ©nĂšbres. Voici la bĂȘte avec ses sujets, se disant le sauveur du monde. Il sÂĂ©lĂšvera avec orgueil dans les airs pour aller jusquÂau Ciel. Il sera Ă©touffĂ© par le souffle de saint Michel Archange. Il tombera » Y aura-t-il des catastrophes physiques avant le retour du Christ ? Chose indĂ©cise AussitĂŽt aprĂšs la tribulation de ces jours-lĂ , le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumiĂšre, les Ă©toiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront Ă©branlĂ©es. Et alors apparaĂźtra dans le ciel le signe du Fils de l'homme; et alors toutes les races de la terre se frapperont la poitrine; et l'on verra le Fils de l'homme venant sur les nuĂ©es du ciel avec puissance et grande gloire. [446]» Certains textes des Ecritures et en particulier la lettre de lÂApocalypse ne cessent de dĂ©crire sous forme physique tremblement de terre, chute dÂĂ©toiles etc. les Ă©preuves de la fin. Tout au long de cet ouvrage, jÂai voulu montrer Ă quel point le sens de ces flĂ©aux se spiritualiserait de plus en plus jusquÂĂ la fin. Cependant, il convient de nuancer ce point de vue. Le Christ nous y invite Car je vous le dis, en vĂ©ritĂ© avant que ne passent le ciel et la terre, pas un i, pas un point sur l'i, ne passera de la Loi, que tout ne soit rĂ©alisĂ©.[447]» Rien nÂempĂȘche donc et cÂest lÂopinion de saint Thomas dÂAquin, que des terreurs physiques reviennent vers la fin. LÂhumanitĂ© sÂimaginera avoir dĂ©finitivement vaincu la plupart des alĂ©as de la nature. Elle se sera beaucoup ramollie. LÂapparition dÂastĂ©roĂŻdes menaçants, de signes climatiques inĂ©dits pourrait remettre les coeurs dans la voie dÂune certaine humilitĂ© Le dernier signe, lÂarbre de vie » Chose indĂ©cise LÂAntĂ©christ et ceux qui le suivront avec lÂenthousiasme des dĂ©buts sÂefforceront de nier la rĂ©alitĂ© du feu de lÂĂąme assoiffĂ©e du vrai Dieu. Ils auront essayĂ© de le faire disparaĂźtre en donnant aux hommes une religion et une espĂ©rance aprĂšs la mort. LÂAntĂ©christ fera tout pour supprimer le feu par sa nouvelle religion, ouverte Ă lÂĂ©ternitĂ©, du culte de lÂHomme divinisĂ©. Mais son succĂšs, Ă©tant mensonger, ne durera que le temps dÂun enthousiasme passager. Son nouveau monde craquera de tous cĂŽtĂ©s, minĂ© par un mal invisible. En rĂ©alitĂ©, le feu qui brĂ»lera son nouveau monde viendra du plus profond de lÂĂąme humaine. LÂĂąme de lÂhomme ne souffre pas seulement de la peur de mourir. Elle se dĂ©sespĂšre inconsciemment tant quÂelle ne trouve pas celui qui nÂest que LumiĂšre infinie, Amour total, humilitĂ© parfaite[448]. Elle a Ă©tĂ© créée par le vrai Dieu dans son mystĂšre Trinitaire, PĂšre, Fils et Saint Esprit. Elle est faite pour lui correspondre comme dans un mystĂšre dÂĂ©pousailles parfaites. Le cÂur de lÂhomme est comme un creux fait pour le plein quÂest Dieu. Lucifer*, malgrĂ© la noblesse de sa nature, sa puissance intellectuelle, son immortalitĂ©, nÂest quÂun succĂ©danĂ© de Dieu, une pĂąle imitation. LÂadorer ne mĂšne Ă rien de durable. MalgrĂ© tous ses succĂšs matĂ©riels, il nÂy peut rien. Il ne peut combler le creux. Ce problĂšme se traduira trĂšs concrĂštement dans le monde de lÂAntĂ©christ par la subsistance des Ă©pidĂ©mies de dĂ©sespoir et de suicide. Alors, il sÂefforcera de trouver une solution. Il sÂefforcera dÂĂ©tourdir lÂhumanitĂ© dans la recherche dÂun nouveau dĂ©fi pour lÂempĂȘcher de trop penser. Il ne manquera plus quÂune Âuvre Ă rĂ©aliser, sÂattaquer Ă la mort[449]. La mort fut imposĂ©e par Dieu aux hommes aprĂšs le pĂ©chĂ© originel. Elle devint pour Lui une alliĂ©e car, de maniĂšre puissante et Ă©galitaire, elle remettait les riches et les pauvres devant leur vraie condition. Il est difficile Ă un homme de mourir et de rester orgueilleux. Par ce mode, bien des hommes se rĂ©formĂšrent et furent sauvĂ©s. Or, il convient de remarquer que le livre de la GenĂšse traite en deux temps la question de la mort. Juste aprĂšs le pĂ©chĂ© originel, Dieu commença par rendre impossible toute forme dÂimmortalitĂ© sur la terre[450] YahvĂ© Dieu dit ÂVoilĂ que lÂhomme est devenu comme lÂun de nous, pour connaĂźtre le bien et le mal! QuÂil nÂĂ©tende pas maintenant la main, ne cueille aussi de lÂarbre de vie, nÂen mange et ne vive pour toujours!  Et YahvĂ© Dieu le renvoya du jardin dÂEden pour cultiver le sol dÂoĂč il avait Ă©tĂ© tirĂ©. Il bannit lÂhomme et il posta devant le jardin dÂEden les chĂ©rubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de lÂarbre de vie. » Ce texte indique la limite ultime quÂassignera Dieu Ă la puissance et aux rĂ©alisations de lÂAntĂ©christ. Jamais Dieu ne permettra quÂil rĂ©ussisse Ă supprimer la mort. Il sÂy efforcera, Ă force de science et de biologie. Mais la prĂ©sence des KĂ©rubims, lÂordre supĂ©rieur des Anges, portant le nom hĂ©breu de lumiĂšre de la connaissance » indique une volontĂ© arrĂȘtĂ©e de ne pas laisser faire. Un autre texte de la GenĂšse parle de la mort[451] Lorsque les hommes commencĂšrent dÂĂȘtre nombreux sur la face de la terre et que des filles leur furent nĂ©es, les fils de Dieu trouvĂšrent que les filles des hommes leur convenaient et ils prirent pour femmes toutes celles quÂil leur plut. YahvĂ© dit ÂQue mon esprit ne soit pas indĂ©finiment responsable de lÂhomme, puisquÂil est chair; sa vie ne sera que de 120 ans». Ainsi, dÂaprĂšs la Bible, alors que les hommes vivaient auparavant 500 ou 600 ans, Ă la suite dÂun pĂ©chĂ© mystĂ©rieux, Dieu raccourcit considĂ©rablement cette durĂ©e. JÂai toujours cru Ă une interprĂ©tation symbolique de ce texte, jusquÂĂ ce que la gĂ©nĂ©tique se mette Ă soupçonner la prĂ©sence dans l dÂune simple programmation de la vieillesse par le ralentissement des divisions cellulaires. De nos jours dĂ©jĂ , la gĂ©nĂ©tique essaye de prolonger chez lÂanimal les divisions cellulaires qui sont Ă la base de la conservation des vivants dans une longue jeunesse. SÂil est impossible de supprimer la mort, il est possible par contre de rallonger considĂ©rablement la durĂ©e de la vie. Dans les dĂ©cennies qui prĂ©cĂšderont et accompagneront la venue lÂAntĂ©christ*, lÂhumanitĂ© essayera probablement de forcer la porte de lÂarbre de vie dont parle le livre de la GenĂšse[452]. LÂarbre de Vie voulu par Dieu pour les hommes est celui de la Vie Ă©ternelle dans la vision de Dieu[453]. LÂarbre de vie tel que lÂentendra lÂAntĂ©christ sera la vie Ă©ternelle et autonome sur terre. Cet arbre symbolise le paradis terrestre, objet des convoitises des hommes depuis la chute originelle. Il sÂefforcera dÂen percer le secret gĂ©nĂ©tique[454]. Le jour oĂč le gouvernement mondial rĂ©ussira Ă faire naĂźtre des enfants capables de vivre plusieurs siĂšcles, le signe de lÂArbre de vie sera donnĂ© aux hommes. LÂhumanitĂ© en sera changĂ©e. Si les hommes retrouvent la capacitĂ© Ă vivre longtemps sur terre, la procrĂ©ation relĂšvera de lÂĂtat, ainsi que la contraception obligatoire. La fĂ©conditĂ© et la naissance dÂun enfant deviendront davantage affaire de science que dÂunion amoureuse dÂun couple. Cela se fera contre les volontĂ©s les plus explicites de Dieu, lui qui lia jadis fĂ©conditĂ© et amour conjugal, vie courte sur terre et humilitĂ© de lÂhomme. Ce signe est de grande importance puisquÂil rejoint le fondement mĂȘme de la rĂ©vĂ©lation biblique sur le sens de la vie terrestre. La dĂ©cision de prolonger la vie sur terre constituera le dernier tremblement apocalyptique. Ce sera aussi le dernier des signes sensibles donnĂ© Ă lÂhumanitĂ©. Toute lÂĂcriture sainte aura Ă©tĂ© accomplie. La GenĂšse et Apocalypse se rejoindront. Les mĂ©chants feront le mal et les mĂ©chants ne comprendront pas ». Le jour oĂč ce rĂȘve sera tentĂ©, ce jour-lĂ , on pourra dire lÂĂcriture est accomplie ». Tout ce qui Ă©tait annoncĂ© est achevĂ©. La coupe des iniquitĂ©s est pleine. Le Messie revient[455]. Il est probable que les hommes sentiront confusĂ©ment quÂils ont commis un blasphĂšme direct contre les volontĂ©s de Dieu Les nations sur la terre seront dans lÂangoisse, inquiĂštes du fracas des flots et de la mer. Des hommes dĂ©failliront de frayeur dans lÂattente de ce qui menace le monde habitĂ© car les puissances des cieux seront Ă©branlĂ©es.[456] » CHAPITRE 8 SEPTIĂME JOUR, LE JOUR DU SEIGNEUR AussitĂŽt aprĂšs cette tribulation, le soleil sÂobscurcira, la lune ne donnera plus sa lumiĂšre, les Ă©toiles tomberont du ciel et les puissances des cieux seront Ă©branlĂ©es. Et alors apparaĂźtra dans le ciel le signe du Fils de lÂhomme. Et alors toutes les races de la terre se frapperont la poitrine. Et lÂon verra le Fils de lÂhomme venant sur les nuĂ©es du ciel, avec grande puissance et grande gloire. Et il enverra ses anges avec une trompette sonore, pour rassembler ses Ă©lus des quatre vents des extrĂ©mitĂ©s des cieux Ă leur extrĂ©mitĂ©.[457] » Daniel, en parlant de la fin de lÂAntĂ©christ, Ă©crit Il sera brisĂ© sans acte de main.[458] ». Saint Paul va dans son sens Le Seigneur fera disparaĂźtre lÂImpie par le souffle de sa bouche, lÂanĂ©antira par la manifestation de sa Venue.[459] » La durĂ©e du monde de lÂAntĂ©christ Chose indĂ©cise On le voit, ces textes multiples ne laissent pas de doute. La venue du dernier AntĂ©christ prĂ©cĂ©dera et annoncera le retour glorieux du Christ. Le Seigneur affirme avec nettetĂ© ÂQuand vous verrez cela, redressez-vous et relevez la tĂȘte car votre RĂ©demption est proche[460]Â. Toute la question est dÂinterprĂ©ter ce mot proche ». Combien de temps durera le monde soumis au culte lÂHomme Ă travers le culte explicite de Lucifer*? Durera-t-il quelques annĂ©es seulement? Lorsque la derniĂšre prophĂ©tie sera rĂ©alisĂ©e, combien de temps faudra-t-il prĂ©cisĂ©ment attendre? Pour rĂ©pondre Ă ces questions, seuls des principes gĂ©nĂ©raux sont certains. Dieu laissera durer ce monde sans espĂ©rance suffisamment de temps pour quÂil puisse produire des fruits que lÂAntĂ©christ ne prĂ©voira pas, Ă savoir de la souffrance donc de lÂhumilitĂ© et du dĂ©sir pour le vrai Dieu. Mais il le fera cesser par son retour glorieux assez vite pour que des Ă©lus aient la vie sauve. Et si ces jours-lĂ nÂavaient Ă©tĂ© abrĂ©gĂ©s, nul nÂaurait eu la vie sauve; mais Ă cause des Ă©lus, ils seront abrĂ©gĂ©s, ces jours-lĂ .[461]» DÂaprĂšs le prophĂšte Daniel, la durĂ©e du rĂšgne de lÂAntĂ©christ sera courte Âle temps dÂune semaine temps symbolisant ce que vit une gĂ©nĂ©ration humaine, il consolidera une alliance avec un grand nombre et le temps dÂune demi-semaine, il fera cesser le sacrifice et lÂoblation[462]Âdonc, semble-t-il, quelques annĂ©es. Ailleurs[463], il parle de la maniĂšre suivante ÂA compter du moment oĂč sera aboli le sacrifice perpĂ©tuel et posĂ©e lÂabomination de la dĂ©solation, 1290 jours. Heureux celui qui atteindra 1335 jours ». 1290 jours reprĂ©sentent la durĂ©e du minisÂtĂšre public de JĂ©sus trois ans et demi. Ce chiffre signifie non un temps rĂ©el du moins pas nĂ©cessairement mais une mission. AppliquĂ© Ă lÂĂglise, ils symbolisent les siĂšcles de son existence sur terre. Les chrĂ©tiens qui ont gardĂ© ou garderont la foi dans leur cÂur[464], ont Ă©tĂ© et seront appelĂ©s Ă la mĂȘme mission que le Christ, sauver le monde. Ils seront les prĂȘtres du monde, cÂest-Ă -dire quÂil leur appartiendra dÂoffrir Ă Dieu des supplications pour lÂĂąme de leurs contemporains Ă©loignĂ©s de la vraie Vie. Heureux donc ceux qui, tout au long de lÂhistoire de lÂĂglise dĂ©jĂ prĂšs de 2000 ans, ont gardĂ© et garderont intacte leur confiance en Dieu. Quant aux 1335 jours 1290 jours + 45, ils symbolisent non seulement les trois annĂ©es et demi de la vie apostolique de JĂ©sus, mais aussi le temps trĂšs court du sĂ©pulcre 3 jours, jusquÂĂ la PentecĂŽte 40 jours. Heureux aussi ceux qui garderont la foi durant les trois jours du sĂ©pulcre de lÂĂglise 3 jours symboliques et jusquÂau retour glorieux du Christ aprĂšs 40 jours symboliques. Ils seront lÂĂglise de la fin du monde de la mĂȘme maniĂšre que Marie* fut Ă elle seule toute lÂĂglise pendant les trois jours du sĂ©pulcre et les 40 jours dÂerrance et de doute avant la PentecĂŽte. ConcrĂštement, tous ces chiffres symboliques ne nous avancent pas beaucoup. Il est impossible de savoir avec certitude quelle sera la durĂ©e exacte du rĂšgne de lÂAntĂ©christ et peut-ĂȘtre de ses successeurs. Une seule chose est certaine. Dieu nÂannonce plus aucun Ă©vĂ©nement nouveau sur terre hormis la Venue du Christ qui fera disparaĂźtre lÂImpie par le souffle de sa bouche, lÂanĂ©antira par la manifestation de sa Venue[465] ». Il nÂy aura donc plus cette fois dÂautre temps. JÂai longtemps hĂ©sitĂ© Ă propos de cette durĂ©e. Je nÂarrive pas Ă conclure. JÂai essayĂ© de comparer Ă ce qui sÂĂ©tait jadis passĂ©, lors de la fin de certains mondes particuliers ». Des prophĂ©ties anciennes, adressĂ©es Ă lÂĂgypte antique, parlaient dĂ©jĂ de fin du monde ». On mÂa rapportĂ© quÂune inscription hiĂ©roglyphique du temple de Philae dit Les temples seront dĂ©sertĂ©s. Les dieux seront oubliĂ©s. Les Ă©crits deviendront obscurs et nul ne pourra plus les dĂ©chiffrer. La fin du monde approche ». La fin du monde, en ce qui concerne lÂĂgypte antique, ne fut que la fin dÂun monde. 1700 ans aprĂšs lÂassassinat du dernier moine de Philae, lÂhumanitĂ© est toujours sur terre. Il y a ici une analogie avec la fin de lÂĂglise et des religions. En consĂ©quence, deux opinions peuvent ĂȘtre soutenues. 1- PremiĂšre hypothĂšse. Sans trop sÂavancer, il est probable que les hommes qui seront prĂ©sents sur terre lorsque sera donnĂ© le dernier des signes la tentative de conquĂȘte de lÂarbre de vie, seront encore en majoritĂ© vivants lors du retour du Christ. Ce temps dÂattente ne durera pas plus que lÂespace dÂune gĂ©nĂ©ration, selon le sens littĂ©ral de cette parole de JĂ©sus[466] En vĂ©ritĂ© je vous le dis, cette gĂ©nĂ©ration ne passera pas que tout cela ne soit arrivĂ©. » JusquÂalors rĂ©alisĂ©e de maniĂšre cachĂ©e, Ă travers la succession des morts individuelles, cette parole le sera dÂun coup par le retour glorieux du Christ. Plusieurs arguments Ă©tayent cette opinion. Les prophĂ©ties concerneront, cette fois, lÂĂglise universelle et la totalitĂ© des nations* de la terre. Elles seront toutes rĂ©alisĂ©es. Rien dÂautre ne sera annoncĂ©. Les Ă©vĂ©nements rapportĂ©s dans le livre de la GenĂšse se seront produits en sens inverse, au sens littĂ©ral du terme. Ainsi, lÂAlpha et lÂOmĂ©ga, la GenĂšse et lÂApocalypse se seront rejoints. DĂ©jĂ de nos jours, les tours de Babel[467] modernes se dressent dans presque tous les pays comme symbole de leur orgueil; LÂunification des langues[468] est en voie de rĂ©alisation dans lÂanglais; Les nations commencent Ă penser leur disparition au profit dÂun gouvernement mondial[469]; Le rĂȘve dÂune prolongation de la vie humaine tente dĂ©jĂ les gĂ©nĂ©ticiens[470]. Il sÂagit donc bien du temps des temps, de la fin des fins[471], de mĂȘme que le livre de la GenĂšse raconte le commencement du commencement. Combien dÂannĂ©es ? Les exemples du passĂ© montrent la diversitĂ© des temps accordĂ©s par Dieu aux impostures politiques. Parmi les divers antichristianismes apocalyptiques, on peut citer lÂexil Ă Babylone du peuple juif qui dura soixante-dix ans[472]; Le communisme athĂ©e en Russie dura soixante-douze ans; LÂexode dans le dĂ©sert dura quarante annĂ©es[473]; Hitler tint lÂAllemagne durant douze ans et le monde en guerre durant six ans. Rarement, au cours de lÂhistoire, un rĂ©gime politique monstrueux nÂaura durĂ© plus que le temps dÂune vie humaine. Or lÂAntĂ©christ, celui qui accomplira les derniĂšres prophĂ©ties, sera un homme, pas un dieu. 2- DeuxiĂšme hypothĂšse. Mais il existe une autre hypothĂšse, peu probable et peu Ă©tayĂ©e quoique lĂ©gitime. Rien nÂempĂȘche que lÂAntĂ©christ ait des successeurs. Ce monde sans autre religion que celle de la collaboration avec Lucifer peut durer plusieurs siĂšcles. Au risque de dĂ©cevoir, lorsquÂon regarde dans lÂĂcriture sainte la façon dont Dieu utilise le mot bientĂŽt », on reste hĂ©sitant. Un texte de lÂapocalypse est Ă cet Ă©gard significatif[474] Ces paroles sont certaines et vraies; le Seigneur Dieu, qui inspire les prophĂštes, a envoyĂ© son Ange pour montrer Ă ses serviteurs ce qui doit arriver bientĂŽt. Voici que mon retour est proche! Heureux celui qui garde les paroles prophĂ©tiques de ce livre ». Ce texte est lu depuis 2000 ans par des gĂ©nĂ©rations de chrĂ©tiens qui sont invitĂ©s Ă y croire. De fait, ces paroles se rĂ©alisent puisque les gens meurent vite, donc bientĂŽt ». CÂest le bientĂŽt de Dieu! JÂai expliquĂ© que le monde de lÂAntĂ©christ, quoique centrĂ© sur lÂHomme et le culte de la gloire, nÂest pas un monde oĂč lÂon se damne davantage que dans les autres Ă©poques. La dĂ©tresse spirituelle y est source de rĂ©demption, comme au temps de lÂAncien Testament oĂč Dieu se taisait. Il se peut donc que Dieu laisse faire, quÂil observe jusquÂoĂč peut aller la folie des habitants de la planĂšte bleue. Dans cette hypothĂšse, que feront-ils, perdus, seuls, comme une tĂȘte dÂĂ©pingle dans une galaxie de cent-mille annĂ©es lumiĂšre, Ă la conquĂȘte de la gloire[475]? Et YahvĂ© dit Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le dĂ©but de leurs entreprises! Maintenant, aucun dessein ne sera irrĂ©alisable pour eux. » Il se peut donc que Dieu laisse tourner le monde et observe du Ciel sa folie, comme aux jours de Babel. Ils conquerront de nouvelles planĂštes. Ils sÂefforceront de sortir du systĂšme solaire. Ils lutteront pour vaincre la mort. Ils pratiqueront le spiritisme avec lÂautre monde. Tout cela se fera dans une perpĂ©tuelle et pitoyable guerre intĂ©rieure. Le dieu qui les illuminera sera sans amour Ce sera un monde de petits vieux, spirituellement usĂ©s, moralement dĂ©sespĂ©rĂ©s, ossements dessĂ©chĂ©s. Mais, inconsciemment ou consciemment, ils seront assoiffĂ©s dÂun dĂ©sir brĂ»lant pour le vrai Dieu. Le Jour du Seigneur [476] Chose certaine Alors, finalement, le Christ apparaĂźtra. Ce ne sera pas une simple grĂące spirituelle mais une apparition aussi rĂ©elle et visible que celle de Marie Ă Bernadette de Lourdes. Il se montrera dÂun seul coup aux yeux de chair, exactement de la mĂȘme façon que le voient ceux qui meurent de nos jours. Il sÂagit du mĂȘme mystĂšre que celui que jÂai dĂ©crit en racontant la mort individuelle de chacun[477]. Le Christ ne viendra pas seul mais accompagnĂ© du Ciel entier la Bible appelle cela les nuĂ©es du ciel, des milliers dÂanges pour ce jour de fĂȘte et de terreur Dies irae, des saints du passĂ© et de tous les pays, enveloppĂ©s de lumiĂšre. Les anges auront revĂȘtu, pour ce jour, une apparence corporelle qui dĂ©voilera leur esprit aux mille lumiĂšres[478]. En tĂȘte, la VierÂge Marie, dans son corps physique glorifiĂ© apparaĂźtra simple. Plus un ĂȘtre est saint, plus il est simple. On sÂĂ©criera de toute part en la voyant, Ă lÂimage des pauvres mots de sainte Bernadette Elle a les yeux bleus ». Ce sera une couleur dÂĂąme, qui ne se dĂ©crit pas avec des mots, une transparence de puretĂ© intĂ©rieure oĂč chacun lira quÂelle nÂa jamais pĂ©chĂ©. Tout le monde verra ce grand spectacle en un seul regard. Quand Dieu veut faire grand, il en prend les moyens. Chacun verra le Ciel lui apparaĂźtre comme sÂil Ă©tait seul au monde. ÂComme lÂĂ©clair, en effet, part du levant et brille jusquÂau couchant, ainsi en sera-t-il de lÂavĂšnement du fils de lÂhomme.[479] Chacun aura son apparition personnelle et, en mĂȘme temps, chacun verra quÂil nÂest pas le seul. Les enfants sÂextasieront et diront Ă leurs parents Dieu est lumiĂšre et amour! Et nous ne le savions pas! » Chaque homme rĂ©agira devant la RĂ©vĂ©lation de cette gloire selon les dispositions de son cÂur. Les quelques fidĂšles qui auront su rester fidĂšles Ă leur attente du retour du Christ seront debout, attitude que la Bible rĂ©serve Ă lÂami. Dans leur joie, ils ne pourront dire autre chose que merci. Leur saintetĂ© leur sera rĂ©vĂ©lĂ©e. Ils comprendront que cÂest leur priĂšre qui provoque cette explosion de gloire. Semblables Ă Marie, ils en seront troublĂ©s »[480]. A genoux, cÂest-Ă -dire repentants, les hommes de bonne volontĂ©, jusque lĂ soumis Ă lÂAntĂ©christ, pleureront en disant Nous ne savions pas que tu Ă©tais ainsi. Nous croyions, on nous lÂavait dit, que tu nÂĂ©tais quÂun mauvais esprit, un dieu jaloux de son pouvoir. Pardon pour nos pĂ©chĂ©s. Fais de nous ce quÂil te plaira ». Mais, dans lÂapparition de JĂ©sus, ils ne discerneront ni jugement ni condamnation. Nous avons une image de lÂaccueil quÂil rĂ©serve Ă tout homme quel quÂil soit Ă lÂheure ultime. Il en sera en ce jour-lĂ comme de la parabole rapportĂ©e par JĂ©sus dans son Ăvangile[481],  comme dÂun homme qui avait deux fils. Le plus jeune dit Ă son pĂšre PĂšre, donne-moi la part dÂhĂ©ritage qui me revient. Et le pĂšre fit le partage de ses biens. Peu de jours aprĂšs, le plus jeune partit pour un pays lointain oĂč il gaspilla sa fortune en menant une vie de dĂ©sordre. Quand il eut tout dĂ©pensĂ©, il commença Ă se trouver dans la misĂšre. Il eut faim et dĂ©cida de retourner chez son pĂšre, voulant se prĂ©senter Ă lui comme le dernier de ses serviteurs. Le voyant arriver de loin, le pĂšre lÂaperçut et fut saisi de pitiĂ©. Il courut se jeter Ă son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit PĂšre, jÂai pĂ©chĂ© contre le ciel et contre toi. Je ne mĂ©rite plus dÂĂȘtre appelĂ© ton fils ... Mais le PĂšre dit Ă ses domestiques vite apportez les plus beaux vĂȘtements pour lÂhabiller et mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons, festoyons car mon fils que voilĂ Ă©tait mort et il est revenu Ă la vie, il Ă©tait perdu et il est retrouvĂ©. Il le prĂ©pare par la famine ressentie sur la terreÂ. Il le fait revenir Ă lui par le dĂ©sir quÂil a dÂĂȘtre heureux. Puis il devance ses paroles, se montre Ă lui tel quÂil est, et au moindre signe de repentir, il lui promet la gloire des Noces Ă©ternelles. Comment douter de Dieu Ă la lecture de textes tels que celui-ci? Les Juifs[482], face Ă la constatation des faits diront JĂ©sus, Messie, gloire Ă toi au plus haut des cieux! » Ils rĂ©aliseront ce jour-lĂ la prophĂ©tie de JĂ©sus Vous ne me verrez plus jusquÂĂ ce que vous disiez BĂ©ni soit celui qui vient au nom du Seigneur! [483] » De mĂȘme, les quelques musulmans fidĂšles diront avec un Ă©tonnement qui les laissera sans force JĂ©sus, Fils de Marie, tu es Dieu. Tu es vraiment mort sur la croix pour nous! Tu nous proposes ton amitiĂ© et la vie Ă©ternelle dans la vision face Ă face! Nous ne le savions pas. Nous te choisissons tel que tu es, JĂ©sus. Nous ne serons plus tes serviteurs mais, si tu le veux, nous serons tes amis ». Ce sera une immense clameur de joie et les peuples, ceux qui auront le cÂur pauvre, se prĂ©cipiteront vers JĂ©sus, vers les saints du Ciel. On sÂĂ©lancera vers lui Ă la mesure de la soif quÂon en avait Ă©prouvĂ©e sans le savoir ou en le sachant. En un moment, chacune des vies qui peupleront la terre dĂ©cidera de son destin pour lÂĂ©ternitĂ©. Mais, bien sĂ»r, il nÂy aura pas que des pauvres de cÂur sur la terre en cette Ă©poque. Il y aura aussi beaucoup dÂorgueilleux et parmi eux, lÂAntĂ©christ. En un instant, en raison de la simple appariÂtion du cÂur du Christ, ses constructions nÂauront plus de sens. Il en sera fini du monde créé par lui. LÂadoration du dieu arrogant et prĂ©somptueux paraĂźtra vaine Ă tous les cÂurs justes, cÂest-Ă -dire Ă la majoritĂ© des hommes. Chacun voudra le vrai Dieu de lÂhumilitĂ© et de lÂamour. LÂAntĂ©christ ne sera pas rejetĂ©, malgrĂ© tout le mal spirituel quÂil aura fait. Il sera visitĂ©, lui tout seul comme tous les autres hommes, par JĂ©sus et il se verra proposer le salut. Il comprendra alors sÂil ne lÂavait dĂ©jĂ compris... que le Messie Ă©tait mort pour lui aussi et quÂil serait mort tout de mĂȘme pour lui sÂil avait Ă©tĂ© le seul habitant de la terre. Mais lÂAntĂ©christ, sera portĂ© Ă refuser. AprĂšs sÂĂȘtre battu toute une vie pour la dignitĂ© de lÂhomme libre, indĂ©pendant, debout, en un mot orgueilleux, comment pourra-t-il accepter la victoire de JĂ©sus, lÂHomme humble et aimant donc plus que jamais libre et debout ? Voyant en un instant son oeuvre, son monde sĂ©parĂ© du vrai Dieu dĂ©truit de lÂintĂ©Ârieur et vidĂ© de ses sujets, il est Ă©vident quÂil sera tentĂ© par son propre pĂ©chĂ© et par la prĂ©sence de Satan. Lucifer, le chef des anges rĂ©voltĂ©s, exactement comme Ă lÂheure de la mort individuelle de chacun, recevra lÂautorisation de se montrer, de sÂadresser aux hommes. Il leur tiendra ce langage, Ă tous, dans un dernier discours intĂ©rieur particuliĂšrement sĂ©ducteur NÂavez-vous pas Ă©tĂ© heureux et puissants sur la terre durant toutes ces annĂ©es grĂące Ă moi et Ă mes serviteurs? Allez-vous renoncer maintenant Ă ce bonheur, dÂun seul coup, parce quÂon vous en propose un autre? Mais ne comprenez-vous pas ce que veut ce JĂ©sus? Il vous veut humbles et dĂ©pendants alors que vous ĂȘtes faits pour la libertĂ©, le pouvoir, la dĂ©cision autonome du bien et du mal. Il vous veut aimants alors que vous pouviez jusquÂici vivre sans dĂ©pendre de personne. Refusez avec moi ce pitoyable paradis! Restez ce que vous avez toujours Ă©tĂ©, des hommes debout! » Ce discours ne sĂ©duira que peu dÂhommes, Ă sa grande fureur. Seuls les orgueilleux capables de maintenir leur choix devant la rĂ©vĂ©lation dÂun si grand amour, le suivront. Le livre de lÂApocalypse commente[484] Mais la BĂȘte lÂidĂ©ologie de lÂorgueil fut capturĂ©e, avec le faux prophĂšte lÂAntĂ©christ -celui qui accomplit au service de la BĂȘte des prodiges par lesquels il fourvoyait les gens ayant reçu la marque de la BĂȘte et les adorateurs de son image,- on les jeta tous deux, vivants, dans lÂĂ©tang de feu, de soufre embrasĂ© Il maĂźtrisa le Dragon, lÂantique Serpent, -cÂest le Diable, Satan,- et lÂenchaĂźna pour mille annĂ©es ici, dans ce sens qui est le dernier, mille annĂ©es signifient lÂĂ©ternitĂ©. » Un autre texte de lÂApocalypse, du mĂȘme genre, semble indiquer[485] que lÂAntĂ©christ suit Satan en enfer Alors le diable, leur sĂ©ducteur, fut jetĂ© dans lÂĂ©tang de feu et de soufre, y rejoignant la BĂȘte cÂest-Ă -dire lÂidĂ©ologie dÂun monde sans vrai Dieu et le faux prophĂšte lÂAntĂ©christ, et leur supplice durera jour et nuit, pour les siĂšcles des siĂšcles.  Pour Judas, Hitler et dÂautres[486] que ces prophĂ©ties de damnation sous-entendent toujours ÂsÂil ne se convertit pas au dernier moment. Il nÂen demeure pas moins vrai, comme pour tous les hommes dont jÂai montrĂ© le choix dĂ©cisif Ă lÂheure de la mort[487], que plus lÂorgueil et lÂĂ©goĂŻsme sont importants, plus la conversion est difficile. La plupart des hommes, aprĂšs avoir Ă©tĂ© abreuvĂ©s pendant des annĂ©es du vide spirituel créé par lÂAntĂ©christ, reconnaĂźtront nÂavoir aimĂ© quÂeux-mĂȘmes en recherchant les joies sensibles. Ils le reconnaĂźtront devant le Christ et devant tous les saints. Ils comprendront la gravitĂ© de lÂĂ©goĂŻsme qui se dĂ©guise en amour tout en rejetant lÂĂ©poux qui lasse, les parents ĂągĂ©s qui meurent seuls, les enfants malvenus. Ils comprendront Ă la vue du Christ ce quÂest le vrai amour et seront prĂȘts Ă prendre tout le temps quÂil faut pour se purifier. Le livre de lÂApocalypse raconte, Ă travers les symboles dÂune bataille, ces conversions provoquĂ©es par la Venue du Christ[488] Tout le reste fut exterminĂ© par lÂĂ©pĂ©e la parole de vĂ©ritĂ© du Cavalier, qui sort de sa bouche, et tous les oiseaux les contemplatifs se repurent de leurs chairs ». Il y aura en effet au Ciel une grande joie devant la foule immense du peuple qui se convertira. Ce sera la joie de la Victoire de lÂamour. On verra des prostituĂ©es, jusque lĂ adonnĂ©es aux pĂ©chĂ©s, se convertir et, telle Marie-Madeleine, pleurer en essuyant les pieds de JĂ©sus avec leurs cheveux[489]. On verra des hommes dÂargent renoncer Ă leur fortune et, tel le publicain LĂ©vi, arriver les mains vides devant JĂ©sus. Mais celui qui maintiendra son orgueil jusquÂau bout, celui lĂ sera perdu. AprĂšs le retour du Christ, le temps sera comme suspendu. Ceux qui auront choisi de lÂaimer vivront ces heures en sa prĂ©sence dans une extase perpĂ©tuelle. Ils ne pourront dĂ©tacher leur Ăąme de sa vue. Ils ne verront pas seulement sa beautĂ© physique mais aussi celle de son cÂur. Tous les symboles utilisĂ©s jadis par le Seigneur auprĂšs de sainte Marguerite-Marie prendront sens. Au mĂȘme moment, ceux parmi les sauvĂ©s qui auront Ă purifier quelque chose seront Ă©loignĂ©s de sa vue. Cela ne durera quÂun instant mais pourra leur paraĂźtre des heuÂres, des annĂ©es tant ils aimeront et ne supporteront pas son absence. Le purgatoire est fait ainsi. Il ne dure sans doute pas longtemps en temps objectif mais sa durĂ©e intĂ©rieure peut sembler aussi longue que des siĂšcles. ÂAvez-vous vu mon Bien-aimĂ©?[490] Ceux qui auront refusĂ© le Christ seront aussi sur la terre en ces instants mais ils fuiront. Ils ne se sauveront pas dans dÂautres lieux, le Christ Ă©tant prĂ©sent partout Ă la fois devant leur regard. Ils fuiront en eux-mĂȘmes en essayant de dĂ©tourner leurs pensĂ©es de son regard insoutenable. Ils crieront Va-t-en. Ne vois-tu pas que nous ne voulons pas de toi ni dÂaucun de ceux qui sont avec toi. Pourquoi restes-tu ainsi? Veux-tu donc nous torturer ? » Leur choix de la solitude sera, on le voit Ă travers ces mots, dĂ©finitif. Il est inutile dÂinsister davantage sur le retour du Christ car sa venue a dĂ©jĂ amplement Ă©tĂ© dĂ©crite[491]. La mort individuelle de chacun est exactement, point par point, le mĂȘme mystĂšre et, Ă une nuance prĂšs, tout le monde le verra en mĂȘme temps. Pour conclure ce chapitre, il faut se reposer la question fondamentale dĂ©jĂ formulĂ©e ci-dessus. Pourquoi JĂ©sus permettra-t-il avant son retour, que lÂapostasie* sÂinstalle jusquÂĂ supprimer toute trace extĂ©rieure et visible de la prĂ©sence de Dieu? Nous voyons maintenant comme dans un grand panorama le bien qui en sortira, beaucoup dÂhumilitĂ© pour la majoritĂ© des hommes, vivant sans espoir de vrai bonheur dans un monde oĂč tout matĂ©riellement dispose au bonheur; une grande espĂ©rance pour ceux qui auront gardĂ© la foi, mais toute pauvre devant lÂabsence de tout signe extĂ©rieur du retour du Christ; une charitĂ© inĂ©galĂ©e, enfin, pour les chrĂ©tiens de cette Ă©poque. Il en sortira une grande victoire. Avec saint Paul, devant la confusion du dĂ©mon dĂ©finitivement vaincu chacun sÂĂ©criera La mort a Ă©tĂ© engloutie dans la victoire; oĂč est-elle, ĂŽ mort, ta victoire? OĂč est-il, ĂŽ mort, ton aiguillon? Mais grĂące soit Ă Dieu, qui nous donne la victoire par notre seigneur JĂ©sus Christ.[492] »  LA PREUVE SUPRĂME QUE DIEU NOUS AIME, CÂEST QUE LE CHRIST REVIENDRA NOUS CHERCHER ALORS QUE NOUS NE LÂATTENDRONS PLUS[493]. Nous ne mourrons pas tous » Chose certaine A la fin des temps, le Royaume de Dieu arrivera Ă sa plĂ©nitude. AprĂšs le jugement universel, les justes rĂšgneront pour toujours avec le Christ, glorifiĂ©s en corps et en Ăąme, et lÂunivers lui-mĂȘme sera renouvelĂ© Alors lÂĂglise sera "consommĂ©e dans la gloire cĂ©leste, lorsque, avec le genre humain, tout lÂunivers lui-mĂȘme, intimement uni avec lÂhomme et atteignant par lui sa destinĂ©e, trouvera dans le Christ sa dĂ©finitive perfection".» Cette rĂ©novation mystĂ©rieuse, qui transformera lÂhumanitĂ© et le monde, la Sainte Ecriture lÂappelle "les cieux nouveaux et la terre nouvelle". Ce sera la rĂ©alisation dĂ©finitive du dessein de Dieu de "ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les ĂȘtres cĂ©lestes comme les terrestres".[494] Le jour du Seigneur, son retour glorieux visible dÂun bout Ă lÂautre de la terre, mettra fin aux naissances et aux morts. La terre telle quÂelle est nÂaura plus ni sens ni utilitĂ©, les hommes ayant tous sans exception fait leur choix pour lÂĂ©ternitĂ©. Saint Paul raconte ainsi ce qui se produiÂra alors[495] ÂJe vais vous dire un mystĂšre. Nous ne mourrons pas tous, mais nous serons transformĂ©s. En un instant, en un clin dÂÂil, au son de la trompette finale, car elle sonnera, la trompette, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, les vivants, nous serons transformĂ©s. Il faut en effet que cet ĂȘtre corruptible revĂȘte lÂincorruptibilitĂ©, que cet ĂȘtre mortel revĂȘte lÂimmortalitĂ©.Â[496] Les paroles de saint Paul sont claires. Si nous sommes prĂ©sents sur la terre au jour du retour du Christ, nous ne mourrons pas. Nous serons tous, sans exception, dispensĂ©s de la mort et ce sera le premier cadeau de noces de la part de Dieu. JÂai montrĂ© que les derniĂšres gĂ©nĂ©rations de lÂhumanitĂ© seront extrĂȘmement cultivĂ©es et intellectualisĂ©es, mĂȘme si elles auront tendance Ă se donner Ă un culte antichristique. Leur sensibilitĂ© sera affinĂ©e, beaucoup plus sensible au vide spirituel. CÂest pourquoi la mort nÂaura plus vraiment dÂutilitĂ©. Le rĂšgne dĂ©sespĂ©rant de lÂAntĂ©christ et le retour glorieux du Christ seront des Ă©vĂ©nements si puissants quÂils suffiront Ă rendre tous les genoux chancelants. Les damnĂ©s eux-mĂȘmes seront dispensĂ©s de mourir, leur choix final Ă©tant parfaitement lucide et dĂ©finitif. La rĂ©surrection des morts Chose certaine LÂunivers sera donc peuplĂ© de deux sortes dÂhumains. Les anciens, ceux qui seront dĂ©jĂ passĂ©s par la mort, seront prĂ©sents. Ils auront accompagnĂ© le Christ ou le dĂ©mon le jour de la Parousie*. Mais ces personnes-lĂ nÂauront pas leur corps de chair. Ils seront face Ă la derniĂšre gĂ©nĂ©ration de lÂhumanitĂ©, bien en chair. Avant la rĂ©surrection de la chair, lÂhomme est privĂ© dÂune partie de son ĂȘtre. Il conserve bien sĂ»r la partie essentielle de son ĂȘtre, son esprit, ses pensĂ©es et ses choix profonds. Mais tout semble indiquer quÂil conserve aussi la partie psychique de son ĂȘtre. Il voit, il entend. Il garde malgrĂ© la disparition de lÂorgane du cerveau, avec une acuitĂ© trĂšs grande, tous les souvenirs sensibles accumulĂ©s durant la vie terrestre et que la vieillesse fait parfois oublier. Cette dĂ©couverte de la survie de la vie sensible est rĂ©cente en Occident. On la doit aux Ă©tudes du Docteur Raymond Moody sur les personnes victimes dÂun arrĂȘt cardiaque[497]. Par contre le corps charnel a disparu. Son absence ampute le mort des sens du toucher et du goĂ»t qui lui sont liĂ©s. Ce manque est trĂšs peu gĂȘnant. Ceux qui sont dĂ©jĂ au Ciel sont parfaitement heureux. Comment pourrait-il en ĂȘtre autrement puisquÂils voient Dieu? Pourtant Dieu ne nous laissera pas Ă©ternellement amputĂ©s dÂune partie de nous-mĂȘmes. En cet instant, la trompette sonnera[498], dit saint Paul. Cette trompette symÂbolise la voix du Christ. Tout pouvoir lui a Ă©tĂ© remis par Dieu. LÂEsprit Saint qui repose sur lui est dĂ©crit dans la Bible comme une trompette ou un tonnerre Ă cause de sa force[499]. CÂest Ă lui quÂappartient, Ă travers son humanitĂ©, de donner un tel commandement. Il donnera un ordre Ă ses anges. Eux, utilisant leur puissance naturelle sur cette matiĂšre quÂils façonnent depuis la crĂ©ation du monde, rĂ©colteront de la terre et, Ă partir de ses Ă©lĂ©ments, reconstitueront le corps physique complet, parfait et en pleine jeunesse de tous les morts, les saints comme les damnĂ©s. Ce sera leur corps Ă eux, reconstituĂ© prĂ©cisĂ©ment mais dĂ©barrassĂ© de ses dĂ©fauts. Les handicapĂ©s renaĂźtront en pleine possession de tous leurs moyens, les trisomiques ne porteront les stigmates de leur handicap que comme une gloire de leur Ăąme plus humble. Chaque mort, en un Ă©clair, rĂ©intĂ©grera son propre corps dont elle reconnaĂźtra chacune des fibres. Je ne veux pas signifier par lĂ que ce corps sera fait avec les mĂȘmes Ă©lĂ©ments matĂ©riels qui ont dĂ©jĂ servi durant notre vie terrestre atomes et molĂ©cules[500]. LÂĂglise affirme que notre corps de ressuscitĂ©s sera notre vrai corps physique, aussi palpable et capable de manger que celui de JĂ©sus aprĂšs sa rĂ©surrection. La rĂ©surrection de la chair fait partie de la foi. A cela, on pourrait, semble-t-il, objecter le texte de saint Paul dans sa premiĂšre lettre aux corinthiens[501] On est semĂ© ici-bas corps psychique, on ressuscite corps spirituel. SÂil y a un corps psychique, il y a aussi un corps spirituel. » LÂinterprĂ©tation de ce texte pourrait conduire Ă affirmer lÂapparition dÂun corps qui nÂest plus fait de matiĂšre mais qui, de fait, est celui dÂun pur esprit. Les anges eux-mĂȘmes ne se façonnent-ils pas parfois des apparences de corps que lÂon peut voir et toucher?[502] Or les Ăvangiles ne cessent de le rappeler, saint Paul nÂa pas voulu dire cela. JĂ©sus prouve Ă Thomas dans son apparition quÂil a un vrai corps. ÂMets ton doigt dans mon cĂŽtĂ©, ne soit pas incrĂ©dule, soit croyant.[503] Avec son autoritĂ© infaillible, lÂĂglise a confirmĂ© quÂil sÂagit bien dÂune rĂ©surrection de la chair, cÂest-Ă -dire des molĂ©cules palpables quÂun fantĂŽme ne possĂšde pas. Il sÂagira bien de notre corps physique mais il sera, aussi bien pour les saints du Ciel que pour les damnĂ©s, dĂ©barrassĂ© de tous ses dĂ©fauts. Ces dĂ©fauts ne serviront plus Ă rien puisque notre choix aura Ă©tĂ© fait. Les damnĂ©s et les saints rĂ©intĂ©greront la perfection de leur ĂȘtre, pour que chacun puisse vivre comme il le dĂ©sire, loin de Dieu ou prĂšs de lui. DĂ©jĂ au temps du prophĂšte Daniel, les Juifs savaient que tous les morts sans aucune exception ressusciteraient un jour ÂUne multitude, ceux qui dorment au pays de la poussiĂšre sÂĂ©veilleront, les uns pour la vie Ă©ternelle, les autres pour la rĂ©probation et lÂhorreur Ă©ternelle.[504] Dieu rendra Ă chacun son corps, respectant mĂȘme chez les damnĂ©s la libertĂ© qui les a conduits Ă choisir lÂhorreur Ă©ternelle dÂune vie sans amour[505]. Saint Paul, en parlant dÂun corps spirituel, voulait signifier que les saints comme les damnĂ©s rĂ©intĂ©greront leur corps parfaitement soumis et adaptĂ© Ă leur esprit. Notre corps sera spirituel en ce sens quÂil obĂ©ira tout entier Ă notre esprit. Les damnĂ©s eux-mĂȘmes seront dotĂ©s de cette libertĂ© Ă une nuance prĂšs. Leur esprit sera malade de lÂabsence de Dieu. Il brĂ»lera de lÂintĂ©rieur du feu de ce manque. Ainsi, malgrĂ© la prĂ©sence dÂun corps dotĂ© dÂincorruptibilitĂ© et parfaitement soumis Ă leur volontĂ©, ils nÂen profiteront pas. Que sert Ă lÂhomme dÂavoir une santĂ© physique parfaite et un contrĂŽle de son psychisme sÂil nÂest pas heureux? Cela se rĂ©percutera dÂailleurs dans leur apparence. Leur corps sera dotĂ© dÂune grande vitalitĂ© mais leur visage sera sans cesse dĂ©formĂ© par les effets de leur Ă©goĂŻsme choisi. Tout leur malheur viendra de leur esprit orientĂ© vers un choix pervers. Ils ne penseront quÂĂ eux-mĂȘmes, Ă leur obsession tendue vers leur propre rĂ©alisation, mais ils ne pourront rĂ©aliser ce but loin de Dieu qui seul aurait pu les combler. Ils Ă©cumeront de colĂšre. Toutes les passions mauvaises seront leur lot quotidien puisquÂils chercheront le bonheur, cÂest-Ă -dire Dieu, tout en refusant la nature et les conditions de ce bonheur lÂhumilitĂ© du repentir. CÂest une contradiction interne, choix de leur libertĂ©, que la Bible appelle lÂhorreur». Les humbles, quant Ă eux, recevront de la part de Dieu ce mĂȘme corps, dotĂ© de la mĂȘme perfection. Mais, pour eux, tout sera surĂ©levĂ© en gloire. Comment pourrait-il en ĂȘtre autrement puisquÂils verront Dieu? La TrinitĂ© emplira leur esprit, comblant en bĂ©atitude tous leurs dĂ©sirs. En consĂ©quence, leur sensibilitĂ© et leur corps seront plus que soumis totalement Ă leur esprit aprĂšs le miracle de la rĂ©surrection. Ils sÂen trouveront glorifiĂ©s, cÂest-Ă -dire dotĂ©s de pouvoirs venant de Dieu. Des propriĂ©tĂ©s nouvelles et inimaginables apparaĂźtront[506]. Saint Thomas dÂAquin, regardant la façon dont se comportait JĂ©sus aprĂšs sa rĂ©surrection, les rĂ©sume en quatre mots, impassibilitĂ© il nÂest plus accessible Ă la souffrance, Ă la mort, subtilitĂ© il passe Ă travers les portes closes, agilitĂ© il se dĂ©place instantanĂ©ment et clartĂ© son visage physique rĂ©vĂšle parfaitement son esprit[507]. La Vision bĂ©atifique et lÂenfer Chose certaine Lorsque le dernier homme aura achevĂ© de purifier son amour Ă travers un purgatoire de solitude[508], tout sera consommĂ©. Il nÂy aura plus que deux demeures » dans lÂautre monde, cÂest-Ă -dire deux types dÂhommes. Ils sont symbolisĂ©s dans lÂĂcriture par le bon grain et lÂivraie[509]. Il sÂagit des habitants du paradis et de lÂenfer. Il ne convient pas dÂimaginer cela comme deux mondes physiquement sĂ©parĂ©s. LÂenfer Ă©tant un choix de libertĂ©, respectĂ© par Dieu, son lieu est le mĂȘme que celui du paradis. CÂest lÂunivers entier et ses merveilles. De fait, Dieu donnera aux damnĂ©s obstinĂ©s en cadeau tout ce quÂils dĂ©sirent. Ils recevront la puissance Ă laquelle ils aspirent. Ils auront la possession de lÂunivers. Ils pourront y faire ce quÂils veulent selon le choix de leur libertĂ©. Une seule chose leur sera refusĂ©e. La Vision sublime de Celui qui voulait les Ă©pouser. Faut-il donc affirmer que les paroles de lÂĂcriture qui les dĂ©crivent condamner Ă un Ă©tang de feu[510], sont de vaines images? Il sÂagit au contraire dÂune triste rĂ©alitĂ©, pire encore que la lettre du texte laisse imaginer. En effet, Ă cause de leur mĂ©chancetĂ© intĂ©rieure, toute cette libertĂ© et puissance se retournera contre eux. Ils ne profiteront de rien. La vue dÂune fleur ou de toutes les merveilles créées par Dieu sera source dÂallĂ©gresse pour les saints. Pour les damnĂ©s, elle sera une pointe de plus dans leur cÂur envieux. Mais la plus grande souffrance sera pour eux la vue dÂun Ă©lu. Ils ne supporteront pas la vue de lÂhumilitĂ©, de lÂamour gĂ©nĂ©reux et de la gloire quÂelle mĂ©rite. Ce sera pour eux un objet de rage qui leur rappellera douloureusement la perte quÂil auront faite. Ils fuiront donc le plus loin possible, dans les recoins les plus sombres de lÂunivers. Ils se sĂ©pareront Ă jamais de toute prĂ©sence vivante et habiteront les lieux dĂ©serts. Ils chercheront le centre des astres, lÂobscuritĂ© brĂ»lante de ces Ă©tangs de feu[511] oĂč nul saint ne sÂaventure. PlutĂŽt que de cĂ©der Ă lÂamour et de se repentir, ils rumineront la haine pour toujours. Le monde nouveau Chose certaine Quant au cosmos, la RĂ©vĂ©lation affirme la profonde communautĂ© de destin du monde matĂ©riel et de lÂhomme Car la crĂ©ation en attente aspire Ă la rĂ©vĂ©lation des fils de Dieu ... avec lÂespĂ©rance dÂĂȘtre elle aussi libĂ©rĂ©e de la servitude de la corruption .... Nous le savons en effet, toute la crĂ©ation jusquÂĂ ce jour gĂ©mit en travail dÂenfantement. Et non pas elle seule; nous-mĂȘmes qui possĂ©dons les prĂ©mices de lÂEsprit, nous gĂ©missons nous aussi intĂ©rieurement dans lÂattente de la rĂ©demption de notre corps Romains 8, 19-23.[512] » QuÂest-ce que le paradis ?[513] Voir Dieu face Ă face et ne possĂ©der rien dÂautre vaut infiniment plus que possĂ©der lÂunivers entier et avoir perdu Dieu[514]. » Pourtant, Dieu se prĂ©pare Ă offrir Ă ses amis, en plus de lui-mĂȘme, un univers entier. Il ne sÂagit pas dÂune exagĂ©ration littĂ©raire. Saint Paul lÂa dit, selon quÂil est Ă©crit, nous annonçons ce que lÂÂil nÂa pas vu, ce que lÂoreille nÂa pas entendu, ce qui nÂest pas montĂ© au cÂur de lÂhomme, tout ce que Dieu a prĂ©parĂ© pour ceux qui lÂaiment[515]. » A partir dÂici, jÂaborde les grĂąces supplĂ©mentaires que Dieu a prĂ©parĂ©es[516]. CÂest un travail trĂšs difficile. DÂincroyables surprises nous attendent. Nous ignorons encore presque tout des propriĂ©tĂ©s cachĂ©es de la lourde matiĂšre dont nous sommes faits mais qui se trouvera transfigurĂ©e. Parmi ces propriĂ©tĂ©s, quelques-unes sont certaines. AprĂšs la rĂ©surrection de la chair, lÂhomme retrouve la plĂ©nitude des facultĂ©s physiques, le sens du toucher inclus. LÂĂglise nÂa jamais souscrit Ă cette foi un peu fondamentaliste des TĂ©moins de JĂ©hovah, comme si le lieu du paradis devait ĂȘtre la terre. Ce lieu est bien trop exigu pour une Ă©ternitĂ© selon le rĂȘve de Dieu. En toute logique, la prĂ©sence de ce corps doit sÂaccompagner de la recrĂ©ation dÂun univers physique qui lui corresponde. A lÂheure dite, immĂ©diatement aprĂšs le retour du Christ, conjointement Ă la rĂ©surrection des morts, il prĂ©parera la rĂ©alisation de bienfaits inimaginables jusque dans notre sensibilitĂ© et notre corps, jusque dans le monde physique quÂil transformera, pour que nous puissions admirer Ă©ternellement sa richesse et sa beautĂ©[517]. Nous ne pouvons nous faire une idĂ©e de lÂĂ©nergie quÂil dĂ©ploiera pour nous combler. Dieu ressemblera Ă un fiancĂ© enfin rĂ©uni Ă sa bien-aimĂ©e. Il ne sait que faire pour elle. Il se donne Ă elle et cela suffit. Pourtant, il ajoute toutes les folies que lÂamour peut imaginer, des parures somptueuses, des royaumes, des amis, des fleurs, des aniÂmaux... Dieu se comportera de la mĂȘme façon, comme un prince des contes, Ă la mesure de sa toute puissance. Il crĂ©era un univers grandiose de telle façon que lÂĂ©ternitĂ© ne nous suffira pas pour le visiter. A vie Ă©ternelle de bonheur, Dieu fait corresÂpondre un univers infini de beautĂ©s. La destruction de la terre et de ses scories Chose certaine Il commencera son oeuvre en dĂ©truisant. Saint Pierre* dĂ©crit son action Il viendra, le jour du Seigneur, comme un voleur. En ce jour, les cieux se dissiperont avec fracas, les Ă©lĂ©ments embrasĂ©s se dissoudront, la terre avec les oeuvres quÂelle renferme sera consumĂ©e[518]Â. Comme tous les textes apocalyptiques, ce texte parle en premier lieu de notre mort individuelle. Mais il dĂ©crit aussi la fin de notre planĂšte. Dieu ne voudra pas la laisser subsister car elle est souillĂ©e tout entiĂšre des restes de nos pĂ©chĂ©s. Rien ne devra demeurer des immenses citĂ©s oĂč lÂhomme a si rarement vĂ©cu pour son prochain. Personne ne regrettera les cathĂ©drales gothiques[519], qui furent construites comme toute Âuvre humaine dans un mĂ©lange de saintetĂ© et dÂorgueil, oĂč lÂon priait si mal au temps oĂč Dieu se cachait dans son eucharistie. Personne ne voudra garder les immenses bibliothĂšques puisquÂon lira les sciences Ă livre ouvert sur le visage de Dieu et dans la science des anges. Il ne devra rien subsister du monde ancien, pas pierre sur pierre[520], car le monde nouveau le remplacera. MĂȘme les oeuvres faites par Dieu pour cette terre disparaĂźtront. Les textes des Ăvangiles seront brĂ»lĂ©s par le feu dont parle saint Pierre*[521]. Nous nÂen aurons plus besoin. Nous aurons le Christ lui-mĂȘme, prĂ©sent devant nos yeux. Les constructeurs des cathĂ©drales seront Ă nos cĂŽtĂ©s, vivants et prĂȘts Ă construire plus beau. Un nouveau monde physique Chose certaine mais inimaginable pour le concret AprĂšs la destruction de la terre, Dieu commencera Ă façonner un nouvel univers. Il sÂagira dÂun univers physique, tout autant que notre corps, mais adaptĂ© Ă sa nouvelle vie. Il sera donc comme lui Ă©ternel, dĂ©livrĂ© de toute corruption et gĂ©nĂ©ration, dispensĂ© de cette loi de dĂ©sagrĂ©gation lÂentropie qui nous tient actuellement. CÂest Dieu lui-mĂȘme qui, en le soutenant comme il soutiendra notre corps et le dispensera de se nourrir, le rendra incorruptible. Nous comprendrons Ă cette heure lÂutilitĂ© des milliards de mondes dont nous apercevons la lumiĂšre la nuit par temps clair. Il existe des milliards dÂĂ©toiles parce que ces mondes sont prĂ©parĂ©s pour nous aprĂšs notre rĂ©surrection. Nous pourrons les visiter et qui sait ce que Dieu y aura prĂ©parĂ© en beautĂ©, nouveautĂ© et fĂ©erie? Ces mondes sont-ils habitĂ©s par des crĂ©atures spirituelles? Rien dans la rĂ©vĂ©lation ne nous permet de lÂaffirmer ou de le nier. De grands thĂ©ologiens ont rĂ©pondu non Ă cette question, affirmant que nous Ă©tions le centre du monde. La preuve de ce fait leur paraissait sauter aux yeux puisque le Verbe de Dieu sÂest fait homme pour nous ». La rĂ©ponse est solide au moins en apparence. Mais elle oublie un dĂ©tail. Si le Verbe sÂest incarnĂ©[522], cÂest quÂil est capable de folies dÂamour dont personne ne peut soupçonner la limite. Rien ne lÂa empĂȘchĂ© de crĂ©er des anges et de les conduire Ă la vision bĂ©atifique en un instant, dĂšs le premier acte de leur amour pour lui. De mĂȘme qui peut affirmer en son nom quÂil est certain quÂil nÂa pas mis, en chacune des milliards de galaxies, des ĂȘtres dotĂ©s de vie spirituelle quÂil destine Ă ĂȘtre nos compagnons de bonheur pour toujours? Nous ne pouvons savoir avec certitude quÂune chose. SÂil les a créés, cÂest quÂil veut se donner Ă eux comme Ă nous et aux anges, dans le bonheur de sa prĂ©sence. Comme Ă nous et aux anges, il ne demandera quÂune condition, humilitĂ© et amour offert en retour. CHAPITRE 9 LE JUGEMENT GĂNĂRAL, LÂOMĂGA Chose certaine La rĂ©surrection de tous les morts, "des justes et des pĂ©cheurs" prĂ©cĂšdera le Jugement dernier. CÂest face au Christ qui est la VĂ©ritĂ© que sera dĂ©finitivement mise Ă nu la vĂ©ritĂ© sur la relation de chaque homme Ă Dieu. Le jugement dernier rĂ©vĂšlera jusque dans ses ultimes consĂ©quences ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre. Tout le mal que font les mĂ©chants est enregistrĂ© - et ils ne le savent pas. Le Jour oĂč "Dieu ne se taira pas"[523]. » Alors tout sera accompli. La vie Ă©ternelle, dans la Vision qui rend bienheureux sera un repos perpĂ©tuel et une activitĂ© de chaque instant. Les trĂ©sors de Dieu seront entiĂšrement ouverts Ă ceux qui lÂaimeront. En le voyant, ils verront dÂun seul regard toute son oeuvre. En mĂȘme temps, ils visiteront le monde et chacun de leurs frĂšres, lisant dans les cÂurs comme dans un livre ouvert. Nous nÂaurons pas honte dÂĂȘtre compris de lÂintĂ©rieur, jusque dans nos secrets du passĂ© puisque nous nÂaurons plus dÂorgueil et les autres que de lÂamour. Nous serons manifestĂ©s aussi aux damnĂ©s mais ils ne comprendront pas car lÂhumilitĂ© est une aberration pour celui qui ne pense quÂĂ briller. MoĂŻse ne cachera rien de sa vie, de ses grĂąces et de ses faiblesses passĂ©es. Il sera face Ă la petite sainte ThĂ©rĂšse et au nourrisson mort sans avoir connu la terre. De mĂȘme, chacun au Ciel pourra voir les damnĂ©s, anges et hommes. On se rĂ©jouira de leur libertĂ© et on respectera leur choix. Eux, pourtant, seront sĂ©parĂ©s du reste du monde en raison de leurs propres dĂ©sirs car ils ne supporteront pas la prĂ©sence des saints. Ils vivront entre eux ou seuls, se mĂ©prisant les uns les autres, brĂ»lĂ©s par la soif dÂamour prĂ©sente au fond de leur ĂȘtre, mais fidĂšles Ă leur obstination. Eux aussi comprendront les raisons du monde et les oeuvres de Dieu et ils ne cesseront de les rejeter. Ce sera un Jugement gĂ©nĂ©ral et Ă©ternel de tous sur tout. Il sera complet dĂšs le premier instant de la vision bĂ©atifique, et pourtant renouvelĂ© Ă chaque instant. Le jugement gĂ©nĂ©ral nÂest pas comme le jugement particulier. Il ne consiste pas en un choix du bien ou du mal, aboutissant Ă une bĂ©nĂ©diction* ou une acceptation de la part de Dieu. Il est un jugement de discernement sur toutes choses, Ă la lumiĂšre de Dieu. Le passĂ© obscur de la terre apparaĂźtra dans toute son unitĂ©. Pourquoi Dieu se cachait-il? Pourquoi laissait-il le mal se rĂ©pandre sur terre? Pourquoi la mort des enfants, la souffrance des innocents et des coupables? Les mystĂšres de lÂhistoire humaine, les interconnexions qui ont conduit aux guerres, le rĂŽle occulte du dĂ©mon qui manipulait les foules, de Dieu qui permettait bonheurs et malheurs, tout apparaĂźtra en une vision unifiĂ©e. Alors se rĂ©alisera la prophĂ©tie de JĂ©sus. Heureux les affamĂ©s et assoiffĂ©s de la justice, car ils seront rassasiĂ©s.»[524] CONCLUSION Il suffit dÂaimer Le Christ enseigne quÂil nÂy aura plus de mariage dans lÂautre monde[525]. Cette parole pose parfois problĂšme Ă ceux qui sÂaiment. Ils peuvent se rassurer. Elle ne veut pas dire que la femme nÂaimera plus son mari au Ciel ou la mĂšre son enfant. Bien au contraire, ces amours et leur motif terrestre demeureront comme ils demeurent aujourdÂhui entre Marie*, Joseph et JĂ©sus. Mais, dans la Vision bĂ©atifique, le cÂur de chacun sÂouvrira Ă lÂinfini au point que lÂamour qui unit chacun sera plus grand que le plus beau des mariages terrestres. On sera en fait infiniment mariĂ© avec tous, chacun Ă©tant aimĂ© pour lui-mĂȘme en Dieu. Loin de dĂ©truire lÂamour de la terre, cet amour divin le transfigurera dans des proportions infinies. Cette communautĂ© parfaite, lÂĂglise du ciel, sera une vĂ©ritable communion des saints. ÂEt ils verront sa Face, Et son Nom sera inscrit sur leur front. De nuit, il nÂy en aura plus. On se passera de la lampe pour sÂĂ©clairer Car le Seigneur Dieu rĂ©pandra sa lumiĂšre, Et ils seront Rois pour les siĂšcles des siĂšcles. [526]  DEUXIĂME PARTIE LES SOURCES DE LA CONNAISSANCE DU FUTUR Une telle prĂ©cision sur le destin futur de lÂhumanitĂ© Ă©tonne. DÂoĂč lÂauteur tient-il cela? Aurait-il des entretiens secrets avec lÂautre monde? Dans ce chapitre, je voudrais expliquer Ă ceux qui se posent la question intellectuelle de mes sources, Ă quel point le thĂ©ologien doit aussi ĂȘtre un philosophe, un sociologue, un historien. De plus, il se doit dÂĂȘtre modeste et prĂȘt Ă modifier ses vues car ses dĂ©ductions sur lÂavenir intĂšgrent beaucoup dÂĂ©lĂ©ments dÂincertitude. Trois sources permettent de dÂapprocher au mieux le Ă©vĂšnements Ă venir. DÂabord les enseignements de la foi; ensuite ceux des rĂ©vĂ©lations privĂ©es* confirmĂ©es par lÂĂglise; enfin, ceux de la philosophie et de lÂobservation de lÂhumanitĂ©. La troisiĂšme source est indispensable. Elle est aussi la plus incertaine. Chapitre 1 FrĂ©quenter amoureusement lÂEsprit Saint et Marie Les textes Ă©vangĂ©liques qui parlent de la fin du monde sont complexes. JĂ©sus ne cesse de mĂȘler dans le discours eschatologique quatre perspectives la ruine de JĂ©rusalem*, la fin des civilisations, la mort individuelle de chacun et la fin du monde. Il procĂšde ainsi pour faire comprendre que tout cela nÂest Ă ses yeux quÂun seul et mĂȘme mystĂšre. Ces diffĂ©rents niveaux de sens rendent lÂinterprĂ©tation des textes bien alĂ©atoire. Beaucoup de thĂ©ologiens par le passĂ© se sont laissĂ©s tromper et on reste parfois perplexe Ă la lecture de leurs interprĂ©tations. LorsquÂon est ainsi dans lÂexpectative et que les textes de lÂĂcriture sont peu clairs et contradictoires, il convient dÂavoir deux rĂ©flexes. 1- Passer beaucoup de temps, des annĂ©es sÂil le faut, Ă frĂ©quenter lÂEsprit Saint par la priĂšre et la rĂ©flexion pour se familiariser Ă sa maniĂšre dÂagir. La priĂšre rend sa prĂ©sence intime. Elle fait sentir sensus fidei ce qui est vrai ou faux. La mĂ©ditation, cÂest-Ă -dire lÂobservation Ă lÂaide de lÂintelligence permet de comprendre le futur par le passĂ©. Il faut observer en premier lieu ce quÂIl a fait pour JĂ©sus car ce sera ce mĂȘme Esprit Saint qui prĂ©parera et accomplira lÂhistoire de la fin du monde[527]. LÂEsprit Saint se rĂ©sume Ă un esprit dÂhumilitĂ© en vue de lÂamour Agape. 2- Avoir le sens de la croix Tout ce que fait lÂEsprit Saint pour sauver lÂhomme individuel ou les communautĂ©s humaines est marquĂ© du signe de la croix. La raison en est justement cette histoire dÂhumilitĂ© et dÂamour. Qui connaĂźt mieux lÂhumilitĂ© que celui qui a un jour souffert ? Qui est mieux disposer Ă aimer que celui qui est humble ? La croix est une sagesse de souffrance et de mort  En vĂ©ritĂ©, disait JĂ©sus, si le grain de blĂ© ne meurt pas, il reste seul mais sÂil meurt, il porte beaucoup de fruits Â[528]... en humilitĂ©, en soif de Dieu, parfois mĂȘme en charitĂ© et donc en Vie Ă©ternelle. ÂElle est scandale pour les Juifs et folie pour les paĂŻens Â[529]. Elle est scandale, mais rĂ©alitĂ©. Il suffit de se pencher sur lÂhistoire du passĂ©. Rien ne subsiste des rĂ©alitĂ©s du passĂ©, mĂȘme celles que Dieu avait voulues lui-mĂȘme comme le Temple de JĂ©rusalem. Les plus belles jeunes filles sont dĂ©jĂ fanĂ©es. JĂ©sus marque tout ce quÂil touche de cette sagesse de la croix. Doit-on appliquer cette sagesse Ă lÂhumanitĂ© entiĂšre pour la fin du monde? On serait effectivement tentĂ©, en observant le passĂ© disparu, dÂinterprĂ©ter la croix pour la fin du monde dans le sens le plus dur. Sous un texte dont la lettre annonce bataille et terreur, il peut signifier tout autre chose quÂune guerre extĂ©rieure. Chapitre 2 La foi de lÂĂglise par lÂĂcriture et Pierre En plus de cet aspect de connaissance affective, il existe la RĂ©vĂ©lation dÂun contenu intellectuel. La seule autoritĂ© qui de maniĂšre absolue est certaine en cette matiĂšre, cÂest la parole du Dieu unique et Ă©ternel. Lorsque JĂ©sus, le Verbe de Dieu fait homme, eut accompli son oeuvre, il communiqua Ă ses disciples lÂEsprit Saint de maniĂšre telle que rien dÂessentiel ne leur fut cachĂ© de lÂavenir. Ils comprirent en plĂ©nitude lÂĂvangile et les projets de Dieu. Saint Thomas dÂAquin dit que cette comprĂ©hension totale ne reviendra sur terre que dans les temps de la fin. Les apĂŽtres laissĂšrent des Ă©crits. Leurs textes ne doivent cependant pas ĂȘtre lus nÂimporte comment. Ils sont Ă©crits en mots humains. Traduire des vĂ©ritĂ©s infinies par lÂanalogie de mots limitĂ©s est Ă©videmment rĂ©ducteur. CÂest pourtant le pari que Dieu a fait en sÂadressant aux hommes Ă travers les paroles de divers prophĂštes, puis en se faisant lui-mĂȘme homme. Je me suis servi des textes explicites de la Bible Ă chaque fois que cela a Ă©tĂ© possible. Mais, il faut le reconnaĂźtre, je ne lÂai jamais fait de maniĂšre matĂ©rielle. En effet, certains textes sont purement symboliques ceci nÂexclut pas quÂils se rĂ©alisent parfois historiquement Ă telle ou telle Ă©poque. Exemple Une bĂȘte apparut. Elle avait sept tĂȘtes et dix cornes »[530]. Le sens littĂ©ral de tels textes est multiple. CÂest le propre des symboles. Il sÂapplique Ă chaque Ă©poque. Ainsi fonctionne dans son ensemble lÂapocalypse de saint Jean. Elle parle non seulement de la fin du monde, mais de la fin de chaque gĂ©nĂ©ration, de chaque humain individuel, de la fin des citĂ©s, des entreprises humaines etc. Inutile donc de vouloir appliquer les passages qui la composent Ă tel ou tel Ă©vĂ©nement historiquement datĂ© Ă lÂexclusion des autres. La bĂȘte, par exemple signifie aussi bien lÂEmpereur romain NĂ©ron, quÂHitler, nos propres pĂ©chĂ©s capitaux etc. DÂautres prophĂ©ties ont dÂabord un sens historique[531] sans exclure cependant un sens symbolique Exemple De ce temple, il ne restera pas pierre sur pierre. »[532] Le Temple de JĂ©rusalem fut physiquement dĂ©truit en 70 aprĂšs JĂ©sus-Christ comme JĂ©sus lÂavait annoncĂ©. CÂest le premier sens. Pourtant, ce sens historique nÂexclut pas lÂautre, JĂ©sus lui-mĂȘme en informe ses disciples. Le vrai temple Ă©tait son corps qui devait mourir et, trois jours plus tard, ressusciter. Toutes les prophĂ©ties de JĂ©sus concernant le peuple juif sont de cette catĂ©gorie. Leur sens littĂ©ral est dÂabord historique. Elles sont du mĂȘme ordre que la parole dÂIsaĂŻe Voici, une vierge est enceinte![533] » On le voit, la thĂ©ologie de lÂĂglise ne donne pas seulement une vision gĂ©nĂ©rale du projet Ă©ternel de Dieu. Elle parle aussi du concret. Elle annonce certains Ă©lĂ©ments du futur avec certitude. Les textes de cette catĂ©gorie sont dispersĂ©s partout dans lÂĂcriture, depuis les Ă©vangiles aux Ă©pĂźtres. Certains font mĂȘme rĂ©fĂ©rence Ă des prophĂ©ties de Daniel dans lÂAncien Testament. Il est possible de distinguer ces deux sortes de prophĂ©ties par leur style, leur contexte. Mais un tel travail exige une bonne connaissance des mentalitĂ©s orientales. LÂerreur est possible. Au cours de cet ouvrage, je me suis efforcĂ© de ne pas en oublier un seul. Un principe doit ĂȘtre retenu. Plus on sÂapproche du concret, plus lÂerreur est possible. Plus on reste dans des gĂ©nĂ©ralitĂ©s, abordant par exemple les questions du projet de Dieu, de la croix quÂil maintient dans lÂhistoire pour sauver lÂhumanitĂ©, plus on est infaillible Tout au long de cet ouvrage, je me suis efforcĂ© de distinguer, soit en note dans le texte, ce qui Ă©tait sĂ»r de ce qui Ă©tait probable. Mais, en ne perdant pas de vue le principe encadrĂ© ci-dessus, il est possible Ă chacun dÂentrer dans cette libertĂ© de la recherche, incarnĂ©e dans une observation quotidienne des Ă©vĂšnements de lÂactualitĂ©. Exemple Il est certain, de maniĂšre infaillible, quÂil est inutile dÂannoncer le retour final du Christ, celui qui se produira historiquement Ă la fin des gĂ©nĂ©rations, avant que ne soient rĂ©alisĂ©s un certain nombre de faits historiques LÂĂglise de la derniĂšre gĂ©nĂ©ration subira dÂabord un sacrifice comparable Ă la passion du Christ. Son offrande dÂamour et dÂhumilitĂ© provoquera le retour du Christ. A cette Ă©poque, un dernier AntĂ©christ* rĂšgnera. Il se distinguera des autres par le fait que son gouvernement politique sera mondial. Ce sera, humainement, une Ă©poque de paix et de gloire. Au Ciel, ce sera la plus grande dĂ©tresse car, en cette Ă©poque, beaucoup risqueront de se perdre pour lÂĂ©ternitĂ©. » Ceci constitue une vĂ©ritĂ© sĂ»re car elle est non seulement explicitement rapportĂ©e par lÂĂcriture[534] mais elle fut confirmĂ©e Ă la fin du XXĂšme siĂšcle par le MagistĂšre ordinaire de lÂĂglise[535]. Mais, si lÂon veut entrer dans les dĂ©tails de cette prophĂ©tie, dans le concret de sa rĂ©alisation, le scĂ©nario devient simplement probable[536]. Il nÂest obtenu que par voie de dĂ©duction, compte tenu de la connaissance des mĂ©thodes habituelles de Dieu et de la psychologie des hommes. Exemple de cette probabilitĂ© JÂaffirme Ă un moment que le dernier AntĂ©christ, celui qui triomphera Ă la fin du monde, rĂ©vĂšlera explicitement au monde Lucifer* et qui fut dĂšs lÂorigine Ă la source des mensonges et des crimes. » Avec dÂautres thĂ©ologiens, je lÂai sorti de la lettre des textes de lÂĂcriture. CÂest trĂšs probable. Mais tant que lÂĂglise ne lÂaura pas solennellement confirmĂ©, ce nÂest que probable. Pierre, Ă©vĂȘque de Rome LÂĂcriture Sainte comme les apparitions laissent beaucoup dÂincertitudes. Les textes sont parfois symboliques, parfois ils sont Ă prendre au sens littĂ©ral. Comment ne pas se tromper? Un dernier moyen utile et pratique a Ă©tĂ© prĂ©vu par JĂ©sus avant sa passion. Il sÂagit de la personne de Pierre. Il existe un charisme particulier, donnĂ© Ă un homme marquĂ© du sceau de lÂautoritĂ©, pour confirmer leurs frĂšres dans leurs interprĂ©tations laborieuses. JĂ©sus lÂaffirme Ă Pierre, le premier pape JÂai priĂ© pour que ta foi ne dĂ©faille pas. Quand tu seras revenu de ton reniement, affermis tes frĂšres[537]. ». QuÂon y croie ou non, on est obligĂ© dÂadmettre que mĂȘme les papes les plus corrompus sont restĂ©s infailliblement fidĂšles Ă la mĂȘme foi. Ils ont Ă©tabli fidĂšlement les dogmes de lÂĂglise, par centaines cette affirmation est vraie. Tu peux tÂappuyer sur elle sans crainte. » Ătant catholique, jÂai fait le pari dÂĂ©couter lÂĂglise dans la voix de Pierre. Ce nÂest pas Ă la mode de nos jours. Pourtant, Ă lÂintersection de trois chemins Ăcriture, Enseignement des saints, Confirmation de Pierre*, jÂai trouvĂ© quelque chose dÂunique. LĂ , la LumiĂšre et lÂAmour, qui sont les marques de Dieu, sÂunissaient. Certains dogmes sont, il faut le reconnaĂźtre, difficiles Ă comprendre et Ă accepter. Ainsi, celui du martyre final de lÂĂglise. On nÂadmet pas sans tremblement que le Temple créé par Dieu finisse un jour lamentablement, Ă lÂimage du Christ crucifiĂ©. LÂĂcriture semble nier cette affirmation Les portes de lÂenfer ne lÂemporteront pas sur mon Ăglise.[538]» Cependant, et cÂest le propre de la foi, il faut avoir lÂaudace en toute confiance dÂadhĂ©rer Ă la vĂ©ritĂ© de cet enseignement. Si Pierre a parlĂ©, cÂest que lÂEsprit Saint a confirmĂ© par sa bouche. Des contradictions apparentes sort toujours la lumiĂšre, comme de deux silex quÂon frotte. Le MagistĂšre de Pierre et de ses successeurs sÂest peu exprimĂ© sur les mystĂšres de la fin du monde. Au cours des 2000 ans dÂhistoire, il sÂest contentĂ© de condamner deux erreurs le millĂ©narisme comme si le Christ devait rĂ©gner physiquement 1000 ans sur terre! LÂĂglise a sans cesse rappelĂ© que ces 1000 ans[539] Ă©taient le symbole de sa prĂ©sence cachĂ©e jusquÂau cÂur des plus grands malheurs. Le messianisme temporel comme si le paradis cĂ©leste Ă©tait possible ici-bas, Ă travers un gouvernement humain! a Ă©tĂ© condamnĂ© comme une utopie dangereuse car source des pires idĂ©ologies politiques marxisme par exemple ou religieuses sectes apocalyptiques. Cependant, en 1992, et sans doute pour la premiĂšre fois, Pierre nous a donnĂ© un nouvel enseignement dotĂ© de son autoritĂ© ordinaire pour confirmer la foi[540]. Ce texte est essentiel car il donne en une page tout lÂesprit de la fin du monde et de la fin de toute chose. Il peut se rĂ©sumer ainsi Tout passera par la mort, mĂȘme lÂĂglise. Si le grain de blĂ© ne meure pas, il reste seul. Mais sÂil meurt, ; il porte beaucoup de fruits[541]. Car toute crĂ©ature spirituelle, toute communautĂ© humaine se doit dÂapprendre, comme JĂ©sus, lÂhumilitĂ©. Alors tout sera exaltĂ© dans la vie Ă©ternelle, mĂȘme lÂĂglise et, avec elle, lÂhumanitĂ©. » Ce texte, dĂ©jĂ citĂ© au cours du livre, mĂ©rite dÂĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ© ici. Il est la clef de tout. ÂAvant lÂavĂšnement du Christ, lÂĂglise doit passer par une Ă©preuve finale qui Ă©branlera la foi de nombreux croyants. LÂĂglise nÂentrera dans la gloire du Royaume quÂĂ travers cette ultime PĂąque oĂč elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa RĂ©surrection Â[542] Chapitre 3 Les saints canonisĂ©s et les apparitions reconnues par lÂĂglise Il existe une seconde source, qui nous est commune avec les orthodoxes. Il sÂagit des saints canonisĂ©s et, en particulier, des docteurs de lÂĂglise. Il sÂagit aussi des apparitions officiellement reconnues par lÂautoritĂ© de lÂĂglise. On a souvent dit que la canonisation des saints et la reconnaissance des apparitions nÂengageait pas la foi. PrĂ©cisons les choses. Il est vrai quÂune canonisation ne constitue pas un nouveau dogme, un nouvel article de la foi ou de la morale. Tout avait Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© Ă la mort du dernier des apĂŽtres, saint Jean. Il nÂest donc pas question de croire en la saintetĂ© de Vincent de Paul comme on croit Ă lÂexistence dÂun purgatoire aprĂšs la mort. AppuyĂ© sur cela, beaucoup de thĂ©ologiens sÂefforcent de ramener Ă du secondaire les saints ou les apparitions reconnues de maniĂšre canonique. Ils ont tort et ce pour deux raisons. - DÂabord parce que, lorsque lÂĂglise canonise un saint ou reconnaĂźt une apparition, elle engage son autoritĂ©. Il sÂagit dÂune autoritĂ© ordinaire qui requiert de la part des croyants, la soumission religieuse de la volontĂ© et de lÂintelligence »[543]. Le Cardinal Ratzinger le rappelait rĂ©cemment, lorsquÂil expliquait les diffĂ©rents niveaux de lÂinfaillibilitĂ© du MagistĂšre[544] La canonisation des saints engage lÂĂglise eut Ă©gard aux vĂ©ritĂ©s liĂ©es Ă la RĂ©vĂ©lation par nĂ©cessitĂ© historique. On doit les tenir pour dĂ©finitive[545]. » Pire encore, la procĂ©dure de canonisation nĂ©cessitant un miracle reconnu comme dÂorigine divine, cÂest Dieu lui-mĂȘme qui engage son autoritĂ©. Le mĂ©pris oĂč est tenu une telle reconnaissance est plus quÂune erreur thĂ©ologique, cÂest une folie. Il est donc abusif dÂaffirmer que nul nÂest tenu de considĂ©rer avec confiance la vĂ©ritĂ© de la saintetĂ© de tel homme ou Ă la rĂ©alitĂ© dÂune apparition reconnue de la Vierge Marie* Lourdes par exemple. Nul nÂest tenu dÂy croire comme Ă un dogme de la foi. Il sÂagit dÂy croire comme Ă la maniĂšre dont, historiquement, Dieu a incarnĂ© cette vĂ©ritĂ© dans lÂhistoire dÂun homme ou dÂune Ă©poque. - Ensuite parce que ces deux sources, si elles nÂapportent rien de nouveau concernant le contenu de la foi, apportent vraiment du nouveau en ce qui concerne le contenu de lÂespĂ©rance. Elles sont essentielles quand il sÂagit de disserter sur le concret, sur lÂaction de Dieu dans telle ou telle Ă©poque. Elles permettent de comprendre comment Dieu va appliquer ici et maintenant son plan gĂ©nĂ©ral qui ne vise quÂau salut du plus grand nombre. Aucune apparition nÂest reconnue, nul homme ne peut ĂȘtre canonisĂ© si les trois critĂšres suivants ne sont pas rĂ©alisĂ©s. 1- La conformitĂ© de ce qui est enseignĂ© avec la foi catholique. 2- La saintetĂ© intĂ©rieure de lÂapparition ou du saint, cÂest-Ă -dire dans lÂordre dÂimportance, le fait que transparaissent lÂamour de charitĂ©, lÂhumilitĂ© et la droiture des vertus morales. 3- La rĂ©alisation, concrĂšte et vĂ©rifiable, aprĂšs la mort du saint ou Ă la fin des apparitions, de quelque miracle remarquable. La dĂ©finition du miracle est prĂ©cise en thĂ©ologie. Elle ne se confond pas avec le prodige parapsychologique. Il sÂagit dÂun phĂ©nomĂšne qui dĂ©passe les lois de la nature et qui vient nĂ©cessairement de Dieu[546]. Si Dieu manifeste quÂil bĂ©nit* de cette maniĂšre certains thĂ©ologiens morts ou telle apparition, cÂest que lÂenseignement qui en ressort doit ĂȘtre plutĂŽt bon et vrai. AppuyĂ©e sur ces saints qui sont ce quÂil y a de meilleur dans la Tradition de lÂĂglise, la thĂ©ologie nÂa cessĂ© de sÂapprofondir. A chaque fois que cela mÂa Ă©tĂ© possible, je me suis appuyĂ© sur les saints Saint Thomas dÂAquin pour lÂensemble de la thĂ©ologie, saint Louis-Marie Grignon de Montfort* pour dĂ©crire les missionnaires des derniers temps, sainte Odile*, sainte Bernadette A partir de 1830 avec sainte Catherine LabourĂ©, la Vierge Marie nÂa cessĂ© de donner des messages Ă lÂhumanitĂ©. Plusieurs ont Ă©tĂ© officiellement reconnus et canoniquement authentifiĂ©s[547]. Ils donnent des indications prĂ©cieuses sur le futur concret Voici dit la Vierge, comment la Parole de mon Fils va se rĂ©aliser pour votre gĂ©nĂ©ration. » CÂest pourquoi, tout en sÂappuyant en premier lieu sur la foi, je nÂai pas hĂ©sitĂ© Ă citer les paroles de Marie quand jÂessayais dÂexpliquer lÂapplication concrĂšte de cette foi pour telle ou telle Ă©poque. Chapitre 4 La raison Foi et raison doivent, comme deux affectionnĂ©es, marcher ensemble. » Ainsi sÂexprimait saint François de Sales pour qualifier la thĂ©ologie catholique. Un thĂ©ologien est donc fondamentalement philosophe. Il sait que Dieu nÂa pas créé son intelligence et son sens de lÂexpĂ©rience pour quÂil les bannisse de ses recherches. Or lÂhistoire des hommes est dĂ©pendante de nombreuses influences. 1- Certaines Ă©chappent totalement au raisonnement. Elles sont contingentes et, Ă moins de recevoir une rĂ©vĂ©lation de Dieu, inconnaissables. Ainsi en est-il de ce qui dĂ©pend, dÂune part, totalement de la libertĂ© celle de Dieu ou celle dÂun homme, et, dÂautre part, du hasard. Deux exemples Dieu avait annoncĂ© explicitement dans lÂĂcriture la venue de pestes et de guerres, ainsi que de plusieurs AntĂ©christs[548]. Mais qui pouvait, en 1346, prĂ©voir lÂarrivĂ©e de la peste noire, soit un an avant son arrivĂ©e? Cette date Ă©tait imprĂ©visible pour deux raisons. Dans lÂapparition de la peste noire en 1347 sont intervenus deux critĂšres Ă©chappant au raisonnement le hasard dÂun navire contaminĂ© ; une permission de la libertĂ© de Dieu. Autre exemple Qui pouvait deviner que lÂun des plus grands AntĂ©christs serait allemand? Personne sauf par une rĂ©vĂ©lation expresse de Dieu. Sainte Odile en reçut rĂ©vĂ©lation dĂšs le VIIIĂšme siĂšcle[549]. Mais qui pouvait prĂ©voir quÂil sÂappellerait Adolf Hitler? Personne car Dieu sÂest rĂ©servĂ© cette connaissance. Il en est de mĂȘme pour les passages de ce livre qui traitent du futur. JÂai pu en dĂ©crire certains aspects gĂ©nĂ©raux avec une bonne probabilitĂ© thĂ©ologique. JÂy ai Ă©tĂ© aidĂ© par les Ă©crits de ces saints ou Ă travers le message dÂune apparition reconnue. NÂĂ©tant pas moi-mĂȘme Ă©clairĂ© par le Ciel, je suis obligĂ© dÂadmettre que je ne connais rien des aspects particuliers comme lÂĂ©poque et le nom du dernier AntĂ©christ. Ce sont des futurs contingents que Dieu se garde. 2- Certaines influences qui font lÂhistoire sont par contre liĂ©es Ă des lois sociologiques connues. Exemple que la gĂ©nĂ©ration des enfants des Nazis ait Ă©tĂ© influencĂ©e, par opposition Ă leurs pĂšres, par le gauchisme pacifiste, antipatriotique, cela pouvait ĂȘtre dĂ©duit dĂšs 1945 de la connaissance de lÂeffet balancier » Tout excĂšs provoque lÂexcĂšs inverse. Chaque fois que cÂest possible, en mÂappuyant sur des lois sociologiques semblables Ă celle-ci, jÂai pu annoncer avec une certaine sĂ»retĂ© des Ă©vĂšnements du futur. DĂ©duction logique Il est probable que les religions seront un jour rejetĂ©es dans leur ensemble avec horreur par les hommes, Ă cause des erreurs et des violences de lÂune dÂelles, lÂislam*. » JÂai Ă©crit cela en considĂ©rant avec inquiĂ©tude depuis 1979, la montĂ©e de la haine Ă un tel niveau quÂelle ne peut que provoquer son effet de violence. Il est probable que les meilleurs connaisseurs de lÂAllemagne le pressentaient aussi dĂšs 1933. Quant au rejet des religions, par comparaison avec 1945-1968, jÂai Ă©crit quÂil se produirait environ 25 ans aprĂšs la fin des malheurs ou de la grande guerre de lÂislam, le temps quÂune nouvelle gĂ©nĂ©ration grandisse[550]. Ce travail nÂa rien de prophĂ©tique. Il est essentiellement philosophique. CÂest pourtant loin dÂĂȘtre une science exacte car, je lÂai dit, lÂhistoire est aussi faite de hasards, de libertĂ©. La survenue de telles rĂ©actions sociologiques est probable car la plupart des hommes, les foules humaines, suivent le courant dominant de leur Ă©poque. Mais je lÂai qualifiĂ©e dÂindĂ©cise car il se peut quÂun Ă©vĂšnement inimaginable retourne lÂhistoire. VOCABULAIRE ESCHATOLOGIQUE AllĂ©gorie LÂĂcriture contient nombre dÂhistoires, anodines en apparences. En fait, sous leur lettre, se cache une prophĂ©tie souvent trĂšs prĂ©cise et spirituelle de plusieurs Ă©vĂ©nements futurs. Ces histoires sont des allĂ©gories. Exemple Dieu fit tomber Adam dans un sommeil mystĂ©rieux puis, de son cĂŽtĂ©, il tira la femme. » GĂ©nĂšse 2, 21. >>>> Dieu fit tomber le Christ dans le sommeil de la mort. De son cĂŽtĂ© percĂ© par la lance jaillit la femme nouvelle Marie, lÂEglise, mĂšres de tous les vivants. » Jean 19, 34. UtilisĂ©s avec prudence, les textes permettent donc souvent de connaĂźtre lÂavenir et ce avec grande prĂ©cision. AntĂ©christ du grec, avant le Christ. Il se distingue de son idĂ©ologie, appelĂ©e dans les Ăcritures lÂesprit de lÂAntĂ©christ. LÂAntĂ©christ est tout homme qui incarne Ă telle ou telle Ă©poque lÂidĂ©ologie anti-chrĂ©tienne orgueil et Ă©goĂŻsme au lieu dÂhumilitĂ© et amour. A la fin du monde, le dernier AntĂ©christ poussera jusquÂau sublime le culte de lÂorgueil et de lÂĂ©goĂŻsme humain. LÂAntichrist celui qui lutte contre le Christ est une expression semblable Voir chapitre 6. Anne-Catherine Emmerich 1774-1824 StigmatisĂ©e allemande, diocĂšse de Westphalie. Ses visions de la vie de JĂ©sus et ses prophĂ©ties sur le destin et les Ă©preuves de lÂĂglise sont cĂ©lĂšbres. Elle nÂest pas encore canonisĂ©e. Elle est donc toujours citĂ©e en notes, Ă titre de tĂ©moignage. Voir Les visions dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1965 3 volumes Apocalypse de saint Jean Dernier livre canonique de lÂĂcriture Sainte. Son style est celui du rĂ©cit dÂun rĂȘve fait par Jean. Il est rempli de significations symboliques. Ses mĂ©taphores nÂannoncent donc pas un seul Ă©vĂ©nement de lÂhistoire mais sÂappliquent tout au long de lÂhistoire des individus ou des communautĂ©s humaines. CÂest de cette maniĂšre quÂil est utilisĂ© au long de cet ouvrage. Ce nÂest quÂen un dernier sens et avec grande prudence quÂun passage peut ĂȘtre appliquĂ© spĂ©cifiquement Ă tel ou tel Ă©vĂ©nement prĂ©cis de lÂhistoire mĂ©thode TĂ©moins de JĂ©hovah. Apostasie CÂest le fait de renier sa foi aprĂšs en avoir vĂ©cu. Les chrĂ©tiens comme les musulmans ont reçu lÂannonce explicite dÂune apostasie de masse vers la fin du monde. JĂ©sus affirme que cela se fera dans son Ăglise Ă cause de la perte de lÂamour de Dieu et du prochain. Mahomet lÂannonce pour lÂislam du fait dÂun Ă©chec militaire gravissime vers la fin du monde, accompagnĂ© de la perversitĂ© de certains de ses descendants arabes et de la perte de toutes les constructions politiques de lÂislam Voir chapitres 4 et 5. Apparition et rĂ©vĂ©lations privĂ©es Elles nÂapportent jamais rien en ce qui concerne le contenu de la foi. La RĂ©vĂ©lation a Ă©tĂ© close Ă la mort de saint Jean, vers 90 aprĂšs JĂ©sus-Christ. LorsquÂelles sont canoniquement reconnues, elles sont importantes pour connaĂźtre lÂapplication du gouvernement de Dieu Ă telle ou telle gĂ©nĂ©ration lÂespĂ©rance. Elles apportent alors des vĂ©ritĂ©s du Ciel concrĂštes concernant le futur et sa signification Voir deuxiĂšme partie, les saints canonisĂ©s et les apparitions reconnues. Apparition et rĂ©vĂ©lations publiques Il sÂagit de lÂĂcriture Sainte Ancien et Nouveau Testament. Elle a Ă©tĂ© clĂŽturĂ©e Ă la mort du dernier apĂŽtre, saint Jean vers 90 aprĂšs Les textes eschatologiques utilisĂ©s sont principalement le prophĂšte Daniel, les discours eschatologiques de JĂ©sus, les prophĂ©ties de saint Paul et saint Jean sur lÂAntĂ©christ lÂApocalypse de saint Jean, texte dont le sens premier littĂ©ral est symbolique, est Ă mettre Ă part, voir ci-dessus. Certains textes annoncent au sens premier littĂ©ral des Ă©vĂšnements futurs. Bien que lÂautoritĂ© de ces textes est la plus haute qui soit, ils doivent ĂȘtre utilisĂ©s avec prudence car leur sens est souvent, de par la volontĂ© de Dieu, multiple. LÂexemple de la fameuse parole de JĂ©sus DĂ©truisez ce Temple, en trois jours je le rebĂątirai » le prouve. Il parlait certes du Temple de JĂ©rusalem, dĂ©truit de fond en comble 40 aprĂšs sa mort et peut-ĂȘtre un jour rebĂąti Il parlait aussi de son corps, et peut-ĂȘtre aussi du nĂŽtre face Ă la mort, et des cathĂ©drales gothiques, des gĂ©nĂ©rations humaines, etc. BĂ©nir, bĂ©nĂ©diction LÂexpression bĂ©nĂ©diction de Dieu » peut prendre deux sens selon quÂil est divin ou humain. Pour Dieu, une religion ou un homme est bĂ©ni sÂil est humble, petit, prĂȘt Ă se livrer Ă lÂamour. CÂest du moins lÂinterprĂ©tation catholique du mot. LÂhomme bĂ©ni par excellence est JĂ©sus sur la croix. Dans le sens humain, habituel, mondain du terme, ĂȘtre bĂ©ni par Dieu signifie souvent lÂinverse gloire humaine, rĂ©ussite, pouvoir. Les Protestants amĂ©ricains comme les islamistes communient dans cette conception du mot bĂ©nĂ©diction. Dieu se sert de cette ambiguĂŻtĂ© des sens. Il en fait un instrument pour sanctifier les hommes. Il laisse Ă chacun un temps de pouvoir terrestre pour mieux, tĂŽt ou tard, mettre un terme Ă cette gloire et plonger Ă travers une chute douloureuse dans lÂapprentissage de lÂhumilitĂ©. CÂest lÂexplication du caractĂšre mortel de toute rĂ©alitĂ© dÂici-bas. Djalal AntĂ©christ musulman Puissance militaire de la fin du monde. Elle sera dirigĂ©e par un homme, le Djalal. Son idĂ©ologie sera anti-islamique. Il sÂopposera Ă lÂislam au cours dÂune grande guerre. Il rĂ©ussira et dĂ©truira les possessions islamiques dans le monde. Le Djalal sera lui-mĂȘme vaincu par lÂapparition du Messie JĂ©sus, fils de Marie Voir Les signes dans lÂislam, chapitre 5. Djihad guerre sainte musulmane CommandĂ©e par Allah vers la fin de lÂexil Ă MĂ©dine pour reconquĂ©rir la ville paĂŻenne de La Mecque et rendre la Kaaba au culte unique dÂAllah. LÂislam sunnite distingue quatre guerres saintes. 1- Contre les mĂ©crĂ©ants pour rĂ©pandre la vraie foi, 2- Contre les pervers musulmans, 3- Contre Satan, 4- Contre ses propres vices. Pour lÂislam Wahhabite, la plus grande des guerres est non seulement militaire, mais elle nÂa aucune autre rĂšgle que lÂefficacitĂ©. Pour le coran et les Hadith, le djihad est bien une guerre militaire mais elle doit ĂȘtre soumise Ă des rĂšgles lĂ©gales prĂ©cises commandĂ©e par le seul Calife, respectant la vie des civils. Usant de la ruse, elle permet selon les circonstances lÂexĂ©cution des prisonniers de guerre, sans pourtant nier lÂhonneur et lÂhumanitĂ©. Elle ne vise pas Ă imposer mais Ă proposer lÂislam. Par contre, elle vise Ă imposer les lois humaines justes de MoĂŻse interdire le meurtre, lÂavortement, la trahison etc. Voir LÂorigine de lÂislam, chapitre 3. Ălie Avec Ănoch, ils sont les deux hommes dont la Bible affirme quÂils ne moururent pas. Ănoch reprĂ©sente lÂamour de Dieu; Ălie, le zĂšle apostolique parfois intransigeant pour la gloire de Dieu. A la fin du monde, ils doivent revenir et annoncer le retour du Messie. De fait, ils ne reviendront pas personnellement. Ils sont la figure de deux tĂ©moins plusieurs sens sont donnĂ©s Ă ce mot donnĂ©s Ă lÂhumanitĂ© pour quÂelle comprenne lÂamour de Dieu et sa propre vanitĂ©. Voir Chapitre 5. Ănoch voir Ălie Eschatologie CÂest la partie de la thĂ©ologie qui Ă©tudie du mystĂšre de la fin de toutes choses. Elle se divise en deux parties 1- La mort individuelle et le destin de chacun dans lÂautre monde; 2- La mort des communautĂ©s humaine et la fin du monde. Pour un chrĂ©tien, lÂeschatologie de lÂislam nÂest quÂun chapitre dÂune eschatologie plus grande, celle du monde entier. Voir Ă cet Ă©gard deux ouvrages du mĂȘme auteur LÂheure de la mort, 2002; La fin du monde, 2002. Fatima Apparitions de la Vierge Ă Cette apparition, reconnue officiellement par lÂĂglise, a eu lieu au Portugal en 1917. Pour ce qui concerne lÂeschatologie, les trois secrets rĂ©vĂ©lĂ©s aux enfants sont importants. Ils se rĂ©fĂšrent aux guerres mondiales Voir les deux premiers secrets, chapitre 4, les sept athĂ©ismes et au martyre final de lÂĂglise le troisiĂšme secret est au chapitre 7, la fin de la papautĂ©. Franc-maçonnerie Groupes philosophiques nĂ©s de lÂesprit des lumiĂšres. OrganisĂ©s sous forme de loges secrĂštes, ils cherchĂšrent dĂšs le XVIIIĂšme siĂšcle Ă rĂ©aliser le meilleur monde possible, en se libĂ©rant des dogmes chrĂ©tiens trop pesants. DÂoption humaniste, ils rejetĂšrent finalement toute rĂ©fĂ©rence Ă Dieu. Leur influence athĂ©e provoqua en France GODF, puis dans le monde entier, une accĂ©lĂ©ration de lÂapostasie* religieuse et lÂadoption dÂune nouvelle morale du type Carpe Diem Voir Chapitre 4, deuxiĂšme Ă©tape. Gog et Magog Bataille militaire finale de lÂislam et de lÂAntĂ©christ* Voir Apocalypse 20, 7-9. LÂAntĂ©christ viendra et ira dans le voisinage de MĂ©dine. La ville Ă©prouvera trois secousses et, aprĂšs cela, les infidĂšles et les hypocrites iront trouver lÂAntĂ©christ». Hadith 92, 26 Point 2. Il viendra de la rĂ©gion du Khorassan, en Asie, et 70 000 juifs armĂ©s le suivront. Les diables que le ProphĂšte SoulaĂŻman a enchaĂźnĂ©s dans les mers le suivront. Les musulmans seront vaincus. Mais ce sera provisoire. La venue de JĂ©sus dĂ©vorera lÂAntĂ©christ Voir DeuxiĂšme partie, chapitre 2, 3. HarmagedĂŽn la bataille dÂ- Voir Apocalypse 16. Je nÂen traite pas explicitement car cet ouvrage ne fait que parler du sens profind de ce combat. Ce texte, dÂabord symbolique comme tous ceux de lÂapocalypse, ne signifie rien dÂautre que ce choix final quÂest amenĂ© Ă faire tout homme et toute communautĂ©, tĂŽt ou tard, entre lÂamour de soi et la conversion au Sauveur. HarmagedĂŽn est situĂ© prĂšs de JĂ©rusalem car cette bataille rĂ©elle quoique dÂabord spirituelle porte justement sur le choix ou le rejet de Dieu. Elle se situe habituellement Ă lÂheure de la mort de chacun ou, pour la fin du monde, ace Ă lÂAntĂ©christ et dans le retour glorieux du Christ. Humanisme sans Dieu Philosophie issue de la Franc-maçonnerie*. AprĂšs les excĂšs des idĂ©ologies athĂ©es puis de lÂislam guerrier, cette philosophie triomphera sans doute Ă travers sa forme matĂ©rialiste. Elle sera lÂune des Ă©tapes de lÂantichristianisme en marche vers la rĂ©vĂ©lation ultime de Lucifer et sa rĂ©volte Voir Chapitre 4, deuxiĂšme et troisiĂšme Ă©tape. IntĂ©grisme AprĂšs le Concile Vatican II, ce courant se rĂ©vĂ©la puissamment dans lÂĂglise. Il refuse lÂattitude plus humble du catholicisme dans sa parole et sa liturgie. Il rĂȘve du temps oĂč elle pouvait diriger le monde. Pour ce qui concerne lÂeschatologie, la figure de ce courant est Pierre lorsquÂil refusa de se faire laver les pieds par JĂ©sus. Vers la fin du monde, ces chrĂ©tiens pourtant fervents ne tiendront pas et ne comprendront pas le martyre de lÂĂglise, Ă lÂimage de Pierre Ă la croix de JĂ©sus Voir chapitre 5. Islam Religion non créée par Dieu mais bĂ©nie* par Dieu par la suite Ă cause de sa foi semblable Ă celle dÂAbraham. FondĂ©e comme une religion de lÂĂ©pĂ©e, elle sÂest repandue par la guerre. Pour ce qui concerne lÂeschatologie*, elle est sans doute lÂune des rĂ©alitĂ©s symbolisĂ©es par Ălie*, lÂun des deux tĂ©moins qui doit revenir. Cette religion prendra lÂĂ©pĂ©e et pĂ©rira par lÂĂ©pĂ©e. A cause de ses excĂšs, elle entraĂźnera par rĂ©action le monde dans une nouvelle Ă©tape dÂapostasie* Voir chapitres 3, 5 et 7. IsraĂ«l Pour ce qui concerne lÂeschatologie*, le peuple Ă©lu est lÂune des figures les plus importantes. Son destin politique est signe, Ă chaque Ă©poque, de lÂĂ©tat du monde. Les ennemis de Dieu se font ennemis dÂIsraĂ«l et versent son sang avant dÂĂȘtre vaincus. Ce fait, quatre fois millĂ©naire, vient de ce que ce peuple, toujours diffĂ©rent des autres, ne peut ĂȘtre supportĂ© par lÂorgueil dÂune civilisation quand elle a rĂ©ussi. Cinq prophĂ©ties politiques et datables doivent se rĂ©aliser avant le retour du Christ Voir chapitres 5 et 7. Jean Pour ce qui concerne lÂeschatologie*, Jean est la figure de lÂĂglise intĂ©rieure, celle des fidĂšles qui prient. Vers la fin du monde, cette Ăglise sera prĂ©parĂ©e par la Vierge Marie Ă vivre les Ă©vĂšnements de la fin. Elle subsistera toujours sur terre, jusquÂau retour du Christ. JĂ©rusalem Pour ce qui concerne lÂeschatologie*, JĂ©rusalem est lÂimage du sĂ©jour de Dieu en proie aux attaques incessantes du mal, du dĂ©mon, pour la damnation de lÂĂąme. Pour les chrĂ©tiens qui sont appelĂ©s Ă prier dÂabord en esprit et vĂ©ritĂ©, cette ville nÂa pas de valeur politique mais elle est un puissant symbole religieux et eschatologique. Vers la fin du monde, la papautĂ© sÂy Ă©teindra car il ne convient pas quÂun prophĂšte meurt hors de JĂ©rusalem». Pour les musulmans, JĂ©rusalem est le troisiĂšme lieu saint de lÂislam. AprĂšs sa conquĂȘte par les armĂ©es arabes, au IXĂšme siĂšcle, une mosquĂ©e au dĂŽme dorĂ© fut construite Ă lÂemplacement du Temple ruinĂ© des Juifs. Pour eux, ce Temple juif ne doit jamais ĂȘtre reconstruit. Les Juifs furent maudits de Dieu aprĂšs avoir voulu tuer le Messie JĂ©sus. Vers la fin du monde, JĂ©rusalem sera perdu par lÂislam Ă cause de la guerre de lÂAntĂ©christ qui sera lui-mĂȘme juif Voir les signes dans lÂislam, chapitre 5. Pour les chrĂ©tiens au contraire, le retour des Juifs dans la totalitĂ© de JĂ©rusalem est un signe explicitement rapportĂ© par JĂ©sus pour annoncer, vers la fin du monde, lÂĂ©tape de la fin des structures politiques nationales. Ce signe prĂ©cĂšdera leur rĂ©conciliation avec le Christ JĂ©sus Voir chapitres 6 et 7. Jonas le signe de Jonas resta trois jours dans le ventre dÂune baleine. Le christ resta trois jours au sĂ©pulcre. De mĂȘme, vers la fin du monde, ce signe sera donnĂ© au monde. LÂĂglise et les religions subiront un martyre et trois jours » symboliques de disparition totale Voir chapitre 7. Joseph fils de Jacob Pour ce qui concerne lÂeschatologie*, lÂhistoire de Joseph est une allĂ©gorie rĂ©vĂ©lant la maniĂšre dont lÂĂglise et IsraĂ«l se retrouveront Ă la fin du monde. IsraĂ«l reconnaĂźtra le Christ comme son Messie Voir chapitre 7, la conversion dÂIsraĂ«l. Judas Pour ce qui concerne lÂeschatologie*, il est la figure de cette partie de lÂĂglise qui, vers la fin du monde, trahira lÂĂvangile et livrera la papautĂ© restĂ©e fidĂšle pour quÂelle disparaisse Voir progressisme, chapitre 5. Kaaba Le sanctuaire de La Mecque, la Kaaba, possĂšde en son centre une pierre noire apportĂ©e par les anges. Il serait le premier temple Ă©levĂ© en lÂhonneur de Dieu par Abraham et son fils aĂźnĂ© IsmaĂ«l. A lÂĂ©poque de Mahomet, lÂenÂceinte de la Kaaba Ă©tait peuplĂ©e de plus de 300 idoles. Il la purifia et la rendit Ă Allah. Vers la fin du monde, la ville sera dĂ©truite par les armĂ©es de lÂAntĂ©christ. Ce choc dĂ©stabilisera lÂislam au point de crĂ©er un vaste mouvement dÂapostasie* Voir DeuxiĂšme partie, chapitre 5. La Mecque La ville de La Mecque fut fondĂ©e, 2000 ans avant JĂ©sus-Christ par Abraham et son fils IsmaĂ«l, pĂšre de tous les Arabes. SituĂ©e en Arabie Saoudite, elle est le premier lieu saint de lÂislam. Elle est la ville natale du ProphĂšte Mahomet, le siĂšge de la Kaaba autours duquel tourne toute la priĂšre des musulmans du monde entier. Mahomet la conquit militairement vers la fin de sa vie et Ă©tablit le dĂ©part de toutes les conquĂȘtes militaires arabes. CÂest vers elle que se tournent tous les musulmans dans leurs cinq priĂšres journaliĂšres. Ils sÂy rendent en pĂšlerinage une fois dans leur vie. Vers la fin du monde, la ville sera dĂ©truite par les armĂ©es de lÂAntĂ©christ* Voir chapitre 5. La Salette Apparitions de la Vierge Ă Cette apparition donne un secret apocalyptique important pour illustrer la complicitĂ© dÂune partie du clergĂ© dans les grandes idĂ©ologies des XIXĂšme et XXĂšme siĂšcle. Cette complicitĂ© objective, venue de lÂintĂ©rieur de lÂĂglise, a augmentĂ© la confusion et la ruine de lÂĂglise Voir chapitre 4, deuxiĂšme Ă©tape. Le secret de la Salette est rapportĂ© in extenso en note. Liturgie Pour ce qui concerne lÂeschatologie*, les Ă©volutions de la liturgie au cours de lÂhistoire sont et seront signe de lÂheure de lÂĂglise jusquÂĂ sa derniĂšre liturgie, comparable analogiquement Ă celle du Christ au sĂ©pulcre Voir chapitre 5. Louis-Marie Grignon de Montfort saint 1673-1713 Ce prĂ©dicateur populaire Ă©vangĂ©lisa lÂOuest de la France. Dans son ouvrage Le traitĂ© de la vraie dĂ©votion Ă Marie, il donne une sĂ©rie de prophĂ©tie sur le rĂŽle de Marie et des enfants de Marie vers la fin du monde voir chapitre 5, ses textes sont citĂ©s parmi les signes de la fin du monde. Lucifer du latin Lucis ferro », je porte la lumiĂšre. Il est lÂun des ChĂ©rubins supĂ©rieurs. Il se rĂ©volta contre Dieu parce que la Vision bĂ©atifique Ă©tait dÂabord promise aux humbles. Il proclama que sa rĂ©volte Ă©tait motivĂ©e par le sens de lÂhonneur du Tout-Puissant. MikaĂ«l de lÂHĂ©breux qui est comme Dieu », un simple archange fidĂšle, manifesta avec force son mensonge et son orgueil Voir son histoire en note, chapitre 4, les prophĂ©ties. LucifĂ©riens Religion de la dignitĂ© de lÂhomme. Ils rendent un culte et ils suivent la rĂ©volte de Lucifer, de maniĂšre trĂšs spirituelle. Voir aussi Satanisme Voir chapitre 5, quatriĂšme Ă©tape. Mahdi Le grand imam chef et enseignant musulman qui doit venir vers la fin du monde, avant la venue de lÂAntĂ©christ*. Il rĂ©tablira la puretĂ© originelle de lÂislam et rendra la CommunautĂ© lÂOumma prĂȘte pour affronter lÂĂ©preuve finale de la guerre Gog et Magog*. Pour les musulmans plus spirituels, la prĂ©dication du Mahdi sera un piĂšge. Son islam sera trop violent pour venir de Dieu. Il sera en fait une Ă©preuve pour dĂ©voiler la qualitĂ© des musulmans donnĂ©s Ă Dieu de ceux qui sont donnĂ©s Ă la gloire politique Voir chapitre 5. MĂ©dine DeuxiĂšme lieu saint de lÂislam. La jeune communautĂ© musulmane sÂy rĂ©fugia et sÂy fortifia aprĂšs avoir Ă©tĂ© chassĂ© de La Mecque. LÂislam de MĂ©dine, humble, priant et non militaire, reviendra vers la fin du monde. Vers la fin du monde, la ville et sa mosquĂ©e sainte sera dĂ©truite par les armĂ©es de lÂAntĂ©christ* Voir chapitre 5. Marie voir Vierge Marie Medjugorje Apparitions de la Vierge Ă Cette apparition nÂĂ©tant pas terminĂ©e, elle ne peut recevoir une reconnaissance canonique de lÂautoritĂ© ecclĂ©siastique. Cependant, elle constitue avec les apparitions du Rwanda et toutes les autres dĂ©jĂ reconnues, un des exemples puissants de la pĂ©dagogie de la Vierge Marie. Elle est envoyĂ©e par Dieu pour prĂ©parer, en vue des Ă©vĂšnements de lÂheure de la fin, une Ăglise semblable Ă elle et capable de croire contre tout rĂ©alisme. Nations fin du temps des Les nations sont un des mystĂšres de lÂeschatologie. Elles sont purifiĂ©es comme le sont les individus naissance, croissance, Ă©checs et succĂšs puis apprentissage de lÂhumilitĂ© jusquÂĂ la mort. Vers la fin du monde, les nations organisĂ©es politiquement seront remplacĂ©es par un gouvernement mondial. Cet Ă©vĂ©nement est liĂ© par le Christ Ă la rĂ©cupĂ©ration par les fils dÂIsraĂ«l de JĂ©rusalem. Un scĂ©nario paraĂźt aujourdÂhui se mettre Ă jour. AprĂšs sa rĂ©volte liĂ©e Ă la perte de JĂ©rusalem, lÂislam voudra une guerre, la perdra et, Ă cause du traumatisme mondial, provoquera Ă la fois les changements dans lÂorganisation du monde et en Terre sainte Voir chapitres 6 et 7. Odile sainte 660-720 Elle est la patronne de lÂAlsace. On lui attribue plusieurs prophĂ©ties dont une, particuliĂšrement nette, qui est une vision cinĂ©tique de la seconde guerre mondiale et de ses consĂ©quences voir le texte, in extenso, chapitre 6 concernent lÂAntĂ©christ. PapautĂ© Pour ce qui concerne lÂeschatologie*, la papautĂ© et son histoire ont un rĂŽle de signe important voir Pierre. Vers la fin du monde, la papautĂ© annoncera le martyre de lÂĂglise mais essayera de sÂy soustraire voir chapitre 5, dernier paragraphe. Parousie Retour du Christ. Il reviendra, non plus avec son corps de douleur, mais avec son corps de gloire, accompagnĂ© des nuĂ©es du Ciel, cÂest-Ă -dire des anges et des saints Voir chapitre 8. En le voyant, chacun comprendra tout ce qui est nĂ©cessaire au salut. PentecĂŽte dÂamour AnnoncĂ©e par Jean-Paul II et par beaucoup de mystiques, elle consiste en un dernier temps Ă©phĂ©mĂšre de gloire terrestre donnĂ©e Ă lÂĂglise chrĂ©tienne avant lÂapparition de lÂAntichristianisme final. Elle est annoncĂ©e dans lÂĂcriture sous lÂimage de lÂentrĂ©e glorieuse de lÂĂglise Ă JĂ©rusalem, avant sa passion. LÂĂglise, dont la vie politique et lÂhistoire sont semblables Ă celles du Christ, vivra ce temps dÂabondante rĂ©colte. La mĂȘme foule exigera son interdiction quelques dĂ©cennies plus tard voir chapitre 5, dernier paragraphe. Pierre Pour ce qui concerne lÂeschatologie*, il est lÂimage de cette partie de lÂĂglise qui la rend politiquement visible dans le monde. Elle doit imiter la vie du Christ et donner au monde, de maniĂšre glorieuse, le signe de Jonas* Voir chapitre 6, fin. Progressisme Ce courant chrĂ©tien, nĂ© aprĂšs la seconde guerre mondiale, identifie lÂĂvangile du Christ avec la philanthropie. Il est aussi appelĂ© christianisme libĂ©ral. Pour lui, seules comptent la rĂ©alisation du monde dÂici-bas et les actions sociales, souvent matĂ©rielles. La vie monastique lui paraĂźt une perte de temps. Pour ce qui concerne lÂeschatologie*, ce courant a pour figure Ă©vangĂ©lique celle de Judas lÂiscariote. Vers la fin du monde, il hĂątera volontairement la fin de la papautĂ© Voir chapitre 5, les signes dans lÂĂglise. ProphĂ©tie des papes Au cours de cet ouvrage, je ne me suis pas servi de cette prophĂ©tie, malgrĂ© ses Ă©tonnantes concordances pratiques avec les faits de lÂhistoire et les prophĂ©ties de la foi. En effet, elle nÂa pas reçu de reconnaissance officielle de la part de lÂĂglise. Le patronage de saint Malachie est douteux. AttribuĂ©e Ă saint Malachie 1143, un disciple de saint Bernard, elle est une liste prophĂ©tique des papes Ă venir, qualifiĂ©s par une devise latine. Voir Raoul Auclair, la prophĂ©tie des papes, Paris, 1969. Elle ne donne plus aprĂšs Jean-Paul II que deux devises 1- De gloria Olivae, la gloire de lÂolivier. Elle semble indiquer pour le rĂšgne de ce pape un Ăąge dÂor de vie spirituelle. LÂolivier est le symbole de la paix, de lÂonction du Saint Esprit. DÂaprĂšs le message de la Salette, il pourrait sÂagir des 25 ans dÂabondante rĂ©colte. Cette devise peut aussi concerner IsraĂ«l* qui est lÂolivier franc et son destin, signe des temps JĂ©rusalem*, le Mont du Temple, lÂArche dÂAlliance sont-ils en jeu? Ces interprĂ©tations sont hypothĂ©tiques car la paix spirituelle nÂest pas toujours synonyme de paix civile. 2- Enfin vient le dernier pape de la prophĂ©tie, Petrus Romanus», accompagnĂ© de la phrase Dans la derniĂšre tribulation de lÂĂglise Romaine siĂšgera Pierre* de Rome. Il paĂźtra ses brebis dans de nombreuses tribulations. Ces tribulations passĂ©es, la ville aux sept collines sera dĂ©truite, et le peuple sera jugĂ© par le juge terrible ». Cette devise se rĂ©fĂšre au martyre final de lÂĂglise. Mais le retour dĂ©finitif du Christ ne vient quÂaprĂšs un temps de sĂ©pulcre dont la durĂ©e est inconnue Voir Chapitre 8, la durĂ©e du monde de lÂAntĂ©christ. Protestantisme A cause de ses fautes, lÂĂglise catholique fut divisĂ©e au XVIĂšme siĂšcle, comme elle le fut au cours de son histoire Ă chaque fois quÂelle se crut toute puissante. Pour ce qui concerne lÂeschatologie*, cette division est prĂ©fĂ©rĂ©e par Dieu Ă une unitĂ© orgueilleuse Voir chapitre 3, fin. RĂ©vĂ©lations privĂ©es voir aussi apparitions Il sÂagit de tous les messages venant du Ciel aprĂšs la RĂ©vĂ©lation publique contenue dans les Ăcritures Saintes. Elles peuvent obtenir une reconnaissance canonique de lÂautoritĂ© de lÂĂglise. Dans ce cas, lÂĂglise y engage son autoritĂ© Voir deuxiĂšme partie, les saints canonisĂ©s. Satanisme Mouvement philosophique athĂ©e centrĂ© sur le culte de lÂhomme 666. Sera-t-il, avec les courants lucifĂ©riens, le dernier antichristianisme avant la fin du monde? Voir chapitre 4, quatriĂšme Ă©tape. 666 Chiffre de la bĂȘte dÂaprĂšs le chapitre 13, 17-18 du livre de lÂApocalypse. Ce chiffre symbolise le rĂȘve Ă©ternel de lÂhomme de se crĂ©er un monde parfait, en paix comme sÂil Ă©tait dieu. CÂest le chiffre de lÂhomme sans Dieu Voir chapitre 4, la troisiĂšme Ă©tape TĂ©moins les deux Le livre de lÂApocalypse annonce vers la fin du monde la venue de deux tĂ©moins. Ils prĂȘcheront Dieu et la vie Ă©ternelle avant dÂĂȘtre provisoirement vaincus par lÂAntĂ©christ. Cette prophĂ©tie a un sens symbolique donnĂ© Ă toutes les Ă©poques du monde voir Ănoch et Ălie. ConcrĂštement, elle se rĂ©alise dans chaque gĂ©nĂ©ration. A la fin du monde, elle se rĂ©alisera une derniĂšre fois de maniĂšre grandiose islam et christianisme, peut-ĂȘtre aussi deux hommes Voir chapitre 5, Ănoch et Ălie. ThĂ©rĂšse de lÂEnfant-JĂ©sus sainte 1873-1897 Sa vie et son martyre silencieux, sa spiritualitĂ© faite de confiance est un signe puissant de la spiritualitĂ© voulue pour lÂĂglise vers la fin du monde Voir chapitre 6, les signes des temps donnĂ©s par sainte ThĂ©rĂšse. Vierge Marie Elle fut fidĂšle, croyante, humble, aimante, jusquÂau pied de la croix de son fils. Elle crut quÂil sauvait le monde, alors que tout semblait perdu. Elle est la seule. Il sÂagit dÂune incroyable humilitĂ©, foi et amour tant lÂĂ©preuve Ă©tait intense. Vers la fin du monde, son rĂŽle sera essentiel. Elle prĂ©parera lÂĂglise de la priĂšre Ă devenir comme elle en vue du martyre de lÂĂglise visible. Seuls ceux qui auront une foi semblable Ă elle tiendront dans ces moments ultimes. Elle a donc reçu mission, par ses apparitions, de prĂ©parer cette Ăglise de la fin du monde Voir chapitres 5 et 7. Wahhabite Islamisme puritain nĂ© en Arabie au XVIIIĂšme siĂšcle. Il annonce une domination musulmane politique sur le monde entier. Pour ses membres, le fondateur Ibn Abdul Wahhab 1703-1792, est considĂ©rĂ© comme le Mahdi, lÂimam saint annoncĂ© pour la fin du monde. Cette secte violente a son siĂšge sur le trĂŽne de lÂArabie Saoudite. Par lÂargent du pĂ©trole, elle finance lÂenseignement de la jeunesse musulmane dans le monde entier, la construction des mosquĂ©es et le terrorisme islamiste mondial Voir Les signes dans lÂislam, chapitre 5. Introduction 2 PREMIĂRE PARTIE LA FIN DU MONDE 6 CHAPITRE 1 LE GRAND SPECTACLE DE LA FIN 6 Pas de date 6 Comment se produira la fin du monde? 7 CHAPITRE 2 LES SEPT JOURS » DE LÂHISTOIRE DU MONDE 10 LÂhistoire du monde peut ĂȘtre dĂ©crite comme une semaine de sept jours 10 Les trois premiers jours de lÂhumanitĂ© 10 Les quatre derniers jours 11 CÂest ce que lÂEsprit Saint veut 12 La vie de saint Pierre, une prophĂ©tie des quatre derniers temps de lÂĂglise 12 CHAPITRE 3 QUATRIĂME JOUR, LÂANNONCE DE LÂĂVANGILE 15 Les trois sens des textes sur la fin du monde 15 Le signe de la croix dans chaque gĂ©nĂ©ration 16 Chaque gĂ©nĂ©ration connaĂźt sa fin du monde 16 Le temps des persĂ©cutions 33-313 aprĂšs 18 La gĂ©nĂ©ration des premiers moines 19 LÂorgueil des premiers thĂ©ologiens et lÂĂ©laboration du Credo 20 A partir de 632. LÂislam, fouet de Dieu pour la sanctification des chrĂ©tiens 20 La subsistance des paganismes 31 Le Moyen-Age de la beautĂ© et de la peste 33 Le protestantisme et les guerres de religion 34 CHAPITRE 4 CINQUIĂME JOUR, LA MARCHE VERS LÂAPOSTASIE 37 Les prophĂ©ties concernant cet Ă©vĂ©nement 37 Comment se rĂ©aliseront-elles? 37 PREMIĂRE ĂTAPE les pĂ©chĂ©s des chrĂ©tiens Ă partir du XIĂšme siĂšcles 39 PREMIĂRE ĂTAPE suite DiscrĂ©diter ce qui porte le nom de Dieu sur terre Ă partir du XVIIIĂšme 40 DEUXIĂME ĂTAPE les nouveaux Ă©vangiles Ă partir du XVIIIĂšme 42 DEUXIĂME ĂTAPE suite. LÂhumanisme sans Dieu Ă partir de 1960 et pour le XXIĂšme siĂšcle 50 TROISIĂME ĂTAPE. La rĂ©vĂ©lation de lÂAdversaire 58 CHAPITRE 5 LES SIGNES ANNONCANT LE SIXIĂME JOUR 67 Les signes des temps dans lÂislam 67 Les signes dans le judaĂŻsme 76 Les signes donnĂ©s par la Vierge Marie 79 Les signes donnĂ©s par la petite ThĂ©rĂšse » 81 La venue dÂĂnoch et dÂĂlie 82 Les signes dans lÂĂglise 86 CHAPITRE 6 LE SIXIĂME JOUR ET LÂANTĂCHRIST 98 Qui est le dernier AntĂ©christ ? 100 LÂÂuvre de lÂAntĂ©christ 101 JusquÂoĂč iront les succĂšs de lÂAntĂ©christ? 107 Le tĂ©moignage de la papautĂ© et le martyre de lÂĂglise 109 CHAPITRE 7 LE TEMPS DU SĂPULCRE, LE SIGNE DE JONAS 113 LÂĂglise du silence 113 LÂĂglise des derniers temps 115 ÂLe Christ trouvera-t-il la foi sur la terre lorsquÂil reviendra dans sa gloire?  116 Le retour de lÂislam de MĂ©dine 116 La conversion dÂIsraĂ«l 117 Le monde de lÂAntĂ©christ disposera les pĂ©cheurs au salut ! 119 Le dernier signe, lÂarbre de vie » 121 CHAPITRE 8 SEPTIĂME JOUR, LE JOUR DU SEIGNEUR 124 La durĂ©e du monde de lÂAntĂ©christ 124 Le Jour du Seigneur 126 Nous ne mourrons pas tous » 130 La rĂ©surrection des morts 130 La Vision bĂ©atifique et lÂenfer 132 Le monde nouveau 133 CHAPITRE 9 LE JUGEMENT GĂNĂRAL, LÂOMĂGA 136 CONCLUSION 137 DEUXIĂME PARTIE LES SOURCES DE LA CONNAISSANCE DU FUTUR 138 Chapitre 1 FrĂ©quenter amoureusement lÂEsprit Saint et Marie 138 Chapitre 2 La foi de lÂĂglise par lÂĂcriture et Pierre 139 Chapitre 3 Les saints canonisĂ©s et les apparitions reconnues par lÂĂglise 141 Chapitre 4 La raison 143 VOCABULAIRE ESCHATOLOGIQUE 144 PROPOSITION DE PAGE DE COUVERTURE 150 PROPOSITION DE PAGE DE COUVERTURE LÂĂglise catholique parle de la fin du monde. Elle est tout Ă fait officiellement dĂ©tentrice de messages concrets portant sur lÂavenir et sa signification. MalgrĂ© cela, depuis prĂšs dÂun siĂšcle, ces explications sont tenues en suspicion dans lÂĂglise, comme si les paroles de JĂ©sus sur ces sujets Ă©taient marginales. La vĂ©ritĂ© est que son enseignement est essentiel. SÂen passer revient Ă faire mourir une partie de la vertu dÂespĂ©rance, celle qui sÂincarne dans le mystĂšre de lÂhistoire de lÂhumanitĂ© et de la remplacer par de lÂespoir terrestre. Ce nÂest pas un hasard si les sectes chrĂ©tiennes fondamentalistes et les partis politiques extrĂ©mistes se sont dĂ©lectĂ©s de ce vide. Il convient de rapporter cet enseignement dans toute sa richesse. Il parle dÂabord du Royaume des Cieux et replace Ă sa juste dimension le monde passager dÂici-bas. LÂhistoire nÂest chaotique quÂen apparence. Chacun de ses rebondissements est une trame orientĂ©e vers un but. AprĂšs notre purification ici-bas, nous verrons Dieu face Ă face. Chaque gĂ©nĂ©ration est Ă©duquĂ©e pour cette fin. La derniĂšre gĂ©nĂ©ration, celle qui verra le retour du Christ et la fin du monde, sera avertie par une sĂ©rie de signes assez bien dĂ©crits dans le contenu rĂ©vĂ©lĂ©. En sÂappuyant sur lÂĂcriture Sainte, sur tout ce que la voix de Pierre, depuis Rome, a reconnu en engageant son autoritĂ© apostolique, sur la canonisation de certains saints prophĂštes, et la reconnaissance de certaines apparitions privĂ©es, il est possible de manifester lÂespĂ©rance thĂ©ologale appliquĂ©e Ă lÂHistoire. Il nÂen ressort pas une doctrine gĂ©nĂ©rale et abstraite. Ces Ă©vĂšnements se racontent, dÂune maniĂšre souvent surprenante, voire choquante Si le grain de blĂ© tombĂ© en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais sÂil meurt » Arnaud Dumouch est mariĂ© et pĂšre de famille. AgĂ© de 38 ans, il enseigne la religion catholique en Belgique. Il a entrepris la prĂ©paration dÂune thĂšse de doctorat LÂheure de la mort et Ă la fin du monde ?» AprĂšs un premier tome sur lÂheure de la mort, ce livre est le second fruit. Vos questions et vos apports [1] Sans compter lÂislamisme Wahhabite qui est une secte apocalyptique et un cancer de lÂislam. [2] Marc 13, 14. [3] Luc 21, 28. [4] Les Ă©ditions Pierre TĂ©qui signĂšrent les premiĂšres un contrat pour Ă©diter ce livre. Elles y renoncĂšrent pourtant au dernier moment, sans doute effrayĂ©es par la raideur de certains passages concernant les derniers moments de lÂĂglise. Pour sÂen excuser, la lettre disait Au moment de mourir, le Christ dit sept paroles puis il se tait. Il invite au silence sur les mystĂšres qui lui appartiennent seuls. » Pourquoi, dans ce cas, a-t-il prononcĂ© juste avant de mourir les discours eschatologiques Matthieu 24, Marc 13, Luc 21, allant jusquÂĂ insister Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » ? Luc 21, 33. Pourquoi saint Pierre, saint Paul et saint Jean ont-ils laissĂ© de nombreux enseignement sur la fin du monde ? Tout cela nÂest-il que spĂ©culation ? [5] Ce livre nÂest pas une thĂšse de ThĂ©ologie. Il aurait Ă©tĂ© trop lourd de rappeler, Ă chaque Ă©tape, le niveau dÂautoritĂ© dogmatique de chaque source utilisĂ©e. Elles sont multiples, selon la mĂ©thode dÂouverture de Thomas dÂAquin. Mais ce travail a Ă©tĂ© fait. Voir, du mĂȘme auteur, TraitĂ© des Fins derniĂšres, Ă©dition Ă compte dÂauteur, Paris, 1992. Tout au long de cet ouvrage, des notes rappelleront la nĂ©cessitĂ© de cette prudence critique. [6] LÂheure de la mort. [7] Voir du mĂȘme auteur, LÂheure de la mort. [8] Comprendre sous le mot Âpersonnes trois jaillissements de lumiĂšre et dÂamour. [9] Leur vrai nom thĂ©ologique est le Non-nĂ©, le Verbe et lÂAmour » [10] LÂhumilitĂ© et lÂamour de Dieu, telles sont les deux rĂ©vĂ©lations explicitement et exclusivement chrĂ©tiennes. Nulle autre religion nÂen parle de cette maniĂšre. Le fait que le Christ soit nĂ© dans une crĂšche, son geste du lavement des pieds qui scandalisa tant Pierre, sa mort dÂesclave rĂ©vĂšlent que le Dieu tout puissant, le maĂźtre et Seigneur, est le plus humble. Il ne sÂagit pas, bien sĂ»r, de lÂhumilitĂ© propre Ă nous, crĂ©atures et pĂ©cheurs. Il sÂagit de lÂhumilitĂ© de celui qui, Tout-puissant et sans pĂ©chĂ©, veut sÂunir Ă nous comme Ă un Ă©gal, dans une amitiĂ© cÂur Ă cÂur. Curieusement, ce ne sont pas les thĂ©ologiens catholiques qui ont le plus manifestĂ© cette humilitĂ© de Dieu. Ce sont les musulmans, en en critiquant la prĂ©sence dans les Ă©vangiles falsifiĂ©s et hĂ©rĂ©tiques de JĂ©sus » Le fait que Verbe fait chair meure pour sauver des gens qui ricanent au pied de la croix rĂ©vĂšle jusquÂoĂč va son amour. [11] Certaines traditions ajoutent que Dieu crĂ©a des ĂȘtres intermĂ©diaires dotĂ©s dÂesprit et dÂun psychisme mais dĂ©pourvus de chair. Ce sont les djinns» de lÂislam. [12] Ce que lÂĂcriture appelle le baptĂȘme dÂeau et dÂesprit ». Jean 3, 5 JĂ©sus rĂ©pondit En vĂ©ritĂ©, en vĂ©ritĂ©, je te le dis, Ă moins de naĂźtre d'eau et d'Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. » De mĂȘme, lÂeau et le sang qui sortit du cĂŽtĂ© du Christ symbolisaient ces deux qualitĂ©s. Il sÂagit donc dÂun mystĂšre central de la RĂ©vĂ©lation. [13] 1 Rois 19, 13. [14] DÂaprĂšs saint Paul 2 Thessaloniciens, 2, 4 tout ce qui porte le nom de Dieu », par exemple le judaĂŻsme atteint dans son ĂȘtre mĂȘme par la destruction du Temple, mais aussi, nous le verrons, le christianisme. [15] Mais au commencement, il nÂy avait ni souffrance ni mort. Tout Ă©tait utile pour prĂ©parer chacun Ă devenir humble, sauf la croix. JÂai rapportĂ© au dĂ©but de lÂouvrage sur lÂheure de la mort. LÂhistoire du monde tel que Dieu lÂavait pensĂ© au commencement et celle du pĂ©chĂ© originel. [16] Luc 1, 51-52. [17] Cette partie intĂšgre une lecture et une interprĂ©tation des Ă©vĂ©nements de l'histoire. Elles se situent dans la logique de l'ensemble de la comprĂ©hension de l'Ăvangile. Nous espĂ©rons que notre maniĂšre de regarder l'histoire guĂ©rira le lecteur de toute interprĂ©tation liĂ©e Ă une apocalypse de peur. [18] CatĂ©chisme de lÂĂglise Catholique, n° 673. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ© pour la foi. [19] CÂest mĂȘme lĂ un des articles essentiels de la foi, ce qui distingue les catholiques et les orthodoxes de bien des prĂ©dicateurs rĂ©formĂ©s. [20] Matthieu 24, 36. [21] Cit. ap. Ferraris, Prompta bibl., verbo PrĂŠdicare. - Mansi, Sacrorum Conciliorum collectio, t. XXXII, p. 945-947. [22] Jean 6, 15. [23] Chez les catholiques intĂ©gristes, lÂidĂ©e est la suivante  LÂĂglise prĂȘchera lÂĂvangile Ă toutes les nations. Les hommes reviendront Ă la foi. LÂĂglise pourra reprendre son rang dans la sociĂ©tĂ©, rĂ©tablira les lois chrĂ©tiennes et sera de nouveau puissante pour Ă©vangĂ©liser le monde. Le Christ, quant Ă lui, ne reviendra pas avant que lÂĂvangile nÂait Ă©tĂ© annoncĂ© Ă tous les hommes. » Ils sÂappuient sur Matthieu 24, 14 LÂĂvangile sera proclamĂ© dans le monde entier en tĂ©moignage Ă la face des nations, puis viendra la fin. » LÂidĂ©e dÂune RoyautĂ© sociale du Christ sur le monde par lÂintermĂ©diaire de lÂĂglise ne pose quÂun seul problĂšme mais de taille. SÂest-il trouvĂ© une seule pĂ©riode de lÂhistoire oĂč lÂon ait vu une religion Ă la fois puissante et humble ? La solution du catholicisme progressiste est diffĂ©rente  Ătablissons sur la terre un monde juste, Ă©quitable. Que chacun reçoive les moyens matĂ©riels et la libertĂ© pour chercher le bonheur. Que la tolĂ©rance rĂšgne, alors les hommes seront prĂȘts Ă accueillir le Christ lors de son retour, selon cette parole de lÂĂcriture A ceci on reconnaĂźtra que vous ĂȘtes mes disciples. Si vous vous aimez les uns les autres. » LĂ encore, la gĂ©nĂ©rositĂ© est Ă©vidente mĂȘme si on peut lui reprocher dÂĂȘtre tournĂ©e vers les hommes au point dÂen oublier le cÂur Ă cÂur de la vie avec Dieu. Les chrĂ©tiens millĂ©naristes et les sectes apocalyptiques adoptent un scĂ©nario exactement inverse. Nourris de rĂ©cits alarmistes, ils pensent que Dieu laissera les hommes vivre dans leurs pĂ©chĂ©s. Matthieu 24, 21 rapporte ainsi les paroles du Christ Il y aura une grande tribulation telle quÂil nÂy en a pas eu depuis le commencement du monde. » Selon eux, Dieu permettra une multiplication des guerres, des maladies et de toutes autres catastrophes matĂ©rielles pour disposer le cÂur de lÂhomme la conversion. Nous avons montrĂ© tout au long de cet Ă©crit lÂefficacitĂ© rĂ©elle de telles souffrances pour conduire lÂorgueilleux Ă lÂhumilitĂ© et lÂhumble Ă la soif dÂun sauveur. Mais faut-il en conclure quÂil sÂagit des seules armes dont Dieu dispose. Ces quatre thĂ©ories sont vraies et complĂ©mentaires. Toutes se fondent sur des textes de lÂĂcriture. Toutes ont Ă©tĂ© ici ou lĂ au cours de lÂhistoire appliquĂ©es par Dieu Ă telle ou telle gĂ©nĂ©ration. Cependant, puisquÂil sÂagit de parler ici de la fin des fins, du terme des gĂ©nĂ©rations, quelque chose dÂinĂ©dit se passera. Tout sera Ă la fois plus intense et plus universel. Il ne sÂagira plus de la fin de tel ou tel temps dans une civilisation, mais de la fin de tous les temps pour le monde entier. [24] CatĂ©chisme de lÂĂglise Catholique, Mame, 1992, pages 149-150. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ© pour la foi. [25] Voir dĂ©cret dÂintroduction au CatĂ©chisme de lÂĂglise Catholique. [26] Voir 1 Thessaloniciens 5, 3. [27] Luc 3, 8. [28] Cependant, une question grave peut lui ĂȘtre objectĂ©e Si les hommes dans leur majoritĂ© se trouvent Ă©loignĂ©s du Christ lors de sa venue, ne seront-ils pas damnĂ©s en masse? Le fait que seuls quelques contemplatifs comprennent de l'intĂ©rieur ces Ă©vĂ©nements nÂa aucune importance si le reste du peuple se perd... Cette objection sera largement rĂ©solue Ă la fin de cet ouvrage car, nous le verrons, ces Ă©preuves seront en fait salutaires pour la plupart ! [29] Ce terme de thĂ©ologie dĂ©signe un affaiblissement, un renoncement volontaire Ă soi-mĂȘme jusquÂĂ la mort. [30] Voir chapitre 5, les signes de la fin du monde dans lÂĂglise. [31] Nous ne racontons pas ici la maniĂšre individuelle dont ces prophĂ©ties sont accomplies. Nous lÂavons dĂ©crite dans le premier ouvrage sur lÂheure de la mort. [32] Extrait de plusieurs passages du CatĂ©chisme de lÂĂglise Catholique, Mame 1992, n° 671. Ce texte ne fait quÂindiquer que tout, y compris lÂĂglise de Dieu, sans excepter les religions, les nations, les individus, doit apprendre ce qui plait Ă Dieu, Ă savoir lui ĂȘtre soumis ĂȘtre soumis Ă la tendresse et Ă lÂhumilitĂ© de Dieu ne signifie pas lÂesclavage, nous le montrerons plus loin avant que vienne la fin. [33] Ces jours sont symboliques. Ils sont plutĂŽt des Ă©tapes de lÂhumanitĂ© dans lÂhistoire de son salut. CÂest pourquoi ils peuvent se chevaucher. Parfois Dieu plonge un homme dans le premier jour, alors quÂun autre, dans la mĂȘme maison, vit du quatriĂšme jour. [34] Extrait de Starmania, Michel Berger. Cette sagesse de Dieu nÂa pas disparu aujourdÂhui puisquÂil existe des justes qui nÂont pas la foi. Ils cherchent, sans le savoir, Dieu. [35] Anne-Catherine Emmerich, une cĂ©lĂšbre stigmatisĂ©e allemande du XIXĂšme siĂšcle citĂ©e Ă titre de simple tĂ©moignage, sans quÂil lui soit attribuĂ© dÂautoritĂ© assista Ă la descente du Christ aux enfers aprĂšs sa mort. Elle dĂ©crit de maniĂšre saisissante les limbes oĂč attendaient les Ăąmes justes Les limbes Ă©taient divisĂ©s en deux cercles. Le Sauveur pĂ©nĂ©tra dÂabord entre ces deux cercles dans un lieu enveloppĂ© de brouillards, oĂč se trouvaient Adam et Ăve. Il leur adressa la parole et ils lÂadorĂšrent avec un ravissement inexprimable. Alors JĂ©sus, au cortĂšge duquel sÂĂ©taient joints nos premiers parents, pĂ©nĂ©tra dans le cercle de gauche. Il renfermait les Ăąmes des patriarches antĂ©rieurs Ă Abraham. Elles avaient une notion vague de JĂ©sus. Certaines Ă©taient encore tourmentĂ©es par de mauvais esprits. Celui de droite contenait les Ăąmes des justes qui avaient vĂ©cu depuis Abraham jusquÂĂ Jean-Baptiste le sein dÂAbraham Ă proprement dit. On nÂy Ă©prouvait aucune peine, si ce nÂest le dĂ©sir de voir lÂaccomplissement de la promesse.» Visions dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome III, p. 370-371. [36] CatĂ©chisme de lÂĂglise Catholique, n° 670. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ© pour la foi. [37] Matthieu 24 et 25 et les parallĂšles en Marc et Luc. Ce genre de textes semble annoncer au sens premier littĂ©ral des Ă©vĂšnements futurs. Bien que leur autoritĂ© est la plus haute qui soit, ils doivent ĂȘtre utilisĂ©s avec prudence car leur sens est souvent, de par la volontĂ© de Dieu, multiple. LÂexemple de la fameuse parole de JĂ©sus DĂ©truisez ce Temple, en trois jours je le rebĂątirai » le prouve. Il parlait certes du Temple de JĂ©rusalem sens historique premier, littĂ©ral, dĂ©truit de fond en comble 40 aprĂšs sa mort et peut-ĂȘtre un jour rebĂąti Il parlait aussi de son corps sens profond, historique et mystique, et peut-ĂȘtre aussi du nĂŽtre face Ă la mort, des cathĂ©drales gothiques, des gĂ©nĂ©rations humaines, etc. [38] Matthieu 24, 34. [39] Actes 2, 14-41. [40] Paul dut mĂȘme le reprendre plusieurs fois. De mĂȘme, au cours de lÂhistoire de lÂĂglise, les papes se laissĂšrent plusieurs fois aller Ă la dĂ©cadence. [41] Ceci devrait ĂȘtre prĂ©sent au cÂur des apĂŽtres dÂaujourdÂhui qui sÂĂ©puisent Ă prĂȘcher et obtiennent difficileÂment une ou deux conversions ici et lĂ . Ce nÂest pas toujours Ă cause de leur manque de saintetĂ© personnelle mais Ă cause de lÂEsprit Saint qui vient quand il veut. En effet, dans nÂimporte quelle foule humaine, il peut instantanĂ©ment susciter des milliers de chrĂ©tiens. TrĂšs peu de gens sont rĂ©ellement obstinĂ©s dans le mal et la moindre prĂ©dication un peu aidĂ©e par les charismes divins, touche les cÂurs. Si lÂEsprit ne vient pas, cÂest quÂil a ses raisons et ses raisons sont toujours bonnes. Il saura en faire sortir du bien pour lÂapĂŽtre rendu plus pauvre et pour les auditeurs indiffĂ©rents quÂil saura rattraper au bon moment. Il a le temps. Il peut mĂȘme Ă©vangĂ©liser Ă lÂheure de la mort. DÂautre part, une vie terrestre passĂ©e sans le connaĂźtre nÂest pas un mal absolu car elle accroĂźt la soif dÂun salut. [42] Jean 21, 18. [43] Matthieu 24, 4-11. [44] 2 Thessaloniciens 2, 4. [45] 2 Thessaloniciens 2, 1-3. [46] Matthieu 24, 34. [47] 2 Pierre 3, 4. [48] Apocalypse 10, 6. [49] Voir du mĂȘme auteur LÂheure de la mort. [50] Il sÂagit dÂun regard de sagesse, cÂest-Ă -dire dÂun regard sur lÂaction patiente et mystĂ©rieuse de Dieu. Cette contemplation, trĂšs peu dĂ©veloppĂ©e dans lÂĂglise en ce qui concerne sa propre histoire, peut-ĂȘtre qualifiĂ©e dÂhistoire sainte de lÂhumanitĂ©. [51] Luc 1, 52. Le CatĂ©chisme de lÂĂglise Catholique, 671 exprime cette mĂȘme rĂ©alitĂ© sous lÂexpression ... en attendant que tout lui soit soumis. [52] Cette action est dĂ©crite dans lÂAncien Testament, Livre de lÂExode. Tous les hĂ©breux, sans exception, moururent dans le dĂ©sert. Elle nÂa pas changĂ© aprĂšs la venue du Chist. Elle a simplement Ă©tĂ© expliquĂ©e. Nous en connaissons maintenant les raisons, lÂhumilitĂ© qui ouvre la vie Ă©ternelle. [53] Matthieu 24, 3-11, 14. [54] Allemagne au-dessus de tout. » [55] Le film Titanic sorti en 1999 mĂ©rite dÂĂȘtre revu sous cette lumiĂšre. Le Titanic est la sociĂ©tĂ© en miniature Elle est composĂ©e de trois classes, bien sĂ©parĂ©es. Elle se fie totalement dans sa technologie. Le film se termine dans la LumiĂšre de la Vie Ă©ternelle oĂč les naufragĂ©s, au-delĂ de leurs souffrances, se retrouvent humbles, aimant et sauvĂ©s. Il y a lĂ une prophĂ©tie dont on ne soupçonne pas la justesse. [56] Apocalypse 16, 9 Et les hommes furent brĂ»lĂ©s par une chaleur torride. Mais, loin de se repentir en rendant gloire Ă Dieu, ils blasphĂ©mĂšrent le nom du Dieu qui dĂ©tenait en son pouvoir de tels flĂ©aux. » Le prĂ©servatif est la seule prĂ©vention du SIDA », martelait-on. Ce fut un Ă©tonnant et pitoyable combat de la part des anciens de mai 68. On criminalisait mĂȘme le pape Jean-Paul II quand, sans parler directement de cette terrible maladie, il parlait de la fidĂ©litĂ© dans lÂamour [57] Pour la France, 225 000 par an depuis plus de 25 ans pour 750 000 naissances. [58] Matthieu 24, 9. [59] Luc 7, 47. [60] Matthieu 24, 6. Le texte est ici interprĂ©tĂ© selon un de ses multiples sens, la guerre intĂ©rieure contre soi-mĂȘme. [61] LÂascĂ©die est pour saint Augustin cette forme dÂoverdose des choses spirituelles qui frappe les adeptes de la vie contemplative. [62] Matthieu 24, 11. [63] Il ne le permettra d'ailleurs jamais afin que lÂĂvangile soit toujours gardĂ© par quelques-uns sur la terre. Certains esprits se plaisent Ă montrer du doigt les compromissions, les pressions politiques des Conciles ÂcumĂ©niques de cette Ă©poque pour nier la saintetĂ© de lÂĂglise. CÂest justement lÂinverse. Le fait est que, depuis 2000 ans, infailliblement, lÂenseignement de lÂĂglise romaine est restĂ© fidĂšle Ă la vĂ©ritĂ© prĂȘchĂ©e par le Christ. [64] GenĂšse 11, l-9. [65] Dieu ou plutĂŽt la vanitĂ© humaine diraient les sociologues. Mais la sociologie ne dĂ©crit que des lois prĂ©vues par Dieu pour le salut des peuples pĂ©cheurs. Dieu et les lois humaines ne sont, pour le thĂ©ologien, que les deux faces dÂune mĂȘme piĂšce. [66] Cet ensemble de dĂ©tails paraĂźtra peut-ĂȘtre surprenant au lecteur. Doit-on les mĂ©priser comme inventions imaginaires ? Non, car dans le domaine de lÂhistoire sainte de lÂhumanitĂ©, de sa marche vers JĂ©sus-Christ, cÂest le mystĂšre mĂȘme de Dieu qui sÂexprime. Il faut ajouter que ni les uns ni les autres de ces dĂ©tails ne se trouvent confirmĂ©s par des textes prĂ©cis du MagistĂšre, pas plus qu'ils ne reposent sur une indĂ©niable tradition. De plus, point de textes scripturaires au sens littĂ©ral, mais seulement un incroyable concours de mĂ©taphores, qui me semblent trop nombreuses pour ĂȘtre simple hasard. Au lecteur de juger [67] Apocalypse 3, 14. [68] Actes 5, 34. [69] Actes 9, 1. [70] JĂ©rĂ©mie 7, 13-14. [71] Lumen Gentium, 16. [72] Abram ne reçut que plus tard le nouveau nom dÂAbraham. [73] GenĂšse 15, 1-6. [74] GenĂšse 16, 2. [75] GenĂšse 16, 5-12. [76] GenĂšse 21, 10-21. [77] GenĂšse 25, 12-18. [78] GenĂšse 21, 11. [79] GenĂšse 18. [80] Au chapitre 21, 20. [81] Nous en sommes frappĂ©s Ă lÂĂ©vocation des nombreux exemples qui jalonnent lÂĂcriture ou la vie des saints Jeanne dÂArc, demandant Ă ses voix si elle serait sauvĂ©e sÂentendit rĂ©pondre oui, par grande victoire! » Le lendemain, elle Ă©tait brĂ»lĂ©e vive. Ses voix lui avaient-elles menties? Jeanne, dans un grand sanglot, le crut dÂabord. Juste aprĂšs sa mort, elle comprit Ă quel point ses voix avaient dit vrai, plus vrai quÂelle ne lÂimaginait. Dieu nÂavait pas menti mais elle avait mal compris le sens divin du mot victoire ». Elle ne nous lÂa certes pas dit mais les miracles qui ont prĂ©cĂ©dĂ©s sa canonisation en sont le signe le plus grandiose. [82] Jean 19, 10. [83] Voir deuxiĂšme partie, chapitre 1. Ce mystĂšre y est expliquĂ© dans ses causes et ses effets, dont le plus mystĂ©rieux est le mal permis sur la terre.. [84] Mame 1993, pages 149-150. [85] Finalement, toutes les erreurs possibles, les pires des idĂ©ologies sont pour un temps donnĂ© bĂ©nies ». elle reçoivent un temps de rĂ©ussite terrestre. Dieu sait se servir de leur victoire puis de leur Ă©croulement pour en tirer un bien plus grand. Il sauve les victimes. Il les rĂ©cupĂšre de lÂautre cĂŽtĂ© de la vie et beaucoup dÂentre eux ont compris jusquÂĂ la misĂšre la stupiditĂ© de lÂorgueil humain. [86] GenĂšse 11, 3-8. [87] 1 Rois 11, 12, 20. [88] Matthieu 24, 6. [89] GrĂ©goire le Grand HomĂ©lie sur lÂĂvangile, p. PL. 76, p. 1078 a pu parler dÂun monde vieillissant, car, que sÂĂ©lĂšve peuple contre peuple, et que leur calaÂmitĂ© sÂĂ©tende sur le pays, cela nous le constatons dans notre Ă©poque plus que nous ne le lisons dans les livres. Vous savez aussi combien de fois nous avons ouĂŻ dire, que, dans dÂautres parties du monde, des tremblements de terre ont dĂ©vastĂ© dÂinnombrables citĂ©s. Sans cesse nous soufÂfrons de pestes. Et si nous ne constatons pas encore visiÂblement des signes dans le soleil, la lune et les Ă©toiles, nous pouvons du moins conjecturer quÂils ne sont pas Ă©loiÂgnĂ©s, puisque dĂ©jĂ le climat subit des modifications senÂsibles. CÂest pourquoi on peut dire inversement Quand les hommes se disent Paix et sĂ©curitĂ© », cÂest alors que tout dÂun coup fondra sur eux la perdition comme les douleurs sur la femme enceinte, et ils ne pourÂront y Ă©chapper. » 1 ThĂ©ssalonicien 5, 3. [90] 1 ThĂ©ssaloniciens 5, 3. [91] Voir deuxiĂšme partie premier chapitre, que veut Dieu aux hommes pour les avoir mis sur la terre? [92] Luc 1, 51-53. [93] Livre des juges 19-20. [94] La rĂ©alitĂ© de ce fait est vertigineuse. AprĂšs la mort, face Ă lÂapparition du Christ dont lÂamour et la vĂ©ritĂ© bouleverse lÂhomme, tout genoux devient chancelant et dĂ©couvrent le profond Ă©goĂŻsme qui lÂanime. [95] Le sommet du judaĂŻsme est dans cette conception et lÂĂglise catholique lÂa entiĂšrement gardĂ©e tout en pensant pouvoir, grĂące Ă JĂ©sus Christ, en expliquer le pourquoi voir deuxiĂšme partie, chapitre un. La liturgie juive continue de chanter Ă propos dÂAuschwitz et du gĂ©nocide des enfants YahvĂ©, tu nous as frappĂ© car nous avions pĂ©chĂ©. » [96] DeutĂ©ronome 28, 47-52. [97] Coran* 16, 93. [98] Apocalypse 13, 17. [99] Galates, 5. [100] 2 Chroniques 18, 22. [101] GenĂšse 16, 12. [102] GenĂšse 25, 18. [103] GenĂšse 16, 12. [104] Il remarquable de constater que les musulmans Ă©crivent exactement la mĂȘme chose des chrĂ©tiens. Pour eux, JĂ©sus viendra nous prĂȘcher lÂislam sur notre lit de mort. Il nous expliquera quÂil nÂĂ©tait quÂun homme et quÂil nÂest pas mort crucifiĂ©. Il balayera la croix. Alors la majoritĂ© des chrĂ©tiens, disposĂ©s par leur religion Ă lÂhumilitĂ©, se convertiront Ă lÂislam. Dans les deux religions, seul un pĂ©chĂ© contre lÂEsprit Saint conduit en enfer. Le refus de croire Ă une vĂ©ritĂ© suffisamment rĂ©vĂ©lĂ©e en est un. [105] Actes 16, 6. [106] S'il l'avait voulu, ce serait fait depuis longtemps en raison de la puissance de l'Esprit et seuls rĂ©sisteÂraient aujourdÂhui ceux qui en auraient fait lucidement ce choix. [107] Car ce nÂest quÂun contretemps et les Chinois jusquÂĂ aujourd'hui dĂ©couvrent l'Ăvangile dans sa perfection Ă l'heure de leur mort. On peut trouver de multiples raisons Ă cela qui toutes se ramĂšnent, comme toujours, Ă une seule lÂhumilitĂ© produite par une division des nations en diverses cultures. CÂest mieux ainsi Ă la fois pour le salut de tous, chrĂ©tiens et chinois. [108] Voir chapitre 1, les sept jours de lÂhistoire du monde. [109] Voir du mĂȘme auteur LÂheure de la mort. [110] Trompeuse » ou plutĂŽt ambiguĂ« car lorsque Dieu parle de gloire, de victoire, de salut », il entend souvent vie Ă©ternelle, donc humilitĂ© et son chemin, crucifixion et humiliation ». Mais lÂhomme y voit ce qui lui plaĂźt Ă savoir succĂšs mondain, gloire terrestre ». [111] Il finit par accepter le baptĂȘme afin de mourir garrottĂ© plutĂŽt que brĂ»lĂ© vif. [112] Matthieu 8, 12. [113] Apocalypse 6, 7. Lorsque des textes de lÂApocalypse sont citĂ©s, cÂest toujours Ă titre dÂillustration. Ils ne sÂappliquent pas, quoiquÂen pense les TĂ©moins de JĂ©hovah, Ă une seule pĂ©riode de lÂhistoire mais Ă chaque gĂ©nĂ©ration. [114] Matthieu 21, 6. [115] Apocalypse 8, 1. [116] IsaĂŻe 65, 17. [117] Apocalypse 13, 3. L'une de ses tĂȘtes paraissait blessĂ©e Ă mort, mais sa plaie mortelle fut guĂ©rie; alors, Ă©merveillĂ©e, la terre entiĂšre suivit la BĂȘte. » [118] Daniel 5, 25. [119] Saint Thomas disait que lÂamour et les oeuvres qui sortent de lui mĂ©rite le Ciel de la part du Dieu qui aime le premier. [120]  Donnez-moi deux attelages pour une course de chars. Que le premier concurrent ait pour chevaux lÂorthodoxie la vraie foi accompagnĂ©e de lÂorgueil. Que le deuxiĂšme coure avec lÂhĂ©rĂ©sie accompagnĂ©e de lÂhumilitĂ©. Vous verrez alors lÂhĂ©rĂ©sie remporter la course, non Ă cause dÂelle-mĂȘme mais Ă cause de la force de lÂhumilitĂ©. [121] Cf. GenĂšse 50, 20. [122] Marc 9, 38 Jean dit Ă JĂ©sus "MaĂźtre, nous avons vu quelqu'un expulser des dĂ©mons en ton nom, quelqu'un qui ne nous suit pas, et nous voulions l'empĂȘcher, parce qu'il ne nous suivait pas." Mais JĂ©sus dit "Ne l'en empĂȘchez pas, car il n'est personne qui puisse faire un miracle en invoquant mon nom et sitĂŽt aprĂšs parler mal de moi. » Marc 9, 40 Qui n'est pas contre nous est pour nous. [123] 1 Rois 12, 16. [124] Matthieu 26, 52. [125] Actes 9, 3-4. [126] Matthieu 24, 12-14. Rappelons que ce genre de textes semble annoncer au sens premier littĂ©ral des Ă©vĂšnements futurs. Bien que leur autoritĂ© est la plus haute qui soit, ils doivent ĂȘtre utilisĂ©s avec prudence car leur sens est souvent, de par la volontĂ© de Dieu, multiple. LÂexemple de la fameuse parole de JĂ©sus Cette gĂ©nĂ©ration ne passera pas que tout soit rĂ©alisé» le prouve. Il parlait certes de sa venue dans la gloire mais pas de la mĂȘme façon que ses auditeurs qui pensaient Ă la fin du monde. Lui parlait de la mort Ă venir de cette gĂ©nĂ©ration, Ă travers la mort individuelle de chacun de ses membres, etc. [127] 1 TimothĂ©e 4, 1. [128] 2 TimothĂ©e 3, 1-5. [129] 1 PĂ©riarchion, chapitre 3. [130] 1 Jean 4, 3. [131] Une fiction parfois dangereuse et, au plan catholique, hĂ©rĂ©tique. QuÂon se souvienne du protocole des sages de Sion », cet Ă©crit attribuĂ© Ă des Juifs et qui prĂ©tendait dĂ©crire un plan sur plusieurs gĂ©nĂ©rations visant Ă rendre dĂ©cadents les peuples pour Ă©tablir le rĂšgne mondial dÂun roi juif. Il sÂagit d un faux produit dans un milieu antisĂ©mite en Russie au XIXĂšme siĂšcle. Hitler sÂen servit pour justifier sa thĂšse du complot judĂ©o-maçonnique. QuÂy pouvaient les enfants quÂil fit massacrer en masse, Ă cause de ce mythe. Le vrai ennemi de lÂhomme est cet orgueil premier qui se cache sous tout mal. Les francs-maçons en ont Ă©tĂ© souvent soupçonnĂ©s. En vĂ©ritĂ©, eux-mĂȘmes ont errĂ© dans leur recherche du meilleur monde possible. Ils nÂont fait que naviguer Ă vue, sans deviner les consĂ©quences de certaines de leurs dĂ©cisions. [132] EphĂ©siens 6, 12. [133] LÂhistoire des anges et lÂorigine des dĂ©mons, ces anges devenus mauvais, sont rapportĂ©es en dĂ©tail plus loin dans ce chapitre quatriĂšme Ă©tape, le mystĂšre de lÂiniquitĂ©. Il sÂagit de la rĂ©volte premiĂšre, celle qui motiva la haine mortelle de Lucifer et de ses anges contre lÂhumanitĂ©. [134] Matthieu 24, 12. [135] Tout antijudaĂŻsme est un mauvais signe. Les ennemis de Dieu semblent perpĂ©tuellement conduits Ă se faire ennemis du peuple Ă©lu. Ceci est systĂ©matiquement vrai depuis quatre millĂ©naires. Il nÂest en fait que le symptĂŽme de la maladie mortelle du cÂur de lÂhomme pour le salut, lÂorgueil. Quand une communautĂ© nationale rĂ©ussit et rĂ©alise une structure puissante et parfaite, elle nÂa plus quÂun ennemi celui qui est diffĂ©rent et vit au milieu dÂelle. Elle sÂen prend toujours au juif qui vit chez elle, sous nÂimporte quel prĂ©texte ils empoisonnent lÂeau ; ils sont avares ; ils ont tuĂ© le Christ. De nos jours, lÂislam est Ă son tour atteint de ce syndrome. Cela ne lui apportera rien de bon. La main de Dieu nÂaime pas la nation qui sÂexalte en son cÂur. Il abaisse toujours lÂorgueil des puissants. [136] Une faute que lÂhistoire a tendance Ă relativiser Ă un conflit dÂhommes et non Ă une preuve du sectarisme intellectuelle de lÂĂglise de la Renaissance. En effet, tout semble indiquer que la plupart des membres du clergĂ© sont Ă cette Ă©poque plutĂŽt ouverts Ă la nouveautĂ©, curieux de tout, parfois davantage que certains barons universitaires actuels de la pensĂ©e unique. Mais lÂhistoire que je raconte ne parle pas de vĂ©ritĂ© historique. Elle parle dÂune lutte Ă mort dÂune force invisible contre ce qui porte le nom de Dieu, par tous les moyens y compris ceux de lÂexagĂ©ration et de lÂamalgame. [137] Sainte ThĂ©rĂšse de lÂEnfant-JĂ©sus, chants et poĂ©sies. [138] 2 Thessaloniciens 2, 6-8. [139] Bern. a Piconio, Epist. B. Pauli triplex expost. II Epist. ad Thess., II, 3. [140] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă titre de simple tĂ©moignage, sans quÂil lui soit attribuĂ© dÂautoritĂ©, une stigmatisĂ©e du XIXĂšme siĂšcle, eut la vision de notre Ă©poque qui lui semble ĂȘtre lÂune des pires depuis le commencement de lÂhumanitĂ©. JÂappris que Lucifer doit ĂȘtre dĂ©chaĂźnĂ© pour un temps cinquante ou soixante ans avant lÂan 2000, si je ne me trompe. Quelques dĂ©mons doivent ĂȘtre dĂ©chaĂźnĂ©s de temps en temps pour punir et tenter le monde. Je crois que quelques-uns lÂont Ă©tĂ© de nos jours elle parle vers 1820, dÂautre le seront bientĂŽt aprĂšs. » Visions dÂAnne-Catherine Emmerich sur la vie de JĂ©sus, Tome 3, TĂ©qui, page 372. [141] DÂaprĂšs saint Paul 2 Thessaloniciens, 2, 4. [142] Voir Saint. Thomas dÂAquin, Opusc., LXVIII, De Antichr., Ă©dit. ParmĂŠ, 1864. p. 439. [143] Lumen Gentium 16. [144] Apocalypse 17, 9-10. [145] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă titre de simple tĂ©moignage, sans quÂil lui soit attribuĂ© dÂautoritĂ©* vit ce dernier antichristianisme sous la forme de la fameuse prostituĂ©e de lÂApocalypse Je me trouvais dans la maison des noces et je vis un bruyant cortĂšge matrimonial arriver dans plusieurs fiancĂ©e qui avait prĂšs dÂelle plusieurs hommes et femmes Ă©tait une personne de grande taille, Ă lÂair effrontĂ© et avec une parure de courtisane. Elle avait sur la tĂȘte une couronne, sur la poitrine beaucoup de bijoux, trois chaĂźnes et trois agrafes de clinquant auxquelles Ă©taient suspendues une quantitĂ© dÂinstruments, de figures reprĂ©sentant des Ă©crevisses, des crapauds, des sauterelles, et aussi de petites cornes, des anneaux, des sifflets etc. » Vie dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 2, p. 398. [146] Apparition reconnue officiellement par lÂautoritĂ© de lÂĂglise. Son message a donc une certaine autoritĂ© sur lÂespĂ©rance des catholiques, a un degrĂ© prĂ©cisĂ© en fin dÂouvrage. [147] Luc 6, 22. [148] De telles apparitions, reconnues canoniquement par lÂĂglise, ont une valeur essentielle, non pour ajouter un dogme Ă la foi, mais pour rĂ©vĂ©ler du nouveau quant Ă lÂespĂ©rance, cÂest-Ă -dire Ă lÂaction de Dieu sur telle gĂ©nĂ©ration. Leur rĂŽle en thĂ©ologie est expliquĂ© dans la troisiĂšme partie. [149] La premiĂšre guerre mondiale. [150] Ce signe a Ă©tĂ© donnĂ© en automne 1938. [151] 2 Thessaloniciens 2, 6-8. [152] Il manque la paresse. A lÂheure oĂč jÂĂ©cris ce livre, on peut penser quÂelle sera une Ă©tape incontournable. Les jeunes du dĂ©but du XXIĂšme siĂšcle rĂȘvent de gagner plus dÂargent tout en travaillant moins. Le climat gĂ©nĂ©ral de cette gĂ©nĂ©ration nÂest plus la rĂ©volution comme chez leurs aĂźnĂ©s de mai 68 mais la fragilitĂ© et le manque dÂĂ©nergie. Tout cela pourrait conduire Ă la pauvretĂ© matĂ©rielle. [153] Malachie 2, 15. [154] Apparition reconnue par lÂĂglise. Elle eut lieu dans les Alpes, auprĂšs de deux enfants bergers, MĂ©lanie et Maximin. Rappelons que ce texte reçoit, du fait de sa reconnaissance canonique, une certaine autoritĂ© qui ne concerne pas la foi mais la maniĂšre dont le plan du salut est appliquĂ© Ă chaque Ă©poque lÂespĂ©rance. [155] Marc 8, 38. [156] Matthieu 5, 11. [157] Un massacre des innocents comme jamais au cours de lÂhistoire, et lÂabsence totale dÂune simple explication de la douleur de Pierre sur ce sujet on ne parle pas de lÂĂąme de ces enfants, de leur destin aprĂšs leur mort. Il semble que le clergĂ© a admis quÂil nÂy a pas pour eux de vie aprĂšs la mort, quÂils ne sont que des prĂ©-humains. [158] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă titre de simple tĂ©moignage, sans quÂil lui soit attribuĂ© dÂautoritĂ© parle sans cesse dans ses visions de la fidĂ©litĂ© du Saint-PĂšre et de la complicitĂ© dÂune grande partie du clergĂ©. Ses descriptions surprendront par leur actualitĂ© ceux qui connaissent la crise thĂ©ologique dans lÂĂglise catholique depuis le Concile Vatican II. Elle Ă©crit vers 1820 On gardait le silence sur la croix, sur le sacrifice et la satisfaction, sur le mĂ©rite et le pĂ©chĂ©, oĂč les faits et les miracles et les mystĂšres de lÂhistoire de notre rĂ©demption devaient cĂ©der la place Ă de creuses thĂ©ories de la rĂ©vĂ©lation oĂč lÂhomme-Dieu, pour ĂȘtre supportĂ©, ne devait plus ĂȘtre prĂ©sentĂ© que comme lÂami des hommes, des enfants et des pĂ©cheurs, oĂč sa vie nÂavait de valeur que comme enseignement, sa passion comme exemple de vertu, sa mort comme charitĂ© sans objet. Le manque total de doctrine devait ĂȘtre voilĂ© sous un langage naĂŻf Ă la portĂ©e de toutes les intelligences. » Vie dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome I, p. 415. [159] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă titre de simple tĂ©moignage, sans quÂil lui soit attribuĂ© dÂautoritĂ©, une cĂ©lĂšbre stigmatisĂ©e du XIXĂšme siĂšcle, eut la vision de ce comportement perpĂ©tuel du clergĂ© Ă la remorque de lÂidĂ©e dominante du temps Je vois chez tous, mĂȘme chez les meilleurs dÂentre eux, un orgueil effrayant, mais chez aucun lÂhumilitĂ©, la simplicitĂ© et lÂobĂ©issance. Ils sont terriblement fiers de la sĂ©paration dans laquelle ils vivent. Ils parlent de foi, de lumiĂšre, de christianisme vivant. Mais ils mĂ©prisent et outragent la sainte Ăglise dans laquelle il faut chercher la vie. Dans leur prĂ©somption, ils prĂ©tendent mieux comprendre toute chose que les chefs de lÂĂglise et mĂȘme que les saints docteurs. » Vie dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome I, p. 536. [160] Daniel 12, 7. [161] Apocalypse 13, 17-18. Ce genre de texte a dÂabord un sens symbolique valable pour chaque Ă©poque de lÂhistoire du monde. Mais il devient de plus en plus Ă©vident au fur et Ă mesure que lÂhistoire avance. [162] Anecdote significative du changement de gĂ©nĂ©ration Un dĂ©bat rĂ©cent de la RTBF Belgique mettait en scĂšne de jeunes concubins dÂune vingtaine dÂannĂ©es et des psychologues quinquagĂ©naires. Ceux-ci se scandalisaient de leur non-usage du prĂ©servatif, selon eux indispensable mĂȘme dans la vie de couple ». Les jeunes rĂ©pondaient Nous avons promis dÂĂȘtre fidĂšles. Si on ne fait pas confiance, lÂamour nÂexiste pas. » Cette Ă©vidence Ă©tait insoutenable dix ans plus tĂŽt. [163] Chiffre symbolique valable Ă chaque Ă©poque mais de plus en plus visible Ă mesure quÂapproche la fin. [164] GenĂšse 1, 31. [165] Exode 7, 25. [166] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă titre de simple tĂ©moignage, sans quÂil lui soit attribuĂ© dÂautoritĂ© eut la vision de lÂhumanisme universel sous la forme dÂune Ăglise Et il apparut une nouvelle Ăglise dans laquelle des gens, parmi lesquels il y avait des savants, se trouvĂšrent rassemblĂ©s. Cette Ăglise Ă©tait ronde symbole dÂuniversalitĂ© ? avec une coupole grise et tant de gens y affluaient que je ne comprenais pas comment lÂĂ©difice pouvait les contenir tous. CÂĂ©tait comme un peuple entier. Cependant, la nouvelle Ăglise devenait de plus en plus sombre et noire et tout ce qui sÂy faisait Ă©tait comme une noire vapeur. Ces tĂ©nĂšbres se rependirent au dehors et toute verdure se flĂ©trit. Plusieurs paroisses des environs furent envahies par lÂobscuritĂ© et la sĂ©cheresse. » Vie dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 3, p. 157. Ces images montrent avec force lÂenthousiasme des dĂ©buts puis lÂarrivĂ©e des fruits de sĂ©duction dans lÂĂglise du Christ puis dÂamertume de tous les antichristianismes. CÂest encore plus saisissant si lÂon considĂšre lÂhumanisme actuel ou le culte futur de Lucifer dans sa rĂ©volte et sa libertĂ©. [167] 1 Corinthiens 15, 32. [168] LÂexpĂ©rience des sept pĂ©chĂ©s capitaux depuis 1830, les millions de morts, chapitre 4, deuxiĂšme Ă©tape. [169] Consulter pour illustrer cette rĂ©flexion, lÂĂ©volution des dĂ©bats du Grand Orient de France. [170] Cette charte nÂest pas officielle. Ces textes ont Ă©tĂ© extraits par lÂauteur Ă partir de textes de l et de lÂUNESCO. [171] Religion Ă vocation universaliste. Elles ont tendance Ă imposer leur message. On pense Ă lÂislam et au christianisme dans leurs dimensions politiques. [172] Apocalypse 16, 8-10. [173] DeutĂ©ronome 8, 3. [174] Avertissement Cette section pose la question suivante jusquÂoĂč ira lÂhumanitĂ©, avant la fin du monde, dans sa recherche dÂune libertĂ© de lÂorgueil? Comment rĂ©pondre avec certitude et prĂ©cision Ă partir des prophĂ©ties bibliques? [175] La seule encyclique Ă©crite en allemand dans lÂhistoire de lÂĂglise. [176] Luc 12, 4. [177] Voir le chapitre 4. [178] Le dernier des prophĂštes canonique, Malachie 2, 14, Ă©crit Et vous dites Pourquoi ces malheurs? - CÂest que YahvĂ© est tĂ©moin entre toi et la femme de ta jeunesse que tu as trahie, bien quÂelle fĂ»t ta compagne et la femme de ton alliance. NÂa-t-il pas fait un seul ĂȘtre, qui a chair et souffle de vie? Et cet ĂȘtre unique, que cherche-t-il? Une postĂ©ritĂ© donnĂ©e par Dieu! Respect donc Ă votre vie, et la femme de ta jeunesse, ne la trahis point! Car je hais la rĂ©pudiation, dit YahvĂ© le Dieu dÂIsraĂ«l, et quÂon recouvre lÂinjustice de son vĂȘtement, dit YahvĂ© Sabaot. Respect donc Ă votre vie, et ne commettez pas cette trahison! » [179] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă titre de simple tĂ©moignage, sans quÂil lui soit attribuĂ© dÂautoritĂ©* Ă©crit Je vis que certains idolĂątres du passĂ© aimaient davantage leur idole quÂeux-mĂȘmes, avec un rĂ©el sens du sacrifice. Au contraire, certains hommes de notre Ă©poque mettent leur propre personne au-dessus de tout ce qui existe dans le monde. » Vie dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 3, p. 169. [180] CÂest de cette maniĂšre que saint Augustin dĂ©finit lÂintensitĂ© de lÂamour qui rĂšgne dans la CitĂ© de Dieu et qui peut tout supporter pour lÂautre, jusquÂĂ la croix. [181] 1 Jean 5, 19. [182] Sagesse 17, 1ss. [183] Matthieu 24, 19 ss. [184] 2 Thessaloniciens, 2. [185] Cette troisiĂšme Ă©tape nÂest autre que le sixiĂšme jour. Mais il sera traitĂ© de maniĂšre plus concrĂšte au chapitre suivant. [186] 2 Thessaloniciens 2, 8. Ce texte de saint Paul, dans son sens littĂ©ral, nÂest pas symbolique et valable pour chaque Ă©poque. Il le prĂ©sente comme la prophĂ©tie des Ă©vĂšnements qui prĂ©cĂšderont le retour du Christ Ă la fin des fins. [187] Apparition reconnue canoniquement par lÂĂglise. Les textes citĂ©s ont une certaine autoritĂ© dont le degrĂ© est rappelĂ© en fin dÂouvrage. [188] En 2 Thessaloniciens, 2. [189] Matthieu 24, 35. [190] Aussi, tout au long de cet ouvrage, jÂai pris le parti de parler dÂeux en termes anthropomorphiques. Il sÂagit bien sĂ»r dÂun langage analogique. [191] Certains thĂ©ologiens sont allĂ©s plus loin encore. Ils ont cru lire dans la Bible que Dieu Ă©tait allĂ© jusquÂĂ rĂ©vĂ©ler aux anges que naĂźtrait un jour une femme dont le cÂur serait pur, lÂhumilitĂ© absolue, le don d'elle-mĂȘme total au point que Dieu lÂĂ©lĂšverait au-dessus de tout et en ferait leur reine. Dieu a-t-il rĂ©vĂ©lĂ© dĂšs cet instant la naissance future de la Vierge Marie? Une chose par contre est certaine ils ont compris dĂšs cet instant le projet de Dieu, faire d'eux les serviteurs et les guides spirituels de leurs futurs frĂšres cadets. Anges gardiens, mandatĂ©s selon un ordre hiĂ©rarchique parfait au service des hommes, voilĂ quelle serait leur mission jusqu'Ă ce que le dernier homme ait terminĂ© sa vie terrestre. [192] GenĂšse 1. [193] JĂ©rĂ©mie 2, 20. [194] Apocalypse 12, 4. [195] Apocalypse 12, 7. [196] Qui est comme Dieu », cÂest-Ă -dire, en hĂ©breux, MikaĂ«l. Le fait que Michel soit un simple archange fut la premiĂšre humiliation du ChĂ©rubin Lucifer. RĂ©voltĂ© contre Die, il nÂest mĂȘme plus intelligent. [197] IsaĂŻe 14, 12. [198] Jean 8, 44. [199] Apocalypse 12. [200] Le dĂ©mon ne dĂ©sire pas premiĂšrement que lÂhomme sÂautodĂ©truise dans un holocauste nuclĂ©aire. Le meurtre du corps ne lÂintĂ©resse quÂĂ cause de sa racine, le pĂ©chĂ© de lÂĂąme. Son but premier est spirituel. Il veut que le maximum dÂhumains, devenu Ă©goĂŻste et orgueilleux, choisisse avec lui lÂenfer, librement. [201] Traduction libre de GenĂšse 3, 5. [202] GenĂšse 3, 14. Eux, des ĂȘtres spirituels indiffĂ©rents par nature au sexe, Ă lÂargent, et Ă la vanitĂ© du regard des autres, vautrent leur action sur lÂhomme dans de telles propositions. [203] 2 Thessaloniciens 2, 1-12. [204] Informations donnĂ©es par Denis VLIEGHE et Vincent ROSSOME, mai 2001. [205] Voir du mĂȘme auteur, LÂheure de la mort, lÂenfer. Le seul pĂ©chĂ© qui conduit en enfer, parce quÂil est un rejet parfaitement libre, lucide et maĂźtrisĂ©. Voir du mĂȘme auteur, LÂheure de la mort, les six pĂ©chĂ©s contre lÂEsprit Saint. [206] Jean 23, 34. [207] Une apparition reconnue canoniquement. Deux des voyants sont dĂ©jĂ bĂ©atifiĂ©s. Sa rĂ©alitĂ© est donc attestĂ©e par lÂĂglise avec une certaine autoritĂ© dont le degrĂ© est rappelĂ© en fin dÂouvrage. [208] Il est Ă©vident que toutes ces rĂ©vĂ©lations privĂ©es*, mĂȘme celles qui sont reconnues par lÂĂglise, ne peuvent ĂȘtre mises au mĂȘme niveau que lÂĂcriture Sainte. Pourtant, il serait prĂ©somptueux de les nĂ©gliger. Elles rĂ©vĂšlent Ă lÂhomme la maniĂšre concrĂšte dont se rĂ©alise ce qui est annoncĂ© par lÂĂcriture dans lÂhistoire. [209] Au sens non scientifique du terme mais dans un sens trĂšs rĂ©aliste. Il sÂagit des trois secrets de Fatima, concernant la seconde guerre mondiale, la guerre froide puis le martyre du Pape. [210] Luc 16, 31. [211] Paul VI, 1968, Documentation Catholique n° 603. [212] Recueil de textes, Piveteau, ''L'Ă©volution", encyclopĂ©die universitaire, p. 10. [213] Le scientifique Salet estimait Ă 10300 le nombre dÂatomes qui composent lÂunivers dans son ensemble et Ă une chance sur 10 [puissance 5 milliards] la probabilitĂ© pour quÂun vivant apparaisse par hasard. Son calcul reposait sur le nombre incroyable et la prĂ©cision des bases qui composent l de tout vivant autonome, mĂȘme le plus simple. Il disait que ce chiffre rendait impossible lÂapparition par hasard de la vie. Il y a autant de chance pour que le premier vivant soit apparu par hasard que de voir un singe dactylographe Ă©crire en tapant au hasard, un ouvrage de 100 000 pages. » [214] Luc 12, 54-56. [215] 2 Thessaloniciens, 2, 5. [216] Voir du mĂȘme auteur La grande guerre de lÂislam. [217] GenĂšse 16, 10. [218] GenĂšse 21, 20. [219] Voir la foi des musulmans concernant la guerre sainte, mode principal de leur extension. Voir La Voie du musulman, Aboubaker Djaber EldjazaĂŻri Aslim Ă©ditions 1986, France, catĂ©chisme sunnite officiel ». A- Institution LÂobjectif principal du djihad est dÂaffronter les mĂ©crĂ©ants et les belligĂ©rants. B- DiffĂ©rentes sortes de djihad ; C- Le but du djihad Toute sorte de djihad tend Ă proscrire toute autre adoration que celle de Dieu, lÂUnique, Ă se dresser contre la violence et le mal, Ă sauvegarder la vie, les biens et lÂĂ©quitĂ©, Ă gĂ©nĂ©raliser le bien et Ă rĂ©pandre la vertu. Dieu dit  Combattez les afin que plus aucun croyant ne soit tentĂ© dÂabjurer et que le culte tout entier soit rendu Ă Dieu. 8 - Le Butin - 39 ; D- MĂ©rite du djihad Le mĂ©rite du djihad et de la mort en martyr pour la Cause de Dieu est exprimĂ© en termes nets dans les annonces vĂ©ridiques divines et dans les hadith authentiques du ProphĂšte. [220] Je rapportais prĂ©cĂ©demment la prophĂ©tie des Incas qui les livra pieds et mains liĂ©s aux conquistadors violent et Ă©vangĂ©lisateurs. Des centaines dÂautres exemples pourraient ĂȘtre rapportĂ©s, non seulement dans la Bible mais dans lÂhistoire rĂ©cente. En 1940, lorsque Hitler dĂ©cida de son nid dÂaigle la date dĂ©finitive de lÂinvasion de la Russie, il se fit dans lÂatmosphĂšre une agitation Ă©tonnante. Le ciel Ă©tait rouge feu et le vent soufflait en tempĂȘte tandis que des nuages aux formes dĂ©chirĂ©es passaient dans le ciel. Une femme prĂ©sente sÂĂ©cria Mauvais prĂ©sage. Beaucoup de sang et de malheur ». Hitler fut fortement impressionnĂ©. Document La chaĂźne histoire, Hitler, homme et Mythe ». La tradition du bouddhisme khmer gardait la prophĂ©tie suivante Quand le ciel rougira comme le feuillage du banian, de lÂorient Ă lÂoccident, que chacun fuit le pays car la guerre et le malheur arrivent ». Or un couchĂ© de soleil de ce type se produisit peu avant la prise de pouvoir du criminel marxiste Pol Pot qui, en quelques annĂ©es, causa la mort dÂun million de cambodgiens. Une Ă©tude approfondie de ce genre de prĂ©sages ou de prophĂ©ties mĂ©riterait dÂĂȘtre faite, avec les vĂ©rifications critiques dÂusage. Les prophĂ©ties dÂune puissante religion comme lÂislam mĂ©ritent dÂautant plus dÂĂȘtre Ă©tudiĂ©es en dĂ©tail. [221] Voir La mort et le jugement dernier selon les enseignements de lÂislam, Fdal Haja, Rayhane Ă©ditions, Paris 1991, p. 53ss [222] Il existe dÂautres signes, mineurs. [223] Voir chapitre 7, le temps du sĂ©pulcre, le signe de Jonas. [224] Tirmizzi dans ce quÂon rapporte du Mahdi » note quÂil teint de Ibn MassÂoud ce Hadith* un homme de ma famille viendra, son nom correspondra Ă mon nom ». [225] Les Musulmans anti-Wahhabites appĂšlent le Wahhabisme "fitna an Najdiyyah", le malheur venant de Nejd. [226] Il sÂagit des habitants musulmans de lÂArabie vers la fin du monde. [227] Selon Hisham al-Kabbani, nĂ© au Liban et vivant actuellement aux [228] Ces textes paraissent clairs? Ils sont en fait ambigus et ne provoquent pas la paix des dĂ©bats en islam. Chacun voit lÂArabe pervers » annoncĂ© selon ce qui lÂarrange. Pour le terroriste Oussama Bin Laden, cÂest la royautĂ© de lÂArabie Saoudite qui a accompli lÂhorreur en introduisant les armĂ©es Ă©trangĂšres sur la terre sainte. Pour la famille royale arabe, les pervers sont les terroristes arabes puisquÂils rĂ©pandent le sang des femmes et des enfants par toute la terre Pour la majoritĂ© des musulmans Sunnites, ce sont tous les arabes Ă cause de leur sectarisme Wahhabite* voir plus loin. [229] EzĂ©chiel 39, 9-11. Il sÂagit de lÂannonce dÂune grande guerre qui verra la dĂ©faite des impies. [230] Elle ne parle pas seulement du danger du retour du nazisme. Cette phrase est universelle. [231] DeutĂ©ronome 28, 47-66. Cette prophĂ©tie a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e une troisiĂšme fois par Hitler dont, est-ce une simple coĂŻncidence, lÂĂ©tendard Ă©tait aussi lÂaigle. [232] IsaĂŻe 60, 10-13. [233] IsaĂŻe 11, 1-5. [234] LÂambiguĂŻtĂ© de Dieu vient dÂabord de la psychologie trop humaine de lÂhomme. Lorsque Dieu parle de gloire, de victoire, de salut », il entend souvent vie Ă©ternelle, donc humilitĂ© et son chemin, crucifixion et humiliation ». Seul un croyant lui-mĂȘme passĂ© au feu purificateur de Dieu finit par sÂhabituer Ă son style et Ă ne plus lire succĂšs mondain, gloire terrestre ». [235] JosĂšphe raconte La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 31 Quelques annĂ©es avant la guerre, il se leva un pauvre homme, qui Ă©tait prĂȘtre. Il se mit Ă prophĂ©tiser par toute la JudĂ©e en disant simplement Voix du cĂŽtĂ© de lÂorient! Voix du cĂŽtĂ© de lÂOccident! Voix du cĂŽtĂ© des quatre vents! Voix contre JĂ©rusalem et contre le Temple! Voix contre les nouveaux mariĂ©s et les nouvelles mariĂ©es, voix contre tout le peuple! » Il parlait ainsi, toujours, sans injurier ceux qui le battaient, ni remercier ceux qui lui donnaient Ă manger. Toutes ses paroles se rĂ©duisaient Ă un triste prĂ©sage, et il les profĂ©rait dÂune voix plus forte dans les jours de fĂȘte. Il continua dÂen user ainsi durant sept ans cinq mois sans aucune intermission et sans que sa voix ne fĂ»t ni affaiblie ni enrouĂ©e. Quand JĂ©rusalem fut assiĂ©gĂ©e, on vit lÂeffet de ses prĂ©dictions et, faisant alors le tour des murailles de la ville, il se mit encore Ă crier Malheur, malheur sur la ville, malheur sur le peuple, malheur sur le Temple », Ă quoi ayant ajoutĂ© Malheur sur moi », une pierre lancĂ©e par une machine le renversa par terre, et il rendit lÂesprit en profĂ©rant ces mĂȘmes mots. » [236] Un troublant rapprochement des dates sÂimpose. Le Wahhabisme est la plus terrible attaque satanique contre lÂislam depuis lÂHĂ©gire*. Il prend la religion par sa qualitĂ© dÂhonneur militaire et la transforme en un fanatisme exterminateur. Au mĂȘme moment, le christianisme subissait une attaque au dĂ©faut de sa cuirasse il libĂšre lÂhomme avec la RĂ©volution française et le culte de lÂhomme divinisĂ© [237] DÂaprĂšs la longue prophĂ©tie dÂEzĂ©chiel, 39, 1 ss. [238] EzĂ©chiel 39, 12 On les enterrera afin de purifier le pays pendant sept mois. » [239] Avis religieux adressĂ© aux musulmans, quoique nÂengageant que celui qui la prononce. Comme chez les Protestants, chaque musulman est imam. NÂayant pas de magistĂšre papal, les fatwa islamiques nÂont de valeur que pour ceux qui reconnaissent lÂautoritĂ© de lÂimam Ă©metteur. Depuis la rĂ©volution islamique dÂIran, le terme fatwa a pris le sens malheureux dÂappel Ă lÂexĂ©cution sommaire. [240] CrĂ©ation en 1979 en Iran dÂune rĂ©publique islamique sectaire. [241] Nous ajoutons cette note le 11 septembre 2001. Ce livre Ă©tait dĂ©jĂ Ă©crit en 1996 Voir Nihil Obstat. Mais devant moi dĂ©file Ă la tĂ©lĂ©vision, en boucle, lÂattaque suicide du World Trade Center aux Les deux tours viennent de sÂĂ©crouler aprĂšs avoir Ă©tĂ© percutĂ©es par deux avions gros porteurs chargĂ©s de passagers dĂ©tournĂ©s par des combattants de lÂislam. Les commentateurs parlent de nouveau Pearl Arbor ». Ils nÂont pas tort. Le monde entre sans doute, aprĂšs la guerre froide, dans une quatriĂšme guerre mondiale. LÂennemi ne viendra pas dÂabord des nations musulmanes mais de cette mouvance particuliĂšre des combattants de lÂislam qui agit en sÂappuyant sur les textes de sa foi. La prĂ©sence de ces textes est dramatique. Elle plongera beaucoup de musulmans dans la guerre Sainte. La victoire du monde coalisĂ© ne fait pas de doute, mais Ă quel prix? Le Pakistan possĂšde lÂarme nuclĂ©aire. Lorsque la guerre sera gagnĂ©e, il est probable que naĂźtra une nouvelle gĂ©nĂ©ration qui, devenue adulte 20 ans plus tard, rejettera dans un nouveau mai 68 la religion et celui qui en porte le nom Dieu. CÂest une Ă©tape nouvelle mais essentielle dans la rĂ©alisation des prophĂ©ties. [242] Matthieu 26, 52. [243] Nous disions que cette Ă©poque n'est pas pour aujourd'hui. C'est donc que le temps de lÂAntĂ©christ n'est pas encore pour cette annĂ©e. Mais il peut venir vite, en quelques gĂ©nĂ©rations d'autant plus que les moyens modernes de communication prĂ©cipitent lÂĂ©volution des mÂurs. Les enfants bouddhistes d'Orient se forment en ce moment avec la tĂ©lĂ©vision occidentale tout entiĂšre imbibĂ©e du message de lÂhomme sans Dieu. [244] 2 Thessaloniciens 2, 4. [245] QuÂon le veuille ou non, lÂheure est venue de devenir citoyen du monde ou de voir pĂ©rir toute civilisation. » Citation dÂun discours aux enseignants, du ministre français de lÂInstruction publique, 1918. [246] En Luc 21, 24 JĂ©rusalem sera foulĂ©e par les paĂŻens jusquÂĂ ce que soit accompli le temps des nations ». [247] Dans les annĂ©es 70, des jeunes aux cheveux longs se tenaient non loin dÂun monument au mort. On fĂȘtait lÂArmistice du 11 novembre et des anciens combattants des deux guerres mondiales saluaient le drapeau français. Des cris fusĂšrent fascistes !  Mais nous avons combattu le fascisme, leur fut-il rĂ©pondu.  Peu importe, vous ĂȘtes Ă mettre dans le mĂȘme sac patriotique. » Cette anecdote illustre ce que peut ĂȘtre la rĂ©action dÂune gĂ©nĂ©ration, non par on intelligence, mais par sa sensibilitĂ©. [248] Ils voient de leurs yeux, dirait Job. Voir, Ă propos de la survie des facultĂ©s sensibles aprĂšs la mort, du mĂȘme auteur, LÂheure de la mort. [249] Romains 11, 15. [250] Matthieu 24, 15. [251] Luc 21, 24. [252] Luc 23, 28. [253] Luc 21, 24. [254] Romains 11, 25. [255] Luc 13, 35. [256] Romains 11, 15. [257] Voir par exemple Apocalypse 9, 15. Ce chiffre dÂun tiers, appliquĂ© au malheur, est citĂ© 14 fois dans ce livre. [258] Actes 5, 34. [259] A lÂimage du pharaon devant MoĂŻse Car Dieu renverse les puissants de leur trĂŽne et relĂšve les humbles », dit la Vierge Marie dans son Magnificat. [260] Chapitres 6 et 7. [261] Ce livre a Ă©tĂ© reconnu canoniquement par lÂĂglise catholique mais certaines confessions chrĂ©tiennes le rejettent. Voir MaccabĂ©es 2, 4-8. [262] Bien sĂ»r, chacune des prophĂ©ties concernant les Juifs a, outre une rĂ©alisation matĂ©rielle, une signification spirituelle. La destruction du temple de JĂ©rusalem* marque lÂentrĂ©e dans un nouveau temps qui est celui de la Nouvelle Alliance oĂč Dieu nÂest plus adorĂ© sur une montagne ou dans un temple mais au fond des cÂurs. Dans un sens symbolique, cette destruction prĂ©figure et annonce celle de notre corps par la mort et celle du nouveau temple quÂest lÂĂglise dans un sacrifice final qui prĂ©cĂ©dera la glorification du monde. La dĂ©portation dÂIsraĂ«l ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une punition pour lÂacte commis par ceux qui ont tuĂ© JĂ©sus car ce pĂ©chĂ© leur a Ă©tĂ© imputĂ© personnellement lors de leur jugement particulier. Cette dispersion est donnĂ©e aux nations comme un signe qui manifeste les consĂ©quences auxquelles aboutit tout pĂ©chĂ©. Ce peuple de prophĂštes montre sans le vouloir quÂen pĂ©chant, nous sommes dispersĂ©s Ă tous vents loin de Dieu et de nos frĂšres. Il en est de mĂȘme pour les persĂ©cutions. Elles sont un tĂ©moignage des consĂ©quences terribles du pĂ©chĂ© qui tue la vie de lÂĂąme dÂune maniĂšre analogue Ă la barbarie des persĂ©cuteurs lorsquÂils massacrent des enfants innocents. Le peuple juif persĂ©cutĂ© est le signe de la fin du monde oĂč se manifestera la haine implacable du dĂ©mon pour toute vie de lÂĂąme. [263] CitĂ© par saint Louis-Maie Grignon de Montfort, TraitĂ© de la vraie dĂ©votion Ă la Sainte Vierge, Ă©dition du seuil, Paris, 1966, 46. [264] qui est un saint canonisĂ©. Ses visions et ses prophĂ©ties ont de ce fait une certaine autoritĂ© dont le degrĂ©, sans rapport Ă©videment avec celui de la RĂ©vĂ©lation publique, est prĂ©cisĂ© en fin dÂouvrage. Elles nÂen demeurent pas moins trĂšs importantes pour la thĂ©ologie de lÂespĂ©rance. [265] Lire son TraitĂ© de la vraie dĂ©votion Ă Marie, Ă©dition du seuil, Paris, 1966, 47 ss. [266] En rĂ©alitĂ©, l'apparition Ă Catherine LabourĂ© est loin d'ĂȘtre la premiĂšre. L'apparition Ă Jean Courdil Celles, 1686 ou Ă BenoĂźte Rencurel Notre Dame du Laus est largement antĂ©rieure. Mais celle de Catherine inaugure un caractĂšre eschatologique nouveau. Pour la premiĂšre fois, la Vierge ne vient pas seulement comme mĂšre. Elle vient comme sage-femme en ce sens quÂelle va accompagner une douloureuse naissance vers la Vie. [267] Il sÂagit dÂune apparition reconnue officiellement par lÂautoritĂ© de lÂĂglise. Son message a donc une certaine autoritĂ© sur lÂespĂ©rance des catholiques et leur comprĂ©hension de lÂaction incarnĂ©e de Dieu dans chaque gĂ©nĂ©ration, Ă un degrĂ© prĂ©cisĂ© en fin dÂouvrage. [268] A savoir que le salut consiste en une rĂ©conciliation amoureuse de Dieu avec lÂhumanitĂ©. Pour se faire, une nouvelle Ăve a eu Ă dire oui. Le rĂŽle de Marie, loin dÂĂȘtre passif, fait partie de la rĂ©demption de la mĂȘme maniĂšre que, pour quÂil y ait mariage, il faut deux oui. [269] La valeur thĂ©ologique de ces deux cÂurs est trĂšs profonde. Elle est le cÂur mĂȘme de la rĂ©vĂ©lation dans son interprĂ©tation catholique. Marie et JĂ©sus sont ensemble, lÂimage de Dieu. JĂ©sus-Dieu et Marie-femme sont ensemble rĂ©dempteurs et co-rĂ©dempteurs. etc. [270] Apparition reconnue canoniquement par lÂĂglise. Les textes citĂ©s ont une certaine autoritĂ© dont le degrĂ© est rappelĂ© en fin dÂouvrage. [271] Les apparitions continuent en ce dĂ©but de troisiĂšme millĂ©naire. Medjugorje* ne peut encore ĂȘtre reconnu puisque cette apparition nÂest pas terminĂ©e. [272] Apocalypse 11, 3-13. Texte symbolique, dÂabord valable pour chaque Ă©poque de lÂhumanitĂ©, mais de plus en plus nettement rĂ©alisĂ© vers la fin. [273] GenĂšse 6, 22. [274] 2 Rois 2, 11. [275] Matthieu 11, 14. [276] 1 Rois 17, 1. Le cycle dÂĂlie est rapportĂ© dans la Bible au premier livre des Rois, Ă partir du chapitre 17. [277] Marc 6, 18. [278] Romains 11, 16. [279] Il invita des reprĂ©sentants des grandes religions du monde Ă prier ensemble Dieu pour la paix. [280] Il est probable que les trois sens soient vrais. Dieu se plaĂźt Ă rĂ©aliser les textes selon tous leurs sens. [281] LÂAntĂ©christ, 1905. [282] Daniel 12, 10. [283] Daniel 11, 33. [284] Matthieu 24, 14. [285] qui est un saint canonisĂ©. Ses visions et ses prophĂ©ties ont de ce fait une certaine autoritĂ© dont le degrĂ©, sans rapport Ă©videment avec celui de la RĂ©vĂ©lation publique, est prĂ©cisĂ© en fin dÂouvrage. [286] TraitĂ© de la vraie dĂ©votion Ă la Sainte Vierge, Ă©dition du seuil, Paris, 1966, 49ss. [287] Psaume 126, 4. [288] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă titre de simple tĂ©moignage, sans quÂil lui soit attribuĂ© dÂautoritĂ©* eut la vision de ces derniers apĂŽtres sous la forme de douze prĂ©dicateurs Je vis au milieu des dĂ©sastres les douze hommes dont jÂai dĂ©jĂ parlĂ©, dispersĂ©s en diverses contrĂ©es sans rien savoir les uns des autres, recevoir les rayons de lÂeau vive. Je vis que tous faisaient le mĂȘme travail de divers cĂŽtĂ©s. Ils Ă©taient tous catholiques. Je vis aussi, chez les tĂ©nĂ©breux destructeurs, de faux prophĂštes et les gens qui travaillaient contre les Ă©crits des douze nouveaux apĂŽtres. Les douze hommes apostoliques gagnaient toujours un grand nombre dÂadhĂ©rents et la lumiĂšre se mit Ă briller depuis Rome. » Vie dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 3, p. 159. [289] Zacharie 9, 9. [290] Marc 7, 27. [291] Jean 12, 20-36. [292] 2 Thessaloniciens 2, 3. [293] Il sÂagit dÂune proximitĂ© en terme de gĂ©nĂ©rations -20, 40 ou 100 ans- nous lÂavons dĂ©jĂ suggĂ©rĂ© Ă propos de lÂislam. Dieu a le temps. Rappelons que la Vierge a commencĂ© Ă parler de la fin des fins Ă la Salette, il y a 150 ans! Les Ă©vĂšnements peuvent certes se prĂ©cipiter au plan de la politique. [294] Jean 6, 66. [295] Jean 7, 19. [296] Jean 11, 45-53. [297] HĂ©breux 5, 8. [298] Jean 21, 18 - Âl9. [299] Jean 12, 4, [300] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă titre de simple tĂ©moignage, sans quÂil lui soit attribuĂ© dÂautoritĂ©*, Ă©crit Ă propos du clergĂ© progressiste quÂelle voit dans ses cĂ©lĂšbres prophĂ©ties Ces Ă©clairĂ©s », je les vois toujours dans un certain rapport avec la venue de lÂAntĂ©christ, car eux aussi, par leurs menĂ©es, coopĂšrent Ă lÂaccomplissement du mystĂšre de lÂiniquitĂ©. » Vie dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome I, p. 536. Ailleurs, elle dĂ©crit leur oeuvre de la maniĂšre suivante Ils bĂątissaient une grande Ăglise, Ă©trange et extravagante. Tout le monde pouvait y entrer pour communier et y possĂ©der les mĂȘmes droits. Ce devait ĂȘtre une vraie communion des profanes oĂč il nÂy aurait quÂun seul pasteur, un seul troupeau. Il devait y avoir un pape vraisemblablement Ă©lu mais qui ne possĂšderait rien et serait salariĂ©. Tout Ă©tait prĂ©parĂ© dÂavance et bien des choses Ă©taient dĂ©jĂ faites. Mais, Ă lÂendroit de lÂautel, il nÂy avait que dĂ©solation et abomination. Ils veulent enlever au pasteur le pĂąturage qui est Ă lui. Ils veulent en imposer un qui livre tout aux ennemis. » » Vie dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 3, p. 184. [301] Des courants puissants rĂ©clament un Concile Vatican III suppression de la papautĂ©*, dĂ©mocratisation dans la dĂ©finition de la foi, de la morale. Si la foi chrĂ©tienne est un jour votĂ©e par les hommes, Ă quoi sera-t-elle rĂ©duite? La parole viendra-t-elle encore dÂen haut? [302] Avec le mystĂšre de la charitĂ© de Dieu, qui veut se faire Ă©poux Ă Ă©galitĂ© de droit avec lÂhomme, il sÂagit de lÂautre rĂ©vĂ©lation spĂ©cifique du christianisme. Sur le cÂur de Dieu. [303] Jean 13, 6. [304] Matthieu 24, 15. [305] Luc 22, 32. [306] Matthieu 16, 18. [307] Luc 21, 28. [308] Jean 19. [309] Jean 21, 16. [310] CatĂ©chisme de lÂĂglise Catholique, Mame 1992, pages 149-150. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ© pour la foi. [311] Seule exception peut-ĂȘtre Ă cette rĂšgle. Honorius I qui enseigna un temps de maniĂšre privĂ©e le monothĂ©lisme JĂ©sus nÂaurait quÂune seule facultĂ© volontaire, la volontĂ© divine. Ce pape se rĂ©tracta. Mais son enseignement avait un caractĂšre privĂ©. [312] Voir sous ce titre lÂouvrage de Jean Raspail qui raconte cette histoire, Albin Michel, 1995. [313] LÂanneau du pĂȘcheur, Albin Michel, 1995, p. 226. [314] Rappelons pour le puriste de la thĂ©ologie, que je ne cite ce texte de roman quÂau titre dÂune belle histoire qui illustre mieux quÂune thĂ©orie mon propos. [315] Jean 21, 18 et ss. [316] Jean 11, 49. [317] Le 26 juin 2 000, le pape Jean-Paul II dĂ©voila au monde le troisiĂšme secret de Fatima. Il parle dÂun homme vĂȘtu de blanc, entourĂ© de prĂȘtres, dÂĂ©vĂȘques et de laĂŻcs et que des soldats viennent tuer sur une montagne. Dans son commentaire, le Cardinal Ratzinger, prĂ©fet pour la CongrĂ©gation de la foi, dit Ce secret concerne visiblement le passé». Il fait rĂ©fĂ©rence Ă lÂattentat de 1981. Ce commentaire, venant de la source la plus proche du Saint PĂšre, manifeste la difficultĂ© du clergĂ© Ă croire que cette prophĂ©tie puisse avoir un sens plus profond, plus radical. Pourtant, ce secret ne concerne pas le passĂ©. Sa portĂ©e est beaucoup plus grande que lÂattentat de 1981 contre Jean-Paul II. Voir texte complet du secret dans cet ouvrage, chapitre 7, LÂĂglise du silence. [318] Vers 1870. [319] Ceci Ă©tant dit, nous verrons plus tard en quel sens il faut interprĂ©ter la prophĂ©tie de JĂ©sus sur la prĂ©sence de lÂAbomination au cÂur mĂȘme du Temple saint, en Marc 13, 14. [320] Matthieu 21, 7. [321] Matthieu 27, 17. [322] Zacharie 9, 9. [323] Voir Le temps de la fin des temps, Patrick de Laubier, Editions de Guibert. [324] Apparition reconnue canoniquement par lÂĂglise. Les textes citĂ©s ont une certaine autoritĂ© dont le degrĂ© est rappelĂ© en fin dÂouvrage. [325] Ce texte de style apocalyptique ne doit pas nĂ©cessairement ĂȘtre pris au sens littĂ©ral. Il peut signifier aussi une destruction spirituelle par le pĂ©chĂ©. Paris nÂest-il pas une nouvelle Babylone, mĂšre de tous les pĂ©chĂ©s mĂ©diatique dÂune gĂ©nĂ©ration perdue. Cela peut signifier aussi un combat physique, une lutte civile. A notre Ă©poque, on serait tentĂ© de voir sous ces images une future crise de lÂislamisme des banlieues. [326] La terre, cÂest-Ă -dire les habitants du pĂ©chĂ©, du mondain. Ce texte semble indiquer une conversion subite du peuple, suite Ă un flĂ©au. Terrorisme? Maladie? [327] Par exemple, Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă titre de simple tĂ©moignage, sans quÂil lui soit attribuĂ© dÂautoritĂ©*, vit au XIXĂšme siĂšcle plusieurs renouveaux cycliques de lÂĂglise suivis de dĂ©cadence. Elle vit un dernier renouveau, plus puissant JÂai vu la PentecĂŽte, Ă travers le monde entier. Elle mÂa Ă©tĂ© montrĂ©e en divers tableaux. JÂai vu aussi les douze nouveaux apĂŽtres et leur rapport avec lÂĂglise. JÂai vu encore une Ăglise spirituelle se former de beaucoup de paroisses rĂ©unies et celles-ci recevoir le Saint-Esprit. CÂĂ©tait un nouveau rĂ©veil de lÂĂglise catholique. » Vie dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 3, p. 144. Je vis lÂĂglise complĂštement restaurĂ©e. Au-dessus dÂelle, sur une montagne, lÂAgneau de Dieu entourĂ© de vierges tenant des palmes Ă la main. Je vis beaucoup de personnes qui devaient souffrir le martyre pour JĂ©sus. Il y avait encore beaucoup de mĂ©chants et une autre sĂ©paration devait plus tard avoir lieu. » Vie dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome I, p. 113-115. [328] Voir aussi La prophĂ©tie des papes* de saint Malachie, citĂ©e dans le vocabulaire en fin dÂouvrage. Je ne peux lÂutiliser dans le corps de cet ouvrage oĂč seules les rĂ©vĂ©lations reconnues canoniquement ont leur place. Mais le nom du pape qui suit Jean-Paul II le travail du soleil est intĂ©ressant la gloire de lÂolivier». LÂolivier est symbole Ă la fois de lÂĂglise, dÂIsraĂ«l, de la paix de Dieu. A Medjugorje* apparition de la Vierge en Yougoslavie, non encore canoniquement reconnue, la Vierge annonce un grand signe, comme un jugement dernier de lÂĂąme, qui incitera le peuple Ă rĂ©flĂ©chir gravement sur lui-mĂȘme. [329] Beaucoup de crises possibles peuvent sortir Ă chaque Ă©poque. ĂpidĂ©mies brutales, fous dÂAllah nuclĂ©arisĂ©s, etc. Le monde occidental sommeille, sĂ»r que tout est sous contrĂŽle. CÂest un colosse aux pieds dÂargile qui peut ĂȘtre remis par Dieu face Ă sa faiblesse par de multiples moyens. [330] La Vierge Marie confirme Ă la Salette cette prophĂ©tie, en appelant pour cette Ă©poque les apĂŽtres des derniers temps JÂadresse un vibrant appel Ă la terre JÂappelle les vrais disciples du Dieu Vivant et rĂ©gnant dans les cieux. JÂappelle les vrais imitateurs du Christ fait homme, le seul et vrai sauveur des hommes. JÂappelle mes enfants, mes vrais dĂ©vots, ceux qui se sont donnĂ©s Ă moi pour que je les conduise Ă mon divin Fils, ceux que je porte pour ainsi dire dans mes bras, ceux qui ont vĂ©cu de mon esprit. Enfin, jÂappelle les apĂŽtres des derniers temps, les fidĂšles disciples de JĂ©sus-Christ qui ont vĂ©cu dans un mĂ©pris du monde et dÂeux-mĂȘmes, dans la pauvretĂ© et lÂhumilitĂ©, dans le mĂ©pris et le silence, dans lÂoraison et la mortification, dans la chastetĂ© et dans lÂunion avec Dieu, dans la souffrance et inconnus du monde. Il est temps quÂils sortent et viennent Ă©clairer la terre. Allez, montrez-vous mes enfants chĂ©ris. Je suis avec vous et en vous, pourvu que votre foi soit la lumiĂšre qui vous Ă©claire dans ces jours de malheurs. Que votre zĂšle vous rende comme les affamĂ©s pour la gloire et lÂhonneur de JĂ©sus-Christ. Combattez, enfants de lumiĂšre, vous, petit nombre qui y voyez. Car voici le temps des temps, la fin des fins. » [331] LibertĂ© Ă©goĂŻste, humanisme orgueilleux, 666. [332] Le secret de la Salette continue Avant que nÂarrivent les dix rois de lÂAntĂ©christ qui gouverneront le monde, il y aura une espĂšce de fausse paix sur le monde. On ne pensera quÂĂ se divertir. Les mĂ©chants se livreront Ă toutes sortes de pĂ©chĂ©s. Mais les enfants de la sainte Ăglise, les enfants de la foi, mes vrais imitateurs, grandiront dans lÂamour de Dieu et dans les vertus qui me sont les plus chĂšres.» [333] Jean 12, 20 Il y avait lĂ quelques Grecs, de ceux qui montaient pour adorer pendant la fĂȘte.» [334] Jean 12, 23 JĂ©sus leur rĂ©pond Voici venue l'heure oĂč doit ĂȘtre glorifiĂ© le Fils de l'homme. En vĂ©ritĂ©, en vĂ©ritĂ©, je vous le dis, si le grain de blĂ© tombĂ© en terre ne meurt pas, il demeure seul. Mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit.» [335] Le chapitre qui suit peut paraĂźtre dĂ©sespĂ©rant. En fait, il ne supprime pas lÂespĂ©rance. Il montre quÂil nÂy a pas dÂespoir. Ces deux notions ne doivent pas ĂȘtre confondues. LÂespoir vise une rĂ©ussite terrestre. On espĂšre, de cette maniĂšre, quand on est chrĂ©tien, que tous les hommes adhĂšrent Ă la foi dĂšs cette terre. LÂespĂ©rance, au contraire, vise une victoire Ă©ternelle. Elle nÂattend que la victoire de Dieu, sachant quÂelle nÂest promise dans sa plĂ©nitude que pour lÂautre monde. Distinguer espoir et espĂ©rance est essentiel, sous peine de confondre le christianisme et son Royaume qui nÂest pas de ce monde avec un millĂ©narisme. [336] Matthieu 24, 15. [337] 2 Thessaloniciens 2, 1-12. Rappelons encore une fois, afin dÂĂ©viter le scandale de certains thĂ©ologiens exigeants au plan de la prĂ©cision, que ce genre de textes semble annoncer au sens premier littĂ©ral des Ă©vĂšnements futurs. Bien que lÂautoritĂ© de ces textes est la plus haute qui soit, ils doivent ĂȘtre utilisĂ©s avec prudence car leur sens est souvent, de par la volontĂ© de Dieu, multiple. LÂexemple de la fameuse parole de lÂarchange Gabriel Ă la Vierge Marie Ton fils rĂ©gnera sur la maison de Jacob pour les siĂšcles et son rĂšgne n'aura pas de fin. » Luc 1, 33 le prouve. Marie aurait pu comprendre lÂannonce dÂune royautĂ© terrestre, puis Ă©ternelle. LÂange ne parlait que dÂabord dÂune royautĂ© spirituelle, par la croix, puis dÂune royautĂ© totale dans la gloire Ă©ternelle. Il Ă©tait aisĂ© de se tromper. [338] DÂaprĂšs lÂabbĂ© Augustin Lemann, LÂAntĂ©christ, 1905. [339] 1 Jean 4, 3. [340] 1 Jean 2, 18. [341] Voir les gĂ©nocides de Palestiniens commandĂ©s par JosuĂ© et YahvĂ© lors de la conquĂȘte de la terre sainte. Voir par exemple JosuĂ© 6, 17. [342] De par sa canonisation, ses Ă©crits et ses visions reçoivent une certaine autoritĂ© de lÂĂglise dont le degrĂ© est prĂ©cisĂ© dans la derniĂšre partie de cet ouvrage. [343] Manuscrit des prophĂ©ties de sainte Odile qui, Ă©tant une sainte canonisĂ©e, a donc un certain niveau dÂautoritĂ© dans ses Ă©crits, niveau dont le degrĂ© nÂapporte rien au contenu de la foi mais peut, dans le cas qui nous occupe, Ă©clairer le mode de lÂaction de Dieu sur les gĂ©nĂ©rations humaines. LÂoriginal du texte est conservĂ© Ă la BibliothĂšque Nationale de France. [344] Matthieu 10, 28. [345] Luc 12, 4. [346] Daniel 8, 22-26. Rappelons que ce genre de textes semble annoncer au sens premier littĂ©ral des Ă©vĂšnements futurs. Bien que lÂautoritĂ© de ces textes est la plus haute qui soit, ils doivent ĂȘtre utilisĂ©s avec prudence car leur sens est souvent, de par la volontĂ© de Dieu, multiple et ambigu. La parole suivante de JĂ©sus Il annonçait par quel genre de mort Pierre devait glorifier Dieu » Jean 21, 19 lÂindique. Il parlait certes de la mort de Pierre sens littĂ©ral historique Il parle sans doute aussi de lÂĂglise, dans sa partie visible et sacerdotale. [347] Ce sera pendant ce temps que naĂźtra lÂAntĂ©christ, dÂune religieuse hĂ©braĂŻque, dÂune fausse vierge qui aura communication avec le vieux serpent, le maĂźtre de lÂimpuretĂ©. Son pĂšre sera Ă©v. Ă©vĂȘque. En naissant, il vomira des blasphĂšmes. Il aura des dents. En un mot, il sera le diable incarnĂ©. Il poussera des cris effrayants, il fera des prodiges, il ne se nourrira que dÂimpuretĂ©s. Il aura des frĂšres qui, quoiquÂils ne soient pas comme lui des dĂ©mons incarnĂ©s, seront des enfants du mal. A douze ans, ils se feront remarquer par leurs vaillantes victoires chacun Ă la tĂȘte des armĂ©es, assistĂ©s par les lĂ©gions de lÂenfer. » [348] 2 Thessaloniciens 2, 9 Sa venue Ă lui, lÂImpie, aura Ă©tĂ© marquĂ©e, par lÂinfluence de Satan, de toute espĂšce dÂÂuvres de puissance, de signes et de prodiges mensongers. » [349] Voir par exemple Apocalypse 19, 20. [350] Il sÂagit dÂabord dÂobservations thĂ©ologiques. Dieu aime donner des prophĂ©ties dont le sens est dÂabord symbolique. Mais il se plaĂźt Ă les rĂ©aliser matĂ©riellement. Il y a de plus une sĂ©rie dÂobservations sociologiques lÂhumanitĂ© peut se laisser entraĂźner Ă tout, jusquÂĂ la folie. [351] Voir chapitre 4, fin, le dernier des antichristianismes. [352] Matthieu 24, 15. [353] Daniel 9, 26-27. [354] Daniel 12, 5-13. [355] 1 Mac. 1, 41-64. 2 Mac. 6, 1-9. [356] Matthieu 24, 15. [357] Daniel 8, 22. [358] Voir chapitre 4. Voir aussi notre description du Temps de lÂapostasie en marche ». [359] Daniel 8, 23. [360] Apocalypse 13, 1-8 ; Daniel7, 20-26. [361] GenĂšse 3, 3. Tout au long de lÂĂcriture Sainte, Dieu frappe lÂhomme de divers flĂ©aux. Son but nÂest pas de le rendre esclave mais de façonner son cÂur dans lÂhumilitĂ©, lÂamour, afin de le sauver. [362] Apocalypse 16, 9. Face Ă des cÂurs orgueilleux, lÂexpĂ©rience de la souffrance peut avoir lÂeffet inverse elle durcit la peau et fortifie la duretĂ© du cÂur. [363] La parole de JĂ©sus en Luc 4, 4 est citĂ©e Ă cause de sa vĂ©ritĂ© devenue Ă©vidente aprĂšs lÂĂ©chec des matĂ©rialismes. Mais elle est dĂ©voyĂ©e au service dÂune autre religion, celle de lÂange des tĂ©nĂšbres. Le dĂ©mon nÂa pas intĂ©rĂȘt Ă nier la vĂ©ritĂ©. Il ne fait que la dĂ©tourner de son but. Le paradis quÂil propose Ă lÂhomme est rĂ©el en ce sens quÂil est une vie Ă©ternelle indĂ©pendante et libre. Mais cÂest en vĂ©ritĂ© un enfer lÂenfer tel que le dĂ©finit lÂĂglise catholique oĂč le cÂur brĂ»le car lÂamour y est rejetĂ©. [364] Nous lÂavons montrĂ©, lÂidĂ©ologie de lÂAntĂ©christ nÂest pas dĂ©nuĂ©e de vĂ©ritĂ©. La rĂ©volte premiĂšre de Lucifer nÂĂ©tait pas dĂ©nuĂ©e de noblesse. Mais la valeur qui la motive est bien lÂinverse de celle de Dieu. [365] Citation de lÂabbĂ© Augustin Lemann, LÂAntĂ©christ, 1905. [366] Auguste Comte avait annoncĂ© cette nĂ©cessitĂ© historique de la fin des religions. Selon lui viendra bientĂŽt un Ăąge dĂ©finitif de lÂhumanitĂ©. Ce sera la fin de lÂhistoire. Les humains renonceront dĂ©finitivement Ă se questionner sur les pourquoi de lÂexistence. Ils comprendront Ă quel point cela nÂa pas de sens. Enfin mĂ»ris, ils ne chercheront quÂĂ sÂattaquer aux comment » Comment faire disparaĂźtre la guerre, la famine, les maladies ? Le dernier des ennemis sera celui-ci Comment dĂ©truire biologiquement la mort ? GrĂące Ă la science, lÂhumanitĂ© rĂ©ussira. Ce sera lÂĂšre de la paix dĂ©finitive, lÂĂąge poste-moderne, la fin de lÂhistoire. Il a profondĂ©ment tort. Il oublie que lÂhomme est fondamentalement religieux. Il se pose forcement les pourquoi ». Mais les rĂ©ponses peuvent ĂȘtre multiples. La derniĂšre semble ĂȘtre la religion de Lucifer vie Ă©ternelle dans la libertĂ© totale [367] Le mystĂšre de lÂiniquitĂ©, tel que je lÂai montrĂ© dans lÂhistoire de Lucifer, nÂest pas un athĂ©isme. CÂest une religion qui parle de vie Ă©ternelle. Mais la vie proposĂ©e par Satan nÂa rien Ă voir avec celle de Dieu. Sa dignitĂ© nÂest pas celle de lÂamour poussĂ© jusquÂau mĂ©pris de soi Elle est liĂ©e au culte de sa grandeur individuelle. En consĂ©quence, il est possible que lÂun de ses dogmes fondamentaux annonce une forme de rĂ©incarnation personnelle sur terre. Il ne sÂagit pas de la rĂ©incarnation telle que la conçoivent les hindouistes ou les bouddhistes. Pour ces sagesses, la rĂ©incarnation est la punition dÂun manque dÂanĂ©antissement de soi, donc dÂhumilitĂ©. Pour lÂAntĂ©christ, la rĂ©incarnation sera plutĂŽt annoncĂ©e comme une espĂ©rance de lÂindividualisme, dans le style de lÂespĂ©rance New Age. [368] En latin, Lucis ferro, Lucifer. Satan redevient ce quÂil Ă©tait Ă lÂorigine un ĂȘtre intelligent et spirituel. Il rampa sur son ventre » pendant des siĂšcles, cÂest-Ă -dire quÂil tenta lÂhomme charnellement, uniquement parce que cÂĂ©tait le meilleur moyen de faire tomber des peuples vulgaires. A la fin du monde, il sÂadressera Ă des peuples cultivĂ©s. Il parlera donc en vĂ©ritĂ© de son projet de paradis fondĂ© sur la noblesse des intelligences. [369] Sous-entendu JĂ©sus-Christ et son message dÂhumilitĂ© et dÂamour. [370] Il est intĂ©ressant de remarquer que, pour plusieurs messianismes temporels, annonçant pour bientĂŽt un paradis religieux sur terre avec le Christ par exemple les tĂ©moins de JĂ©hovah, il sera aisĂ© de confondre ce faux Messie et le vrai. [371] Voir GenĂšse 11, 9 Dieu divisa lÂhumanitĂ© Ă Babel pour lÂempĂȘcher de sÂunir et de se croire toute puissante. Son but nÂĂ©tait bien sĂ»r pas la prĂ©servation Ă©goĂŻste de sa primautĂ© mais le salut Ă©ternel de lÂhomme. [372] Saint Paul explique que lÂadhĂ©sion Ă lÂĂvangile de lÂhomme impie ne peut venir quÂaprĂšs la disparition de la vraie religion de Dieu. Voir la deuxiĂšme lettre aux Thessaloniciens, 2, 6-8 Vous savez ce qui retient aujourdÂhui lÂapostasie et lÂHomme impie, de façon quÂil ne se rĂ©vĂšle quÂĂ son moment.. » [373] Un texte de lÂApocalypse de saint Jean 13, 15 On lui donna mĂȘme d'animer l'image de la BĂȘte pour la faire parler, et de faire en sorte que fussent mis Ă mort tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la BĂȘte. » La bĂȘte est Lucifer cÂest le dragon rouge-feu de la Bible. LÂimage de la bĂȘte est lÂidĂ©ologie qui motiva sa rĂ©volte originelle contre Dieu. Mais cÂest aussi, trĂšs matĂ©riellement, le monde des dinosaures, ces dragons disparus depuis 65 millions dÂannĂ©e. Il y aura certainement Ă cette Ă©poque des correspondances trĂšs curieuses, comme la renaissance par lÂimage ou mĂȘme par gĂ©nie gĂ©nĂ©tique de certaines de ces espĂšces du passĂ©, afin que tous les hommes, mĂȘme les moins rĂ©flĂ©chis, ne soient pas totalement Ă©trangers aux signes des temps. [374] Daniel 8, 24. [375] On peut les distinguer avec facilitĂ© en considĂ©rant lÂordre dÂimportance donnĂ© aux vertus Dans cet Ă©vangile lucifĂ©rien, la premiĂšre est la libertĂ©, la deuxiĂšme est la puissance. La concorde entre les hommes ne vient quÂen fonction de ces deux principes. LÂĂvangile du Christ est celui de la petitesse et de lÂamour poussĂ©, sÂil le faut, jusquÂau mĂ©pris de sa propre libertĂ©. [376] LÂAntĂ©christ, 1905. [377] II Thessaloniciens, 2, 9. [378] S. Augustin, La citĂ© de Dieu, liv. XX, n° XX. [379] Apocalypse 11. [380] 2 Thessaloniciens 2, 4. [381] DĂ©cret sur les religions non chrĂ©tiennes. [382] Galates 1, 8. [383] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă titre de simple tĂ©moignage, sans quÂil lui soit attribuĂ© dÂautoritĂ©* vit au XIXĂšme siĂšcle ce dernier antichristianisme sous la forme de la fameuse prostituĂ©e de lÂApocalypse Mais cette ignoble fiancĂ©e voulait se marier et, qui plus est, Ă un jeune prĂȘtre pieux et Ă©clairĂ©. Je crois que cÂĂ©tait un des douze que je vois souvent opĂ©rer des Âuvres importantes sous lÂinfluence de lÂEsprit Saint. Il sÂĂ©tait enfui de la maison Ă la vue de cette femme. Elle le fit revenir en lui adressant les paroles les plus flatteuses. Quand il arriva, elle lui montra tout et voulait tout remettre entre ses mains. Il sÂarrĂȘta quelque temps. Puis il prit un air grave et trĂšs imposant. Il la maudit ainsi que tous ses manĂšges, comme Ă©tant ceux dÂune infĂąme courtisane et se retira. » Vie dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 2, p. 398. Ce texte reprĂ©sente bien cette derniĂšre parole de la vraie Ăglise au temps de lÂAntĂ©christ. [384] Marc 13, 10. [385] Chapitre 5. [386] Daniel 8, 25. [387] 2 ThĂ©ssaloniciens 2, 4. [388] ou de ce qui prĂ©cĂšdera sa venue, le dernier des antichristianismes. [389] Daniel 9, 26. [390] 2 Thessaloniciens 2, 6-8. [391] Luc 21, 24. [392] Nous avons montrĂ© que toutes les prophĂ©ties de JĂ©sus concernant IsraĂ«l ont en premier lieu un sens politique. Elles sont datables dans leur rĂ©alisation. LÂhistoire qui est en marche permet de deviner les grandes lignes des Ă©vĂšnements Ă venir JĂ©rusalem* est aujourdÂhui divisĂ©e en deux. Une partie est tenue par les Juifs, lÂautre partie par les Palestiniens chrĂ©tiens et surtout musulmans, eux que lÂAncien Testament appelle les gentils » les peuples. Or les guerriers musulmans sont en train de se rendre odieux aux yeux des nations coalisĂ©es. Y aura-t-il guerre, crime puis dĂ©faite de lÂislamisme et, avec lui, parce que lÂhistoire aime peu les nuances, de lÂislam? Si cÂest le cas, il est peu probable quÂune mosquĂ©e continue Ă trĂŽner sur le mont du Temple. Si, au cours du XXIĂ©me siĂšcle, une nation ou un groupe musulman prend lÂinitiative du terrorisme nuclĂ©aire, il provoquera non seulement une rĂ©action nuclĂ©aire mais, Ă court terme, la fin du systĂšme politique des nations et Ă moyen terme, le rejet des religions dans leur ensemble. [393] l Thessaloniciens 5, 3. [394] Daniel 8, 25. [395] Tout ce qui porte le nom de Dieu », donc tout ce qui peut conduire au minimum Ă lÂhumilitĂ©, au maximum Ă lÂamour de Dieu. [396] Daniel 12, 7. [397] 2 Thessaloniciens 2, 4. [398] Matthieu 24, 15. [399] Le secret de la Salette dĂ©crit cette Ă©poque Le Vicaire de mon Fils aura beaucoup Ă souffrir, parce que pour un temps lÂĂglise sera livrĂ©e Ă de grandes persĂ©cutions. Ce sera le temps des tĂ©nĂšbres. LÂĂglise aura une crise affreuse. La sainte foi de Dieu Ă©tant oubliĂ©e, chaque individu voudra se guider par lui-mĂȘme et ĂȘtre supĂ©rieur Ă ses semblables. On abolira les pouvoirs civils et ecclĂ©siastiques, tout ordre et toute justice seront foulĂ©s aux pieds. On ne verra quÂhomicide, haine, jalousie, mensonge et discorde, sans amour pour la patrie et la famille. Le Saint-PĂšre souffrira beaucoup. Je serai avec lui jusquÂĂ la fin pour recevoir son sacrifice. Les mĂ©chants attenteront plusieurs fois Ă sa vie sans pouvoir nuire Ă ses jours. Mais ni lui, ni son successeur ne verront le triomphe de lÂĂglise de Dieu. » [400] Jean 21, 18-23. [401] GenĂšse 5, 24. [402] Voir Daniel 8, 9. [403] Apocalypse 11, 9. [404] Voir LÂanneau du pĂ©cheur de Jean Raspail, qui raconte la maniĂšre dont disparut du monde visible la papautĂ©* dÂAvignon. [405] Apparition reconnue canoniquement par lÂĂglise. Les textes citĂ©s ont une certaine autoritĂ© dont le degrĂ© est rappelĂ© en fin dÂouvrage. La bĂ©atification de deux des trois voyants montre lÂimportance que donne lÂAutoritĂ© apostolique romaine Ă cet Ă©vĂ©nement. [406] DĂ©voilĂ© au monde le 26 juin 2000 par le pape Jean-Paul II. Mon opinion est que ce secret ne concerne pas le passĂ©. Elle diffĂšre en cela de celle du cardinal Ratzinger commentaire du secret, 26 juin 2000. Sa portĂ©e me semble ĂȘtre beaucoup plus grande que lÂattentat de 1981 contre Jean-Paul II. Le fait que les autoritĂ©s de Rome le rangent dans les faits passĂ©s nÂest-il pas liĂ© Ă cette parole de JĂ©sus en Jean 21, 18 Quand tu auras vieilli, tu Ă©tendras les mains, et un autre te ceindra et te mĂšnera oĂč tu ne voudrais pas. » [407] Matthieu 16, 18. [408] Matthieu 12, 38. [409] Matthieu 27, 57. [410] Voir Job 1 Satan a librement accĂšs devant Dieu car sa rĂ©volte libre est respectĂ©e par Dieu. [411] Certes, il ne peut exister pire pĂ©chĂ©. Mais, nous lÂavions dĂ©jĂ expliquĂ©, une telle Âperfection  dans le mal ne pourra ĂȘtre quÂune apparence », une image de la luciditĂ© parfaite qui rĂšgne en enfer. Mettre lÂenfer ici-bas consistera Ă entraĂźner dans un engrenage du politiquement correct » une foule incapable de vraiment comprendre lÂĂ©normitĂ© de ce quÂelle fait dans une unanimitĂ© apparente du culte de lÂHomme et du dĂ©mon. La grande majoritĂ© des hommes est incapable dÂun choix aussi radical car la nature humaine, blessĂ©e depuis le pĂ©chĂ© originel, se dĂ©bat dans sa faiblesse. Mais les foules humaines peuvent ĂȘtre manipulĂ©es au point de paraĂźtre adhĂ©rer Ă ce systĂšme. Le dĂ©mon et son serviteur lÂAntĂ©christ ont assez de luciditĂ© pour le savoir. Aussi accompagneront-ils leur Âuvre de la rĂ©alisation dÂun monde qui donnera aux hommes le maximum de bonheur terrestre individuel. [412] 2 Thessaloniciens 2, 15. [413] Luc 13, 33. Le destin de lÂĂglise semble devoir se rĂ©aliser dans le mĂȘme cadre que son commencement. Le peuple juif, nous le verrons y tiendra un rĂŽle important. Voir plus loin La conversion dÂIsraĂ«l. [414] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă titre de simple tĂ©moignage, sans quÂil lui soit attribuĂ© dÂautoritĂ©* en eut la rĂ©vĂ©lation dans une de ses visions prophĂ©tiques Le temps de ÂAntĂ©christ nÂest pas si proche que quelques-uns le croient. Il aura encore des prĂ©curseurs. JÂai vu deux villes des docteurs, de lÂĂ©cole desquels pourraient sortir ces prĂ©curseurs. JÂai vu la cessation du sacrifice Ă lÂĂ©poque de lÂAntĂ©christ. » Vie dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 2, p. 441 et 492. [415] Au XVIIĂšme siĂšcle, le cardinal de BĂ©rulle fonda lÂOratoire. Son disciple Jean-Jacques Olier, fonda les sĂ©minaires sulpiciens. Ce fut un immense renouveau de lÂĂglise. Ils formaient des prĂȘtres qui formĂšrent ensuite, de maniĂšre souvent trop exclusive Ă la piĂ©tĂ© eucharistique, les fidĂšles. [416] qui nÂest pas encore une sainte canonisĂ©e. Ses Ă©crits sont citĂ©s Ă titre de tĂ©moignage. Ce texte a Ă©tĂ© composĂ© par elle le 4 avril 1931. [417] A cause de cette rĂ©duction de la vie chrĂ©tienne Ă la spiritualitĂ© eucharistique, les divorcĂ©s remariĂ©s, qui nÂont plus accĂšs Ă la communion eucharistique, ne pouvaient plus comprendre ce que leur demandait l'Ăglise. Il sont appelĂ©s Ă la spiritualitĂ© du publicain dĂ©crite en Luc 10, 18 Deux hommes montĂšrent au Temple pour prier. LÂun Ă©tait Pharisien et lÂautre publicain. Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui-mĂȘme Mon Dieu, je te rends grĂąces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes. Je suis un homme vertueux. Le publicain, se tenant Ă distance, nÂosait mĂȘme pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine, en disant Mon Dieu, aie pitiĂ© du pĂ©cheur que je suis! Je vous le dis ce dernier descendit chez lui justifiĂ©, lÂautre non. Car tout homme qui sÂĂ©lĂšve sera abaissĂ©, mais celui qui sÂabaisse sera Ă©levĂ©. » Tout est dit ici de la communion de celui qui ne peut plus communier. [418] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă titre de simple tĂ©moignage, sans quÂil lui soit attribuĂ© dÂautoritĂ© vit Marie Je vis au-dessus de lÂĂ©glise saint-Pierre de Rome fort amoindrie, une femme majestueuse revĂȘtue dÂun manteau bleu de ciel qui sÂĂ©talait au loin, et portant une couronne dÂĂ©toiles sur la tĂȘte. Son manteau allait toujours en sÂĂ©largissant et finit par embrasser tout un monde avec ses habitants.» Vie dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 3, p. 160. [419] CÂest pourquoi, Ă la fin de ce troisiĂšme temps, alors que lÂAntĂ©christ sera au sommet de son rĂšgne, alors quÂil aura Ă©tabli sur le monde une paix extĂ©rieure trĂšs rĂ©elle, le Messie reviendra, obĂ©issant Ă la priĂšre des saints. Ainsi, la fin des temps, cÂest-Ă -dire la fin du temps de lÂAntĂ©christ, coĂŻncidera avec la fin du monde. [420] Romains 5, 20. [421] Qui est un saint canonisĂ©. Ses visions et ses prophĂ©ties ont de ce fait une certaine autoritĂ© dont le degrĂ©, sans rapport Ă©videment avec celui de la RĂ©vĂ©lation publique, est prĂ©cisĂ© en fin dÂouvrage. TraitĂ© de la vraie dĂ©votion Ă la Sainte Vierge, Ă©dition du seuil, Paris, 1966, 44, 51. [422] Luc 18, 8. [423] Matthieu 24, 22. Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă titre de simple tĂ©moignage, sans quÂil lui soit attribuĂ© dÂautoritĂ©, une cĂ©lĂšbre stigmatisĂ©e du XIXĂšme siĂšcle, tĂ©moigne Il nÂy a quÂune Ăglise, lÂĂglise catholique romaine. Et quand il ne resterait sur la terre quÂun seul catholique, celui-ci constituerait lÂĂglise une, universelle, cÂest-Ă -dire lÂĂglise catholique, lÂĂglise de JĂ©sus-Christ, contre laquelle les portes de lÂenfer ne prĂ©vaudront pas. » Vie dÂAnne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1923, Tome I, p. 528. [424] Job 19, 25. [425] Nous lÂavons dit prĂ©cĂ©demment, comme le christianisme, IsmaĂ«l sera purifiĂ© par lÂĂ©preuve des guerres perdues dans le sang, de lÂapostasie* de ses fidĂšles. Ils entreront dans la prise de conscience de leur faute, le repentir, et le dĂ©sir de la venue du Messie. [426] Concile Vatican II, dĂ©cret sur les religions non chrĂ©tiennes. [427] CatĂ©chisme de lÂĂglise Catholique, n° 674. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ©. [428] Chapitre 5. [429] Luc 13, 35. [430] Il ne convient pas de parler du peuple juif comme de l'ennemi de Dieu ». Ce serait nĂ©gliger l'Alliance. Mais, au plan du symbole nĂ©o-testamentaire, l'IsraĂ«l sĂ©parĂ© du Christ est gardĂ© tel par Dieu en vue dÂune grande conversion individuelle et politique, vers la fin du monde. [431] Luc, 11-32. Nous verrons au chapitre suivant comment il peut Ă©clairer le mystĂšre du retour du Christ, de sa tenue au temps de lÂAntĂ©christ. [432] GenĂšse 37, 45 et ss. Cette histoire est lÂune des plus romanesques racontĂ©es par la Bible. [433] GenĂšse 37, 26. [434] Ceci ne sÂoppose pas Ă une autre opinion souvent profĂ©rĂ©e par les anciens PĂšres de lÂEglise, comme quoi une partie des Juifs adhĂšrerait dans le futur au message de lÂAntĂ©christ. Je suis venu au nom de mon PĂšre, et vous ne m'avez pas reçu ; un autre viendra en son nom et vous le recevrez. » S. Jean, V, 43. C'est sur cette parole adressĂ©e par JĂ©sus-Christ aux Juifs, ses contemporains et ses adversaires, que cette croyance s'est Ă©tablie ; et l'on peut dire qu'elle est le sentiment commun des PĂšres de l'Ăglise. Nommons saint IrĂ©nĂ©e, saint Hippolyte, saint Hilaire, saint Cyrille de JĂ©rusalem, saint GrĂ©goire de Nazianze, saint Ephrem, saint Ambroise, Rufin, saint JĂ©rĂŽme, saint Chrysostome, saint Prosper, saint Cyrille d'Alexandrie, ThĂ©odoret, Victorinus, saint GrĂ©goire le Grand, AndrĂ© de CĂ©sarĂ©e, le VĂ©nĂ©rable BĂšde, saint Jean DamascĂšne, ThĂ©ophylacte, saint Anselme, etc. Le peuple Juif nÂest jamais unanime dans ses opinions. Il est lÂimage de lÂhumanitĂ© [435] Luc 13, 33. [436] AggĂ©e 2, 9. Cette interprĂ©tation ne sÂoppose pas Ă une autre la reconstruction hypothĂ©tique du Temple de JĂ©rusalem, oĂč jadis, les Juifs adoraient YahvĂ© de maniĂšre semblable Ă celle des catholiques dans les tabernacles des Ă©glises Dieu se plait souvent Ă rĂ©aliser matĂ©riellement ce quÂil a rĂ©alisĂ© en esprit et vĂ©ritĂ©. [437] Disposer au salut ne veut pas dire donner le salut Humilier les cÂurs ne signifie pas les unir Ă Dieu. Mais cÂest une premiĂšre Ă©tape [438] Matthieu 4, 4. [439] Matthieu 24, 22. [440] Matthieu 24, 22. [441] LÂhistoire nous montre quÂelles furent dramatiquement vraies pour bien des gĂ©nĂ©rations de nos ancĂȘtres, sans compter les signes donnĂ©s par Dieu sous formes dÂimages dans le ciel. On pense au soleil dont lÂimage tourna et parut se prĂ©cipiter sur la terre Ă Fatima. On pense aussi Ă ce que rapporte la Bible dans le deuxiĂšme livre des MaccabĂ©es 10, 29 Au fort du combat, apparurent du ciel aux ennemis, sur des chevaux aux freins d'or, cinq hommes magnifiques qui se mirent Ă la tĂȘte des Juifs ». [442] VoilĂ en rĂ©sumĂ© le sens de ce livre. [443] LittĂ©ralement, en Matthieu 24, 28 OĂč que soit le cadavre, lĂ se rassembleront les vautours». Seuls les mystiques, fils de Marie, pourront contempler les restes de lÂĂglise disparue les bĂątiments dĂ©saffectĂ©s, les anciens traitĂ©s thĂ©ologiques, et comprendre ce qui se joue. [444] Jean 6, 63. [445] Apparition reconnue canoniquement par lÂĂglise. Les textes citĂ©s ont une certaine autoritĂ© dont le degrĂ© est rappelĂ© en fin dÂouvrage. [446] Matthieu 24, 29. [447] Matthieu 5, 18. [448] Le philosophe athĂ©e Feuerbach a analysĂ© avec justesse le feu profond de lÂĂąme humaine. Pour lui, le Dieu des chrĂ©tiens et son amour jusquÂĂ la mort fut le seul conte » imaginĂ© au cours de lÂhistoire et capable de rĂ©pondre Ă la nature mĂȘme de lÂinconscient spirituel le plus profond. Voir LÂessence du Christianisme [449] La GenĂšse fait de la mort le mystĂšre le plus ultime, celui que lÂhomme veut Ă tout prix vaincre. GenĂšse 3, 22 Puis YahvĂ© Dieu dit VoilĂ que lÂhomme est devenu comme lÂun de nous, pour connaĂźtre le bien et le mal! QuÂil nÂĂ©tende pas maintenant la main, ne cueille aussi de lÂarbre de vie, nÂen mange et ne vive pour toujours! » A la fin du monde, la notion dÂarbre de vie GenĂšse 3. Ce livre, quÂon prend habituellement comme une Âuvre mythique, rejoint lÂhistoire de maniĂšre surprenante. [450] GenĂšse 3, 22 et ss. [451] GenĂšse 6, 1. [452] GenĂšse 3, 24. [453] Donc dans un autre monde, pas ici-bas, quoiquÂen pensent les TĂ©moins de JĂ©hovah. [454] La science gĂ©nĂ©tique est de grande importance dans cette histoire car celui qui la maĂźtrise possĂšde le pouvoir sur la vie. Pour lÂorgueil humain, elle est donc lÂune des conquĂȘtes les plus importantes. Mais l est aussi un texte Ă©crit. Loin dÂĂȘtre produit par le seul hasard, son Ă©volution est provoquĂ©e par la plus intelligente des actions. Les logiciels de la vie furent produits comme par des ingĂ©nieurs informaticiens, par un ordre dÂanges que saint Thomas dÂAquin appelait Vertus. En consĂ©quence, la connaissance des mĂ©canismes gĂ©nĂ©tiques produira deux effets 1- LÂexistence dÂune Intelligence organisatrice du monde ne pourra plus ĂȘtre niĂ©e voir le texte de Paul VI citĂ© au chapitre 4, troisiĂšme Ă©tape de lÂapostasie. 2- Il sera plus que jamais possible de se rĂ©volter contre Dieu grĂące au pouvoir sur la vie humaine clĂŽnage, chimĂšres, tout sera imaginable, jusquÂĂ la limite fixĂ©e par rapport Ă lÂimmortalitĂ©. [455] Quant Ă la tentative de rendre lÂhomme immortel sur terre, ce prodige ne pourra jamais ĂȘtre rĂ©alisĂ©, nous lÂavons montrĂ©. CÂest la limite ultime des permissions de Dieu concernant les rĂ©alisations orgueilleuses de la science humaine [456] Luc 21, 25. Rappelons pour la derniĂšre fois que ce genre de textes semble annoncer au sens premier littĂ©ral des Ă©vĂšnements futurs. Bien que leur autoritĂ© est la plus haute qui soit, ils doivent ĂȘtre utilisĂ©s avec prudence car leur sens est souvent, de par la volontĂ© de Dieu, multiple. [457] Matthieu 24, 29-31. [458] Daniel 8, 25. [459] 2 Thessaloniciens 2, 8. [460] Luc 21, 28. [461] Matthieu 24, 22. [462] Daniel 9, 27. [463] Daniel 12, 11. [464] Il rĂ©aliseront ce que JĂ©sus dit de Jean  SÂil me plaĂźt quÂil demeure jusquÂĂ ce que je vienne  malgrĂ© la disparition de lÂĂglise hiĂ©rarchique symbolisĂ©e dans le mĂȘme texte par saint Pierre. [465] 2 Thessaloniciens 2, 8. [466] Matthieu 24, 34. [467] GenĂšse 11, 4. [468] GenĂšse 11, 1. [469] GenĂšse 11, 7. [470] GenĂšse 6, 3. [471] Selon lÂexpression de la Vierge Marie dans son apparition Ă la Salette. [472] 2 Chroniques 36, 21. [473] Exode 16, 35. [474] Apocalypse 22, 6. [475] GenĂšse 11, 6. [476] IsaĂŻe 2, 11. [477] Du mĂȘme auteur, LÂheure la mort. [478] Sur ce pouvoir des anges, voir dans la Bible, Tobie 12, 19. [479] Matthieu 24, 27. On voit quÂil nÂy a aucune confusion possible avec les prodiges de lÂAntĂ©christ, ses techniques dÂĂ©lĂ©vation aĂ©riennes. [480] Luc 1, 29, car lÂange lÂavait appelĂ©e pleine de grĂące ». Les chrĂ©tiens de lÂĂglise du sĂ©pulcre seront plein de grĂąces. [481] Luc 15, 11 ss. [482] SÂil en reste Ă cette Ă©poque car il est probable quÂils auront dĂ©jĂ reconnu en masse JĂ©sus comme le Messie. Voir chapitre 7, la conversion dÂIsraĂ«l. [483] Luc 13, 35. [484] Apocalypse 19, 20. [485] Apocalypse 20, 10. [486] Voir du mĂȘme auteur, LÂheure de la mort, les six pĂ©chĂ©s contre lÂEsprit Saint. On peut, grĂące Ă la thĂ©ologie, reconstituer une partie du destin dÂHitler, juste aprĂšs son suicide. Il fut lui aussi un AntĂ©christ. Sa vie illustre celle du dernier AntĂ©christ. Lorsque Adolf Hitler sÂest suicidĂ©, il a quittĂ© ce monde en emportant la responsabilitĂ© directe de dizaines de millions de vies humaines dĂ©truites dont, en particulier, quelques millions de femmes, dÂenfants coupables dÂĂȘtre nĂ©s accompagnĂ©s de son mĂ©pris. Formellement, et sans entrer trop rapidement dans sa conscience, Hitler ne semble pas sÂĂȘtre rendu coupable ici-bas dÂun vĂ©ritable blasphĂšme contre lÂEsprit Saint. Rappelons-le, les conditions requises pour commettre ce pĂ©chĂ© sont vertigineuses. Dieu est juste et la moindre ignorance dĂ©terminante par rapport au sens de la vie terrestre est reçue comme une circonstance attĂ©nuante. A la diffĂ©rence de Monseigneur Cauchon, le thĂ©ologien bourreau de sainte Jeanne dÂArc, Hitler ignore bien Ă©videmment la thĂ©ologie et le cÂur de Dieu. Il ne soupçonnait pas un seul instant Ă quel point il Ă©tait aimĂ© par les milliards dÂĂȘtres humains et angĂ©liques prĂ©sents auprĂšs de Dieu. Nul ne peut savoir Ă lÂavance comment il aurait vĂ©cu sÂil avait connu le Seigneur de la gloire. De toute façon, il est certain quÂil fut accueilli Ă lÂheure de sa mort par le dĂ©ploiement dÂun innombrable cortĂšge de saints. Le Ciel entier se mobilisa pour sauver ce grand pĂ©cheur. Parmi les Ăąmes prĂ©sentes brillaient celles de millions de juifs quÂil avait fait exterminer. Il les vit un Ă un pendant un de ces regards profonds que peut offrir la puissance de Dieu au moment dĂ©cisif. Toutes ces Ăąmes rĂ©unies proposaient leur pardon Ă Hitler, sans arriĂšre-pensĂ©e. CÂest ainsi que lÂon est au Ciel. Nul ne peut entrer au Ciel sans ĂȘtre ainsi. CÂest pourquoi il est certain que les Juifs accueillirent Hitler de cette façon. Il vit le visage de JĂ©sus rayonnant la vĂ©ritĂ©, mais aussi la douceur et lÂhumilitĂ©. Il vĂ©cut de lÂintĂ©rieur cette parole terrible pour lui de lÂĂvangile Tout ce que vous avez fait au plus petit dÂentre les miens, cÂest Ă moi que vous lÂavez fait ». Le silence accueillant de Dieu Ă lÂinstant de la mort est dĂ©crit par lÂĂcriture comme le Jour de la colĂšre Dies irae. Car il vaudrait mieux affronter la colĂšre de Dieu que son pardon. Mais le dĂ©mon aussi, avait droit Ă la parole, comme il convient en cette occasion. Il nÂest pas difficile, connaissant les obsessions dÂHitler durant sa vie terrestre, dÂen reconstituer la teneur. Satan sait comment parler pour toucher une Ăąme dans lÂaxe mĂȘme de sa perversitĂ© ÂVois ces juifs, ces tziganes que tu as mĂ©prisĂ©s avec raison toute ta vie. Regarde leur humiliante attitude de dĂ©pendance les uns vis-Ă -vis des autres. Regarde la royautĂ© quÂils ont reçue de Dieu. Si tu te convertis maintenant, nÂoublie pas que toi, le Guide de millions dÂhommes, tu seras plus petit quÂeux pour lÂĂ©ternitĂ©. De MaĂźtre que tu Ă©tais, tu deviendras infĂ©rieur car chacun se fait serviteur de tous dans leur monde. Ne te convertis pas. Reste fidĂšle Ă ton combat, sois Roi avec moi, loin de ces gens. » LĂ se trouve la puissante tentation de lÂenvie des grĂąces fraternelles. Elle concerne tout homme qui a Ă©tĂ© dominant vis-Ă -vis de son prochain durant sa vie. Il est difficile de renoncer au pouvoir. LÂĂ©cho de ces paroles fut, on sÂen doute, immense dans un cÂur tel que le sien. Elles correspondaient Ă toute sa vie. Nous ne saurons quÂau Ciel quel fut le choix dĂ©finitif dÂHitler en ce 30 avril 1945. Implora-t-il le pardon de Dieu et de ses frĂšres? Provoqua-t-il au Ciel la plus grande joie? CĂ©da-t-il au contraire Ă lÂenvie, selon lÂinclination acquise par toute une vie nourrie de haine? LÂenvie des grĂąces fraternelles, deuxiĂšme pĂ©chĂ© contre lÂEsprit Saint, est sans rĂ©mission possible car, commis ainsi dans la luciditĂ© de lÂheure Ă la mort, il est le fait dÂune personne qui jamais plus ne reviendra en arriĂšre. [487] Du mĂȘme auteur, LÂheure de la mort. [488] Apocalypse 19, 21. [489] Je parle ici par maniĂšre dÂallĂ©gorie car tout cela se fera plus profondĂ©ment, par mode de communion dÂĂąme, par une sorte dÂintense tĂ©lĂ©pathie des cÂurs. [490] Cantique des cantiques 5, 6 ss. [491] Du mĂȘme auteur, LÂheure de la mort. [492] 1 Corinthiens 15, 55. [493] Voir, dÂune autre maniĂšre Romains 11, 32 Dieu a enfermĂ© tous les hommes dans la dĂ©sobĂ©issance pour faire Ă tous misĂ©ricorde. » [494] CatĂ©chisme de lÂĂglise Catholique, n° 1042, 1043. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ© pour la foi. [495] 1 Corinthiens 15, 5 ss. [496] En dĂ©pit de 1 Thessaloniciens 4, 17, l'enseignement commun de lÂĂglise Ă©tait autrefois que tous les hommes mourraient cf. Romains 5, 12. 1 Corinthiens 15, 22 parce que tous sont pĂ©cheurs. Cependant, ce courant traditionnel Ă©tait essentiellement fondĂ© sur une erreur de traduction dans la Vulgate. Saint JĂ©rĂŽme Ă©crivait, Ă propos du texte de saint Paul Je vais vous dire un mystĂšre nous mourrons tous. » Cette traduction a pu ĂȘtre rectifiĂ©e par la suite. Ce texte affirme donc au sens littĂ©ral que ceux qui verront le retour du Christ Ă la fin du monde ne mourront pas. En confrontant cela aux autres textes qui semblent le contredire, nous pensons qu'il convient de dire ceci ceux qui seront sauvĂ©s mourront tous Ă eux-mĂȘmes, Ă leur orgueil et Ă leur Ă©goĂŻsme, mais la derniĂšre gĂ©nĂ©ration sera dispensĂ©e de la mort physique. [497] La vie aprĂšs la vie, docteur Moody, Robert Laffont, 1977, page 35. Sur la survie, outre les facultĂ©s spirituelles, des facultĂ©s sensibles aprĂšs la mort, voir du mĂȘme auteur LÂheure de la mort, la recherche philosophique sur la [498] 1 Corinthiens 15, 52. [499] 1 Rois 19, 12. [500] Ce serait ridicule et nous savons que la matiĂšre ne cesse de varier au cours de notre existence. On dit mĂȘme quÂelle se renouvelle tous les sept ans. Ce qui fait quÂun corps humain est le sien, cÂest d'abord et fondamentalement son chiffre gĂ©nĂ©tique, portĂ© sur les chromosomes et dĂ©finitivement fixĂ© dĂšs notre conception. A l'intĂ©rieur de ce chiffre, certains dĂ©fauts ne constituent pas essentiellement notre ĂȘtre physique et peuvent ĂȘtre guĂ©ris en nous laissant semblables Ă nous-mĂȘmes. La pratique traditionnelle du culte des reliques des saints nÂa donc plus aujourdÂhui le sens matĂ©riel dÂautrefois. LÂintelligence de la foi a progressĂ© sur ce point. CÂest pourquoi lÂĂglise autorise lÂincinĂ©ration des cadavres depuis le Concile Vatican II. [501] 1 Corinthiens 15, 44-49. [502] Voir le livre de Tobie. [503] Jean 20, 27. [504] Daniel 12, 2. [505] Nous verrons ultĂ©rieurement Ă quoi ressemblera leur enfer de ressuscitĂ©s. [506] Certaines propriĂ©tĂ©s sont miraculeuses en ce sens quÂelles dĂ©passent les lois de la matiĂšre. Ainsi, le mouvement instantanĂ© est impossible, ainsi que le fait dÂĂȘtre en deux lieux Ă la fois bilocation. La puissance de Dieu rendra cela possible, Ă volontĂ©. TrĂšs concrĂštement, cela signifie quÂil sera possible aux amis de Dieu de se dĂ©placer physiquement de maniĂšre instantanĂ©e dÂun bout Ă lÂautre de lÂunivers, malgrĂ© les distances immenses milliard dÂannĂ©es lumiĂšre. Les damnĂ©s ne le pourront pas, sÂappuyant non sur la Puissance infinie de Diu mais sur la vigueur limitĂ©e de leur Ăąme. [507] Pour connaĂźtre ces quatre propriĂ©tĂ©s, voir du mĂȘme auteur, LÂheure de la mort. [508] Voir dans lÂouvrage, LÂheure de la mort. Il existe six Ă©tapes du purgatoire. Elles ne sont pas obligatoires. Leur but est de rendre totalement humble celui qui aime Dieu. Ce passage sera aussi bref en temps rĂ©el quÂil paraĂźtra long en temps intĂ©rieur aux hommes assoiffĂ©s de la prĂ©sence du Christ. [509] Matthieu 13, 29. [510] Apocalypse 19, 20. [511] Apocalypse 19, 20 et des dizaines dÂautres rĂ©fĂ©rences Ă©vangĂ©liques. [512] CatĂ©chisme de lÂĂglise Catholique, n°1046. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ© pour la foi. [513] Voir, du mĂȘme auteur, LÂheure de la mort. [514] DÂaprĂšs saint Augustin, Les confessions. [515] 1 Corinthiens 2, 9. [516] En plus de la Vision de sa vie TrinitĂ© et de la prĂ©sence de nos frĂšres anges et hommes qui est la grĂące essentielle et suffisante. [517] Comme tout cela est inimaginable, bien des points seront traitĂ©s au conditionnel. Nous nous trouvons dans l'attitude exacte des enfants le jour de NoĂ«l. Ils nÂont pas encore le droit de descendre voir le sapin mais ils soupçonnent, connaissant l'amour et la riÂchesse en inventions de leurs parents, les prĂ©sents cachĂ©s. [518] 2, Pierre 3, 10. Ce texte, valable pour la fin du monde, est vrai aussi pour chaque civilisation, pour chaque gĂ©nĂ©ration. Les plus belles constructions humaines finissent tĂŽt ou tard Ă lÂĂ©tat de ruine. Des sept merveilles du monde antique, seules les pyramides dÂEgypte subsistent, rongĂ©es par les caries du temps. Ce fait paraĂźt dramatique. En fait, les constructions de lÂhomme ont plusieurs inconvĂ©nients Elles sont souvent le fruit de lÂorgueil, pas seulement de lÂamour dĂ©sintĂ©ressĂ©. Elles sont faites de matiĂšre soumise Ă la corruption. De plus, en comparaison de ce quÂil nous sera possible de faire dans lÂautre monde, avec la libertĂ© dÂune imagination sans limite et dÂune matiĂšre sans rĂ©sistance, tout ce qui est ici-bas est trĂšs gris et trĂšs laid! [519] Cette phrase choque. JĂ©sus la tint explicitement Ă ses disciples qui sÂextasiaient de la beautĂ© du Temple de JĂ©rusalem. [520] Matthieu 24, 2 A lÂimage du Temple, pourtant magnifique, de JĂ©rusalem*. Le CathĂ©chisme de lÂĂglise Catholique prĂ©cise 1050 "Car tous les fruits excellents de notre nature et de notre industrie, que nous aurons propagĂ©s sur terre selon le commandement du Seigneur et dans son Esprit, nous les retrouverons plus tard, mais purifiĂ©s de toute souillure, illuminĂ©s, transfigurĂ©s, lorsque le Christ remettra Ă son PĂšre le royaume Ă©ternel et universel" GS 39, _ 3; cf. LG 2. Dieu sera alors "tout en tous" 1 Co 15, 28, dans la vie Ă©ternelle La vie subsistante et vraie, c'est le PĂšre qui, par le Fils et en l'Esprit Saint, dĂ©verse sur tous sans exception les dons cĂ©lestes. GrĂące Ă sa misĂ©ricorde, nous aussi, hommes, nous avons reçu la promesse indĂ©fectible de la vie Ă©ternelle S. Cyrille de JĂ©rusalem, catech. ill. 18, 29. [521] 2 Pierre 2, 7. [522] Le plus grand parmi les thĂ©ologiens, saint Thomas dÂAquin, dans son traitĂ© de lÂIncarnation Somme thĂ©ologique, TroisiĂšme partie, accepte la possibilitĂ© dÂautres modes de salut. Selon lui, le Verbe peut mĂȘme sÂincarner plusieurs fois », dans plusieurs individuations! [523] CatĂ©chisme de lÂĂglise Catholique, n° 1038, 1039. [524] Matthieu 5, 6. [525] Matthieu 22, 25. [526] Apocalypse 22, 3-5. [527] DÂoĂč lÂimportance de se familiariser avec le mystĂšre de lÂĂvangile tel que je lÂai rapportĂ© dans la prĂ©face. [528] Jean 12, 24. [529] 1 Corinthiens 1, 23. [530] Apocalypse 13, 1. [531] De type TĂ©moin de JĂ©hovah », car leur sens fondamental est effectivement littĂ©ral. [532] Matthieu 24, 2. [533] IsaĂŻe 7, 14. [534] Voir par exemple 2 Thessaloniciens, 2. [535] CatĂ©chisme de lÂĂglise catholique, Mame, 1992, n° 675, 676. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ© pour la foi. [536] Parfois il est plus que probable. CÂest le cas pour les cinq prophĂ©ties concernant IsraĂ«l. Le peuple Ă©lu a le privilĂšge dÂĂȘtre Ă lui seul une icĂŽne historique et politique de la vĂ©ritĂ© de Dieu voir chapitres 5 et 7. Pour le reste, tout dĂ©pend de la qualitĂ© du thĂ©ologien qui le reconstruit, de sa vie de priĂšre, de sa frĂ©quentation des Ăcritures et de son amour pour la Vierge Marie. Curieusement ce dernier point est le plus important. Seule la Vierge Marie est capable dÂexpliquer ce quÂelle a Ă©tĂ© seule Ă vivre au pied de la croix la fin du monde ressemble Ă la croix de JĂ©sus. [537] Luc, 22, 23. [538] Matthieu 16, 18. [539] Apocalypse 20, 2. [540] Le catĂ©chisme de lÂĂglise catholique est prĂ©sentĂ© par le pape Jean-Paul II comme lÂenseignement sĂ»r et authentique de la doctrine catholique », constitution Fidei depositum ». [541] Jean 12, 24. [542] CatĂ©chisme de lÂĂglise Catholique, Mame, 1992, n° 675, 676. Voir le texte in extenso page 8 de cet ouvrage. [543] Lumen Gentium 25. CongrĂ©gation pour la Doctrine de la foi, Instruction Donum Veritatis, 23 et 24, AAS 82 1990 p. 1559-1561. [544] Constitution Ad tuendam Fidem, commentaires de la CongrĂ©gation pour la Doctrine de la foi, n° 11, 18 mai 1998. [545] Il ajoute quoique non divinement rĂ©vĂ©lĂ©es », cÂest-Ă -dire que, mĂȘme si elles viennent vraiment de Dieu, elles nÂont pas ce statut particulier qui est rĂ©servĂ© Ă la seule rĂ©vĂ©lation officielle. [546] Par exemple, le premier miracle de Lourdes rendit la vue Ă un enfant sans rĂ©parer ses yeux handicapĂ©s. Tu ne peux pas voir », disait le mĂ©decin rationaliste qui constata le phĂ©nomĂšne. Je vois », rĂ©pondait lÂenfant. CÂest un miracle. [547] Il sÂagit pour lÂessentiel, en ce qui concerne les messages apocalyptiques, des apparitions de La Salette, de Lourdes, Pontmain, Fatima et de la rue du Bac apparitions reconnues officiellement par lÂautoritĂ©de lÂĂglise. DÂautres sont en cours dÂĂ©tude Rwanda, Medjugorje* [548] Voir par exemple Apocalypse 6, 4. 6, 8. 1 Jean 2, 18. [549] Sa prophĂ©tie est citĂ©e in extenso au chapitre 6 consacrĂ© Ă lÂAntĂ©christ. [550] Voir chapitre 5 et 7, lÂislam.