LauthenticitĂ© du bois brut Quand on veut relooker une maie en chĂȘne, il faut donc conserver, bien sĂ»r, mais aussi mettre en valeur, ce caractĂšre authentique, par le bois brut, soulignĂ© de sobre teinte sombre. C’est ce que j’ai fait. (ce sont les mĂȘmes principes, mis en Ɠuvre diffĂ©remment, que j’ai utilisĂ© pour cette autre maie, Ă  motifs)
Conditions de SELARL CAPPELAERE ET PRUNAUX agit comme mandataire du vendeur qui contracte avec l’acquĂ©reur. Les rapports entre la SELARL CAPPELAERE ET PRUNAUX et l’acquĂ©reur sont soumis aux prĂ©sentes conditions gĂ©nĂ©rales d’achat qui pourront ĂȘtre amendĂ©es par des avis Ă©crits ou oraux qui seront mentionnĂ©s au procĂšs-verbal de et Ă©tat des lots L'absence d'indication concernant l'Ă©tat d'un objet garantit que celui-ci est exempt de dĂ©faut majeur mĂ©ritant d'ĂȘtre signalĂ© Ă  un Ă©ventuel acquĂ©reur tel que dĂ©chirure, casse, tĂąche importante pouvant gĂȘner son apprĂ©ciation visuelle ou son utilisation. En revanche, les biens proposĂ©s Ă©tant des biens d'occasion sauf indication spĂ©cifique indiquant 'Ă©tat neuf' implique qu'ils ne sont pas exempts de dĂ©fauts mineurs liĂ©s Ă  une utilisation normale traces de frottements, rayures, lĂ©gers enfoncements... ou de restaurations d'usage nettoyage, consolidation, renforcement ou toute opĂ©ration visant Ă  pĂ©renniser son usage.Afin de s'enquĂ©rir de l'Ă©tat d'un objet prĂ©cisions sur les dĂ©fauts majeurs, nature des usures ou autres dĂ©fauts mineurs..., la maison de vente reste Ă  la disposition de l'Ă©ventuel acquĂ©reur pour le renseigner avant la vente, la demande de l'intĂ©ressĂ© devant ĂȘtre reçue au plus tard 48h avant la clĂŽture des vente Ă©tant rĂ©alisĂ©e exclusivement sur internet, la description des Ă©tats et la prĂ©sentation des photos sur le site valent exposition des cadres garnissant les Ɠuvres graphiques - qu'ils soient reproduits ou non en photographie - n'est jamais garanti par la maison de vente et aucune rĂ©clamation portant sur l'Ă©tat des lots susmentionnĂ©s ne sera acceptĂ©e par la maison de d'achat et enchĂšres par tĂ©lĂ©phone La prise en compte et l’exĂ©cution des ordres d’achat et enchĂšres par tĂ©lĂ©phone est un service gracieux rendu et la SELARL CAPPELAERE ET PRUNAUX s’efforcera d’exĂ©cuter les ordres d’enchĂ©rir qui lui seront transmis par Ă©crit jusque 2 h avant la vente. 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ConformĂ©ment Ă  la loi, la maison de ventes engage sa responsabilitĂ© sur les mentions qu'il porte sur ce revanche, les confirmations de meilleur enchĂ©risseur diffusĂ©es par les prestataires au nom de la maison de vente n’ont qu’une valeur informative soumise Ă  confirmation directement par la maison de de venteL’adjudicataire devra acquitter, en sus du montant de l’enchĂšre, par lot, les frais suivants 23 % TTC frais de Live inclusEnvois postauxL'envoi postal est un service optionnel proposĂ© Ă  l'adjudicataire, dont les caractĂ©ristiques dĂ©lai de traitement, possibilitĂ© de prise en charge ou non, ne saurait ĂȘtre conditionnĂ© au complet paiement du bordereau d'adjudication par l' toute demande d'envoi postal, il revient Ă  l'enchĂ©risseur - avant de porter son enchĂšre - de s'enquĂ©rir de la possibilitĂ© d'un envoi postal par la maison de vente. Compte-tenu des contraintes de fragilitĂ©, de poids ou de volume, la maison de vente se rĂ©serve le droit de refuser toute demande d'envoi des conditions d’envois postauxDĂšs rĂ©ception du rĂšglement,la SELARL CAPPELAERE ET PRUNAUX, sous condition d’acceptation de prise en charge, s’engage Ă  procĂ©der Ă  l’envoi postal dans les meilleurs dĂ©lais, dans un dĂ©lai maximum de 30 jours accord et rĂšglement, l’envoi sera effectuĂ© aux noms et adresse figurant dans le compte acheteur Drouot Digital ayant servi Ă  l'achat. Pour un envoi Ă  une adresse diffĂ©rente, il revient Ă  l’acheteur de le prĂ©ciser au plus tard au moment du dommages constatĂ©s durant l’acheminement n’étant pas couverts par le prestataire LA POSTE, l’adjudicataire dĂ©gage l’établissement SELARL CAPPELAERE ET PRUNAUX de toute responsabilitĂ© en cas de dommages subis et constatĂ©s Ă  l' obtenir de meilleures garanties de livraison, une liste de professionnels agréés peut ĂȘtre fournie par la maison de vente sur simple paiement devra ĂȘtre effectuĂ© immĂ©diatement aprĂšs la vente- en espĂšces euros jusqu’à euros pour les ressortissants français ou jusqu’à euros pour les ressortissants Ă©trangers justifiant de leur rĂ©sidence fiscale Ă  l'Ă©tranger- sur place par carte bancaire Visa, Mastercard- Ă  distance par carte bancaire en ligne Ă  l'adresse du site de la maison de vente SELARL CAPPELAERE ET PRUNAUX et conformĂ©ment au montant indiquĂ© sur le bordereau d’adjudication Ă  distance par virement bancaire en euros Ă  l’ordre de SELARL CAPPELAERE ET PRUNAUX- par chĂšque bancaire Ă  l’ordre de SELARL CAPPELAERE ET PRUNAUX, avec prĂ©sentation obligatoire d’une piĂšce d’identitĂ© en cours de validitĂ©. En cas de rĂšglement par chĂšque bancaire, la dĂ©livrance de l'objet ne pourra ĂȘtre effectuĂ©e qu'aprĂšs un dĂ©lai d'attente de 21 jours aprĂšs la remise Ă  l'encaissement du dit remis Ă  l’adjudicataireUn unique document appelĂ© Bordereau d’achat est remis Ă  l’adjudicataire. Ce document engage la maison de vente sur l’authenticitĂ© auteur, datation lorsque ceux-ci sont indiquĂ©s dans le document reproduit les Ă©lĂ©ments du procĂšs-verbal de la vente, Ă  savoir la date de la vente, la description du bien et son numĂ©ro de passage, le montant adjugĂ©, le montant des frais, le montant total. Ce document faisant office de facture et de certificat d’authenticitĂ©, il n’est remis Ă  l’adjudicataire aucun autre BANCAIRESNos coordonnĂ©es bancaires BANQUE POPULAIRE LORRAINE CHAMPAGNEIBAN FR 76 1470 7000 2131 3962 4783 056BIC CCBPFRPPMTZRĂ©clamationIl appartient Ă  l'adjudicataire de vĂ©rifier les objets au moment mĂȘme du retrait Ă  l'Ă©tude nombre d'Ă©lĂ©ments qui constituent le lot, Ă©tat. Le retrait physique par l'adjudicataire implique l'acceptation des lots et de leur rĂ©clamations portant sur un dĂ©faut de conformitĂ© par exemple un Ă©tat non conforme devront ĂȘtre portĂ©es Ă  la connaissance de l’établissement au moment mĂȘme du retrait du lot par l’adjudicataire. Toute rĂ©clamation portĂ©e postĂ©rieurement au retrait ne pourra ĂȘtre cas d’envoi postal effectuĂ© Ă  la demande de l'adjudicataire ou de retrait effectuĂ© par un intermĂ©diaire mandataire, l’adjudicataire renonce Ă  son droit d'effectuer toute rĂ©clamation concernant l’état de l’objet adjugĂ©, la maison de vente ne pouvant ĂȘtre tenue responsable des altĂ©rations subies par l’objet Ă  partir de sa prise en charge par un et retrait des lots achetĂ©sDĂšs l’adjudication prononcĂ©e, les achats sont sous l’entiĂšre responsabilitĂ© de l’ lot ne sera remis aux acquĂ©reurs avant acquittement de l’intĂ©gralitĂ© des sommes mention contraire dans la fiche de description indiquant que l'objet est stockĂ© dans un autre lieu, ou que des dĂ©lais plus courts s'appliquent, les lots adjugĂ©s seront gardĂ©s chez SELARL CAPPELAERE ET PRUNAUX Ă  titre gracieux pendant 90 jours calendaires. Au-delĂ , les frais de magasinage indiquĂ©s ci-aprĂšs seront de magasinage Ă  l'hĂŽtel des ventesAu-delĂ  du dĂ©lai de 90 jours de stockage, chaque lot sera facturĂ© 40 € HT par semaine. Toute semaine commencĂ©e est maison de vente exercera son droit de rĂ©tention sur l’objet jusqu’au rĂšglement entier des frais de stockage l'absence de rĂšglement, les lots concernĂ©s seront prĂ©sentĂ©s aux enchĂšres publiques pour le compte du dĂ©biteur afin d'en assurer le remboursement, le reliquat restant dĂ» par le de paiementÀ dĂ©faut de paiement par l’adjudicataire de la totalitĂ© des sommes dues, aprĂšs une seule mise en demeure restĂ©e infructueuse, le bien est remis en vente Ă  la demande du vendeur sur folle enchĂšre de l’adjudicataire dĂ©faillant. Si le vendeur ne formule pas cette demande dans un dĂ©lai de trois mois Ă  compter de l’adjudication, la vente est rĂ©solue de plein droit, sans prĂ©judice de dommages et intĂ©rĂȘts dus par l’adjudicataire outre SELARL CAPPELAERE ET PRUNAUX se rĂ©serve le droit de rĂ©clamer Ă  l’adjudicataire dĂ©faillant, des intĂ©rĂȘts au taux lĂ©gal, le remboursement de tous les frais engagĂ©s pour le recouvrement des sommes dues par lui, ainsi que le paiement de la diffĂ©rence entre le prix d’adjudication initial et le prix d’adjudication sur folle enchĂšre, s’il est infĂ©rieur, ainsi que les coĂ»ts gĂ©nĂ©rĂ©s par les nouvelles lĂ©gislative et juridictionnelle. La loi française seule rĂ©git les prĂ©sentes conditions gĂ©nĂ©rales d’achat. Toute contestation relative Ă  leur existence, leur validitĂ©, leur opposabilitĂ© Ă  tout enchĂ©risseur et acquĂ©reur, et Ă  leur exĂ©cution sera tranchĂ©e par le tribunal compĂ©tent du ressort de Paris France.ResponsabilitĂ© Ă  la loi, il est prĂ©cisĂ© que toutes les actions en responsabilitĂ© civile engagĂ©es Ă  l'occasion des prisĂ©es et des ventes volontaires et judiciaires de meubles aux enchĂšres publiques se prescrivent par cinq ans Ă  compter de l'adjudication ou de la prisĂ©e.

AuXVIe siÚcle, la maison de Saclay consistait en une belle ferme et 300 arpents de terre. La ferme se trouvait dans la grande rue du village. Incendiée en 1633, elle ne fut point rebùtie. Les terres louées à diverses personnes rapportaient, en 1757, 3,600 livres. Le Commandeur avait une partie de la seigneurie de Saclay, mais sans aucun droit de justice. Sources: les

ConstituĂ©e de maillons et de diffĂ©rents profils de gouges, il existe plusieurs types de chaĂźnes de tronçonneuse chisel, semi-chisel, multicut, micro-lite etc. Choisie selon la hauteur de jauge, le pas de chaĂźne et le nombre de maillons, une chaĂźne de tronçonneuse peut ĂȘtre anti-rebond, Ă  usage professionnel, importantesProfil de gougeNombre de maillonsPas de chaĂźneLa jaugeType de chaĂźneVoir les chaĂźnes pour tronçonneuses !Votre tronçonneuse ne coupe plus ou coupe mal ? Vous devez vous appuyer dessus pour rĂ©aliser les dĂ©coupes ? Et au lieu d’avoir des copeaux vous obtenez de la sciure ? Vous l’avez dĂ©jĂ  affutĂ©e mais rien n’y fait ? Il est temps de remplacer la chaĂźne ! La chaĂźne est une piĂšce d’usure et force d’utilisations et d'affutages, il faut la remplacer. Pour ce faire, il convient de connaĂźtre comment elle est constituĂ©e pour pouvoir opĂ©rer son choix en toute sĂ©rĂ©nitĂ© et en connaissance de chaĂźne de tronçonneuse est formĂ©e par des maillons entraĂźneurs ;des maillons de liaison ;des rivets ;des limiteurs de profondeur ;des gouges avec des tranchants ou dents de entre maillon de liaison et entraineur et limiteur de profondeurLes maillons entraĂźneurs fixĂ©s dans la rainure du guide sont entraĂźnĂ©s par le pignon de la tronçonneuse et par le pignon de renvoi du guide, gĂ©nĂ©rant le mouvement de rotation de la maillons de liaison forment un espace facilitant l’évacuation des dĂ©bris de bois produits pendant le tronçonnage. Les rivets assurent l’assemblage de maillons en leur permettant un mouvement axial sur leurs limiteurs de profondeur encadrent l’action de coupe. Les gouges s’enfoncent dans le bois et les tranchants de gouge ou dents de coupe tranchent le bois. Les diffĂ©rents types de tranchant sont dĂ©nommĂ©s profils de le catalogue ManoManoChaĂźne de tronçonneuseOn compte plusieurs profils de gouge diffĂ©rents. Le profil d'une gouge s'identifie par sa forme et heureusement pour les bĂ»cherons et apprentis bĂ»cherons, le profil de gouge est renseignĂ© sur les emballages par les distributeurs de chaĂźnes de tronçonneuse. Ils sont conçus pour des utilisations diverses, certains sont polyvalents, d’autres spĂ©cifiques aux bois durs ou tendres. Les plus rĂ©pandus sont les carrĂ©Conçu pour les tronçonneuses d’au moins 45 cmÂł pour la coupe des bois durs acacia, chĂȘne
, le profil carrĂ© est utilisĂ© pour les travaux de bĂ»cheronnage. NĂ©anmoins, il s’émousse facilement et son affĂ»tage n’est pas aisĂ©. Profil appelĂ© chisel ou super chisel chez Oregon ; chez Stilh, le profil carrĂ© est appelĂ© rondConçu pour les tronçonneuses de faible puissance, le profil rond est idĂ©al pour les bois tendres bouleau, sapin
. Il est facile Ă  affĂ»ter. L’inconvĂ©nient est une coupe plus laborieuse sur les bois plus durs et des affĂ»tages plus rĂ©guliers. Profil appelĂ© shipper chez Oregon ; chez Stilh, ce profil est dit standard. Profil demi-rondC’est le bon compromis entre les profils rond et carrĂ©. Il s’adapte Ă  toutes les puissances des tronçonneuses. Le profil demi rond coupe aussi bien les bois durs que les bois tendres et les affĂ»tages sont plus espacĂ©s et faciles Ă  rĂ©aliser. Profil appelĂ© speed guard chez Oregon ; chez Stilh, ce profil est appelĂ© caractĂ©ristiques des chaĂźnesPour dĂ©terminer, en termes de compatibilitĂ©, la chaĂźne qui va avec votre tronçonneuse il y a quatre critĂšres Ă  tenir en compte et qui figurent sur l’emballage ou la fiche technique des chaĂźnes neuves la longueur du guide ;le nombre de maillons ;le pas de chaĂźne ;la noter que la longueur du guide, le pas de chaĂźne et la jauge sont exprimĂ©s en pouces, unitĂ© de mesure standardisĂ©e, cependant, elle peut ĂȘtre aussi indiquĂ©e en millimĂštres ou en les dimensions de la chaĂźne sur le guide de la tronçonneuseUne maniĂšre simple et rapide d’obtenir les informations relatives Ă  votre chaĂźne de tronçonneuse consiste Ă  observer l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure du effet, dans de nombreux modĂšles on y retrouve inscrits la longueur du guide ;le nombre de maillons ;le pas de chaĂźne ;la jauge ; une rĂ©fĂ©rence non obligatoire correspondant Ă  la chaĂźne prĂ©conisĂ©e par le fabriquant pour ce guide, donc, pour cette pouvez, bien sĂ»r, choisir une marque autre que celle du fabriquant. Pour cela, il faut nĂ©anmoins que le nombre de maillons, le pas de chaĂźne et la jauge soient les mĂȘmes que ceux de la chaĂźne Ă  ces indications ne sont pas forcĂ©ment inscrites sur le guide, dans ce cas on peut les retrouver dans la notice de la machine ou sur la boĂźte de la chaĂźne de tronçonneuse savoir quelle est l’épaisseur de la jauge il faut procĂ©der Ă  la mesure, toujours Ă  l’aide d’un pied Ă  coulisse, de l’épaisseur de l’un des maillons entraĂźneurs, c’est-Ă -dire l’un des maillons infĂ©rieurs de la chaĂźne en forme de triangle autre mĂ©thode consiste Ă  mesurer l’épaisseur de la rainure du guide de la tronçonneuse. Une fois cette mesure obtenue il convient, encore une fois, de la convertir en pouces. Voici quelques-unes des mesures de jauge en pouces et leur correspondance en millimĂštres;Épaisseur de la jauge en poucesÉpaisseur en mm .050"1,27 mmPour finir, il faut compter les maillons de la chaĂźne. Pour simplifier cette tĂąche vous pouvez procĂ©der comme suit positionnez la chaĂźne de maniĂšre Ă  mettre face Ă  face chacun des maillons ;comptez par deux en commençant par les deux premiers maillons cĂŽtĂ© gauche ;lorsque vous arrivez Ă  la fin, additionnez les deux maillons situĂ©s aux noter qu’il existe des rouleaux de plusieurs mĂštres de chaĂźne pouvant ĂȘtre dĂ©coupĂ©s sur mesure selon le nombre de maillons nĂ©cessaires. Cette prĂ©sentation est rĂ©servĂ©e Ă  des professionnels ou Ă  des passionnĂ©s Ă©quipĂ©s d’une riveteuse pour chaĂźnes de le catalogue ManoManoRiveteuse pour chaĂźnes de tronçonneuseNombreux sont les modĂšles de chaĂźnes disponibles sur le marchĂ©. Assurez-vous avant tout que le modĂšle que vous envisagez d’acquĂ©rir correspond bien aux caractĂ©ristiques de votre tronçonneuse, sans ĂȘtre nĂ©cessairement de la mĂȘme marque. Il existe plusieurs types de chaĂźnes avec des caractĂ©ristiques variĂ©es et pour des utilisations diverses, certaines sont polyvalentes, d’autres plus spĂ©cifiques. Si vous ĂȘtes un utilisateur occasionnel, optez pour une chaĂźne standard ou vous envisagez de rĂ©aliser des travaux plus intenses, privilĂ©giez des chaĂźnes avec attĂ©nuation de vibrations et dotĂ©es d’un systĂšme de rĂ©duction de rebond. Le rebond se produit lorsque la chaĂźne touche, sur son quart supĂ©rieur, un objet qui fait projeter la tronçonneuse vers l’arriĂšre, ce qui reprĂ©sente un risque majeur. Les chaĂźnes Ă  rebond rĂ©duit sont conçues pour absorber le choc et limiter ainsi ce chaĂźne Ă  trait de coupe Ă©troit, conçue pour plus de prĂ©cision Ă  moindre ou full Chisel, chaĂźne Ă  profil de coupe carrĂ©, Ă  rebond rĂ©duit, avec attĂ©nuation de vibrations, destinĂ©e Ă  une utilisation professionnelle, notamment pour des travaux de pour les tronçonneuses destinĂ©es Ă  des travaux intensifs d’élagage, avec attĂ©nuation de vibrations, Ă  rebond rĂ©duit, la coupe est rapide et l’affĂ»tage facile .Semi-chisel, chaĂźne Ă  profil de coupe arrondi, Ă  rebond rĂ©duit et faible vibration, l’affĂ»tage est facile et son utilisation idĂ©ale pour des milieux poussiĂ©reux et chaĂźne lĂ©gĂšre et Ă  rebond rĂ©duit, d’une grande durĂ©e de vie, idĂ©ale pour les Ă©lagueuses ;Multicut, chaĂźne possĂ©dant un revĂȘtement chromĂ©, destinĂ©e Ă  un usage professionnel profile, chaĂźne Ă  usage professionnel conçue pour les petites ou Micro-bit, chaĂźne Ă  profil de gouge rond avec des angles d’attaque et platine latĂ©rale arrondies pour faciliter la coupe de bois trĂšs durs conçue pour des motorisations trĂšs Guard, chaĂźne Ă  faible rebond rĂ©servĂ©e Ă  des travaux de bĂ»cheronnage avec des tronçonneuses trĂšs chaĂźne pour une utilisation courante, polyvalente, elle est idĂ©ale pour les bricoleurs occasionnels et rĂ©servĂ©e Ă  des tronçonneuses ne dĂ©passant pas les 35 les chaĂźnes pour tronçonneuses !Guide Ă©crit parAlbert, RĂ©dacteur, IsĂšre, 123 guidesLe jardinage et le bricolage font partie de mon quotidien depuis longtemps. Aussi bien sur le plan personnel que professionnel. En effet, aprĂšs des Ă©tudes dans le commerce, j’ai Ă©voluĂ© vers les mĂ©tiers du bĂątiment et du paysage technicien, paysagiste et responsable d’activitĂ©. De la maintenance technique d’immeubles Ă  la crĂ©ation des espaces paysagers, en passant par la rĂ©novation de logements, mon expĂ©rience m’a permis d’ĂȘtre polyvalent. Les conseils Ă  mes interlocuteurs, particuliers et professionnels, m’ont orientĂ© logiquement vers le mĂ©tier de rĂ©dacteur. C’est donc avec plaisir que je vous apporte mes conseils dans le jardinage et le bricolage. Je sais combien il est utile de savoir choisir ses Ă©quipements et de faire ses travaux soi-mĂȘme. Cela vous permet d’amĂ©liorer votre confort Ă  la maison et au jardin, la fiertĂ© et les Ă©conomies en plus ! Les produits liĂ©s Ă  ce guide
Al'Ă©tĂ© de 1853, la maladie est arrivĂ©e par les ports de la Baltique et de la Mer du Nord. Elle gagne Paris en avril et mai 1854. A partir de ce mĂȘme mois de juin, le mal fait tache d'huile entre Paris et l'Alsace (Meuse, Aube, Yonne, CĂŽte-d'Or), favorisĂ© par la nouvelle voie ferrĂ©e Paris-Strasbourg, tandis qu'un autre foyer irradie depuis la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne vers Arnaud DUMOUCH 080503, Jacques La fin du monde Nihil Obstat ArchevĂȘchĂ© de Paris Paris, le 7 juillet 1996 n°37, M. Dupuy, Imprimatur ArchevĂȘchĂ© de Paris Paris, le 5 novembre 2002 n° 50-91, Mgr M. Vidal, Au pĂšre Marie-Dominique Philippe Le vocabulaire marquĂ© de * est traitĂ© en fin d’ouvrage. ISBN 2-403-0923-6 Introduction Depuis prĂšs d’un siĂšcle, le silence s’est fait dans l’Église catholique sur la fin du monde. Les thĂ©ologiens et les prĂ©dicateurs n’ont plus osĂ© en parler. Tant de rĂ©cits effrayants avaient Ă©tĂ© donnĂ©s en chaire par les anciens curĂ©s du XIXĂšme siĂšcle, que ce genre de thĂšme prĂȘtait plus Ă  la suspicion qu’à l’intĂ©rĂȘt. Une autre peur, celle de paraĂźtre ridicule ou pire, sectaire, paralysait les docteurs. La recherche nÂ’Ă©tait autorisĂ©e que dans un seul sens qui visait Ă  relativiser les textes, Ă  leur donner une signification purement symbolique. La peur n’est pas Ă©vangĂ©lique. Ce silence a eu de graves consĂ©quences. Il a laissĂ© une grande place aux sectes politiques ou religieuses. Beaucoup de fidĂšles en ont Ă©tĂ© rĂ©duits Ă  mettre leur espoir, non dans la venue certaine du Royaume de Dieu, mais dans la construction sociale du monde d’ici-bas. Hegel, Marx ne sont pas autre chose que des thĂ©ologiens politiques de la fin de l’histoire, de l’arrivĂ©e du paradis sur terre. L’espĂ©rance marxiste a causĂ© de maniĂšre directe la mort d’au moins cent millions de personnes. Pour les plus religieux, les propositions thĂ©ologiques des sectes fondamentalistes les ont dĂ©tournĂ©s de cette foi qui, loin de rĂ©pandre la peur, est source d’une paix profonde. Les sectes apocalyptiques chrĂ©tiennes[1] ont causĂ© relativement peu de morts en comparaison des idĂ©ologies politiques. Mais elles transforment de maniĂšre hideuse en fanatisme illuminĂ© ce qui devrait rayonner d’amour et d’humilitĂ©. Une autre consĂ©quence touche le cœur mĂȘme de la vie spirituelle, Ă  savoir l’espĂ©rance thĂ©ologale. Depuis deux siĂšcles, l’Église catholique vit une crise. En Occident, elle perd des fidĂšles. D’anciennes nations chrĂ©tiennes sont au bord d’apostasier* tout rapport Ă  la foi. Des chrĂ©tiens perdent espoir. Ils ne comprennent plus. Le Christ n’avait-il pas annoncĂ© que les portes de l’enfer ne l’emporteraient jamais ? Or le Christ parle explicitement dans les Ă©vangiles dÂ’Ă©vĂ©nements difficiles. Il annonce mĂȘme, de façon mystĂ©rieuse, l’abomination de la dĂ©solation dans le Temple saint »[2]. Ce texte ne peut annoncer quelque chose de positif Pourtant, dans un passage parallĂšle, parlant de la venue de ces malheurs, JĂ©sus dit Quand tout cela commencera d’arriver, rĂ©jouissez-vous et relevez la tĂȘte car votre rĂ©demption est proche »[3]. Comment JĂ©sus peut-il demander de se rĂ©jouir d’un malheur? Qui peut, parmi les lecteurs de ce livre, rĂ©pondre maintenant pour lui-mĂȘme de maniĂšre claire Ă  cette question ? La plupart est dans l’ignorance de ces sujets. Si le Christ, MaĂźtre et Seigneur de notre foi, en a parlĂ©, ce nÂ’Ă©tait certainement pas pour que nous mettions un boisseau d’obscuritĂ© sur ses paroles[4]. Il est donc nĂ©cessaire, plus que jamais, de raconter l’espĂ©rance catholique pour la fin du monde. Lorsqu’on dĂ©couvre qu’il ne s’agit pas seulement d’un traitĂ© thĂ©orique mais d’une vie qui de plus se raconte comme une histoire, avec une fin de lumiĂšre et d’amour, on ne peut qu’en ĂȘtre enthousiasmĂ©. Cet ouvrage vise Ă  le manifester. Deux parties vont se succĂ©der. I- La fin du monde Avant le retour du Christ, Dieu prĂ©pare un plan grandiose qui donne l’explication de ce que l’humanitĂ© vit dĂ©jĂ  actuellement. Ces textes sont valables Ă  deux niveaux 1- Pour chaque gĂ©nĂ©ration qui a vĂ©cu depuis la venue du Messie. Je montrerai donc dans un premier temps comment les textes se sont historiquement explicitement rĂ©alisĂ©s. 2- Mais ils annoncent aussi la venue historique, Ă  un temps donnĂ©, d’une fin du monde entier. Les prophĂ©ties de l’Écriture Sainte ne permettent ni d’en connaĂźtre la date ni le dĂ©tail avec une prĂ©cision absolue. Mais elles sont assez explicites pour en dĂ©voiler les grandes Ă©tapes et, Ă  l’inverse de ce qu’en disent les sectes apocalyptiques, pour enflammer l’espĂ©rance. II- Les sources de ces connaissances Cette partie est destinĂ©e aux esprits curieux de mes sources, croyants ou incroyants[5]. - Les choses certaines A chaque fois que je l’ai pu, je n’ai fait que rapporter la foi de l’Église Ă  travers l’Écriture Sainte ou le MagistĂšre romain. Tout au long de l’ouvrage, je prĂ©ciserai en note ou dans le texte quand il s’agit d’une telle source. Afin que le lecteur s’y retrouve, de tels textes seront marquĂ©s de la mention choses certaines ». - Les choses probables Mais tout dans cet ouvrage n’est pas explicitement la foi de l’Église. A chaque Ă©poque, des signes et des prophĂ©ties ont Ă©tĂ© donnĂ©s aux hommes. C’est le cas de rĂ©vĂ©lations* faites Ă  des saints canonisĂ©s ou lors d’apparitions* cĂ©lestes reconnues canoniquement par l’Église. Ces sources secondaires ne constituent pas, loin de lĂ , des vĂ©tilles. Elles ont une trĂšs grande valeur, non pour ajouter Ă  la foi, mais pour expliquer sa rĂ©alisation concrĂšte l’espĂ©rance. Elles seront qualifiĂ©es de choses probables » tout au long du texte. - Les choses indĂ©cises La maniĂšre concrĂšte, avec les dĂ©tails de date, de lieu et de circonstances dont ces prophĂ©ties se rĂ©aliseront Ă  l’avenir est affaire d’hypothĂšse, de rĂ©flexion, d’analyse sociologique, de connaissance prĂ©dictive de l’homme. Ce sont les choses indĂ©cises » de ce livre. - Les opinions personnelles JÂ’Ă©mets parfois des hypothĂšses personnelles, l’Église demandant au chercheur un tel travail voir par exemple des questions comme l’origine de l’islam, son destin, la maniĂšre dont IsraĂ«l reconnaĂźtra le Christ etc.. Je peux assurer que cet ouvrage ne contient rien qui est contre la foi contra fidem. Mais il contient quelques prĂ©cisions qui sont en marge de la foi praeter fidem. L’Imprimatur ecclĂ©siastique ne veut rien signifier d’autre. Je me trompe peut-ĂȘtre. Ce livre doit rester sans cesse en chantier. Ces aspects sont marquĂ©s de la mention Selon moi Au lecteur de juger ». A l’origine de tout, un grand secret La chose la plus certaine Dans un premier ouvrage[6], j’ai dĂ©crit l’histoire sainte des individus, la maniĂšre dont Dieu s’efforce de conduire chaque homme Ă  l’humilitĂ© puis Ă  l’amour[7]. Ici, je vais m’efforcer de raconter l’Histoire Sainte des peuples, des nations*, de l’humanitĂ© entiĂšre. Ces deux histoires ont le mĂȘme commencement et le mĂȘme terme Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais rappeler en quelques mots ce fondement de tout, cet Alpha qui donne sens Ă  tout le reste. Il n’est pas possible de comprendre quoi que ce soit de la lecture chrĂ©tienne des Ă©vĂ©nements de la fin du monde sans connaĂźtre la raison et l’origine de tout. Comment comprendre l’OmĂ©ga si l’on ne connaĂźt pas l’Alpha? Tout dans cette espĂ©rance s’explique par un principe simple. Il s’agit d’un projet de Dieu. Il veut se montrer Ă  l’humanitĂ© entiĂšre, face Ă  face, –pour la combler de bonheur. Rien, dans l’histoire de l’humanitĂ©, ne se comprend au plan chrĂ©tien sans cette lumiĂšre. Mais tout peut ĂȘtre compris avec elle. L’Évangile de JĂ©sus Christ, celui qui explique la souffrance des communautĂ©s humaines, se rĂ©sume Ă  cela Avant que le monde n’existe, depuis toute Ă©ternitĂ©, il existe un Être unique, une Personne... Il vit totalement heureux, comblĂ© par sa propre nature. Il est mystĂ©rieux puisque, tout en Ă©tant un seul ĂȘtre, trois personnes[8] s’aiment et se contemplent en lui, le PĂšre, le Fils et l’Esprit Saint[9]. Il s’agit d’une inimaginable vie intime, faite de tendresse et de lumiĂšre inaccessibles. Deux qualitĂ©s du cœur peuvent rĂ©sumer la vie de Dieu, l’humilitĂ© et l’amour[10]. Sans cesse, le PĂšre glorifie le Fils, Le Fils glorifie le Saint Esprit parce qu’il l’aime. Dieu est ainsi et nul ne peut le changer. Dans son Ă©ternitĂ©, il conçut le projet suivant faire partager ce bonheur Ă  d’autres ĂȘtres ; CrĂ©er de nombreuses personnes, dotĂ©es d’intelligence et de libertĂ©, et les introduire, si elles le veulent, au cœur des trois personnes. Ce serait comme un mariage, un acte d’amour rĂ©ciproque. Mais il convient de faire ici une remarque importante. Dieu ne dĂ©sirait pas crĂ©er un paradis oĂč chaque personne, perdue dans sa contemplation, serait uniquement tournĂ©e face Ă  lui. Il voulait crĂ©er une Église, c’est-Ă -dire une communautĂ© immense vivant en Lui dans une totale communion d’humilitĂ© et d’amour. Ce serait ainsi une fĂȘte Ă©ternelle oĂč des milliards d’ĂȘtres Ă©pousĂ©s communieraient au mĂȘme pain. C’est pourquoi, Dieu dĂ©cida de faire de l’histoire de ses crĂ©atures spirituelles une Histoire Sainte dirigĂ©e vers ce but unique. Dieu agit. Il crĂ©a d’abord les anges, de purs esprits sans corps[11]. Puis il crĂ©a les hommes et les femmes, ĂȘtres spirituels et physiques. Anges et hommes Ă©taient faits pour voir Dieu face Ă  face. Un problĂšme se posait pourtant. Pour que ces communautĂ©s humaines entrent auprĂšs de Dieu et vivent comme une Église sainte du bonheur infini qui consiste Ă  le comprendre et Ă  l’aimer face Ă  face, il Ă©tait absolument nĂ©cessaire qu’elles deviennent au plan du cœur semblables Ă  lui, Ă  savoir tout humbles et toutes donnĂ©es Ă  l’amour. Ici se trouve la clef de tout[12]. “ Nul ne peut voir Dieu sans mourir Ă  lui-mĂȘme[13]”. A cause de la puretĂ© et de la dĂ©licatesse de Dieu, n’importe quel amour ne suffisait pas mais seulement un amour total, dĂ©pouillĂ© de toute recherche intĂ©ressĂ©e. Le moindre orgueil, le moindre Ă©goĂŻsme, et l’entrĂ©e face Ă  Dieu devenait impossible, comparable Ă  un viol alors qu’elle devrait ĂȘtre un mariage. Ceci Ă©tait vrai non seulement pour les individus, mais pour l’humanitĂ© dans son ensemble. C’est pourquoi, afin de laisser aux communautĂ©s humaines le temps de dĂ©couvrir leur misĂšre, il dĂ©cida de les faire transiter par un devenir terrestre, par une gloire puis une dĂ©cadence, par la mort enfin. Il appliqua cette loi Ă  toutes, sans exceptions, y compris Ă  celles qu’il avait voulu lui-mĂȘme, celles qui portaient son nom[14] ses Églises. Tout cela constituait une sĂ©rie dÂ’Ă©tapes purificatrices. Toutes Ă©taient marquĂ©es par la souffrance[15]. Ce temps, par tout ce qu’il Ă©tait, devait servir dÂ’Ă©cole de la vie. » Dieu abaisse les puissants et relĂšve les humbles[16]. PREMIÈRE PARTIE LA FIN DU MONDE CHAPITRE 1 LE GRAND SPECTACLE DE LA FIN[17] – Depuis l’Ascension, l’avĂšnement du Christ dans la gloire est imminent mĂȘme s’il ne nous "appartient pas de connaĂźtre les temps et les moments que le PĂšre a fixĂ©s de sa seule autoritĂ©". Cet avĂšnement eschatologique peut s’accomplir Ă  tout moment mĂȘme s’il est "retenu", lui et lÂ’Ă©preuve finale qui le prĂ©cĂ©dera[18]. » Pas de date Chose certaine La RĂ©vĂ©lation chrĂ©tienne est explicite pour enseigner que le monde ne durera pas toujours. Dieu sait combien d’ĂȘtres humains doivent naĂźtre. A l’heure dite, celle que lui seul connaĂźt, il mettra fin au monde terrestre. Cette heure n’a rien Ă  voir avec les prĂ©dictions des astronomes sur lÂ’Ă©volution du soleil. Elle n’est pas naturelle donc non prĂ©visible. Elle concerne Dieu seul et son projet sur l’homme. La derniĂšre gĂ©nĂ©ration, celle qui vivra sur terre Ă  cette Ă©poque, assistera Ă  des Ă©vĂ©nements Ă©tonnants. Dieu prĂ©pare sur la terre une nouvelle manifestation de son amour. Ce sera un spectacle grandiose, digne de ce que la Bible appelle le jour du Seigneur ». Mais tout spectacle de Dieu est avant tout spirituel car Dieu est esprit. Cette fois, l’amour ne sera pas manifestĂ© par la douleur silencieuse. Il le sera par la victoire joyeuse. Cette heure a rapport avec ce que le Credo appelle le retour du Christ dans sa gloire ». L’Église ne connaĂźt pas la date de ces Ă©vĂ©nements[19]. JĂ©sus dit en Mathieu[20] Quant Ă  la date de ce jour, et Ă  l’heure, personne ne les connaĂźt, ni les anges dans les Cieux, ni le Fils, personne si ce n’est le PĂšre ». Bien plus, afin de couper court Ă  des indiscrĂ©tions qui s'Ă©taient produites, elle n'a pas hĂ©sitĂ© Ă  dĂ©fendre sous peine d'excommunication d'annoncer pour Ă©poque dĂ©terminĂ©e la venue de l'AntĂ©christ ou le jour du Jugement dernier. C'est sous LĂ©on X, en l'an 1516, le 14 des Calend. de janvier, au Ve concile oecumĂ©nique de Latran sess. XI, Constit. SupernĂŠ majestatis prĂŠsidio que ce dĂ©cret, dont voici la teneur, a Ă©tĂ© portĂ© Nous ordonnons Ă  tous ceux qui exercent la charge de la prĂ©dication ou qui l'exerceront dans l'avenir qu'ils ne prĂ©sument pas de fixer dans leurs prĂ©dications ou dans leurs affirmations un temps dĂ©terminĂ© pour les maux futurs, soit pour l'avĂšnement de l'AntĂ©christ, soit pour le Jugement attendu que la VĂ©ritĂ© dit Ce n'est pas Ă  vous de connaĂźtre les temps ou les moments que le PĂšre a fixĂ©s de sa propre autoritĂ© ceux donc qui, jusqu'Ă  prĂ©sent, ont osĂ© Ă©mettre de pareilles choses, ont menti, et il est avĂ©rĂ© que, par leur fait, un grand dommage a Ă©tĂ© portĂ© Ă  l'autoritĂ© de ceux qui prĂȘchent sagement[21]. » La raison en est simple. Il s’agit d’un Ă©vĂ©nement tout Ă  fait comparable Ă  la mort individuelle de chaque homme. Dieu se rĂ©serve l’heure de la mort de chacun. Le suicide lui dĂ©plaĂźt puisque nul ne peut juger avec les yeux de Dieu qu’il a assez appris de son passage ici-bas. De mĂȘme, nulle communautĂ© humaine ne peut connaĂźtre sa fin il s’agit ici de la fin d’un monde et non du monde avant d’avoir compris qu’elle n’est rien. Il doit en ĂȘtre de mĂȘme pour le monde dans son ensemble la fin des fins. Le Christ a, par contre, laissĂ© des prophĂ©ties suffisamment prĂ©cises et nombreuses pour permettre de comprendre le dĂ©roulement de ce qui prĂ©cĂšdera la fin du monde. Des signes de la proximitĂ© des Ă©vĂ©nements seront donnĂ©s aux hommes, permettant Ă  ceux qui auront la foi en ces jours lĂ  de les vivre de l’intĂ©rieur, de sentir l’imminence du retour du Christ. D’autres signes seront plus extĂ©rieurs, adressĂ©s Ă  ceux qui n’auront pas la foi. AppuyĂ©s sur ces RĂ©vĂ©lations contenues dans les Écritures, il est possible de dire quelque chose de sĂ»r. Comment se produira la fin du monde? Chose certaine Il peut ĂȘtre intĂ©ressant de se livrer Ă  un petit exercice. Mettons-nous Ă  la place de Dieu. Imaginons que nous recevions la responsabilitĂ© de prĂ©parer la fin de la derniĂšre gĂ©nĂ©ration humaine avec les objectifs suivants. 1- Former les hommes Ă  l’humilitĂ©, cette vertu qui dispose le cœur Ă  l’amour ; 2- Leur laisser le temps d’approfondir leur soif consciente ou inconsciente du salut; 3- Leur prouver d’une maniĂšre dĂ©finitive et grandiose l’amour de Dieu, en vue de les sauver; Comment nous y prendrions-nous? Il va de soit que, Ă©tant Dieu, nous aurions le droit d’utiliser tous les moyens Ă  notre disposition, Ă  savoir une puissance infinie, tout en respectant au moment du choix final, la libertĂ© de ceux qui refusent l’amour. Il faut en effet remarquer qu’avant ce choix final, Dieu ne respecte pas toute la libertĂ© de l’homme. Au contraire, il forme cette libertĂ© en la soumettant Ă  toutes sortes de contraintes que nous expĂ©rimentons tous les jours. La premiĂšre solution qui vient Ă  l’esprit des enfants du catĂ©chisme, surtout des garçons, consiste Ă  organiser un festival du miracle, un spectacle avec mouvements d’astres, feu d’artifices dÂ’Ă©toiles se terminant par le bouquet final, l’atterrissage dans le plus pur style Albator, d’un Christ lumineux. Les descriptions de ce scĂ©nario ne manquent pas dans l’Écriture. Les anges ne disent-ils pas aux apĂŽtres le jour de l’Ascension Ce mĂȘme JĂ©sus viendra comme cela de la mĂȘme maniĂšre dont vous l’avez vu s’en aller vers le ciel ». Il est vrai qu’un tel spectacle supprimerait l’athĂ©isme. C’est l’argument principal des enfants. Cependant, rĂ©pond-il aux trois critĂšres imposĂ©s plus haut ? Il est vrai que le critĂšre 3 La manifestation de Dieu, serait en partie rĂ©alisĂ©. Mais qu’en serait-il de la charitĂ© et de sa mĂšre, l’humilitĂ©, les seules rĂ©alitĂ©s importantes pour la vie Ă©ternelle? JĂ©sus, dans l’Évangile de saint Jean, montre les effets ambigus des miracles sur les hommes[22]. Il multiplie pour une foule des pains; Les gens croient et applaudissent puis dĂ©cident de le couronner roi d’IsraĂ«l pour qu’il chasse les Romains. Le Christ, voyant qu’ils ont dĂ©tournĂ© ses miracles pour en faire un outil de puissance politique, est obligĂ© de se retirer dans la montagne. Ce scĂ©nario n’est donc pas apparemment le meilleur possible, au moins pour ce qui concerne le critĂšre 1. Il ne faut pas se moquer des enfants. Les adultes ne trouvent pas mieux, malgrĂ© leur bonne volontĂ©, et ils se servent souvent mal de leurs trouvailles[23]. On peut donc ĂȘtre certain qu’avant que le Christ revienne en descendant du Ciel, il aura prĂ©parĂ© le cœur des hommes par une sĂ©rie dÂ’Ă©vĂšnements. Existe-t-il des textes du MagistĂšre papal les dĂ©crivant? Au cours de ses 2 000 ans d’histoire, l’Église s’est trĂšs peu prononcĂ©e sur ces Ă©vĂ©nements, sauf pour condamner certaines interprĂ©tations trop fondamentalistes de la Bible. Pourtant, depuis quelques dĂ©cennies, elle parle. Le phĂ©nomĂšne est nouveau et, nous le verrons, il constitue certainement un signe. Le CatĂ©chisme de l’Église Catholique donne en deux paragraphes un enseignement nouveau et prĂ©cis[24]. C’est la premiĂšre fois qu’un texte dotĂ© d’une infaillibilitĂ© ordinaire[25] est aussi explicite “Avant l’avĂšnement du Christ, l’Église doit passer par une Ă©preuve finale qui Ă©branlera la foi de nombreux croyants. La persĂ©cution qui accompagne son pĂšlerinage sur terre dĂ©voilera le mystĂšre d’iniquitĂ© » sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente Ă  leurs problĂšmes au prix de l’apostasie de la vĂ©ritĂ©. L’imposture religieuse suprĂȘme est celle de l’Anti-Christ, c’est-Ă -dire d’un pseudo-messianisme oĂč l’homme se glorifie lui-mĂȘme Ă  la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair. Cette imposture antichristique se dessine dĂ©jĂ  dans le monde Ă  chaque fois que l’on prĂ©tend accomplir dans l’histoire l’espĂ©rance messianique qui ne peut s’achever qu’au-delĂ  d’elle Ă  travers le jugement eschatologique mĂȘme sous sa forme mitigĂ©e, l’Église a rejetĂ© cette falsification du Royaume Ă  venir sous le nom de millĂ©narisme, surtout sous la forme politique d’un messianisme sĂ©cularisĂ©, “ intrinsĂšquement pervers“. L’Église n’entrera dans la gloire du Royaume qu’à travers cette ultime PĂąque oĂč elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa RĂ©surrection. Le Royaume ne s’accomplira donc pas par un triomphe historique de l’Église selon un progrĂšs ascendant mais par une victoire de Dieu sur le dĂ©chaĂźnement ultime du mal qui fera descendre du Ciel son Ă©pouse. Le triomphe de Dieu sur la rĂ©volte du mal prendra la forme du jugement dernier aprĂšs l’ultime Ă©branlement cosmique de ce monde qui passe.” Ce texte de thĂ©ologie donne la clef de toutes les prophĂ©ties de l’Écriture sur la fin du monde. JĂ©sus annonce pour son retour une Église humiliĂ©e, presque absente du fait de la rĂ©ussite quasi-universelle d’un AntĂ©christ* qui ne sera mĂȘme pas nĂ©cessairement violent puisqu’il Ă©tablira “une fausse paix sur le monde[26]”. Il est clair que ce succĂšs provisoire de ce qui s’oppose au Christ sera permis par Dieu et entrera au centre mĂȘme de son projet grandiose. S’il avait voulu autre chose, il lui aurait suffi d’agir, “ Lui qui peut faire naĂźtre Ă  partir des pierres des fils Ă  Abraham[27]”. S’il s’agit lĂ  du scĂ©nario prĂ©vu par Dieu, c’est qu’il est le meilleur possible[28]. Or, et c’est remarquable, ce scĂ©nario ressemble Ă  celui que choisit l’Esprit Saint pour le Christ. C’est ainsi qu’il sauva le monde. Lui aussi passa par un martyre, aprĂšs une lente kĂ©nose»[29]. La clef de l’histoire est ici. Le mĂȘme Esprit qui conduisit le Christ, conduira l’Église Ă  son Heure. C’est en passant par la croix, Ă  l’imitation de son Ă©poux, qu’elle provoquera le retour du Messie et le salut de l’humanitĂ© entiĂšre. La fin de l’Église est donc la mĂȘme, analogiquement, que celle du Christ car c’est le mĂȘme Esprit Saint. Nous verrons au long de ce rĂ©cit Ă  quel point la vie du Christ est une allĂ©gorie de celle de l’Église, jusqu’à la fin du monde. Ce sera mĂȘme une allĂ©gorie de dĂ©tail, chaque acteur du drame de la passion trouvant sa place sous forme d’un courant idĂ©ologique particulier lors du tĂ©moignage final de l’Église[30]. Avant de reconstituer cette histoire Ă  venir pour la fin des fins, suivons pas Ă  pas le cheminement de l’humanitĂ© au cours de son histoire. En effet, comme toutes les prophĂ©ties apocalyptiques, elles ont plusieurs maniĂšres de se rĂ©aliser dans l’histoire des hommes[31]. 1- A chaque Ă©poque de l’histoire, c’est-Ă -dire pour chaque homme face Ă  l’histoire de sa gĂ©nĂ©ration. C’est ce que je vais dĂ©crire dans le chapitre 3. 2- D’une maniĂšre plus grandiose, lors de la derniĂšre gĂ©nĂ©ration sur la terre. Ce sera l’objet des chapitres suivants. La connaissance de la fin de tel ou tel monde particulier permettra de mieux comprendre la fin des fins. CHAPITRE 2 LES SEPT JOURS » DE L’HISTOIRE DU MONDE ... en attendant que tout lui soit soumis DĂ©jĂ  prĂ©sent dans son Eglise, le RĂšgne du Christ n’est cependant pas encore achevĂ© "avec puissance et grande gloire" Jusqu’à ce que tout lui ait Ă©tĂ© soumis, l’Eglise vit elle-mĂȘme parmi les crĂ©atures qui gĂ©missent prĂ©sentement encore dans les douleurs de l’enfantement et attendent la manifestation des fils de Dieu". Le temps prĂ©sent est, selon le Seigneur, un temps encore marquĂ© par la "dĂ©tresse" et lÂ’Ă©preuve du mal qui nÂ’Ă©pargne pas l’Église et inaugure les combats des derniers jours[32]. » L’histoire du monde peut ĂȘtre dĂ©crite comme une semaine de sept jours [33] Chose certaine L’histoire de l’humanitĂ© est sainte. Elle est dirigĂ©e de l’intĂ©rieur par Dieu. Son but unique est, rappelons-le, de rendre chaque homme individuellement, mais aussi chaque gĂ©nĂ©ration, humble, assoiffĂ© d’un salut, pour qu’il puisse aimer AgapĂ© et entrer dans la salle des noces avec Dieu oĂč il sera lÂ’Ă©pousĂ©. Il dirige chaque personne individuellement par le travail de son ange gardien. Mais il dirige aussi l’humanitĂ© Ă  travers son histoire. Pour cela, il dispose d’un ordre d’anges appelĂ©s Princes » par l’Écriture et qui, d’aprĂšs Denys, connaissent parfaite–ment ce qu’il faut faire pour diminuer l’orgueil des peuples. Les trois premiers jours de l’humanitĂ© Ils suivirent la chute d’Adam et Eve. Le premier de ces jours est le temps oĂč Dieu se taisait complĂštement, laissant l’homme livrĂ© dans la nuit Ă  sa libertĂ©. AprĂšs la mort d’Adam et Ève, Dieu laissa l’humanitĂ© devenue Ă©goĂŻste vivre comme elle le dĂ©sirait, goĂ»ter jusqu’au bout les fruits sĂ©duisants de l’arbre de l’orgueil. Il la laissa en rĂ©colter la solitude, les souffrances, la vie insensĂ©e et la mort. Lui-mĂȘme se cacha et n’expliqua plus son but aux hommes au point qu’ils oubliĂšrent le sens de la vie. Ils tendirent les bras vers le ciel vide. Ils se créÚrent de multiples dieux imaginaires plutĂŽt que de rester seuls. Ayant touchĂ© le fond de la misĂšre, humiliĂ©, l’homme se mit Ă  dĂ©sirer de tout son ĂȘtre un Sauveur. Ainsi, Ă  travers cette souffrance, les plus orgueilleux parmi les hommes furent disposĂ©s Ă  comprendre un dĂ©but d’humilitĂ© et un besoin d’amour... Cette premiĂšre phase est la plus terrible car elle conduit, du fait du silence de Dieu, au dĂ©sespoir devant la mort. Elle est dĂ©crite par la Bible jusqu’à l’heure de la vocation d’Abraham. Elle est symbolisĂ©e dans l’Évangile par le “ mauvais larron ” crucifiĂ© avec JĂ©sus. Elle est la phase du silence de Dieu, silence efficace contre l’orgueil de l’homme qui meurt. Le second jour est celui oĂč il promit Ă  quelques-uns un sauveur sans en prĂ©ciser la nature. Il le fit aux juifs mais aussi ici et lĂ  chez les paĂŻens; L’homme appela Ă  l’aide. Mais la souffrance sous toutes ses formes ne s’arrĂȘta pas. Il supplia qu’on vienne le sauver. Y-a-t-il quelqu’un lĂ -haut, qui entendent nos priĂšres?[34]» Alors, bien des gĂ©nĂ©rations plus tard, Dieu rĂ©pondit. Il promit un Sauveur Ă  quelques-uns. Mais il ne l’envoya pas tout de suite pour que la soif des hommes s’approfondisse. Orgueilleux, ils devinrent plus humbles et leur Ăąme se mit Ă  dĂ©sirer la rĂ©vĂ©lation du Dieu dont ils ne connaissaient pas le cœur. Ainsi, insensiblement, Ă  travers ces souffrances, le cœur de l’humanitĂ© mĂ»rit vers une humilitĂ© plus grande et un plus grand dĂ©sir d’amour. Cette deuxiĂšme phase fut en particulier vĂ©cue par les Juifs jusqu’à la venue du Messie JĂ©sus. Elle est symbolisĂ©e dans l’Évangile par le bon larron. En effet, les justes subissent les mĂȘmes souffrances au cours de leur vie que les mauvais ». Mais elle provoque un effet plus profond. Le bon larron crucifiĂ© Ă  la droite de JĂ©sus lui disait Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume. » Elle est la phase de la foi et de l’espĂ©rance. Le troisiĂšme jour est le temps enfin oĂč il se fit chair et annonça l’Évangile. Enfin Dieu les sauva. Il le fit lui-mĂȘme, par un moyen merveilleux, tel que chacun put sÂ’Ă©crier Vraiment, Dieu nous aimait! » L’une des personnes de la TrinitĂ© se fit homme en JĂ©sus Christ. Le Messie-Dieu enseigna et voulut mourir de la main de ceux qu’il sauvait, afin que les plus orgueilleux parmi les hommes ne puissent plus douter de son amour. C’est la phase de l’amour de nouveau rĂ©vĂ©lĂ©, celle qui a commencĂ© depuis deux mille ans. Mais Dieu ne supprima pas pour autant les souffrances de la vie, ni son silence. Le chrĂ©tien meurt comme le paĂŻen. C’est que, Ă  travers ses souffrances, il lui fut possible de transformer sa croix en plus d’humilitĂ© et d’amour, en une humilitĂ© et un amour conscients de ce qui les finalise. Le croyant chrĂ©tien peut le faire avec plus d’intensitĂ© car il sait oĂč il va et ce qu’il fait sur terre.[35] Cette partie de l’humanitĂ© et de notre cœur est symbolisĂ©e au Golgotha par le Christ lui-mĂȘme. L’Église terrestre, qui est sensĂ©e le suivre dans la mĂȘme lumiĂšre, est comme son corps restĂ© sur la terre. Chacune de ces pĂ©riodes dispose les cœurs au salut. Ces trois jours », commencĂ©s aprĂšs le pĂ©chĂ© originel, sont toujours d’actualitĂ©. Les deux premiers sont vĂ©cus de nos jours par des milliards d’hommes qui n’ont jamais entendu parler du Christ mais seulement d’un hypothĂ©tique salut futur. Les quatre derniers jours Depuis l’Ascension, le dessein de Dieu est entrĂ© dans son accomplissement. Nous sommes dĂ©jĂ  Ă  "la derniĂšre heure". "Ainsi donc dĂ©jĂ  les derniers temps sont arrivĂ©s pour nous[36]. AprĂšs son Ascension, JĂ©sus annonce de nouveau trois temps, trois Ă©tapes de l’histoire durant lesquelles il prĂ©parera les nations* Ă  son retour glorieux. On peut les discerner Ă  la lecture de son discours eschatologi–que[37] et des multiples prophĂ©ties dispersĂ©es ici et lĂ  dans les lettres des apĂŽtres. Le quatriĂšme de ces temps est celui de l’extension de l’Évangile dans le monde. C’est une pĂ©riode accompagnĂ©e de luttes et de souffrances nombreuses. Le cinquiĂšme est celui du rejet de l’Évangile par le monde. Le sixiĂšme est le temps de sa disparition quasi complĂšte du monde. Il convient de remarquer qu’on peut facilement mettre en parallĂšle ces trois temps avec ceux de la vie de JĂ©sus. D’abord Ă©coutĂ© 4, il fut ensuite rejetĂ© 5 puis mis Ă  mort 6. L’Esprit Saint conduit l’Église de la mĂȘme façon qu’il le fit pour les trois ans de la vie apostolique du Christ. L’humanitĂ© vit donc sur terre six jours elle connaĂźt six phases, six Ă©tats spirituels en fonction de son salut puis vient le septiĂšme, le jour du Seigneur, inaugurĂ© par le retour du Christ. Bien des symboles bibliques trouvent leur interprĂ©tation dans cette remarque, en particulier celui de la crĂ©ation du monde en six jours. La recrĂ©ation y trouve son modĂšle. C’est ce que l’Esprit Saint veut Ces trois derniers temps ainsi que le rĂšgne de l’AntĂ©christ* ne sont pas des Ă©vĂ©nements symboliques. Leur rĂ©alisation historique est aussi certaine que lÂ’Ă©taient pour les Juifs les prophĂ©ties de l’Ancien Testament. Quand un prophĂšte annonçait qu’une jeune fille vierge serait enceinte et enfanterait le Messie troisiĂšme temps, les Juifs n’y voyaient pas seulement un symbole, une image d’IsraĂ«l* en attente de la manifestation de Dieu. Il en est de mĂȘme pour les Ă©vĂ©nements de la fin du monde. Chaque prophĂ©tie de JĂ©sus a, c’est certain, un sens symbolique valable pour toutes les gĂ©nĂ©rations. Mais elle a aussi un sens historique Le ciel et la terre passeront mais mes paroles ne passeront pas.[38]» Toute la difficultĂ© consiste Ă  dĂ©mĂȘler leur Ă©cheveau. La vie de saint Pierre, une prophĂ©tie des quatre derniers temps de l’Église Chose probable Pour mieux comprendre le caractĂšre concret de ces Ă©vĂ©nements, il peut ĂȘtre utile de se remĂ©morer la vie de saint Pierre*, le premier pape. Elle est une allĂ©gorie. Elle raconte l’action de Dieu sur l’Église. Premier temps Les succĂšs apostoliques. Pierre sortit de la maison oĂč il venait de vivre quelques jours cachĂ© des Juifs en prĂ©sence de Marie* et des disciples de JĂ©sus. L’Esprit Saint venait de fondre sur lui sous la forme de langues de feu. AnimĂ© de sa force, il se mit Ă  prĂȘcher sans crainte dans la rue. Certains le crurent ivre de bon matin tant l’Esprit le tenait. Pourtant, les gens qui Ă©coutaient eurent le cœur comme transpercĂ© ». Ils furent trois mille en ce jour-lĂ  Ă  demander le baptĂȘme[39]. DeuxiĂšme temps le temps des demi-succĂšs, le temps aussi pour Pierre de dĂ©couvrir ses propres travers, ses errances et ses dĂ©fauts[40]. AprĂšs leurs brillants succĂšs apostoliques des dĂ©buts, Pierre et Paul furent confrontĂ©s Ă  la lutte. Les oppositions se firent plus nombreuses non seulement de la part de l’État romain “ Vous serez haĂŻs de toutes les nations Ă  cause de mon nom ”, avait annoncĂ© JĂ©sus; mais aussi des hĂ©rĂ©tiques chrĂ©tiens Il en viendra beaucoup en mon nom ». Il n’y eut plus autant de miracles. La puissance des premiers temps ne fut bien sĂ»r pas le fait de Pierre* mais de l’Esprit qui coopĂ©rait avec lui pour implanter solidement la toute jeune Église dans le monde[41]. TroisiĂšme temps Le temps de la prison et de l’exĂ©cution. Pierre fut persĂ©cutĂ©, mis en prison, battu et exĂ©cutĂ©. Il vĂ©cut la mĂȘme croix que JĂ©sus et sortit de ce monde sans orgueil, abreuvĂ© de douleur et assoiffĂ© de Dieu. JĂ©sus avait prĂ©venu Pierre “Quand tu Ă©tais jeune, tu mettais toi-mĂȘme ta ceinture et tu allais oĂč tu voulais. Quand tu auras vieilli, tu Ă©tendras les mains et un autre te ceindra et te mĂšnera oĂč tu ne voudras pas. Il signifiait, en parlant ainsi, le genre de mort par laquelle Pierre devait glorifier Dieu[42]”. QuatriĂšme temps Le Christ lui apparut, glorieux Entre dans ma joie. » De mĂȘme que pour Pierre, les trois temps qui prĂ©cĂ©deront le retour du Christ peuvent ĂȘtre datĂ©s. Le premier, celui de l’annonce de l’Évangile, commence avec le jour de la PentecĂŽte et dure jusqu’à aujourd’hui. Il se caractĂ©rise par l’extension de la chrĂ©tientĂ© Ă  travers le monde et par des luttes que le Seigneur appelle “des guerres et des rumeurs de guerre[43]”. Le second, le temps de l’apostasie* qui se gĂ©nĂ©ralise, trouve son origine en Occident comme en Orient dans l’orgueil des catholiques ou orthodoxes trop puissants Ă  la fin du Moyen Age. AprĂšs les guerres de religion, la rĂ©action humaniste du siĂšcle des LumiĂšres portait en elle le rejet de l’Église puis du Christ. Il commence au plan politique avec les soubresauts antichrĂ©tiens de la RĂ©volution française. Il continue Ă  sÂ’Ă©tendre jusqu’à aujourd’hui. Quant au troisiĂšme temps, celui du rĂšgne mondial d’un AntĂ©christ*, de la disparition politique de tout ce qui porte le nom de Dieu[44], il est imminent au plan politique. Certes, l’AntĂ©christ et son gouvernement mondial n’est pas lĂ . Au plan des idĂ©es, le rĂȘve d’un monde libĂ©rĂ© de tout ce qui porte le nom de Dieu a commencĂ© en France au milieu du XIXĂšme siĂšcle. Dans le Grand Orient de France, on espĂšre depuis longtemps ce que les Beatles mirent en chanson dans Imagine». Imagine qu’il n’y ait plus de frontiĂšre, C’est facile si tu essaies, Pas d’enfer sous nous, Au-dessus seulement les Ă©toiles pas de Dieu. Imagine que tous les gens vivent au jour le jour. Imagine qu’il n’y ait plus de frontiĂšre, C’est facile si tu essaies, Rien pour tuer ou se sacrifier, Et pas de religion non plus. Imagine que tous les gens vivent en paix. Imagine qu’il n’y ait plus de propriĂ©tĂ©, J’espĂšre que tu le peux, Plus de faim ni de soif, La fraternitĂ© humaine. Imagine que tous les gens se partagent le monde. Divers courants antichrĂ©tiens oeuvrent puissamment, Ă©crivent et souhaitent l’arrivĂ©e d’un gouvernement mondial athĂ©e. De puissants courants en Europe occidentale voudraient chasser de la mĂ©moire historique le passĂ© chrĂ©tien de ces nations. Pour saint Paul, le fait que ce troisiĂšme temps n’est pas rĂ©alisĂ© est la preuve que le retour glorieux du Christ n’est pas imminent[45]. Il ne reviendra pas se montrer Ă  l’humanitĂ© tant que les derniĂšres prophĂ©ties n’auront pas Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es. Dans les trois chapitres suivants, il faut s’efforcer de suivre pas Ă  pas et Ă  grands traits les trois temps de l’humanitĂ©, la sagesse de Dieu sur eux, la maniĂšre dont il apprend l’humilitĂ© Ă  chaque gĂ©nĂ©ration. CHAPITRE 3 QUATRIÈME JOUR, L’ANNONCE DE L’ÉVANGILE Les trois sens des textes sur la fin du monde Il existe bien d’autres sens possibles mais je m’arrĂȘte ici aux principaux sens eschatologiques JĂ©sus a lui-mĂȘme annoncĂ© la fin du monde pour sa gĂ©nĂ©ration En vĂ©ritĂ© je vous le dis, cette gĂ©nĂ©ration ne passera pas que tout cela ne soit arrivĂ©. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. [46]» S’est-il trompĂ© ? C’est ce que crurent des gĂ©nĂ©rations dĂšs le dĂ©but de l’Eglise catholique. Le premier pape Pierre en tĂ©moigne[47] Les incroyants diront "OĂč est la promesse de son avĂšnement? Depuis que les PĂšres sont morts, tout demeure comme au dĂ©but de la crĂ©ation. » Or JĂ©sus n’est pas le seul Ă  avoir annoncĂ© avec autoritĂ© la fin du monde pour son Ă©poque. Saint Vin–cent Ferrier se le permit de maniĂšre solennelle. Il fit mĂȘme de grands miracles pour prouver ses dires. On raconte que, devant le scepticisme des thĂ©ologiens catholiques de son Ă©poque, il ressuscita une femme morte qui confirma ses dires. Pourtant, depuis sa mort en Bretagne en 1419, rien n’est venu. S’est-il trompĂ© ? L’Église ne le pense pas puisqu’elle le canonisa avec le titre d’ange du jugement, en rĂ©fĂ©rence Ă  un verset de l’Apocalypse de saint Jean oĂč un ange proclame d’une voix forte Plus de dĂ©lais ! [48]» La solution Ă  ce problĂšme vient de l’ambiguĂŻtĂ© de la lettre des textes. Ils sont parole de Dieu et non parole d’homme. Il semble que Dieu regarde en un seul regard trois sortes dÂ’Ă©vĂšnements qui paraissent diffĂ©rents Ă  un regard humain 1- La mort des individus[49] 2- La fin des sociĂ©tĂ©s humaine la fin d’un monde 3- La fin du monde, les Ă©vĂšnements de la derniĂšre gĂ©nĂ©ration qui vivra sur terre On trouve une preuve de ces sens multiples dans un texte de lÂ’Ă©vangile de Matthieu 24, 37-42. Il s’agit d’un passage oĂč JĂ©sus parle de son retour dans la gloire, mystĂšre habituellement rĂ©servĂ© Ă  la fin du monde. Or il y dĂ©crit aussi dans le mĂȘme passage, sans qu’il y ait rupture du texte, la mort individuelle d’un homme, puis d’une femme Comme les jours de NoĂ©, ainsi sera l'avĂšnement du Fils de l'homme. En ces jours qui prĂ©cĂ©dĂšrent le dĂ©luge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et mari, jusqu'au jour oĂč NoĂ© entra dans l'arche, et les gens ne se doutĂšrent de rien jusqu'Ă  l'arrivĂ©e du dĂ©luge, qui les emporta tous. Tel sera aussi l'avĂšnement du Fils de l'homme. Alors deux hommes seront aux champs l'un est pris, l'autre laissĂ©; deux femmes en train de moudre l'une est prise, l'autre laissĂ©e. » JĂ©sus et saint Vincent Ferrier se sont-ils trompĂ© ? L’explication de leur Ă©tonnante affirmation est simple. La fin du monde signifie plusieurs choses. On pense d’abord Ă  la fin des fins, telle que je la dĂ©crirai Ă  la fin de cet ouvrage. Mais JĂ©sus pensait aussi Ă  la mort de chaque individu et la fin de chaque gĂ©nĂ©ration. Tout ceci constitue d’ailleurs un seul et mĂȘme mystĂšre puisque, cent ans aprĂšs sa naissance, toute une gĂ©nĂ©ra–tion a vu le retour du Christ, individu aprĂšs individu. Autrement dit, dans cent-vingt ans maximum, nous serons tous morts. Avant que cela n’arrive, dans les jours de sa vieillesse, il n’est pas de gĂ©nĂ©ration humaine qui ne rĂ©colte les fruits de l’orgueil de sa jeunesse. Il est important, pour le salut, que cela se passe ainsi. Application simple Que reste-t-il des jeunes immortels musclĂ©s qui partirent bouter l’ennemi en 1914 ? Cherchez. Conclusion Attention Ă  ne jamais interprĂ©ter les textes eschatologiques comme s’ils annonçaient en premier lieu la fin des fins. Curieusement, c’est ce sens qui n’est pas non plus Ă  exclure, nous le verrons qui fascine le plus les thĂ©ologiens dĂ©butants, sans doute parce que sa dimension Ă  la fois politique et curieuse Ă  tendance Ă  rendre fou le croyant non formĂ©. Il y a deux sens beaucoup plus concrets et Ă©ducatifs Ă  considĂ©rer PrĂ©pare-toi Ă  la venue de ton Juge. Ta mort est proche. » Ne mets pas trop ton espoir dans ton systĂšme politique. Elle passe, la figure de ton monde. » Cette façon de contempler la fin du monde permet d’expliquer bien des choses. Le signe de la croix dans chaque gĂ©nĂ©ration Chose certaine L’annonce de l’Évangile aux nations* Ă  travers des luttes sans merci, voilĂ  donc ce que le Seigneur promet pour le premier temps de l’Église. L’histoire montre que cette pĂ©riode est dĂ©jĂ  en grande partie derriĂšre nous. Dans ce chapitre, je voudrais essayer de manifester de maniĂšre concrĂšte l’action de Dieu Ă  travers l’exemple de quelques gĂ©nĂ©rations chrĂ©tiennes. Il existe, cachĂ©e sous l’apparente anarchie de l’histoire, une logique profonde[50]. Il existe une Sagesse qui Ă©claire le tout. L’unitĂ© vient d’un principe simple que je me suis efforcĂ© de rĂ©sumer dans l’introduction de ce livre. Son but est de faire sortir de chaque gĂ©nĂ©ration le maximum d’humilitĂ© et d’amour. Tout cela sert au salut du plus grand nombre. Tout cela a un rapport avec le mystĂšre de la TrinitĂ©. - Puisque Dieu veut introduire chaque gĂ©nĂ©ration dans la vision bĂ©atifique, il la prĂ©pare. - Puisque l’humilitĂ© est une condition fondamentale au salut, Dieu se plait Ă  la crĂ©er. - Puisque le dĂ©faut fondamental de chaque gĂ©nĂ©ration est de se croire plus intelligente, plus rĂ©ussie que la prĂ©cĂ©dente, Dieu prend le moyen de la mettre face Ă  sa fatuitĂ©. - Puisque enfin rien n’est plus efficace que lÂ’Ă©chec pour apprendre un peu d’humilitĂ©, Dieu se plaĂźt Ă  confronter chaque gĂ©nĂ©ration Ă  sa ruine. Tout se rĂ©sume Ă  cette parole de Marie Il renverse les puissants de leur trĂŽne, il Ă©lĂšve les humbles[51]. » Il dose pour chaque Ă©poque rĂ©ussites et Ă©checs, paix et guerres, maladies et flĂ©aux. Il dose tout cela jusqu’à l’extrĂȘme, jusqu’à ce que la gĂ©nĂ©ration passe de la vieillesse Ă  la mort[52]. Il s’agit donc bien, Ă  chaque gĂ©nĂ©ration, d’une fin du monde. Chaque gĂ©nĂ©ration connaĂźt sa fin du monde Chose certaine “Dis-nous, demandĂšrent les disciples, quel sera le signe de ton avĂšnement et de la fin du monde? ” Et JĂ©sus leur rĂ©pondit Prenez garde qu’on ne vous abuse car il en viendra beaucoup sous mon nom, qui diront ‘c’est moi le Christ’, et ils abuseront bien des gens. Vous aurez aussi Ă  entendre parler de guerres et de rumeurs de guerres. Voyez, ne vous alarmez pas. Car il faut que cela arrive, mais ce n’est pas encore la fin. On se dressera en effet nation contre nation et royaume contre royaume. Il y aura par endroit des famines et des tremblements de terre. Et tout cela ne fera que commencer les douleurs de l’enfantement. Alors on vous livrera aux tourments et on vous tuera; Vous serez haĂŻs de toutes les nations Ă  cause de mon nom. Et alors beaucoup succomberont; ce seront des trahisons et des haines intestines. Des faux prophĂštes surgiront nombreux et abuseront bien des gens ... Cette bonne nouvelle du Royaume sera proclamĂ©e dans le monde entier en tĂ©moignage Ă  la face de toutes les nations.[53]” DĂ©crivons Ă  titre d’exemple et pour mieux comprendre l’universalitĂ© de cette sagesse divine, l’expĂ©rience telle qu’elle a Ă©tĂ© vĂ©cue par la gĂ©nĂ©ration de la premiĂšre guerre mondiale. Son orgueil majeur est sa foi dans la science qui doit, croit-elle, lui apporter la totalitĂ© du bonheur. Son idole principale est la Patrie qu’elle exalte jusqu’à en faire un monstre dĂ©voreur d’hommes. Il s’agit bien d’un monstre puisqu’on se prĂ©pare mentalement dĂšs 1870 Ă  tout lui offrir en sacrifice. Pour la patrie, chacun bombe le torse. En France, on se targue de faire rendre gorge aux Boches. En Allemagne, on chante Deutschland ĂŒber alles[54]. L’idĂ©ologie est mondiale. Dieu laisse faire les lois de ce pĂ©chĂ© d’idolĂątrie. Mais il commence par avertir en donnant un signe, visible par tous. Le regard obsessionnel des Occidentaux pour le naufrage du Titanic en 1912, montre que ce malheur a Ă©tĂ© compris dĂšs cette Ă©poque, au moins confusĂ©ment, comme une prophĂ©tie. Le Titanic est l’image du monde sĂ©parĂ© en classes sociales qui prĂ©cĂšde la premiĂšre guerre mondiale MĂȘme Dieu ne pourrait pas le couler »[55]. La gĂ©nĂ©ration des poilus de la grande guerre a Ă©tĂ© profondĂ©ment Ă©duquĂ©e Ă  l’humilitĂ©. Avant de rejoindre l’autre monde, elle a dĂ», Ă  travers trois coups de boutoir, admettre son erreur. La boue des tranchĂ©es, la dĂ©faite de 40 et de maniĂšre ultime, la rĂ©volution libertaire de mai 68 sont les trois principales leçons apocalyptiques qu’elle reçut. Vers la fin de sa vie terrestre, cette gĂ©nĂ©ration a bu jusqu’à la lie la coupe de son Ă©chec, de la main mĂȘme de ses petits-enfants. Se croyant plus intelligents l’orgueil Ă©tait aussi leur lot, ceux-ci ont crachĂ© Ă  la face de leurs pĂšres et grands-pĂšres, leurs valeurs criminelles de patrie, honneur, sacrifice, devoir ». Ils ont exaltĂ© les valeurs opposĂ©es. Quel Ă©chec pour les patriotes de 14 Pour celui qui sait lire les signes des temps, il y a ici une application de la thĂ©ologie de fin du monde. Ce fut, pour toute cette gĂ©nĂ©ration, une vĂ©ritable souffrance mais surtout, pour qui sait lire l’action de Dieu, une vĂ©ritable action de salut produite par les lois de Dieu. Beaucoup, grĂące Ă  cela, ont Ă©tĂ© sauvĂ©s, efficacement. DĂšs cette terre puis face Ă  l’apparition glorieuse du Christ, ils ont reniĂ© pour toujours la morgue nationaliste de leur jeunesse. Je vais le montrer, cette pratique de Dieu peut s’appliquer Ă  chaque gĂ©nĂ©ration. Une fois cette sagesse comprise, chacun peut mĂȘme aisĂ©ment devenir prophĂšte et prĂ©voir comment la gĂ©nĂ©ration suivante vivra sa fin du monde. Faisons le prophĂšte. L’exemple de la gĂ©nĂ©ration de mai 68 dont je viens d’esquisser l’orgueil mĂ©rite d’ĂȘtre dĂ©veloppĂ© ici. Son pĂ©chĂ© majeur est sa foi dans sa puissante intelligence des choses de la vie. Nos pĂšres furent des idiots. Nous avons enfin compris que la tolĂ©rance absolue, les droits de l’homme sont l’Alpha et l’OmĂ©ga de la sagesse ». Son idole principale le fondement de sa conception du bonheur s’appelle plaisirs et bonheur immĂ©diats, sexualitĂ© libre et spontanĂ©e». Il s’agit Ă  nouveau d’un monstre puisqu’on invite chacun Ă  tout lui offrir en sacrifice mariage un couple sur trois divorce au nom du devoir d’ĂȘtre heureux tout de suite, enfants un sur trois avortĂ©, parce que cela vaut mieux pour lui », vieux parents souvent dĂ©laissĂ©s. Elle chantait sur les pavĂ©s de Paris Faites l’Amour, pas la guerre. » On peut prĂ©voir que la gĂ©nĂ©ration de mai 68 sera, elle aussi, profondĂ©ment Ă©duquĂ©e Ă  l’humilitĂ©. Elle se croyait intelligente. Ses Ă©lites avaient soutenu Mao, Pol Pot, Castro sans jamais faire repentance de leur aveuglement. On peut observer que la leçon est dĂ©jĂ  commencĂ©e. Dieu laisse faire jusqu’à aujourd’hui les consĂ©quences de son pĂ©chĂ©. Mais il a commencĂ© Ă  l’avertir en lui donnant des signes, visibles par tous. Trois coups de boutoir se sont dĂ©jĂ  produits lÂ’Ă©chec mortel du communisme, le SIDA apparu en 1980 et qui vint atteindre de plein fouet la civilisation de la luxure[56] et, au moment oĂč jÂ’Ă©cris, la haine de plus en plus inquiĂ©tante de banlieues jeunes, islamisĂ©es et fĂ©condes. Au plan politique, ne peut-on pas craindre une vĂ©ritable fin de leur monde ? L’avortement de toute une gĂ©nĂ©ration[57] remplacĂ©e par des immigrĂ©s dont l’islam est souvent non intĂ©grable, prĂ©pare-t-il un triste rĂ©veil ? On peut prĂ©voir que la leçon se terminera sur terre avec l’age. Ce sera une bien pauvre cohorte de personnes ĂągĂ©es qui rĂ©coltera les fruits d’un amour qui ne s’est construit que dans l’immĂ©diatetĂ©. La solitude sera sa derniĂšre plaie. Ses enfants, Ă©levĂ©s dans le culte du bonheur immĂ©diat, auront-ils le sens moral de l’accompagner dans les maisons de retraite ? Pire, elle devra affronter dans la nuit l’approche de la mort car elle est la premiĂšre gĂ©nĂ©ration sans religion et sans prĂȘtres. Elle sent confusĂ©ment approcher ce moment. AgĂ©e de 50 ans au moment oĂč jÂ’Ă©cris, elle se concocte, partout en Occident, des lois pour s’euthanasier. Ce portrait est humainement trĂšs pessimiste. Il ne l’est qu’au plan d’un jugement humaniste terrestre. Il doit ĂȘtre complĂ©tĂ© par son vrai sens spirituel. C’est par ces Ă©preuves que cette gĂ©nĂ©ration, Ă  l’image de toutes les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes, sera sauvĂ©e par Dieu. FrappĂ©e par oĂč elle a pĂ©chĂ©, ses membres de bonne volontĂ© apprendront peu Ă  peu l’humilitĂ©. La plus grande Ă©preuve sera celle de sa confrontation avec l’apparition du Christ glorieux lorsque, un par un, ses membres passeront la porte de la mort. Le jour du Seigneur est terrible car il a le pouvoir de dĂ©voiler la vĂ©ritĂ© des cœurs. Tout se terminera pour la majoritĂ© dans le repentir et la Vie. Le temps des persĂ©cutions 33-313 aprĂšs Alors on vous livrera aux tourments et on vous tuera; vous serez haĂŻs de toutes les nations Ă  cause de mon nom. Et alors beaucoup succomberont; ce seront des trahisons et des haines intestines.[58] » A travers quelques Ă©vĂ©nements chronologiques de l’histoire de l’Église, essayons de contempler l’action trĂšs sage de Dieu pour le salut du plus grand nombre. A chacun, en s’appuyant sur ces exemples, de prolonger ce travail pour chaque gĂ©nĂ©ration de toutes les civilisations du monde. Au cours des trois premiers siĂšcles, il permit que la jeune Église soit persĂ©cutĂ©e par la puissance des dirigeants de l’Empire romain. Ceux-ci n’agissaient pas par haine lucide de Dieu. Leur ignorance du christianisme, leur zĂšle politique pour la religion de l’État et l’influence sournoise du dĂ©mon qui sait amplifier les peurs, les rendaient souvent sincĂšres. De cette persĂ©cution dĂ©crite par saint Mathieu comme de toutes les persĂ©cutions de l’histoire, il sortit des fruits immenses pour la vie Ă©ternelle. Jamais on ne vit Église plus sainte car plus pauvre. CÂ’Ă©tait une grande joie au Ciel que de voir arriver ces vierges chrĂ©tiennes, Blandine, AgnĂšs, CĂ©cile, fortes dans leur confiance en JĂ©sus, toutes petites Ă  cause de leur peur et de leurs larmes, et dignes de devenir reines pour lÂ’Ă©ternitĂ©. Il n’y avait pas beaucoup d’orgueil en ce temps lĂ  dans l’Église. Quant aux bourreaux paĂŻens, quelle n’a pas Ă©tĂ© pas leur stupĂ©faction de se voir accueillis par leurs victimes au moment de leur mort. Il n’est pas naĂŻf d’affirmer que beaucoup, aprĂšs avoir expĂ©rimentĂ© leur propre misĂšre par la mort, se convertirent et furent sauvĂ©s. Beaucoup rĂ©alisĂšrent cette parole de JĂ©sus Ses pĂ©chĂ©s, ses nombreux pĂ©chĂ©s, lui sont remis parce qu’elle a montrĂ© beaucoup d’amour. Mais celui Ă  qui on remet peu montre peu d’amour.[59] » En ce temps lĂ , on vivait sans difficultĂ©, au jour le jour, les prophĂ©ties concernant le retour imminent du Christ puisqu’on pouvait ĂȘtre mis Ă  mort n’importe quand. La gĂ©nĂ©ration des premiers moines Vous aurez aussi Ă  entendre parler de guerres et de rumeurs de guerres; voyez, ne vous alarmez pas car il faut que cela arrive, mais ce n’est pas encore la fin.[60] » A cette Ă©poque, tout nÂ’Ă©tait cependant pas saint chez les chrĂ©tiens. Certains ne vivaient pas l’attente du jour du Seigneur en paix, tel qu’il convient Ă  un croyant fidĂšle. Ils s’exaltaient avec orgueil et donnaient mĂȘme des dates prĂ©cises pour le retour du Christ, se faisant lÂ’Ă©gal de Dieu. Ils invitaient Ă  ne plus se marier. La sagesse de Dieu qui conduit Ă  l’humilitĂ© se trouvait donc parfois vaincue par l’orgueil, mĂȘme en ces temps douloureux. Devant la multiplication des persĂ©cutions, certains thĂ©ologiens et chrĂ©tiens inventĂšrent une conception orgueilleuse et intransigeante du martyre. On le vanta tant qu’on en fit l’acte suprĂȘme du courage humain, de la force d’ñme. On prĂ©tendit conquĂ©rir le Ciel par le mĂ©rite de sa rĂ©sistance aux tourments. On en a des preuves dans des textes de lÂ’Ă©poque. Des Ă©vĂȘques refusaient le pardon Ă  des chrĂ©tiens repentants pour le pĂ©chĂ© suivant ils avaient reniĂ© leur foi par peur des tortures. On les appelait lapsi » et parfois relaps » quand ils avaient failli deux fois. Ainsi, le don de sa vie pouvait devenir un acte d’autosuffisance humaine! Cela dĂ©plut au Ciel. Ne voyait-on pas arriver des martyrs dans l’autre monde, empreints d’une attitude revendicatrice, exigeant la rĂ©compense qui n’est donnĂ©e qu’aux humbles. Alors Dieu agit. Se servant des rouages multiples qui font l’histoire, il permit que la paix se fasse avec l’Empire. Constantin, en signant l’Édit de Milan 313, reconnaissait au christianisme le droit d’exister. En raison de la fin des persĂ©cutions, des foules de paĂŻens hĂ©sitants demandĂšrent leur entrĂ©e dans l’Église. Mais, par la mĂȘme occasion, en raison de l’arrivĂ©e de cette masse de pauvres gens peu faits pour l’hĂ©roĂŻsme, le zĂšle pour Dieu se refroidit. L’Église devint moins Ă©litiste et marquĂ©e des graves dĂ©fauts d’un peuple mal Ă©vangĂ©lisĂ©. Il y avait moins de ferveur mais aussi moins d’orgueil dans l’hĂ©roĂŻsme. Beaucoup adhĂ©raient par arrivisme politique Cette deuxiĂšme Ă©tape de l’histoire de l’Église fut ressentie par beaucoup de chrĂ©tiens jadis fervents surtout par les assoiffĂ©s du martyre comme la fin du monde. A la puretĂ© des premiers Ăąges succĂ©dait une foule Ă  peine dĂ©grossie et encore empreinte de superstitions paĂŻennes. Ce nÂ’Ă©tait pourtant que la fin de leur monde devenu trop Ă©litiste. Dieu l’avait dĂ©truit en vue du salut du plus grand nombre. Ceux que dĂ©cevait cette dĂ©cadence reçurent souvent de la part de l’Esprit Saint l’appel explicite de se retirer au dĂ©sert et d’y vivre comme des moines. Cet appel fut particuliĂšrement ressenti en Égypte. Mieux que par le martyre sanglant, le martyre quotidien disposa des milliers de moines Ă  la vie Ă©ternelle en les confrontant Ă  leur misĂšre. Il y eut en premier lieu de grands saints, suscitĂ©s par Dieu. Saint Antoine du dĂ©sert, par exemple, fut violemment attaquĂ© par le dĂ©mon qui le tentait de tous les pĂ©chĂ©s possibles. Loin de se contenter de simplement lui rĂ©sister en restant vertueux, il devint un homme humble et aimant. Lorsqu’il eut dĂ©couvert que l’ordre spirituel qui plait Ă  Dieu est celui qui met au sommet de tout l’amour de Dieu et du prochain, qui Ă©tablit comme base de tout l’humilitĂ© et qui, en troisiĂšme lieu, cultive le reste des vertus, il fut bĂ©ni de Dieu. AidĂ© par des charismes don de faire des miracles par exemple, il reçut de Dieu la mission de crĂ©er un ordre monastique pour faire dĂ©couvrir aux jeunes moines la vĂ©ritable vie de saintetĂ©. Mais Dieu prit aussi le moyen de sauver les moines orgueilleux, ceux qui venaient au dĂ©sert afin de gagner le Ciel Ă  la puissance de leur vertu. Logiques avec eux-mĂȘmes, ceux-lĂ  s’imposĂšrent des pĂ©nitences terribles. Dieu les laissait faire avec patience. Sa seule arme fut le temps. AprĂšs quelques mois et, pour les plus entĂȘtĂ©s, quelques annĂ©es de rĂ©sistance, la plupart sÂ’Ă©croulait. Ils retombaient d’abord dans leurs faiblesses sexuelles puis ils Ă©taient frappĂ©s par un ennui particulier de l’ñme qu’on nomme l’ascĂ©die[61]. Leur existence devenait tantĂŽt monotone, tantĂŽt attaquĂ©e de tout cĂŽtĂ© par leurs passions. Ils pĂ©chĂšrent, furent déçus par eux-–mĂȘmes. Presque tous se dĂ©couvrirent bien misĂ©rables. Or, je l’ai dit, il y a dans cette dĂ©couverte de sa misĂšre un premier pas dans la mise Ă  mort de l’orgueil En fin de compte, seuls restaient en danger ceux qui mourraient en se croyant digne du Ciel. L’orgueil des premiers thĂ©ologiens et lÂ’Ă©laboration du Credo Des faux prophĂštes surgiront nombreux et abuseront bien des gens.[62] » ParallĂšlement, dans les citĂ©s de l’Empire, les Ă©vĂȘques et les chrĂ©tiens libĂ©rĂ©s de la crainte du martyre eurent du temps pour faire de la thĂ©ologie. Diverses conceptions de la TrinitĂ© naquirent. Chacun cherchait la vĂ©ritĂ© sur Dieu et le peuple se passionnait pour ces dĂ©bats. Dieu permit la prĂ©dication de beaucoup d’hĂ©rĂ©tiques. Il laissait faire afin que, de la lutte, sorte la priĂšre et, de la priĂšre, apparaisse la vĂ©ritĂ©. Mais il ne permit jamais que l’Église tombe tout entiĂšre dans l’erreur[63]. Par contre, la venue de faux prophĂštes poussa les Ă©vĂȘques Ă  mieux le connaĂźtre. Mais, trĂšs vite, parce que la science enfle, on se mit Ă  dĂ©fendre la vĂ©ritĂ© plus par amour de sa propre intelligence que par amour pour Dieu. On en fit mĂȘme un motif politique, allant jusqu’à adhĂ©rer Ă  telle thĂ©orie parce qu’elle Ă©tait soutenue par tel prince. Il y eut des mensonges, de la corruption, des meurtres. Cela dĂ©plut au Ciel. Dans l’autre monde, Ă  l’heure de la mort, arrivait une foule de chrĂ©tiens hĂ©rĂ©tiques ou non et tout aussi sĂ»rs les uns que les autres d’aller au paradis pour avoir dĂ©fendu avec duretĂ© la vraie doctrine. ArrivĂ© Ă  ce niveau de notre description de l’Histoire Sainte, on peut constater qu’elle se rĂ©sume ainsi A chaque gĂ©nĂ©ration son pĂ©chĂ©. A chaque gĂ©nĂ©ration sa forme d’orgueil. A chaque gĂ©nĂ©ration son flĂ©au envoyĂ© par Dieu en vue de l’humilitĂ© ». Alors Dieu se comporta de la mĂȘme façon qu’au temps de la tour de Babel[64]. “ Dieu dit Voici que tous ne font qu’un seul peuple et ne parlent qu’une seule langue, et ce n’est que le dĂ©but de leurs entreprises! Main–tenant, aucun dessein ne sera irrĂ©alisable pour eux. Allons! Descendons! Et lĂ , confondons leur langage pour qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres ». Dieu[65] divisa donc l’Église en plusieurs communautĂ©s sĂ©parĂ©es et ennemies. DivisĂ©e, elle Ă©tait plus faible; plus faible, elle obtenait moins de gloire humaine. Plus humble, elle Ă©tait mieux prĂ©parĂ©e Ă  l’amour donc Ă  la vie Ă©ternelle. A partir de 632. L’islam, fouet de Dieu pour la sanctification des chrĂ©tiens Selon moi Au lecteur d’en juger[66] A l’Ange de l’Église de LaodicĂ©e, Ă©cris Ainsi parle l’Amen, le TĂ©moin fidĂšle et vrai, le Principe de la crĂ©ation de Dieu. Je connais ta conduite tu n’es ni froid ni chaud - que n’es-tu l’un ou l’autre! - Ainsi, puisque te voilĂ  tiĂšde, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche. Tu t’imagines me voilĂ  riche, je me suis enrichi et je n’ai besoin de rien; mais tu ne le vois donc pas c’est toi qui es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu! Aussi, suis donc mon conseil achĂšte chez moi de l’or purifiĂ© au feu pour t’enrichir.[67] » Parmi toutes les divisions envoyĂ©es ou permises par Dieu, une est particuliĂšre. Il s’agit de l’islam*. Dieu vit un homme qui marchait en conduisant une caravane dans le dĂ©sert d’Arabie. Lorsque arriva la nuit, il se retira loin de ses compagnons pour mĂ©diter. Il s’appelait Mahomet. Attention, les pensĂ©es de Dieu ne sont pas celles des hommes. Avant de rejeter l’islam dans le rang des sectes qui auraient rĂ©ussi, il faut se souvenir de la remarque pleine de sagesse de Gamaliel rapportĂ©e par les Actes des ApĂŽtres[68] Ă  propos du christianisme naissant. Lui aussi Ă©tait persuadĂ© que JĂ©sus Ă©tait un imposteur, que Dieu ne pouvait avoir un fils ou se faire homme. Il pensait sincĂšrement que les disciples avaient cachĂ© le corps de cet illuminĂ© pour faire croire Ă  sa rĂ©surrection. Pourtant, il Ă©tait sage. Il savait que le mystĂšre de Dieu est grand. Les chefs des Juifs avaient envoyĂ© partout des Ă©missaires chargĂ©s de faire arrĂȘter et exĂ©cuter les premiers chrĂ©tiens. L’un d’entre eux, Saul de Tarse, ne respirait que menaces et carnage Ă  lÂ’Ă©gard des disciples du Seigneur »[69]. Or, lors d’une rĂ©union au SanhĂ©drin, Gamaliel prit la parole. CÂ’Ă©tait un docteur de la Loi respectĂ© de tout le peuple. Il dit aux sanhĂ©drites "Hommes d’IsraĂ«l, prenez bien garde Ă  ce que vous allez faire Ă  lÂ’Ă©gard de ces gens-lĂ . A prĂ©sent donc, je vous le dis, ne vous occupez pas de ces gens-lĂ , laissez-les. Car si leur propos ou leur oeuvre vient des hommes, elle se dĂ©truira d’elle-mĂȘme; mais si vraiment elle vient de Dieu, vous n’arriverez pas Ă  les dĂ©truire. Ne risquez pas de vous trouver en guerre contre Dieu." On adopta son avis.» Il est important que nous jugions de l’islam avec la mĂȘme sagesse. Plus d’une fois dans l’Écriture, Dieu a surpris son peuple. Ce qui d’un premier abord apparaĂźt comme impossible, il le fait. L’un des exemples les plus Ă©tonnants de son action mystĂ©rieuse se trouve dans l’Ancien Testament. Dieu peut-il lutter contre lui-mĂȘme? Dieu peut-il vouloir la destruction de son propre Temple? Non rĂ©pondirent unanimement les Docteurs d’IsraĂ«l. Ils jugĂšrent fou le pseudo-prophĂšte qui venait de vaticiner le contraire[70] Et maintenant, puisque vous avez commis tous ces actes -oracle de YahvĂ©- puisque vous n’avez pas Ă©coutĂ© quand je vous parlais instamment et sans me lasser, et que vous n’avez pas rĂ©pondu Ă  mes appels, je vais traiter ce Temple qui porte mon nom, et dans lequel vous placez votre confiance, ce lieu que j’ai donnĂ© Ă  vous et Ă  vos pĂšres, comme j’ai traitĂ© Silo. Je vais le dĂ©truire. » JĂ©rĂ©mie paya son audace. Mais le Temple fut vraiment dĂ©truit quelques annĂ©es plus tard. Les chefs des Juifs comprirent qu’ils avaient Ă©tĂ© trop rapides Ă  qualifier JĂ©rĂ©mie d’hĂ©rĂ©tique. Ils lui construisirent un mausolĂ©e... L’islam vient-il de Dieu ? A propos de l’origine de l’islam, il est trĂšs difficile d’ĂȘtre absolument concluant car l’Écriture sainte et le MagistĂšre de l’Église ne donnent pas d’enseignements dĂ©finitifs sur son origine. Depuis le concile Vatican II, l’Église appelle simplement Ă  un regard de respect. Il distingue la marque du nom de Dieu, non seulement dans l’islam, mais aussi dans les autres traditions religieuses qu’il cite. Il a reconnu la riche valeur de la foi et de la morale musulmane[71]. Le dessein de salut enveloppe Ă©galement ceux qui reconnaissent le CrĂ©ateur, en tout premier lieu les musulmans qui professent avoir la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, misĂ©ricordieux, futur juge des hommes au dernier jour. » Ce respect de l’Église est important. Il montre qu’il n’est plus possible de considĂ©rer l’islam ou les autres religions comme de simples "Antichristianismes", venus du dĂ©mon. Mais une telle position ne nourrit que le cœur. Elle ne peut suffire Ă  une intelligence croyante. D’oĂč vient l’islam? Pour rĂ©pondre, il faut s’efforcer de voir s’il existe des prophĂ©ties bibliques Ă  propos de cette religion et si elle s’y reconnaĂźt. Il s’agit de la deuxiĂšme religion monothĂ©iste du monde. Elle touche plus d’un milliard de fidĂšles. Il ne peut manquer d’y avoir quelque texte biblique prophĂ©tisant sur son avenir. Or il est remarquable de constater que la rĂ©fĂ©rence premiĂšre des musulmans est le patriarche Abraham, et ils dĂ©sirent se soumettre Ă  Dieu comme lui-mĂȘme s’est soumis. Ils se disent fils d’Abraham par son fils IsmaĂ«l. C’est donc du cĂŽtĂ© des promesses faites Ă  Abraham qu’il faut chercher. La lettre des Écritures est alors surprenante. On y apprend effectivement qu’Abraham a eu deux fils, et non un seul et que ces fils reçurent tous deux une promesse de bĂ©nĂ©diction de Dieu. Il convient de rappeler ici l’histoire, en la prenant Ă  sa source mĂȘme. La grande tristesse d’Abraham, ce pasteur sĂ©mite, Ă©tait de ne jamais pu avoir d’enfant. La parole de YahvĂ© fut adressĂ©e Ă  Abram[72], dans une vision "Ne crains pas, Abram! Je suis ton bouclier, ta rĂ©compense sera trĂšs grande." Abram rĂ©pondit "Mon Seigneur YahvĂ©, que me donnerais-tu? Je m’en vais sans enfant...". Alors cette parole de YahvĂ© lui fut adressĂ©e "Ce n’est pas un serviteur qui sera ton hĂ©ritier, mais bien quelqu’un issu de ton sang." Il le conduisit dehors et dit "LĂšve les yeux au ciel et dĂ©nombre les Ă©toiles si tu peux les dĂ©nombrer" et il lui dit "Telle sera ta postĂ©ritĂ©." Abram crut en YahvĂ©, qui le lui compta comme justice. » [73] IsmaĂ«l, figure allĂ©gorique de l’islam Quelques mois aprĂšs, la promesse tardait Ă  se rĂ©aliser. Sarah, Ă©pouse d’Abraham, s’impatienta et lui dit, dans son bon sens [74] "Vois, je te prie YahvĂ© n’a pas permis que j’enfante. Va donc vers ma servante. Peut-ĂȘtre obtiendrai-je par elle des enfants." Et Abram Ă©couta la voix de Sarah. Ainsi, au bout de dix ans qu’Abram rĂ©sidait au pays de Canaan, sa femme Sarah prit Agar l’Égyptienne, sa servante, et la donna pour femme Ă  son mari, Abram. Celui-ci alla vers Agar, qui devint enceinte. » Ainsi, le fils aĂźnĂ© d’Abraham fut celui d’une esclave, d’une muslim selon la terminologie sĂ©mitique. Ici, il convient d’ĂȘtre attentif. Quel est cet enfant premier-nĂ© et que dit la Bible de lui, de son avenir? Lorsque Agar se vit enceinte, sa maĂźtresse ne compta plus Ă  ses yeux. Alors Sarah dit Ă  Abram "Tu es responsable de l’injure qui m’est faite! J’ai mis ma servante entre tes bras et, depuis qu’elle s’est vue enceinte, je ne compte plus Ă  ses yeux. Que YahvĂ© juge entre moi et toi!" Abram dit Ă  Sarah "Eh bien, ta servante est entre tes mains, fais-lui comme il te semblera bon." Sarah la maltraita tellement que l’autre s’enfuit de devant elle. L’Ange de YahvĂ© la rencontra prĂšs d’une certaine source au dĂ©sert, la source qui est sur le chemin de Shur. Il dit "Agar, servante de Sarah, d’oĂč viens-tu et oĂč vas-tu? "Elle rĂ©pondit "Je fuis devant ma maĂźtresse Sarah." L’Ange de YahvĂ© lui dit "Retourne chez ta maĂźtresse et sois-lui soumise." L’Ange de YahvĂ© lui dit "Je multiplierai beaucoup ta descendance, tellement qu’on ne pourra pas la compter." L’Ange de YahvĂ© lui dit "Tu es enceinte et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom d’IsmaĂ«l, car YahvĂ© a entendu ta dĂ©tresse. Celui-lĂ  sera un onagre d’homme, sa main contre tous, la main de tous contre lui, il sÂ’Ă©tablira Ă  la face de tous ses frĂšres".»[75] Ainsi, l’enfant fut bĂ©ni par Dieu aprĂšs sa conception. Dieu ne fut pas Ă  l’origine de sa naissance mais il le bĂ©nit tout de mĂȘme, Ă  cause d’Abraham. Et sa bĂ©nĂ©diction fut grande! D’autres prophĂ©ties bibliques furent donnĂ©es par la suite concernant IsmaĂ«l. Sarah, qui Ă©tait une femme terrible, chassa Ă  nouveau l’enfant de la servante aprĂšs la naissance d’Isaac, le fils qui lui vint dans sa vieillesse[76] Lorsque cela arriva, Dieu dit Ă  Abraham "Ne te chagrine pas Ă  cause du petit et de ta servante, tout ce que Sara te demande, accorde-le, car c’est par Isaac qu’une descendance perpĂ©tuera ton nom, mais du fils de la servante je ferai aussi une grande nation car il est de ta race." Abraham se leva tĂŽt, il prit du pain et une outre d’eau qu’il donna Ă  Agar, et il mit l’enfant sur son Ă©paule, puis il la renvoya. Elle s’en fut errer au dĂ©sert de BersabĂ©e. Quand l’eau de l’outre fut Ă©puisĂ©e, elle jeta l’enfant sous un buisson et elle alla s’asseoir vis-Ă -vis, loin comme une portĂ©e d’arc. Elle se disait en effet "Je ne veux pas voir mourir l’enfant!" Elle s’assit vis-Ă -vis et elle se mit Ă  crier et Ă  pleurer. Dieu entendit les cris du petit et l’Ange de Dieu appela du ciel Agar et lui dit "Qu’as-tu, Agar? Ne crains pas, car Dieu a entendu les cris du petit, lĂ  oĂč il Ă©tait. Debout! SoulĂšve le petit et tiens-le ferme, car j’en ferai une grande nation." Dieu dessilla les yeux d’Agar et elle aperçut un puits. Elle alla remplir l’outre et fit boire le petit. Dieu fut avec lui, il grandit et demeura au dĂ©sert, et il devint un tireur d’arc. Il demeura au dĂ©sert de ParĂąn et sa mĂšre lui choisit une femme du pays d’Égypte. » Ainsi, une deuxiĂšme fois, IsmaĂ«l fut bĂ©ni et quelques prĂ©cisions sur son destin furent donnĂ©es son lien avec le dĂ©sert l’islam naquit dans le Sahara, le fait qu’il devint tireur d’arc, donc une religion de la guerre. Parce que la figure d’IsmaĂ«l semble une allĂ©gorie* de l’islam, la fin de sa vie d’IsmaĂ«l mĂ©rite aussi d’ĂȘtre rapportĂ©e[77]. Voici la descendance d’IsmaĂ«l, le fils d’Abraham, que lui enfanta Agar, la servante Ă©gyptienne de Sara. Voici les noms des fils d’IsmaĂ«l, selon leurs noms et leur lignĂ©e le premier-nĂ© d’IsmaĂ«l Nebayot, puis QĂ©dar, AdbĂ©el, Mibsam, Mishma, Duma, Massa, Hadad, TĂ©ma, Yetur, Naphish et QĂ©dma. Ce sont lĂ  les fils d’IsmaĂ«l et tels sont leurs noms, d’aprĂšs leurs douars et leurs camps, douze chefs d’autant de clans. Voici la durĂ©e de la vie d’IsmaĂ«l 137 ans. Puis il expira; il mourut et il fut rĂ©uni Ă  sa parentĂ©. Il habita depuis Havila jusqu’à Shur, qui est Ă  l’est de l’Égypte, en allant vers l’Assyrie. Il sÂ’Ă©tait Ă©tabli Ă  la face de tous ses frĂšres. » Isaac, figure du christianisme Le second fils d’Abraham fut appelĂ© Isaac. L’annonce de sa naissance fut trĂšs diffĂ©rente. Elle fut dĂ©cidĂ©e par Dieu lui-mĂȘme lors de son apparition au chĂȘne de MambrĂ© sous la forme de trois personnes la TrinitĂ© fut rĂ©vĂ©lĂ©e ce jour-lĂ  pour la premiĂšre fois. Il fut conçu par la femme libre d’Abraham, c’est-Ă -dire par Sara. Et Dieu dit Ă  propos d’Isaac et d’IsmaĂ«l[78] C’est par Isaac qu’une descendance perpĂ©tuera ton nom mais du fils de la servante je ferai aussi une grande nation car il est de ta race. » Isaac et IsmaĂ«l, deux frĂšres, deux religions Il y a lĂ  une allĂ©gorie* qui concerne les deux religions issues du judaĂŻsme, Ă  savoir l’islam et le christianisme. Les dĂ©tails de ressemblance sont plus que frappants. En effet, le christianisme fut créé immĂ©diatement par une initiative de Dieu qui vint lui-mĂȘme le prĂȘcher sur terre. De plus, cette religion reçut la rĂ©vĂ©lation du MystĂšre de la TrinitĂ© symbolisĂ©e dans l’histoire d’Isaac au chĂȘne de MambrĂ©[79] par les trois personnes qui Ă©taient un seul Dieu. Les chrĂ©tiens sont appelĂ©s enfants et amis de Dieu de mĂȘme qu’Isaac est enfant d’Abraham par son Ă©pouse lĂ©gitime, sans passer par la servante. Les musulmans se nomment eux-mĂȘmes les esclaves de Dieu muslim, ce qui est symbolisĂ© dans cette prophĂ©tie par leur mĂšre qui Ă©tait esclave Ă©gyptienne. Le mot arabe ‘islam’ signifie ‘soumission, abandon a Dieu’ La formule ‘inch Allah’ Si Dieu le veut exprime la foi et la soumission en l’action constante et souveraine de Dieu dans sa crĂ©ation. La formule ‘Mektoub’ cÂ’Ă©tait Ă©crit est plus populaire. Elle exprime une tendance Ă  la passivitĂ© respectueuse de Dieu devant les malheurs. Si l’on suit la lettre de l’Écriture, le christianisme est l’Alliance voulue explicitement par Dieu et symbolisĂ©e par Isaac. Quant Ă  l’islam, si on en croit cette prophĂ©tie, il vient de l’initiative des hommes, de mĂȘme qu’IsmaĂ«l naquit par l’initiative personnelle d’Abraham et de Sarah, sans ordre de Dieu. Il fut inventĂ© par Mahomet. Mais Dieu le bĂ©nit par la suite et le rendit extrĂȘmement fĂ©cond Ă  cause de la foi dont faisaient preuve les musulmans, suivant en cela l’exemple de leur PĂšre Abraham. Si l’on regarde avec prĂ©cision les diverses prophĂ©ties qu’ajoute la Bible concernant le destin d’IsmaĂ«l, on est frappĂ© de constater qu’il s’agit du portrait de l’islam tel que nous le voyons depuis 1422 ans. Le livre de la GenĂšse 16 donne un portrait prophĂ©tique d’IsmaĂ«l, donc de l’islam, qui correspond trait pour trait Ă  sa façon d’exister depuis des siĂšcles Il sera un onagre d’homme c’est-Ă -dire comme un Ăąne indomptable, obtus, peu cultivĂ© mais intransigeant pour ce qui concerne sa foi–. Sa main contre tous et la main de tous contre lui Ă  cause de cette intransigeance pour la foi, qu’il aura tendance Ă  imposer. Il sÂ’Ă©tablira Ă  la face de tous ses frĂšres Ă  commencer par son frĂšre chrĂ©tien qu’il supplanta en Afrique du Nord, puis en Turquie. La GenĂšse prĂ©cise[80] qu’il devint un tireur d’arc donc par mĂ©taphore, un peuple guerrier se rĂ©pandant par la conquĂȘte militaire. Douze tribus sortirent de lui », Ă  l’image des nations revendiquĂ©es comme terres musulmanes Arabes, Perses, Égyptiens, IndonĂ©siens, Pakistanais d’origine indienne, Africains noirs, Turcs, nations Slaves du Caucase, peuples musulmans de Chine, Afghans. PremiĂšre objection L’islam ne peut avoir Ă©tĂ© dictĂ© par Dieu Diverses objections viennent Ă  l’esprit de tout chrĂ©tien. Comment Dieu peut-il bĂ©nir* une hĂ©rĂ©sie? L’islam enseigne des dogmes contradictoires avec la foi chrĂ©tienne. Tout ce qui a rapport avec la possibilitĂ© d’une vie surnaturelle est niĂ© La TrinitĂ©, l’incarnation du Verbe, sa passion et sa rĂ©surrection, lÂ’Ă©lĂ©vation de l’homme Ă  l’amitiĂ© avec Dieu. Selon beaucoup d’auteurs musulmans, le paradis est rĂ©duit Ă  un bonheur humain et la vision face Ă  face de Dieu est impossible. En ce sens, on peut dire que cette religion consiste en une dĂ©gradation grave des promesses du Christ. D’ami, elle rĂ©duit l’homme Ă  ĂȘtre serviteur de Dieu. En consĂ©quence, Ă  cause de ses erreurs, il est impossible pour un croyant chrĂ©tien que l’islam ait Ă©tĂ© directement dictĂ© par Dieu, quoiqu’en dise Mahomet. On voit mal Dieu dicter de lui-mĂȘme des choses fausses. On le voit souvent parler dans la Bible de maniĂšre ambiguĂ«. Il laisse l’homme se fourvoyer dans des interprĂ©tations qui ne sont pas les siennes, parce que les mots n’ont pas le mĂȘme sens pour lui que pour l’homme. Mais on ne le voit jamais mentir. Par contre, souvent il joue de l’ambiguĂŻtĂ© des mots.[81] mais il a Ă©tĂ© bĂ©ni de Dieu En effet, une religion ne peut subsister 1423 ans et devenir la deuxiĂšme au monde si elle n’en reçoit pas de Dieu l’autorisation. Quand je dis que Dieu bĂ©ni* tel ou telle communautĂ© humaine, cela signifie qu’il la laisse se multiplier. Il lui donne du pouvoir, de la rĂ©ussite. JĂ©sus l’affirme Ă  Pilate lorsqu’il se vantait de son pouvoir sur lui "Tu ne me parles pas? Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relĂącher et que j’ai pouvoir de te crucifier?" JĂ©sus lui rĂ©pondit "Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi, si cela ne t’avait Ă©tĂ© donnĂ© d’en haut.[82]» Dieu prĂ©fĂšre l’humilitĂ© Ă  l’orthodoxie arrogante Pour rĂ©pondre de maniĂšre chrĂ©tienne, il est nĂ©cessaire de revenir Ă  ce qui transparaĂźt dans lÂ’Ă©vangile et qui semble ĂȘtre une des bases de la rĂ©vĂ©lation du Christ. Il arrive que, dans son obstination, l’homme contraigne Dieu Ă  choisir entre deux termes qui, normalement, devraient ĂȘtre unis. Il s’agit de l’humilitĂ© et de la comprĂ©hension de la vĂ©ritĂ©. Dans ce but, il prĂ©fĂšrera l’humilitĂ© Ă  la vĂ©ritĂ©. DĂšs le dĂ©but du christianisme, saint Jean Chrysostome l’affirmait Donnez-moi deux attelages pour une course de chars. Que les chevaux du premier s’appellent VĂ©ritĂ© christianisme et Orgueil, ceux du second s’appellent HĂ©rĂ©sie et HumilitĂ©. Et bien vous verrez le second attelage remporter la victoire, non Ă  cause de l’erreur mais Ă  cause de la force du cheval HumilitĂ©. » ConcrĂštement, il importe moins pour Dieu qu’un homme soit chrĂ©tien si, parallĂšlement, il se conduit comme un Ă©goĂŻste ou avec la morgue d’un pharisien. C’est, semble-t-il, l’explication de la bĂ©nĂ©diction de l’islam par Dieu[83]. C’est un travail spirituel extrĂȘmement douloureux car il remet en question des aspects habituels et dĂ©viĂ©s de notre espĂ©rance. Il ne nous a jamais Ă©tĂ© promis que le christianisme vaincrait les autres religions ou l’athĂ©isme et implanterait sa foi ici-bas, sur terre. Il a Ă©tĂ© promis que le Christ vaincrait puissamment Ă  l’heure la mort et dans l’autre monde par son apparition glorieuse, accompagnĂ© des saints et des anges. Nous confondons souvent espoir et espĂ©rance thĂ©ologale. L’espoir attend quelque chose d’humain, ici-bas. L’espĂ©rance attend la victoire finale de Dieu dans lÂ’Ă©ternitĂ©. En ce qui concerne l’Église, il nous a Ă©tĂ© annoncĂ© que sa fin serait extrĂȘmement glorieuse, c’est-Ă -dire et c’est la seule interprĂ©tation lĂ©gitime d’aprĂšs le catĂ©chisme de l’Église catholique[84], qu’elle ressemblera Ă  la fin du Christ l’Église finira petite humble, crucifiĂ©e et priante. Elle sera si humble qu’elle provoquera le retour glorieux du Christ. Évidemment, ceux qui rĂȘvent du retour du succĂšs politique ici-bas ne peuvent qu’ĂȘtre choquĂ©s. Une seule chose importe Ă  Dieu en dĂ©finitive sauver tous les hommes et donc façonner leur cœur dans la plus grande disposition Ă  son mystĂšre. Ces qualitĂ©s se rĂ©sument Ă  deux humilitĂ© et amour. Peu lui importe la survie de l’Afrique du Nord ou de l’Égypte chrĂ©tienne si leur christianisme devient objet de perdition pour leurs peuples. Dieu peut parfois autoriser c’est-Ă -dire, selon l’expression biblique, bĂ©nir* ce qui apparaĂźt Ă  un regard superficiel comme un dĂ©sastre, Ă  cause d’un bien plus profond qu’il en fait sortir et qui a rapport avec le salut Ă©ternel des hommes[85]. Tout au long de l’histoire biblique, des exemples de ce comportement sont donnĂ©s. Il semble se faire ennemi des projets de l’homme, Ă  chaque fois qu’il y discerne l’orgueil et le dĂ©sir de puissance. Le premier exemple biblique est donnĂ© Ă  Babel[86]. Comme les hommes se dĂ©plaçaient Ă  l’orient, ils trouvĂšrent une vallĂ©e au pays de ShinĂ©ar et ils s’y Ă©tablirent. Ils se dirent l’un Ă  l’autre "Allons! Faisons des briques et cuisons-les au feu!" La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent "Allons! BĂątissons-nous une ville et une tour dont le sommet pĂ©nĂštre les cieux! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersĂ©s sur toute la terre!" Or YahvĂ© descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bĂątie. Et YahvĂ© dit "Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le dĂ©but de leurs entreprises! Maintenant, aucun dessein ne sera irrĂ©alisable pour eux. Descendons! Et lĂ , confondons leur langage pour qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres." YahvĂ© les dispersa de lĂ  sur toute la face de la terre et ils cessĂšrent de bĂątir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car c’est lĂ  que YahvĂ© confondit le langage de tous les habitants de la terre et c’est de lĂ  qu’il les dispersa sur toute la face de la terre. » On pourrait croire que ce texte est pĂ©rimĂ©, qu’il ne s’applique plus Ă  l’humanitĂ©. C’est l’erreur que firent les Juifs Ă  lÂ’Ă©poque de Salomon. Dieu avait donnĂ© Ă  ce roi une puissance et une unitĂ© populaire jamais observĂ©e. Alors, comme il est naturel dans ce cas, Salomon s’enorgueillit, prit un nombre incroyable de femmes, imposa Ă  son peuple des corvĂ©es et des impĂŽts insupportables. YahvĂ© dit Ă  Salomon[87] "Parce que tu t’es comportĂ© ainsi et que tu n’as pas observĂ© mon alliance et les prescriptions que je t’avais faites, je vais sĂ»rement t’arracher le royaume et le donner Ă  l’un de tes serviteurs. Seulement je ne ferai pas cela durant ta vie, en considĂ©ration de ton pĂšre David; c’est de la main de ton fils que je l’arracherai. Encore ne lui arracherai-je pas tout le royaume je laisserai une tribu Ă  ton fils, en considĂ©ration de mon serviteur David et de JĂ©rusalem que j’ai choisie. » DeuxiĂšme objection La guerre peut-elle ĂȘtre voulue par le Dieu de JĂ©sus Christ? Le Seigneur dit en saint Mathieu[88] Vous aurez aussi Ă  entendre parler de guerres et de rumeurs de guerres voyez, ne vous alarmez pas, il faut que cela arrive, mais ce n’est pas encore la fin»[89] Et ailleurs[90] Lorsque l’on dira paix et sĂ©curitĂ©, c’est alors que fondra sur eux tout d’un coup la perdition, comme les douleurs de la femme enceinte, et ils ne pourront y Ă©chapper.» L’islam a connu, aprĂšs Mahomet Deux grandes expansions dues Ă  des nomades aguerris et galvanisĂ©s par leur foi 1- A la fin du VIIĂšme siĂšcle, des arabes, “les cavaliers d’Allah”, iront porter l’islam jusqu’à l’Indus et jusqu’à Tours et Poitiers. 2- Au XVĂšme siĂšcle, les Turcs s’empareront des Balkans et parviendront aux portes de Vienne, qui les verra revenir en 1682. Il connaĂźtra aussi deux rĂ©gressions la perte de l’Espagne au XVĂšme siĂšcle, la perte des Balkans au XIXĂšme siĂšcle. Certes, la guerre sainte est un devoir pour la communautĂ© islamique, mais les conversions des masses furent le plus souvent opĂ©rĂ©es sous l’influence des commerçants, des marins, et des pĂšlerins. Toute expĂ©dition militaire des musulmans n’est pas Ă  identifier au devoir de la guerre sainte Pour comprendre comment la guerre a pu ĂȘtre permise par Dieu, il faut revenir aux sources mĂȘmes de la rĂ©vĂ©lation judaĂŻque. J’aborderai ultĂ©rieurement[91] plus Ă  fond la question du sens de toutes les souffrances. Je montrerai Ă  quel point la rĂ©vĂ©lation du Christ achĂšve et donne sens Ă  ce que les Juifs devinaient dĂ©jĂ . Mais, lĂ  oĂč nous sommes rendus, la sagesse laborieusement apprise par les Juifs suffit. Que faisons-nous sur terre? Pourquoi nous faut-il passer par ce lieu de fragilitĂ© oĂč le mal frappe, sans cause apparente? Visiblement, comprirent les Juifs, il est une qualitĂ© qui tient au cœur de YahvĂ© plus que toute autre Il ne supporte pas l’orgueil. L’humilitĂ© semble ĂȘtre apprĂ©ciĂ©e par lui au-dessus de tout. En consĂ©quence, tout ce que Dieu crĂ©e est marquĂ© tĂŽt ou tard par la faiblesse et la mort. Marie, mĂšre de JĂ©sus, jeune fille formĂ©e par le plus pur des judaĂŻsmes, avait compris ce fait. Elle le chante dans son Magnificat[92] Il a dĂ©ployĂ© la force de son bras, il a dispersĂ© les hommes au cœur superbe. Il a renversĂ© les potentats de leurs trĂŽnes et Ă©levĂ© les humbles, Il a comblĂ© de biens les affamĂ©s et renvoyĂ© les riches les mains vides. » Il semblerait que Dieu veut apprendre quelque chose d’important Ă  l’homme, quelque chose en rapport avec son salut. Ainsi en va-t-il de la guerre. Celui qui prend lÂ’Ă©pĂ©e fait pĂ©rir les autres par lÂ’Ă©pĂ©e mais finit, tĂŽt ou tard par pĂ©rir lui-mĂȘme. Et la chose semble universelle. Le peuple juif en fut le tĂ©moin et victime. Pour le comprendre, une histoire vaut mieux qu’une thĂ©orie. Il s’agit de la plus horrible histoire que la Bible contienne. Elle met en scĂšne l’homme dans sa nature la plus rĂ©aliste et la façon dont il apprend, Ă  ses dĂ©pends, qu’il n’est dĂ©cidĂ©ment rien[93]. En fait, elle nous met en scĂšne nous-mĂȘmes, mais nous ne le comprenons pas encore. En ce temps-lĂ , il y avait un homme, un lĂ©vite, qui rĂ©sidait au fond de la montagne d’ÉphraĂŻm. Dans un moment de colĂšre sa concubine le quitta pour rentrer dans la maison de son pĂšre, et elle y resta quatre mois. Son mari alla la trouver pour parler Ă  son cœur; quand elle le vit arriver, elle se rĂ©jouit fort. Le cinquiĂšme jour, le lĂ©vite se leva pour partir et sa concubine le suivit. Ils arrivĂšrent en vue de GibĂ©a. Il s’assit sur la place de la ville. Survint un vieillard qui dit "Sois le bienvenu chez moi, mais ne passe pas la nuit sur la place." Pendant qu’ils se rĂ©confortaient chez lui, voici que des gens de la ville, des vauriens, s’attroupĂšrent autour de la maison et, frappant Ă  la porte Ă  coups redoublĂ©s, ils dirent au maĂźtre de la maison "Fais sortir l’homme qui est venu chez toi, que nous couchions avec lui." Alors le maĂźtre de la maison sortit vers eux et leur dit "Non, mes frĂšres, je vous en prie, ne soyez pas des criminels. Je vous donnerai plutĂŽt ma fille qui est vierge". Ces gens ne voulurent pas lÂ’Ă©couter. Alors l’homme prit sa concubine et la leur amena dehors. Ils la violĂšrent, ils abusĂšrent d’elle toute la nuit jusqu’au matin et, au lever de l’aurore, ils la lĂąchĂšrent. Vers le matin la femme s’en vint tomber Ă  l’entrĂ©e de la maison de l’homme chez qui Ă©tait son mari et elle resta lĂ  jusqu’au jour. Au matin son mari se leva et, ayant ouvert la porte de la maison, il sortait pour continuer sa route, quand il vit que la femme, sa concubine, gisait Ă  l’entrĂ©e de la maison, les mains sur le seuil. "LĂšve-toi, lui dit-il, et partons!" Pas de rĂ©ponse. Alors il la chargea sur son Ăąne et il se mit en route pour rentrer chez lui. ArrivĂ© Ă  la maison, il prit un couteau et, saisissant sa concubine, il la dĂ©coupa, membre par membre, en douze morceaux, puis il l’envoya dans tout le territoire d’IsraĂ«l. Il donna des ordres Ă  ses Ă©missaires, disant "Vous direz Ă  tous les IsraĂ©lites A-t-on jamais vu pareille chose?" Tous les IsraĂ©lites sortirent donc, et, comme un seul homme, la communautĂ© se rĂ©unit. Les chefs de tout le peuple, toutes les tribus d’IsraĂ«l assistĂšrent Ă  l’assemblĂ©e du peuple de Dieu, hommes de pied, sachant tirer lÂ’Ă©pĂ©e. Les tribus d’IsraĂ«l envoyĂšrent des Ă©missaires dans toute la tribu de Benjamin pour dire "Maintenant, livrez ces hommes, ces vauriens, qui sont Ă  GibĂ©a, pour que nous les mettions Ă  mort et que nous fassions disparaĂźtre le mal du milieu d’IsraĂ«l." Mais les Benjaminites ne voulurent pas Ă©couter leurs frĂšres les IsraĂ©lites. Les gens d’IsraĂ«l se mirent en marche pour monter Ă  BĂ©thel, pour consulter Dieu "Qui de nous montera le premier au combat contre les Benjaminites?" Et YahvĂ© rĂ©pondit "C’est Juda qui montera le premier." Au matin, les gens d’IsraĂ«l s’avancĂšrent au combat contre Benjamin. Mais les Benjaminites sortirent de GibĂ©a et, ce jour-lĂ , ils massacrĂšrent hommes d’IsraĂ«l. Les IsraĂ©lites vinrent pleurer devant YahvĂ© jusqu’au soir, puis ils consultĂšrent YahvĂ© en disant "Dois-je encore engager le combat contre les fils de Benjamin mon frĂšre?" Et YahvĂ© rĂ©pondit "Marchez contre lui!" Le second jour les IsraĂ©lites s’approchĂšrent donc des Benjaminites, mais, en cette seconde journĂ©e, Benjamin massacra encore hommes des IsraĂ©lites. Alors tous les IsraĂ©lites et tout le peuple s’en vinrent Ă  BĂ©thel, ils pleurĂšrent, ils s’assirent lĂ  devant l’Arche d’alliance de YahvĂ©, ils jeĂ»nĂšrent toute la journĂ©e jusqu’au soir et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices de communion devant YahvĂ©; puis les IsraĂ©lites consultĂšrent YahvĂ©. Et YahvĂ© rĂ©pondit "Marchez, car demain, je le livrerai entre vos mains." Alors IsraĂ«l plaça des troupes en embuscade tout autour de GibĂ©a. Les Benjaminites se dirent "Les voilĂ  battus devant nous comme la premiĂšre fois", mais l’embuscade d’IsraĂ«l surgit de sa position. YahvĂ© battit Benjamin devant IsraĂ«l et, en ce jour, les IsraĂ©lites tuĂšrent Ă  Benjamin hommes. Ceux de l’embuscade se hĂątĂšrent de sÂ’Ă©lancer contre GibĂ©a; ils se dĂ©ployĂšrent et passĂšrent toute la ville au fil de lÂ’Ă©pĂ©e, femmes et enfants compris. Six hommes de Benjamin tournĂšrent le dos et s’enfuirent au dĂ©sert. Ils y restĂšrent quatre mois. FatiguĂ©, le peuple se rendit Ă  BĂ©thel, il resta lĂ  assis devant Dieu jusqu’au soir, poussant des gĂ©missements et pleurant Ă  gros sanglots "YahvĂ©, Dieu d’IsraĂ«l, disaient-ils, une tribu a Ă©tĂ© retranchĂ©e d’IsraĂ«l. Que ferons-nous pour procurer des femmes Ă  ceux qui restent, puisque nous avons jurĂ© par YahvĂ© de ne pas leur donner de nos filles en mariage?" Ils s’informĂšrent alors "Quel est celui d’entre les tribus d’IsraĂ«l, qui n’est pas montĂ© auprĂšs de YahvĂ© Ă  Miçpa?" Et il se trouva que personne de Yabesh en Galaad nÂ’Ă©tait venu au camp, Ă  l’assemblĂ©e. Alors la communautĂ© y envoya hommes d’entre les vaillants avec cet ordre "Allez, et vous passerez au fil de lÂ’Ă©pĂ©e les habitants de Yabesh en Galaad, ainsi que les femmes et les enfants mais vous laisserez la vie aux vierges." Et c’est ce qu’ils firent. Parmi les habitants de Yabesh de Galaad ils trouvĂšrent 400 jeunes filles vierges, et ils les emmenĂšrent au camp. Toute la communautĂ© envoya alors des Ă©missaires aux six Benjaminites qui se trouvaient au Rocher de RimmĂŽn pour leur proposer la paix. Benjamin revint alors. On leur donna les femmes de Yabesh. Les IsraĂ©lites se dispersĂšrent alors pour regagner chacun sa tribu et son clan, et s’en retournĂšrent de lĂ  chacun dans son hĂ©ritage. En ce temps-lĂ  il n’y avait pas de roi en IsraĂ«l et chacun faisait ce qui lui semblait bon.» Cette histoire est probablement rĂ©elle. Les dĂ©tails sont crĂ©dibles car peu flatteurs pour IsraĂ«l. On aurait du mal Ă  y discerner un travail d’embellissement. Les femmes y sont traitĂ©es comme du bĂ©tail par des hommes durs dont pas un seul n’est juste. Ils veulent la guerre. Ils l’ont. Dieu l’accepte et se fait mĂȘme pour eux prophĂšte. Il leur parle mais ses paroles sont ambiguĂ«s. Eux se trompent, ne comprennent pas. Le malheur fond sur eux tous. De tout ce malheur, une seule chose apparaĂźt l’humanitĂ© est bien pitoyable. Or ces hommes du passĂ© sont Ă  l’image de tous les habitants de la terre, de nous-mĂȘmes. Nous sommes persuadĂ©s que nous sommes justes car nous n’avons jamais Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă  notre vraie nature. Il suffit de rester sans nourriture deux jours pour voir se rĂ©veiller en nous la rĂ©alitĂ©. Qui pourra nous faire comprendre Ă  quel point nous ne sommes que des pauvres pĂ©cheurs [94]? Comment fait Dieu pour rĂ©vĂ©ler Ă  l’homme installĂ© sur la terre ce qu’il ne veut pas voir? Il le soumet Ă  des expĂ©riences nĂ©gatives. Parmi elles, la guerre extĂ©rieure manifeste la proximitĂ© de sa propre fin, de ses limites. Non seulement chaque individu est amenĂ© Ă  penser Ă  sa propre mort mais aussi les nations et les religions dont le destin dĂ©pend du sort des armes. Au contraire, il arrive que la paix civile rende l’homme et les religions inconscients de la prĂ©caritĂ© de leur ĂȘtre. On peut alors se croire juste tout en se complaisant dans lÂ’Ă©goĂŻsme et la vanitĂ©. Une fausse paix peut conduire l’homme ou la religion Ă  oublier Dieu, le jugement dernier, la nĂ©cessitĂ© de bien se comporter, la nĂ©cessitĂ© d’ĂȘtre sans illusion sur soi La recherche de Dieu dans la prospĂ©ritĂ© est exceptionnelle, Ă  cause de la nature sensible de l’homme. Le mal et les guerres perpĂ©tuelles qui rĂšgnent dans le monde provoquent chez beaucoup le rejet et la haine de Dieu. Mais, curieusement, cet effet est particuliĂšrement visible chez ceux qui n’ont jamais subi la guerre. Ils accusent Dieu car ils n’ont pas encore eu l’occasion de prendre conscience que la guerre naĂźt d’abord dans leur propre cœur. Lorsqu’un homme frappĂ© dans ce qu’il aime le plus rejette Dieu, c’est diffĂ©rent. Ce sentiment part alors non de l’orgueil mais de l’expĂ©rience. Il ne peut comprendre pourquoi il a Ă©tĂ© atteint. Il ne peut saisir que c’est en vue d’un bien Ă©ternel. Car la clef de tout est lĂ  s’il n’y avait pas de vie aprĂšs la mort, si le destin des hommes s’arrĂȘtait ici-bas, alors l’histoire biblique de l’homme de Galaad qui livra sa concubine amoureuse afin de ne pas ĂȘtre lui-mĂȘme violĂ©, n’aurait pas de sens. Elle serait simplement rĂ©aliste et dĂ©sespĂ©rĂ©e. Mais s’il est vrai que cette vie n’est pas la vraie vie, tout prend sens. S’il est vrai que Dieu recueille de l’autre cĂŽtĂ© du voile toutes ces vies dĂ©truites, qu’il les rĂ©conforte, leur explique pourquoi il a paru les tromper, alors il y a une justice. CÂ’Ă©tait pour vous sauver. » L’homme agit un peu comme le petit enfant, qui recevant de son pĂšre une punition qui lui parait injustifiĂ©e, n’en dĂ©couvre que plus tard le bien-fondĂ©. De mĂȘme les hommes, en dĂ©couvrant au moment de leur mort la vraie raison du gouvernement divin sur eux, n’en Ă©prouveront plus de scandale, sauf si l’orgueil est restĂ© en eux. Telle est la finalitĂ© de la souffrance. Telle est la raison ultime de toutes les peines que subissent les hommes en ce monde. Le peuple juif en est tĂ©moin les justes massacrĂ©s Ă  Auschwitz ont appris dans leur chair Ă  appeler Dieu, leur Sauveur. Parmi les chrĂ©tiens, beaucoup refusent cette interprĂ©tation judaĂŻque du mal[95]. Dieu ne peut de lui-mĂȘme permettre ou vouloir le malheur, mĂȘme pour Ă©duquer les hommes. Le Dieu de JĂ©sus-Christ est un Dieu de libertĂ©! Pour ces thĂ©ologiens, tout le mal sans exception vient du pari que Dieu a fait il a laissĂ© l’homme libre. Alors certains en ont profitĂ© pour faire le mal. Cette conception n’est qu’en partie rĂ©aliste. Elle expliquera sans problĂšme le mal dont est source ou qui frappe un homme maĂźtre de ses actes comme Hitler. Il sĂšme le vent et rĂ©colte la tempĂȘte. C’est justice. Mais elle n’expliquera jamais des maux qui ne concernent en aucun cas la libertĂ© la mort de ces nourrissons qu’à Auschwitz, par manque de place dans les chambres Ă  gaz, on jeta vivant dans le feu. TroisiĂšme objection La disparition des Églises patriarcales Puisque tu n’auras pas servi YahvĂ© ton Dieu dans la joie et le bonheur que donne l’abondance de toutes choses, YahvĂ© suscitera contre toi une nation lointaine, des extrĂ©mitĂ©s de la terre; comme l’aigle qui prend son essor. Ce sera une nation dont la langue te sera inconnue, une nation au visage dur, sans Ă©gard pour la vieillesse et sans pitiĂ© pour la jeunesse. Elle mangera le fruit de ton bĂ©tail et le fruit de ton sol, jusqu’à te dĂ©truire, sans te laisser ni froment, ni vin, ni huile, ni portĂ©e de vache ou croĂźt de brebis, jusqu’à ce qu’elle t’ait fait pĂ©rir. Elle t’assiĂ©gera dans toutes tes villes, jusqu’à ce que soient tombĂ©es tes murailles les plus hautes et les mieux fortifiĂ©es, toutes celles oĂč tu chercheras la sĂ©curitĂ© dans ton pays. Elle t’assiĂ©gera dans toutes les villes, dans tout le pays que t’aura donnĂ© YahvĂ© ton Dieu.[96]» Une troisiĂšme objection va encore plus loin. L’islam s’est implantĂ© dans des nations qui avaient Ă©tĂ© originellement gagnĂ©es au Christ, supprimant les Églises patriarcales en convertissant ses fidĂšles. Dieu peut-il avoir bĂ©ni* un tel dĂ©sastre pour son Évangile ? L’islam prĂȘche une forme de guerre sainte qui lui permet de rĂ©ussir son implantation par le calcul politique. La mĂ©thode habituelle est celle de l’impĂŽt de capitation. Dans son Dictionnaire Ă©lĂ©mentaire de l’islam, Tahar GaĂŻd reconnaĂźt et justifie cette pratique de l’islam qui ne consiste pas directement Ă  convertir par la force mais par l’usage de l’impĂŽt et par lÂ’Ă©tablissement des non musulmans dans lÂ’Ă©tat de citoyens de seconde zone Il ne fait aucun doute, dit-il, que l’islam soumit Ă  son influence de nombreuses contrĂ©es. La raison fondamentale de cette expansion territoriale ne visait pas tant la domination politique qu’à combattre le mal et l’iniquitĂ©, Ă  Ă©tablir la paix et la justice, en d’autres termes Ă  rendre Ă  Dieu ce qui lui est dĂ» sur terre. Les populations conquises Ă©taient libres de ne pas embrasser l’islam puisque trois possibilitĂ©s leur Ă©taient offertes avant le dĂ©clenchement des hostilitĂ©s sic la conversion, le paiement d’un tribut qui assurerait leur protection, et en troisiĂšme lieu la guerre. De plus, aprĂšs la victoire, il n’y avait pas recours Ă  la violence pour imposer la nouvelle foi. La soumission Ă  l’islam Ă©tait un acte volontaire. Les populations avaient accueilli l’islam comme une religion libĂ©ratrice, vĂ©hiculant les idĂ©es propres Ă  relever la dignitĂ© humaine bafouĂ©e par le despotisme fĂ©odal et la tyrannie politique sous lesquelles elles Ă©taient Ă©crasĂ©es. Les grands hommes de l’islam qui portĂšrent haut lÂ’Ă©tendard de la foi islamique ne pouvaient pas s’opposer Ă  la thĂ©orie coranique qui n’habilite pas le croyant Ă  faire usage de la force pour rallier les non musulmans Ă  leur religion " Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communautĂ©. Mais il Ă©gare qui il veut; il dirige qui il veut. Vous seriez interrogĂ©s sur ce que vous faisiez"[97]. » Par cette mĂ©thode, insensiblement, les chrĂ©tiens et les Juifs manquant de ferveur basculaient dans l’islam. Mais une telle pratique, pourtant canonisĂ©e par le Coran, est-elle digne de Dieu? Selon l’Apocalypse[98], il s’agit plutĂŽt d’une action du mal Nul ne pourra rien acheter ni vendre s’il n’est marquĂ© du nom de la BĂȘte.» Comme je l’ai dĂ©jĂ  dit, Dieu peut bĂ©nir une telle religion, malgrĂ© ses pratiques douteuses, pour le salut des Ăąmes. En effet, historiquement, le christianisme a eu deux propriĂ©tĂ©s sur les peuples. D’abord, il les libĂšre. Il leur donne une maturitĂ© spirituelle et intellectuelle qui se traduit vite dans une grande prospĂ©ritĂ© matĂ©rielle. En un second temps, Ă  cause de la nature d’un peuple devenu riche et cultivĂ©, le christianisme a pour effet de provoquer un abus de la libertĂ© au profit de la plus grande dĂ©cadence. Saint Paul le dĂ©nonçait dĂ©jĂ  Ă  son Ă©poque[99] Vous en effet, mes frĂšres, vous avez Ă©tĂ© appelĂ©s Ă  la libertĂ©; seulement, que cette libertĂ© ne se tourne pas en prĂ©texte pour la chair; Mais par la charitĂ© mettez-vous au service les uns des autres.» A chaque fois qu’une nation chrĂ©tienne est ainsi entrĂ©e en dĂ©cadence, les guerriers de l’islam sont arrivĂ©s et, tel l’aiguillon de la peur, ont forcĂ© les chrĂ©tiens Ă  retrouver leur ferveur ou Ă  disparaĂźtre. Par deux fois, Dieu a prĂ©fĂ©rĂ© livrer des nations chrĂ©tiennes Ă  l’esclavage de la soumission ou de la conversion Ă  l’islam, plutĂŽt que de laisser les fidĂšles chrĂ©tiens se perdre pour lÂ’Ă©ternitĂ© Afrique du Nord puis GrĂšce Asiatique. Cela pourrait se produire une troisiĂšme fois. L’Occident est, de façon trĂšs forte, confrontĂ© Ă  cette dĂ©cadence de la libertĂ© chrĂ©tienne. Au nom de quoi en effet voit-on de nos jours les plus grandes abominations se rĂ©alisent dans un calme civique total contre ce qu’il y a de plus prĂ©cieux au monde Ă  savoir ses enfants, son conjoint et ses vieux parents ? La famille sÂ’Ă©croule au nom du bonheur individuel devenu dieu, au nom de lÂ’Ă©quilibre de sa vie, de son plan de carriĂšre ou de ses loisirs. Or, comme par hasard, en mĂȘme temps que mai 68 faisait de l’hĂ©donisme sa sagesse jusqu’à la mort, il introduisait les guerriers de l’islam dans ses banlieues. N’y-t-il pas lĂ  une surprenante coĂŻncidence, un esprit d’erreur venant de Dieu »[100], dirait la Bible? Celui-lĂ  sera un onagre d’homme, sa main contre tous, la main de tous contre lui, il sÂ’Ă©tablira Ă  la face de tous ses frĂšres.[101]» Voici la durĂ©e de la vie d’IsmaĂ«l 137 ans. Puis il expira; il mourut et il fut rĂ©uni Ă  sa habita depuis Havila jusqu’à Shur, qui est Ă  l’est de l’Égypte, en allant vers l’Assyrie. Il sÂ’Ă©tait Ă©tabli Ă  la face de tous ses frĂšres.[102]» Au VIIĂšme siĂšcle, au moment de la naissance de l’islam, l’Église chrĂ©tienne d’Orient Ă©tait la religion officielle de l’Empire romain. Dans sa partie africaine, elle attiĂ©dissait le feu de la charitĂ© par un souci trop grand des choses du pouvoir. On adhĂ©rait trop souvent Ă  tel ou tel courant de foi Ă  cause de l’empereur de Constantinople, sans souci rĂ©el de la vĂ©ritĂ©. On s’enlisait dans des discussions thĂ©ologiques sans fin qui avaient abouti Ă  l’apparition de multiples hĂ©rĂ©sies et schismes. L’islam eut donc peu de peine Ă  amener Ă  elle les foules, Ă  cause de la ferveur de sa jeunesse. Ceux qui ne se convertirent pas aprĂšs la conquĂȘte militaire furent respectĂ©s mais rĂ©duits Ă  lÂ’Ă©tat de citoyens de second ordre. Le monde fut donc divisĂ© en deux religions qui, si elles voulaient subsister, devaient sans cesse rĂ©former leurs mœurs et convertir leurs regards vers Dieu. L’islam reçut une part de gloire. Il donna son unitĂ© au monde arabe. Par la conquĂȘte et une habile occupation, elle dĂ©christianisa le Proche Orient et l’Afrique du Nord. L’islam Ă©difia une civilisation originale agriculture, industrie, commerce se dĂ©veloppent. Des grandes citĂ©s arabes eurent bientĂŽt leurs universitĂ©s cĂ©lĂšbres, de riches bibliothĂšques thĂ©ologiens, philosophes, savants s’y rencontrĂšrent. Quant Ă  la genĂšse de l’islam elle est la rĂ©alisation de la prophĂ©tie faite par Dieu Ă  propos d’IsmaĂ«l[103] Il sÂ’Ă©tablira Ă  la face de tous ses frĂšres. » L’islam nÂ’Ă©chappa pas au gouvernement de ce Dieu qui aime l’humilitĂ©. Devenue puissante en quelques annĂ©es, cette religion nouvelle sÂ’Ă©tait rĂ©pandue de l’Égypte Ă  l’Inde. Parce que l’homme est homme, partout oĂč il rĂ©ussit, les chefs musulmans furent contents d’eux. Ils se croyaient dignes du paradis. Le pouvoir leur faisait perdre la tĂȘte. Les musulmans se prirent pour les maĂźtres de l’univers. Dieu les divisa donc, trĂšs vite, avec l’urgence et la force qu’il convient Ă  cette religion de la guerre Sunnites*, chiites*, ismaĂ©liens sont nĂ©s dans le sang et le meurtre des luttes de pouvoir. Sept siĂšcles plus tard, une deuxiĂšme fois, l’islam emporta la victoire sur un christianisme devenu tiĂšde. Ce fut la perte de Byzance et de l’Empire romain d’Orient tout entier. Celui qui va en Turquie constate avec tristesse que bien des mosquĂ©es sont des Ă©glises reconverties. La cathĂ©drale sainte Sophie est, pour toute Ăąme orthodoxe*, un mur des lamentations. Mais les orthodoxes* furent guĂ©ris de leurs byzantinades sans fin. » Le fait que l’Église ait pratiquement disparu en Afrique du Nord et dans d’autres rĂ©gions du monde pour ĂȘtre remplacĂ©e par l’islam est un dĂ©sastre du moins en ce qui concerne la connaissance et l’amour immĂ©diat de JĂ©sus Ă  court terme. Pourtant, pour celui qui sait regarder avec le regard de la foi et avec la distance de Dieu, il est certain qu’il sortit du bien pour la vie Ă©ternelle. Ce fut un bien pour l’Église qui, divisĂ©e et diminuĂ©e, en sortit moins sĂ»re d’elle-mĂȘme, plus pauvre devant le mystĂšre des permissions de Dieu. C’est un bien pour l’islam qui l’oblige Ă  constater que la puissance de son extension n’est pas infinie. Quant aux musulmans qui vivent avec puretĂ© les prĂ©ceptes du Coran*, mettant au premier plan Dieu et leurs frĂšres humains et non la recherche du pouvoir au nom de Dieu, ils sont disposĂ©s de l’intĂ©rieur Ă  se tourner vers JĂ©sus quand il se manifeste Ă  eux Ă  l’heure de la mort. Dans les annĂ©es qui suivirent la mort de Mahomet 632, l’histoire sainte de l’humanitĂ© est marquĂ©e par la pauvretĂ© d’Églises soumises par l’islam en Orient, mais ferventes dans leur pauvretĂ© et d’une Église qui tel le levain dans la pĂąte, façonne les peuples d’Occident. Ce fut aussi un bien pour le salut des Ăąmes. Les hommes avaient reçu la libertĂ© du Christ. Ils en avaient abusĂ© pour la transformer en une vie dissolue dans une fausse libertĂ©. Soumis provisoirement sur cette terre Ă  la soumission de l’islam, ils furent en fait libĂ©rĂ©s. L’esclavage de ses propres turpitudes est parfois plus lourd Ă  porter que celui d’une religion de soumission. L’islam possĂšde en effet de riches valeurs spirituelles. Il ne fait pas entrer dans le salut, c’est-Ă -dire dans une vie intime d’amour pour Dieu mais il y dispose. Les musulmans peuvent devenir de bons serviteurs de Dieu, humbles et attentifs Ă  sa parole. Pour le moment, ils nient que Dieu ait un fils, non par haine de Dieu mais Ă  cause de leur zĂšle de la grandeur de Dieu. Que se passera-t-il Ă  l’heure de leur mort, lorsque le Christ leur apparaĂźtra, accompagnĂ© de la Vierge Marie et de leur ProphĂšte Mahomet? Refuseront-ils obstinĂ©ment de le reconnaĂźtre comme Dieu fait homme s’il se prĂ©sente Ă  eux comme tel? Seuls une obstination totale dans l’erreur, donc un orgueil incomprĂ©hensible pourrait justifier une telle attitude[104]. Pour la thĂ©ologie catholique, le cinquiĂšme blasphĂšme contre l’Esprit Saint, l’obstination, est aisĂ© Ă  comprendre tout homme qui, face Ă  face avec JĂ©sus, s’obstine Ă  maintenir son choix dĂ©finitif et lucide dans le sens de son Ă©goĂŻsme, se met librement en enfer. Et son enfer est Ă©ternel car, dans la lumiĂšre de JĂ©sus, le choix est arrĂȘtĂ© pour toujours; Il n’y a pas de fin Ă  l’enfer car la personne obstinĂ©e veut demeurer sans fin dans son pĂ©chĂ©. Les musulmans sont donc disposĂ©s Ă  accueillir favorablement la plĂ©nitude de la rĂ©vĂ©lation chrĂ©tienne, lorsqu’elle leur apparaĂźtra Ă  la fin du monde. Il est convenable de penser que cette religion a Ă©tĂ© bĂ©nie Ă  cause de la confiance d’Abraham, c’est-Ă -dire Ă  cause de son attitude trĂšs humble et prĂȘte Ă  accepter tout de Dieu parce qu’il est Dieu. La subsistance des paganismes ParallĂšle–ment, des centaines de millions d’hommes vivent loin de l’Évangile sur des continents non encore visitĂ©s par les missionnaires. Pourquoi lÂ’Ă©vangĂ©lisation des peuples fut-elle si difficile et incomplĂšte? Les Actes des apĂŽtres montrent que l’Esprit Saint ne voulut pas que l’Évangile soit annoncĂ© tout de suite partout. “ Paul voulut aller en Asie mais l’Esprit Saint l’en empĂȘcha.[105]” Cela peut nous paraĂźtre scandaleux mais c’est un fait qui explique aussi pourquoi JĂ©sus a tant tardĂ© aprĂšs le pĂ©chĂ© originel Ă  s’incar–ner. Aussi effrayant que cela paraisse pour des chrĂ©tiens, l’Esprit n’a jamais voulu que le monde d’ici-bas soit totalement chrĂ©tien. De mĂȘme, il ne voudra jamais qu’il soit entiĂšrement musulman[106]. Qu’on se rappelle Ă  cet Ă©gard que la Chine et son milliard d’habi–tants n’est pas chrĂ©tienne aujourd’hui Ă  cause d’un malentendu papal et d’un conflit entre jĂ©suites et dominicains. L’Empereur de Chine voulait bien adhĂ©rer Ă  la foi, entraĂźnant Ă  sa suite tout son peuple, dans les mains de ses astronomes jĂ©suites. Mais les conditions qu’il y mettait furent dĂ©noncĂ©es au pape comme paganisantes par des dominicains trop sourcilleux peut-ĂȘtre jaloux. N’allons pas trop vite charger ces religieux de la perte de ce peuple. Dieu qui est maĂźtre de toute chose sait ce qu’il fait en permettant ce contretemps[107]. Face aux non-chrĂ©tiens, l’Église ne peut s’endormir sur ses conquĂȘtes. Le salut de ceux qui ne connaissent pas encore l’amour de Dieu ne peut que l’inquiĂ©ter et augmenter en elle priĂšre et zĂšle pour Dieu. De plus, nÂ’Ă©tant pas maĂźtresse du monde entier, elle se souvient qu’elle doit rester modeste. Quant aux paĂŻens, s’ils ne sont pas encore dans la bergerie de JĂ©sus, ils ont leur propre chemin conduisant au salut qu’ils ignorent encore[108]. Dieu est maĂźtre de l’histoire. Il dose toute chose, y compris la permission qu’il laisse Ă  ce que nous appelons le mal quand il s’agit d’autres formes religieuses que la nĂŽtre. Prenons l’exemple du pire des paganismes, celui qui parfois va jusqu’à rendre un culte Ă  des dĂ©mons sanguinaires. C’est encore la main de Dieu qui permet cela. Si ces paĂŻens ne savent pas encore que JĂ©sus est le CrĂ©ateur fait homme, ils l’apprennent au moment de leur mort par la prĂ©dication du Christ lui-mĂȘme qui leur apparaĂźt[109]. Les chemins de la pire des superstitions servent Dieu pour leur salut car lorsque des peuples Ă©crasĂ©s par la domination des sorciers dont la puissance vient du dĂ©mon, dĂ©couvrent Ă  l’heure de la mort la libertĂ© de l’Évangile, ils se convertissent en masse. A ce propos, je voudrais rappeler ici l’une de ces mystĂ©rieuses permissions de Dieu qui aboutit au salut Ă©ternel de grandes nations paĂŻennes, quoiqu’à leur perte sur la terre une vĂ©ritable fin, apocalyptique, de leur monde. L’histoire nous montre que ce n’est pas la premiĂšre ni la derniĂšre fois qu’une prophĂ©tie Ă  la fois Ă©tonnement proche de la rĂ©alitĂ© et trompeuse[110] dans sa lettre aboutit Ă  la ruine politique d’une nation, donc Ă  son humiliation. Quel exĂ©gĂšte biblique accepterait comme authentique une histoire racontant comment Dieu livra un empire de dix millions d’ñmes, aussi puissant que l’empire romain Ă  une armĂ©e composĂ©e de moins de 200 guerriers? Ce n’est pas la Bible qui rapporte cette histoire mais les annales du XVIĂšme siĂšcle. Elle concerne l’empire des Incas. Les chroniqueurs espagnols, pour expliquer cette victoire inouĂŻe, rapportent que ce peuple religieux croyait en une prophĂ©tie Des dieux portant la barbe, montĂ©s sur de grands cerfs viendront de l’Orient et apporteront le salut. » Les Indiens d’AmĂ©rique du sud sont heureux d’avoir reçu le christianisme. Ils ont Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©s Ă  la fois des sacrifices humains et du culte des dĂ©mons grimaçants. Mais ils se souviennent de la façon dont Francisco Pissarro, accompagnĂ© de 160 aventuriers espagnols, massacra le 16 novembre 1532 en deux heures, par traĂźtrise, la fleur de leur armĂ©e. Le dieu de Pissarro Ă©tait l’or. Mais, cachĂ© dans ce sillage de sang, le Christ se donna aux indiens. On raconte qu’avant d’ĂȘtre exĂ©cutĂ©, l’empereur inca Atahualpa se vit proposer le baptĂȘme par l’aumĂŽnier. Il le refusa en disant que si le paradis Ă©tait dirigĂ© par JĂ©sus Christ, dieu de ces guerriers adorateurs de l’or, il prĂ©fĂ©rait aller en enfer avec ses idoles[111]. Il agit bien, selon sa conscience, selon cette parole de JĂ©sus[112] Eh bien! Je vous dis que beaucoup viendront du levant et du couchant prendre place au festin avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des Cieux, tandis que les fils du Royaume les chrĂ©tiens pervers seront jetĂ©s dans les tĂ©nĂšbres extĂ©rieures lĂ  seront les pleurs et les grincements de dents. » Si le peuple inca a obtenu le salut, ce n’est certainement pas au sens terrestre du terme. Nous voudrions une efficacitĂ© immĂ©diate et terrestre d’un christianisme en profondeur et en nombre d’adhĂ©rents. Dieu ne dĂ©sire qu’une chose, que tous soient sauvĂ©s par l’amour de son Fils. Et puisqu’un christianisme fort au plan social contient des chrĂ©tiens fiers politiquement et des clercs sĂ»rs d’eux, Ă  tout point de vue, il prĂ©fĂ©rera un christianisme faible, divisĂ©, frappĂ© d’hĂ©rĂ©sies, honteux des pĂ©chĂ©s de ses fils perdus mais plus conscient de sa pauvretĂ©. Le Moyen Age de la beautĂ© et de la peste Lorsque l’Agneau de Dieu ouvrit le quatriĂšme sceau, j’entendis le cri du quatriĂšme Vivant "Viens!" Et voici qu’apparut Ă  mes yeux un cheval verdĂątre; celui qui le montait, on le nomme la Mort; et l’HadĂšs le suivait. Alors, on leur donna pouvoir sur le quart de la terre, pour exterminer par lÂ’Ă©pĂ©e, par la faim, par la peste, et par les fauves de la terre.[113] » Abordons quelques autres exemples de la fin du monde telle qu’elle fut vĂ©cue par les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes. Au Moyen Age, l’Occident protĂ©gĂ© de la domination de l’islam* voit se dĂ©velopper une civilisation chrĂ©tienne. La vie quotidienne des peuples est façonnĂ©e par la foi. Les signes de cette richesse spirituelle sont encore visibles dans nos villes. Les cathĂ©drales gothiques Ă©lĂšvent leurs flĂšches vers le ciel car on cherchait Dieu Ă  cette Ă©poque. C’est aussi l’ñge de la floraison de la thĂ©ologie Ă  travers les grandes Sommes. Dieu regardait cette civilisation non seulement de l’extĂ©rieur mais surtout Ă  travers chacune des Ăąmes qui seules comptaient Ă  ses yeux. Il voyait beaucoup de bien mais aussi, c’est fatal, beaucoup de pĂ©chĂ©s. Pourquoi faut-il que la paix et la rĂ©ussite religieuse char–rient avec elles tant d’orgueil, de certitude de tenir le Ciel? Pourquoi l’homme a-t-il du mal Ă  ĂȘtre rĂ©ellement pauvre? De l’existence de cet orgueil fatal, nous avons une preuve dans la constante persĂ©cutions des Juifs de cette Ă©poque. Leur souvenir du Moyen Age ne ressemble pas au nĂŽtre. Curieusement, saint Louis de France est pour eux symbole de souffrance, d’errance et de persĂ©cution permanente. Or, la haine de ce petit peuple, nous le montrerons, est toujours le signe de la prĂ©sence, dans une civilisation, d’un amour arrogant de sa propre rĂ©ussite. Dans une unitĂ© religieuse ou nationale, leur petit nombre reprĂ©sente une insupportable rĂ©sistance spirituelle, un coin de diffĂ©rence. Ils Ă©taient une Ă©pine dans l’idĂ©e qu’on se fait d’une chrĂ©tientĂ© pure et universelle. Si les chrĂ©tiens du Moyen Age ne discernaient pas leur orgueil, Dieu le voyait. Alors, afin de sanctifier cette gĂ©nĂ©ration en danger, il permit la multiplication des guerres, des famines. “Il faut que cela arrive, ne vous alarmez pas”, avait-il prĂ©venu dans l’Évangile[114]. Il autorisa mĂȘme que l’islam vienne menacer de trĂšs prĂšs le magnifique temple de l’Occident chrĂ©tien. Les premiĂšres croisades Ă©taient une nĂ©cessitĂ© vitale pour soutenir la chrĂ©tientĂ© d’Orient attaquĂ©e militairement. Elles ressemblent Ă  tout ce qui se fait Ă  cette Ă©poque. Elles sont un Ă©lan de foi et de zĂšle pour Dieu mĂ©langĂ© Ă  la soif pour la gloire et la possession. Leur rĂ©ussite puis leur Ă©chec ne reprĂ©sentent somme toute que l’action habituelle et mystĂ©rieuse de Dieu qui apprend l’humilitĂ© Ă  son peuple. Mais comment expliquer ce qu’il permit Ă  partir de l’annĂ©e 1347, alors mĂȘme que la civilisation chrĂ©tienne atteignait son apogĂ©e? En cette annĂ©e, trois galĂšres s’approchĂšrent par escale de l’Europe, en provenance de CrimĂ©e, emmenant avec elles le plus terrible des passagers clandestins, la peste. Le flĂ©au, qui sĂ©vissait Ă  lÂ’Ă©tat endĂ©mique dans les steppes d’Asie Orientale, se rĂ©pandit inexorablement au grĂ© des escales, se transmettant de port en port, de bateau en bateau, frappant aveuglement le musulman comme le chrĂ©tien. En deux ans, 1348-1350, la peste tuera un tiers de la chrĂ©tientĂ© latine. Le bilan est pire en proportion que les guerres mondiales modernes. Pendant plusieurs siĂšcles et de façon massive jusqu’en 1722, la peste couvera tel un feu jamais Ă©teint, puis Ă©clatera en de violentes poussĂ©es, rĂ©apparaissant tous les huit, dix ou quinze ans. Les Ăąmes en sortiront profondĂ©ment marquĂ©es. Au joyeux optimisme du dĂ©but du Moyen Age succĂšdent les danses macabres de la pĂ©riode sans nom. Pourquoi Dieu permit-il une catastrophe d’une telle ampleur, dĂ©truisant les Ă©lites des villes, faisant tourner en amertume morbide l’œuvre chrĂ©tien–ne entreprise pour lui? Rappelons qu’il pouvait arrĂȘter le flĂ©au par sa puissance comme il le montra maintes fois par les miracles. Pourquoi aussi une maladie comme celle-lĂ , la male mort » comme on l’appela Ă  lÂ’Ă©poque puisqu’elle ne laisse mĂȘme pas le temps de se confesser avant de mourir? Pourquoi permet-il jusqu’à aujourd’hui famines et maladies, guerres et ruine de tout, mĂȘme de ce qui est bon sur la terre? C’est la question que soulĂšve avec larmes l’apocalypse de saint Jean* sous le symbole des sept mystĂšres scellĂ©s que nul ni au Ciel ni sur la terre ne peut ouvrir, sauf l’Agneau de Dieu. Le dernier de ces mystĂšres, le silence de Dieu[115] fut sans doute le plus terrible pour ces pauvres familles dĂ©truites par la peste. Dieu tient tout entre ses mains. Chaque Ăąme brisĂ©e par une vie courte et douloureuse, Ă©tait accueillie et recevait l’explication de tout par la vision de sa croix, lui montrant en un seul regard ce qu’elle serait devenue si elle n’avait pas souffert. Alors ces Ăąmes devenues pauvres entraient au Ciel, lĂ  oĂč il n’y a plus de larmes, oĂč on oublie les angoisses anciennes, oĂč l’on ne se souvient pas du passĂ© de douleur[116] si ce n’est pour en rendre grĂące, puisque c’est grĂące Ă  cette croix, vĂ©cue ou non dans la foi chrĂ©tienne qu’on est si proche de Dieu au Ciel. La peste, la guerre de cent ans marquĂšrent les XIVĂšme et XVĂšme siĂšcles en Europe. De mĂȘme, par la peste, chaque nation reçut sa part de croix et put mesurer Ă  quel point l’homme est peu de chose. Ainsi furent sanctifiĂ©es ces gĂ©nĂ©rations. Le protestantisme et les guerres de religion Chose probable Pourtant, renaissant sans cesse Ă  chaque gĂ©nĂ©ration, la bĂȘte blessĂ©e de l’orgueil[117] repousse. Elle est plus forte et dirige les nations humaines. Ainsi, Ă  la fin du XVĂšme siĂšcle, alors que la vie humaine restait fragile et courte, les thĂ©ologiens catholiques Ă©laboraient des systĂšmes thĂ©ologiques rigides oĂč la rĂšgle de la foi Ă©tait conservĂ©e Ă  travers beaucoup de menaces, parfois des menaces sur la vie mĂȘme de celui qui pensait autrement, oĂč la dĂ©fense de la vĂ©ritĂ© s’accompagnait d’un goĂ»t du luxe matĂ©riel, d’un culte pour la beautĂ©. Le monde de la Renaissance est comme toutes les Ă©poques un mĂ©lange de ce qu’il y a de mieux et de pire dans l’homme. Mais, pour ce qui est de l’Église, encore maĂźtresse du monde occidental mais dĂ©jĂ  contestĂ©e en raison des abus de ses hommes de pouvoir, le bilan est ambigu. Devant les excĂšs des papes sou–cieux de construire de grands temples pour Dieu et pour que leur nom demeure, des voix sÂ’Ă©levaient et protestaient. De grands saints, poussĂ©s par l’Esprit de Dieu, sentaient l’approche du malheur et rĂ©clamaient une rĂ©forme de l’Église. Mais la dĂ©cadence Ă©tait profonde, et plus profond encore Ă©tait la mĂ©connaissance du clergĂ© catholique vis-Ă -vis de l’Évangile. L’erreur ne se situait pas dans les dogmes gardĂ©s infailliblement par l’Église en raison de la promesse faite Ă  Pierre*. Elle se situait dans l’enseignement concret de l’Évangile, au jour le jour, et dans sa pratique. En 1514, le dominicain Tetzel avait entrepris de persuader les fidĂšles que le salut s’opĂšre aisĂ©ment par les oeuvres. II proposait “ les passeports pour franchir l’ocĂ©an en furie, et arriver tout droit au paradis ». Il utilisait volontier le dicton SitĂŽt l’argent tinte dans la cassette, sitĂŽt l’ñme en faveur de qui l’on donne saute hors du purgatoire ». Le Ciel voyait arriver Ă  l’heure de la mort des hommes bardĂ©s de sacrements et d’indulgences, assurĂ©s ainsi de leur salut alors que leur cœur ne se souciait que d’eux-mĂȘmes. Que sert Ă  l’homme un sacrement reçu Ă  l’heure de sa mort s’il le prend comme un moyen quasi magique d’aller au Ciel? Si ce n’est pas l’amour mais la peur de souffrir en enfer qui guide sa vie chrĂ©tienne, Ă  quoi lui servent les sacrements? Le mal Ă©tait si profond et si dangereux pour le salut de ceux qu’il aimait que Dieu agit. Il utilisa encore son habituelle sagesse Il compte les jours des constructions humaines, il les pĂšse pour voir si elles ont une utilitĂ© pour le salut, il les divise et fait naĂźtre l’humilitĂ©[118] ». En Allemagne, il trouva un jeune moine augustin, prĂȘtre depuis peu de temps 1507. Son nom Ă©tait Martin Luther. Il Ă©tait rongĂ© par l’angoisse de son salut Ă  la vue de ses propres pĂ©chĂ©s. Lors de son noviciat, il avait Ă©tĂ© nourri d’une thĂ©ologie en apparence pleine de dignitĂ©, mais hĂ©las fallacieuse. Le salut Ă©tait promis Ă  ceux qui par leurs œuvres de piĂ©tĂ© et leurs vertus mĂ©ritaient le Ciel[119]. Il avait donc essayĂ© d’ĂȘtre vertueux mais tous les jours, il retombait dans les mĂȘmes travers. Il lisait, mĂ©ditait, cherchait une rĂšgle capable de rendre un homme certain de son salut. Dans saint Paul, il lut que l’homme sera sauvĂ© par sa foi, c’est-Ă -dire par sa confiance en Dieu. Ce fut pour lui un baume de rĂ©confort. Une paix totale l’envahit. A partir de ce jour, il s’opposa aux prĂ©dicateurs vendant des indulgences. Poussant plus loin son intuition, son successeur Calvin Ă©labora une thĂ©orie selon laquelle ceux qui meurent sans avoir cette confiance en Dieu sont Ă  coup sĂ»rs damnĂ©s, non de par leur faute mais par un choix mystĂ©rieux de Dieu qui ne leur a pas communiquĂ© sa grĂące. Cette thĂšse excessive, en contradiction avec ce qu’est JĂ©sus, lui fut suggĂ©rĂ©e par des Ă©crits mal interprĂ©tĂ©s de saint Augustin. Il n’eut pas l’idĂ©e que Dieu proposait sa grĂące Ă  tout homme... Ă  l’heure de la mort. Le protestantisme est aux yeux des catholiques et des orthodoxes une vĂ©ritable hĂ©rĂ©sie en ce sens qu’il fait sien une erreur importante pour le salut. Ces deux Églises enseignent que Dieu promet la vie Ă©ternelle Ă  celui qui ose l’aimer comme un ami, dans une rĂ©ciprocitĂ© dÂ’Ă©pouse adulte. Les thĂ©ologiens protestants rĂ©duisent l’amour Ă  l’attitude confiante d’une Ă©pouse incapable d’aider son aimĂ©, en Ă©tat de minoritĂ© lĂ©gale, trop incapable au plan intellectuel et moral pour penser, hĂ©riter et simplement prendre la parole Ă  table. Dieu ne fut bien sĂ»r pas Ă  l’origine d’une telle perte. Luther l’inventa lui-mĂȘme, Ă  travers une rĂ©flexion sincĂšre mais trop nourrie des erreurs catholiques du personnel ecclĂ©sial catholique de son Ă©poque. Luther n’eut pas assez d’audace pour vĂ©rifier auprĂšs du rocher de Pierre, ce qu’enseigne rĂ©ellement la Sainte Église. Pour comprendre pourquoi Dieu bĂ©nit* cette RĂ©forme aprĂšs sa naissance, lui permettant de sÂ’Ă©tendre dans prĂšs de la moitiĂ© du catholicisme, il faut se rappeler la trĂšs belle remarque de saint Jean Chrysostome, citĂ©e plus haut[120]. C’est ainsi que pense Dieu. Que sert Ă  l’homme d’avoir la plĂ©nitude de la rĂ©vĂ©lation s’il s’en sert mal? S’il y a une hĂ©rĂ©sie dans la RĂ©forme, il existe aussi des richesses immenses en oraison, lecture de la Bible, libertĂ© des enfants de Dieu. Le peuple des protestants trouve souvent l’amour dans l’Écriture Sainte, au-delĂ  de la thĂ©ologie complexe de ses docteurs. Mais Dieu, en divisant l’Église d’Occident de l’intĂ©rieur, fit sortir du bien[121], obligeant le catholicisme Ă  se rĂ©former d’urgen–ce, laissant le protestantisme dans la pauvretĂ© de ses propres divisions, suscitant par les compĂ©titions entre ces confessions un zĂšle nouveau pour Dieu et les missions[122]. C’est pour ce bien-lĂ  et surtout pour l’humilitĂ© que suscite l’humiliation que Dieu veut parfois la division. La Bible illustre magistralement cette sagesse par l’histoire de la division d’IsraĂ«l* en deux nations aprĂšs la mort de Salomon[123]. Parce qu’il vaut mieux une Église divisĂ©e qu’une Église orgueilleuse, il se peut que l’unitĂ© des chrĂ©tiens tant dĂ©sirĂ©e depuis quelques annĂ©es par le courant de l’œcumĂ©nisme ne se fasse que dans l’humiliation extrĂȘme vĂ©cue au temps de l’AntĂ©christ* ou encore au moment du retour glorieux du Christ. Quant aux hommes qui s’adonnù–rent Ă  la violence de part et d’autre dans les guerres du fanatisme religieux, qu’advint-il d’eux? Ils furent disposĂ©s au salut par cela mĂȘme qui faisait leur pĂ©chĂ©. JĂ©sus nous a prĂ©venu dans les Évangiles[124] “Celui qui prend lÂ’Ă©pĂ©e pĂ©rit par lÂ’Ă©pĂ©e“, ce qui signifie qu’il rĂ©colte de sa violence un salaire de souffrance finalisĂ© par sa conversion. Pour ceux qui moururent dans cette violence, sans s’ĂȘtre repentis, JĂ©sus agit comme il le fait pour tout pĂ©cheur, comme il le fit pour saint Paul au jour de sa conversion. Il les enveloppe de sa lumiĂšre, celle de la vĂ©ritĂ© sur leur pĂ©chĂ©, il les fait tomber Ă  terre, par la mort qui les effraie, puis il leur parle de sa voix “ Pourquoi me persĂ©cutes-tu? [125]” Devant cette voix, Paul, de persĂ©cuteur religieux devint aprĂšs trois jours de prostration correspondant par symbole au purgatoire qui Ă©duque les violents repentis avant leur entrĂ©e au Ciel le plus grand des serviteurs de l’Évangile. Il ne refusa pas la conversion car, s’il agissait ainsi, cÂ’Ă©tait sincĂšrement pour Dieu, avec un zĂšle mal Ă©clairĂ©. Il en fut de mĂȘme pour la plupart des sectateurs de guerres de religions et mĂȘme aujourd’hui pour les fanatiques de toute confession. Nous pourrions prolonger Ă  l’infini notre regard sur l’histoire sainte de l’humanitĂ© et faire les mĂȘmes remarques par rapport aux situations multiples d’aujourd’hui. Il n’y a pas de nos jours davantage de malheurs physiques que jadis, au moins dans la partie dĂ©veloppĂ©e du monde. Mais quand ces Ă©vĂ©nements arrivent, ils peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©s comme des signes de la fin du monde tels qu’ils peuvent s’appliquer Ă  chaque gĂ©nĂ©ration. Jusqu’à la fin du monde, Dieu et ses anges combattront l’orgueil sans cesse renaissant de chaque gĂ©nĂ©ration. Évidemment, lorsque le mal est actuel, il est difficile voire impossible d’en parler de cette maniĂšre sans se montrer indĂ©licat. On ne va pas prĂšs du lit d’un malade pour lui dire Tu apprends l’humilitĂ©! Ce regard est de l’ordre de la contemplation, non de la prĂ©dication. CHAPITRE 4 CINQUIÈME JOUR, LA MARCHE VERS L’APOSTASIE Les prophĂ©ties concernant cet Ă©vĂ©nement Chose certaine “Par suite de l’iniquitĂ© croissante, l’amour se refroidira chez le grand nombre. Mais celui qui aura tenu jusqu’au bout, celui –lĂ  sera sauvĂ©. Cette bonne Nouvelle du Royaume sera proclamĂ©e dans le monde entier, en tĂ©moignage Ă  la face de toutes les nations. Et alors viendra la fin.[126]” Le monde entier rejettera la foi. C’est une prophĂ©tie souvent enseignĂ©e par les Évangiles, par JĂ©sus lui-mĂȘme, par les apĂŽtres, dans des textes explicites et limpides. On peut ĂȘtre sĂ»r qu’elle se rĂ©alisera. Voici, citĂ©s sans ordre, quelques textes convaincants “L’Esprit dit expressĂ©ment que, dans les derniers temps, certains renieront la foi pour s’attacher Ă  des esprits trompeurs et Ă  des doctrines diaboliques, sĂ©duits par des menteurs hypocrites marquĂ©s au fer rouge dans leur conscience.”[127] “Sache bien par ailleurs que dans les derniers temps surviendront des moments difficiles. Les hommes en effet seront Ă©goĂŻstes, cupides, vantards, orgueilleux, diffamateurs, rebelles Ă  leurs parents, ingrats, sacrilĂšges, sans cœur, sans pitiĂ©, mĂ©disants, intempĂ©rants, intraitables, ennemis du bien, dĂ©lateurs, effrontĂ©s, plus amis de la voluptĂ© que de Dieu, ayant les apparences de la piĂ©tĂ© mais reniant ce qui en est la force.”[128] Comment se rĂ©aliseront-elles? Chose probable Une civilisation, aprĂšs ĂȘtre passĂ©e par une longue pĂ©riode de ferveur religieuse, ne peut rejeter Dieu en un instant c’est ce qu’on appelle l’apostasie*. OrigĂšne[129] le montre Celui qui atteint un Ă©tat de perfection de la charitĂ© ne va pas abandonner et tomber subitement; mais il est nĂ©cessaire qu’il descende peu Ă  peu et graduelle–ment ». Lorsqu’il s’agit d’un individu, trois Ă©tapes sont en gĂ©nĂ©ral discernables. 1- NĂ©gligence de la priĂšre et de la frĂ©quentation de Dieu, perte de l’amour Agape. 2- Oubli progressif du goĂ»t de Dieu, perte de la foi et de l’espĂ©rance. 3- Rejet de ses commandements moraux devenus invivables car coupĂ©s de la charitĂ© qui leur donnait sens perte de la culture chrĂ©tienne. Il en est de mĂȘme pour une nation. C’est ce que nous enseigne l’histoire de l’Occident chrĂ©tien depuis quelques siĂšcles, depuis que l’apostasie est en marche. On appelle ce phĂ©nomĂšne la sĂ©cularisation d’une sociĂ©tĂ©. On peut, de mĂȘme, discerner dans son chemin trois Ă©tapes successives qui se sont prĂ©parĂ©es l’une l’autre. La premiĂšre est trĂšs ancienne puisqu’il s’agit de tous les pĂ©chĂ©s capables de refroidir la charitĂ©. Saint Jean* en parle par ces mots Eh bien! Maintenant l’esprit de l’AntĂ©christ est dĂ©jĂ  dans le monde.[130] » Il s’agit de tous les pĂ©chĂ©s accumulĂ©s par les fils de l’Église. Leur accumulation finit par discrĂ©diter toute parole de Dieu. Si les Fils de la lumiĂšre sont ainsi, c’est que la lumiĂšre doit ĂȘtre assez pitoyable. » La seconde trouve alors prise dans le cœur des hommes Ă©loignĂ©s de la charitĂ©. Il s’agit de l’apparition de toutes sortes de doctrines nouvelles capables de promettre un bonheur sans que Dieu intervienne. Ces doctrines peuvent ĂȘtre nombreu–ses, parfois mĂȘmes stupides. Leur effet est de supprimer peu Ă  peu les restes de la foi et de rendre irrĂ©versible, Ă  cause de la compromission de certains mĂȘme minoritaires de ses membres, le mĂ©pris pour l’organe qui porte cette foi, l’Église. Cette Ă©tape commence avec lÂ’Ă©poque des lumiĂšres, au XVIIIĂšme siĂšcle. Les idĂ©ologies athĂ©es du XIXĂšme siĂšcle en marquent la suite. Elle est en acte de nos jours. Alors peut intervenir la troisiĂšme Ă©tape, celle qui propose le projet d’un monde rĂ©ellement humain et viable, conduisant Ă  la paix civile et donnant les conditions matĂ©rielles, psychologiques et mĂȘme spirituelles d’un bonheur sur la terre et pour lÂ’Ă©ternitĂ©, mais sans le vrai Dieu, celui de JĂ©sus-christ, de l’humilitĂ© et de l’amour jusqu’à la croix. Cette Ă©tape doit s’achever, si l’on suit la lettre des Écritures, par la rĂ©vĂ©lation d’une nouvelle religion mondiale et universelle, celle du mystĂšre de l’iniquitĂ© ». Cette Ă©tape approche mais elle est loin d’ĂȘtre rĂ©alisĂ©e. Cette description succincte et simplifiĂ©e semble laisser entendre qu’il existe un projet organisĂ© par une secte ou un groupement humain sur plusieurs gĂ©nĂ©rations pour construire un monde sans Dieu. C’est ce que pensent de nombreux chrĂ©tiens face aux attaques anciennes et actuelles contre l’Église. Une telle vision relĂšve de la fiction[131]. Parmi les hommes, bien peu sont capables d’une luciditĂ© sur une si longue pĂ©riode de l’histoire future. Encore moins nombreux sont ceux qui ont une foi suffisamment profonde et une haine du projet d’amour de Dieu suffisamment lucide pour inventer pareil scĂ©nario. De fait, le seul ĂȘtre capable d’une telle profondeur dans le mal n’est pas un homme mais un ange d’aprĂšs les mots de saint Paul Souvenez-vous que vous n’avez pas Ă  lutter contre des ĂȘtres de chair mais contre les puissances des tĂ©nĂšbres.[132] » Le dĂ©mon est certainement prĂ©sent Ă  travers cette histoire mĂȘme si son rĂŽle est invisible. Il suggĂšre une idĂ©e Ă  tel homme prĂȘt Ă  la recevoir; il tente tel groupe humain disposĂ© Ă  accueillir la tentation. La plupart du temps, il laisse agir le temps car l’ivraie semĂ©e pousse toute seule parmi le bon grain. Lui a un projet. Il serait abusif et peu sain de vouloir dĂ©voiler partout l’intervention du dĂ©mon. Souvent, il se confond avec des lois psychologiques et sociologiques. L’essentiel est de connaĂźtre son projet ultime[133]. Il dĂ©sire que l’humanitĂ© entiĂšre se rĂ©volte contre Dieu et maintienne sa rĂ©volte avec fermetĂ© au moment de l’apparition glorieuse du Christ. Devant l’unanimitĂ© de la rĂ©volte, il espĂšre que Dieu se repentira de son projet, reviendra sur sa volontĂ© de ne donner la vision de son ĂȘtre qu’aux humbles. Mais le dĂ©mon ne peut rien faire sans la permission de Dieu. Regardons comment, historiquement, l’apostasie* s’est Ă©tendue sur l’Occident en trois phases successives. PREMIÈRE ÉTAPE les pĂ©chĂ©s des chrĂ©tiens Ă  partir du XIĂšme siĂšcles Chose certaine car dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ©e Par suite de l’iniquitĂ© croissante, l’amour se refroidira chez le grand nombre[134]. » La prĂ©paration lointaine de l’apostasie* commence donc avec les pĂ©chĂ©s des membres de l’Église. Elle est prĂ©sente dĂšs le dĂ©but. Autant l’amour et l’humilitĂ© donnent envie aux non-croyants d’entendre le message qui rend le regard lumineux, autant le pĂ©chĂ© rend laid le visage du christianisme. Il faut croire que durant le temps des persĂ©cutions l’amour transparaissait davantage que lÂ’Ă©goĂŻsme puisque l’Église ne cessa de croĂźtre. “Voyez comme ils s’aiment”, disaient les paĂŻens. L’Église est indestructible quand le lien qui fait tout son trĂ©sor est puissant. Il s’agit de la charitĂ© qui unit Ă  Dieu et aux frĂšres. Lorsque cette charitĂ© n’est plus vĂ©cue, en gĂ©nĂ©ral parce que les prĂȘtres qui enseignent au peuple de Dieu sa volontĂ© mettent autre chose qu’elle au centre de leur vie et de leur prĂ©dication, le danger est proche. Curieusement, tant que l’Église est minoritaire et en croissance, les gĂ©nĂ©rations suivantes semblent ne pas trop lui tenir rigueur pour ses imperfections. Mais lorsqu’elle atteint la totalitĂ© du pouvoir politique, rien ne lui est passĂ© par les gĂ©nĂ©rations suivantes. Sans doute mĂ»rit-elle le jugement des peuples et, en les libĂ©rant, elle les rend capable de critique. Le clergĂ© en particulier, Ă  cause de quelques membres indignes, peut accumuler pour le futur une dette de mĂ©pris. Rappelons que si l’Église d’Orient fut dĂ©truite en quelques annĂ©es et remplacĂ©e par l’islam*, c’est que les peuples crurent voir plus de simplicitĂ© et de sens de Dieu dans cette nouvelle religion. Mais la majoritĂ© du clergĂ© servait-il d’abord Dieu ou d’abord l’Empire ? Dans l’Église d’Occident Dans l’Église d’Occident, le pĂ©chĂ© qui semble Ă  l’origine de tout est du mĂȘme ordre, celui d’une relativisation de la charitĂ©. ConcrĂštement, cette dĂ©cadence commence alors que l’Église entre dans une Ăšre de gloire. A partir du XIIĂšme siĂšcle, elle rĂšgne en maĂźtre. Seule la communautĂ© juive a Ă©tĂ© dispersĂ©e dans son sein pour lui rappeler qu’elle n’a pas le pouvoir jusqu’aux recoins de l’humanitĂ©. Insensiblement, les chrĂ©tiens de cette Ă©poque se persuadent de leur perfection et saintetĂ©. Ils s’enorgueillissent et Ă©talent leur puissance. Alors que la ferveur de la foi construit les cathĂ©drales, en mĂȘme temps, elle rĂ©duit les Juifs en esclavage[135]. C’est un signe mauvais. Il rĂ©vĂšle un recoin sombre au cœur de la chrĂ©tientĂ©. On constate les plus violents effets extĂ©rieurs de cet orgueil trois siĂšcles plus tard quand le clergĂ© catholique perd une partie de sa puissance. Luther et la rĂ©forme produisent un schisme. Une partie des nations* chrĂ©tiennes le suivent. Alors certains membres des deux Églises sont pris pour un siĂšcle de folie fanatique. Au cours des guerres de religions, qui sont des luttes farouches et sans pitiĂ© allant jusqu’au bĂ»cher, ils tentent mutuellement d’imposer la Vraie Doctrine. Ce pĂ©chĂ©, commun aux rĂ©formĂ©s et aux catholiques reste jusqu’à aujourd’hui une dette qui, malgrĂ© les actes de repentir du pape Jean-Paul II, n’a pas fini d’ĂȘtre payĂ©e. La racine de ce mal Ă©tait donc bien antĂ©rieure Ă  ces guerres. Elle Ă©tait nĂ©e de lÂ’Ă©poque du succĂšs, de la nĂ©gligence pour l’amour de Dieu et du prochain. La foi sans la charitĂ© conduit au fanatisme. Que n’a-t-on pas imitĂ© saint François de Sales et sa douceur envers tous! Toujours est-il que ces excĂšs, obstinĂ©ment maintenus par les chrĂ©tiens pendant ces siĂšcles, pesĂšrent comme un joug sur l’Occident. Voltaire en a fait, par ses dĂ©nonciations cinglantes, souvent caricaturales car oublieuses de toute la saintetĂ©, des milliers d’ñmes simples et dĂ©vouĂ©es au bien, une arme terrible contre l’Église jusqu’à la fin du monde. Jusqu’à aujourd’hui, les sectaires de l’antichristianisme n’ont que trois concepts pour dĂ©crire la totalitĂ© de son histoire guerres de religion, inquisition, GalilĂ©e. La faute de lÂ’Ă©touffement de la pensĂ©e L’affaire GalilĂ©e est l’un des Ă©tendards les plus agitĂ©s[136]. Il est vrai que l’un des plus grands pĂ©chĂ©s du personnel de l’Église de jadis fut la tyrannie sur les intelligences. Par peur de l’hĂ©rĂ©sie, on empĂȘcha les hommes de penser. On soupçonna son frĂšre dĂšs que sa parole sembla un peu diffĂ©rente. Un tel carcan posĂ© sur les intelligences se devait d’exploser. Tout excĂšs finit par ĂȘtre rejetĂ© et Voltaire fut reçu comme un libĂ©rateur. Dans la mĂȘme pĂ©riode, d’autres penseurs se levĂšrent, ne trouvant plus dans leur Église rigidifiĂ©e par la peur, un lieu pour sÂ’Ă©panouir. On rĂȘva d’une sociĂ©tĂ© plus libre oĂč Dieu serait adorĂ© sans contraintes, sans dogmes imposĂ©s mais comme un PĂšre Rousseau et un grand horloger de l’univers Voltaire encore. Pour qu’apparaissent de telles idĂ©es, c’est que dĂ©jĂ  l’Évangile et sa libertĂ© nÂ’Ă©taient plus beaucoup compris. Les idĂ©es des LumiĂšres, somme toutes innocentes, auraient pu sÂ’Ă©vaporer devant le vrai visage de JĂ©sus. L’oubli de l’amour au profit de la vertu Malheureusement, l’Église fut atteinte par bien d’autres maladies, dura–bles et sans cesse rĂ©apparues. Il faut citer en particulier ici le pharisaĂŻsme Si tu veux ĂȘtre sauvĂ©, si tu veux communier Ă  la messe et ĂȘtre sauvĂ©, sois parfait ». On entendait par lĂ  une parfaite obĂ©issance Ă  Dieu et Ă  son Église Ă  travers un comportement vertueux. Tout cela semble trĂšs bon et mĂȘme trĂšs chrĂ©tien. C’est pourtant une terrible erreur et d’autant plus dangereuse qu’elle ressemble Ă  la vĂ©ritĂ©. En effet, la vertu morale et l’obĂ©issance n’ont de raison que l’humilitĂ© et la charitĂ©. C’est une simple question d’ordre dans l’importance des vertus mais tout en est bouleversĂ©. Innombrables sont les chrĂ©tiens parfaits qui doivent se purifier longuement au purgatoire aprĂšs leur mort tant leur Ăąme est malade. Le jansĂ©nisme ne reçut le coup qui devait dĂ©finitivement le mettre Ă  mort qu’en 1900, grĂące Ă  une toute jeune fille, qui chantait au Seigneur dans son Carmel de Lisieux[137] Moi si j’avais commis tous les crimes possibles, je garderais encore la mĂȘme confiance, car je sais bien que tout cela n’est qu’une goutte d’eau dans un brasier ardent ». Le mal Ă©tait malheureusement durable et profond au point que, jusqu’à aujourd’hui, l’Église est considĂ©rĂ©e non comme une Vierge au cœur d’enfant ce qu’elle est rĂ©ellement en raison de l’Esprit qui la rend sainte mais comme une femme rigide et moralisatrice. PREMIÈRE ÉTAPE suite DiscrĂ©diter ce qui porte le nom de Dieu sur terre Ă  partir du XVIIIĂšme Saint Paul exprime ce fait dans sa deuxiĂšme lettre aux Thessaloniciens[138] Vous savez ce qui retient aujourd’hui l’apostasie* et l’Homme impie, de façon qu’il ne se rĂ©vĂšle qu’à son moment. DĂšs maintenant oui, le mystĂšre de l’impiĂ©tĂ© est Ă  l’œuvre. Mais que seulement celui qui le retient soit d’abord Ă©cartĂ©. Alors l’impie se rĂ©vĂ©lera ». De quoi parle saint Paul ? Quelle est cette rĂ©alitĂ© qui retient l’apparition de l’apostasie et de l’Homme impie ? » C'est, rĂ©pond saint Thomas D’Aquin[139], l'union et la soumission Ă  l'Église Romaine, siĂšge et centre de la foi catholique. Tant que la sociĂ©tĂ© demeurera fidĂšle et soumise Ă  l'empire spirituel romain, transformation de l'ancien empire temporel romain, l'AntĂ©christ ne pourra point paraĂźtre. Telle est la barriĂšre, tel est l'obstacle Ă  l’AntĂ©christ politique ici-bas, sur terre. PrĂ©cisons sa pensĂ©e. Au Ciel, l’obstacle qui empĂȘche la deuxiĂšme Ă©tape de l’apostasie, la prĂ©dication d’un nouvel Évangile capable de sĂ©duire le monde entier, est le Christ. C’est lui qui retient lĂ -haut les dĂ©mons ou les laisse agir. Rien ne se fait sans sa permission[140]. Lorsque, selon l’Apocalypse 13, 7, un mauvais esprit est libĂ©rĂ© de l’enfer pour un temps, le christ ne vise qu’une chose la formation d’une gĂ©nĂ©ration Ă  l’humilitĂ©, par lĂ  mĂȘme oĂč elle pĂšche. Le dĂ©mon, quant Ă  lui, vise la perdition des hommes et ne se rĂ©jouit pas que Dieu sache transformer en bien son action criminelle. Mais au plan terrestre, cette rĂ©alitĂ© qui retient » n’est autre que toute communautĂ© religieuse ou tout homme qui qui porte le nom de Dieu »[141]. Mais, par dessus tout, Ă  cĂŽtĂ© de cet obstacle, il y aussi un gardien, chargĂ© de veiller, chargĂ© de le maintenir ; et ce Gardien, c'est le Pape, Vicaire de JĂ©sus-Christ. Tant que le Gardien sera reconnu, respectĂ©, obĂ©i, l'obstacle subsistera, la sociĂ©tĂ© demeurera fidĂšle Ă  l'empire spirituel romain et Ă  la fois catholique. Mais si ce Gardien, le Pape, vient Ă  ĂȘtre mĂ©connu, mis de cĂŽtĂ©, rejetĂ©, l'obstacle disparaissant bientĂŽt avec lui, l'AntĂ©christ sera libre de paraĂźtre[142]. Pour expliquer la rĂ©alitĂ© de ce rĂŽle protecteur de l’Eglise, il suffit d’ĂȘtre trĂšs concret et d’observer les rĂ©alitĂ©s politiques. A chaque Ă©poque, les peuples ont une envie terrible de suivre le courant dominant de l’idĂ©ologie Ă  la mode. Les adultes de 1550 avaient en majoritĂ© envie de tuer ou de convertir les hĂ©rĂ©tiques car le dĂ©mon » de l’air du temps, libĂ©rĂ© de l’enfer, Ă©tait le culte idolĂątrique de la puissance d’une sociĂ©tĂ© unifiĂ©e autour d’une religion. Il s’agissait d’un dĂ©mon de l’orgueil politique. Aujourd’hui, ce dĂ©mon a Ă©tĂ© attachĂ© en enfer et un autre l’a remplacĂ© le goĂ»t du plaisir, poussĂ© jusqu’aux pires actes d’irresponsabilitĂ©. C’est un dĂ©mon dÂ’Ă©goĂŻsme. Qui a pu, historiquement, mettre un certain frein aux consĂ©quences de ces idĂ©ologies dominantes sinon une parole, toujours mĂ©prisĂ©e mais terriblement insĂ©curisante pour les serviteurs du mal ? Au temps des guerres de religion, les papes furent souvent au-dessous de tout. Alors Dieu suscitait des saints qui dĂ©voilaient aux violents lÂ’Ă©tat de leur Ăąme François de Sales, Pierre Canisius etc.. De nos jours, pourquoi la voix du vieux pape Jean-Paul II fut-elle haĂŻe, surtout quand il parlait de la fidĂ©litĂ© conjugale et de respect de l’enfant Ă  naĂźtre ? N’avait-elle pas le pouvoir terrible de brĂ»ler les Ăąmes Ă  l’endroit exact du pĂ©chĂ© ? On peut dire que, dans les annĂ©es-luxure, cet homme eut un grand pouvoir pour retenir certains excĂšs de l’Homme impie. Mais il ne fut pas seul. Il y eut aussi l’Église orthodoxe, certains fidĂšles et pasteurs protestants de sensibilitĂ© spirituelle, les nations musulmanes et, partout, des hommes de bonne volontĂ©. Ainsi, au cours de l’histoire, toute voix qui rappelle qu’il y aura un jugement oĂč chacun sera pesĂ© selon la droiture du cœur, porte le nom de Dieu. Au sommet de tout, il convient de mettre l’Église en tant qu’elle est sainte, c’est-Ă -dire en tant qu’elle rappelle la primautĂ© des deux commandements de l’amour Dieu et le prochain et leur fondement spirituel, l’humilitĂ©. Quand ses fidĂšles et ses autoritĂ©s sont ce qu’ils doivent ĂȘtre, l’Église est le plus puissant des obstacles mondiaux Ă  l’apparition de l’antichristianisme car c’est elle qui possĂšde la plus profonde rĂ©vĂ©lation sur la nature exacte du bien pour lequel l’ñme humaine a Ă©tĂ© créée. Mais d’autres religions s’en approchent et constituent, dans leur partie lumineuse, un objet de la haine de Satan. L’islam rĂ©alise ce travail par la prĂ©sence de fidĂšles qui gardent dans leur pratique l’ordre voulu par leur ProphĂšte, Ă  savoir 1- la priĂšre soumise Ă  Dieu, 2- la misĂ©ricorde envers le prochain et 3- l’humilitĂ©. Il en est de mĂȘme, affirme le Concile Vatican II, pour toute tradition religieuse dans la mesure oĂč ses membres cherchent dans les ombres et sous des images un Dieu qu’ils ignorent. En effet, tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l’Eglise le considĂšre comme une prĂ©paration Ă©vangĂ©lique et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il reçoive la vie.[143] » VoilĂ  ce que saint Paul entend quand il parle d’un obstacle qui retient le mystĂšre de l’iniquitĂ©. Tant qu’il subsistera de maniĂšre visible dans le monde de la politique ou des mĂ©dias une voix crĂ©dible capable de dĂ©noncer au nom du vrai Dieu l’idĂ©ologie dominante du temps, rien de ce que rĂȘve Satan ne pourra se faire de maniĂšre totale. C’est pourquoi, dans cette premiĂšre Ă©tape de son travail de sape, Satan vise Ă  discrĂ©diter toute parole qui porte le nom de Dieu et, par-dessus tout, celle de l’Église catholique. VoilĂ  pourquoi, sans cesse, les pĂ©chĂ©s, les compromissions des chrĂ©tiens du passĂ© sont rappelĂ©s, grossis par les ennemis de l’humilitĂ© et de l’amour. L’Église doit en ressortir dĂ©figurĂ©e, caricaturĂ©e sous cet unique point de vue. Le jour oĂč elle ne pourra plus parler sans ĂȘtre grotesque, 80% du travail aura Ă©tĂ© fait. Mais, je le montrerai, 100% du travail sera accompli lorsque toute parole venant de Dieu aura Ă©tĂ© empĂȘchĂ©e. En effet, mĂȘme haĂŻes publiquement et combattues, ces voix gardent un pouvoir puissant sur la conscience humaine. Les mĂ©dias actuels ont beau dĂ©former les paroles de Jean-Paul II, ce qui parvient de lumiĂšre aux braves gens suffit Ă  jeter le doute. Le cœur de l’homme a Ă©tĂ© fait pour Dieu. Il porte la marque profonde de tout ce qui est humble et amour. C’est le visage du Christ et de son Évangile. DEUXIÈME ÉTAPE les nouveaux Ă©vangiles Ă  partir du XVIIIĂšme AprĂšs la faute des guerres de religions, l’Évangile et ce qui le porte, le christianisme, furent en partie discrĂ©ditĂ©s. Un vide fut alors ouvert dans les Ă©lites des nations occidentales, un vide portant sur le sens ultime de la vie, sur l’espoir d’un bonheur Ă  venir. La nature humaine a horreur de ce genre de vide. Ainsi, une place put ĂȘtre comblĂ©e par une nouvelle espĂ©rance. C’est l’objet de cette deuxiĂšme Ă©tape. Nous verrons que Satan, qui est cachĂ© sous cette histoire, s’est jouĂ© du cœur de l’homme qu’il connaĂźt bien. Il l’a fait en plusieurs gĂ©nĂ©rations, jusqu’à nos jours, et son travail n’est pas terminĂ©. Historiquement, il a d’abord fait miroiter Ă  l’humanitĂ© ce qu’il sait ĂȘtre sa plus profonde aspiration aprĂšs, bien sĂ»r, sa soif du vrai Dieu d’amour et d’humilitĂ© la libertĂ©. Ce fut lÂ’Ă©poque des lumiĂšres et des quelques annĂ©es-lumiĂšres de la RĂ©volution française. Mais tout cela n’a durĂ© que le temps d’un rĂȘve. C’est pourquoi, dans un second temps, l’esprit mauvais a ballottĂ© les gĂ©nĂ©rations humaines d’espoir en espoir Ă  travers le culte successif des sept pĂ©chĂ©s capitaux Ă  partir de 1830. Au XVIIIĂšme siĂšcle, les idĂ©es des LumiĂšres Lorsqu’elles apparurent, les idĂ©es des LumiĂšres furent ressenties par les Ă©lites bourgeoises comme un nouvel Évangile, c’est-Ă -dire une bonne nouvelle annonçant un bonheur futur et possible. On y parle de l’homme et de sa dignitĂ© dont l’origine n’a pas de rapport avec le dogme. On y annonce la possibilitĂ© d’un monde Ă©quilibrĂ© et heureux, quoique sĂ©parĂ© de l’obscurantisme ancien. Ces idĂ©es avaient Ă©tĂ© dĂ©jĂ  largement inventĂ©es par les philosophes grecs de l’AntiquitĂ©. Elles ne trouvĂšrent aucune prise dans les hommes du Moyen-Age parce qu’ils trouvaient leur dignitĂ© et libertĂ© dans le vrai Évangile d’amour. AprĂšs le siĂšcle des guerres de religion, le message du Christ n’avait plus ce pouvoir. VoilĂ  pourquoi l’influence des philosophes fut rĂ©elle. Leurs idĂ©es aboutirent Ă  la fin du monde ancien. La RĂ©volution française fut leur premiĂšre consĂ©quence dans le monde concret. Elle fut la premiĂšre tentative pour Ă©tablir un monde sans christianisme. Elle ne fut pas une rĂ©volution athĂ©e ou dirigĂ©e directement contre Dieu voir les Ă©tapes suivantes mais plutĂŽt contre l’Église et ses dogmes imposĂ©s. Ce qui Ă©tait reprochĂ© Ă  l’Église, cÂ’Ă©tait de prĂȘcher un Dieu comme on prĂȘche une prison, oĂč les mots d’obĂ©issance et de soumission devenaient obsessionnels. La RĂ©volution voulut donner au peuple le Dieu unique, libĂ©rĂ© du dogme liberticide, car dĂ©couvert par les forces naturelles de la pensĂ©e. Robespierre tenta d’instaurer un culte de libertĂ© Ă  l’Être suprĂȘme. Le 20 Prairial an II, il prononça le discours suivant “ L’Être suprĂȘme a créé l’univers pour publier sa puissance. Il a créé les hommes pour s’aider et s’aimer mutuellement, et pour arriver au bonheur par la route de la vertu. L’auteur de la nature avait liĂ© tous les mortels par une chaĂźne immense d’amour et de fĂ©licitĂ©. PĂ©rissent les tyrans qui ont osĂ© la briser ». L’une de ses premiĂšres actions fut de supprimer les vœux de religion. Il prĂȘcha bien un autre Évangile, dĂ©iste et ouvert au bien de l’homme. Le culte de Dieu Ă  travers la nature fut l’idĂ©e d’un Robespierre convaincu de bien agir pour le bonheur du peuple. Mais, dans un regard de sagesse chrĂ©tienne, on peut dire que cet homme fut aussi un instrument vite dĂ©passĂ© par Satan qui dirigeait patiemment et intelligemment la lutte contre l’Évangile de JĂ©sus. Ainsi, celui qui avait supprimĂ© la peine de mort fit-il faire voter, au nom de la libertĂ©, les annĂ©es-terreur. A partir de la moitiĂ© du XIXĂšme siĂšcle, les sept idĂ©ologies athĂ©es L'ange me dit Les sept tĂȘtes sont sept montagnes sur lesquelles la femme est assise ce sont aussi sept rois ou sept empires, dont cinq sont tombĂ©s ; l'un existe encore, et l'autre n'est pas encore venu ; et, quand il sera venu, il faut qu'il demeure peu.[144] » Pour Satan, les hommes et les idĂ©ologies ne sont que des instruments et il n’hĂ©site pas Ă  susciter des systĂšmes contradictoires entre eux du moment qu’ils sÂ’Ă©loignent de plus en plus du christianisme humble et charitable. Tous les anti-christianismes lui servent, depuis le puritanisme qui en durcissant les chrĂ©tiens, rend laid le visage de l’Église, jusqu’au capitalisme libĂ©ral dont il ne fut mĂȘme pas Ă  l’origine, la convoitise des hommes d’affaire suffisant Ă  l’expliquer. La RĂ©volution française est une Ă©tape importante. Peu importe lÂ’Ă©chec de Robespierre, pensaient les jeunes gĂ©nĂ©rations qui naquirent aprĂšs l’aventure napolĂ©onienne. Il revient aux gĂ©nĂ©rations suivantes de rĂ©ussir son idĂ©al. » Alors les Ă©lites intellectuelles se mirent Ă  repenser le nouveau monde libĂ©rĂ© de l’obscurantisme. Il fallait un but concret Ă  l’humanitĂ©, apte Ă  lui donner le bonheur. La premiĂšre trouvaille fut la gloire militaire Ă©popĂ©e napolĂ©onienne, puis juste aprĂšs sa chute, la premiĂšre d’une longue sĂ©rie d’idoles, l’argent. L’humanitĂ© s’est alors donnĂ©e successivement, l’une aprĂšs l’autre, aux plus stupides tentatives visant Ă  Ă©tablir le bonheur sur terre. Chaque gĂ©nĂ©ration, portĂ©e par ses Ă©lites les plus remuantes, s’est sacrifiĂ©e corps et Ăąme Ă  son idole dominante, allant jusqu’à persĂ©cuter toute personnes qui osait parler de ses excĂšs. A partir de 1830, vont ĂȘtre adorĂ©s, jusqu’à la folie, six des sept pĂ©chĂ©s capitaux l’argent 1830-1870, l’orgueil national 1870-1918, l’envie 1917-1989, la colĂšre nationale 1918-1945, la gourmandise 1945-1968, la luxure 1968-[145]. Il manque au moment oĂč jÂ’Ă©cris la paresse pour que la liste soit complĂšte. Nous allons montrer Ă  quel point cette histoire fut horrible. Elle surclassa en nombre de victimes tout ce qu’on peut imaginer. C’est d’ailleurs vers cette Ă©poque 1830 que la Vierge Marie se mit Ă  apparaĂźtre en un cycle qui semble ne pas ĂȘtre achevĂ©. A Paris, rue du Bac[146], une petite religieuse qui devint par la suite sainte Catherine LabourĂ© reçut la rĂ©vĂ©lation pour les chrĂ©tiens d’une mĂ©daille. La Vierge promit de protĂ©ger celui qui la porterait avec foi. Sur son recto, une femme y Ă©tait reprĂ©sentĂ©e, sur son verso, douze Ă©toiles Ce jour-lĂ  se rĂ©alisa matĂ©riellement une prophĂ©tie donnĂ©e au chapitre 12 de l’Apocalypse Un signe grandiose apparut au ciel une Femme! le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze Ă©toiles couronnent sa tĂȘte. Elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l’enfantement. Puis un second signe apparut au ciel un Ă©norme Dragon rouge-feu, Ă  sept tĂȘtes et dix cornes, chaque tĂȘte surmontĂ©e d’un diadĂšme». L’humanitĂ© et l’Église, symbolisĂ©es par la femme, entraient en effet dans une Ăšre unique de folie, celle d’une sĂ©rie de philosophies » toutes plus primaires les unes que les autres et qui allaient conduire les intellectuels dĂ©boussolĂ©s Ă  tuer des centaines de millions de leurs frĂšres. Je montrerai comment, malgrĂ© la splendide dignitĂ© des papes, Ă  cause de la compromission d’une partie des chrĂ©tiens, l’Église en est sortie encore davantage discrĂ©ditĂ©e. Pour cela, rappelons en quelques traits cette triste Ă©numĂ©ration. Elle peut ĂȘtre dĂ©crite Ă  travers trois dieux sanguinaires, trois Molochs, l’argent la gloire et les plaisirs. 1- Le premier Moloch fut l’argent et ses deux serviteurs, l’avarice et l’envie. Vers 1830, le monde occidental entrait dans la rĂ©volution industrielle. AussitĂŽt, il parut Ă©vident dans les dĂ©libĂ©rations des loges humanistes, plutĂŽt composĂ©es d’hommes influents et d’entrepreneurs, que la richesse Ă©tait le secret du bonheur. Ne peut-on pas, avec de l’argent, supprimer toute misĂšre matĂ©rielle sur terre ? » L’idĂ©e se rĂ©pandit donc en Europe que la libertĂ© de crĂ©er des industries, puisqu’elle enrichirait les capitalistes, finirait par enrichir le peuple. Il y a une certaine vĂ©ritĂ© dans cette conception. Mais lĂ  oĂč tout devint fou, c’est que cette vĂ©ritĂ© devint l’unique dogme, la rĂ©sumĂ© de toute sagesse. On se donna corps et Ăąme Ă  elle, sans aucune limite, jusqu’à l’inimaginable. Le libĂ©ralisme pur Ă©tait nĂ©. Il est aujourd’hui totalement mort en Occident. Il est modĂ©rĂ© comme il se doit par des lois sociales. De fait, c’est l’avarice qui portait cette pensĂ©e. La logique des lois du marchĂ© que rien ne vient tempĂ©rer provoqua une misĂšre incroyable dans le monde ouvrier transformĂ© en horde d’esclaves. Malheureusement, beaucoup parmi les membres du clergĂ© bĂ©nirent cette nouvelle philosophie. On la canonisa mĂȘme en disant aux ouvriers Vous souffrez maintenant mais vous serez heureux dans l’au-delĂ  ». Cette premiĂšre compromission ne sera pas la derniĂšre. A chaque fois, nous le verrons, sans doute par ce qu’il convient de s’incarner dans son Ă©poque », certains pasteurs de terrain renonceront Ă  ĂȘtre prophĂšte. Leur erreur s’explique-t-elle par une peur de se mettre Ă  dos les puissants de ce monde, donc d’ĂȘtre persĂ©cutĂ©s ? Pourtant, JĂ©sus avait prĂ©venu[147] Heureux ĂȘtes-vous, quand les hommes vous haĂŻront, quand ils vous frapperont d’exclusion et qu’ils insulteront et proscriront votre nom comme infĂąme, Ă  cause du Fils de l’homme. RĂ©jouissez-vous ce jour-lĂ  et tressaillez d’allĂ©gresse, car voici que votre rĂ©compense sera grande dans le ciel. C’est de cette maniĂšre, en effet, que leurs pĂšres traitaient les prophĂštes. Malheur, lorsque tous les hommes diront du bien de vous! C’est de cette maniĂšre, en effet, que leurs pĂšres traitaient les faux prophĂštes. » Karl Marx rĂ©agit violemment Ă  cette injustice en proclamant la haine obligatoire du patron. Il fit de l’envie un devoir rĂ©volutionnaire, pour combattre et Ă©liminer cette race d’exploiteurs. Il dĂ©nonça la religion comme complice, opium du peuple. Il prĂȘcha la rĂ©volution violente et fit miroiter un futur paradis sur terre dans lÂ’Ă©galitĂ© des revenus. AprĂšs la seconde guerre mondiale, le marxisme devint une mode. Les intellectuels, la jeunesse estudiantine, beaucoup dÂ’Ă©vĂȘques adhĂ©rĂšrent. Comment peut-il sortir du mal d’un projet gĂ©nĂ©reux et combatif de justice sociale, dÂ’Ă©galitĂ© et de partage? ». Le plus grand cerveau qu’ait connu l’humanitĂ© s’appelait Staline, puis Mao. Heureusement, Ă  partir de cette Ă©poque, les papes sauveront tous l’honneur. Quelques voix individuelles commencĂšrent Ă  sentir la monstruositĂ© de ces deux pensĂ©es. Mais elles furent souvent dĂ©noncĂ©es comme archaĂŻques et MoyenĂągeuses. L’exemple des divers papes qui se succĂ©dĂšrent Ă  Rome est significatif. DĂšs 1880, le Pape LĂ©on XIII proclama l’injustice du capitalisme pur et le danger mortel que reprĂ©sentait la rĂ©action marxiste. Il accepta lÂ’Ă©nergie du capitalisme, Ă  condition qu’elle soit tempĂ©rĂ©e par deux contre-forces. Il demanda la crĂ©ation de syndicats ouvriers. Il demanda aux États de tempĂ©rer par des lois les abus du marchĂ©. Son encyclique Rerum Novarum » enthousiasma une partie du clergĂ©. Mais les milieux catholiques bourgeois parlĂšrent d’un Pape rouge. Il n’est pas moderne. Il ne comprend rien Ă  lÂ’Ă©conomie. Qu’il s’occupe de religion et non de politique ». A sa suite, l’un de ses successeurs, Pie XII, montra que, malgrĂ© son apparence gĂ©nĂ©reuse, le communisme est intrinsĂšquement pervers et criminel ». Une partie du clergĂ© le traita de pape fascisant. Cette accusation est restĂ©e collĂ©e Ă  sa mĂ©moire. On ne connaĂźt pas le nombre des millions de morts qu’usa l’esclavage capitaliste sans doute plus de cent millions. En ce dĂ©but de XXIĂšme siĂšcle, on sait que le communisme fit cent millions de morts. On ne peut pas penser la somme des souffrances dont elles ont Ă©tĂ© la cause. Pourtant, chacune de ces deux pensĂ©es, fut prĂ©sentĂ©e Ă  leur Ă©poque comme ce que l’homme avait fait de plus beau et de plus moderne. Ceux qui affirmĂšrent cela du stalinisme, du MaoĂŻsme sont encore vivants. Ils sont souvent ĂągĂ©s mais mourront sans luciditĂ© Ce n’est pas le marxisme qui a tuĂ©. CÂ’Ă©tait une idĂ©e gĂ©nĂ©reuse. Ce sont les dirigeant marxistes qui Ă©taient mauvais ». Pour le tribunal de l’histoire, ces deux pensĂ©es apparaissent dans leur monstruositĂ©. Elles n’ont rien de moderne. Elles sentent la mort comme les deux pĂ©chĂ©s capitaux » qui les portĂšrent, avarice et envie. Ces deux idĂ©ologies, fondĂ©es sur la divinisation de la richesse matĂ©rielle, furent le premier Moloch imaginĂ© pour remplacer le sens religieux du monde. Le Ciel est intervenu pour annoncer les crimes marxistes. Le deuxiĂšme secret de Fatima*[148], rĂ©vĂ©lĂ© par la Vierge Marie au Portugal en 1917, annonce cette pĂ©riode et donne le sens profond de la guerre froide 1945-1989. La recette que propose la Vierge Ă  l’humanitĂ© pour sauver le monde semble sans rapport avec lÂ’Ă©normitĂ© des crimes commis. Elle demande simplement une consĂ©cration Pour empĂȘcher cette guerre, je viendrais demander la consĂ©cration de la Russie Ă  mon cœur immaculĂ© et la communion expiatrice tous les premiers samedis du mois. Si ma demande est exaucĂ©e, la Russie se convertira et il y aura la paix. Sinon, elle diffusera dans le monde ses erreurs, provoquant des guerres et entraĂźnant la persĂ©cution contre l’Église. Les bons seront martyrisĂ©s, le Saint-PĂšre souffrira beaucoup et plusieurs nations seront anĂ©anties. A la fin, mon cœur immaculĂ© triomphera. Le Saint-PĂšre me consacrera la Russie qui se convertira et une pĂ©riode de paix sera accordĂ©e au monde. Le Portugal conservera toujours le dogme de la foi. » b Le deuxiĂšme Moloch est le culte de la patrie et ses deux serviteurs, orgueil et colĂšre. Le premier secret de Fatima*, rĂ©vĂ©lĂ©s par la Vierge Marie au Portugal en 1917, annonce la seconde guerre mondiale. La Vierge dit aux enfants Vous avez vu l’enfer, oĂč vont les Ăąmes des pauvres pĂ©cheurs. Pour les sauver, Dieu veut instaurer dans le monde la dĂ©votion Ă  mon cœur ImmaculĂ©. Si elles font comme je vous dis, beaucoup d’ñmes seront sauvĂ©es et la paix rĂšgnera. La guerre prendra fin[149]. Mais si l’on ne cesse pas d’offenser Dieu, une autre, bien pire, se dĂ©clenchera sous le rĂšgne de Pie XI. Lorsque vous verrez une nuit Ă©clairĂ©e d’une lumiĂšre inconnue, sachez que c’est le signe suprĂȘme que Dieu vous donnera pour vous faire savoir qu’il va punir le monde pour les crimes qu’il a commis[150]. Cette punition sera la guerre, la faim et la persĂ©cution contre l’Église et le Saint-PĂšre. » DĂšs les annĂ©es 1870, les loges humanistes changĂšrent d’orientation. On prit conscience que le peuple a besoin d’un idĂ©al supĂ©rieur Ă  l’argent, apte Ă  rivaliser avec les religions pour le tenir dans la vertu. Ce nouveau dieu s’appellera Patrie. A cette Ă©poque, les livres des Ă©coles catholiques comme des Ă©coles libres exaltent l’amour du pays. En France, l’Allemagne est stigmatisĂ©e perte de l’Alsace-Lorraine. En Allemagne, on chante dĂ©jĂ  Deutschland ĂŒber Alles ». La premiĂšre guerre mondiale Ă©clate dans ce climat d’hĂ©roĂŻsme. Peu de jeunes contestĂšrent le sens du devoir, du sacrifice de soi et de l’honneur que permet cette guerre. Ils partirent avec l’orgueil de la patrie sur le front. La boue des tranchĂ©es, les morts par millions briseront une premiĂšre fois cet Ă©lan. En 1914, une seule voix discordante osa sÂ’Ă©lever. Jean JaurĂšs n’acheva pas sa prophĂ©tie de mort. Il fut assassinĂ©. En 1917, le pape BenoĂźt XV se fit Ă  son tour prophĂšte, dĂšs le dĂ©but du conflit. Quand l’empereur François-Joseph lui demanda de bĂ©nir ses armĂ©es, il rĂ©pondit Je bĂ©nis la paix ! » En aoĂ»t 1914, il se dĂ©clare frappĂ© d’horreur devant le spectacle de cette guerre oĂč ruisselle le sang chrĂ©tien Qui dirait que ces peuples descendent des mĂȘmes ancĂȘtres et font partie de la mĂȘme sociĂ©tĂ© humaine ? Qui les imaginerait frĂšres, fils d’un PĂšre unique qui est aux cieux ? ». Tout au long du conflit, il parle de l’horrible boucherie ». il rĂ©pĂšte, suscitant l’irritation de la majoritĂ© donc aussi des catholiques L’Europe se suicide , l’Europe se dĂ©shonore » AprĂšs son initiative de paix nĂ©gociĂ©e du 1er aoĂ»t 1917 aujourd’hui, les principes Ă©noncĂ©s sont ceux de l’ il est violemment critiquĂ© par les deux partis. Monseigneur Tissier, Ă©vĂȘque de ChĂąlons-sur-Marne, se fait porte-parole de la majoritĂ© Le triomphe coĂ»tera encore bien du sang, mais chaque goutte qui tombe lave davantage la France, chaque flot qui coule la pousse vers Dieu ». A Cologne, le cardinal von Hartmann va dans le mĂȘme sens Dieu a Ă©tĂ©, il est avec nos hĂ©roĂŻques soldats C’est avec Dieu qu’ils sont partis pour la guerre. » En chaire de Notre Dame de Paris, le pĂšre dominicain Sertilanges rĂ©pondit TrĂšs Saint-PĂšre, nous ne pouvons pas pour l’instant retenir vos paroles de paix. Nos ennemis sont demeurĂ©s puissants. Vos reproches les on fait renoncer aux principes anti-chrĂ©tiens qui les guidaient. Nous les vaincrons. » Il nÂ’Ă©tait pas moderne Ă  cette Ă©poque d’affirmer que la patrie ne vaut pas le massacre d’une gĂ©nĂ©ration. C’est moderne de nos jours. Le pape BenoĂźt XV mourut incompris. Il sauva l’honneur de l’Église. Il n’est pourtant toujours pas reconnu pour cela. Avec la deuxiĂšme guerre mondiale, c’est la colĂšre qui entraĂźna les peuples germaniques humiliĂ©s. Hitler vocifĂ©ra vengeance. Comment Ă©tait-on moderne en 1941? La Wehrmacht et son matĂ©riel flambant neuf, la jeunesse sportive de ses soldats reprĂ©sentaient la modernitĂ©. Le culte divinisĂ© des patries, ce faux Dieu, a rĂ©ussi Ă  faire 70 millions de morts en deux guerres mondiales. A cette Ă©poque de grande confusion, il fallait ĂȘtre dotĂ© d’un fort jugement pour discerner le bien du mal. Face au nazisme, l’attitude des fidĂšles chrĂ©tiens fut en majoritĂ© faite d’expectative mĂ©fiante et de rĂ©sistance discrĂšte mais efficace. On ne fit pas exploser des trains. On cacha des enfants juifs poursuivis. Le MagistĂšre de Rome donna dĂšs 1938 tout ce qu’il faut pour discerner. Pie XI publia la seule encyclique en langue allemande mit brennender Sorge ». RĂ©digĂ©e par son successeur, le futur Pie XII, elle y dĂ©nonce le Nazisme, les persĂ©cutions des chrĂ©tiens rĂ©sistants, leur dĂ©portation en camp de concentration. Ailleurs, l’antisĂ©mitisme est de nouveau condamnĂ© puisque tous les chrĂ©tiens sont spirituellement des Juifs ». En mĂȘme temps, il publia une autre encyclique contre le communisme. Ces deux idĂ©ologies y apparaissent comme ce qu’elles sont, deux monstres prĂȘts Ă  dĂ©vorer les hommes. L’attitude des clergĂ©s catholiques, protestants et orthodoxes fut en gĂ©nĂ©ral faite de dignitĂ© et d’aide trĂšs concrĂšte aux persĂ©cutĂ©s. Des milliers d’arbres des justes poussent dans le mĂ©morial de Yad Vachem Ă  JĂ©rusalem. Golda Meir, Premier Ministre israĂ©lienne en 1948, remercia le pape De toutes les institutions europĂ©ennes durant la seconde guerre mondiale, une seule sauva efficacement les Juifs l’Église catholique ». La personne de Pie XII en particulier et le clergĂ© catholique dans son ensemble fut remerciĂ©. En France, les petites familles catholiques ou protestantes arrivĂšrent par leur action discrĂšte Ă  sauver 80% des enfants juifs. Pourtant, Ă  lÂ’Ă©poque oĂč jÂ’Ă©cris, la pensĂ©e dominante a réécris l’histoire en identifiant l’action des chrĂ©tiens Ă  celle de l’État français de Vichy. L’Église, paraĂźt-il, aurait livrĂ© en masse les Juifs aux Nazis Que seulement celui qui le retient soit d’abord Ă©cartĂ©. Alors l’impie se rĂ©vĂ©lera » [151]. c Le troisiĂšme Moloch, les plaisirs et ses trois serviteurs, gourmandise, luxure et paresse. AprĂšs la seconde guerre mondiale, le monde prit conscience de la monstruositĂ© de la pensĂ©e qui venait de sÂ’Ă©crouler avec la dĂ©couverte d’Auschwitz. Nul ne pouvait imaginer jusqu’oĂč Ă©tait allĂ©e l’horreur. Les loges humanistes cherchĂšrent une nouvelle finalitĂ© capable d’aboutir au monde parfait rĂȘvĂ©. Unanimement, les peuples sortis de la guerre la trouvĂšrent dans une valeur cette fois apparemment infaillible le bonheur se trouve dans la prospĂ©ritĂ© retrouvĂ©e, par le fruit de son travail et la consommation ». Peut-il sortir du mal d’un tel bonheur librement recherchĂ© ? La gĂ©nĂ©ration qui eut vingt ans en 1945 raisonna de la maniĂšre suivante Nous avons manquĂ© de tout. Nous n’imposerons pas cela Ă  nos enfants ». L’alpha et l’OmĂ©ga de lÂ’Ă©ducation devint souvent Que mes enfants ne manquent de rien. » Cette gĂ©nĂ©ration inventa la sociĂ©tĂ© de consommation. Elle se dĂ©lecta dans la gourmandise enfin retrouvĂ©e. La croissance Ă©conomique Ă©tait lĂ . L’idĂ©ologie de la sociĂ©tĂ© de consommation anesthĂ©sia toute rĂ©sistance spirituelle. Elle plongea une gĂ©nĂ©ration et leurs enfants dans un culte de la matiĂšre dont il est trĂšs difficile de se dĂ©sengluer. Les premiers suicides de jeunes, parce que la vie n’a pas de sens » apparaissent aprĂšs cette Ă©poque. Leurs enfants eurent 20 ans en 1968. CÂ’Ă©tait une gĂ©nĂ©ration qui avait Ă©tĂ© matĂ©riellement gĂątĂ©e, tout en Ă©tant maintenue dans une discipline Ă©ducative. Elle avait frĂ©quentĂ© par habitude culturelle les leçons de catĂ©chisme oĂč elle avait reçu des restes moraux du christianisme. AprĂšs les traumatismes des deux guerres mondiales dont elle portait la conscience mĂ©diatisĂ©e, dans une rĂ©action adolescente, une minoritĂ© remuante de la jeunesse s’empara en mai 68 d’un nouvel idĂ©al de bonheur avec fougue. Cette minoritĂ© entraĂźna la majoritĂ© et crĂ©a pour quarante ans une nouvelle pensĂ©e dominante. Elle exalta sans nuance des valeurs opposĂ©es Ă  celles qui provoquĂšrent les deux guerres, libertĂ© au lieu d’ObĂ©issance », plaisirs au lieu de sacrifice », droits au lieu de Devoir », individu et mondialisme au lieu de Patrie », sexe au lieu de mariage etc. Des slogans devinrent sagesse Il est interdit d’interdire », Jouir sans entraves ». La religion chrĂ©tienne fut rejetĂ©e avec tout le fatras d’une Ă©ducation bourgeoise et aliĂ©nante. Le comportement du pape Pie XII pendant la guerre fut rĂ©interprĂ©tĂ©. On s’interrogea sur son silence. On compta comme nĂ©gligeable ses actions concrĂštes pour le salut des Juifs. Partout, on entendait Si j’avais Ă©tĂ© le pape, je serais sorti du Vatican en portant lÂ’Ă©toile jaune. J’aurais fait un discours solennel. Les Nazis auraient eu peur de se mettre Ă  dos des millions de catholiques. Pie XII se fit nazi par haine du communisme. » Six pĂ©chĂ©s capitaux ont Ă©tĂ© successivement adorĂ©s de 1830 Ă  aujourd’hui. Celui qui est contemporain s’appelle la luxure[152]. Il ne s’agit pas d’une luxure au sens exclusivement sexuel, mĂȘme si elle obsĂšde la gĂ©nĂ©ration-prĂ©servatif. Il s’agit plutĂŽt de cette luxure symbolique qui consiste Ă  tout sacrifier Ă  son bonheur individuel. Il n’y a pas de troisiĂšme Moloch », affirme-ton avec satisfaction en ce dĂ©but de XXIĂšme siĂšcle. Et si ce troisiĂšme Moloch s’appelait jouissance ? Au nom de quoi en effet voit-on de nos jours une immense Ă©pidĂ©mie de destruction de ce qui est le plus sacrĂ©, la famille ? N’est-ce pas au nom du bonheur individuel devenu Dieu, au nom de lÂ’Ă©quilibre de sa vie, de son plan de carriĂšre ou de ses loisirs? Le dernier prophĂšte de la Bible serait trĂšs actuel s’il criait de nouveau YahvĂ© est tĂ©moin entre toi et la femme de ta jeunesse que tu as trahie, bien qu’elle fĂ»t ta compagne et la femme de ton alliance. Respect donc Ă  tes enfants, et la femme de ta jeunesse, ne la trahis point![153]» Comment juger la gĂ©nĂ©ration qui Ă  partir des annĂ©es 60, fit le prĂȘt Ă  penser ? Jamais on ne vit se lever gĂ©nĂ©ration plus contradictoire. Mais le sommet de ses crimes n’est pas intellectuel. Il est bien rĂ©el, au moins pour celui qui croit en la vie aprĂšs la mort. Cette gĂ©nĂ©ration poussa son culte du bonheur immĂ©diat jusqu’à s’attaquer au plus innocent des ĂȘtres, l’enfant Ă  naĂźtre. Par ses lois sur l’avortement, qu’elle justifia par la recherche de la libertĂ© et du bonheur des femmes, elle prit le risque insensĂ© de parier sur la non-existence de l’ñme humaine, envoyant Ă  la mort plus de cent millions d’innocents. Faut-il citer pour elle ce passage peu connu de JĂ©sus de Nazareth Cette gĂ©nĂ©ration est mauvaise. Elle proclame ’’Si nous avions vĂ©cu Ă  la place de nos pĂšres, jamais nous n’aurions tuĂ© les rĂ©sistants.’’ Et elle leur construit des magnifiques tombeaux. GĂ©nĂ©ration pervertie ! En agissant ainsi, elle se condamne elle-mĂȘme. Elle dĂ©passe la mesure de ses pĂšres. » Cet antichristianisme de la luxure disparaĂźtra comme les autres. A l’heure oĂč jÂ’Ă©cris, des voix sÂ’Ă©lĂšvent pour remettre en question sa folie et ses excĂšs. On ne peut affirmer plus de 50 ans de suite sans finir par ĂȘtre critiquĂ© que le summum de la libĂ©ration de la femme, c’est son choix d’avorter. L’image qui restera de la sociĂ©tĂ© du XXĂšme siĂšcle finissant est sans doute le prĂ©servatif gĂ©ant et rose dressĂ© sur l’obĂ©lisque de la place de la concorde Ă  Paris... Pour les Égyptiens anciens, un obĂ©lisque Ă©tait un rayon pĂ©trifiĂ© de la LumiĂšre divine ! Par ses excĂšs, l’idĂ©ologie grossiĂšre de la luxure est dans la lignĂ©e des autres et, comme les autres, elle durera un temps avant de rĂ©vĂ©ler sa perversitĂ©. LÂ’Ă©trange complicitĂ© d’une partie du clergĂ© ; la fidĂ©litĂ© de Pierre En 1846, Ă  la Salette[154], MĂ©lanie reçut de la Vierge un Ă©trange secret qu’elle ne rĂ©vĂ©la que bien plus tard au pape Pie IX. Le 19 septembre 1846, la Vierge lui dit, et c’est le dĂ©but de son secret MĂ©lanie, ce que je vais vous dire maintenant ne sera pas toujours secret. Vous pourrez le publier en 1858. Les prĂȘtres, ministres de mon Fils, les prĂȘtres par leur mauvaise vie, par leurs irrĂ©vĂ©rences et leur impiĂ©tĂ© Ă  cĂ©lĂ©brer les saints mystĂšres, par l’amour de l’argent, l’amour des honneurs et des plaisirs, les prĂȘtres sont devenus des cloaques d’impuretĂ©. Oui, les prĂȘtres demandent vengeance et la vengeance est suspendue sur leur tĂȘte. Malheur aux prĂȘtres, et aux personnes consacrĂ©es Ă  Dieu, lesquelles par leurs infidĂ©litĂ©s et leur mauvaise vie, crucifient de nouveau mon Fils. Les pĂ©chĂ©s des personnes consacrĂ©es Ă  Dieu crient vers le ciel et appellent la vengeance, et voilĂ  que la vengeance est Ă  leurs portes, car il ne se trouve plus personne pour implorer misĂ©ricorde et pardon pour le peuple. Il n’y a plus d’ñmes gĂ©nĂ©reuses, il n’y a plus personne digne d’offrir la Victime sans tĂąche Ă  l’Eternel en faveur du monde. Dieu va frapper d’une maniĂšre sans exemple. Dieu va Ă©puiser sa colĂšre, et personne ne pourra se soustraire Ă  tant de maux rĂ©unis. Les chefs, conducteurs du peuple de Dieu ont nĂ©gligĂ© la priĂšre et la pĂ©nitence, et le dĂ©mon a obscurci leurs intelligences. Ils sont devenus ces Ă©toiles errantes que le vieux diable traĂźnera avec sa queue pour les faire pĂ©rir. Dieu permettra au vieux serpent de mettre les divisions parmi les rĂ©gnants, dans toutes les sociĂ©tĂ©s et dans toutes les familles. » Ce secret fut longtemps dĂ©clarĂ© suspect et rejetĂ© Ă  cause de la duretĂ© des prophĂ©ties qu’il contient. Il est vrai qu’en 1850, la majoritĂ© du clergĂ© Ă©tait de bonne qualitĂ©. Pourtant, lÂ’Ă©tude de ces Ă©poques jusqu’à aujourd’hui montre un Ă©trange dĂ©faut. A l’exception du magistĂšre romain, la majoritĂ© du clergĂ© semble Ă©moussĂ©. Son jugement Ă©vangĂ©lique sur le pĂ©chĂ© dominant de lÂ’Ă©poque semble perpĂ©tuellement anesthĂ©siĂ©. A chaque fois, on constate une complicitĂ© intellectuelle avec l’idĂ©ologie qui de la pensĂ©e unique. Au pire, elle est approuvĂ©e en chaire, au mieux, un silence pesant rĂšgne. Les pasteurs de terrain ont-ils du mal Ă  affronter la rĂ©action scandalisĂ©e de la majoritĂ© de leurs fidĂšles, eux-mĂȘmes fils de leur temps ? Est-ce une bonne façon d’ĂȘtre pasteur selon JĂ©sus[155] Car celui qui aura rougi de moi et de mes paroles dans cette gĂ©nĂ©ration adultĂšre et pĂ©cheresse, le Fils de l'homme aussi rougira de lui, quand il viendra dans la gloire de son PĂšre avec les saints anges. » Pour comprendre ce fait, sans bien sĂ»r accuser tous les prĂȘtres, il suffit de se pencher sur notre Ă©poque. Être prophĂšte, n’est-ce pas agir selon cette parole de JĂ©sus[156] Heureux ĂȘtes-vous quand on vous insultera Ă  cause de moi. C’est bien ainsi qu’on a persĂ©cutĂ© les prophĂštes, vos devanciers. » Pour ĂȘtre prophĂšte en notre Ă©poque, pour mettre en danger son ministĂšre sacerdotal, que faut-il dĂ©noncer ? Un prĂȘtre qui dĂ©nonce en chaire le nazisme risque-t-il sa vie ? Ceux qui l’ont fait en 1942 furent prophĂštes. Que risque-t-on si l’on dĂ©nonce aujourd’hui en chaire les crimes de LĂ©nine ? En 1970, on risquait de perdre son ministĂšre. Aujourd’hui, le grand drame de l’Occident est l’avortement. Jean-Paul II parle d’un gĂ©nocide[157]. On ne peut pas dire qu’il existe une complicitĂ© active dans le clergĂ© pour encourager l’avortement. Le problĂšme se situe ailleurs. Il s’agit d’un silence. Pour mieux comprendre le scandale Ă©vangĂ©lique que constitue l’absence d’une simple explication thĂ©ologique, sans passion, de ce drame qui concerne Dieu, il peut ĂȘtre utile de se rĂ©fĂ©rer aux annĂ©es 1940 en France. Nul ne pourra trouver une quelconque complicitĂ©, dans la hiĂ©rarchie catholique, face aux lois de Vichy. Mais, visiblement, sans anachronisme, dans une simple confrontation Ă  l’Évangile, l’absence de rĂ©action du clergĂ© face Ă  ces lois jusqu’en 1942, gĂȘne. N’y a-t-il pas une certaine faute quand celui qui a mission de parler se tait ? Tout cela est-il vraiment justifiĂ© par lÂ’Ă©vocation des rĂšgles de paix civile, par un doute sur l’efficacitĂ© de la parole ? A partir des annĂ©es 1960, et d’une maniĂšre sourde aujourd’hui, la rĂ©volte s’est mise au grand jour contre les mises en gardes des papes successifs. C’est lÂ’Ă©poque de la tolĂ©rance et de la libĂ©ration sexuelle Ăąge de la luxure. On n’a Ă  la bouche que les mots de libertĂ©, dÂ’Ă©panouissement personnel. La contraception artificielle permet pour la premiĂšre fois de sĂ©parer totalement le plaisir sexuel de la fĂ©conditĂ© et mĂȘme de l’amour. Le pape Paul VI, seul contre la majoritĂ© des catholiques, mit en garde Une telle sĂ©paration n’est pas voulue par Dieu. Attention Ă  cette nouvelle forme dÂ’Ă©goĂŻsme. »[158] Ses paroles furent ouvertement brocardĂ©es ou simplement relativisĂ©es par une majoritĂ© du clergĂ© et mĂȘme des fidĂšles. A partir de cette Ă©poque, la position de Paul VI ou de Jean-Paul II en matiĂšre d’amour et de fidĂ©litĂ© conjugale est dĂ©formĂ©e publiquement, prĂ©sentĂ©e comme odieuse, liberticide et ouvertement rejetĂ©e. Des supĂ©rieurs de SĂ©minaires renvoient des sĂ©minaristes surpris Ă  prier le chapelet. Le prĂȘtre est formĂ© Ă  ĂȘtre un animateur social. C’est aussi l’ñge du grand espoir marxiste auquel adhĂšrent beaucoup dÂ’Ă©vĂȘques de maniĂšre plus ou moins explicite. AprĂšs le Concile Vatican II, des bataillons de prĂȘtres et de religieux dĂ©froquent. On se libĂšre du poids opprimant des vœux. Le secret de la Salette prend alors tout son sens. Il suffit de changer 1865 par 1965 Dans l’annĂ©e 1865, on verra l’abomination de la dĂ©solation dans les lieux saints. Dans les couvents, les fleurs de l’Église seront putrĂ©fiĂ©es et le dĂ©mon se rendra comme le roi des cœurs. Que ceux qui sont Ă  la tĂȘte des communautĂ©s religieuses se tiennent en garde pour les personnes qu’ils doivent recevoir, parce que le dĂ©mon usera de toute sa malice pour introduire dans les ordres religieux des personnes adonnĂ©es au pĂ©chĂ©, car les dĂ©sordres et l’amour des plaisirs charnels seront rĂ©pandus par toute la terre. » Au contraire, les papes successifs furent Ă  la hauteur. Ils parlĂšrent, sans soucis d’ĂȘtre politiquement correct. Ils ne cessĂšrent, Ă  partir de Pie IX, de mettre en garde contre le danger du temps. Ils le faisaient au moment oĂč le danger Ă©tait lĂ  et non cinquante ans plus tard. Ce fait incontestable est la rĂ©alisation d’un rĂȘve fait vers 1880 par saint Jean Bosco Je vis la barque de l’Église qui Ă©tait agitĂ©e par un ouragan inouĂŻ. Elle allait sombrer mais celui qui s’agrippait Ă  la robe de saint Pierre Ă©tait sauvĂ© » A chaque fois, en chaire, bien des prĂȘtres ignorĂšrent ou relativisĂšrent ces avis. Capitalisme, marxisme, nationalisme, hĂ©donisme, libĂ©ration sexuelle ont Ă©tĂ© tour Ă  tour la philosophie d’une partie visible du clergĂ© qui prĂȘche[159]. A chaque fois, la parole de Pierre fit grincer l’intelligence de cette majoritĂ©. Cinquante ans plus tard, ce qui avait Ă©tĂ© source de tant de scandale devenait une Ă©vidence, sans qu’une reconnaissance publique soit rendue au prophĂšte. A chaque fois au contraire, le MagistĂšre de Rome et l’Église tout entiĂšre en ressortaient plus critiquĂ©s. Au moment oĂč jÂ’Ă©cris, des voix se font entendre, y compris dans le clergĂ© catholique, pour remplacer l’insupportable MagistĂšre de Rome par une assemblĂ©e Ă©lue. On supporte de moins en moins sa parole Ă  contretemps. Par le remplacement du gouvernement thĂ©ocratique de l’Église par une dĂ©mocratie populaire, on pense pouvoir enfin la moderniser et l’adapter Ă  son Ă©poque. Il s’agit des premiers signes d’une nouvelle Ă©tape de la lente marche de l’apostasie* de la foi chrĂ©tienne. jusqu’à ce que soit achevĂ© lÂ’Ă©crasement de la force du Peuple Saint »[160] DEUXIÈME ÉTAPE suite. L’humanisme sans Dieu Ă  partir de 1960 et pour le XXIĂšme siĂšcle A partir d’ici, je suis contraint dÂ’Ă©tudier des Ă©vĂ©nements qui ne se sont pas tous encore produits. Un aspect nĂ©cessairement hypothĂ©tique entre en ligne de compte. Cependant, Ă  la lumiĂšre des prophĂ©ties dĂ©jĂ  citĂ©es, sachant qu’elles se rĂ©aliseront avec certitude, Ă  la lumiĂšre aussi d’une connaissance des lois sociologiques qui prĂ©valent dans les nations, il est possible dÂ’Ă©viter l’erreur. Si le dĂ©tail des Ă©vĂ©nements futurs ne peut ĂȘtre dĂ©fini, leurs lignes gĂ©nĂ©rales sont plus que probables. Le chiffre de la bĂȘte, 666 Chose probable “Tous, petits et grands, se feront marquer sur la main droite ou sur le front du nom de la bĂȘte ou du chiffre de son nom. C’est ici qu’il faut avoir de la finesse! Que l’homme douĂ© d’esprit calcule le chiffre de la bĂȘte, c’est un chiffre d’homme Son chiffre est 666.[161]” Quel sera lÂ’Ă©tape suivante, Ă  savoir le nouvel Évangile proposĂ© aux peuples pour le XXIĂšme siĂšcle ? Qu’est-ce qui se profile pour remplacer le culte dĂ©suet et grossier des sept pĂ©chĂ©s capitaux? En regardant les signes de notre temps, essayons d’en dĂ©terminer la nature. Les peuples sont plus cultivĂ©s. Ils ont besoin d’un sens philosophique Ă  leur vie. Il ne peut s’agir des idĂ©ologies comme le marxisme ou le nazisme. Il en est de mĂȘme pour le culte du phallus et des jouissances charnelles. J’ai montrĂ© que ces antichristia–nismes sont trop Ă©pais et contre nature pour durer. Ils ne rĂ©sistent pas au temps. La conscience des jeunes de notre Ă©poque est dĂ©jĂ  plus que dubitative face Ă  cette propension de leurs aĂźnĂ©s Ă  tout sacrifier Ă  leur libertĂ© sexuelle[162]. Si l’on se rĂ©fĂšre aux prophĂ©ties, Ă  l’approche de la fin, les derniers antichristianismes seront au contraire des rĂ©ussites capables de durer et emplies de rĂ©elles valeurs aptes Ă  sĂ©duire les Ă©lus eux-mĂȘmes ». Il s’agit, dirions-nous, d’un Évangile, c’est-Ă -dire de la Bonne Nou–velle d’une voie vers le bonheur. L’Apocalypse dĂ©crit la puissance de chaque antichristianisme sous le symbole du chiffre 666[163]. Ce chiffre n’a cessĂ© depuis des siĂšcles de faire couler de l’encre. Des savants se sont attelĂ©s Ă  en calculer les propriĂ©tĂ©s arithmĂ©tiques et ils ont fait des dĂ©couvertes. Cependant, la parole de Dieu est donnĂ©e Ă  tous les hommes, mĂȘme aux simples, de telle façon que son sens nÂ’Ă©chappe pas complĂštement Ă  ceux qui la lisent et s’en imprĂšgnent. Il est donc impossible que son premier sens appartienne aux savants calculateurs. Il doit exister une signification simple du chiffre 666. Dans l’Écriture, on voit que certains chiffres sont donnĂ©s avec une mĂȘme signification symbolique. Ainsi, le chiffre 3 signifie la plĂ©nitude de la divinitĂ© puisque Dieu est en trois personnes. De mĂȘme, le chiffre 7 signifie la perfection de la crĂ©ation puisque le monde fut achevĂ© le septiĂšme jour par le repos de Dieu qui dit que “ tout Ă©tait trĂšs bon ”[164]. C’est de cette maniĂšre qu’il faut regarder le chiffre de la bĂȘte. Plusieurs interprĂ©tations peuvent ĂȘtre donnĂ©es qui se rejoignent en une seule. Dieu affirme sans cesse Ă  l’homme qu’il lui a donnĂ© six jours pour travailler “ Pendant six jours, tu travailleras et tu feras ton ouvrage. Mais le septiĂšme jour est un sabbat pour YahvĂ© ton Dieu”[165]. Ainsi, si l’homme oublie le septiĂšme jour qui est consacrĂ© Ă  Dieu, il se marque lui-mĂȘme du chiffre 6 qui signifie qu’il vit sans Dieu. Il existe bien d’autres textes bibliques qui confirment cette interprĂ©tation. Dans la Loi, Dieu commande aux maĂźtres qui achĂštent la main-d’œuvre d’un esclave hĂ©breu, de le garder six annĂ©es puis de le libĂ©rer sans qu’il ne doive rien payer. Si le maĂźtre n’agit pas ainsi la septiĂšme annĂ©e, il se marque lui-mĂȘme du chiffre 6. On trouve ce chiffre 6 sept moins un en dehors de la Bible. En philosophie, lÂ’Ă©tude de l’homme se fait autours de ses sept dimensions 1- Il existe mĂ©taphysique, 2- Il est vivant, 3- il possĂšde un corps physique, 4- il travaille, 5- il aime, 6- il vit en communautĂ©, 7- il est fait par et pour un CrĂ©ateur. Si la derniĂšre dimension disparaĂźt, il reste le chiffre 6. En consĂ©quence, le chiffre de la BĂȘte, qui est le symbole des AntĂ©christs* ne signifie pas autre chose que l’homme sans Dieu. C’est pourquoi l’Apocalypse l’appelle un chiffre d’homme. Tout au long de l’histoire et de plus en plus en ces siĂšcles de sĂ©cularisation, l’humanitĂ© se marque du chiffre 6. Si le chiffre est rĂ©pĂ©tĂ© trois fois, c’est pour signifier que les AntĂ©christs et en particulier le dernier d’entre eux rĂ©alisera un monde sĂ©parĂ© de Dieu dotĂ© d’une certaine perfection divine. ExtĂ©rieurement, la paix enfin rĂ©alisĂ©e prouvera la possibilitĂ© d’une humanitĂ© sans Dieu. Si l’Apocalypse et les autres textes de l’Écriture dĂ©crivent ce temps comme un malheur inimaginable, c’est qu’elles regardent les choses intĂ©rieurement, Ă  la maniĂšre de Dieu. Pour le salut, une paix et une rĂ©ussite extĂ©rieure peuvent ĂȘtre signes de ruine de l’ñme. L’humanisme sans Dieu[166] En ce dĂ©but du XXIĂšme siĂšcle, il est facile de discerner lÂ’Ă©tape suivante puisqu’il ne subsiste et prospĂšre aprĂšs la chute du communisme 1989, qu’un seul antichristianisme. Il s’agit de l’humanisme sans Dieu, tel qu’il fut pensĂ© dans sa forme modĂ©rĂ©e Ă  lÂ’Ă©poque des lumiĂšres. Cette philosophie semble s’imposer non seulement en Occident mais s’exporter dans le monde entier, en raison de l’action militante des organisations gouvernementales et non gouvernementales. Il ne faut pas qualifier l’humanisme dĂ©jĂ  diffus actuellement d’athĂ©e. L’athĂ©isme militant, qu’il soit communiste, positiviste ou autre, agissait tout autrement en s’efforçant de supprimer activement la religion par le prosĂ©lytisme. Il se comportait de maniĂšre sectaire et non tolĂ©rante Staline par exemple. Or l’humanisme qui prĂ©vaut actuellement ne se proclame pas tel. Il ne se pose pas la question de savoir si Dieu existe ou non. Il prĂ©fĂšre relĂ©guer cette question au seul domaine privĂ©, dans le respect de la conscience de chacun. Il en rĂ©sulte un athĂ©isme pratique. L’homme et la sociĂ©tĂ© vivent comme si Dieu n’existait pas. Il se contente d’entretenir de maniĂšre calme l’acquis suivant l’hypothĂšse Dieu est simplement pĂ©rimĂ©e puisque l’homme descend de la vie animale, par hasard. LÂ’Ă©volution des espĂšces par les seules lois du hasard est mĂ©diatiquement plus qu’une thĂ©orie. C’est devenu une mĂ©taphysique fondatrice d’une sociĂ©tĂ©, un nouveau livre de la GenĂšse. Puisque Dieu n’existe pas, puisqu’il n’y a pas de vie aprĂšs la mort » tel est le prĂ©supposĂ© du projet. Il est rarement formulĂ© d’une façon aussi claire. Pourtant, il est le fondement de tout. Cet athĂ©isme est concret, l’absence de Dieu Ă©tant l’expĂ©rience majeure de la vie de tous les jours en Occident. Puisque demain nous mourrons, que pouvons nous faire pour construire le monde le moins mauvais possible? La question n’est ni idiote ni condamnable. Elle relĂšve au contraire du bon sens dans un monde sans espĂ©rance aprĂšs la mort. Saint Paul lui-mĂȘme se l’est posĂ©e et y a rĂ©pondu “ Si le Christ n’est pas ressuscitĂ©, mangeons et buvons car demain nous mourrons.[167]” La rĂ©ponse proposĂ©e aujourd’hui est analogue Ă  la diffĂ©rence prĂšs qu’elle est Ă©laborĂ©e pour fonctionner. L’expĂ©rience des erreurs du passĂ© telle que nous l’avons rapportĂ©e[168], permet dÂ’Ă©viter les excĂšs en modĂ©rant les lois de l’argent, les lois de l’appĂ©tit de la gloire et des jouissances. Tout est dans le juste milieu. Essayons de nous placer concrĂštement dans la pensĂ©e d’un homme politique athĂ©e. Imaginons avec toute la sincĂ©ritĂ© possible que Dieu n’existe pas mais qu’il nous faut construire le meilleur monde possible, voilĂ  Ă  quoi il ressemblerait. Cet humanisme est gĂ©nĂ©reux. Il recherche activement, que ce soit par la rĂ©flexion ou par l’action politique, comment donner Ă  l’homme toutes les conditions du bonheur. AprĂšs avoir tĂątonnĂ© durant deux siĂšcles, depuis la RĂ©volution française[169], il en est arrivĂ© Ă  la conclusion suivante. Ce qui est le plus important dans l’homme, ce qui fait de lui une personne humaine, c’est sa capacitĂ© Ă  agir librement en vue du bonheur, dans le respect de la libertĂ© d’autrui. Tous les mots de cette phrase sont importants et pesĂ©s. Tout doit ĂȘtre fait en consĂ©quence pour favoriser cette libertĂ© modĂ©rĂ©e, tant au plan matĂ©riel recherche de la paix, de la richesse, du bien ĂȘtre, lutte contre la guerre, la famine, la maladie, les inĂ©galitĂ©s, qu’au plan spirituel Ă©ducation des hommes Ă  la tolĂ©rance, Ă  la fraternitĂ©, au respect d’autrui surtout dans le domaine de sa libertĂ©. De telles valeurs, en raison de leur richesse de paix, semblent devoir conduire Ă  moyen terme Ă  la construction d’un monde Ă©quilibrĂ© offrant Ă  chacun les conditions fondamentales du bonheur. A chacun de le construire dans sa vie personnelle. J’ai rĂ©alisĂ© en m’inspirant de textes officiels de l’ONU et de l’UNESCO une charte du projet d’humanitĂ© que ces organisations rĂȘvent de crĂ©er. L’intention de leurs membres est rĂ©ellement positive et humaniste. Il ne s’agit pas de la lire avec un regard excessivement nĂ©gatif puisqu’on ne peut rien trouver Ă  redire sur le plan humain. Seul un regard de sagesse chrĂ©tienne, regard paisible s’il en est mais trĂšs contemplatif, peut y discerner le chiffre de l’homme, 666*. CHARTE DU MEILLEUR MONDE POSSIBLE[170] 1- BUT Que chacun puisse profiter du bonheur et des joies de la vie car ils sont ce qu’il y a de plus prĂ©cieux sur la terre. La vie est courte. 2- MOYENS Il convient de donner Ă  tous les hommes la possibilitĂ© d’obtenir ces plaisirs et ces joies. En premier lieu, il faut mettre au ban de la sociĂ©tĂ© toutes les idĂ©ologies qui, au cours des siĂšcles passĂ©s se sont rendues coupables de fanatismes et de violences. Toute guerre doit ĂȘtre dĂ©finitivement bannie puisqu’elle est source de malheur. Ces idĂ©ologies sont principalement politiques marxisme, nazisme, fascisme patriotique et religieuses en particulier les religions prosĂ©lytes[171]. En second lieu, il convient de montrer aux peuples que le bonheur dĂ©crit a pour fondement la libertĂ© et son corollaire le respect de la libertĂ© d’autrui. Elle implique certes des droits mais aussi des devoirs. 3- LOIS Établir des lois civiles favorisant la libertĂ© dans le respect d’autrui. LibertĂ© d’aimer celui qui veut bien de cet amour l’amour nÂ’Ă©tant pas seulement la pulsion sexuelle mais aussi le sentiment, et l’engagement mutuel pour un temps; LibertĂ© de penser et de s’exprimer dans la mesure oĂč les idĂ©es soutenues respectent la dignitĂ© de tous les hommes articles 1 et 2 ; Favoriser la libertĂ© de donner la vie au moment choisi, Ă  condition que le nouveau-nĂ© soit un enfant normal, dotĂ© de toutes les facultĂ©s pour trouver dans les meilleures conditions le bonheur et qu’il ne soit pas surnumĂ©raire par rapport aux possibilitĂ©s de la planĂšte; LibertĂ© de choisir l’heure de sa mort, surtout lorsque celle-ci approche et supprime la possibilitĂ© du bonheur proposĂ© dans l’article 1; Bref, toute libertĂ© apte Ă  favoriser le bonheur dans le respect de la libertĂ© d’autrui. 4- Établir des lois civiles favorisant le respect de la libertĂ© d’autrui Respect de celui qui nÂ’Ă©prouve plus de sentiment et veut quitter son conjoint possibilitĂ© de divorce; TolĂ©rance des actions d’autrui dans la mesure oĂč elles ne dĂ©truisent pas la libertĂ© d’autrui; LibertĂ© d’arrĂȘter une grossesse non dĂ©sirĂ©e, tant que l’embryon n’est pas un ĂȘtre humain =dotĂ© de libertĂ©, tout en dĂ©nonçant et prĂ©venant contraception ses abus qui dĂ©truisent la psychologie fĂ©minine; Devoir envers les enfants qui, nÂ’Ă©tant pas des ĂȘtres totalement Ă©duquĂ©s dans la libertĂ©, ont besoin d’une Ă©ducation rĂ©aliste, avec un pĂŽle d’amour et un pĂŽle d’autoritĂ©; Établir une justice et des peines adaptĂ©es contre ceux qui commettent des dĂ©lits et des crimes contre autrui, selon qu’il a Ă©tĂ© dĂ©fini libre et digne de respect aux articles 3 et 4. La peine de mort doit ĂȘtre supprimĂ©e mais elle doit ĂȘtre remplacĂ©e, dans les cas les plus graves, par une vraie prison Ă  vie. 5- Favoriser les sciences et les techniques capables d’aider aux conditions matĂ©rielles du bonheur du plus grand nombre. Nourriture pour tous, santĂ©, richesse, temps pour les loisirs, protection de la nature, prolonga–tion de la durĂ©e de vie, accĂšs Ă  la culture etc. Favoriser la recherche gĂ©nĂ©tique dans la mesure du respect de la nature humaine. Il ne s’agit pas, sauf en matiĂšre de maladie et de prolongement de la durĂ©e de vie, de changer l’ humain. 6- dĂ©velopper avec souplesse ces lois en fonction de lÂ’Ă©volution des mentalitĂ©s. A terme, les imposer de maniĂšre mondiale. Établir un gouvernement mondial remplaçant le coĂ»teux et dangereux systĂšme des nations. Unifier le monde et supprimer Ă  jamais les armes de destruction massive, les systĂšmes de la tyrannie et ses consĂ©quences. Un tel projet de sociĂ©tĂ© n’est certes pas parfait. Il reconnaĂźt avec rĂ©alisme son dĂ©faut structurel, la nĂ©cessitĂ© pour l’homme de mourir alors qu’il dĂ©sirerait vivre toujours. Mais reconnaissons-le avec honnĂȘtetĂ©. Si Dieu n’existait pas, ne serions nous pas les premiers Ă  y adhĂ©rer et Ă  y travailler? Existe-t-il meilleure façon de vivre sur la terre les quelques annĂ©es oĂč le hasard de lÂ’Ă©volution nous a placĂ©s? Ce projet est si bon le moins mauvais qu’on puisse imaginer compte tenu de ce que nous sommes, qu’il est difficile d’en inventer un meilleur. L’acceptation du divorce et du vagabondage des amitiĂ©s est logique. Pourquoi s’imposer Ă  vie le joug d’une vie commune alors que le bonheur passager se trouve plus rapidement dans la libertĂ© et la spontanĂ©itĂ©? N’y a-t-il pas plus de joie Ă  se revoir qu’à se supporter? Rien n’empĂȘche bien sĂ»r Ă  ceux qui veulent se marier de le faire, s’ils y trouvent le bonheur. Il en est de mĂȘme pour l’acceptation de l’avortement. L’embryon n’ayant ni Ăąme immortelle ni libertĂ©, pourquoi lui imposer la vie s’il ne vient pas au bon moment? Il ne s’agit certes pas d’encourager l’avortement pour convenance personnelle mais de le prĂ©venir par une contraception efficace. De mĂȘme, pourquoi vivre dans la maladie et la vieillesse puisque tout se termine dans le nĂ©ant? Cette conception du monde ressemble par beaucoup de ses principes au christianisme. On y parle de droits de l’hommes, de respect de sa libertĂ©, de respect d’autrui, recherche du bonheur de l’autre. Beaucoup de chrĂ©tiens ne savent plus en discerner les diffĂ©rences. Pourtant, si les consĂ©quences pratiques sont si diffĂ©rentes divorce, avortement, contraception artificielle, euthanasie, recherche gĂ©nĂ©tique sur la durĂ©e de vie c’est Ă  cause de diffĂ©rences absolues qui touchent la source mĂȘme, le sens de la vie. - L’une croit en une vie aprĂšs la mort, l’autre ne s’y intĂ©resse pas. - L’une exalte l’amour du prochain, jusqu’au sacrifice de son propre bonheur, l’autre exalte la libertĂ© en vue de la recherche du bonheur personnel; - L’une affirme que seul compte ce qui est construit pour durer jusque dans la vision face Ă  face avec Dieu, Ă  savoir l’humilitĂ© et l’amour qui se donne. L’autre affirme que seul compte le bonheur personnel car il est urgent d’ĂȘtre heureux, dans un Ă©goĂŻsme modĂ©rĂ©, avant que n’arrive la mort. Il est bien Ă©vident que l’humanisme sans Dieu* n’est pas contre l’amour oblatif. Il l’admire de loin. Mais il le place comme l’une des maniĂšres, irrĂ©aliste mais respectable, dont un homme libre peut donner un sens hĂ©roĂŻque Ă  une vie de toute façon vouĂ©e au nĂ©ant. Pour illustrer ce respect, on peut citer en France la reconnaissance en 1905, sous le gouvernement Émile Combe, des sœurs de la charitĂ© de saint Vincent de Paul comme association d’utilitĂ© publique. Au mĂȘme moment, tous les autres ordres religieux Ă©taient chassĂ©s. On peut aussi citer l’admiration portĂ©e de nos jours Ă  l’abbĂ© Pierre ou Ă  mĂšre ThĂ©rĂ©sa, considĂ©rĂ©s cependant exclusivement sous l’aspect de leur gĂ©nĂ©rositĂ© sociale. Doit-on affirmer que l’humanisme sans Dieu* prĂȘche l’amour de soi tandis que le christianisme prĂȘche l’amour de l’autre? Ce serait exagĂ©rĂ©. L’intention des humanistes n’est pas lĂ  mais, dans ses consĂ©quences, l’humanisme sans Dieu semble conduire plus de gens vers l’individualisme que vers l’amour qui se sacrifie. Ainsi, lorsqu’on Ă©tudie les consĂ©quences concrĂštes de ces deux conceptions du monde, il est plus aisĂ© de manifester leurs diffĂ©rences. Elles changent radicalement le sens de la vie. Il est possible de les Ă©tudier dans tous les domaines soulevĂ©s par lÂ’Ă©thique moderne face Ă  la pensĂ©e des Papes. L’humanisme sans Dieu peut-il combler le cœur de l’homme ? “ Et le cinquiĂšme ange rĂ©pandit sa coupe sur le trĂŽne de la BĂȘte, alors, son royaume devint tĂ©nĂšbres, et l’on se mordait la langue de douleur. Mais, loin de se repentir de leurs agissements, les hommes blasphĂ©mĂšrent le Dieu du ciel sous le coup des douleurs et des plaies.[172]” Ce texte peut signifier beaucoup de choses. L’humanisme sans Dieu tel que dĂ©crit dans la charte, rĂ©vĂšle une tare incorrigible. Le bonheur qu’il propose est parfait Ă  l’exception d’une chose. Il oublie que l’homme ne vit pas seulement de pain, c’est-Ă -dire de nourriture temporaire. Un tel projet comblerait un monde peuplĂ© de mammifĂšres supĂ©rieurs. Mais l’homme porte en lui une angoisse qui explose quand tout va bien. Il a soif de toutes les paroles qui sortent de la bouche de Dieu[173]. Il dĂ©sire lÂ’Ă©ternitĂ©. Or cette derniĂšre tentative ne propose pas d’espĂ©rance pour l’autre monde. Elle butera, tĂŽt ou tard sur cet Ă©cueil. Dans les pays qui l’ont dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ©, il existe une incomprĂ©hension des hommes politiques devant l’attitude de peuples qui, ayant tout, se plaignent que tout va mal. On se mordait la langue de douleur ». Cela se traduira par des Ă©pidĂ©mies de suicides de jeunes et de vieux. Il y aura nĂ©cessairement une mystĂ©rieuse propension pour l’alcool ou les drogues, pour le psychologue et l’anxiolytique. Une prise de conscience des Ă©lites ne manquera pas de se faire, tĂŽt ou tard ces peuples unifiĂ©s sont malades. Ils manquent de religion Pour cette raison, mĂȘme Ă  un plan strictement sociologique, il est certain que cette belle construction ne pourra ĂȘtre que passagĂšre. Elle ne pourra ĂȘtre le dernier des antichristianismes. Est-elle, au plan du salut, plus terrible que les idĂ©ologies du XXĂšme siĂšcle ?[174] Une deuxiĂšme question se pose. Peut-on affirmer, au plan d’un regard de sagesse chrĂ©tienne, que l’humanisme sans Dieu tel que je viens de le dĂ©crire sera plus terrible pour le salut Ă©ternel que les antichristianismes des XIXĂšme et XXĂšme siĂšcles ? N’y a-t-il pas lĂ  une exagĂ©ration, un blasphĂšme contre l’humanitĂ©? Que peut-il y avoir de pire que le nazisme ou le communisme, comme le dit jadis le pape Pie XI Encyclique Mit brennender Sorge[175]. Je ne parle pas ici du meurtre des corps. Dans ce domaine, le nazisme et le communisme sont au-dessus de tout. Il s’agit du meurtre des Ăąmes, selon la parole de JĂ©sus Je vous le dis Ă  vous, mes amis Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps et aprĂšs cela ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre. Craignez Celui qui, aprĂšs avoir tuĂ©, a le pouvoir de jeter dans la gĂ©henne; oui, je vous le dis, Celui-lĂ , craignez-le[176] ». En effet, loin de provoquer des massacres, cette philosophie voudra les Ă©viter et les interdire. Mais plus l’humanitĂ© approchera de sa fin, plus le sens des textes guerriers et sanglants de l’Apocalypse prendront leur vrai sens, Ă  savoir celui de Dieu, un sens thĂ©ologal. Il faut toujours se souvenir en les lisant, que ces paroles sont d’abord esprit et vie avant d’ĂȘtre l’annonce dÂ’Ă©vĂ©nements matĂ©riels. “ Nul n’aurait eu la vie sauve ”, c’est-Ă -dire, pour JĂ©sus, nul n’aurait eu la charitĂ© sauve. La grande tribulation dont parle le Christ est celle qui s’attaque Ă  la foi, Ă  l’espĂ©rance et bien sĂ»r Ă  la charitĂ©. Pris dans ce sens, il est facile de comprendre pourquoi cet antichristianisme-lĂ  est le plus dangereux qui ait jamais existĂ© pour les Ăąmes, quoique pas nĂ©cessairement le pire Ă  venir. On pourrait multiplier les analyses pour manifester que la voie proposĂ©e par l’humanisme sans Dieu consiste en un Ă©goĂŻsme intelligemment gĂ©rĂ©. Chacun respecte autrui non par souci d’autrui mais parce que c’est en dĂ©finiti–ve la meilleure solution pour atteindre un bonheur individuel Ă©levĂ© au rang d’absolu. Mieux qu’une analyse, quelques exemples actuels peuvent ĂȘtre Ă©clairants. 1- Il produit de maniĂšre maximale de l’individualisme et de lÂ’Ă©goĂŻsme[177]. L’Europe occidentale en donne depuis quelques dĂ©cennies un modĂšle Ă  grande Ă©chelle. Ce qui caractĂ©rise ces sociĂ©tĂ©s, c’est une augmentation du souci pour la justice sociale. La misĂšre matĂ©rielle n’est plus tolĂ©rĂ©e. ParallĂšlement, se manifeste une augmentation frappante de l’individualisme. Chacun cherche Ă  construire son bonheur comme il l’entend, en Ă©vitant l’effort et la souffrance. Ainsi, l’amour est la chose dont on parle le plus. Lorsqu’il est source de joie sentimentale et de plaisir sexuel, il est aimĂ©. Mais dĂšs qu’il implique effort sur soi-mĂȘme ou souffrance en vue du bonheur de l’autre, il n’est plus appelĂ© amour. On n’a jamais vu autant de divorces et de ruptures qu’à notre Ă©poque. Il en est de mĂȘme de la maternitĂ© et les jeunes filles rĂȘvent de sÂ’Ă©panouir dans leur profession et leur vie de femme. Mais cet enfant ne doit venir que lorsque l’on veut parfois mĂȘme et de plus en plus selon un pedigree de perfection. Le XXĂšme siĂšcle finissant n’aura jamais vu autant d’avortements ou d’enfants mal-aimĂ©s. On aime Ă©galement ses parents et on reconnaĂźt leur devoir la vie. Mais lorsqu’ils sont ĂągĂ©s, sans mĂ©chancetĂ©, “mais parce que la vie est si prenante”, on les confie Ă  des centres spĂ©cialisĂ©s oĂč ils ont tout ce qu’il faut matĂ©riellement mais oĂč ils meurent de solitude et d’abandon. Ces trois exemples pris dans ce qui fait la plus grande richesse de l’homme, ses relations familiales, manifestent Ă  quel point cet humanisme sans Dieu* est trĂšs concrĂštement source dÂ’Ă©goĂŻsme et donc d’une grande clameur de tristesse au Ciel[178]. Le pire semble ĂȘtre qu’une telle sociĂ©tĂ© peut tenir des siĂšcles, les soubresauts de la souffrance spirituelle qu’elle porte en elle pouvant ĂȘtre anesthĂ©siĂ©s chez les jeunes dans un Ă©tourdissement d’occupations, et camouflĂ©s chez les personnes ĂągĂ©es qui deviennent des citoyens marginaux. Elle sombre dans lÂ’Ă©goĂŻsme mais pas dans l’inefficacitĂ© car les plaisirs ne sont pas l’unique but. On aspire aussi aux carriĂšres, aux honneurs, aux succĂšs techniques, le tout canalisĂ© par des lois bien faites et aptes Ă  contenir les corruptions. Une telle sociĂ©tĂ© sĂ©crĂšte du fait de son succĂšs beaucoup d’orgueil. Il est donc probable que l’humanisme sans Dieu, lorsqu’il se manifestera, ne proposera pas autre chose au monde tout en corrigeant les excĂšs soixante-huitard actuels. 2- Il produit de maniĂšre maximale de l’orgueil et du refus de Dieu. Étourdie par un bonheur matĂ©riel rĂ©el, l’humanitĂ© s’exalte dĂ©jĂ . La sagesse » proposĂ©e par l’humanisme sans Dieu, est en Occident une rĂ©ussite au plan matĂ©riel. Elle est souvent explicitement jetĂ©e Ă  la face de Dieu. Nous sommes heureux sans lui. L’hypothĂšse Dieu est devenue inutile. » Il s’agit non seulement d’ĂȘtre libre pour jouir de son pouvoir, mais de se prĂ©tendre plus intelligent » que le CrĂ©ateur lui-mĂȘme. On voit des signes de cet orgueil dans la tentation perpĂ©tuelle de maĂźtriser la vie. A une Ă©poque oĂč des millions d’enfants sont avortĂ©s, on n’hĂ©site pas Ă  en concevoir par tous les moyens possibles. Le clonage reproductif est lÂ’Ă©tape recherchĂ©e au moment oĂč jÂ’Ă©cris ces pages. L’homme rĂȘve d’ĂȘtre bientĂŽt crĂ©ateur lui-mĂȘme de la vie. Ce rĂȘve sera plus vite qu’on le croit une rĂ©alitĂ©. AprĂšs avoir manifestĂ© que la Vie Ă©ternelle n’est pas donnĂ©e Ă  lÂ’Ă©goĂŻs–me, il est aisĂ© de comprendre pourquoi cet humanisme sans Dieu est, au plan thĂ©ologal, le pire qu’on ait jamais vu. En nourrissant lÂ’Ă©goĂŻsme d’une maniĂšre trĂšs profonde, en le rendant viable Ă  travers une apparence de bonheur individuel, il façonne efficacement chacun dans la recherche de soi. Étant trĂšs sĂ©ducteur et capable d’anesthĂ©sier jusqu’à la conscience de vivre dans lÂ’Ă©goĂŻsme, il est capable plus que tout autre antichristianisme terrestre d’entraĂźner le refus de l’amour au moment de la mort. Quand un nazi tue puis est tuĂ© au nom de sa croyance raciale, il commet un crime contre l’humanitĂ©, mais sa propre vie lui paraĂźt souvent moins importante que son idole patriotique[179]. Il y a donc en lui un certain sens du sacrifice individuel. Il en est de mĂȘme pour un communiste et sa passion haineuse du bonheur social des pauvres. Quand un humaniste moderne, se regarde, il ne voit pas qu’il est Ă©goĂŻste. Il peut se croire longtemps gĂ©nĂ©reux puisqu’il respecte, dans sa recherche de bonheur, la recherche d’autrui. Pourtant, son seul centre d’intĂ©rĂȘt est lui-mĂȘme. Ainsi, cette forme de pensĂ©e est capable de disposer plus que tout autre systĂšme politique un peuple entier Ă  se plonger en enfer lorsque le vrai Évangile, celui de l’amour jusqu’au mĂ©pris de soi, est proposĂ©. Quelle difficultĂ© en effet pour un homme habituĂ© Ă  ne penser qu’à son plaisir, de choisir dans une conversion totale l’amour fidĂšle jusqu’au mĂ©pris de soi-mĂȘme.[180] Pourquoi Dieu le permettra-t-il ? Chose certaine Nous savons que nous sommes de Dieu et que le monde entier gĂźt au pouvoir du Mauvais.[181] » La question qui se pose maintenant est de savoir pourquoi Dieu permettra Ă  cet antichristianisme de sÂ’Ă©tendre dans le monde entier Ă  l’approche de la fin du monde. Au long du chapitre prĂ©cĂ©dent, nous avons pu trouver aux malheurs matĂ©riels et politiques qu’il a permis jusqu’à aujourd’hui quelques explications dans son projet de salut universel. Mais il s’agit ici de malheurs spirituels qui, en dĂ©veloppant de maniĂšre grave lÂ’Ă©goĂŻsme et l’orgueil, semblent mettre en danger le salut Ă©ternel de toute une gĂ©nĂ©ration. Quel bien peut-il sortir de cela? Un bien immense en vĂ©ritĂ© puisque le Seigneur va jusqu’à affirmer Ă  propos de ces Ă©vĂ©nements Lorsque vous verrez tout cela, soyez dans la joie et redressez la tĂȘte car votre RĂ©demption est proche. » Dieu ne se contente pas de regarder les rĂ©alitĂ©s extĂ©rieures et politiques. Il lit au fond des cœurs. Et que discerne-t-il dans les peuples d’Occident qui vivent dĂ©jĂ  dans un tel humanisme sans Dieu* ? Un grand Ă©goĂŻsme vĂ©cu dans le bien-ĂȘtre matĂ©riel, mais aussi beaucoup de souffrances spirituelles. Le livre de la Sagesse les dĂ©crit de maniĂšre saisissante[182] Oui, les jugements de Dieu sont grands et inexplicables, c’est pourquoi il a permis que des Ăąmes sans instruction sÂ’Ă©garent. Ils gisaient enfermĂ©s sous leurs toits, bannis de la providence Ă©ternelle. Ils furent dispersĂ©s, en proie Ă  de terribles frayeurs, Ă©pouvantĂ©s par des fantĂŽmes. Car le rĂ©duit qui les abritait ne les prĂ©servait pas de la peur; des bruits effrayants retentissaient autour d’eux, et des spectres lugubres, au visage morne, leur apparaissaient. Aucun feu n’avait assez de force pour les Ă©clairer, et lÂ’Ă©clat Ă©tincelant des Ă©toiles ne parvenait pas Ă  illuminer cette horrible nuit. » L’humanisme athĂ©e n’arrive en effet qu’à anesthĂ©sier les plaies vives de l’absence de Dieu. Il ne peut entiĂšrement retirer du cœur des hommes la soif de plus qu’un vague bonheur humain et passager. Pour exprimer cette douleur terrible de ceux qui n’ont plus de foi en l’amour, JĂ©sus s’exprime ainsi[183] “ Malheur Ă  celles qui seront enceintes ce jour lĂ  et Ă  celles qui allaiteront. ” Cette image symbolise tout le malheur de ceux qui, attachĂ©s Ă  la terre comme unique possibilitĂ© de bonheur, voient Ă  l’heure de leur fin que mĂȘme ce bonheur est vain. On pourrait multiplier dans l’Écriture les exemples de descriptions de la douleur spirituelle. Le dĂ©sespoir est en fait plus terrible que la souffrance matĂ©rielle accompagnĂ©e d’espĂ©rance. L’image du monde actuel et de tout humanisme sans Dieu est Ă  rechercher dans les maisons de retraite. On y vit bien, on y est nourri et lavĂ© et mĂȘme parfois aimĂ©. Pourtant, l’ñme des personnes ĂągĂ©es se meurt de solitude. Dieu connaĂźt cette souffrance. Il discerne les abĂźmes infinis de pauvretĂ© qui s’y creusent. Il sait qu’en dĂ©finitive le monde de l’antichristianisme, Ă  cause de ces souffrances, dispose les Ăąmes Ă  la Vie Ă©ternelle. Nul ne peut soupçonner l’allĂ©gresse des ces pauvres gens. A l’heure de la mort et de l’apparition du Christ, lorsqu’ils dĂ©couvrent que tout cela nÂ’Ă©tait que mensonge, la plus grande partie des hommes, se prĂ©cipitera vers l’amour, incapable de s’obstiner dans lÂ’Ă©goĂŻsme dont ils connaissent les fruits amers. Rappelons que seul le blasphĂšme obstinĂ© contre l’amour, maintenu fermement Ă  l’heure de la mort conduit en enfer. Mais il ne sera pas le dernier des antichristianismes Chose probable L’humanisme sans Dieu semble ĂȘtre, si l’on suit la lettre des prophĂ©ties, une simple Ă©tape. Si l’on suit la lettre des Écritures saintes, plusieurs passages montrent qu’il y a une place pour quelque chose de plus profond. Saint Paul parle explicitement[184] d’aspect bien plus terrible Avant la fin, il doit se rĂ©vĂ©ler l’Homme impie, l’Etre perdu, l’Adversaire, celui qui sÂ’Ă©lĂšve au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusqu’à s’asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-mĂȘme comme Dieu ». Nous verrons dans la section suivante de quoi il s’agit. TROISIÈME ÉTAPE. La rĂ©vĂ©lation de l’Adversaire Chose certaine pour le fait, probable quant Ă  l’idĂ©ologie[185] Alors l’Impie se rĂ©vĂ©lera, et le Seigneur le fera disparaĂźtre par le souffle de sa bouche, l’anĂ©antira par la manifestation de sa Venue.[186] » On peut citer Ă  titre d’application de ce texte un extrait du secret de La Salette[187] En l’annĂ©e 1864, Lucifer* et un grand nombre de dĂ©mons seront dĂ©tachĂ©s de l’enfer. Ils aboliront la foi peu Ă  peu et mĂȘme dans les personnes consacrĂ©es Ă  Dieu. Ils les aveugleront de telle maniĂšre, qu’à moins d’une grĂące particuliĂšre ces personnes prendront l’esprit de ces mauvais anges. Plusieurs maisons religieuses perdront entiĂšrement la foi et perdront beaucoup d’ñmes. Les mauvais livres abonderont sur la terre et les esprits des tĂ©nĂšbres rĂ©pandront partout un relĂąchement universel pour tout ce qui regarde le service de Dieu. Ils auront un trĂšs grand pouvoir sur la nature. Il y aura des Églises pour servir ces esprits. Des personnes seront transportĂ©es d’un lieu Ă  un autre par ces esprits mauvais, et mĂȘme des prĂȘtres, parce qu’ils ne se seront pas conduits par le bon esprit de l’Évangile, qui est un esprit d’humilitĂ©, de charitĂ© et de zĂšle pour la gloire de Dieu. On ferra ressusciter en apparence des morts et des justes. Il y aura en tous lieux des prodiges extraordinaires, parce que la vraie foi s’est Ă©teinte et que la fausse lumiĂšre Ă©claire le monde. » L’existence de Dieu Ă©tant explicitement reconnue, verra-t-on l’humanitĂ© entiĂšre se rĂ©volter consciemment contre lui, contre son dĂ©sir de l’humilitĂ© et de l’amour ? C’est de cela qu’il s’agit ici. Saint Paul[188] affirme qu’avant le retour du Christ, une derniĂšre Ă©tape dans la voie l’apostasie* doit se rĂ©aliser. Il est trĂšs difficile de la dĂ©crire et d’en parler tant elle paraĂźt de nos jours improbable et inimaginable. Nous n’en sommes visiblement pas rendus lĂ . Pourtant, il convient de faire effort. Ce qui est incroyable aujourd’hui peut ĂȘtre normal demain. Aucun homme du XVIIĂšme siĂšcle, aussi lucide soit-il, ne pourrait croire Ă  un livre parlant du XXĂšme siĂšcle et de ses divers AntĂ©christs aux centaines de millions de morts. L’apparition de la Salette fut d’ailleurs tenue en suspicion par le clergĂ© malgrĂ© la reconnaissance officielle de l’Église parce qu’elle dĂ©crivait de telles horreurs. Les paroles de saint Paul ne se rĂ©aliseront pas seulement de maniĂšre imagĂ©e Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.[189]» Les divers Ă©goĂŻsmes et les orgueils de tous les temps n’en sont que des prĂ©figurations. Ces prophĂ©ties se rĂ©aliseront historiquement et Ă  la lettre. Saint Paul prĂ©cise sa pensĂ©e. Pour lui, Ă  la fin du monde, ce qui est cachĂ© sous l’iniquitĂ© actuellement en chemin se rĂ©vĂšlera Ă  tous en plein jour. Or qui est le maĂźtre d’œuvre de tout si ce n’est Satan, l’ange rĂ©voltĂ©? C’est lui qui organise l’histoire au-delĂ  de son apparente anarchie. L’ordre qu’il y cache s’unifie dans un principe, une haine pour l’humilitĂ© et l’amour. Logiquement, on peut affirmer que le pĂ©chĂ© ultime de la fin du monde consistera en une reconnaissance mondiale de Lucifer* dans sa rĂ©volte contre Dieu. Il ne peut y avoir pire pĂ©chĂ© dans l’humanitĂ© puisque, pour la premiĂšre fois, il est lucide. Lorsque l’heure sera venue, lorsque les religions anciennes auront disparu laissant un vide et une soif spirituels dans le cœur des hommes, un dernier AntĂ©christ proposera au monde une religion nouvelle parlant de Vie Ă©ternelle. Il s’agira de la religion de l’Ange de LumiĂšre, Lucifer. Ce qu’est le mystĂšre de l’iniquitĂ© » Chose certaine Il faut d’abord se souvenir avec prĂ©cision de l’histoire des anges et de l’origine des dĂ©mons, ces anges devenus mauvais. Leur rĂ©volte constitue ce que saint Paul appelle le mystĂšre de l’iniquitĂ© », Ă  la racine de tout mal. C’est elle, nous le verrons, qui doit se rĂ©vĂ©ler et ĂȘtre proposĂ©e de maniĂšre explicite Ă  l’humanitĂ© vers la fin du monde. Je le raconte ici de maniĂšre imagĂ©e, en utilisant Ă  la façon humaine l’artifice d’un dialogue entre Dieu et les anges. Il s’agit bien sĂ»r d’une façon simple d’exposer les choses. Que le lecteur ne se trompe pas. Le monde des purs esprits n’utilise pas de mots. Les anges n’ont jamais eu de corps. Ils sont de purs esprits. Il est trĂšs difficile de comprendre vraiment ce que peut ĂȘtre, et comment peut vivre une personne qui n’a pas de corps[190]. Au premier instant de leur crĂ©ation, crĂ©ation qui prĂ©cĂ©da celle des hommes, tous les anges Ă©taient bons. Le plus grand d’entre eux, Lucifer par la beautĂ© de son ĂȘtre Ă©tait le chef-d’œuvre de Dieu. Les autres anges n’en Ă©prouvaient pas de jalousie. Bien au contraire, en contemplant sa perfection, ils se faisaient une idĂ©e de l’infinie grandeur du Dieu cachĂ© qui venait de les crĂ©er. Tous les anges aimaient Dieu, affirme saint Thomas d’Aquin. Ils n’avaient que reconnaissance pour ce qu’ils venaient de recevoir de sa main, l’existence, la vie, la beautĂ©. Ce spectacle de la crĂ©ation leur faisait crier d’une seule voix “ Gloire Ă  Dieu au plus haut des Cieux ”. S’ils l’aimaient, ils ne pouvaient par contre le connaĂźtre, sinon de loin. MĂȘme pour le plus intelligent des anges, Dieu reste le MystĂšre par excellence. L’intelligence des esprits cĂ©lestes a beau ĂȘtre de loin supĂ©rieure Ă  la nĂŽtre, elle reste limitĂ©e. Comment un vase fini l’ange pourrait-il contenir l’Infini Dieu? Ils se contentaient donc de connaĂźtre Dieu Ă  travers les effets de sa puissance. En se regardant eux-mĂȘmes, en regardant les autres anges, ils voyaient comme dans un miroir le reflet lointain du CrĂ©ateur. Cette vie paisible et contemplative leur plaisait. Le monde aurait pu rester ainsi pour lÂ’Ă©ternitĂ©. Pourtant, alors que la crĂ©ation Ă©tait encore toute nouvelle, Dieu parla ». Il s’agit d’une pensĂ©e, d’une rĂ©vĂ©lation transmise directement dans l’intelligence de chaque ange. Pour mieux manifester la Bonne Nouvelle qu’il annonça aux anges, on peut la dĂ©composer en trois paroles distinctes. 1- Dieu dit Je vous ai créés pour que vous me voyiez face Ă  face ». Cette premiĂšre rĂ©vĂ©lation est bouleversante pour un ange, bien plus que pour un homme car l’ange a la capacitĂ© d’en saisir immĂ©diatement toute la portĂ©e. Voir Dieu face Ă  face signifie pour eux l’impensable. Il leur Ă©tait impossible d’espĂ©rer par eux-mĂȘmes un tel bonheur. Ils savaient bien plus que nous l’infinie profondeur du mystĂšre divin et la limite de leurs capacitĂ©s intellectuelles. Voir Dieu face Ă  face, cela signifie comprendre son MystĂšre avec le regard mĂȘme dont Dieu se comprend. Or une telle chose est impossible. Pourtant, les multitudes d’anges avaient bien entendu. Ils crurent donc, ils adhĂ©rĂšrent Ă  cette parole de Dieu, malgrĂ© son caractĂšre impensable, sachant que rien n’est impossible Ă  Dieu. Lucifer le premier crut. Avec lui, les chĂ©rubins, les sĂ©raphins et tous les ordres cĂ©lestes dĂ©sirĂšrent voir se rĂ©aliser cette promesse. Cette adhĂ©sion s’appelle la foi. Mais dĂ©jĂ , en ce premier instant, Dieu savait que Lucifer croyait pour un autre motif que le petit archange Michel. 2- Dieu parla encore Je suis doux et humble de cœur. Nul ne peut me voir face Ă  face s’il n’est tout amour et toute humilitĂ©. » Les anges savaient, par leur contemplation naturelle, que Dieu ne pouvait les avoir créés que par amour. Mais ils dĂ©couvrent avec stupeur en cet instant que Dieu est amour. Leur contemplation naturelle les invitait plutĂŽt Ă  admirer en premier lieu l’intelligence du CrĂ©ateur, sa lumiĂšre. Le monde angĂ©lique leur paraissait davantage beautĂ© que bontĂ©. Par sa parole, Dieu les invita Ă  bouleverser entiĂšrement leurs conceptions habituelles. Quand Dieu affirme qu’il est amour avant tout, quand le Tout-puissant rĂ©vĂšle qu’il se considĂšre comme le serviteur de tous humilitĂ©, il manifeste que la perfection naturelle des ChĂ©rubins n’est rien Ă  ses yeux comparĂ©e Ă  l’amour. Son ordre de prĂ©fĂ©rence n’est pas celui que donne la noblesse mais celui que donne le cœur. Il leur demande une conversion totale. Devenir amour est la condition nĂ©cessaire pour toute entrĂ©e dans la vision bĂ©atifique. LĂ  se situe lÂ’Ă©preuve terrible pour les anges renoncer Ă  eux-mĂȘmes. C’est dĂ©jĂ  difficile pour un ĂȘtre humain qui est chaque jour confrontĂ© Ă  ses imperfections. Cela l’est beaucoup plus pour un pur esprit, image parfaite de la perfection de Dieu. L’orgueil est un dĂ©faut plus proche des anges que des hommes. Cette abnĂ©gation, nous l’avons dit, est indispensable car la vie proposĂ©e est surnaturelle. 3- Une troisiĂšme parole fut prononcĂ©e AprĂšs vous, je vais crĂ©er de petits ĂȘtres liĂ©s Ă  un corps de chair. Homme et femme, je les ferais. Ils auront des enfants. Vous deviendrez pour eux anges gardiens. Conduisez-les Ă  moi.[191] » Cette rĂ©vĂ©lation Ă©tait extrĂȘmement concrĂšte, si concrĂšte qu’elle avait le pouvoir de discerner qui parmi les anges Ă©tait humble de qui ne lÂ’Ă©tait pas. La Bible dit[192] Dieu sĂ©para la lumiĂšre des tĂ©nĂšbres ». Cette simple phrase nous montre qu’il se produisit une rupture entre la prĂ©somption des uns et l’amour des autres. C’est le contenu de cette rĂ©vĂ©lation premiĂšre qui provoqua ce premier drame de la crĂ©ation, le mystĂšre premier de l’iniquitĂ©. En effet, dans l’instant qui suivit, un de ces instants cĂ©lestes qui mesure la pensĂ©e des anges, une voix cria “ je ne servirai pas ”[193]. Le plus beau de tous, Lucifer, avait parlĂ©, devenant pour toujours le Satan. Lucifer est le plus grand des anges, c’est-Ă -dire le plus puissant au point de vue intel–lectuel, le plus proche de Dieu par sa perfection spirituelle. Lucifer respecte Dieu. Il serait aberrant d’affirmer que les anges veulent du mal Ă  leur CrĂ©ateur Ă  qui savent tout devoir. Le problĂšme de Lucifer est qu’il voyait en lui le sommet de tout l’univers devant qui tout genou flĂ©chit. Il avait surtout dĂšs cet instant premier le sens de sa dignitĂ© Ă  lui, Lucifer, de sa place de chef de tous les anges. L’ordre premier, instaurĂ© par Dieu au dĂ©but de la crĂ©ation et fondĂ© sur la puissance spirituelle, lui donnait la premiĂšre place, qui lui convenait tout Ă  fait. Lucifer nÂ’Ă©tait pas contre la crĂ©ation des ĂȘtres humains, ces esprits limitĂ©s et chĂ©tifs liĂ©s Ă  des corps ma–tĂ©riels Ă  condition, toutefois, qu’ils soient dans la hiĂ©rarchie des ĂȘtres de l’u–nivers, c’est-Ă -dire au-dessous des anges, juste au-dessus des animaux. Mais il comprenait qu’il en serait autrement. L’ordre qui plaisait Ă  Dieu nÂ’Ă©tait pas en fin de compte celui que confĂšrent les ti–tres de noblesse intellectuelle, mais celui que confĂšre l’humilitĂ©, la petitesse et surtout la capacitĂ© d’aimer. Or, dans cet ordre lĂ , l’homme et la femme Ă©taient des crĂ©atures mieux bĂąties pour triompher. Un ange qui est une intelligence pure, aime dans la mesure oĂč il a com–pris que quelque chose est digne d’ĂȘtre aimĂ©. Aimer, pour lui, signifie vouloir s’unir Ă  ce qu’il a compris ĂȘtre un bien ». L’homme, au contraire, avec son intelligence limitĂ©e, a la capacitĂ© d’aimer sans mĂȘme comprendre. Il peut aimer son Dieu dans une foi et une confiance aveugle. Dans ce qu’il a de meilleur en lui, l’homme peut aimer un ami jusqu’à donner sa vie pour lui, donc au-delĂ  de ce qui est logique. C’est cette maniĂšre d’ai–mer qui plaĂźt au Tout-puissant au point que, plus il trouve en face de lui un ĂȘtre semblable, plus il se donne Ă  lui et lÂ’Ă©tablit haut dans la hiĂ©rarchie des ĂȘtres. Lucifer scrutait, en pensĂ©e, la nature humaine. Il y discernait l’homme avec sa psychologie portĂ©e Ă  comprendre le monde, Ă  le transformer, et la femme avec sa psychologie davantage portĂ©e Ă  comprendre avec son cœur. Plus que l’homme, la femme l’obsĂ©dait. Le projet de Dieu lui apparut alors en pleine lumiĂšre, avec ses consĂ©quences terribles pour son orgueil. Lui, Lucifer, et tous les esprits cĂ©lestes avec lui, les ChĂ©rubins, les SĂ©raphins et les TrĂŽnes, les Dominations, les Vertus, les Puissances, les PrincipautĂ©s, les Archanges et les Anges, Ă©taient appelĂ©s par Dieu Ă  s’abaisser Ă  servir ces ĂȘtres de boue et d’os, Ă  les protĂ©ger et les conduire durant un sĂ©jour terrestre, pour qu’ils deviennent, en fin de compte, plus grands qu’eux. Alors, Lucifer fut saisi d’envie. Plus que pour l’homme, il fut pris d’une hostilitĂ© pour la femme et il proclama Ă  la face du ciel “ Je ne servirai pas.” Il devint, en un instant, d’une maniĂšre parfaitement lucide, le hĂ©raut de la dĂ©fense des "droits" de Dieu et de la dĂ©fense de la place hiĂ©rarchique des anges. Il proclama sa rĂ©volte. Lucifer Ă©tant le plus spirituel des anges, il eut par ses arguments une influence terrible sur le reste du Ciel. La Bible dit que le dragon rouge feu couleur symbolisant la colĂšre balaya le tiers des Ă©toiles du ciel[194]. Ce nombre n’est pas Ă  prendre nĂ©cessairement au sens propre mais il manifeste tout de mĂȘme que les dĂ©mons sont nombreux le tiers des anges. Son influence vint sans doute de la nobles–se de ses arguments. Il prĂ©tendit n’agir ainsi que pour le bien de Dieu. Son argument aurait eu encore plus de poids si, comme le pensent certains thĂ©ologiens, les anges avaient connu dĂšs le dĂ©but le projet de l’incarnation du Fils de Dieu en JĂ©sus Christ. Un tel projet ne peut ĂȘtre que scandaleux aux yeux des esprits purs. Lucifer Ă©tait-il vraiment le dĂ©fenseur des droits de Dieu? Son amour pour lui Ă©tait-il la vraie raison de sa rĂ©volte? Beaucoup d’anges ne s’y laissĂšrent pas prendre les deux tiers si l’on prend les textes Ă  la lettre. L’Apocalypse parle ainsi “ Alors une bataille s’engagea dans le ciel Michel et ses anges combattirent le dragon. Et le dragon riposta, appuyĂ© par ses anges, mais ils eurent le dessous et furent chassĂ©s du Ciel[195].” Ce combat ne se fit pas avec des Ă©pĂ©es d’acier mais avec le glaive de la vĂ©ritĂ©. Un simple archange, c’est-Ă -dire un esprit des hiĂ©rarchies infĂ©rieures fut le premier Ă  dĂ©noncer le mensonge de Satan “ Ce n’est pas pour Dieu que tu luttes mais pour toi. Si tu aimais vraiment Dieu tu obĂ©irais Ă  sa volontĂ©. Ce qui t’importe, c’est de rester le premier. C’est l’orgueil qui t’a aveuglĂ©. Mais qui est comme Dieu[196]!” Michel, par cette parole de vĂ©ritĂ© entraĂźna Ă  sa suite ceux que Lucifer ne put sĂ©duire. La Bible ne cesse de confirmer cet orgueil primitif de Lucifer, qu’il sut si bien camoufler en grandeur de sentiment. IsaĂŻe, parlant de lui, dĂ©clare “ Comment es-tu tombĂ© du ciel, Ă©toile du matin, fils de l’aurore? Comment as-tu Ă©tĂ© jetĂ© sur la terre, vainqueur des nations? Toi qui avais dit en ton cœur j’escaladerai les Cieux, au-dessus des Ă©toiles de Dieu jÂ’Ă©lĂšverai mon trĂŽne. Je mÂ’Ă©galerai au trĂšs haut.”[197] Quant Ă  JĂ©sus, il n’hĂ©site pas Ă  affirmer que Satan fut menteur dĂšs l’origine[198]. Il fut le prince du mensonge. En effet, il n’y a pas de plus grand mensonge que d’appeler bien ce qui est mal. Que sont devenus les anges depuis lÂ’Ă©clat de leur crĂ©ation et la chute de certains d’entre eux? Ils furent divisĂ©s en deux groupes selon le choix qu’ils firent de servir ou de lutter contre le projet de Dieu. Les anges bons furent immĂ©diatement introduits dans la vision de Dieu et, depuis ce jour comme aujourd’hui, ils ne la quittent jamais. Les anges mauvais se sĂ©parĂšrent de Dieu et JĂ©sus affirma que leur rupture ne cesserait jamais. Lucifer et ses anges sont damnĂ©s pour lÂ’Ă©ternitĂ©. Certains chrĂ©tiens pensent que lÂ’Ă©ternitĂ© de l’enfer est contradictoire avec la bontĂ© de Dieu. Ils pensent que Dieu pardonnera un jour son pĂ©chĂ© Ă  Lucifer et le prendra auprĂšs de lui. Ils parlent ainsi car ils comprennent mal le mystĂšre de leur choix, Ă  savoir d’une maniĂšre terrestre et trop humaine. L’homme tant qu’il est sur la terre peut tou–jours revenir sur ses fautes. Dieu le reçoit alors et lui pardonne. L’ange, quant Ă  lui, est trop intelligent pour ĂȘtre soumis Ă  ces revirements. Quand un ange choisit, il sait ce qu’il choisit. En un instant, il pĂšse le pour et le contre et son intelligence, comme une lame tranchante, ne laisse rien dans le vague. Lucifer et ses anges savaient ce quÂ’Ă©tait l’enfer, ce vide de Dieu. L’enfer ne leur a pas paru un mal si terrible face Ă  la perte de cet autre bien qu’ils mirent Ă  la place suprĂȘme dans leur cœur la premiĂšre place. Dieu aurait beau pardonner infiniment Ă  Lucifer, celui ci rĂ©pondrait indĂ©finiment “ j’ai raison.” Voici le combat qui est cachĂ© sous la dĂ©nomination mystĂšre de l’iniquitĂ© ». Ses consĂ©quences sur notre humanitĂ© sont aisĂ©es Ă  dĂ©duire. Satan, celui qui rampe sur la terre Que font les dĂ©mons maintenant? La Bible affirme “ qu’ils furent prĂ©cipitĂ©s sur la terre ”[199]. Cette phrase mystĂ©rieuse signifie que leur unique obsession, l’objet de toute leur activitĂ©, c’est l’humanitĂ©. Les dĂ©mons, logiques avec leur choix originel, dĂ©sirent dĂ©truire l’homme, surtout au plan spirituel. Leur ennemi premier est tout ce qui rappelle, de prĂšs ou de loin l’humilitĂ© ou l’amour gĂ©nĂ©reux d’oĂč sa haine particuliĂšre pour la nature fĂ©minine orientĂ©e par la maternitĂ©. S’ils pouvaient arriver Ă  faire que l’homme, ce soit disant chef d’œuvre, se joigne lucidement Ă  leur rĂ©volte, leur victoire leur semblerait complĂšte[200]. Ils espĂšrent, de cette maniĂšre, dĂ©montrer Ă  Dieu son erreur grossiĂšre, la stupiditĂ© de ses plans. Ils souhaiteraient obtenir le rĂ©tablissement de l’ancien ordre qui leur plaisait, l’ordre de la noblesse fondĂ©e sur des droits de nature. Ils croient pouvoir arriver Ă  faire flĂ©chir Dieu, Ă  le faire revenir sur son histoire d’humilitĂ© et d’amour. Dieu laissa Ă  Lucifer devenu Satan celui qui divise et tente l’homme et Ă  ses dĂ©mons une certaine latitude pour agir de maniĂšre parfois trĂšs concrĂšte auprĂšs des hommes. Dans sa limpiditĂ©, Dieu savait que les propositions fallacieuses, les tentations, permettraient Ă  ceux qui l’aiment de le choisir plus librement. Les dĂ©mons et leurs roueries devinrent donc, sans mĂȘme le soupçonner, les serviteurs du plan de Dieu pour la vie Ă©ternelle des hommes. DĂšs le commencement, dĂšs la crĂ©ation d’Adam et Ève, ils agirent dans ce but. A cette Ă©poque, Satan apparut de maniĂšre visible et proposa de maniĂšre claire le mystĂšre de l’iniquitĂ© Choisissez vous-mĂȘmes ce qui est le bien et le mal. Vous ne mourrez pas mais vos yeux s’ouvriront et vous deviendrez comme des dieux. C’est de cela que Dieu a peur ! [201] » Depuis le pĂ©chĂ© originel et jusqu’à nos jours, les dĂ©mons se sont fait en apparence plus discrets. Ils passent leur temps Ă  tenter les hommes, se cachant dans leur psychologie, se fondant avec leur cerveau. Ils le tentent par ses pulsions charnelles vanitĂ©s, richesses et plaisirs, car ils comprennent que la voie qui conduit au rejet de l’humilitĂ© et de l’amour commence par des pĂ©chĂ©s moins graves mais plus immĂ©diats pour les humains. Comme ils passent leur temps Ă  s’occuper de pĂ©chĂ©s charnels, les dĂ©mons qui sont des crĂ©atures spirituelles, sont dits par la Bible rampants sur la terre[202]. Lucifer, celui qui est debout Mais il semble ĂȘtre annoncĂ© que vers la fin du monde, Satan redeviendra devant les hommes ce qu’il est, Ă  savoir Lucifer, un ĂȘtre spirituel que seul intĂ©resse le pĂ©chĂ© spirituel Toute cette histoire devient essentielle si on le comprend. Vers la fin du monde, il est annoncĂ© que ce qui Ă©tait clair aux temps d’Adam et Ève sera de nouveau visible dans l’humanitĂ©. Selon saint Paul[203], Lucifer l’Adversaire se rĂ©vĂšlera, se produisant lui-mĂȘme comme Dieu, Ă  travers l’action d’un dernier AntĂ©christ, pour que l’humanitĂ© le suive lucidement. La GenĂšse rejoindra l’Apocalypse, de maniĂšre visible pour tous. Cela est-il imaginable ? Pour rĂ©pondre Ă  cette question, il convient de se souvenir qu’un culte explicite de Lucifer existe depuis toujours. De nos jours, il est certes marginal mais il prend deux formes intĂ©ressantes Ă  dĂ©crire. Les grandes religions n’ont cessĂ© de lutter contre lui sans jamais aboutir tout Ă  fait. Les satanistes sont, Ă  la diffĂ©rence des LucifĂ©riens, des philosophes et non des croyants. Leur culte est purement symbolique[204]. Ils ne croient pas en l’existence rĂ©elle des dĂ©mons mais admirent la mythologie chrĂ©tienne de leur rĂ©volte. En fait, tout cela est pour eux un instrument provocateur pour inciter au culte de l’Homme 666*. C’est une philosophie de la chair et de l’esprit humain. L’individualisme et l’intelligence y sont prĂ©dominants. Le satanisme a Ă©tĂ© formalisĂ© et structurĂ©. Le Docteur Anton Szandor Lavey crĂ©a aux États Unis The Church of Satan. Il dĂ©clara l’annĂ©e 1966 an 1 de l’ùre satanique. En 1969 parut la Bible satanique qui aujourd’hui se vend Ă  des milliers d’exemplaires Ă  travers le monde et ce dans diffĂ©rentes traductions. Les LucifĂ©riens sont au contraire de vĂ©ritables croyants. Il ne s’agit plus chez eux de simple philosophie mais d’une religion de Satan. Les lucifĂ©riens sont trĂšs spirituels puisqu’ils prĂ©tendent connaĂźtre et adhĂ©rer explicitement Ă  la rĂ©volte de l’Ange dĂ©chu. Ils croient en son existence et le vĂ©nĂšrent comme leur Dieu. • Selon eux, Dieu existe. Il est le crĂ©ateur du Ciel et de la terre, des anges et des hommes. • Le paradis consiste Ă  voir Dieu face Ă  face et, par lĂ  mĂȘme, Ă  possĂ©der la plĂ©nitude de la connaissance et de la puissance divine. • Mais Dieu se rendit responsable d’une faute impardonnable. Originellement, il avait créé le monde selon un ordre parfait. L’esprit le plus intelligent rĂ©gnait sur les autres. Le paradis Ă©tait dĂ» par nature aux anges en premier, puis aux hommes en fonction de leur intelligence puisqu’ils avaient Ă©tĂ© créés pour cela. • Or Dieu se repentit de son œuvre et dĂ©cida de mesurer le don de sa gloire et de sa puissance Ă  l’humilitĂ© et Ă  la capacitĂ© d’aimer. Lucifer fut le premier Ă  protester et Ă  manifester Ă  Dieu, lucidement, Ă  quel point il se fourvoyait. Il le fit pour l’honneur du CrĂ©ateur Tout-Puissant, ne voulant pas se rĂ©soudre Ă  l’auto mutilation de sa toute-Puissance. • Les lucifĂ©riens vĂ©nĂšrent Lucifer, comme un maĂźtre spirituel. Ils font de son combat le leur. Ils espĂšrent participer Ă  sa puissance en l’aidant dans sa rĂ©volte. • Les rituels qui accompagnent cette religion sont pacifiques pas de sorcellerie ni de sacrifices. Ils sont le fait d’hommes libres et fiers, de collaborateurs de l’Ange rĂ©voltĂ©, conscients de la justesse de leur exigence. • Le signe le plus rĂ©pandu chez les lucifĂ©riens est sans contredit le symbole de Baphomet bouc et le Pentagramme inversĂ©. Ils renversent les symboles chrĂ©tiens car ils croient en la possibilitĂ© d’un antichristianisme parfait. Ils se donnent comme mĂ©taphysique et comme valeurs morales l’inverse mĂȘme de ce qu’enseigne cette religion. Au plan moral, leurs convictions sont celles de Lucifer au jardin d’Eden. • Être maĂźtre de sa connaissance et son choix personnel de ce qui est bien et mal, pour ĂȘtre comme Dieu. • Mettre en premier dans sa vie le dĂ©veloppement de ses capacitĂ©s de connaissance et de maĂźtrise de soi, afin de vaincre les faiblesses imposĂ©es Ă  la nature humaine aprĂšs le pĂ©chĂ© originel. • AccĂ©der Ă  la maĂźtrise de l’arbre de vie par la science biologique, pour vaincre le dernier ennemi imposĂ© par Dieu, la nĂ©cessitĂ© de mourir. • Se tenir droit devant les adversitĂ©s et la mort. Ne jamais baisser sa garde dans une demande de pardon ou de pitiĂ©, mĂȘme face Ă  la sĂ©duction du Christ Ă  l’heure de la mort. • Uni Ă  Lucifer Ă  l’heure de la mort, exiger de Dieu le don de la Vision bĂ©atifique comme un droit et un mĂ©rite de nature pour tout esprit. En attendant l’entrĂ©e dans la vie Ă©ternelle, les lucifĂ©riens encouragent leurs adeptes Ă  la recherche du bien-ĂȘtre individuel, intelligemment gĂ©rĂ©. • Profiter de la vie, ne se priver de rien. Faire ce dont on a envie, suivre ses instincts, sans en abuser. Ils n’apprĂ©cient pas l’homme esclave de ses pulsions car sa libre rĂ©volte s’en trouve diminuĂ©e. • Vivre dans la libertĂ©. Explorer avec enthousiasme les plaisirs de la vie. • Le suicide est dĂ©sapprouvĂ© car la vie est passagĂšre, donc prĂ©cieuse. Le lucifĂ©risme rappelle les premiers chapitres de l’humanitĂ© dans le livre de la GenĂšse. A la fin du monde, il est probable que le dernier antichristianisme ressemblera Ă  cela, mais de maniĂšre universelle et mondiale. Au plan thĂ©ologique, il s’agira donc du plus grand antichristianisme imaginable. En effet, il ajoutera aux autres une parfaite luciditĂ© de l’enjeu. Il n’y aura plus l’excuse de l’ignorance athĂ©isme. L’humanitĂ© le suivra en sachant que Dieu existe. Les hommes spirituels comprendront alors Ă  quel point les divers antichristianismes prĂ©cĂ©dents nÂ’Ă©taient que des Ă©tapes, nĂ©cessaires car prĂ©paratoires et ordonnĂ©es vers cette religion ultime. Il y a en effet une lecture lucifĂ©rienne du sens de l’histoire qui tend, d’orgueil en orgueil, vers cet orgueil de plus en plus mĂ»r et responsable. Est-il possible qu’un culte de Lucifer devienne religion mondiale ? Chose probable L’humanitĂ© dans son ensemble peut-elle aller jusque lĂ ? Au plan des prophĂ©ties, il semble ne pas y avoir de doute. Nous l’avons vu, l’Écriture parle souvent, de maniĂšre explicite, d’une telle unanimitĂ© dans le rejet de Dieu. Elle ne parle pas seulement d’un rejet de Dieu compte tenu des effets de son action ou de son inaction. Elle parle d’un rejet de Dieu en lui-mĂȘme. Faut-il voir dans un texte comme celui de saint Paul une exagĂ©ration apocalyptique? Ce serait une exception. La rĂ©alitĂ© a plutĂŽt tendance Ă  dĂ©passer en gravitĂ© les Ă©crits prophĂ©tiques. Au plan d’une connaissance philosophique des sociĂ©tĂ©s humaines, rien ne s’oppose Ă  une telle extrĂ©mitĂ©, Ă  condition de prĂ©ciser ceci. Chaque ĂȘtre humain est capable de libertĂ©. Mais les conditionnements sociologiques limitent cette libertĂ©. Il n’existe pas sur terre d’unanimitĂ© totale ni pour le mal ni pour le bien. Il est inimaginable que tous les membres d’une communautĂ© humaine choisissent comme un seul homme telle ou telle philosophie. Le Nazisme, mĂȘme aprĂšs sa grandiose rĂ©ussite contre la France 1940, eut toujours des opposants cachĂ©s mais lucides. De mĂȘme, le fait de lutter contre Dieu de maniĂšre libre et consciente, c’est-Ă -dire en sachant qu’il existe et ce qu’il veut, ne peut manquer de paraĂźtre Ă  quelques-uns comme ce que c’est, une folie vertigineuse. L’humanitĂ© dans son ensemble constitue une structure oĂč chaque individu peut ĂȘtre conditionnĂ© et entraĂźnĂ© vers des actions qu’il ne ferait pas seul. Dans certaines conditions, comme prise de folie, une communautĂ© peut prendre un tel ascendant sur les individus, qu’elle semble les entraĂźner inĂ©luctablement dans la direction de l’ensemble. Jean-Paul II appelait ce mĂ©canisme une structure du pĂ©chĂ© ». Il employait cette expression dans l’analyse sociologique du nazisme en Allemagne. Chaque allemand, pris individuellement se serait sans doute rĂ©voltĂ© Ă  l’idĂ©e de l’extermination par la guerre de millions d’hommes innocents. Pourtant, le peuple tout entier apparemment en tout cas, parut entraĂźnĂ© dans un enthousiasme communicatif dĂ©sir de revanche nationale, misĂšre matĂ©rielle et morale, charisme de son guide, applaudit l’idĂ©e d’une guerre. Il semble que ce mĂȘme mĂ©canisme permette d’expliquer certains comportements ultimes et limites de l’humanitĂ© tels qu’ils sont annoncĂ©s pour la fin du monde. Ces Ă©vĂ©nements sont terribles au plan spirituel. Le culte explicite de Lucifer dans sa rĂ©volte premiĂšre peut ressembler fortement au blasphĂšme contre l’Esprit Saint tel que nous l’avons dĂ©fini[205]. Pourtant, il ne faut pas confondre. Une apparence de blasphĂšme contre l’Esprit n’est pas nĂ©cessairement sa rĂ©alitĂ©. Il peut arriver qu’un groupe d’homme se mette Ă  rejeter Dieu tout en sachant qu’il existe, mais sans savoir, Ă  cause de l’entraĂźnement d’une folie collective, ce qu’il fait vraiment. “ PĂšre, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font[206] ”, disait JĂ©sus Ă  propos de ce peuple qui avait vu ses miracles, l’acclamait avant de rire devant sa mort. L’observation des comportements humains dans les sociĂ©tĂ©s occidentales donne une certaine idĂ©e de ce que sera l’orgueil collectif de la fin. Je voudrais donner quelques exemples capables d’illustrer la possibilitĂ© d’une rĂ©volte contre le bien et le vrai, mĂȘme explicitement connus. Une humanitĂ© peut ĂȘtre tellement attachĂ©e Ă  sa libertĂ© qu’elle rejette l’idĂ©e mĂȘme de Dieu, pour ne pas subir ses rĂšgles morales. A Fatima[207]* en 1917, la Vierge apparut. Quelques enfants prĂ©tendirent la voir. Elle leur parla ainsi Mon fils va donner Ă  l’humanitĂ© un signe grandiose qui sera visible pour tous.[208] » Pour celui qui sait interprĂ©ter ce genre de textes apocalyptiques, le sens premier est facile Ă  dĂ©couvrir. Le ciel symbolise l’intelligence et le cœur humain. Ce qui est annoncĂ© n’est autre qu’une sĂ©rie de signes donnĂ©s Ă  l’intelligence, des signes Ă©vidents, des preuves[209] de l’existence de Dieu et de sa rĂ©vĂ©lation. Or, durant lÂ’Ă©tĂ© 1917, ce signe se produisit matĂ©riellement. A grand renfort de publicitĂ© journalistique, une nouvelle parvint au monde entier depuis le Portugal. Devant cent mille personnes dont beaucoup, dignitaires notoires de la Franc-maçonnerie*, Ă©taient venues pour se moquer, le soleil sÂ’Ă©tait mis Ă  danser. Le miracle avait durĂ© plus d’un quart d’heure. On comprend l’importance de cette annonce. Une hallucination collective peut frapper un peuple de croyants fanatisĂ©s. Mais les observateurs rationalistes et avertis y Ă©chappent toujours. Un tel signe prouvait alors en un certain sens l’existence d’une prĂ©sence mystique Ă  Fatima. Mais, dans cette histoire et pour ce qui concerne notre sujet, l’essentiel n’est pas lĂ . En effet, on aurait pu espĂ©rer, de la part d’une humanitĂ© en quĂȘte du sens de la vie, un dĂ©but de questionnement intĂ©ressĂ©. “ Cela est-il vrai? Y a-t-il eu contre enquĂȘte de la part dÂ’Ă©quipes scientifiques diffĂ©rentes? ” Au lieu de cela, la rĂ©action de ceux qui font l’opinion du monde fut un black out total. Aucune revue scientifique ne prit la peine de publier une Ă©tude critique du phĂ©nomĂšne ou sa contre vĂ©rification. Tout cela passa par pertes et profits. Une sorte de consensus sembla rĂ©gner dans les organes officiels de recherche Cela ne mĂ©rite mĂȘme pas vĂ©rification. Cela n’a pas eu lieu parce que cela n’est pas possible». Pas possible? Parce que Dieu n’existe Ă©videmment pas? JĂ©sus disait MĂȘme si un mort ressuscitait, ils ne croiraient pas[210] ». Ils ne croient pas parce qu’il leur est pĂ©nible de croire et d’en tirer les consĂ©quences. Mieux vaut ne pas se poser de questions plutĂŽt que de perdre la libertĂ© de faire sa volontĂ©. En l’occurrence, la volontĂ© du monde occidental de lÂ’Ă©poque Ă©tait de gagner une guerre dĂ©risoire, quitte Ă  massacrer toute une gĂ©nĂ©ration. Un autre exemple de black out volontaire de ceux qui font l’opinion mĂ©rite d’ĂȘtre citĂ©. Il concerne la question de l’origine du monde et les apports de la science Ă  cette question philosophique. Le pape Paul VI Ă©tait un excellent philosophe. Il s’intĂ©ressait beaucoup aux progrĂšs des sciences de la vie. Il Ă©tait admiratif devant la structure intelligente et extrĂȘmement complexe du monde minĂ©ral et vivant. Il se rendait compte que chaque dĂ©couverte nouvelle manifestait avec davantage de force l’action organisatrice d’une Intelligence supĂ©rieure. En 1968, il prononça le discours suivant[211] La science ramĂšnera l’homme Ă  Dieu. Un cĂ©lĂšbre savant a dit plus jÂ’Ă©tudie la matiĂšre, plus je dĂ©couvre l’esprit. Celui qui scrute la matiĂšre voit qu’il existe des lois. Ce monde qui semblait opaque et inerte est une merveille et le pape pense que ce sera prĂ©cisĂ©ment la science qui ramĂšnera Ă  Dieu les masses, les hommes modernes, la jeunesse, elle qui semblait les en Ă©loigner. Lorsqu’il sera devenu sage et vraiment intelligent, le monde dira je dois tirer la leçon de ce que je vois. Ce n’est pas moi qui ai créé tout cela. Le monde a Ă©tĂ© créé par quelqu’un qui a rĂ©pandu sa sagesse sur toute chose». C’est donc la science elle-mĂȘme qui oblige Ă  ĂȘtre religieux et celui qui est intelligent doit se mettre Ă  genoux et dire Dieu est là». Le scientifique Einstein avait dĂ©jĂ  fait ce cheminement[212] Je dĂ©sire savoir comment Dieu a créé le monde. Je m’intĂ©resse Ă  la pensĂ©e de Dieu, le reste, tel ou tel phĂ©nomĂšne, est dĂ©tail. » Lorsqu’on fait beaucoup de science, on se rend compte que l’hypothĂšse philosophique de l’existence d’un CrĂ©ateur est loin d’ĂȘtre inintelligente. Plus que cela, la probabilitĂ© pour qu’un simple vivant unicellulaire apparaisse par hasard est calculable[213]. Elle ne laisse aucun doute. Que le hasard seul soit Ă  l’origine de la vie est une thĂ©orie aussi aberrante que l’apparition, par un phĂ©nomĂšne d’entassement dĂ» au hasard d’atomes et de molĂ©cules, d’un super-ordinateur moderne. Une Intelligence est nĂ©cessairement intervenue. Il est certain, pour toute personne qui rĂ©flĂ©chi Ă  ce qu’est l’ que la gĂ©nĂ©tique va permettre dans les annĂ©es Ă  venir de rĂ©soudre le problĂšme de lÂ’Ă©volution. C’est la lecture et la comparaison de l’ des espĂšces proches qui dĂ©voilera que, loin d’ĂȘtre due au hasard, il y a lĂ -dessous l’ingĂ©nierie d’une formidable intelligence. En France, une telle hypothĂšse philosophique ne mĂ©rite mĂȘme pas d’ĂȘtre seulement Ă©voquĂ©e. Elle est politiquement exclue car incorrecte. Nous avons lĂ  l’image, Ă  lÂ’Ă©chelle d’un pays, du mĂ©canisme sociologique qui sera peut-ĂȘtre pratiquĂ© de maniĂšre universelle vers la fin du monde. En tout Ă©tat de cause, la France montre que la voie d’un aveuglement volontaire entretenu par ses Ă©lites est un phĂ©nomĂšne sociologique possible. L’humanitĂ© est donc capable de tout parce qu’elle est un troupeau qui suit majoritairement le berger qui domine son Ă©poque. Il suffit que les conditions sociologiques soit favorables et la pire aberration peu ĂȘtre majoritairement crĂ»e avec enthousiasme. Il n’est donc absolument pas exclu que, lorsque le christianisme et les religions auront Ă©tĂ© suffisamment affaiblis, un prĂ©dicateur s’adresse au monde et lui rĂ©vĂšle l’existence d’une rĂ©volte initiale, celle de Lucifer* et de ses anges. Au moment oĂč jÂ’Ă©cris, une paix mondiale explicitement lucifĂ©rienne n’est pas prĂȘte de s’imposer au monde. Les grandes religions sont encore trop prĂ©sentes. En sera-t-il de mĂȘme dans cent ou deux cents ans? CHAPITRE 5 LES SIGNES ANNONCANT LE SIXIÈME JOUR JĂ©sus disait Ă  la foule “Quand vous voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitĂŽt qu’il va pleuvoir, et c’est ce qui arrive. Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites qu’il fera trĂšs chaud, et cela arrive. Esprits faux! l’aspect de la terre et du ciel, vous savez le juger, mais le temps oĂč nous sommes, pourquoi ne savez-vous pas le juger?[214]” Avant de rapporter qui sera le dernier AntĂ©christ* et quelle sera son oeuvre, il convient de regarder les signes qui prĂ©cĂ©deront sa venue. Il sera lÂ’Ă©preuve ultime de l’Église. Il sera aussi lÂ’Ă©preuve ultime de toutes les religions il sÂ’Ă©lĂšvera au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu »[215]. Dieu n’abandonnera pas par surprise l’humanitĂ© Ă  une telle lutte. Des avertissements puissants seront donnĂ©s au monde entier pour qu’il se prĂ©pare Ă  ne pas succomber aux tentations. Quand viendra l’AntĂ©christ de la fin du monde? En premier lieu, on doit affirmer que l’AntĂ©christ ne viendra pas avant que le monde ne soit parfaitement disposĂ© Ă  le recevoir. Il est Ă©vident que, s’il Ă©tait nĂ© au XIIĂšme siĂšcle, il n’aurait pu avoir que peu d’influence sur une sociĂ©tĂ© imprĂ©gnĂ©e de religion. C’est donc qu’une longue prĂ©paration sera opĂ©rĂ©e par le maĂźtre de ces oeuvres, Satan lui-mĂȘme. Ainsi, pour que puisse apparaĂźtre avec succĂšs une civilisation mondiale explicitement ennemie de Dieu, il faudra d’abord qu’ait existĂ© une humanitĂ© sans Dieu. C’est ce qu’on appelle l’apostasie*. Cela ne se fera ni plus vite ni plus lentement que ne le permettent les lois sociologiques qui gouvernent lÂ’Ă©volution des mentalitĂ©s. Lucifer sait patienter, telle l’ivraie qui pousse Ă  son rythme dans les champs. En ce dĂ©but du troisiĂšme millĂ©naire, quoiqu’en disent les prophĂštes alarmistes, le monde n’est pas encore prĂȘt. Certes l’Occident a rejetĂ© en grande partie le christianisme pour vivre d’humanisme mais l’Occident n’est pas le monde. De grandes nations africaines restent profondĂ©ment chrĂ©tiennes ou musulmanes. L’AmĂ©rique du Sud aime le Christ. L’Inde est presque restĂ©e impermĂ©able aux athĂ©ismes et demeure profondĂ©ment religieuse. Tous ces pays et bien d’autres sont puissamment spirituels, selon leurs formes diverses de croyance et ne sont pas prĂȘts Ă  se soumettre au diktat mondial d’une philosophie humaniste sans Dieu. Un long travail de sape reste Ă  accomplir. C’est d’ailleurs ce travail d’apostasie qui sera l’un des signes les plus sĂ»rs de la proximitĂ© de la venue du rĂšgne de l’AntĂ©christ. Nous avons racontĂ© au chapitre prĂ©cĂ©dant comment le christianisme avait Ă©tĂ© attaquĂ© Ă  la fois de l’intĂ©rieur et de l’extĂ©rieur depuis plusieurs siĂšcles. Ce fut mĂȘme la premiĂšre religion Ă  subir ces assauts car seule sa spiritualitĂ© et sa maturitĂ© extrĂȘmes pouvaient produire par rĂ©action des philosophies sans Dieu. L’islam*, quant Ă  lui, sera attaquĂ© d’une autre maniĂšre qu’il nous faut essayer de dĂ©couvrir. La crise de cette religion semble en effet ĂȘtre l’instrument qui conduira au rejet des religions dans leur ensemble. Les signes des temps dans l’islam [216] Selon la tradition musulmane Au lecteur d’en juger J’ai montrĂ© au chapitre 3 l’origine mystĂ©rieuse de l’islam. Cette religion, non voulue explicitement par Dieu mais plutĂŽt par la volontĂ© des hommes, fut bĂ©nie* aprĂšs sa naissance au point de devenir la deuxiĂšme en nombre. Ainsi se rĂ©alisait la promesse faite Ă  Abraham que son fils IsmaĂ«l donnerait un peuple nombreux[217]. L’islam est une religion dont les deux valeurs morales fondamentales, prĂȘchĂ©es Ă  MĂ©dine, sont l’humilitĂ© et la misĂ©ricorde. Mais l’islam eut des dĂ©fauts de jeunesse d’ailleurs prophĂ©tisĂ©s par Dieu, Ă  savoir une farouche autonomie il sera un onagre d’homme!, une grande agressivitĂ© guerriĂšre il aura un arc[218], son sans-gĂȘne il sÂ’Ă©tablira Ă  la face de tous ses frĂšres, c’est-Ă -dire Ă  la place mĂȘme des autres religions, sa capacitĂ© Ă  exaspĂ©rer tous les hommes sa main sera contre tous, la main de tous contre lui. Celui qui frĂ©quente l’islam de l’extĂ©rieur se rend compte trĂšs vite de la rĂ©alitĂ© de ces dĂ©fauts. Or ces dĂ©fauts humains sont quasi insĂ©parables de l’islam en tant que religion. Mahomet a fondĂ© l’islam de telle maniĂšre qu’il est non seulement une maniĂšre d’adorer avec humilitĂ© le Dieu d’Abraham, mais aussi un systĂšme politique guerrier[219]. C’est une rĂ©alitĂ© qui ne manquera pas d’ĂȘtre utilisĂ©e Ă  l’approche de la fin du monde par le dĂ©mon tentateur. En effet, Satan tente les communautĂ©s humaines par lĂ  oĂč il le peut. Il ne fait souvent qu’exagĂ©rer une qualitĂ©, la transformant en dĂ©faut. Ainsi, tentĂ© par Satan, le christianisme de la libertĂ© des enfants de Dieu devient, on l’a vu plusieurs fois au cours de l’histoire, le culte du libertinage individuel. De mĂȘme, s’il faut corrompre l’islam et sa guerre aux rĂšgles chevaleresques, ce ne pourra ĂȘtre qu’en le transformant en un hideux massacreur de veuves et d’orphelins. Comment un musulman spirituel voit la fin du monde Comment se produira la lutte de l’Antichristianisme contre l’islam? Avant de se pencher au plan sociologique sur ce sujet pour discerner ce qui se rĂ©alisera probablement dans l’avenir, il est intĂ©ressant de lire ce que croient les musulmans eux-mĂȘmes. Rappelons que trĂšs souvent, l’histoire a montrĂ© que les religions ou les peuples recevaient de la part de Dieu la rĂ©vĂ©lation prophĂ©tique vĂ©ridique de leur avenir[220]. Explicitement, dans le Coran, le ProphĂšte Mahomet annonce, de maniĂšre semblable aux chrĂ©tiens, la venue de l’AntĂ©christ et sa lutte contre les musulmans. Les signes de l’Heure dans la thĂ©ologie musulmane sont les suivants[221] Nous croyons aux signes de l’Heure qui sont la sortie de l’AntĂ©christ, la descente de JĂ©sus fils de Marie du ciel, nous croyons au lever du soleil du cĂŽtĂ© de l’occident lieu habituel de son coucher, Ă  la sortie de la bĂȘte du lieu de son refuge ». Parmi les signes majeurs de l’Heure, on peut retenir[222]. - Le lever du soleil du cĂŽtĂ© de l’occident lorsque la puissance et le pouvoir appartiendront Ă  l’Occident - La fumĂ©e lorsque la confusion se fera dans les esprits musulmans entre le vrai et le faux - Le Mahdi* venue d’un grand prophĂšte islamique ; - L’apparition de la bĂȘte qui sera un piĂšge pour les croyants, sĂ©duisant les mauvais musulmans en prĂȘchant le faux ; - L’AntĂ©christ celui qui s’exaltera contre la religion. Le prophĂšte pleurait quand il Ă©voquait sa venue ; - La grande guerre contre l’islam Gog et Magog ; - L’apostasie des foules musulmanes ; - Le retour de JĂ©sus fils de Marie*, et la restauration de l’islam pour lÂ’Ă©ternitĂ©. Une derniĂšre prophĂ©tie de Mahomet est importante Ă  citer. Elle semble donner la clef des autres “ L’islam a commencĂ© Ă©tranger. Il finira Ă©tranger.” Le sens en paraĂźt Ă©vident. Il s’agit de l’annonce explicite d’une diminution de puissance, d’un cheminement de la religion islamique vers la pauvretĂ©, la petitesse et la faiblesse. Cette prophĂ©tie ressemble fort Ă  celle qui s’applique au christianisme[223]. Comment est-il possible que l’islam, si puissant aujourd’hui, connaisse une telle diminution? En islam, il n’existe pas de magistĂšre papal, apte Ă  donner, comme dans le catholicisme, l’interprĂ©tation authentique des textes de l’Écriture Sainte. C’est pourquoi, un peu Ă  la maniĂšre des protestants, chaque musulman est invitĂ© Ă  interprĂ©ter les textes. Lorsqu’il s’agit de textes apocalyptiques, on trouve donc Ă  peu prĂšs la mĂȘme diversitĂ© de conception, depuis la plus fĂ©roce Ă  la plus mystique. Pourtant, parmi toutes les interprĂ©tions, deux principales s’opposent de nos jours, celle des guerriers fanatiques et celle trop rares des musulmans spirituels pour qui la misĂ©ricorde et l’humilitĂ© plaisent Ă  Dieu. Cette interprĂ©tation des spirituels semble la plus authentique. Il convient d’en rapporter le scĂ©nario. Tout commencera par la venue du Mahdi. Dieu enverra un grand imam dont la mission consistera Ă  prĂ©parer le peuple musulman Ă  lÂ’Ă©preuve. Au sens Ă©tymologique, le Mahdi signifie celui qui est bien guidĂ© ». Le mot dĂ©rive d’un verbe "Hada" qui signifie guider. Le prophĂšte Mahomet s’est servi de ce mot dans son sens littĂ©ral quand il dit "je vous recommande ma tradition et la tradition de mes califes orthodoxes et bien guidĂ©s aprĂšs moi." En pratique, dans le vocabulaire religieux, le Mahdi dĂ©signe un homme de la famille du ProphĂšte[224] qui viendra Ă  la fin des temps, remplira la terre de justice et dÂ’Ă©quitĂ© aprĂšs qu’elle eĂ»t Ă©tĂ© remplie d’injustice et d’iniquitĂ©. Mais la prĂ©dication du Mahdi sera accompagnĂ©e de celle d’une bĂȘte qui sera un piĂšge. Elle sera suscitĂ©e par Dieu pour Ă©prouver la foi de ceux qui sont rĂ©ellement fidĂšles, afin de les distinguer de ceux qui n’aiment Dieu que pour un motif de gloire politique terrestre. En effet, celui qui suivra la bĂȘte sĂ©duisante, loin de suivre la voie de Dieu, s’en Ă©loignera. » Aussi les musulmans spirituels pensent-ils de plus en plus que la BĂȘte est dĂ©jĂ  venue. Elle est pour eux Ibn Abdul Wahhab 1703-1792, le fondateur du totalitarisme islamique. Il est nĂ© Ă  Uyaynah, dans la rĂ©gion de l’Arabie appelĂ©e Nejd, oĂč est actuellement situĂ©e la ville de Ryad, dont le prophĂšte lui-mĂȘme avait prĂ©dit que de ce lieu pourrait naĂźtre dĂ©sordre et corruption[225]. Depuis les commencements de l’enseignement de Wahhab, vers la fin du XVIIIĂšme siĂšcle, son culte est associĂ© aux massacres de tous ceux qui s’opposaient Ă  lui. L’ayatollah Khomeney est probablement son alter ego puisqu’il rĂ©alisa pour la premiĂšre fois de maniĂšre puissante et politique, dans le sang de ses ennemis, ce que rĂȘvait Wahhab. Vers cette mĂȘme Ă©poque paraĂźtra l’AntĂ©christ en arabe, le Djalal. Par ses mensonges, c’est lui qui rendra conscient le monde non musulman du danger mortel que reprĂ©sente tout l’islam pour le monde entier. Il sera juif. Il aura la caractĂ©ristique physique d’ĂȘtre borgne. Il attirera beaucoup de musulmans Ă  lui car il donnera Ă  boire et Ă  manger. Les musulmans seront tentĂ©s de le suivre et de renoncer Ă  leur foi. Ses critiques contre l’islam seront Ă©coutĂ©es dans le monde. Il ne fera pas dans la nuance. Il ne distinguera pas le bon musulman du mauvais. La raison de cette confusion sera l’action violente, les assassinats perpĂ©trĂ©s par des membres pervertis parmi les musulmans. Le ProphĂšte Mahomet dit que ces pervers seront de nationalitĂ© arabe. Quatre femmes qui frĂ©quentaient le Mahomet rapportent qu’il a dit "Malheur aux Arabes[226]!" Les compagnons questionnĂšrent alors "Dieu nous dĂ©truira-t-il, alors que parmi nous il y aura des bienfaisants?" - Oui, c’est parce qu’en vous se multiplieront les pĂ©chĂ©s fornication, violence et autres"» LÂ’Ă©minent Cheikh Al Qardaoui pense que nous sommes en pĂ©riode de Djalal, car l’ĂȘtre humain ne regarde plus que d’un œil. C’est la vision matĂ©rialiste du monde qui, effectivement, sĂ©duit et conduit au rejet de la religion une part de la jeunesse musulmane. L’AntĂ©christ serait dĂ©jĂ  nĂ©. D’autre part, le monde actuel a tendance Ă  distinguer de moins en moins les musulmans fidĂšles de leur caricature fanatique. La confusion est en marche et la mĂ©fiance monte. A l’approche de l’an 2000 de l’ùre chrĂ©tienne, banale annĂ©e 1421 de l’ùre musulmane, une inquiĂ©tude sourde envahit la communautĂ© musulmane. En effet, les prophĂ©ties se mettent en place, une Ă  une. La situation de la jeunesse est inquiĂ©tante. Partout dans le monde, l’Arabie Saoudite paye la construction de mosquĂ©es et installe des imams qui prĂȘchent l’islam violent et fanatique du Wahhabisme. LÂ’Ă©crivain Bengalais Zeeshan Ali a dĂ©crit la situation de maniĂšre touchante Les Musulmans du Bangladesh vivant aux sont de bons musulmans. Mais, du fait d’un manque d’instruction, ils ne se rendent pas compte lorsque leurs croyances sont dĂ©tournĂ©es par les imams Wahhabites*. Or, aux 80% des mosquĂ©es sont financĂ©es et animĂ©es par l’Arabie Saoudite[227]. Ces mosquĂ©es sont sous le contrĂŽle des imams Wahhabites, qui prĂȘchent l’extrĂ©misme aux jeunes. Ils les poussent Ă  accuser leurs propres pĂšres d’hĂ©rĂ©sie, de pĂ©chĂ©s et d’incroyance. » "Malheur aux Arabes ! [228]" AprĂšs un temps oĂč la violence se radicalisera de part et d’autre commencera la grande guerre contre l’islam, la bataille finale que le ProphĂšte appelle ‘Gog et Magog*’. Le monde entier, accompagnĂ© des dĂ©mons, se liguera contre le peuple musulman, menĂ© par l’AntĂ©christ. Le passage coranique parlant de la guerre se rĂ©fĂšre Ă  un Ă©pisode biblique, liĂ© Ă  une prophĂ©tie d’ÉzĂ©chiel[229]. L’Apocalypse 20, 7-9 en fait le symbole de la guerre finale " Les mille ans Ă©coulĂ©s, Satan, relĂąchĂ© de sa prison, s’en ira sĂ©duire les nations des quatre coins de la terre, Gog et Magog, et les rassembler pour la guerre, aussi nombreux que le sable de la mer; ils monteront sur toute lÂ’Ă©tendue du pays, puis ils investiront le camp des saints, la CitĂ© bien-aimĂ©e. Mais un feu descendra du ciel et les dĂ©vorera. " Le premier signe de sa venue sera le suivant. Il rĂ©ussira Ă  susciter une rĂ©union des armĂ©es du monde entier sur le territoire mĂȘme de la terre sainte, l’Arabie. » On comprend le tremblement apocalyptique qui saisit en 1991 guerre du Golfe, les musulmans du monde entier, quelle que soit leur confession, lorsque ce signe se rĂ©alisa Ă  l’appel mĂȘme d’un Arabe, le roi d’Arabie Saoudite. Selon certains thĂ©ologiens musulmans, dont Acha’Raoui, cette guerre sera menĂ©e par l’Occident matĂ©rialiste et dominateur. Sa puissance sera inouĂŻe. La guerre se terminera mal pour l’islam, au moins dans sa dimension politique. Le ProphĂšte Mahomet annonce explicitement qu’un feu naĂźtra Ă  Aden au YĂ©men, qui chassera les habitants. Les royaumes musulmans seront dĂ©truits. Pire, la destruction ira jusqu’à l’inouĂŻ. Tous les lieux saints de l’islam seront anĂ©antis la Kaaba de La Mecque*, la ville sainte de MĂ©dine seront dĂ©truites. La ville de JĂ©rusalem*, troisiĂšme lieu saint, sera perdue. Devant une telle ruine politique, un tremblement saisira la communautĂ© musulmane dans son ensemble. Les foules traumatisĂ©es par ce qui leur paraĂźtra ĂȘtre un abandon de Dieu, renonceront en masse Ă  la religion. Le ProphĂšte annonce pour la fin du monde ce grand mouvement d’apostasie. Le vice se rĂ©pandra partout. » Cette destruction de l’islam politique, cet appauvrissement de l’islam religieux provoquera la rĂ©alisation de la prophĂ©tie de Mahomet citĂ©e plus haut “ L’islam a commencĂ© Ă©tranger. Il finira Ă©tranger.” Un Hadith une confidence reçue de Mahomet lui-mĂȘme de Muslim rapporte que malgrĂ© ces Ă©preuves, il subsistera toujours, jusqu’à la fin du monde un petit reste de croyants. Ils seront de fidĂšles musulmans comme au temps bĂ©ni* de MĂ©dine. Il y aura toujours une partie de ma communautĂ© qui combattra ouvertement dans la voie de la vĂ©ritĂ© jusqu’à la fin des temps. » Ainsi taillĂ©e par Dieu, la communautĂ© musulmane, loin de disparaĂźtre, connaĂźtra un renouveau intĂ©rieur unique. Elle sera faible en nombre mais les quelques musulmans qui resteront seront fidĂšles, humbles et priants. Selon le ProphĂšte, les musulmans fidĂšles mangeront seront nourri par le dikrh, le Rappel d’Allah, la priĂšre rĂ©citĂ©e cinq fois par jour. Soubhannallah! Hamdoulillah! Allahouakbar! » Aux yeux de Dieu, ce sera la victoire rĂ©elle de l’islam car l’age d’or du commencement rĂ©apparaĂźtra. Rendus politiquement minoritaires, les musulmans seront semblables Ă  ceux de MĂ©dine. A cette Ă©poque, la seule Ă©pĂ©e Ă©tait la foi en Dieu. » Alors viendra la fin du monde. Issa JĂ©sus le fils Maryama Marie descendra du Ciel. D’aprĂšs Abou-HoraĂŻra, le ProphĂšte a dit "L’heure derniĂšre ne viendra pas tant que le fils de Marie* ne sera pas descendu parmi vous en qualitĂ© d’arbitre Ă©quitable. Il brisera la croix, il mettra Ă  mort le porc, il supprimera le tribut. Alors l’argent sera si abondant que personne ne voudra plus l’accepter». Hadith*. Ainsi est annoncĂ© explicitement le retour de Issa-JĂ©sus, fils de Marie. Face Ă  sa venue, tous les ĂȘtres humains seront croyants et une prosternation vaudra mieux que le monde et ce qu’il contient. Issa JĂ©sus, apparaĂźtra au minaret blanc de la MosquĂ©e de Omeyyades Ă  Damas, et tuera Djalal*, l’AntĂ©christ, prĂšs de Ramallah, aujourd’hui, en Palestine. Les nĂ©gateurs qui sentiront l’odeur de JĂ©sus mourront. Le Commandeur des croyants lui dira vient diriger notre priĂšre et Issa rĂ©pondra non continue Ă  diriger la priĂšre car vous ĂȘtes de la communautĂ© de Mahomet chacun peut prĂ©sider la priĂšre de l’autre. » Le passĂ© fait deviner le futur Ces Ă©vĂšnements peuvent-ils vraiment se produire ? Qu’on me permette de donner ici mon avis personnel, Ă  travers l’observation sociologique de l’islam actuel et l’observation du passĂ©. Les mĂȘmes causes produisant souvent les mĂȘmes effets, il est en effet possible de se servir de l’histoire des Juifs contre les Romains pour deviner l’avenir. Sur le mĂ©morial des martyrs de la rĂ©sistance contre le nazisme, Ă  Lyon, une Ă©pitaphe proclame L’homme qui ne se souvient pas de l’histoire se condamne Ă  la revivre. » Si les hommes pouvaient se souvenir de toute l’histoire, cette phrase prendrait sens[230]. En effet, une guerre s’est jadis produite dont on ne peut manquer de remarquer qu’elle ressemble fort Ă  ce qui est en train de se prĂ©parer pour l’islam. Il s’agit de la guerre religieuse des Juifs contre les Romains au premier siĂšcle de notre Ăšre. Flavius JosĂšphe Ă©tait gĂ©nĂ©ral de l’armĂ©e juive. AprĂšs sa capture par les Romains, il mit par Ă©crit ses souvenirs, avec la prĂ©cision d’un tĂ©moin de l’intĂ©rieur. Son livre s’intitule La guerre des Juifs. Le premier intĂ©rĂȘt de son ouvrage est qu’en le lisant, hormis les armes utilisĂ©es, on se croirait dans l’actualitĂ©. Rien ne semble avoir changĂ©. Les mentalitĂ©s sont les mĂȘmes. Les annĂ©es qui prĂ©cĂ©dĂšrent la guerre des Juifs contre les Romains, ressemblent aux nĂŽtres depuis 1979. Un phĂ©nomĂšne semblable se produit dans l’islam. Une secte musulmane, appelĂ©e Wahhabite* et dont le siĂšge est l’Arabie Saoudite reproduit l’erreur des Juifs en l’appliquant aux prophĂ©ties reçues de Mahomet. Les rĂ©voltes juives contre Rome furent sporadiques dĂšs la fin du premier siĂšcle avant JĂ©sus-Christ. La guerre elle-mĂȘme ne commença qu’en 66 aprĂšs JĂ©sus Christ et aboutit en l’an 70 Ă  la ruine totale de toute vie nationale et politique juive. Cette guerre couva donc un siĂšcle avant dÂ’Ă©clater. Le gĂ©nĂ©ral romain Titus prit JĂ©rusalem* et fit raser ce qui restait du Temple. Un tiers, exactement un tiers des Juifs prĂ©sents dans le monde Ă  cette Ă©poque pĂ©rit durant le conflit un million cent mille victimes. Ce fut la plus terrible bataille de l’AntiquitĂ© et elle rĂ©alisa pour la seconde fois aprĂšs la guerre Babylonienne de Nabuchodonosor dĂ©but du VIĂšme siĂšcle av. une prophĂ©tie de MoĂŻse [231] Lorsque tu n’auras pas servi YahvĂ© ton Dieu dans la joie et le bonheur que donne l’abondance de toutes choses, YahvĂ© suscitera contre toi une nation lointaine, comme l’aigle qui prend son essor. Ce sera une nation au visage dur. Elle t’assiĂ©gera dans toutes tes villes, jusqu’à ce que soient tombĂ©es tes murailles les mieux fortifiĂ©es. Tu mangeras la chair de tes fils et de tes filles dans cette dĂ©tresse oĂč ton ennemi te rĂ©duira. Vous ne resterez que peu d’hommes, vous qui Ă©tiez aussi nombreux que les Ă©toiles du ciel. Parce que tu n’auras pas obĂ©i Ă  la voix de YahvĂ© ton Dieu, YahvĂ© te dispersera parmi tous les peuples, d’un bout du monde Ă  l’autre; Parmi ces nations, il n’y aura pas de repos pour la plante de tes pieds, mais lĂ  YahvĂ© te donnera un cœur tremblant, des yeux Ă©teints, un souffle court. » La cause de cette guerre fut, selon Flavius JosĂšphe, une prophĂ©tie mal comprise. Les Juifs avaient en effet reçu dans la Bible des textes concernant la venue du Messie et la fin du monde. Mais ils pouvaient signifier deux choses. Certains juifs appelĂ©s zĂ©lotes, minoritaires en nombre mais trĂšs actifs, croyaient fermement que le Messie serait un militaire puissant qui imposerait sa loi au monde entier En ce jour-lĂ , IsraĂ«l* triomphera. Les rois des nations serviront IsraĂ«l! Ils lui apporteront leurs richesses. La nation qui ne te servira pas pĂ©rira. Les richesses du Liban viendront chez toi. Ils s’approcheront de toi, humblement, les fils de tes oppresseurs, ils se prosterneront Ă  tes pieds, tous ceux qui te mĂ©prisaient. [232] » D’autres juifs, les anawims, pensaient que le Messie serait un homme humble et pauvre qui prendrait sur lui les pĂ©chĂ©s du monde entier pour ouvrir aux hommes le paradis de Dieu Sur lui reposera l’Esprit de YahvĂ©. Son inspiration est dans la crainte de YahvĂ©. Il jugera mais non sur l’apparence. Il nÂ’Ă©lĂšvera pas la voie. Il sera humble, montĂ© sur un Ăąnon, le petit d’une Ăąnesse. Il jugera les faibles avec justice, il rendra une sentence Ă©quitable pour les humbles du pays. [233]» Or, l’histoire l’a montrĂ© par la suite, ce sont les Juifs spirituels qui avaient raison. Pourtant, Dieu laissa agir les zĂ©lotes. Leur rĂ©volte contre les Romains couva pendant prĂšs d’un siĂšcle. Au dĂ©but, dans les vingt annĂ©es qui prĂ©cĂ©dĂšrent l’ùre chrĂ©tienne, ils Ă©taient peu nombreux. Ils passaient de maison en maison, les yeux exorbitĂ©s, rĂ©pandant leur message de folie Il faut commencer la guerre contre les envahisseurs romains, par tous les moyens. Dieu sera avec nous. C’est Ă©crit dans les prophĂ©ties. Ils ne peuvent gagner. Au moment voulu, si nous croyons en lui, il nous les livrera. Il combattra pour nous. Notre peuple est appelĂ© Ă  rĂ©gner sur le monde entier ! » Le peuple dans sa majoritĂ© se mĂ©fiait de ces fous. Mais il ne fut pas assez spirituel pour lutter fermement contre eux. Leurs paroles trouvaient un Ă©cho dans leur orgueil national humiliĂ© par l’occupation. Les zĂ©lotes voulaient Ă  tout prix une guerre. Pour l’obtenir, Ă©tant faibles, ils commencĂšrent par la pratique de l’assassinat terroriste. Les sicaires se mĂȘlaient Ă  la foule pour poignarder dans le dos des sentinelles romaines, pour tuer les Juifs collaborateurs. L’un d’eux a laissĂ© son nom. Il s’appelait Barrabas. En 66 aprĂšs JĂ©sus-Christ, une derniĂšre provocation rĂ©ussit. Les zĂ©lotes du Temple de JĂ©rusalem* refusĂšrent d’offrir de l’encens pour l’empereur de Rome. Cette provocation ne fut pas tolĂ©rĂ©e par NĂ©ron qui envoya son meilleur gĂ©nĂ©ral, Vespasien, Ă  la tĂȘte des lĂ©gions. La foi des zĂ©lotes Ă©tait totale et rien ne rĂ©ussit Ă  lÂ’Ă©branler. Attendant chaque jour le miracle de Dieu, ils rĂ©ussirent Ă  enfermer une foule immense dans JĂ©rusalem* afin qu’elle participe au combat final. Ils montrĂšrent alors leur perversitĂ© en transformant le Temple saint en coupe-gorge, y assassinant sans vergogne ceux parmi le peuple qui leur paraissait manquer de ferveur fanatique. Lorsque le peuple fut exterminĂ©, le Temple rasĂ©, leur foi ne faiblit pas. LĂ  oĂč ils purent se rĂ©fugier, ils continuĂšrent d’organiser des embuscades, jusqu’au suicide. Plus la situation Ă©tait dĂ©sespĂ©rĂ©e, plus leur certitude de la proximitĂ© de l’intervention divine augmentait. En fin de compte, tout ceci aboutit Ă  la ruine totale pour 1900 ans de tout judaĂŻsme politique. L’Empire romain interdit cette religion rebelle et dispersa le peuple hors de Palestine. Les Juifs devinrent errants Ă  travers le monde, persĂ©cutĂ©s et faibles. Leur État ne fut recréé qu’en 1948. Flavius JosĂšphe donne une explication thĂ©ologique de cette folie des fanatiques. Ils furent aveuglĂ©s par un esprit venant de Dieu, dit-il. Ils crurent en une sĂ©rie de prophĂ©ties messianiques que Dieu rendit volontairement ambiguĂ«s[234]. Dieu voulut en un certain sens cet aveuglement, afin de les sauver dans la vie Ă©ternelle. Pourtant, raconte JosĂšphe, il les avertit par des signes nombreux[235]. Son moyen est toujours le mĂȘme, comme pour toutes les puissances terrestres. Il livre l’homme Ă  son orgueil. L’aveuglement produit lÂ’Ă©chec ; LÂ’Ă©chec conduit Ă  l’humiliation puis Ă  la rĂ©flexion ; Enfin naĂźt un commencement d’humilitĂ©. La sagesse de Dieu sur tout ce qui vit en ce monde est rĂ©sumĂ©e par la Vierge Marie* Dieu renverse les puissants de leur trĂŽne, il Ă©lĂšve les humbles». Analogie avec l’islam actuel Celui qui connaĂźt l’islam de l’intĂ©rieur est frappĂ© de voir Ă  quel point un scĂ©nario semblable se profile. A l’heure oĂč jÂ’Ă©cris ces lignes, les acteurs semblent ĂȘtre en place. Cette fois, ce n’est pas un peuple de trois millions d’ñmes qui est en jeu mais le sort d’un milliard de musulmans face au reste du monde. Les musulmans spirituels sont tout aussi rares qu’au temps de JĂ©sus Ă©taient rares les pauvres de YahvĂ© les Anawims. Les zĂ©lotes juifs trouvent leur Ă©quivalent actuel chez les Wahhabites* arabes, les gardiens de la RĂ©volution iranienne, les Talibans afghans, les algĂ©riens etc. Ces gens sont minoritaires mais violents et actifs. Ils blasphĂšment sans cesse l’islam par leurs crimes horribles mais sont persuadĂ©s que tuer certaines femmes et certains enfants, mĂȘme musulmans, sert la cause d’Allah. La grande majoritĂ© des musulmans est, comme Ă  lÂ’Ă©poque de la guerre des Juifs, dans l’expectative, balançant entre une haine revancharde envers l’Occident impĂ©rialiste et la crainte de lÂ’Ă©vidente folie fanatique des islamistes. Ils ne sont donc pas rĂ©ellement aptes Ă  saisir le danger mortel que reprĂ©sente pour eux la minoritĂ© fanatique. Enfin, il semble que tout cela vienne de Dieu car les prophĂ©ties reçues Ă  travers Mahomet sur la fin du monde ressemblent Ă  celles des Juifs au temps de NĂ©ron. Elles sont tout autant ambiguĂ«s. On peut les interprĂ©ter de deux façons opposĂ©es et nul pape musulman ne viendra dire quelle est la vraie. Pour les rares musulmans spirituels, l’islam va bientĂŽt rĂ©gner sur le monde car, par l’action purificatrice de Dieu, il va ĂȘtre rendu humble, pauvre et fervent. Au nom d’Allah le misĂ©ricordieux, Dieu se plaĂźt Ă  ce qui est humble et misĂ©ricordieux. Au contraire, pour les musulmans islamistes, voici venir la grande guerre de l’islam. Elle aboutira Ă  la soumission de la terre entiĂšre au pouvoir politique de l’islam de leur islam sinistre. Voici le scĂ©nario de la fin du monde tel que l’ont reconstruit les islamistes fanatiques, en prenant ici et lĂ  ce qui les arrangeait dans les prophĂ©ties de Mahomet. Tout commencera effectivement par la venue du Mahdi*. Vers la fin des temps, Allah suscitera la venue d’un grand imam, couramment appelĂ© ‘Mahdi’ par le ProphĂšte Mahomet. Par sa prĂ©dication, il renouvellera de l’intĂ©rieur le zĂšle des musulmans. Ils retourneront Ă  la MosquĂ©e et reprendront leur zĂšle pour la guerre sainte. » Selon eux, il est Ă©vident que le Mahdi est dĂ©jĂ  venu. Il ne peut ĂȘtre que de Ibn Abdul Wahhab 1703-1792[236], le fondateur de la spiritualitĂ© de la guerre sainte en Arabie Saoudite. Au XIXĂšme siĂšcle, le fondateur du royaume Saoudien, Ibn Saoud, institua le Wahhabisme comme croyance officielle. Il peut aussi s’agir de l’ayatollah chiite Khomeney qui prit le pouvoir en Iran chiite en 1979. Il suscita un espoir immense. Il humilia les deux Satans, et France. Il stimula par son exemple dans l’islam du monde entier le zĂšle pour la guerre sainte. AprĂšs la venue du Mahdi apparaĂźtra l’AntĂ©christ le Djalal. Il sera juif et haĂŻra l’islam. Par ses paroles menteuses, il rĂ©ussira Ă  rĂ©unir une coalition militaire du monde entier contre l’Umma la communautĂ© musulmane. Le signe du dĂ©but de la grande guerre contre l’islam sera visible par tous. Les armĂ©es de l’AntĂ©christ se rĂ©uniront sur la terre sainte elle-mĂȘme, la terre de l’Arabie. Des Arabes pervers, des traĂźtres, coopĂ©reront Ă  ce blasphĂšme. Ce sera une armĂ©e immense. Face Ă  elle, les forces musulmanes seront faibles. On ne leur donnera aucune chance de gagner. Mais Allah sera avec les musulmans. Alors, au dernier moment, quand tout semblera perdu, Il interviendra lui-mĂȘme au cours du massacre qu’on appellera Gog et Magog*. Les textes saints le disent explicitement, la dĂ©faite de l’occident sera totale [237] ‘‘Et toi, fils d’homme, prophĂ©tise contre Gog. Tu diras Ainsi parle le Seigneur YahvĂ©. Je me dĂ©clare contre toi, Gog, prince, chef de MĂ©shek et de Tubal. Je te ferai faire demi-tour, je te conduirai, je te ferai monter de l’extrĂȘme Nord et je t’amĂšnerai contre les montagnes saintes de mon peuple. Je briserai ton arc dans ta main gauche et je ferai tomber tes flĂšches de ta main droite. Tu tomberas sur les montagnes d’IsraĂ«l, toi, toutes tes troupes et les peuples qui sont avec toi. Je te donne en pĂąture aux oiseaux de proie de toute espĂšce et aux bĂȘtes sauvages Tu tomberas en plein champ, car moi, j’ai parlĂ©, oracle du Seigneur.’’ On mettra sept mois Ă  enterrer leurs cadavres[238]. Alors commencera le rĂšgne de l’islam sur le monde entier. JĂ©sus, le Messie apparaĂźtra. Il brisera le christianisme. Les non-croyants seront soumis Ă  Allah. Ceux qui refuseront seront retranchĂ©s de la terre.» A la lecture de ces prophĂ©ties, on comprend la grande colĂšre et l’espoir eschatologique de musulmans arabes fervents comme Oussama Bin Laden quand ils virent, pendant la guerre du golfe de 1991, les armĂ©es Occidentales s’installer en Arabie Saoudite, Ă  la demande du roi lui-mĂȘme. Ils comprirent que l’heure de la grande guerre Ă©tait arrivĂ©e. Ils y virent la rĂ©alisation du signe des temps. Ils dĂ©clarĂšrent une Fatwa[239] de malĂ©diction sans merci Ă  la royautĂ© arabe saoudienne qui sÂ’Ă©tait rendue coupable du blasphĂšme suprĂȘme en appelant les armĂ©es chrĂ©tiennes sur le territoire saint Malheur aux arabes!» dirent-ils en se rĂ©fĂ©rant Ă  une prophĂ©tie de Mahomet pour la fin du monde. Depuis cette Ă©poque, de la mĂȘme maniĂšre que les zĂ©lotes juifs au temps de l’Empire romain, les islamistes fanatiques ont dĂ©cidĂ© qu’ils obtiendraient par tous les moyens leur guerre contre l’Occident. Ils sont prĂȘts, s’il le faut, Ă  multiplier les attentats et les provocations pendant un siĂšcle. Ils auront leur guerre puisqu’elle leur paraĂźt nĂ©cessaire. Sans elle, l’islam ne pourra obtenir d’Allah la domination sur le monde entier. A notre Ă©poque, les prĂ©mices de cette guerre sont tous lĂ . On se demande qui pourra empĂȘcher les Ă©vĂšnements de se produire. La haine s’est trop rĂ©pandue pour ĂȘtre arrĂȘtĂ©e sans que le sang soit versĂ©. Depuis les annĂ©es 1980, une partie de l’islam est tentĂ©e par le fanatisme[240]. Toute une jeunesse musulmane croit servir Dieu en entraĂźnant le maximum de gens dans un dĂ©sir de revanche, dans une guerre sainte et sans pitiĂ© contre tout ce qui n’est pas cette forme exaltĂ©e et politique de la religion. La haine et le dĂ©sir de vengeance ne sont pas seulement affaire de zĂšle religieux. L’islam est blessĂ© dans son orgueil politique et cherche revanche. L’Occident l’a colonisĂ© pendant deux siĂšcles. La science des pays chrĂ©tiens et la puissance financiĂšre qui en sort sont une constante provocation Ă  l’islam rĂ©duit au sous-dĂ©veloppement. La perte de la Palestine, terre considĂ©rĂ©e comme Ă  jamais musulmane, ne passe pas. Tout cela exacerbe la haine, de maniĂšre finalement assez semblable Ă  celle de la jeunesse allemande de 1933. Une partie visible et remuante de l’islam veut la guerre. Incapable de s’armer, elle mĂ©dite des plans d’attentats. Le rĂȘve le plus grand de milliers de jeunes consiste Ă  mourir martyre en tuant des Juifs ou des occidentaux. Dans certains pays, on s’attaque aux chrĂ©tiens, aux juifs aux musulmans modĂ©rĂ©s. On tue, au hasard d’une rencontre en confessant le nom d’Allah. Le sang est dĂ©sirĂ©. Des rĂȘves d’attentats nuclĂ©aires hantent les nuits fiĂ©vreuses des fanatiques. Vers le rejet de toutes les religions ? Chose indĂ©cise De deux choses l’une. Soit la violence Ă©clate et produit une grande guerre pour les Occidentaux, juifs et chrĂ©tiens. Dans cette hypothĂšse, la partie combattante de l’islam risque bien de pĂ©rir Ă©crasĂ©e par la guerre qu’elle aura elle-mĂȘme voulue[241]. Qui prend lÂ’Ă©pĂ©e pĂ©rit par lÂ’Ă©pĂ©e [242] ». Il se peut que le rĂȘve de la bombe atomique islamiste soit un jour rĂ©alisĂ©. Si elle est utilisĂ©e comme ils en rĂȘvent, contre Tell Aviv, New York ou Paris, il est certain que les armes occidentales seront plus fortes. Une rĂ©plique rapide et dĂ©terminĂ©e Ă©crasera toute cette haine accumulĂ©e, comme cela se produisit Ă  Hiroshima pour les kamikazes shintoĂŻstes japonais. Soit le monde et les musulmans modĂ©rĂ©s, dans un Ă©clair de luciditĂ©, arrivent Ă  contenir la haine des islamistes. Dans les deux cas, comme tout ce qui est dĂ©mesurĂ©, le fanatisme dĂ©jĂ  visible provoquera dans les gĂ©nĂ©rations musulmanes Ă  venir et dans le monde entier un rejet dĂ©goĂ»tĂ© de tout ce qui porte le nom d’Allah. C’est une loi universelle de la sociologie. Tout ce qui est excessif provoque l’excĂšs inverse, tĂŽt ou tard. Qu’on se rappelle le phĂ©nomĂšne somme toute analogue connu par l’Allemagne dans la premiĂšre moitiĂ© du XXĂšme siĂšcle. Les excĂšs revanchards et fanatiques des nazis eurent l’effet suivant dans la gĂ©nĂ©ration de leur fils gauchisme, Ă©cologisme et pacifisme. De mĂȘme, il est probable que les ruminations haineuses et obsessionnelles des pĂšres islamistes finiront par produire dans les fils un dĂ©sir avide de plaisirs et de richesses Ă  l’Occidentale... loin de cet Allah aux mains rouges de sang. A ce moment-lĂ , l’islam ne rĂ©sistera ni Ă  ses fautes passĂ©es ni surtout Ă  la fragilitĂ© de ses bases thĂ©ologiques Le Coran est, paraĂźt-il, dictĂ© mot Ă  mot par Dieu, dira-t-on de toute part; Dieu n’est-il pas bien ignorant pour faire de telles erreurs scientifiques ?» Le christianisme fit Ă  la Renaissance sa rĂ©volution exĂ©gĂ©tique. Il le put car il ne considĂ©ra jamais la Bible comme dictĂ©e par Dieu. L’islam ne pourra suivre, semble-t-il un tel chemin. L’islam ayant Ă©tĂ© considĂ©rablement affaibli[243], il sera possible Ă  l’AntĂ©christ de s’attaquer Ă  sa survie mĂȘme. Mais l’histoire particuliĂšre de la crise de l’islam aura Ă  coup sĂ»r, dans les deux cas, une rĂ©percussion sur les religions dans leur ensemble. Toutes les religions auront Ă  en subir le contrecoup, tout ce qui porte le nom de Dieu.[244]» Il est probable que la loi du balancier dĂ©crite dans l’histoire par Hegel se produira. Il est possible d’imaginer, sans trop de risque d’erreur, pour de simples raisons sociologiques, un scĂ©nario tel que celui-ci, en trois Ăąges 1- AprĂšs ces trop prĂ©visibles malheurs Ă  venir du fait d’une partie de l’islam en crise fanatique, le monde occidental rĂ©flĂ©chira sur ses erreurs. Il est possible qu’il fasse l’autocritique de son matĂ©rialisme grossier, la grossiĂšretĂ© de son culte du phallus au temps des annĂ©es SIDA. Il y aura probablement un retour au religieux dans le sens noble du terme. Nos verrons que d’autres consĂ©quences plus politiques pourraient sortir de ces malheurs comme la fin de l’organisation du monde sous forme de nations[245], une JĂ©rusalem entiĂšrement juive, selon la fameuse prophĂ©tie de JĂ©sus[246]. 2- Quelques dĂ©cennies plus tard, se lĂšvera une nouvelle gĂ©nĂ©ration Ă  qui on aura racontĂ© les grands malheurs dus Ă  cette guerre religieuse. Par rĂ©action aux rĂ©cits de ces horreurs, il se pourrait qu’elle rĂ©agisse Ă  la maniĂšre d’un nouveau mai 68, semblable au plan religieux Ă  celui qui fit rejeter avec violence la notion de patrie[247]. On ne voudra plus entendre parler d’aucune religion. On sera allergique Ă  tout ce qui Ă©voque la vie aprĂšs la mort, le paradis. On se souviendra que c’est au nom de tels concepts que les martyrs d’Allah se faisaient sauter avec leurs victimes au temps des kamikazes. Ainsi pourrait se rĂ©aliser la prophĂ©tie de saint Paul Auparavant doit venir l’apostasie » 3- Sera-ce la fin de l’histoire ? Une telle affirmation mĂ©connaĂźt l’ñme humaine. Elle est fondamentalement religieuse en ce sens qu’elle ne peut, Ă  l’image des animaux, se passer des rĂ©ponses aux pourquoi. C’est pourquoi on peut prĂ©voir que, deux ou trois gĂ©nĂ©rations plus tard, il se lĂšvera encore une autre jeunesse. Elle n’aura pas connu la guerre de religion. Elle aura Ă©tĂ© Ă©levĂ©e dans le rejet de toute religion qualifiĂ©e de fanatisme. Elle aura des questions sur le sens de la vie, des angoisses. Il n’y aura plus de rĂ©ponses possibles, les grandes traditions spirituelles ayant disparu. Alors, il est probable que tous les obstacles auront disparu pour qu’apparaissent des sectes religieuses nouvelles, inconnues jusqu’alors. Tous les avertissements auront disparu devant celui qui tire les dĂ©cors du monde. L’ange dĂ©chu pourra enfin rĂ©vĂ©ler au monde sa religion de la libertĂ©. Ainsi pourrait se rĂ©aliser la suite de la prophĂ©tie de saint Paul Il doit se rĂ©vĂ©ler, l’Homme impie, l’ĂȘtre perdu, l’Adversaire, celui qui sÂ’Ă©lĂšve au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusqu’à s’asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-mĂȘme comme Dieu. Vous vous rappelez, n’est-ce pas, que quand jÂ’Ă©tais encore auprĂšs de vous je vous disais cela.... » Loin d’ĂȘtre la fin de l’histoire, tout cela annonce d’autres errances, d’autres malheurs et tĂątonnements. Les signes dans le judaĂŻsme Chose certaine Le peuple juif est Ă  mettre Ă  part. Il mĂ©riterait Ă  lui seul tout un chapitre tant son destin est particulier. Choisi par Dieu depuis 4000 ans, il reste signe jusqu’à aujourd’hui pour toutes les nations*. C’est une charge bien lourde Ă  porter qui lui a valu au cours de son histoire les plus grandes grĂąces et les plus grands malheurs. D’aprĂšs saint Paul, Dieu voulut la subsistance d’IsraĂ«l* par une de ses volontĂ©s mystĂ©rieuses. Il fait misĂ©ricorde Ă  qui il veut et il endurcit qui il veut». Saint Paul aurait pu ajouter “jusqu’au moment qu’il veut” car il est certain que les Juifs voient[248] qui est JĂ©sus et le reconnaissent comme Messie au moment de la mort individuelle de chacun. Au Ciel, il n’y a plus un seul juif c’est-Ă -dire un homme qui attend la venue du Messie. Il n’y a plus que des hommes face au Messie. Il fallait que le judaĂŻsme subsiste sur la terre. IsraĂ«l* devait demeurer pour les nations un signe grandiose annonçant le retour du Christ et la fin du monde. C’est ce que veut signifier saint Paul en Ă©crivant “ Que sera la conversion d’IsraĂ«l au Christ sinon une rĂ©surrection d’entre les morts?[249]”. On peut mĂȘme dire qu’IsraĂ«l est et sera l’un des signes les plus importants donnĂ©s au monde de la fin de toutes choses et de la signification de cette fin. Le Seigneur, dans les Évangiles et dans lÂ’Ă©pĂźtre de saint Paul aux Romains, donne cinq prophĂ©ties concernant l’avenir de ce peuple et le retour du Christ 1- Il annonce que le Temple de JĂ©rusalem* sera dĂ©truit[250] “ En vĂ©ritĂ©, je vous le dis, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit jetĂ©e». Et le Temple sera remplacĂ© par un temple consacrĂ© aux idoles “Vous verrez l’Abomination de la dĂ©solation installĂ©e dans le Temple saint.” 2- En second lieu, le Seigneur annonce que le peuple juif sera dĂ©portĂ© parmi toutes les nations[251] Il y aura une grande dĂ©tresse sur la terre et colĂšre contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant du glaive et ils seront emmenĂ©s captifs dans toutes les nations.” 3- En troisiĂšme lieu, il y aura des malheurs et des massacres perpĂ©trĂ©s contre ce peuple[252] “Filles de JĂ©rusalem, ne pleurez pas sur moi. Pleurez plutĂŽt sur vous et sur vos enfants! Car voici venir des jours oĂč l’on dira Heureuses les femmes stĂ©riles, les entrailles qui n’ont pas enfantĂ©, et les seins qui n’ont pas nourri! Alors, on se mettra Ă  dire aux montagnes Tombez sur nous! Et aux collines, couvrez-nous.” 4- En quatriĂšme lieu, ce peuple reviendra dans la terre d’IsraĂ«l et prendra de nouveau possession de la ville sainte[253] JĂ©rusalem sera foulĂ©e par les paĂŻens jusqu’à ce que soit accompli le temps des nations ». Le retour du peuple d’IsraĂ«l dans sa terre marquera donc la fin du temps accordĂ© aux paĂŻens pour inaugurer un temps de grĂące accordĂ© Ă  IsraĂ«l[254]. 5- Enfin JĂ©sus annonce[255] “Vous ne me verrez plus jusqu’à ce qu’arrive le jour oĂč vous direz BĂ©ni soit celui qui vient au nom du Seigneur”. Saint Paul confirme la rĂ©alitĂ© de ce dernier signe qui accompagnera immĂ©diatement le retour du Christ dans sa gloire IsraĂ«l se convertira et reconnaĂźtra JĂ©sus comme Ă©tant le Messie[256]. “Leur mise Ă  lÂ’Ă©cart de l’Alliance fut une rĂ©conciliation pour le monde. Que sera leur admission sinon une rĂ©surrection d’entre ses morts ». Ces deux textes semblent lier intimement le retour du Christ et la conversion d’IsraĂ«l. Cela signifie-t-il que le jour oĂč ils accepteront le Messie, celui-ci se montrera Ă  eux de nouveau ou l’inverse? Toute la question, au plan du signe des temps, est ici. Une chose peut par contre ĂȘtre affirmĂ©e sans risque. Ces cinq prophĂ©ties seront, d’une façon grandiose, signes du retour du Christ car elles ne se rĂ©aliseront pas seulement d’une maniĂšre perpĂ©tuelle comme on l’a dit des guerres et des tremblements de terre mais d’une maniĂšre matĂ©rielle, historique, Ă  une date fixĂ©e par Dieu, de la mĂȘme façon que celles qui sont dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ©es. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les trois prophĂ©ties dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ©es. Elles seront donc tout Ă  fait adaptĂ©es au regard de tous les hommes, mĂȘme des non spirituels. 1- Ainsi, vit-on en 70 aprĂšs JĂ©sus Christ le gĂ©nĂ©ral romain Titus raser complĂštement le Temple de JĂ©rusalem*. Il rĂ©alisa sans le savoir la premiĂšre des prophĂ©ties, 40 ans chiffre bilique de lÂ’Ă©preuve aprĂšs la mort de JĂ©sus. 2- Puis, en 135, Ă  la suite d’une deuxiĂšme rĂ©volte juive, le reste de la population fut dĂ©portĂ©. L’Empereur romain fonda une nouvelle ville Ă  la place des ruines de JĂ©rusalem, Aelia Capitolina. Sur le lieu du Temple, il construisit un temple dĂ©diĂ© Ă  Jupiter. Pour les Juifs, “ l’Abomination de la dĂ©solation ” dont parle le prophĂšte Daniel 9, 27 Ă©tait dans le Temple saint. 3- Les malheurs et les persĂ©cutions ne cessĂšrent de s’abattre sur les communautĂ©s juives dispersĂ©es, jusqu’aux massacres de millions de juifs Ă  Auschwitz. LĂ , un tiers des Juifs furent exterminĂ© 6 millions sur 18 millions. Ce chiffre n’avait donc pas un sens uniquement symbolique dans la Bible[257]. 4- Enfin, en 1948, la crĂ©ation du nouvel État d’IsraĂ«l en Palestine marque une nouvelle Ă©tape, celle de la quatriĂšme prophĂ©tie. Elle n’est pas encore pleinement rĂ©alisĂ©e puisque JĂ©rusalem n’est pas redevenue une ville entiĂšrement juive. Si on en suit la lettre, il est certain qu’un jour, JĂ©rusalem sera entiĂšrement juive. “JĂ©rusalem sera foulĂ©e par les paĂŻens jusqu’à ce que soit accompli le temps des nations.” Ce retour dans la terre de Palestine, rĂ©alisĂ© il y a Ă  peine cinquante ans, est un avertissement trĂšs explicite de la proximitĂ© des Ă©vĂ©nements de la fin. JĂ©rusalem est encore divisĂ©. Des nations musulmanes et chrĂ©tiennes foulent le sol de JĂ©rusalem-Est. Les musulmans entrent dans une haine exaltĂ©e d’IsraĂ«l. Ils se promettent de les dĂ©truire et de les jeter Ă  la mer. Un tel combat est dramatique car, semble-t-il, perdu d’avance. Gamaliel[258] disait en effet aux juifs de son temps Ă  propos de la jeune Église chrĂ©tienne Laissez ces gens tranquilles. Si leur succĂšs vient de Dieu, vous ne pourrez rien contre eux. Si ils viennent des hommes, ils disparaĂźtront d’eux-mĂȘmes ». Les musulmans devraient tenir compte de ce conseil en ce qui concerne le jeune État juif. AprĂšs la ruine et les dĂ©faites successives qui marquent leur histoire depuis 1948, ils devraient imiter la sagesse du prĂ©sident Ă©gyptien Sadate qui fit la paix avec IsraĂ«l. De fait, il semble que c’est impossible. Sadate est qualifiĂ© de TraĂźtre » et il fut assassinĂ©. Ils ne peuvent comprendre car leur foi leur dicte que la Palestine est Ă  jamais terre d’islam*. Cet aveuglement leur vient de Dieu. Il les Ă©gare[259] ici-bas pour mieux les sauver dans l’au-delĂ . Il faut que leur orgueil soit abaissĂ©, comme il l’a Ă©tĂ© pour les chrĂ©tiens et les Juifs. Si l’on suit leurs propres prophĂ©ties telles que nous les avons rapportĂ©es prĂ©cĂ©demment, cette obstination aboutira probablement Ă  leur ruine politique totale et, par lĂ , Ă  la profonde dĂ©couverte de leurs propres limites. Ce sera un douloureux chemin d’humilitĂ©. Ils perdront dĂ©finitivement leur gloire politique mondiale. Ils perdront certainement JĂ©rusalem*. Le jour oĂč JĂ©rusalem deviendra entiĂšrement juive, oĂč l’esplanade des MosquĂ©es deviendra le mont du Temple, alors sera rĂ©alisĂ©e la quatriĂšme prophĂ©tie. Si l’on suit la lettre de la prophĂ©tie de JĂ©sus, il est probable que de maniĂšre concomitante se terminera l’organisation nationale du monde. On instaurera un gouvernement mondial pour que jamais plus il ne puisse y avoir de guerre ». Au dĂ©part, ce mondialisme se fondera sur des valeurs de tolĂ©rance et de respect du spirituel. Nous verrons plus en dĂ©tail[260] comment il tournera en quelques dĂ©cennies en un humanisme explicitement antireligieux. A propos de la JĂ©rusalem redevenue juive, il convient d’aborder un dernier signe, celui du cœur de cette ville, le Mont du Temple, appelĂ© par les musulmans esplanade des mosquĂ©es. Une prophĂ©tie du deuxiĂšme livre des MaccabĂ©es[261], mĂ©rite d’ĂȘtre ici rapportĂ©e. Il y avait dans cet Ă©crit que, juste avant l’attaque des babyloniens contre JĂ©rusalem, averti par un oracle, le prophĂšte JĂ©rĂ©mie se fit accompagner par la tente et l’arche d’Alliance de Dieu. Il se rendit Ă  la montagne oĂč MoĂŻse, Ă©tant montĂ©, contempla l’hĂ©ritage de Dieu. ArrivĂ© lĂ , JĂ©rĂ©mie trouva une habitation en forme de grotte et il y introduisit la tente, l’arche, l’autel des parfums, puis il en obstrua l’entrĂ©e. Quelques-uns de ses compagnons, Ă©tant venus ensuite pour marquer le chemin par des signes, ne purent le retrouver. Ce qu’apprenant, JĂ©rĂ©mie leur fit des reproches "Ce lieu sera inconnu, dit-il, jusqu’à ce que Dieu ait opĂ©rĂ© le rassemblement de son peuple et lui ait fait misĂ©ricorde. Alors le Seigneur manifestera de nouveau ces objets, la gloire du Seigneur apparaĂźtra ainsi que la NuĂ©e, comme elle se montra au temps de MoĂŻse et quand Salomon pria pour que le saint lieu fĂ»t glorieusement consacrĂ©." » Depuis cette Ă©poque, on le comprend, une tradition court dans le peuple juif Avant la manifestation du Messie, le Temple sera rebĂąti, plus beau que jadis, pour recevoir le Tabernacle saint et son contenu le bĂąton du grand prĂȘtre Aaron, la manne et les tables de la loi. Lorsque les chrĂ©tiens les entendaient parler de leur espĂ©rance, ils l’interprĂ©taient en pensant Ă  leur future conversion. Ils se disaient que le troisiĂšme Temple ne serait pas fait de main d’homme mais qu’il annonçait le jour oĂč ils adoreraient Dieu en esprit et vĂ©ritĂ©. Cette interprĂ©tation ne semble pas, tout en nÂ’Ă©tant pas exclue, ĂȘtre la plus judicieuse[262]. Le texte du livre des MaccabĂ©es ne parle pas d’un temple spirituel mais de l’arche d’alliance que MoĂŻse avait fait façonner. Il convient donc d’ĂȘtre attentif. Lorsque l’arche d’alliance reparaĂźtra, ce sera un grand signe donnĂ© Ă  l’humanitĂ© de la proximitĂ© de la venue du Messie. Seule une prophĂ©tie restera Ă  rĂ©aliser, celle de la conversion d’IsraĂ«l au Christ. Nous en parlerons plus loin, en traitant des moments qui prĂ©cĂ©deront juste la fin. Ce dĂ©but du XXIĂšme siĂšcle voit s’accumuler la rĂ©alisation de prophĂ©ties de l’Écriture les temps se rapprochent... Les signes donnĂ©s par la Vierge Marie Chose certaine Cette histoire terrible et future de l’AntĂ©christ, est dans les mains de Dieu. Il sait ce qui est le mieux pour notre salut et pour celui du monde entier. C’est un scĂ©nario de gloire en vue de la rĂ©vĂ©lation lumineuse de son amour. Toutes les communautĂ©s humaines, toutes les religions sont passĂ©es une Ă  une au crible de la souffrance, pour l’humilitĂ© des hommes. L’Église catholique n’y Ă©chappera pas. Nous allons dĂ©crire plus loin jusqu’oĂč doit aller son abaissement, Ă  l’image de son Seigneur. Mais, avant cela, elle y sera prĂ©parĂ©e. Cette mission terrestre sera confiĂ©e Ă  Marie, la mĂšre de JĂ©sus. Au pied de la croix, seule une femme croyait et vivait de l’intĂ©rieur, debout, la mort de son Dieu. Elle ne douta pas un seul instant que Dieu son Fils Ă©tait en train de sauver le monde. JĂ©sus l’avait dit et cela lui suffisait. Cette confiance unique ne se retrouve mĂȘme pas chez saint Jean* pourtant prĂ©sent Ă  la croix, pourtant appelĂ© le disciple que JĂ©sus aimait ». Il y est par amitiĂ© mais pense que tout est fini. La preuve nous en est donnĂ©e dans son Évangile. Ce n’est qu’en voyant le tombeau vide et le linceul Ă  sa place, comme affaissĂ©, qu’il crut. Tous les autres disciples se sauvĂšrent. Mais, ce qui est le plus Ă©tonnant, c’est que la plĂ©nitude des grĂąces reçues permettaient Ă  Marie de vivre la passion en comprenant. Elle nÂ’Ă©tait pas une simple spectatrice confiante mais aveugle. Elle Ă©tait une collaboratrice, une co- rĂ©demptrice. Il en sera de mĂȘme Ă  la fin du monde lorsque l’AntĂ©christ triomphera. L’Église visible symbolisĂ©e dans l’Évangile par la vie de saint Pierre sera si petite, tellement rĂ©duite aux seuls domaines des cœurs et sans vie extĂ©rieure et politique qu’on la croira morte pour toujours. Les portes de l’enfer ne l’emporteront pas sur elle! » ricanera-t-on de tout cĂŽtĂ© en reprenant la promesse visiblement manquĂ©e de JĂ©sus. Qui pourra songer qu’au moment mĂȘme oĂč les portes de l’enfer sembleront avoir extĂ©rieurement tout dĂ©truit, Dieu triomphe comme Ă  trois heures le jour de la mort de JĂ©sus ? Qui croira que c’est absolument l’inverse aux yeux de Dieu, que tout est accompli et que le retour glorieux du Christ est tout proche ? Personne ne pourra imaginer cela sauf ceux qui auront la mĂȘme foi que Marie*. Seule une foi invincible, digne de la mĂšre de Dieu, tiendra en ces heures derniĂšres. Tous les autres faibliront aussi sĂ»rement que Pierre* face Ă  ce qu’il ne comprit pas. VoilĂ  pourquoi, avant la fin du monde, Dieu a confiĂ© Ă  sa mĂšre la mission de lui prĂ©parer une Église faite de petites gens semblables Ă  elle symbolisĂ©e par la vie de saint Jean, Jean 21, 22. Il est essentiel que leur intelligence possĂšde la mĂȘme luciditĂ© que Marie. Ils comprendront parfaitement le mystĂšre de l’espĂ©rance tel qu’il est dĂ©crit ici. Ils pourront alors accomplir la mission de Marie Ă  la croix, offrir au nom de tous les hommes le oui » dĂ©finitif de l’humanitĂ© Ă  Dieu. Ils baptiseront l’humanitĂ© dans l’eau et l’esprit dans l’eau de leur humilitĂ© et le feu de leur amour. Tout sera alors accomplit. On le voit, leur mission sera le MystĂšre au sens le plus thĂ©ologal du terme ultime de l’histoire. Saint Bernard, parlant de ce fait des derniers temps, annonce “C’est par Marie que le salut du monde a commencĂ©, et c’est par Marie qu’il doit ĂȘtre consommĂ© ... Mais dans le second avĂšnement de JĂ©sus Christ, Marie doit ĂȘtre connue et rĂ©vĂ©lĂ©e par le Saint Esprit afin de faire par elle connaĂźtre, aimer et servir JĂ©sus Christ. Les raisons qui ont conduit le Saint Esprit Ă  cacher son Ă©pouse pendant sa vie, et Ă  ne la rĂ©vĂ©ler que bien peu depuis la prĂ©dication de l’Évangile, ne subsisteront plus.[263]” Saint Louis Marie de Montfort[264]* est intarissable sur ce thĂšme[265] Dieu veut donc rĂ©vĂ©ler et dĂ©couvrir Marie, le chef-d’œuvre de ses mains dans ces derniers temps. Comme elle est l’aurore qui prĂ©cĂšde et dĂ©couvre le Soleil de justice, qui est JĂ©sus Christ, elle doit ĂȘtre connue et aperçue, afin que JĂ©sus Christ le soit. Etant la voie par laquelle JĂ©sus Christ est venu Ă  nous la premiĂšre fois, elle le sera encore lorsqu’il viendra la seconde, quoique non pas de la mĂȘme maniĂšre. Enfin Marie doit ĂȘtre terrible au diable et Ă  ses suppĂŽts comme une armĂ©e rangĂ©e en bataille, principalement dans ces derniers temps, parce que le diable, sachant bien qu’il a peu de temps, et beaucoup moins que jamais pour perdre les Ăąmes, il redouble tous les jours ses efforts et ses combats; il suscitera bientĂŽt de cruelles persĂ©cutions, et mettra de terribles embĂ»ches aux serviteurs fidĂšles et aux vrais enfants de Marie, qu’il a plus de peine Ă  surmonter que les autres. C’est principalement de ces derniĂšres et cruelles persĂ©cutions du diable qui augmenteront tous les jours jusqu’au rĂšgne de l’AntĂ©christ, qu’on doit entendre cette premiĂšre et cĂ©lĂšbre prĂ©diction et malĂ©diction de Dieu, portĂ©e dans le paradis terrestre contre le serpent. ” Je mettrai une hostilitĂ© entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance. Elle-mĂȘme tÂ’Ă©crasera la tĂȘte, et tu mettras des embĂ»ches Ă  son talon.” Jamais Dieu n’a fait et formĂ© qu’une inimitiĂ©, mais irrĂ©conciliable, qui durera et augmentera mĂȘme jusqu’à la fin c’est entre Marie, sa digne MĂšre, et le diable, entre les enfants et serviteurs de la Sainte Vierge, et les enfants et suppĂŽts de Lucifer*; en sorte que la plus terrible des ennemies que Dieu ait faite contre le diable est Marie*, sa sainte MĂšre. ... C’est premiĂšrement parce que Satan Ă©tant orgueilleux, souffre infiniment plus d’ĂȘtre vaincu et puni par une petite et humble servante de Dieu, et son humilitĂ© l’humilie plus que le pouvoir divin. ... Ce que Lucifer a perdu par orgueil, Marie l’a gagnĂ© par son humilitĂ©; ... Non seulement Dieu a mis une inimitiĂ©, mais des inimitiĂ©s, non seulement entre Marie et le dĂ©mon, mais entre la race de la Sainte Vierge et la race du dĂ©mon; C’est‑à‑dire que Dieu a mis des inimitiĂ©s, des antipathies et haines secrĂštes entre les vrais enfants et serviteurs de la Sainte Vierge et les enfants et esclaves du diable; ils ne s’aiment point mutuellement, ils n’ont point de correspondance intĂ©rieure les uns avec les autres. Les enfants de BĂ©lial, les esclaves de Satan, les amis du monde car c’est la mĂȘme chose, ont tou–jours persĂ©cutĂ© jusqu’ici et persĂ©cuteront plus que jamais ceux et celles qui appartiennent Ă  la TrĂšs Sainte Vierge, comme autrefois CaĂŻn persĂ©cuta son frĂšre Abel, et EsaĂŒ son frĂšre Jacob, qui sont les figures des rĂ©prouvĂ©s et des prĂ©destinĂ©s. Mais l’humble Marie aura toujours la victoire sur cet orgueilleux, et si grande qu’elle ira jusqu’à lui Ă©craser la tĂȘte oĂč rĂ©side son orgueil; elle dĂ©couvrira toujours sa malice de serpent; elle Ă©ventera ses mines infernales, elle dissi–pera ses conseils diaboliques, et garantira jusqu’à la fin des temps ses fidĂšles serviteurs de sa patte cruelle.” Nous verrons plus loin que c’est la priĂšre de ces chrĂ©tiens des derniers temps qui provoquera le retour de JĂ©sus. ConcrĂštement, il faudrait ĂȘtre aveugle pour ne pas voir que Marie* a dĂ©jĂ  commencĂ© son travail de prĂ©paration. La premiĂšre de ses apparitions[266] car son travail de prĂ©paration consiste en une prĂ©dication aussi concrĂšte et directe que le sera le retour du Christ Ă  la fin, date de 1830. Elle donne Ă  sainte Catherine LabourĂ© une mĂ©daille[267]. Elle la rend mĂȘme miraculeuse tant elle espĂšre que ceux qui la porteront mĂ©diteront son message. Sur son verso, Marie fait reprĂ©senter un M qui porte une croix. L’archevĂȘque de Paris, Ă  qui l’on soumis la mĂ©daille en vue de l’imprimatur se demandait s’il n’aurait pas mieux fallu un M au pied d’une croix. De fait, il y avait lĂ  un symbole surprenant, Ă  faire frĂ©mir les protestants. Il signifie plusieurs choses trĂšs profondes concernant le rĂŽle de Marie comme co-rĂ©demptrice[268]. Mais pour ce qui concerne la fin du monde, sa signification est Ă©loquente. M signifie ceux qui vivent de la spiritualitĂ© de Marie. La croix symbolise leur fidĂ©litĂ© au Christ. Tout cela annonce que, vers la fin du monde, la vie du Christ ne pourra plus subsister dans les cœurs sauf chez ceux auront la mĂȘme foi qu’elle. Au-dessous de ce M, les deux cœurs de JĂ©sus et Marie sont prĂ©sents pour que nul ne doute, quoiqu’il arrive, que c’est leur amour qui permet tout[269]. Depuis cette premiĂšre apparition, Marie ne cesse d’insister, de revenir, dÂ’Ă©duquer. A La Salette[270] 1848, elle prononça l’avertissement solennel de se tenir prĂȘt Voici le temps des temps, la fin des fins ». Dans l’Église catholique d’Occident, minĂ©e depuis les annĂ©es 70 par une crise de perte de la foi, on constate que tout le renouveau, quel qu’il soit, a un rapport Ă©troit avec Marie. Est-ce un signe grandiose du temps oĂč nous nous trouvons[271]? Les signes donnĂ©s par la petite ThĂ©rĂšse » Ce paragraphe peut surprendre. Il est motivĂ© par des faits. Sainte ThĂ©rĂšse est avec Marie* l’un des grands signes annoncĂ©s pour que nous nous prĂ©parions Ă  la venue de l’AntĂ©christ. Le pape Pie X la considĂ©rait comme la plus grande sainte des temps modernes. En voici la raison. Cette jeune fille n’a vĂ©cu que 24 ans et est morte en 1897 usĂ©e par la tuberculose au Carmel de Lisieux. Elle raconte elle-mĂȘme sa vie dans trois petits cahiers adressĂ©s Ă  sa prieure. Son message n’a rien de nouveau. Il est l’Évangile, vĂ©cu comme JĂ©sus le veut. Elle aime JĂ©sus et, brisĂ©e par la maladie et par de terribles tentations, l’aime encore avec confiance. Mais, chose encore plus remarquable, elle vit et meurt au moment mĂȘme oĂč se manifestent en France de graves persĂ©cutions contre l’Église. Quelques annĂ©es aprĂšs sa mort, des milliers de religieux seront expulsĂ©s de leur couvent par les baĂŻonnettes de l’armĂ©e. Elle n’ignore rien de tout cela mais n’en parle pas une seule fois. Elle ne parle que de son amour pour Dieu. On pourrait l’expulser, elle fixerait avec confiance JĂ©sus. Cette attitude paisible nous est donnĂ©e comme un grandiose signe des temps. Elle doit ĂȘtre imitĂ©e sous peine de se rendre incapable de vivre les mystĂšres de la fin du monde comme JĂ©sus le souhaite. ConcrĂštement, l’attitude angoissĂ©e de certains chrĂ©tiens d’aujourd’hui, nourris de textes d’appa–ritions qu’ils interprĂštent matĂ©riellement, est Ă  bannir. Sainte ThĂ©rĂšse est tĂ©moin de la vraie attitude chrĂ©tienne, la confiance. “ Quand bien mĂȘme il JĂ©sus me tuerait, je l’aimerais encore” dit-elle quelques jours avant sa mort. Il doit en ĂȘtre de mĂȘme face aux signes de plus en plus prĂ©cis de la venue de l’AntĂ©christ. Quand bien mĂȘme nous serions le dernier Ă  le connaĂźtre en ce monde, nous savons qu’il reviendra! De mĂȘme, l’exemple de ThĂ©rĂšse condamne le fait de regarder trop souvent le dĂ©mon et son action, la politique et son caractĂšre dĂ©sespĂ©rant, les pĂ©cheurs et leur haine de l’Évangile. Nous savons que ces mystĂšres existent mais pourquoi en ĂȘtre troublĂ© puisque JĂ©sus est Dieu? Sainte ThĂ©rĂšse de l’Enfant-JĂ©sus n’est autre que cet Énoch et cet Élie* qui doivent revenir Ă  la fin du monde. C’est ce que nous allons expliquer dans le paragraphe suivant. La venue d’Énoch et d’Élie Chose indĂ©cise Ă  cause des multiples sens possibles L’Apocalypse de saint Jean* annonce la venue de deux tĂ©moins qui prophĂ©tiseront avant d’ĂȘtre mis Ă  mort[272] “Mais je donnais Ă  mes deux tĂ©moins de prophĂ©tiser pendant 1 260 jours, vĂȘtus de sacs. Ce sont les deux oliviers et les deux flambeaux qui se tiennent devant le maĂźtre de la terre. Si on s’avisait de les malmener, un feu jaillirait de leur bouche pour dĂ©vorer leurs ennemis ... Mais quand ils auront fini leur tĂ©moignage, la BĂȘte qui surgit de l’abĂźme viendra guerroyer contre eux, les vaincre et les tuer. Et leurs cadavres, sur la place de la grande citĂ©, Sodome ou Égypte comme on l’appelle symboliquement, lĂ  oĂč leur Seigneur fut crucifiĂ©, leurs cadavres demeurent exposĂ©s aux regards des peuples, des races, des langues et des nations, durant trois jours et demi, sans qu’il soit permis de les mettre au tombeau. Les habitants de la terre s’en rĂ©jouissent et s’en fĂ©licitent car ces deux prophĂštes leur avaient causĂ© bien des tourments. Mais passĂ©s trois jours et demi, Dieu les ressuscita et les remit sur pied, au grand effroi de ceux qui les regardaient.” Ce texte est une allĂ©gorie dont les sens, volontairement multiples, concernent les chrĂ©tiens de tous les temps. Mais, vers la fin du monde, il prendra une signification encore plus forte. Traditionnellement, on considĂšre que les deux tĂ©moins qui doivent venir Ă  la fin des temps sont Énoch et Élie*, les deux hommes justes dont l’Écriture raconte qu’ils “ne moururent pas ” mais furent “enlevĂ©s” au ciel. Énoch fut le septiĂšme patriarche aprĂšs Adam. La Bible le caractĂ©rise d’une seule phrase[273] Énoch marcha avec Dieu, puis il disparut car Dieu l’enleva». Quant Ă  Élie, il disparut dans un char de feu sous les yeux du prophĂšte ElisĂ©e[274]. Certains thĂ©ologiens juifs et chrĂ©tiens pensĂšrent donc que ces deux prophĂštes attendaient au paradis terrestre et devaient venir physiquement Ă  la fin du monde annoncer la venue puis le retour du Christ. Cependant, si l’on regarde de prĂšs les Écritures, on doit parler autrement. En effet, le Seigneur affirme que le prophĂšte Élie* qui devait revenir nÂ’Ă©tait autre que Jean-Baptiste, le fils d’Elisabeth[275] Et lui, si vous voulez m’en croire, il est cet Élie* qui doit revenir. Que celui qui a des oreilles entende! » Il ne peut donc s’agir matĂ©riellement de cet Élie qui a vĂ©cu au temps de la reine JĂ©zabel, mais plutĂŽt d’un homme revĂȘtu de l’esprit d’Élie, c’est-Ă -dire de sa spiritualitĂ©. Il en sera de mĂȘme Ă  la fin du monde. Et pour connaĂźtre ce que peuvent reprĂ©senter les spiritualitĂ©s d’Énoch et d’Élie, il suffit de regarder leur vie. Ainsi, Énoch reprĂ©sente la fidĂ©litĂ© intĂ©rieure puisqu’il est seulement dit de lui qu’il marcha avec Dieu. Quant Ă  Élie, il est remarquable par le zĂšle qui le brĂ»lait Ă  lÂ’Ă©gard du Seigneur. Ce zĂšle Ă©tait exercĂ© Ă  travers des actes violents mais trĂšs efficaces. Il n’hĂ©sita pas Ă  faire cesser toute pluie durant son ministĂšre pour conduire les hommes Ă  la conversion. Il commence son ministĂšre ponctuĂ© de flĂ©aux de la maniĂšre suivante[276] Élie le Tishbite, de TishbĂ© en Galaad, dit Ă  Achab Par YahvĂ© vivant, le Dieu d’IsraĂ«l que je sers, il n’y aura ces annĂ©es-ci ni rosĂ©e ni pluie sauf Ă  mon commandement. » De mĂȘme, il leur prouva la vanitĂ© du dieu Baal en ridiculisant ses prophĂštes par un dĂ©fi oĂč le vrai Dieu devait rĂ©pondre. Il fit mettre Ă  mort les serviteurs de Baal. L’esprit d’Élie est donc celui de l’intransigeance de la foi, celui de la fidĂ©litĂ© extĂ©rieure et manifestĂ©e au Seigneur. De mĂȘme, Jean-Baptiste n’hĂ©sita pas Ă  reprocher publiquement, au risque de sa vie, son pĂ©chĂ© d’adultĂšre Ă  HĂ©rode. Il fut rĂ©ellement rempli de ce zĂšle de l’honneur de Dieu. Jean baptiste Ă©tait effectivement revĂȘtu de l’esprit d’Élie, de son zĂšle pour la foi et le comportement juste. Au mĂ©pris de sa vie, il n’hĂ©sita jamais Ă  dire la vĂ©ritĂ©. Face Ă  face, il reprocha Ă  HĂ©rode son fait[277] Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frĂšre. » Les deux tĂ©moins qui doivent revenir avant la fin du monde ne sont donc pas physiquement Énoch et Élie. Cette prophĂ©tie dĂ©signe que tout au long de l’histoire et surtout Ă  la fin du monde, deux tĂ©moignages complĂ©mentaires rappelleront aux pĂ©cheurs la vanitĂ© de leur vie. L’un sera plus fĂ©minin et doux Énoch, l’autre viril et source de flĂ©aux Élie. Ils seront complĂ©mentaires, Ă  l’image de Dieu qui est pĂšre et mĂšre. C’est toujours de cette maniĂšre symbolique quoique bien rĂ©elle qu’il faut interprĂ©ter le premier sens du livre de l’Apocalypse, avant de rechercher ses rĂ©alisations historiques. Ainsi, les 1260 jours de la vie des deux tĂ©moins, c’est-Ă -dire trois ans et demi, signifient que les deux tĂ©moins ont la mĂȘme mission que le Christ dont la prĂ©dication dura trois ans et demi. De mĂȘme, leurs cadavres qui doivent rester sans vie trois jours et demi signifie qu’ils vivront la mĂȘme passion que le Christ puis ressusciteront comme lui. Ainsi, les deux tĂ©moins qui doivent venir Ă  la fin du monde pour tĂ©moigner de Dieu peuvent reprĂ©senter, dans leur premier sens qui est spirituel, la vie contemplative qui est l’esprit d’Énoch et la vie apostolique qui vit du zĂšle d’Élie. Énoch et Élie doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme prĂ©sents Ă  chaque Ă©poque Ă  travers les moines d’une part Énoch et d’autre part les nombreux apĂŽtres Élie, Ă  travers surtout tous les chrĂ©tiens contemplatifs ou apostoliques qui vivent de la saintetĂ© de leur vocation. Dans un autre sens, spirituel aussi mais davantage politique, les deux tĂ©moins reprĂ©sentent l’Église chrĂ©tienne et IsraĂ«l*. C’est ainsi que durant des siĂšcles, avant la naissance de l’islam, seule ces deux religions tĂ©moignaient aux yeux du monde du Dieu d’Abraham. Cependant, Ă  la fin du monde, lorsque IsraĂ«l commencera de se rapprocher du Christ et du christianisme, le monde n’aura plus que deux religions issues d’Abraham et tĂ©moignant devant l’AntĂ©christ, le christianisme et l’islam. Selon cette interprĂ©tation, si l’on suit le texte de l’Apocalypse, elles sont les deux oliviers, c’est-Ă -dire, selon saint Paul[278], les deux tĂ©moins de Dieu. Chacune avec sa grĂące, ces religions tĂ©moignent de Dieu qui agit toujours de deux maniĂšres force et douceur. Le christianisme exalte l’amour de Dieu comme Énoch, l’islam est le tĂ©moin de l’intransigeance de la puretĂ© de la foi au Dieu unique comme Élie*. Leur tĂ©moignage uni deviendra, pour le monde, insupportable. C’est pourquoi l’Apocalypse parle de la guerre que leur fera le dĂ©mon, jusqu’à les dĂ©truire. Vers la fin du monde, lorsque l’AntĂ©christ commencera ses attaques contre Dieu, les divisions et les oppositions entre le christianisme et l’islam paraĂźtront moins importantes devant la gravitĂ© du danger. Ainsi, il est probable que le rapprochement commencĂ© par le pape Jean-Paul II Ă  Assise en 1988[279] est prophĂ©tique d’une unitĂ© bien plus intense, la foi de chacun Ă©tant respectĂ©e. Ces deux religions ne pĂ©riront cependant pas de la mĂȘme façon. Chacune sera attaquĂ©e par ce qui fait sa faiblesse. Le christianisme le sera par sa tendance Ă  la naĂŻvetĂ© et Ă  l’innocence qui fait que, de l’intĂ©rieur, il est aisĂ©ment corrompu; L’islam par son Ă©pĂ©e, qui tente certains de ses membres au fanatisme et lui attire des rĂ©ponses armĂ©es efficaces. Une troisiĂšme interprĂ©tation n’est pas exclue[280]. Dieu aime Ă  multiplier les modes de rĂ©alisation de ses prophĂ©ties. Il s’agit de celle qui pense que les deux tĂ©moins seront des prophĂštes suscitĂ©s par Dieu Ă  la fin du monde et dont l’efficacitĂ© apostolique sera immense. L’abbĂ© Augustin Lemann commente[281] Le second champion de la vĂ©ritĂ© chrĂ©tienne contre l'AntĂ©christ sera une phalange de Docteurs, suscitĂ©e par Dieu pour ces temps d'Ă©preuve. Jamais les docteurs, astres bienfaisants, n'ont manquĂ© Ă  l'Église. Mais ce qu'il y aura alors de particulier, c'est que cette phalange de docteurs recevra, pour le soutien et la consolation des bons, une plus grande intelligence de nos Saintes Écritures. Le prophĂšte Daniel en a fait l'annonce dans un autre passage de son livre, Ă©galement consacrĂ© Ă  la persĂ©cution de l'AntĂ©christ Les impies, dit-il, agiront avec impiĂ©tĂ©, et tous ces impies n'auront pas l'intelligence, mais ceux qui auront la science de Dieu comprendront[282]». Ce qui signifie que tandis que les impies, frappĂ©s d'aveuglement, accompliront les derniĂšres prophĂ©ties, comme autrefois les Juifs, sans les comprendre, les docteurs de l'Église, inondĂ©s de nouvelles lumiĂšres et pĂ©nĂ©trant les passages les plus obscurs de ces prophĂ©ties, y trouveront l'explication des Ă©vĂ©nements de cette Ă©poque, et, prĂ©munissant les fidĂšles contre les artifices de l'AntĂ©christ, ils les maintiendront dans la fermetĂ© et la confiance, dans l'attachement Ă  l'Église et Ă  ses divins enseignements, au prix mĂȘme de la vie. La prophĂ©tie de Daniel ajoute Et les docteurs du peuple en instruiront beaucoup, et ils tomberont sous le glaive, par la flamme, par la captivitĂ©, et par des brigandages prolongĂ©s [283]. » Remarquable est cette expression les docteurs du peuple ! Mais quoi ! ce titre de docteurs » que dĂ©cerne le prophĂšte, n'est-il pas rĂ©servĂ© dans l'Église ? Ne demeure-t-il pas l'apanage des intelligences d'Ă©lite qui ont consumĂ© leurs veilles Ă  l'acquisition, souvent ardue, de la vĂ©ritĂ© ? On dit les docteurs de l'Église, mais les docteurs du peuple ?... Admirons les dĂ©licatesses divines Ce titre de docteur, juste rĂ©compense du talent uni au travail, l'Esprit Saint l'attribue Ă©galement, et avec infiniment de justesse, Ă  des petits parmi le peuple que la grandeur de leur foi a transformĂ©s en apĂŽtres. Qui n'en a rencontrĂ© sur son chemin de ces docteurs du peuple ? Quelque obscur ouvrier, une humble servante, des enfants mĂȘme. Il tombait de leurs lĂšvres comme des jets de lumiĂšre c'est l'amour qui les faisait jaillir, l'amour qui voit aussi loin, souvent plus loin que l'intelligence.» Ces apĂŽtres vivront de la confiance aimante d’Énoch et du zĂšle d’Élie et ramĂšneront Ă  Dieu beaucoup d’hommes. Cette interprĂ©tation est mĂȘme, si l’on considĂšre la façon dont Dieu nous sauve, aussi certaine que les autres. Dieu ne peut laisser les hommes affronter lÂ’Ă©poque de l’AntĂ©christ* sans proposer Ă  ceux qui seront attentifs, toutes les armes de la survie spirituelle. S’il envoie sa mĂšre dans de nombreuses apparitions, c’est qu’elle est la plus capable de former des Ăąmes contemplatives. Mais il lui adjoint de nombreux tĂ©moins afin que toutes les sensibilitĂ©s entendent le message. Certains sont dĂ©jĂ  venus et, unique parmi tous les autres, sainte ThĂ©rĂšse de l’Enfant JĂ©sus brille au cœur de l’apostasie* en marche. Son tĂ©moignage est le mĂȘme que celui d’Énoch Elle marcha avec Dieu, puis elle disparut car Dieu l’enleva! » A la fin du monde, lors–que l’AntĂ©christ viendra, les hommes croyants n’auront qu’à l’imiter, marcher avec Dieu dans le secret de la charitĂ©. Alors JĂ©sus reviendra et les enlĂšvera. Vers la fin du monde, avant que le rĂšgne de l’AntĂ©christ* ne rende toute prĂ©dication impossible, il est probable que le Seigneur suscitera de nouveaux Élie » qui prĂȘcheront dans le monde entier l’Évangile. C’est ce que JĂ©sus semble annoncer semble » car ces textes ont plusieurs niveaux de sens Cette bonne nouvelle sera annoncĂ©e dans le monde entier, en tĂ©moignage Ă  la face de toutes les nations. Et alors viendra la fin.[284] ». Saint Marie Grignon de Montfort[285]* dĂ©crit les apĂŽtres des derniers temps de la façon suivante[286] “Ces grandes Ăąmes, pleines de grĂące et de zĂšle, seront choisies pour s’opposer aux ennemis de Dieu, qui frĂ©miront de tous cĂŽtĂ©s, et elles seront singuliĂšre–ment dĂ©votes Ă  la TrĂšs Sainte Vierge, Ă©clairĂ©es par sa lumiĂšre, nourries de son lait, conduites par son esprit, soutenues par son bras et gardĂ©es sous sa protection, en sorte qu’elles combattront d’une main et Ă©difieront de l’autre. D’une main, elles combattront, renverse–ront, Ă©craseront les hĂ©rĂ©tiques avec leurs hĂ©rĂ©sies, les schismatiques et leurs schismes, les idolĂątres avec leur idolĂątrie, et les pĂ©cheurs avec leurs impiĂ©tĂ©s; et, de l’autre main, elles Ă©difieront le temple du vrai Salomon et la mystique citĂ© de Dieu». “Mais qui seront ces serviteurs, esclaves et enfants de Marie? Ce seront un feu brĂ»lant, ministres du Seigneur qui mettront le feu de l’amour divin partout. Ce seront comme des flĂšches dans la main du puissant[287], dans la main de la puissante Marie pour percer ses ennemis. Ce seront des enfants de LĂ©vi, bien purifiĂ©s par le feu de grandes tribulations et bien collĂ©s Ă  Dieu, qui porteront l’or de l’amour dans le cœur, l’encens de l’oraison dans l’esprit et la myrrhe de la mortification dans le corps, et qui seront partout la bonne odeur de JĂ©sus Christ aux pauvres et aux petits, tandis qu’ils seront une odeur de mort aux grands, aux riches et aux orgueilleux mondains. Ce seront des nuĂ©es tonnantes et volantes par les airs au moindre souffle de l’Esprit Saint, qui, sans s’attacher Ă  rien ni sÂ’Ă©tonner de rien, ni se mettre en peine de rien, rĂ©pandront la pluie de la parole de Dieu et de la vie Ă©ternelle; ils tonneront contre le pĂ©chĂ©, ils gronderont contre le monde, ils frapperont le diable et ses suppĂŽts, et ils perceront d’outre en outre, pour la vie ou pour la mort, avec leur glaive Ă  deux tranchants de la parole de Dieu, tous ceux auxquels ils seront envoyĂ©s de la part du TrĂšs‑Haut. Ce seront des apĂŽtres vĂ©ritables des derniers temps, Ă  qui le Seigneur des vertus donnera la parole et la force pour opĂ©rer des merveilles et remporter des dĂ©pouilles glorieuses sur ses ennemis; ils dormiront sans or ni argent et, qui plus est, sans soin, au milieu des autres prĂȘtres, et ecclĂ©siastiques et clercs; et cependant ils auront les ailes argentĂ©es de la colombe, pour aller avec la pure intention de la gloire de Dieu et du salut des Ăąmes, oĂč le Saint Esprit les appellera, et ils ne laisseront aprĂšs eux, dans les lieux oĂč ils auront prĂȘchĂ©, que l’or de la charitĂ© qui est l’accomplissement de toute la loi. Enfin, nous savons que ce seront de vrais disciples de JĂ©sus Christ, qui marcheront sur les traces de sa pauvretĂ©, humilitĂ©, mĂ©pris du monde et charitĂ©, enseignant la voie droite de Dieu dans la pure vĂ©ritĂ©, selon le saint Évangile, et non selon les maximes du monde, sans se mettre en peine ni faire acception de personne, sans Ă©pargner, Ă©couter ni craindre aucun mortel, quelque puissant qu’il soit. Ils auront dans leur bouche le glaive Ă  deux tranchants de la parole de Dieu; Ils porteront sur leurs Ă©paules lÂ’Ă©tendard ensanglantĂ© de la Croix, le crucifix dans la main droite, le chapelet dans la gauche, les sacrĂ©s noms de JĂ©sus et de Marie sur leur cœur, et la modestie et mortification de JĂ©sus Christ dans toute leur conduite. VoilĂ  de grands hommes qui viendront, mais que Marie fera par ordre du TrĂšs-Haut pour Ă©tendre son empire sur celui des impies, idolĂątres et MahomĂ©tans. Mais quand cela sera-t-il? Dieu seul le sait c’est Ă  nous de nous taire, de prier, soupirer et attendre Expectans expectavi.” Ils seront des hommes humbles, bons, emplis de l’esprit de Marie qui les aura formĂ©s pour ainsi dire sur ses genoux. Ils prĂȘcheront l’Évangile comme jamais on ne l’a fait depuis lÂ’Ă©poque apostolique. Ce sera un tĂ©moignage conforme au cœur de JĂ©sus. Ils nÂ’Ă©teindront pas la mĂšche qui fume dans les cœurs comme le font ceux qui enseignent avec violence. Ils ne piĂ©tineront pas les Ăąmes mais tĂ©moigne–ront par la douceur, toucheront les cœurs[288]. Mais cela ne signifie pas que l’effet sera durable. Lorsque JĂ©sus entra Ă  JĂ©rusalem, il fut acclamĂ© par le peuple tout entier. Les gens le voyaient montĂ© sur un Ăąnon et vivaient la Parole du prophĂšte Zacharie[289] Sois sans crainte, fille de Sion! Voici que ton roi vient, montĂ© sur un petit d’ñnesse ». Quelques jours plus tard, cette mĂȘme foule rĂ©clamait la mort de JĂ©sus. Il en sera de mĂȘme pour l’Église Ă  la fin du monde. Le martyre vĂ©cu par les hommes de Dieu en ce temps lĂ , martyre sans doute plus intĂ©rieur que physique Ă  cause des progrĂšs de la spiritualisation du monde, ressemblera point par point Ă  celui de JĂ©sus. La vie de l’Église des derniers temps sera d’ailleurs Ă  son l’image. Mais quelle diffĂ©rence y a-t-il entre martyre spirituel et martyre sanglant? Pourquoi pas la dĂ©lation, la dĂ©formation caricaturale du message, l’interdiction de parler et toutes les formes modernes de la dĂ©sinformation dont l’Église est dĂ©jĂ  victime de nos jours. Les signes dans l’Église Chose certaine pour le fait, indĂ©cise pour le comment La marche vers l’humilitĂ© L’Église est une communautĂ© d’hommes et de femmes que l’Esprit Saint considĂšre dĂšs cette terre, malgrĂ© les pĂ©chĂ©s, comme son Ă©pouse. A la diffĂ©rence des autres religions, le christianisme a reçu de Dieu, dĂšs ici-bas la rĂ©vĂ©lation qu’il est possible de l’aimer comme un ami intime. Il ne s’agit pas seulement de l’amour du serviteur islam, de l’amour confiant d’une Ă©pouse soumise et incapable RĂ©forme protestante mais du cœur Ă  cœur rĂ©ciproque le plus intime et rĂ©actif. En ce sens, l’Église est sainte. Mais, si l’on se penche sur la vie concrĂšte des chrĂ©tiens, l’humilitĂ© et l’amour pour Dieu et le prochain sont rares. En ce sens lĂ , l’Église est loin d’ĂȘtre sainte. Alors Dieu a dĂ©cidĂ© de se la prĂ©parer. Jusqu’à la fin du monde, en vue de sa venue, il va la rendre limpide et aimante. Il agit Ă  sa maniĂšre, de cette maniĂšre qui lui est propre, la croix. JĂ©sus et l’Église, une mĂȘme passion Chose probable Il l’a dĂ©jĂ  utilisĂ©e pour JĂ©sus durant sa vie terrestre. Dieu avait voulu que la mission de JĂ©sus ne s’arrĂȘte pas Ă  la seule prĂ©dication de l’Évangile mais aille jusqu’au don personnel et volontaire de sa vie sur la croix. De mĂȘme, l’Église qui est son Ă©pouse, aprĂšs avoir prĂȘchĂ© l’Évangile Ă  toutes les nations*, sera conduite intĂ©rieurement Ă  se prĂ©parer Ă  un martyre mystĂ©rieux, identique dans son esprit. Avant cela, il y aura une lente prĂ©paration, Ă  travers des gĂ©nĂ©rations de croyants. Ce changement progressif de mentalitĂ© sera visible pour ceux qui sauront regarder. Ce sera un grand signe de la proximitĂ© du retour du Christ. Pour discerner Ă  l’avance ces signes, il suffit de se souvenir que le modĂšle de la fin de l’Église n’est autre que la fin de JĂ©sus, passion, sĂ©pulcre, rĂ©surrection se dĂ©clinent pour l’Église en victoire de l’AntĂ©christ, silence, retour du Christ. Mais bien avant que ne viennent ces moments, l’Église ressemblera dans son histoire Ă  la vie de JĂ©sus. DĂ©jĂ  nous pouvons discerner cette ressemblance. Essayons de la suivre pas Ă  pas. Ceux qui ont connu l’Église avant le Concile Vatican II savent Ă  quel point elle Ă©tait diffĂ©rente de celle d’aujourd’hui. Ce n’est pas un phĂ©nomĂšne français mais universel. Auparavant l’Église, sĂ»re d’elle-mĂȘme Ă  travers son clergĂ© Ă  cause de la vĂ©ritĂ© dont elle se savait dĂ©tentrice, ne s’adressait jamais aux autres religions. Il eut Ă©tĂ© inimaginable au temps de Pie IX fin du XIXĂšme siĂšcle ou de Pie XII milieu du XXĂšme qu’un pape s’abaisse Ă  recevoir les dĂ©lĂ©guĂ©s des autres religions pour prier ensemble. C’est pourtant ce qu’a rĂ©alisĂ© Jean-Paul II. D’autres faits significatifs de ce changement radical de mentalitĂ© sont Ă  citer. Paul VI renonce aprĂšs le Concile Vatican II Ă  se faire porter dans un fauteuil surĂ©levĂ© puis il vend pour les pauvres sa triple couronne pontificale. Jean-Paul II est allĂ© plus loin, allant jusqu’à embrasser la terre des nations qu’il visitait. Ces signes d’humilitĂ© suscitĂšrent le courroux des intĂ©gristes, outrĂ©s de voir la Sainte Église s’abaisser ainsi. Pourtant, si l’on regarde la vie de JĂ©sus, on discerne dans les mois qui prĂ©cĂ©dĂšrent sa passion le mĂȘme changement d’attitude. Alors qu’il ne s’adressait qu’aux juifs, allant jusqu’à dire Ă  une pauvre femme Ă©trangĂšre qui lui demandait la guĂ©rison de sa fille “ Les petits chiens ne doivent pas manger le pain des enfants[290]”, il se met soudain Ă  parler Ă  des paĂŻens, Ă  des grecs. Il ne leur dit pas quelque chose de banal mais leur annonce sa passion ! “ Si le grain de blĂ© tombĂ© en terre ne meurt pas, il reste seul mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits.[291]”. Nous avons dans la pauvretĂ© actuelle de l’Église, si ressemblante Ă  celle de JĂ©sus, un grandiose signe des temps. En effet, l’humilitĂ© et la charitĂ© sont les conditions de l’entrĂ©e dans la gloire. Plus nous voyons l’Église humble et aimante, plus nous pouvons ĂȘtre certain du travail accompli par l’Esprit Saint et de la proximitĂ© du retour du Christ. Mais nous pouvons aussi ĂȘtre sĂ»rs que le Christ ne reviendra pas avant que cette pauvretĂ© ne soit devenue totale, semblable Ă  celles de JĂ©sus et Marie Ă  la croix. Saint Paul l’affirme Avant sa Venue la Parousie* du Christ doit venir l’Homme Impie...[292] » Sans trop forcer l’analogie entre la vie de JĂ©sus et celle de l’Église, nous voudrions Ă©tablir quelques parallĂšles trĂšs visibles qui peuvent dĂ©montrer un peu plus la proximitĂ© de l’Heure Sainte de l’Église[293]. Ils peuvent aussi aider les chrĂ©tiens qui vivent mal les temps actuels Ă  mieux les comprendre. Les abaissements de JĂ©sus vers la fin de sa vie furent prĂ©cĂ©dĂ©s par des oppositions de plus en plus fortes. Il vit un nombre important de disciples le quitter[294], ses paroles furent passĂ©es au crible et dĂ©formĂ©es par les chefs du peuple et certains dĂ©sirĂšrent le tuer[295]. Jusqu’à la fin, ces oppositions se durcirent au point que ses grands miracles eux-mĂȘmes devinrent des motifs de mort[296]. L’Esprit Saint permit que ces luttes se produisent pour que le cœur humain de JĂ©sus, frappĂ© de souffrances, s’appauvrisse. Certes, JĂ©sus nÂ’Ă©tait pas orgueilleux, lui en qui on n’a jamais pu trouver de pĂ©chĂ©! Mais la souffrance eut en lui pour effet de crĂ©er des abĂźmes de pauvretĂ©. C’est une propriĂ©tĂ© de la souffrance. Rien ne peut produire plus de pauvretĂ© qu’elle “ Par sa passion, JĂ©sus a appris l’obĂ©issance[297]”. Depuis que l’apostasie* est en marche en Occident, il en est de mĂȘme pour l’Église. Il y eut mĂȘme de grands saints pour l’annoncer aux papes. Lorsque les États du Vatican furent envahis par les armĂ©es italiennes 1870 Ă  l’occasion de sa rĂ©unification, le pape Pie IX prononça une sentence d’excommunication contre tous les auteurs de cette “injustice”. Il s’enferma au Vatican et se considĂ©ra dĂšs lors comme prisonnier. Saint Jean Bosco vint le trouver pour lui dire en substance Cela vient de Dieu! Ne vous y opposez pas. Souvenez-vous de la prophĂ©tie donnĂ©e Ă  saint Pierre* par notre Seigneur Quand tu seras devenu vieux, tu Ă©tendras les mains et un autre te mettra ta ceinture pour t’emmener oĂč tu ne voudrais pas aller[298]. Cette parole se rĂ©alise aujourd’hui ». Le pape n’excommunia pas Jean Bosco car il l’aimait mais il ne put comprendre la portĂ©e de ses paroles. Le cheminement se fit Ă  travers ses successeurs. Le progressisme Chose indĂ©cise Il est possible de dĂ©crire les souffrances et les appauvrissements subis par l’Église romaine depuis cette Ă©poque. La premiĂšre d’entre elles fut la perte de la foi dans des couches de plus en plus nombreuses de la sociĂ©tĂ©. En contemplant la vie de JĂ©sus, on s’aperçoit que, plus encore que des luttes extĂ©rieures, il eut Ă  souffrir d’oppositions sourdes Ă  l’intĂ©rieur du cercle de ses amis. La plus terrible d’entre elles fut le fait de son apĂŽtre Judas. Sa rĂ©volte Ă©clate[299] aprĂšs qu’une femme pleurant ses pĂ©chĂ©s et pleine de reconnaissance pour la douceur de JĂ©sus Ă  son Ă©gard eĂ»t versĂ© sur ses pieds un parfum de grand prix Pourquoi ce parfum n’a-t-il pas Ă©tĂ© vendu trois cents deniers qu’on aurait donnĂ©s Ă  des pauvres? JĂ©sus lui rĂ©pondit Laissez-la. C’est pour le jour de ma sĂ©pulture qu’elle devait garder ce parfum. Les pauvres en effet, vous les aurez toujours avec vous; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours ». L’attitude de Judas est comprĂ©hensible. Trois cents deniers reprĂ©sentent un salaire ouvrier d’une annĂ©e. Le geste d’amour gratuit de la femme lui parut une perte considĂ©rable par rapport Ă  l’annonce de l’Évangile, qui est un message d’attention aux plus pauvres. Judas ne saisissait pas l’unitĂ© totale entre les deux commandements de l’amour, entre l’amour de Dieu et l’amour des pauvres. Il s’agit lĂ  sans aucun doute d’un signe des temps qui apparaĂźtra dans l’Église vers la fin du monde. Comment pourrait-il en ĂȘtre autrement? J’ai montrĂ© que le dernier antichristianisme sĂ©duirait le monde entier en raison des riches valeurs d’humanisme sans Dieu... qu’il intĂ©grera. Il y eut jadis des chrĂ©tiens gĂ©nĂ©reux mais peu clairvoyants pour se laisser sĂ©duire au nom de l’amour de Dieu, par le fanatisme religieux ou encore par le nationalisme et le marxisme. Comment pourrait-il en ĂȘtre autrement de l’humanisme sans Dieu* qui ressemble beaucoup plus Ă  l’Évangile du Christ? L’humanisme fait mĂȘme partie du christianisme mais celui-ci sait le consacrer au Dieu aimĂ©. De nos jours, nous avons vu apparaĂźtre dans l’Église un courant de pensĂ©e trĂšs puissant qui rĂ©duit l’Évangile Ă  la lutte pour le bien social. Ses membres sont familiĂšrement qualifiĂ©s sous lÂ’Ă©tiquette de progressistes ou de libĂ©raux parce qu’ils semblent en harmonie avec le progrĂšs du monde. Ils se caractĂ©risent par une sourde opposition aux dĂ©cisions des papes jugĂ©es en dĂ©calage par rapport Ă  notre temps. Ils critiquent en particulier ses positions en matiĂšre de comportement sexuel. “De quoi se mĂȘle-t-il? Chacun est libre de mener sa vie privĂ©e selon sa conscience ”. La libertĂ©, telle est sans doute aux yeux de ce courant le qualificatif le mieux choisi pour rĂ©sumer l’Évangile. “ Il est l’Évangile de la libertĂ© ”. Il est surprenant de constater comme une petite variation d’interprĂ©tation peut avoir de consĂ©quences. Nous disions prĂ©cĂ©demment que l’Évangile se spĂ©cifie d’abord dans l’amour de Dieu et du prochain... L’amour de Dieu et du prochain est premier, la libertĂ© consĂ©quence. Ainsi, pour le courant progressiste, l’encouragement de l’Église pour la vie consacrĂ©e, la priĂšre, paraĂźt ĂȘtre une perte de temps et dÂ’Ă©nergie pour l’action sociale. Il ressent ces dons comme Judas ressentit le gaspillage d’un parfum de grand prix. L’amour gratuit de JĂ©sus aimĂ© et servi comme un Ă©poux au jour le jour paraĂźt n’ĂȘtre le fruit que d’une fuite du monde. Ce courant de pensĂ©e ne se sĂ©parera jamais de l’Église par un schisme bien qu’il le soit par le cœur. Ne constituera-t-il pas un signe des temps trĂšs significatif car analogue Ă  ce qu’on voit dans la vie de JĂ©sus? Vers la fin du monde, il est probable que le progressisme* humaniste ira en s’approfon–dissant. Il supportera de moins en moins l’infaillible fidĂ©litĂ© intellectuelle des papes Ă  l’Évangile. A l’image de Judas au moment de sa tentation, il aura sans doute un rĂŽle de coopĂ©ration dans l’œuvre qui aboutira Ă  la fin de l’Église visible[300]. Il livrera l’Église pour sa perte Ă  l’Antichristianisme final[301]. Nous ne faisons pas oeuvre de prophĂšte mais seulement d’obser–vateur des idĂ©es et de leurs consĂ©quences probables. L’intĂ©grisme Chose indĂ©cise Un autre signe des temps, tout aussi significatif, mĂ©rite d’ĂȘtre rapportĂ©. Quelques jours avant sa mort, JĂ©sus eut un geste incomprĂ©hensible pour les apĂŽtres. Il voulut se comporter avec eux comme s’il Ă©tait leur esclave. Il se mit Ă  laver les pieds de ceux qui Ă©taient Ă  table. Par ce geste, JĂ©sus fit une rĂ©vĂ©lation que jamais aucune autre religion, pas mĂȘme le judaĂŻsme, n’a soupçonnĂ© Dieu, le Tout-Puissant, maĂźtre et Seigneur de l’univers, est humble[302]. Mais Pierre* ne voulut pas se laisser faire Seigneur toi, me laver les pieds? JĂ©sus lui rĂ©pondit Ce que je fais, tu ne le sais pas Ă  prĂ©sent; par la suite tu comprendras. Pierre lui dit - Non, tu ne me laveras pas les pieds, jamais! JĂ©sus lui rĂ©pondit - Si je ne te lave pas, tu n’as pas de part avec moi »[303]. Pierre n’agit ainsi qu’à cause de son amour de JĂ©sus, mais d’un amour mal Ă©clairĂ©. Il eut le sens de sa dignitĂ© de MaĂźtre et Seigneur. Son cœur Ă©tait gĂ©nĂ©reux mais absolument incapable de pensĂ©es divines. Pour lui, un Messie est fait pour devenir un roi politique ou spirituel. Un maĂźtre de vĂ©ritĂ© est fait pour avoir raison. Mais pour JĂ©sus, un Messie est fait pour ĂȘtre le serviteur de tous jusqu’à en mourir. LĂ  encore il convient d’ĂȘtre attentif car l’Église, conduite sur le mĂȘme chemin d’abaissement que JĂ©sus, connaĂźtra nĂ©cessairement de la part de certains de ses membres la mĂȘme rĂ©action. Il existe d’ailleurs depuis le Concile Vatican II un courant de pensĂ©e qui ressemble Ă  s’y mĂ©prendre Ă  saint Pierre le jour du lavement des pieds. FamiliĂšrement, il est qualifiĂ© de mouvement intĂ©griste* car il rĂȘve de voir l’Église avec l’intĂ©gritĂ© des traditions qui firent sa force au temps passĂ©. Ces croyants sincĂšres rĂȘvent d’une Église sĂ»re de sa VĂ©ritĂ©, ne s’abaissant pas Ă  s’adresser aux autres religions en courant le risque qu’ils considĂšrent comme actuel, d’ĂȘtre mis au mĂȘme niveau qu’elles. Ils voudraient une liturgie de gloire, comme au temps des fastes, et non celle instaurĂ©e par les papes aprĂšs le Concile. Ils n’arrivent pas Ă  se rendre compte que le monde a changĂ©, qu’il n’est plus chrĂ©tien en Occident. Aussi, la dĂ©fense de la libertĂ© religieuse, selon la conscience de chacun, leur parait s’opposer aux dĂ©crets faisant du christianisme la religion des États du temps oĂč ceux-ci Ă©taient catholiques. Alors, tel saint Pierre* devant JĂ©sus ceint d’un tablier, ils ne reconnaissent plus leur Église en tenue de servante. Ils vont jusqu’à enseigner Les papes depuis Jean XXIII et le Concile Vatican II sont peut-ĂȘtre des antipapes. L’abomination de la dĂ©solation[304] est dans le Temple Saint, c’est-Ă -dire aux sommets de l’Église atteints par l’apostasie*». Ils oublient qu’il est impossible que ce texte des Évangiles se rĂ©alise de cette maniĂšre Ă  cause de la promesse solennelle de JĂ©sus faite aux papes J’ai priĂ© pour que ta foi ne dĂ©faille pas.[305]» Ils interprĂštent mal des textes qu’ils savent pourtant adressĂ©s Ă  tous les papes lĂ©gitimement Ă©lus, jusqu’à la fin du monde. Cette contradiction torture leur esprit. Mais, si l’on compare leurs agissements au comportement de saint Pierre qui les prophĂ©tise, on ne peut nier que leur rĂ©volte est liĂ©e Ă  leur bonne volontĂ© et Ă  leur amour mal Ă©clairĂ© du Seigneur. Saint Pierre se laissa finalement laver les pieds. Mais force est de le constater, parce qu’il ne changea pas vraiment, sa confiance ne fut pas assez forte. Il s’enfuit. Il ne put dire jÂ’Ă©tais avec mon Dieu au pied de sa croix. » Il en sera de mĂȘme Ă  la fin du monde pour ceux parmi les chrĂ©tiens qui rĂȘveront encore d’une Église intĂšgre et glorieuse. Ils ne tiendront pas. Ils s’enfuiront Ă  la vue de la destruction spirituelle Ă  venir. Ils n’auront pas, comme ceux parmi les chrĂ©tiens qui se seront laissĂ©s formĂ©s par Marie, la capacitĂ© de vivre de l’intĂ©rieur dans l’espĂ©rance la victoire finale de l’Église enfin devenue grande aux yeux de Dieu. Ils se diront plutĂŽt, relisant fiĂ©vreusement les promesses de JĂ©sus Les portes de l’enfer ne l’emporteront pas sur elle! [306]» que tout cela nÂ’Ă©tait peut-ĂȘtre que vanitĂ©... Ils passeront par les mĂȘmes doutes que Pierre aprĂšs l’arrestation et la mort de JĂ©sus, doutes qui l’amenĂšrent Ă  renier trois fois. Il y aura dans leur souffrance un signe des temps important. On pourrait multiplier la description de ces signes dans l’Église. Nous ne voudrions en rapporter que deux autres qui me paraissent importants en ce dĂ©but de XXIĂšme siĂšcle, alors que les chrĂ©tiens sont encore secouĂ©s par les effets du Concile Vatican II. Le premier concerne la liturgie et le second la papautĂ©*. Les signes dans la liturgie Chose probable La liturgie est un objet de conflit si important en Occident depuis le Concile Vatican II qu’il convient de montrer qu’elle est aussi signe de notre Ă©poque et de la proximitĂ© du retour du Christ. L’art a de tout temps Ă©tĂ© signe de la mentalitĂ© des Ă©poques. Ainsi, le XIIIĂšme siĂšcle, Ă©poque de la civilisation chrĂ©tienne oĂč tout s’unifie autour du Christ, brille par l’harmonie des cathĂ©drales gothiques qui ressemblent Ă  des vaisseaux en marche vers la lumiĂšre. En ce temps, il n’existe pas d’art profane et tout, peinture, sculpture, musique, sert Dieu. La Renaissance qui est le siĂšcle de la redĂ©couverte de valeurs humaines autonomes du christianisme, se caractĂ©rise par ses oeuvres profanes aux lignes classiques. LÂ’Ă©poque moderne et contemporaine qui se caractĂ©risent par l’oubli progressif de Dieu a Ă©tĂ© source d’un art de plus en plus profane et aujourd’hui torturĂ©, non figuratif et parfois mĂȘme sans vie apparente, marquĂ© du mĂȘme dĂ©sespoir que le monde qui ne croit plus devoir espĂ©rer un salut aprĂšs la mort. L’art est donc un signe philosophique de chaque Ă©poque. Il en est de mĂȘme au plan thĂ©ologique mais l’art s’appelle liturgie. Le temps de l’Église a un sens plus profond puisqu’il annonce le retour du Christ. Or la liturgie de l’Église suit le mĂȘme cheminement par Ă©tape que celle qu’on peut discerner dans les Évangiles autour du Christ jusqu’à sa mort. Durant sa vie terrestre, JĂ©sus reçut de la part de ceux qui l’entouraient des marques qui Ă©taient des signes de leur attachement Ă  son Ă©gard. Il fut honorĂ© diversement au cours de sa vie apostolique. Il y eut un temps cachĂ© de persĂ©cution et de fuite en Égypte. C’est le temps de la petite enfance. Il correspond pour l’Église aux 300 ans des persĂ©cutions romaines. Les Ă©glises sont alors des caves et des catacombes. La liturgie est pauvre et confidentielle. Les trois ans de vie apostolique du Christ peuvent se diviser en trois temps. Il y eut un temps plus cachĂ© au moment oĂč les Juifs commencĂšrent Ă  entendre parler de lui. De mĂȘme, l’Église, au commencement de sa reconnaissance dans l’Empire romain d’Occident, au temps des invasions barbares, est encore peu puissante au milieu des peuples paĂŻens. Elle se rĂ©unissait dans des Ă©glises intimistes et, ne cĂ©lĂ©brait que derriĂšre un voile le mystĂšre de l’eucharistie. En Occident, l’art roman est l’empreinte de cette Ă©poque. Au cours de sa vie, JĂ©sus connut ensuite un moment de gloire extĂ©rieure. Les gens venaient de tout IsraĂ«l* pour Ă©couter sa parole et voir ses miracles. On voulait le toucher, le faire roi. De mĂȘme, l’Église connut une Ă©poque de gloire. Elle dominait le monde, pouvant excommunier les rois et leur enlever leur trĂŽne. Au Moyen Age et jusqu’à la RĂ©volution française, sa liturgie devint somptueuse, riche et solennelle, Ă  l’image du pouvoir spirituel et matĂ©riel qu’elle possĂ©dait. C’est le temps du gothique, de l’art flamboyant qui sÂ’Ă©lĂšve en flĂšches vers le ciel. Dans une troisiĂšme phase de sa vie apostolique, JĂ©sus connut de plus en plus la lutte et les abandons. On vint moins lÂ’Ă©couter. Il fut souvent de plus en plus seul. Il en est de mĂȘme pour l’Église depuis le siĂšcle des LumiĂšres et de plus en plus actuellement. Alors, poussĂ©e par l’Esprit Saint, l’Église changea de liturgie. AprĂšs le Concile Vatican II, elle l’appauvrit, la rendit plus familiale en insistant davantage durant la Messe sur l’aspect “repas intime” de la CĂšne de JĂ©sus et moins sur la gloire du Sacrifice universel de la croix. L’Église avait bien sĂ»r le droit d’agir ainsi, puisant dans l’immense richesse des trĂ©sors de l’Évangile. Mais elle fut contestĂ©e. Pourtant, elle donnait aux chrĂ©tiens l’un des plus grands signes des temps de la fin. Nous pouvons ĂȘtre sĂ»rs que d’autres signes seront donnĂ©s par la liturgie dans le futur, Ă  mesure que s’approchera l’Heure Sainte du martyre de l’Église. Les chrĂ©tiens de ces Ă©poques futures devront y ĂȘtre attentifs et, chaque fois que les signes de petitesse s’approfondiront, se rĂ©jouir “ et redresser la tĂȘte car leur RĂ©demption s’approche[307]”. Cette liturgie de pauvretĂ© sera poussĂ©e trĂšs loin, Ă  l’image de JĂ©sus. Sa derniĂšre liturgie, celle de son sĂ©pulcre, fut accomplie par des laĂŻcs qui nÂ’Ă©taient mĂȘme pas ses compagnons de route mais de simples admirateurs[308]. Il n’eut pas droit au parfum de l’embaumement. Il en sera de mĂȘme pour l’Église... L’heure de l’Église sera-t-elle annoncĂ©e par la papautĂ©? Chose probable Verra-t-on, vers la fin, avant la venue de l’AntĂ©christ, des papes annoncer explicitement la proximitĂ© de lÂ’Ă©preuve? C’est une question difficile qui appelle deux rĂ©ponses car le pape a deux rĂŽles principaux dans l’Église. 1-Il est le MaĂźtre de la VĂ©ritĂ© dĂ©lĂ©guĂ© par JĂ©sus pour que notre connaissance de Dieu ne se fourvoie pas “Affermis tes frĂšres ”. 2- Il est aussi le Berger suprĂȘme dĂ©lĂ©guĂ© pour conduire l’Église vers la Venue du Christ “Sois le berger de mes brebis.[309]”. 1- Elle sera explicitement annoncĂ©e par Pierre en tant qu’il est le MagistĂšre Le fait que l’Église doive subir un martyre relĂšve, en tant que doctrine thĂ©ologique, du ministĂšre du pape comme MaĂźtre de vĂ©ritĂ© MagistĂšre. Il est donc probable que vers la fin des temps les papes annonceront ce martyre ou sa possibilitĂ©, de la mĂȘme façon que JĂ©sus l’a annoncĂ© Ă  ses disciples. Curieusement, la chose est devenue rĂ©alitĂ© depuis quelques annĂ©es. Qu’on se rĂ©fĂšre Ă  l’enseignement rapportĂ© prĂ©cĂ©demment et tirĂ© du CatĂ©chisme de l’Église catholique[310]. C’est la premiĂšre fois que, historiquement, le MagistĂšre rappelle en usant de son infaillibilitĂ© habituelle, un tel enseignement de l’Écriture. Quoiqu’il arrive dans le futur et quoiqu’en disent aujourd’hui des membres de la mouvance intĂ©griste, il est impossible qu’un pape Ă©lu lĂ©gitimement se mette Ă  prĂȘcher en tant que pape, autre chose que l’Évangile de JĂ©sus. Toute l’histoire de l’Église le montre. Nous avons eu des papes assassins, adultĂšres, polygames mĂȘme, mais jamais de pape hĂ©rĂ©tique[311]. A l’inverse, tous les autres siĂšges apostoliques, sans exception, ont connu des Ă©vĂȘques douteux et mĂȘme hĂ©rĂ©tiques. Un seul Ă©chappe Ă  cette rĂšgle, celui du successeur de Pierre*. La raison en est simple. JĂ©sus a promis. Il est Dieu et il a la puissance de tenir sa promesse. Il est donc certain que, quelles que seront les dĂ©cisions solennelles des papes futurs au plan de la foi et de la morale, elles viendront de Dieu. Un rĂ©cit romancĂ© rĂ©cent, passĂ© presque inaperçu, semble indiquer une prise de conscience de plus en plus forte d’une partie des chrĂ©tiens Ă  lÂ’Ă©gard de la proximitĂ© de la passion de l’Église. Dans son roman L’anneau du pĂ©cheur, Jean Raspail[312] rapporte une parabole qu’il faut lire pour comprendre ce que pourrait ĂȘtre le tĂ©moignage final des papes. Il raconte qu’à Rome, dans la crypte souterraine du Vatican oĂč reposent la plupart des papes de l’histoire, prĂšs du tombeau de Jean XXIII, une pierre tombale sans date porte sur le cĂŽtĂ© l’inscription Benedictus. Elle est trĂšs rĂ©cente puisqu’elle fut posĂ©e en 1994. Elle contient les restes d’un homme pauvre, dĂ©cĂ©dĂ© dans le sud de la France. Son corps fut ramenĂ© par un Ă©vĂȘque au service de l’État du Vatican. Or cet homme Ă©tait pape, un vrai pape de l’Église catholique romaine, dont la lignĂ©e apostolique remonte Ă  la fin du XIVĂšme siĂšcle. A cette Ă©poque, un grand schisme eĂ»t raison de la papautĂ© d’Occident et la divisa en deux puis bientĂŽt en trois papes. Or, l’un d’eux, ClĂ©ment VII, fut Ă©lu en Avignon selon les rĂšgles canoniques. En fin de compte et pour mettre fin au schisme, les trois papes furent dĂ©posĂ©s par un Concile Constance, 1417. Un quatriĂšme pape fut Ă©lu, Ă  l’origine des actuels papes de Rome. Loin de renoncer, le successeur de ClĂ©ment VII, nommĂ© BenoĂźt XIII Benedictus PP. XIII, rĂ©sista dans le sud de la France et en Espagne. Il eut un successeur, puis un autre et, les uns aprĂšs les autres, de moins en moins connus, de plus en plus– pauvres, la lignĂ©e des papes prĂ©nommĂ©s BenoĂźt perdura jusqu’à aujourd’hui. Devenus mendiants, ils ne gardaient plus sur eux que trois objets tĂ©moins de leur gloire passĂ©e, l’anneau papal ou anneau du pĂ©cheur donnĂ© au pape BenoĂźt XIV, un calice pour leur office de prĂȘtre, et une Ă©tole rouge, couleur du martyre. Ils trouvaient toujours quelques jeunes vocations pour adhĂ©rer Ă  leur Église parallĂšle et la faire durer, jusqu’au dernier d’entre eux qui se trouva seul et incapable de s’assurer un successeur. Il fut rejoint par la crise religieuse de l’Occident. Il mourut en 1994 auprĂšs d’un prĂȘtre envoyĂ© par Rome, alors qu’il sÂ’Ă©tait mis en marche vers cette ville. On trouva dans ses papiers, outre le rĂ©cit d’une aventure de sept siĂšcles, la prophĂ©tie suivante J’ai vĂ©cu longtemps et j’ai vu le monde changer. II y a des choses que je sais. Je dirai de quelle façon. C’est pourquoi je dois aller Ă  Rome. Avant cinquante ans, plus tĂŽt peut-ĂȘtre, deux forces s’y opposeront et le pape se souviendra du destin du pape Pedro de Luna et de ses trente-deux successeurs qui ne laissĂšrent aucune trace sur cette terre”. Le pape Jean-Paul II, raconte Jean Raspail, fut frappĂ© par cette histoire. Il fit transfĂ©rer les restes de BenoĂźt Ă  Rome. Le fait que cette succession de papes ait durĂ© jusqu’à aujourd’hui, sous le nom de BenoĂźt BĂ©nis* et qu’elle ait Ă©maillĂ© son histoire par des miracles rĂ©alisĂ©s ici ou lĂ  lui parut une marque de l’action de Dieu. Ces papes ne sont-ils pas une prophĂ©tie vivante, une image de l’avenir de la papautĂ© de Rome? D’aprĂšs le roman de Jean Raspail, le commentaire de Jean-Paul II fut le suivant[313] La simplicitĂ© de BenoĂźt, son humilitĂ©, son dĂ©nuement, sa naĂŻvetĂ©, sa solitude, sa fonction pontificale rĂ©duite Ă  celle des premiers Ăąges, quand l’apĂŽtre Pierre*, tout aussi seul, errait sur les routes de l’Empire sans grand espoir d’ĂȘtre Ă©coutĂ©... Pierre Ă©tait le commencement. BenoĂźt ressemble Ă  une fin qui aurait Ă©tĂ© anticipĂ©e. Tout cela a profondĂ©ment Ă©mu le Saint-PĂšre. À ses proches il a dit que viendrait un jour oĂč l’enseignement de l’Église serait unanimement rejetĂ© parce que devenu inapplicable au regard de la morale admise et de la religion du progrĂšs. Il a dit que l’Église catholique serait dĂ©chirĂ©e, ses gros bataillons prĂȘts Ă  s’incliner. Il a dit que la conscience internationale contre laquelle il s’est dĂ©jĂ  Ă©levĂ© sans succĂšs enjoindrait au pape de se soumettre, lui-mĂȘme ou l’un de ses proches successeurs, qu’un concile l’imposerait Ă  la lumiĂšre d’une nouvelle lecture de l’Évangile, et qu’il ne resterait plus au pape qu’à quitter Rome et disparaĂźtre, comme BenoĂźt. Pour traverser encore d’autres siĂšcles, comme BenoĂźt. L’un et l’autre sont des fugitifs »[314]. Quelle est la vĂ©ritĂ© de ce rĂ©cit? Peu importe. Il est prophĂ©tiquement vrai. Il raconte, mieux encore qu’un long traitĂ© de thĂ©ologie, ce que j’entends par tĂ©moignage final de la papautĂ© ». 2- En tant qu’il est le pasteur universel », il semble que Pierre essayera de fuir sa passion et d’en dispenser ses frĂšres Si l’on suit les Écritures, il semble que le dernier pape et ses prĂ©dĂ©cesseurs immĂ©diats seront signes de la proximitĂ© du retour du Christ sans le vouloir. La papautĂ© essayera d’y Ă©chapper. C’est ce que signifie un texte de l’Évangile qui exprime allĂ©goriquement ses derniĂšres heures. JĂ©sus venait de ressusciter. Pierre, repentant de ses reniements, Ă©tait venu Ă  lui. JĂ©sus le confirma dans son rĂŽle de premier parmi les apĂŽtres et lui dit solennellement les paroles suivantes “ En vĂ©ritĂ©, en vĂ©ritĂ©, je te le dis. Quand tu Ă©tais jeune, tu mettais toi-mĂȘme ta ceinture et tu allais oĂč tu voulais. Quand tu auras vieilli, tu Ă©tendras les mains et un autre te ceindra et te mĂšnera oĂč tu ne voudras pas. Il signifiait en parlant ainsi le genre de mort par laquelle Pierre devait glorifier Dieu[315] ” Ce texte est Ă©videmment une allĂ©gorie. Il s’adresse Ă  la personne de Simon-Pierre*, mais aussi, profondĂ©ment, Ă  ce qu’elle reprĂ©sente. AppliquĂ©e Ă  la personne de Pierre, la prophĂ©tie s’est rĂ©alisĂ©e de maniĂšre trĂšs forte. L’hagiographie ancienne raconte que, lors de la persĂ©cution inaugurĂ©e par l’Empereur NĂ©ron aprĂšs l’incendie de Rome, Pierre se sauva seul hors de la ville, laissant les fidĂšles en proie au martyre. Ce fut sans doute un effet de son tempĂ©rament Ă  la fois hĂ©roĂŻque s’il s’agit de mourir vite et faible quand il faut durer dans lÂ’Ă©preuve. En route, il rencontra le Christ qui se dirigeait vers Rome. Pierre lui dit OĂč vas-tu, Seigneur? » Quo vadis ? Il lui fut rĂ©pondu Je vais Ă  Rome pour y mourir Ă  ta place ». Alors Pierre, contrit, retourna Ă  Rome oĂč il fut crucifiĂ©. Il demanda Ă  l’ĂȘtre la tĂȘte en bas, conscient de son indignitĂ© Ă  subir la mĂȘme passion que son maĂźtre. Tout cela est visiblement une prophĂ©tie. Elle annonce symboliquement la maniĂšre dont la papautĂ© sera conduite elle-mĂȘme vers son Heure. Il peut arriver qu’un homme soit prophĂšte sans le vouloir. Ainsi CaĂŻphe qui Ă©tait grand prĂȘtre Ă  lÂ’Ă©poque de la vie apostolique de JĂ©sus, dit-il Ă  ses confrĂšres Vous ne voyez mĂȘme pas qu’il est de votre intĂ©rĂȘt qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne pĂ©risse pas tout entiĂšre[316] ». Et lÂ’Ă©vangĂ©liste comprend cette parole en disant Il ne dit pas cela de lui-mĂȘme mais, Ă©tant grand prĂȘtre cette annĂ©e lĂ , il prophĂ©tisa que JĂ©sus allait mourir pour la nation ». De mĂȘme, Ă  la fin des temps, la papautĂ© sera certainement conduite par l’Esprit Saint Ă  prononcer des paroles et Ă  subir des Ă©vĂ©nements qui seront signes de la fin prochaine. Elle le fera en rĂ©sistant. Mais elle le fera. Avec difficultĂ© sans doute, elle imitera JĂ©sus dans un comportement significatif de sa derniĂšre heure. En cela, elle sera signe des temps[317]. Le martyre de l’Église, qui sera un Ă©vĂ©nement historique, et qui se rĂ©alisera Ă  l’heure voulue par Dieu, concerne donc le rĂŽle du pape en tant que berger qui conduit le troupeau de Dieu vers son sacrifice et sa glorification. Il conviendra donc de scruter les dĂ©cisions de fond concernant la Pastorale de l’Église la maniĂšre utilisĂ©e par Pierre* en tant que Pasteur des brebis pour conduire l’Église vers le retour du Christ, avec l’œil de l’espĂ©rance thĂ©ologale. Il est certain qu’elles seront invisiblement dirigĂ©es par l’Esprit vers le Golgotha et la gloire. Saint Jean Bosco fit un rĂȘve[318] concernant les Ă©preuves Ă  venir de l’Église. Il voyait que seuls survivaient au naufrage ceux qui s’appuyaient sur trois blancheurs Marie, JĂ©sus dans son eucharistie et le pape pour sa foi toujours vraie. Ce rĂȘve est non seulement prophĂ©tique mais aussi thĂ©ologique[319]. Avant la fin de l’Église, la derniĂšre PentecĂŽte d’amour Chose probable Les disciples amenĂšrent l’ñnesse et l’ñnon. Puis ils disposĂšrent sur eux leurs manteaux et JĂ©sus s’assit dessus. Alors les gens, en trĂšs nombreuse foule, Ă©tendirent leurs manteaux sur le chemin; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient le chemin. Les foules qui marchaient devant lui et celles qui suivaient criaient "Hosanna au fils de David! BĂ©ni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna au plus haut des cieux!" Quand il entra dans JĂ©rusalem, toute la ville fut agitĂ©e. "Qui est-ce?" Disait-on, et les foules disaient "C’est le prophĂšte JĂ©sus, de Nazareth en GalilĂ©e."[320] » Tout au long de cet ouvrage, j’ai montrĂ© que la vie de JĂ©sus dans son ensemble est l’icĂŽne de celle de l’Église. C’est le mĂȘme Esprit Saint qui les dirige dans une mĂȘme direction et selon une mĂȘme mĂ©thode. Cette identification entre l’Église et son Ă©poux sera poussĂ©e trĂšs loin. Les contemplatifs, ceux qui lisent de l’intĂ©rieur l’histoire, y trouveront au moment voulu les signes pour discerner les temps. Ils pressentiront oĂč en est l’humanitĂ© en observant l’attitude de l’Église, en la comparant Ă  celle de JĂ©sus. Avant sa semaine Sainte, JĂ©sus connut un dernier moment de gloire terrestre. Cela fut inattendu tant les luttes le pressaient de partout. Alors qu’il entrait dans JĂ©rusalem*, les foules vinrent Ă  lui et l’acclamĂšrent. Il ne faut pas s’illusionner sur la qualitĂ© spirituelle de ces acclamations. La plupart des personnes ne savaient pas pourquoi elles agitaient des palmes et criaient Hosanna au Fils de David !» Elles suivaient le mouvement de masse. Elles se laissaient entraĂźner. La preuve en est que la mĂȘme foule, quelques jours plus tard, demanda qu’on crucifie JĂ©sus et qu’on dĂ©livre Barabbas[321]. Sans le savoir, en agissant ainsi, la foule rĂ©alisait une prophĂ©tie ancienne. Ainsi, tout dans l’Écritures, jusqu’au dernier iota devait ĂȘtre accompli. Exulte avec force, fille de Sion! Crie de joie, fille de JĂ©rusalem! Voici que ton roi vient Ă  toi. Il est juste et victorieux, humble, montĂ© sur un Ăąne, sur un Ăąnon, le petit d’une Ăąnesse. Il retranchera d’EphraĂŻm la charrerie et de JĂ©rusalem les chevaux; l’arc de guerre sera retranchĂ©. Il annoncera la paix aux nations. Son empire ira de la mer Ă  la mer et du Fleuve aux extrĂ©mitĂ©s de la terre[322]. » De mĂȘme, avant la semaine Sainte de l’Église, il y aura une derniĂšre acclamation, faite d’enthousiasme communicatif. Ce sera l’Hosanna de l’histoire de l’Église[323]. Il s’agira d’un Ă©vĂ©nement visible. Il ne s’agira pas de cette gloire intĂ©rieure de l’heure du sĂ©pulcre. Nous parlons ici d’une gloire terrestre. Les foules humaines reconnaĂźtront Ă  l’Église devenue humble la riche valeur de civilisation qu’elle apporte Ă  l’humanitĂ©. MĂ©diatiquement, l’Église catholique sera considĂ©rĂ©e et admirĂ©e. Elle recevra de Dieu, pendant quelques annĂ©es, l’autorisation d’enseigner son message sans qu’il soit dĂ©formĂ© par les mĂ©dias. A cette occasion, il est probable que l’Évangile sera une fois de plus annoncĂ© Ă  toutes les nations. Sa parole de vie sera proposĂ©e une derniĂšre fois au monde. Il sera entendu, quoique de maniĂšre Ă©phĂ©mĂšre. La Vierge Marie semble dĂ©crire ce moment dans le secret de La Salette[324] Au premier coup de son Ă©pĂ©e foudroyante, les montagnes et la nature trembleront dÂ’Ă©pouvante, parce que les dĂ©sordres et les crimes des hommes percent la voĂ»te des cieux. Paris sera brĂ»lĂ© et Marseille englouti[325]; plusieurs villes seront Ă©branlĂ©es et englouties par des tremblements de terre; On croira que tout est perdu; On ne verra qu’homicides, on n’entendra que bruits d’armes et que blasphĂšmes. Les justes souffriront beaucoup; Leurs pĂ©nitences et leurs larmes monteront jusqu’au Ciel, et tout le peuple de Dieu demandera pardon et misĂ©ricorde, et demandera mon aide et mon intercession. Alors JĂ©sus-Christ, par un acte de sa justice et de sa grande misĂ©ricorde pour les justes, commandera Ă  ses anges que tous ses ennemis soient mis Ă  mort. Tout Ă  coup les persĂ©cuteurs de l’Église de JĂ©sus-Christ et tous les hommes donnĂ©s au pĂ©chĂ© pĂ©riront, et la terre deviendra un dĂ©sert[326]. Alors se fera la paix, la rĂ©conciliation de Dieu avec les hommes; JĂ©sus-Christ sera servi, adorĂ© et glorifiĂ©; La charitĂ© fleurira partout. Les nouveaux rois seront le bras droit de la sainte Église, qui sera forte, humble, pieuse, pauvre, zĂ©lĂ©e et imitatrice des vertus de JĂ©sus-Christ. L’Évangile sera prĂȘchĂ© partout, et les hommes feront de grands progrĂšs dans la foi, parce qu’il y aura unitĂ© parmi les ouvriers de JĂ©sus-Christ et que les hommes vivront dans la crainte de Dieu. Cette paix parmi les hommes ne sera pas longue. Vingt-cinq ans d’abondantes rĂ©coltes leur feront oublier que les pĂ©chĂ©s des hommes sont cause de toutes les peines qui arrivent sur terre ». Beaucoup de rĂ©vĂ©lations privĂ©es[327]* annoncent la derniĂšre PentecĂŽte d’amour de l’Église. Le message de la Salette dĂ©crit 25 ans d’abondantes rĂ©coltes[328]. Actuellement, le message du Christ n’est pas mĂ©diatiquement audible. La gĂ©nĂ©ration qui tient les mĂ©dias le dĂ©forme par peur que sa vĂ©ritĂ© n’enflamme les cœurs. Mais l’histoire provoquera un retournement. La gĂ©nĂ©ration de mai 68 passe et la gĂ©nĂ©ration suivante vit dans un dĂ©sert spirituel. Suite Ă  un flĂ©au dont nous ne pouvons que supputer la nature[329], les peuples chrĂ©tiens s’ouvriront un temps Ă  la foi. Il conviendra de profiter de ce temps de grĂące et d’enseigner l’Évangile[330]. Ainsi se rĂ©alisera une derniĂšre fois de maniĂšre visible, mĂ©diatique et selon sa lettre, la prophĂ©tie fameuse de JĂ©sus L’Évangile sera prĂȘchĂ© Ă  toutes les nations. Puis viendra la fin. » Toutes les nations, sans en exclure aucune les nations chrĂ©tiennes, musulmanes, bouddhistes, hindouistes, animistes, humanistes, entendront le message de JĂ©sus. Ce sera le dernier signe donnĂ© avant le temps de l’AntĂ©christ* final. Que l’Église puisse une derniĂšre fois faire entendre la vĂ©ritĂ© ne signifie pas qu’elle sera reçue. Tout cela sera Ă©phĂ©mĂšre. Les forces du mal auront trop pris les Ăąmes. Les conditionnements sociologiques de l’histoire rendront possible la derniĂšre prĂ©dication et ces mĂȘmes conditionnements la rejetteront ensuite. Le balancier de l’histoire se retournera vite. Une gĂ©nĂ©ration plus tard, des jeunes se lĂšveront et diront la religion n’apporte que des malheurs et de la domination. Elle opprime la libertĂ© des hommes ». De fait, cette gĂ©nĂ©ration sera mue par une puissante soif de libertĂ© et de plaisirs. Elle ne supportera pas les contraintes de l’amour vrai. Elle Ă©tayera son discours sur les faits de l’histoire lointaine ou rĂ©cente. L’Inquisition ecclĂ©siastique et la crise violente de l’islam* seront Ă©voquĂ©s, pĂȘle-mĂȘle. On libĂ©rera de nouveau le bandit Barabbas » que dĂ©nonçait l’Église[331]. Alors nulle parole de Dieu ne sera plus Ă©coutĂ©e. Il ne sera plus temps de parler mais de prier[332]. Mon opinion Chose fantaisiste ? Qu’on me permette de donner ici mon opinion. Ce temps de gloire de l’Église me semble proche. Il me semble que l’Église arrive Ă  ce moment de son histoire oĂč il lui faut monter vers JĂ©rusalem. Comme le Christ persĂ©cutĂ©, elle a Ă©tĂ© contrainte de prendre depuis 200 ans un ton plus humble. Depuis le Concile Vatican II, elle s’est mise Ă  parler aux paĂŻens[333]. Elle ne cesse de ressembler Ă  JĂ©sus dans sa derniĂšre annĂ©e d’apostolat. Depuis quelques temps, Ă  travers la voix du grand pape de Marie*, Jean-Paul II, elle commence Ă  annoncer son Heure future. En cela aussi elle imite JĂ©sus[334]. Tout cela constitue sans aucun doute une sĂ©rie de signes des temps. Si cet instinct spirituel est juste, il semble que l’Église va devoir bientĂŽt monter sur un Ăąnon d’humilitĂ© et parler, peut-ĂȘtre une derniĂšre fois. Ensuite, son message ne sera plus oral. Il sera le tĂ©moignage d’un sacrifice ultime. CHAPITRE 6 LE SIXIÈME JOUR ET L’ANTÉCHRIST Deux textes de l’Écriture sont importants pour la connaissance de la venue et de l’œuvre du dernier AntĂ©christ[335]. “Lorsque vous verrez l’abomination de la dĂ©solation dont a parlĂ© le prophĂšte Daniel, installĂ©e dans le lieu saint que le lecteur comprenne !, alors que ceux qui sont en JudĂ©e s’enfuient dans les montagnes...[336]” “Nous vous le demandons, frĂšres, Ă  propos de la Venue de notre Seigneur JĂ©sus Christ et de notre rassemblement auprĂšs de lui, ne vous laissez pas trop vite mettre hors de sens ni alarmer par des manifestations de l’Esprit, des paroles ou des lettres donnĂ©es comme venant de nous, et qui vous feraient penser que le jour du Seigneur est dĂ©jĂ  lĂ . Que personne ne vous abuse d’aucune maniĂšre. Auparavant doit venir l’apostasie et se rĂ©vĂ©ler l’Homme impie, l’ĂȘtre perdu, l’Adversaire, celui qui sÂ’Ă©lĂšve au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusqu’à s’asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-mĂȘme comme Dieu. Vous vous rappelez, n’est-ce pas, que quand jÂ’Ă©tais encore auprĂšs de vous je vous disais cela.... Sa venue Ă  lui, l’Impie, aura Ă©tĂ© marquĂ©e, par l’influence de Satan, de toutes espĂšces d’œuvres de puissance, de signes et de prodiges mensongers, comme de toutes les tromperies du mal, Ă  l’adresse de ceux qui sont vouĂ©s Ă  la perdition pour n’avoir pas accueilli l’amour de la vĂ©ritĂ© qui leur aurait valu d’ĂȘtre sauvĂ©s. VoilĂ  pourquoi Dieu leur envoie une influence qui les Ă©gare, qui les pousse Ă  croire au mensonge en sorte que soient condamnĂ©s tous ceux qui auront refusĂ© de croire la vĂ©ritĂ© et pris parti pour le mal [337]” Avant tout, si l’on suit la lettre des Ecritures Saintes, on peut dire sans hĂ©siter que la foi des chrĂ©tiens tient pour certaine onze affirmations concernant l’AntĂ©christ de la fin du monde [338] 1- PremiĂšre certitude L'AntĂ©christ sera une Ă©preuve pour les bons, un chĂątiment Ă©ducatif pour les pauvres pĂ©cheurs, une voie de perdition pour les pervers. 2- L'AntĂ©christ sera un homme, un individu. 3- L'AntĂ©christ ne sera pas Satan incarnĂ©, ni un dĂ©mon sous une apparence humaine, mais un membre de la famille humaine, un homme, rien qu'un homme. 4- L'AntĂ©christ sera sĂ©ducteur par certaines qualitĂ©s de sa personne. 5- Les dĂ©buts de l'AntĂ©christ seront humbles et peu remarquĂ©s. 6- L'AntĂ©christ grandira et fera des conquĂȘtes. 7- L'empire de l'AntĂ©christ deviendra universel. 8- L'AntĂ©christ fera une guerre acharnĂ©e Ă  Dieu et Ă  l'Église. 9- L'AntĂ©christ se fera lui-mĂȘme passer pour Dieu, il voudra ĂȘtre adorĂ© lui seul. 10- C'est au moyen de prodiges diaboliques que l'AntĂ©christ prĂ©tendra dĂ©montrer qu'il est Dieu. 11- La domination et la persĂ©cution de l'AntĂ©christ seront passagĂšres. L'homme de pĂ©chĂ© sera dĂ©truit. La premiĂšre question qui se pose est la suivante. Qui est l’AntĂ©christ? Est-il un homme fait de chair et de sang ou le symbole personnifiĂ© d’une idĂ©ologie, d’un anti-Évangile? Les deux thĂšses ont Ă©tĂ© soutenues par les thĂ©ologiens. Pourtant, si l’on regarde les textes de l’Écriture Sainte qui nous annoncent sa venue, ils semblent trancher sans ambiguĂŻtĂ© pour un AntĂ©christ homme, fait de chair et de sang. Saint Jean, dans sa premiĂšre Ă©pĂźtre ne cesse de distinguer l’esprit de l’AntĂ©christ» et l’AntĂ©christ ». Le premier est une forme de pensĂ©e Tout esprit qui ne confesse pas JĂ©sus n’est pas de Dieu. C’est lĂ  l’esprit de l’AntĂ©christ[339] ». Au contraire, l’AntĂ©christ doit, selon lui, venir Ă  une Ă©poque bien prĂ©cise comme vient un faux prophĂšte Petits enfants, voici venue la derniĂšre heure. Vous avez entendu dire que l’AntĂ©christ doit venir; et dĂ©jĂ  maintenant beaucoup d’AntĂ©christs sont venus, Ă  quoi nous reconnaissons que la derniĂšre heure est lĂ [340] ». Son enseignement concorde en tout point avec celui de saint Paul citĂ© ci-dessus. Il semble que la prĂ©dication unanime des apĂŽtres a consistĂ© Ă  rappeler que le Christ ne reviendrait pas dans sa gloire avant que ne vienne l’AntĂ©christ. Chaque gĂ©nĂ©ration de chrĂ©tiens eut son AntĂ©christ dont la venue fut permise par Dieu pour approfondir la fidĂ©litĂ© de ses disciples et leur pauvretĂ© dans la lutte. Pour eux, cet AntĂ©christ fut donnĂ© comme le signe de la fin de leur monde. Cela se rĂ©alisa trĂšs concrĂštement puisque, depuis que le monde est monde, il n’existe pas de gĂ©nĂ©ration qui n’ait eu sa part de malheurs politiques, guerres, famines etc. Cependant, la fin des fins, celle qui prĂ©cĂšde la rĂ©surrection des morts, est aussi l’ùre d’un AntĂ©christ particulier dont les autres ne sont que des prĂ©figurations. Ainsi, Ă  moins de forcer les textes de l’Écriture, il semble certain que l’AntĂ©christ est un homme qui prĂȘche avec succĂšs une forme d’Antichristianisme. Cela concorde d’ailleurs avec tout ce que l’histoire nous montre des antichristianismes. Une idĂ©e, quelle qu’elle soit, ne brille puissamment que si elle est incarnĂ©e par un homme talentueux qui sait enthousiasmer les foules. L’exemple le plus typique de cette nĂ©cessitĂ© d’une incarnation est l’histoire du nazisme. Cet antichristianisme est Ă©pais dans ses principes. Établir la valeur des hommes sur une base strictement raciale, est indigne d’un siĂšcle cultivĂ© et du peuple de Goethe. Qu’un barbare du XVĂšme siĂšcle avant notre Ăšre[341] ait pu Ă©laborer une telle doctrine pour dĂ©fendre sa tribu contre les menaces d’une autre, cela peut se comprendre. Mais qu’une nation chrĂ©tienne y sombre presque tout entiĂšre et avec Ă©motion, cela dĂ©passe la raison. Hitler est un AntĂ©christ, l’un des plus puissants que l’humanitĂ© ait connu. A ce propos, citons la prophĂ©tie Ă©tonnante de sainte Odile*[342], morte en 720 et patronne de l’Alsace. Dans l’une de ses visions, elle attribue Ă  Hitler le qualificatif d’AntĂ©christ. “Ecoute, Ă©coute, ĂŽ mon frĂšre. J’ai vu la terreur des forĂȘts et des montagnes. LÂ’Ă©pouvante a glacĂ© les peuples. Il est venu le temps oĂč la Germanie sera appelĂ©e la plus belliqueuse des nations de la terre. Elle est arrivĂ©e lÂ’Ă©poque oĂč surgira de son sein le guerrier terrible qui entreprendra la guerre du monde et que les peuples en armes appelleront l’AntĂ©christ, celui qui sera maudit par les mĂšres pleurant, comme Rachel, leurs enfants et ne voulant pas ĂȘtre consolĂ©es. Vingt peuples combattront dans cette guerre. Le conquĂ©rant partira des rives du Danube. La guerre qu’il entreprendra sera la plus effroyable que les humains aient jamais subie. Ses armĂ©es seront flamboyantes et les casques de ses soldats seront hĂ©rissĂ©es de pointes qui lanceront des Ă©clairs pendant que leurs mains brandiront des torches enflammĂ©es. Il remportera des victoires sur terre, sur mer et jusque dans les airs, car on verra ses guerriers ailĂ©s, dans des chevauchĂ©es inimaginables, sÂ’Ă©lever dans le firmament pour y saisir les Ă©toiles et les projeter sur les villes et y allumer des grands incendies. Les nations seront dans lÂ’Ă©tonnement et sÂ’Ă©crieront D’oĂč vient sa force? ” La terre sera bouleversĂ©e par le choc des combats; Les fleuves seront rougis de sang, et les monstres marins eux-mĂȘmes s’enfuiront Ă©pouvantĂ©s jusqu’au fond des ocĂ©ans. Les gĂ©nĂ©rations futures sÂ’Ă©tonneront que ses adversaires n’aient pu entraver la marche de ses victoires. Des torrents de sang humain couleront autour de la montagne, ce sera la derniĂšre bataille Ultima pugna ». Cependant, le conquĂ©rant aura atteint l’apogĂ©e de ses triomphes vers le milieu du sixiĂšme mois de la deuxiĂšme annĂ©e des hostilitĂ©s, ce sera la fin de la premiĂšre pĂ©riode, dite de victoire sanglante. II croira alors pouvoir dicter ses conditions La seconde partie de la guerre Ă©galera en lon–gueur la moitiĂ© de la premiĂšre; Elle sera appelĂ©e tempus diuitionis », la pĂ©riode de la diminution. Elle sera fĂ©conde en surprises qui feront frĂ©mir les peuples. Dans la troisiĂšme pĂ©riode, tous les peuples spo–liĂ©s recouvreront ce qu’ils ont perdu et quelque chose de plus. La rĂ©gion de LutĂšce sera sauvĂ©e elle-mĂȘme Ă  cause de ses montagnes bĂ©nies et de ses femmes dĂ©votes. Pourtant, tous auront cru Ă  sa perte, mais les peuples se rendront sur la montagne et rendront grĂące au Seigneur. Car les hommes auront vu de telles abomina–tions dans cette guerre que leurs gĂ©nĂ©rations n’en voudront plus jamais. Malheur pourtant encore Ă  ceux qui ne craignent pas l’AntĂ©christ, car il suscitera de nouveaux meur–tres. Mais l’ùre de la paix sous le feu sera arrivĂ©e et l’on verra les deux cornes de la lune se rĂ©unir Ă  la croix, car en ces jours, les hommes effrayĂ©s adoreront Dieu en vĂ©ritĂ©, et le soleil brillera d’un Ă©clat inaccoutumĂ©.[343]” Mais Hitler n’est pas le dernier AntĂ©christ. Les Écritures nous dĂ©crivent son œuvre avec suffisamment de prĂ©cision pour que nous puissions le reconnaĂźtre au moment de sa venue. Hitler fut avec LĂ©nine, Staline, Pol Pot, Mao, l’un de ces terribles AntĂ©christ en matiĂšre de persĂ©cutions extĂ©rieures “Celui qui tue le corps [344]”, dirait JĂ©sus, mais dont l’ñme reconnaĂźt assez facilement la perversitĂ©. L’AntĂ©christ final sera plus terrible au plan de la vie divine. Il sera celui “qui, aprĂšs avoir tuĂ© le corps, a le pouvoir de jeter dans la gĂ©henne l’ñme et le corps.[345]” Qui est le dernier AntĂ©christ ? Chose probable “Quatre royaumes viendront qui n’auront pas la force du prĂ©cĂ©dent. Et, au terme de leur rĂšgne, au temps de la plĂ©nitude de leurs pĂ©chĂ©s, se lĂšvera un roi au visage fier, sachant pĂ©nĂ©trer les Ă©nigmes. Sa puissance croĂźtra en force non en raison de sa propre puissance, il tramera des choses inouĂŻes, il prospĂ©rera dans ses entreprises, il dĂ©truira des puissants et le peuple des saints. Et, par son intelligence, la trahison rĂ©ussira entre ses mains. Il s’exaltera en son cœur et dĂ©truira un grand nombre par surprise. Il s’opposera au Prince des princes le Christ mais, sans acte de main, il sera brisĂ©. Elle est vraie la vision qui a Ă©tĂ© dite.[346]” Le dernier AntĂ©christ naĂźtra, confie la Vierge Marie aux enfants de la Salette, d’une fausse vierge hĂ©braĂŻque et d’un Ă©vĂȘque[347]. Pour celui qui sait lire le genre apocalyptique utilisĂ©, la traduction est simple. Il sera le fruit, en raison de toutes ses pensĂ©es, d’un judĂ©o-christianisme mal orientĂ©. La fausse vierge symbolise la foi d’IsraĂ«l et lÂ’Ă©vĂȘque la foi chrĂ©tienne qui, loin de se tourner vers Dieu, cherche une rĂ©ussite terrestre. Des prophĂ©ties de l’Écriture, nous pouvons dĂ©duire qu’il sera un homme brillant intellectuellement. Il analysera les rĂ©alitĂ©s de son Ă©poque de maniĂšre perspicace et il s’en fera une idĂ©e prĂ©cise Ă  partir de la connaissance de l’homme selon toutes ses dimensions. Si l’on suit saint Paul, ces brillantes capacitĂ©s ne seront pas seulement naturelles. Elles seront aidĂ©es et surĂ©levĂ©es par une influence satanique[348]. Faut-il en conclure qu’il aura fait un pacte lucide avec Lucifer*? Certains thĂ©ologiens ont cru pouvoir dĂ©duire cela du texte de saint Paul citĂ© au dĂ©but du chapitre. De fait, le texte[349] suggĂšre une telle interprĂ©tation mais ne le prouve pas vraiment. Je penche personnellement pour cette thĂšse. Mon opinion est fondĂ©e sur plusieurs observations et dĂ©ductions[350]. Ceci Ă©tant dit, il s’agit d’hypothĂšses. De plus, elles ne prĂ©jugent pas du fond d’une Ăąme. L’essentiel n’est pas lĂ . Le dernier AntĂ©christ, par blasphĂšme direct contre l’Esprit Saint ce que nous appelions un culte LucifĂ©rien ou par humanisme convaincu et sincĂšre implicitement sataniste[351], servira sans le savoir ou en le sachant, le dĂ©mon. Satan, quant Ă  lui, sait ce qu’il fait. Sa lutte Ă  lui est “thĂ©ologale”, explicitement et consciemment orientĂ©e contre la charitĂ©. La deuxiĂšme “qualitĂ© ” de l’AntĂ©christ sera son exceptionnel talent pour la parole. Non seulement ce qu’il dira sera intelligent, mais il saura grĂące Ă  un grand charisme pĂ©dagogique l’exposer Ă  tous. Il ne fera pas que convaincre, il enthousiasmera. Il aura cette qualitĂ© qui fait les grands hommes politiques et leur permet d’entraĂźner les peuples dans de grandes rĂ©alisations. Enfin, et c’est la troisiĂšme qualitĂ© qu’il est possible de dĂ©duire des textes prophĂ©tiques, l’AntĂ©christ saura prouver la vĂ©ritĂ© de ses dires par des rĂ©alisations efficaces. Il produira vraiment du bien, de grandes oeuvres humaines dont nous essayerons de dĂ©finir la nature. Les trois qualitĂ©s, intelligence, parole et efficacitĂ© font aussi les grands apĂŽtres chrĂ©tiens mais eux savent mettre les qualitĂ©s humaines et charismatiques que Dieu leur donne au service de l’Évangile. – Peut-on savoir ce que le dernier AntĂ©christ proposera aux nations pour les sĂ©duire et rĂ©ussir dans ses entreprises? Quelle est la nature de l’antichristianisme de la fin? A partir de l’Écriture, nous savons qu’il sera pour les hommes la meilleure chose qui puisse exister en vue du bonheur terrestre. Mais, au regard de Dieu, il sera la pire car il produira efficacement dans l’esprit des peuples de lÂ’Ă©goĂŻsme et de l’orgueil. Quelle est donc l’idĂ©ologie, le projet de sociĂ©tĂ© le plus capable de produire Ă©goĂŻsme et orgueil? Je pense que le dernier antichristianisme sera une forme politique du blasphĂšme contre l’Esprit saint. Le monde entier, sachant que Dieu existe et connaissant ses projets, se dĂ©cidera Ă  construire lucidement un monde dont il est absent. Il s’agit, nous l’avons montrĂ©, d’un pĂ©chĂ© explicitement et consciemment tournĂ© contre la charitĂ©. L’œuvre de l’AntĂ©christ Chose certaine pour le sens gĂ©nĂ©ral, indĂ©cise pour le comment concret Pour comprendre son oeuvre, JĂ©sus[352] invite Ă  se rĂ©fĂ©rer aux prophĂ©ties du prophĂšte Daniel. Voici les deux principales. “ ... et aprĂšs soixante-deux semaines, un messie sera supprimĂ©, et il n’y a plus pour lui de place. La ville et le sanctuaire seront dĂ©truits par un prince qui viendra. Sa fin sera dans le cataclysme et, jusqu’à la fin, la guerre et les dĂ©sastres dĂ©crĂ©tĂ©s. Et il consolidera une alliance avec un grand nombre. Le temps d’une semaine; Et le temps d’une demi-semaine, il fera cesser le sacrifice perpĂ©tuel et l’oblation et sur l’aile du temple sera l’abomination de la dĂ©solation jusqu’à la fin, jusqu’au terme assignĂ© pour le dĂ©solateur.[353]” “ Je regardais, moi Daniel, et voici deux anges se tenaient debout, de part et d’autre du fleuve. L’un dit Ă  l’homme vĂȘtu de lin le Christ qui Ă©tait en amont du fleuve. Quand se produiront ces choses inouĂŻes? J’entendis l’homme vĂȘtu de lin, qui se tenait en amont du fleuve. Il leva la main droite et la main gauche vers le ciel et attesta par l’Eternel Vivant “ pour un temps, des temps et un demi-temps, et toutes ces choses s’achĂšveront quand sera achevĂ© lÂ’Ă©crasement de la force du Peuple Saint.” JÂ’Ă©coutais sans comprendre; puis je dis Mon Seigneur, quel sera cet achĂšvement? Il dit Va, Daniel; ces paroles sont Ă©crites et scellĂ©es jusqu’au temps de la Fin; Beaucoup seront lavĂ©s, blanchis et purifiĂ©s; les mĂ©chants feront le mal, les mĂ©chants ne comprendront point; les savants comprendront. A compter du moment oĂč sera aboli le sacrifice perpĂ©tuel et posĂ©e l’abomination de la dĂ©solation, 1290 jours. Heureux qui tiendra et atteindra 1335 jours. Pour toi, va, prend ton repos; et tu lĂšveras pour ta part Ă  la fin des jours.[354]” Ces deux prophĂ©ties nous sont donnĂ©es selon un genre littĂ©raire apocalyptique. Le Seigneur utilise cette maniĂšre symbolique de s’exprimer lorsqu’il veut nous amener Ă  comprendre des Ă©vĂ©nements qui Ă  ses yeux se ressemblent mais peuvent se produire plusieurs fois au cours des Ă©poques. Leur premiĂšre rĂ©alisation est racontĂ©e dans le livre des martyrs d’IsraĂ«l*[355]. Sur ordre des princes grecs, on interdit le culte de Dieu. On transforma le temple de JĂ©rusalem* en un sanctuaire dĂ©diĂ© Ă  Zeus Olympien l’Abomination de la dĂ©solation dans le lieu saint![356]. On punit de mort ceux qui s’obstinaient Ă  garder la religion du Dieu unique. Ces Ă©vĂ©nements du passĂ© sont l’image de ce qui se produira Ă  la fin du monde, en raison de l’AntĂ©christ, non pas seulement Ă  lÂ’Ă©chelle du culte extĂ©rieur en IsraĂ«l mais dans le temple des cœurs humains sur toute la terre. En s’appuyant sur ces textes et sur ce qui est discernable dans lÂ’Ă©volution du monde post-chrĂ©tien, essayons de nous faire une idĂ©e de l’œuvre de l’AntĂ©christ. Lorsque, par suite de l’apostasie* grandissante dans le monde entier, les forces spirituelles de ceux qui adorent Dieu auront suffisamment diminuĂ©, Satan jugera que l’heure est venue. Les quatre royaumes annoncĂ©s Ă  Daniel[357] symbolisent toutes les guerres, les idĂ©ologies, les forces de destruction qui ne cessent d’affaiblir l’Église et les religions[358]. Alors, Satan inspirera Ă  un homme de commencer Ă  agir. L’AntĂ©christ, car c’est de lui qu’il s’agit, entreprendra de parler Ă  quelques personnes puis, trĂšs vite, Ă  cause de la force de conviction de ses arguments, on viendra plus nombreux lÂ’Ă©couter. Sa puissance croĂźtra en force, affirme Daniel[359], non par sa propre puissance ». C’est que, cachĂ© derriĂšre lui, inspirant son discours et lÂ’Ă©lectrisant, Sa–tan sera prĂ©sent. Il lui communiquera en raison de ses pouvoirs angĂ©liques un extraordinaire charisme pour convaincre et les hommes sortiront aprĂšs l’avoir Ă©coutĂ© le cœur brĂ»lant. La teneur de ses paroles semble pouvoir ĂȘtre rĂ©sumĂ©e en deux parties. D’abord une lecture satanique de l’histoire de l’humanitĂ©; ensuite la proposition d’une nouvelle religion de l’Homme. Ses propos, comme ceux du serpent originel, mĂȘleront vĂ©ritĂ©, interprĂ©tations tendancieuses et mensonges cyniques. 1- Lecture satanique de l’histoire Chose indĂ©cise Parmi les charmes sĂ©ducteurs, Daniel et l'Apocalypse s'accordent Ă  signaler, comme devant certainement prĂ©senter plus de dangers, le charme de la voix et de l'Ă©loquence Et il fut donnĂ© Ă  la bĂȘte une bouche qui profĂ©rait de grandes choses[360]. De grandes choses ! “Depuis que le monde existe, les hommes se sont divisĂ©s et entretuĂ©s. Ces guerres plaisaient aux Puissances mauvaises de l’au-delĂ  dans la mesure oĂč, divisant les hommes, elles pouvaient les maintenir dans l’humiliation et l’humilitĂ©[361]. Mais, malgrĂ© les flĂ©aux que ces esprits mauvais ne cessait d’envoyer ou de permettre[362], l’humanitĂ© mĂ»rit. L’ñge des convoitises Au dĂ©but de l’humanitĂ©, on se battait pour conquĂ©rir la terre. On Ă©tait animĂ© par les trois convoitises bassement charnelles. L’ñge des religions En Ă©voluant culturellement, les hommes ne perdirent pas leur zĂšle pour le pouvoir, les richesses et les plaisirs. Ils les mirent au service des religions. Les plus primitives soumettaient l’homme Ă  des idoles de bois. Les plus Ă©laborĂ©es eurent en commun de prĂȘcher l’humilitĂ©, la nĂ©gation de soi au profit d’un Dieu. De fait, elles ne visaient qu’à maintenir l’homme dans sa condition d’esclave. Sous le masque de l’agneau, elles servaient d’opium du peuple. L’ñge des idĂ©ologies politiques Pour se libĂ©rer, avec les siĂšcles, l’humanitĂ© s’efforça de les rejeter. Croyant devenir plus libre, elle se donna Ă  des utopies politiques. Elles furent nombreu–ses et insensĂ©es. Il en sortit des guerres encore plus terribles car on tuait tout homme qui pensait autrement, sans aucune limite, l’idole pouvant tout permettre. L’ñge de l’humanisme sans Dieu Dans une Ă©tape suivante, calmĂ©e par la vision des crimes, on inventa l’humanisme athĂ©e et le devoir de tolĂ©rance. On parla de l’urgence d’ĂȘtre heureux avant le vide du nĂ©ant. On parla de paix, de respect d’autrui et on tenta de l’imposer Ă  travers une autoritĂ© mondiale. Mais cet humanisme matĂ©rialiste finit par ĂȘtre partout rejetĂ© car ils Ă©taient sans espĂ©rance. C’est que l’homme ne vit pas seulement de pain[363] ». Il a soif de vie Ă©ternelle. Il est un animal religieux. ParallĂšlement, la connaissance scientifique de la nature ne cessait de progresser. Devant sa complexitĂ©, on finit par comprendre que l’existence d’un crĂ©ateur nÂ’Ă©tait pas un mythe. On dĂ©couvrit la source profonde de lÂ’Ă©ternel mal-ĂȘtre de l’homme. L’ñme de l’homme, faite pour vivre libre et ne pas mourir, mourait du faux espoir oĂč l’avaient plongĂ©e[364] les religions de la soumission et les idĂ©ologies anciennes. » 2- La proposition d’une nouvelle religion de l’Homme Chose indĂ©cise L'ange dĂ©chu ayant choisi l'AntĂ©christ comme chef visible de la suprĂȘme bataille Ă  livrer contre le Christ et son Église, il lui communiquera quelque chose des charmes naturels et incomparables que l'Éden contempla autrefois avec Ă©tonnement dans Lucifer, charmes qui ne lui ont pas Ă©tĂ© retirĂ©s, mais dont il abuse pour faire le mal. Sous cette influence occulte, le sublime, dans la bouche du fils de perdition, s'unira au blasphĂšme ; et cette tentation du sublime sera si attrayante, que les Ă©lus seraient sĂ©duits, si les Ă©lus pouvaient l'ĂȘtre[365]. ArrivĂ©e Ă  la plĂ©nitude du savoir et de l’expĂ©rience, l’heure est venue pour l’humanitĂ© d’adhĂ©rer Ă  la sagesse qui peut la combler tout entiĂšre. AprĂšs des siĂšcles d’errance, le monde est mĂ»r pour se donner Ă  la vraie religion, l’Évangile Ă©ternel voulu par le CrĂ©ateur, celui qui libĂšre l’homme de toutes ses peurs. Les faux Évangiles affirmaient que l’homme devait ĂȘtre un serviteur. Le vrai affirme qu’il a Ă©tĂ© créé pour ĂȘtre un dieu. Il a Ă©tĂ© fait pour la libertĂ© et la puissance, pas pour la dĂ©pendance. Il le peut dĂšs ici-bas. L’humanisme sans Dieu disait que la vie s’arrĂȘte avec la mort, plongeant l’humanitĂ© dans l’exclusive recherche du bonheur immĂ©diat et dans la dĂ©sespĂ©rance[366]. Au contraire, cette vie n’est qu’un commencement. AprĂšs la mort, l’homme vit[367]. De l’autre cĂŽtĂ© du voile, il lui est proposĂ©, pour lÂ’Ă©ternitĂ©, libertĂ© et dignitĂ©. Cela se rĂ©alise trĂšs concrĂštement par l’apparition du dieu suprĂȘme, celui qui porte toute vraie lumiĂšre »[368]. L’homme qui choisit la libertĂ©, qui refuse librement la dĂ©pendance que lui propose le faux dieu[369], prolongera sa puissance[370] dans l’autre monde pour lÂ’Ă©ternitĂ©, dans la communion intellectuelle avec le projet grandiose de l’Ange de LumiĂšre. Ainsi pacifiĂ©e et maĂźtresse d’elle-mĂȘme, l’humanitĂ© va enfin s’appartenir. Elle va se mettre debout. LibĂ©rĂ©e de l’angoisse du nĂ©ant, en contact spirite avec l’autre monde, elle va connaĂźtre la pleine possession d’elle-mĂȘme[371]. Rien ne lui sera plus impossible. L’humanitĂ© deviendra maĂźtresse de son destin, dĂ©cidant elle-mĂȘme ce qui est bien ou mal.» Ce discours ressemble beaucoup Ă  l’Évangile du Christ. On y parle mĂȘme d’un Dieu, d’une vie aprĂšs la mort. Il n’y a plus d’athĂ©isme. Il est aisĂ© de se laisser abuser, mĂȘme en Ă©tant chrĂ©tien. Le message de l’AntĂ©christ plaira. Rappelons qu’il s’adressera Ă  une gĂ©nĂ©ration du futur, une gĂ©nĂ©ration qui n’aura plus de religion[372]. L’humanitĂ© le recevra avec enthousiasme car elle aura bu jusqu’à la lie le dĂ©sespoir de l’humanisme athĂ©e. Il sera ressenti par la majoritĂ© des hommes comme vrai. Il enthousiasmera les nations* avides de bonheur, de libertĂ© et surtout d’une espĂ©rance Ă©ternelle. Plus encore que les autres, une partie des chrĂ©tiens de cette Ă©poque se mettra au service de ce grand projet. Leur sens de l’amour du prochain les y poussera. C’est l’Évangile de JĂ©sus, les entendra-t-on proclamer partout. JĂ©sus n’a pas voulu autre chose que cela. La gloire de Dieu, c’est l’homme debout ».[373] Le texte de Daniel dĂ©crit cette sĂ©duction exercĂ©e sur le peuple de Dieu en ces termes “Il dĂ©truira des puissants et le peuple des saints. Et, par son intelligence, la trahison rĂ©ussira entre ses mains.[374]”. Car il s’agit d’une trahison, d’une apparence du christianisme dont j’ai montrĂ© la fausse ressemblance[375]. TrĂšs vite, poussĂ© par l’enthousiasme des peuples sĂ©duits, l’AntĂ©christ progressera en popularitĂ©. L’abbĂ© Augustin Lemann[376] affirme comme une certitude que c’est au moyen de prodiges diaboliques que l'AntĂ©christ prĂ©tendra dĂ©montrer que sa religion est celle de Dieu. L'avĂšnement de cet impie aura lieu selon la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges trompeurs. [377]» C'est par des miracles, dit-il, aussi nombreux qu'Ă©clatants, que JĂ©sus-Christ avait prouvĂ© sa filiation et sa mission divines. Les oeuvres que mon PĂšre m'a donnĂ©es d'accomplir, ces oeuvres que j'opĂšre, rendent tĂ©moignage de moi, et prouvent que c'est le PĂšre cĂ©leste qui m'a envoyĂ© » ; l'AntĂ©christ aura la prĂ©tention d'Ă©tablir Ă©galement sa fausse divinitĂ© sur des prodiges extĂ©rieurs. C'est avec l'aide de Satan, par sa puissance, qu'il les accomplira. Mais ces miracles seront-ils rĂ©els? On demande souvent, dit saint Augustin, si ces expressions de signes ou prodiges trompeurs » veulent faire entendre l'inanitĂ© des prodiges dont l'AntĂ©christ abusera les sens de l'homme, toutes ces oeuvres n'Ă©tant qu'apparentes; ou bien est-ce Ă  dire que la vĂ©ritĂ© mĂȘme de ces miracles entraĂźnera au mensonge ceux qui croiront y voir la prĂ©sence de la force divine ? » Et l'illustre docteur rĂ©pond on le saura plus tard[378] ». Cet embarras a dĂ©terminĂ© deux courants d'opinions. Les uns pensent que les miracles, accomplis par l'AntĂ©christ avec la puissance de Satan, seront rĂ©els, de vrais miracles et qu'ils entraĂźneront au mensonge, c'est-Ă -dire Ă  la croyance de la divinitĂ© de l'AntĂ©christ. Les autres estiment que tous les miracles de l'AntĂ©christ seront mensongers, le dĂ©mon illusionnant les sens de ses adeptes. Quel que soit le sentiment que l'on adopte, ce qu'il y a de certain, c'est que les prodiges accomplis par l'homme de pĂ©chĂ©, seront considĂ©rables, les mots accumulĂ©s de miracles, signes, prodiges » marquant une multiplicitĂ© Ă©tonnante. » Pourtant, une derniĂšre fois, Dieu permettra que des voix sÂ’Ă©lĂšvent pour manifester aux hommes la vraie nature de cet homme. Avec nettetĂ© et prĂ©cision, ils profiteront des derniers moments de libertĂ© pour prĂȘcher. L’apocalypse de saint Jean* prĂ©sente symboliquement ces voix sous la figure de deux tĂ©moins[379]. Ils ne sont pas autre chose que tous ceux qui, Ă  cette Ă©poque avancĂ©e en apostasie*, auront gardĂ© un sens suffisamment profond du projet de Dieu sur le monde pour l’expliquer. Ils sont, selon une expression de saint Paul[380] “Tout ce qui porte le nom de Dieu ”, c’est-Ă -dire selon le Concile Vatican II[381], toute religion qui dispose l’homme Ă  attendre le salut non de ses propres force mais de la grĂące que Dieu donne aux humbles et aux assoiffĂ©s d’amour. La premiĂšre d’entre toutes est Ă©videmment la religion de JĂ©sus puisqu’elle ne fait pas que disposer au salut mais le donne dĂ©jĂ  Ă  travers la priĂšre du cœur et les sacrements de la charitĂ©. Ainsi, il est probable et mĂȘme certain que Dieu suscitera un pape ou des apĂŽtres qui diront Le salut oui! Mais avec le vrai Dieu! Ne confondez pas avec ce faux Dieu. Rappelez-vous l’avertissement de saint Paul “Si un ange venu du ciel vous annonçait un Ă©vangile diffĂ©rent de celui que nous avons prĂȘchĂ©, qu’il soit anathĂšme![382]“ Dieu est humilitĂ©, amour jusqu’à mourir. Il n’est pas le Dieu du pouvoir et de la libertĂ© orgueilleuse![383] » Le vrai Évangile de JĂ©sus sera prĂȘchĂ© Ă  tous. Chacun l’entendra sans doute grĂące aux moyens de communication encore plus dĂ©veloppĂ©s que ceux d’aujourd’hui. Ainsi se rĂ©alisera une derniĂšre fois la parole. Il faut d’abord que l’Évangile soit prĂȘchĂ© Ă  toutes les nations.[384]» Pourtant, il ne sera pas reçu. Les hommes seront trop attachĂ©s Ă  eux-mĂȘmes pour se soucier ou dĂ©sirer le vrai paradis cĂ©leste, celui de l’amour crucifiĂ© et ressuscitĂ©. Le message de l’AntĂ©christ correspondra beaucoup plus Ă  leurs dĂ©sirs. L’Église et le pape de cette Ă©poque seront pauvres et humbles de cœur comme jamais ils ne l’auront Ă©tĂ© au cours de l’histoire. Une si profonde qualitĂ© aura Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e par les dĂ©cennies prĂ©cĂ©dentes et les humilia–tions de la progression de l’apostasie*. L’Église sera revĂȘtue de l’esprit de douceur d’Énoch* et de la force d’Élie*. Mais l’Église ne sera pas seule. Les religions seront alors si faibles et si peu nombreuses en fidĂšles qu’elles ne songeront plus Ă  se faire la guerre. Le vrai oecumĂ©nisme sortira des souffran–ces spirituelles de la fin. Les hindouistes prieront avec les chrĂ©tiens, les musulmans croyants avec les Juifs, chacun dans le respect des convictions de l’autre, unis dans la confession commune. Le paradis n’est pas donnĂ© Ă  l’orgueil. Il l’est Ă  l’humilitĂ© ». Le tĂ©moignage de l’islam sera devenu assez semblable Ă  celui de l’Église, selon ce que j’ai cru pouvoir dire de ses Ă©preuves futures[385]. Il aura appris la pauvretĂ© et puretĂ© de sa foi, Ă  cause de l’apostasie de ses masses dĂ©goĂ»tĂ©es des crimes et des guerres du passĂ©. Les derniers musulmans fidĂšles, rendus humbles par les malheurs subis dans leurs dĂ©faites militaires, diront Des membres de notre religion se sont conduits en fanatiques par le passĂ©. Ils ont, par leur crime et les atrocitĂ©s commises au nom d’Allah, prĂ©cipitĂ© le rejet par les gĂ©nĂ©rations suivantes du nom de Dieu. Pardon pour leurs crimes. Dieu n’en fut pas responsable mais les hommes et leur orgueil. Le Dieu d’Abraham n’est pas ce Dieu du culte de l’homme. Il aime l’homme quand il est humble et misĂ©ricordieux. Il a créé l’homme et attend de lui adoration et soumission. Il nous donnera dans l’autre monde le bonheur Ă©ternel auprĂšs de lui. » A cette Ă©poque de la fin, IsraĂ«l* sera en paix. D’aprĂšs les prophĂ©ties, il sera revenu dans sa terre de Palestine, installĂ© de nouveau dans JĂ©rusalem unifiĂ©. L’attitude du peuple juif devant l’AntĂ©christ sera analogue Ă  celle du reste du monde. La plus grande partie sera sĂ©duite par son message. Ils y verront mĂȘme le Messie de la gloire annoncĂ© par la Bible et qui doit venir pour rĂ©gner sur toutes les nations, pour instaurer la paix. Quelques-uns, peu nombreux, resteront fidĂšles Ă  la foi d’Abraham et des prophĂštes, dĂ©nonçant conjointement aux chrĂ©tiens et aux musulmans le faux messianisme, le messianisme lucifĂ©rien » de l’Homme impie. Ce dernier combat spirituel sera terrible et sans merci. Il ne se fera pas d’abord avec des armes d’acier mais dans les cœurs. Aux yeux de Dieu, tout Ă©chec en ce domaine de la part du peuple de ses saints serait bien plus terrible que le meurtre car c’est de la vie Ă©ternelle qu’il s’agit. C’est pourquoi l’Apocalypse et les diverses prophĂ©ties de l’Écriture dĂ©crivent ces combats de l’AntĂ©christ comme des guerres et des meurtres abominables, inimaginables. De fait, il est probable que l’AntĂ©christ ne triomphera que par des armes spirituelles, celles de ses idĂ©es, de son intelligence, de ses ruses[386]. C’est ainsi. Plus l’humanitĂ© approchera de son terme et se spiritualisera, plus ses guerres seront celles de l’Homme sans Dieu contre l’Homme au service de Dieu. Ce sont les deux conceptions opposĂ©es du monde, celles de Dieu et celle de Lucifer. Elles sont, rĂ©vĂ©lĂ©es Ă  la face du monde de maniĂšre explicite, le combat sous-jacent, depuis la crĂ©ation du monde, toutes les tribulations de l’humanitĂ©. Alors sera rĂ©alisĂ©e la prophĂ©tie de saint Paul[387] Auparavant doit se rĂ©vĂ©ler l’Homme impie, l’Être perdu, l’Adversaire, celui qui sÂ’Ă©lĂšve au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusqu’à s’asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-mĂȘme comme Dieu. » Jusqu’oĂč iront les succĂšs de l’AntĂ©christ? [388] Chose certaine pour l’aspect gĂ©nĂ©ral, indĂ©cise pour le particulier La fin des nations, le gouvernement mondial Et la puissance fut donnĂ©e Ă  la BĂȘte sur toute tribu, sur tout peuple, sur toute langue, sur toute nation. » Apoc., XIII, 7. Cette accumulation d'expressions ne laisse aucun doute sur l'universalitĂ© de l'empire de l'AntĂ©christ. Il deviendra, soit par lui-mĂȘme, soit par ses lieutenants, maĂźtre du monde. L’Histoire et le dĂ©mon qui la manipule auront puissamment prĂ©parĂ© les peuples au nouvel Ă©vangile de l’Homme libĂ©rĂ©. TrĂšs vite, portĂ© par l’enthousiasme des nations* devant son projet politique, l’AntĂ©christ Ă©tendra son pouvoir sur le monde entier “Il consolidera une alliance avec le grand nombre[389]”. Il n’aura d’ailleurs que l’opposition de quelques groupes spirituels isolĂ©s Ă  son action puisque le monde entier, disposĂ© par des annĂ©es d’apostasie*, sera en communion avec lui, selon saint Paul [390] Mais que seulement celui qui le retient soit d’abord Ă©cartĂ©. Alors l’impie se rĂ©vĂ©lera ». Il sera trĂšs efficace. Soit lui personnellement, soit le courant de l’histoire qui l’aura prĂ©cĂ©dĂ© de peu, Ă©tablira un gouvernement mondial. L’Évangile fait mĂȘme de la disparition des nations l’un des signes important du temps de la fin. JĂ©rusalem sera foulĂ©e aux pieds par des paĂŻens jusqu’à ce que soient accomplis les temps des nations[391]. » Il semble que cet Ă©vĂ©nement sera politiquement visible et qu’il s’accomplira parallĂšlement Ă  la rĂ©cupĂ©ration par l’État d’IsraĂ«l de la totalitĂ© de JĂ©rusalem[392]. Intelligemment et avec respect des diffĂ©rentes mentalitĂ©s humaines, le dernier AntĂ©christ centralisera le gouvernement du monde en un seul endroit. Il fera des nations France, Belgique etc. de simples provinces. Le but de cette œuvre sautera aux yeux de tous, bannir Ă  jamais les guerres nationales ou religieuses. Les armĂ©es nationales seront dissoutes au profit d’un corps d’armĂ©e mondial chargĂ© de bannir toute guerre locale. Ce sera une rĂ©ussite. “ Quand les hommes diront paix et sĂ©curitĂ© ...”, commente saint Paul[393]. Il saura mettre les sciences et les techniques au service de tous. Il supprimera dĂ©finitivement la famine. De mĂȘme, la mĂ©decine fera reculer la maladie de maniĂšre unique et universelle. L’AntĂ©christ multipliera les lois de ce genre et il rĂ©ussira. Il Ă©tablira pour la premiĂšre fois dans toute l’histoire de l’humanitĂ© une paix universelle. Chacun pourra le constater. Ce sera bien sĂ»r aux yeux de Dieu une fausse paix, c’est-Ă -dire non fondĂ©e sur la charitĂ© mais sur l’intĂ©rĂȘt commun. Mais elle sera rĂ©elle, palpable. Le commerce mondial en sera dopĂ©, le capital des anciennes nations croĂźtra sans effets pervers trop visibles, Ă©tant encadrĂ© par des lois sociales justes. Chacun sera obligĂ© de constater la rĂ©alisation des promesses. On se rĂ©jouira en disant Maintenant que la paix est acquise sur le monde, rien ne sera plus impossible Ă  l’homme, prolonger la durĂ©e de la vie, conquĂ©rir de nouveaux espaces habitables, vivre de loisirs dans le travail et de travail dans le loisir, profiter des joies les plus douces ou les plus fortes. Ce sera un vĂ©ritable paradis sur terre. » La puissance de l’AntĂ©christ semblera alors dĂ©finitivement consolidĂ©e devant les nations. L’interdiction des religions Chose certaine pour le fait, indĂ©cise pour la maniĂšre SĂ»r de sa force, “ il s’exaltera dans son cœur et dĂ©truira un grand nombre par surprise[394]”. En effet, il saura discerner le risque considĂ©rable que reprĂ©sentent les restes des religions pour la durĂ©e de son oeuvre. Il sera intelligent et ne nĂ©gligera pas la puissance des idĂ©es. Il connaĂźtra la faille de son systĂšme d’humanitĂ© coupĂ©e du vrai Dieu, cet–te soif insatiable du cœur de l’homme vers l’amour absolu, la LumiĂšre infinie, en un mot vers le Dieu d’amour, le Dieu de JĂ©sus-Christ. Sans doute ce danger lui paraĂźtra-t-il d’autant plus rĂ©el que l’Église, dans un dernier sursaut les deux tĂ©moins, aura su prĂȘcher avec un certain succĂšs les failles prĂ©sentes dans son humanisme en adoration devant le faux dieu froid du pouvoir et de la libertĂ© solitaire. Aussi, appuyĂ© sur ses premiers succĂšs, il proposera aux peuples la loi suivante. “Être debout, digne et maĂźtre de soi devant son Ă©ternitĂ©, voilĂ  le bien le plus prĂ©cieux de l’homme, celui qui lui permet de se rĂ©aliser en plĂ©nitude. Or, depuis des siĂšcles les dirigeants religieux ou politiques ont abusĂ© de la faiblesse des plus petits, de leurs angoisses, et leur ont proposĂ© des systĂšmes de pensĂ©e qui les tenaient dans la dĂ©pendance. Souvenons-nous de l’Histoire. Nous devons protĂ©ger la libertĂ© de nos enfants et leur Ă©viter de se laisser sĂ©duire par les derniers adeptes de ces idĂ©ologies ou de ces sectes religieuses. En consĂ©quence, et pour le bien de tous, il est temps dÂ’Ă©tablir une loi interdisant toute prĂ©dication publique ou privĂ©e des idĂ©ologies politiques et des sectes religieuses du passĂ©. ” Quelle sera la rĂ©action des hommes devant une telle proposi–tion? Elle sera sans doute empreinte d’une certaine gĂȘne, Ă  cause de la libertĂ© d’expression qui apparaĂźtra diminuĂ©e, et de cette nostalgie du vrai Dieu qui ne saurait ĂȘtre entiĂšrement effacĂ©e de la nature humaine. Mais l’Écriture Sainte est formelle sur ce point. L’AntĂ©christ entre–prendra une lutte contre le peuple de Dieu[395] et rĂ©ussira. C’est mĂȘme, si l’on suit saint Paul et Daniel, le signe majeur qui devra prĂ©cĂ©der le retour du Christ Toutes ces choses s’achĂšveront quand sera ache–vĂ© lÂ’Ă©crasement du Peuple Saint.[396] » En agissant ainsi, l’AntĂ©christ rĂ©alisera en plĂ©nitude les nombreuses prophĂ©ties de l’Écriture Il sÂ’Ă©lĂšve au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu, il s’assoit en personne dans le sanctuaire de Dieu, il se produit lui-mĂȘme comme Dieu.[397] » puisqu’il se juge digne dÂ’Ă©tablir sur l’univers les lois dĂ©cidant de toutes choses, le bien et le mal, l’origine de la vie, son but et la maniĂšre de la vivre, le sens de la vie Ă©ternelle. Lorsque l’Écriture affirme qu’il Ă©tablira son siĂšge dans le sanctuaire de Dieu, elle ne veut pas signi–fier autre chose. Peut-ĂȘtre ira-t-il jusqu’à installer le siĂšge de son gouvernement dans un lieu symbolique de ce pouvoir suprĂȘme JĂ©rusalem*, Rome ? L’essentiel n’est pas lĂ . L’essentiel est qu’il se produira comme le MaĂźtre suprĂȘme de la vĂ©ritĂ© Magister, comme le berger de tous Pastor Oves et mĂȘme comme l’organisateur de toutes les fĂȘtes et rĂ©jouissance de l’hu–manitĂ© nouvelle Pontifex maximus. Ces trois titres, attribuĂ©s tradition–nellement aux papes de l’Église catholique, sont une dĂ©lĂ©gation des titres de Dieu. En ce sens lĂ , l’AntĂ©christ* sera le serviteur de l’Antidieu des derniers temps. On voit que celui qui, Ă  cette Ă©poque, vivra profondĂ©ment de sa foi chrĂ©tienne n’aura aucun risque de le confondre avec un vrai pape. C’est aussi en ce sens qu’il faut interprĂ©ter les prophĂ©ties de JĂ©sus annonçant l’Abomination de la dĂ©solation dans le temple saint »[398]. Ce serait un contresens d’imaginer la prĂ©sence d’un Antipape lĂ©gitimement Ă©lu par l’Église. Le tĂ©moignage de la papautĂ© et le martyre de l’Église[399] Chose certaine pour le fait, indĂ©cise pour la maniĂšre L’AntĂ©christ final installera sa royautĂ© dans les cœurs humains et sur les nations. Sa religion sera de maniĂšre ultime celle du 666* » puisque l’homme devenu Dieu adorera dans la paix la puissance de l’ange rĂ©voltĂ©. Ses mĂ©thodes ne laisseront place Ă  aucune ambiguĂŻtĂ©. Au contraire, le vrai pape et la vraie Église de cette Ă©poque auront Ă  subir un martyre, trĂšs souvent annoncĂ© par l’Écriture et qu’il faut contempler maintenant. Quand tu Ă©tais jeune, dit JĂ©sus au pape Pierre[400], tu mettais toi-mĂȘme ta ceinture et tu allais oĂč tu voulais; quand tu seras devenu vieux, tu Ă©tendras les mains et un autre te ceindra et te mĂšnera oĂč tu ne voudras pas. Il indiquait ainsi, commente saint Jean, par quel genre de mort Pierre devait glorifier Dieu. Ayant dit cela, il lui dit “suis-moi”. Se retournant, Pierre aperçoit, marchant Ă  leur suite, le disciple que JĂ©sus aimait, celui-lĂ  mĂȘme qui, durant le repas, sÂ’Ă©tait penchĂ© sur sa poitrine et avait dit Seigneur, qui est-ce qui te livre? Le voyant donc, Pierre* dit Ă  JĂ©sus Seigneur, et lui? JĂ©sus lui dit “S’il me plaĂźt qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe? Toi, suis-moi”. Le bruit se rĂ©pandit parmi les frĂšres que ce disciple ne mourrait pas. Or JĂ©sus avait dit Ă  Pierre si Je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne”. et non il ne mourra pas. » Je l’ai dit, ce texte est l’annonce, sous forme symbolique, de la fin de l’Église. Il s’agit d’un exemple typique du style des prophĂ©ties de JĂ©sus. Pierre* est vraiment mort martyrisĂ© et Jean de vieillesse, le jour oĂč le Seigneur est venu le chercher par son apparition Ă  l’heure de sa mort. Pierre y figure comme le symbole de l’Église visible, hiĂ©rarchique. Cette partie de l’Église est composĂ©e de tous ceux qui ont reçu une mission officielle dÂ’Ă©vangĂ©lisation dans le monde pape, prĂȘtres, Ă©vĂȘques, personnes consacrĂ©es. Elle ne cesse de paraĂźtre aux yeux de tous par ses interventions extĂ©rieures, ses prĂ©dications. Jean symbolise pour sa –part cette partie de l’Église qui se laisse moins voir car elle siĂšge au fond du cœur des chrĂ©tiens par la priĂšre. Jean ne fut-il pas le contemplatif par excellence, celui qui prit Marie* chez lui? Dans un autre sens et pour montrer la correspondance de toute l’Écriture, Pierre et l’Église hiĂ©rarchique sont Élie*, puisqu’ils doivent tĂ©moigner comme lui de la vĂ©ritĂ© devant les peuples. L’Église dans son intĂ©rioritĂ© est symbolisĂ©e par Jean est Énoch puisque, comme lui elle marche avec Dieu[401] ». Ainsi, le texte de saint Jean raconte comment se produira le martyre final de l’Église. AppuyĂ© sur ses succĂšs antĂ©rieurs, l’AntĂ©christ rendra les religions illĂ©gales dans le monde entier. Il fera adopter par toutes les nations une interdiction dĂ©finitive de prĂȘcher ou de rendre un culte mĂȘme privĂ© Ă  travers les anciennes religions liĂ©es Ă  l’humilitĂ© ou Ă  n’importe quelle divinitĂ© inventĂ©e par le passĂ©. Seule la religion du Dieu de l’homme libĂ©rĂ© de toute soumission sera tolĂ©rĂ©e ». Chacun sera invitĂ© Ă  consacrer son temps Ă  la construction du monde d’ici–-bas, au-delĂ  des superstitions que la peur suscite. Le culte de Dieu ne pourra donc subsister qu’au fond de la conscience individuelle, domaine incontrĂŽlable par dĂ©finition aux autoritĂ©s politiques. Les enfants devront ĂȘtre protĂ©gĂ©s des superstitions religieuses en foi de quoi il ne sera pas autorisĂ© aux parents de les influencer par leurs propres croyances. Il n’est pas sĂ»r que, dans le domaine privĂ©, la contrainte de cette loi aille plus loin. Le monde de l’AntĂ©christ respectera les libertĂ©s privĂ©es. Ce sera mĂȘme une de ses forces, accompagnĂ©e d’un rĂ©el bien-ĂȘtre matĂ©riel. Il ne sera d’ailleurs pas nĂ©cessaire de faire davantage. L’homme ne recherche pas le vrai Dieu quand il n’a pas besoin de lui pour ĂȘtre heureux. Par contre, au niveau politique, la loi sera sĂ©vĂšre. L’Écriture est nette sur ce point[402] La corne la puissance de l’AntĂ©christ grandit et sÂ’Ă©ten–dit en direction du pays de la Splendeur le pays oĂč l’on adore Dieu, Ă  savoir les religions et en premier celle du Christ. Elle grandit jusqu’aux armĂ©es du ciel ceux qui servent Dieu, prĂ©cipita Ă  terre des armĂ©es les apĂŽtres qui luttent pour l’Évangile et des Ă©toiles des docteurs qui enseignent la bonne direction Ă  suivre et les foula aux pieds. Elle s’exalta mĂȘme contre le Prince de l’armĂ©e le Christ, elle abolit le sacrifice perpĂ©tuel pour les Juifs, il s’agit de l’holocauste du Temple et, pour les chrĂ©tiens, la messe et tous les sacrements de l’Église, et renversa le fondement de son autel le pape sur qui l’Église est bĂątie et l’armĂ©e les serviteurs de Dieu. Sur le sacrifice elle posa l’iniquitĂ© c’est-Ă -dire qu’elle dĂ©clara mauvais tout culte divin et renversa Ă  terre la vĂ©ritĂ©. Elle agit et elle rĂ©ussit ». Ce texte comme tous les autres traitant du mĂȘme sujet ne laisse aucun doute sur l’ampleur de la destruction opĂ©rĂ©e par l’AntĂ©christ. Il ne laissera rien subsister de l’Église vivante, surtout pas le sacerdoce. Il ne subsistera que les cadavres du passĂ© bĂątiments du culte transformĂ©s Ă  d’autres usages, Ă©crits anciens transformĂ©s en piĂšces archĂ©ologiques. L’apocalypse dĂ©crit symboliquement ce fait. Leurs cadavres demeurent exposĂ©s aux regards des peuples, des races, des langues et des nations, durant trois jours et demi, sans qu’il soit permis de les mettre au tombeau. Les habitants de la terre s’en rĂ©jouissent et s’en fĂ©licitent; ils Ă©changent des prĂ©sents, car ces deux prophĂštes leur avaient causĂ© bien des tourments.[403]» Rien ne permet d’ĂȘtre dĂ©finitif sur les mĂ©thodes qu’il emploiera. Beaucoup de thĂ©ologiens du passĂ© affirmĂšrent Ă  partir de ces textes et de la vie de saint Pierre qu’il s’agirait d’un martyre sanglant, d’une mise Ă  mort physique des quelques milliers d’hommes que sont dans le monde le pape, les Ă©vĂȘques et les prĂȘtres. C’est une chose en dĂ©finitive assez facile Ă  rĂ©aliser dans un monde confiant devant sa libertĂ©. Mais ce sens littĂ©ral du martyre n’est pas une certitude. Pour faire disparaĂźtre le sacerdoce de la vie des peuples, il suffit, aprĂšs l’avoir vu s’affaiblir durant des siĂšcles, de l’empĂȘcher de s’exercer convocation d’un faux concile oecumĂ©nique le ridiculisant, surveillance, emprisonnement, dĂ©portation, toutes mĂ©thodes policiĂšres dans un monde oĂč rien n’est laissĂ© au hasard[404]. Je ne peux affirmer qu’une chose de maniĂšre certaine. Vers la fin du monde, de par l’action de l’AntĂ©christ, le dernier pape vivra un sacrifice total dans son ministĂšre dĂ©sormais banni de la terre. Il sera crucifiĂ© comme saint Pierre dans son Ăąme de pasteur et peut-ĂȘtre aussi dans son corps. Afin que le caractĂšre qui fait le prĂȘtre ne subsiste en personne, il est possible que son martyre s’accompagne de celui des prĂȘtres. Pour se faire une opinion dĂ©finitive, il convient ici de citer le texte d’une apparition privĂ©e officiellement reconnue par l’Église. Le troisiĂšme secret de Fatima[405]* est rapportĂ© ainsi par Lucie[406]. AprĂšs les deux parties que j’ai dĂ©jĂ  exposĂ©es, nous avons vu sur le cĂŽtĂ© gauche de Notre Dame, un peu plus en hauteur, un ange avec une Ă©pĂ©e de feu dans la main gauche. Elle scintillait et Ă©mettait des flammes qui devaient, semblait-il, incendier le monde. Mais elles sÂ’Ă©teignaient au contact de la splendeur qui Ă©manait de la main droite de Notre Dame en direction de lui. Ceci semble signifier une intervention maternelle de la Vierge. Elle empĂȘche la paternitĂ© de Dieu d’amender l’humanitĂ© en la frappant. Elle obtient de laisser agir patiemment la loi des consĂ©quences du pĂ©chĂ©. L’ange, indiquant la terre avec sa main droite dit “ PĂ©nitence! PĂ©nitence! PĂ©nitence! ” Et nous vĂźmes, dans une lumiĂšre immense qui est Dieu quelque chose de semblable Ă  la maniĂšre dont se voient les personnes dans un miroir, un Ă©vĂȘque vĂȘtu de blanc, nous avons eu le pressentiment que cÂ’Ă©tait le Saint-PĂšre. Nous vĂźmes divers autres Ă©vĂȘques, prĂȘtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpĂ©e, au sommet de laquelle il y avait une grande croix en troncs bruts, comme s’ils Ă©taient en chĂȘne liĂšge avec leur Ă©corce. Avant d’y arriver, le Saint-PĂšre traversa une grande ville Ă  moitiĂ© en ruine et, Ă  moitiĂ© tremblant, d’un pas vacillant, affligĂ© de souffrance et de peine, il priait pour les Ăąmes des cadavres qu’il trouvait sur son chemin. Parvenu au sommet de la montagne, prosternĂ© Ă  genoux au pied de la grande croix, il fut tuĂ© par un groupe de soldats qui tirĂšrent plusieurs coup avec une arme Ă  feu et des flĂšches. Et de la mĂȘme maniĂšre moururent les uns aprĂšs les autres les Ă©vĂȘques, les prĂȘtres, les religieux et religieuses et divers laĂŻcs, hommes et femmes de classe et de catĂ©gories sociales diffĂ©rentes. Sous les deux bras de la croix, il y avait deux anges, chacun avec un arrosoir de cristal Ă  la main, dans lequel ils recueillaient le sang des martyrs et avec lequel ils irriguaient les Ăąmes qui s’approchaient de Dieu. » Une objection importante doit ĂȘtre faite ici. Parler d’un martyre de l’Église visible ne s’oppose-t-il pas Ă  la promesse de JĂ©sus faite Ă  Pierre* Pierre, tu es pierre et sur cette pierre je bĂątirai mon Église et les portes de l’enfer ne l’emporteront pas sur elle.[407] » AppuyĂ© sur une telle parole, ne doit-on pas affirmer qu’il y aura toujours dans le monde un sacerdoce ministĂ©riel et donc un pape? Pour rĂ©pondre Ă  cette objection, il convient de rappeler une autre promesse du mĂȘme type faite Ă  Marie au jour de l’Annonciation Il sera grand et sera appelĂ© fils du TrĂšs-Haut. Le Seigneur lui donnera le trĂŽne de David son pĂšre, il rĂ©gnera sur la maison de Jacob et son rĂšgne n’aura pas de fin ». Il convient de relire cette prophĂ©tie divine en regardant la croix de JĂ©sus. Il existe une distance entre ce texte pris Ă  la lettre et sa rĂ©alisation. JĂ©sus est-il grand Ă  la croix? Certainement pas extĂ©rieurement mais spirituellement. Pourtant, Marie eut le cœur assez dilatĂ© pour croire que les prophĂ©ties de gloire Ă©taient accomplies ici et maintenant. A la fin du monde, il existera quelques chrĂ©tiens semblables Ă  Marie qui comprendront, en contemplant le sacrifice final de Pierre, que les portes de l’enfer sont vaincues. Il ne faut pas se tromper sur le sens rĂ©el des paroles de Dieu. Qu’on se souvienne du trouble analogue qui saisit la rĂ©flexion juive de l’Ancien Testament dans la tension d’une foi enseignant sans ambiguĂŻtĂ© que “ Dieu comble de biens les hommes droits et renvoie les riches les mains vides ” et la constatation quotidienne de l’inverse. Cette dramatique expĂ©rience fut source d’une mutation spirituelle majeure depuis le livre de Job vers celui de la Sagesse, en prĂ©paration de la venue de JĂ©sus. Au temps de leur gloire, les Juifs tuaient comme hĂ©rĂ©tiques les prophĂštes qui osaient annoncer, chose impossible en raison de la prĂ©sence rĂ©elle de Dieu, la destruction du Temple de JĂ©rusalem. Il fallut plusieurs ruines et dĂ©portations d’IsraĂ«l* pour que certains comprennent que ce qui importe Ă  Dieu, c’est le temple spirituel du cœur de chaque homme. Il faut remarquer que Dieu se plaĂźt dans d’apparentes contradictions. On en est frappĂ© Ă  lÂ’Ă©vocation des nombreux exemples qui jalonnent l’Écriture ou la vie des saints. Jeanne d’Arc, demandant Ă  ses voix si elle serait sauvĂ©e s’entendit rĂ©pondre oui, par grande victoire! » Elle se rĂ©jouit fort, et se prĂ©para Ă  la venue de Charles VII, son roi. Le lendemain, elle Ă©tait brĂ»lĂ©e vive. Ses voix lui avaient-elles menties? Jeanne, dans un grand sanglot, le crut d’abord. Juste aprĂšs sa mort, elle comprit Ă  quel point ses voix avaient dit vrai, plus vrai qu’elle ne l’imaginait. Pour le thĂ©ologien, l’opposition apparente entre foi et rĂ©alitĂ©, loin d’ĂȘtre une torture, constitue le lieu thĂ©ologique par excellence, le lieu des dĂ©couvertes. Deux vĂ©ritĂ©s apparemment contradictoires, dont l’une procĂšde de la foi les portes de l’enfer ne l’emporteront pas sur l’Église et l’autre de l’expĂ©rience l’Église disparaĂźtra de façon visible de la surface du monde et qui sont comparables Ă  deux silex durs qu’on frotte. La lumiĂšre en jaillit. Quand nous voyons horreur, martyre sanglant ou Ă©chec politique, Dieu voit victoire, rĂšgne Ă©ternel et gloire. Pour lui, la victoire rĂ©elle est celle qui se termine en Vie Ă©ternelle donc, encore et toujours humilitĂ© et charitĂ©. Elles le seront de fait car le pape et le clergĂ© de cette Ă©poque seront disposĂ©s Ă  faire de leur sacerdoce et de leur vie une offrande d’amour, une derniĂšre messe unie Ă  la Messe Ă©ternelle de JĂ©sus. Le Ciel entier sera Ă©branlĂ© devant leur saintetĂ© et le retour du Christ ne sera plus lointain. Tel est l’objet du chapitre suivant. CHAPITRE 7 LE TEMPS DU SÉPULCRE, LE SIGNE DE JONAS Cette gĂ©nĂ©ration est une gĂ©nĂ©ration mauvaise. Elle demande un signe et de signe, il ne lui sera donnĂ© que le signe de Jonas. Car, tout comme Jonas fut dans le ventre du monstre marin durant trois jours et trois nuits, de mĂȘme le Fils de l’homme sera dans le sein de la terre durant trois jours et trois nuits. »[408] Le soir venu, il vint un homme riche d’Arimathie, du nom de Joseph, qui sÂ’Ă©tait fait lui aussi disciple de JĂ©sus. Il alla trouver Pilate et rĂ©clama le corps de JĂ©sus. Alors Pilate ordonna qu’on le lui remette. Joseph prit donc le corps, le roula dans un linceul neuf et le mit dans un tombeau neuf qu’il sÂ’Ă©tait fait tailler dans le roc. »[409] La disparition de l’Église catholique et de tout ce qui porte le nom de Dieu les autres religions prĂȘchant l’humilitĂ© sera un signe des temps semblable Ă  celui donnĂ© au juifs par la mise au tombeau de JĂ©sus. Il existera des hommes justes, qui ne seront pas nĂ©cessairement des chrĂ©tiens de l’intimitĂ©, pour sentir la gravitĂ© de lÂ’Ă©vĂ©nement. Il s’agira en effet d’un acte irrĂ©parable. Au plan de sa signification symbolique, en effaçant politiquement le nom de Dieu de la terre, en le remplaçant par son propre nom ou par celui de son maĂźtre Lucifer, l’AntĂ©christ* dĂ©passera la mesure de tous les pĂ©chĂ©s commis dans le monde. CachĂ© derriĂšre cet acte, Satan paraĂźtra au conseil de Dieu[410] et pourra dire Regarde l’humanitĂ©. En ce jour, elle se rĂ©volte tout entiĂšre contre toi. Res–pecte donc la volontĂ© de tes crĂ©atures rĂ©unies et donne la bĂ©atitude Ă  ceux qui refusent de s’abaisser. Ce sera justice »[411]. L’Église du silence Chose certaine Disparition du pape Chose probable Lorsque ce sera rĂ©alisĂ©, il semblera ne plus y avoir sur la terre ni d’Église du Christ ni de religion autre que celle de Lucifer. Mais Dieu ne voit pas les rĂ©alitĂ©s comme les hommes. Il discernera une vĂ©ritable Église. Ce ne sera pas une Église visible de l’extĂ©rieur comme le sont les communautĂ©s qui peuvent se rĂ©unir dans des temples de pierres. Ce sera une Église com–posĂ©e d’un petit nombre de chrĂ©tiens isolĂ©s, ne se connaissant pas les uns les autres, mais au cœur saint. Ils n’auront plus de pape pour les maintenir dans la vraie foi, ils n’auront plus d’eu–charistie pour les nourrir de la prĂ©sence de JĂ©sus. Saint Paul, pressentant la pauvretĂ© des chrĂ©tiens de cette Ă©poque, lance en une phrase toute la spiritualitĂ© qui sera la leur “ DĂšs lors, frĂšres, tenez bon, gardez fermement les traditions que vous avez apprises de nous c’est-Ă -dire de toute la succession des papes et des saints, de vive voix ou par Ă©crit. Que JĂ©sus lui-mĂȘme, ainsi que son PĂšre qui nous a aimĂ© console vos cœurs et les soutiennent.[412]” Des papes, il ne leur restera plus que le souvenir et la possibilitĂ© d’ĂȘtre fidĂšles aux enseignements de jadis. Le pape de cette Ă©poque sera probablement devenu un homme solitaire et errant. PoussĂ© par l’Esprit et mĂ©ditant sur le mystĂšre en train de se rĂ©aliser, il se mettra en chemin vers JĂ©rusalem, Ă  l’image du Christ. Le Christ disait lui-mĂȘme Mais aujourd’hui, demain et le jour suivant, je dois poursuivre ma route, car il ne convient pas qu’un prophĂšte pĂ©risse hors de JĂ©rusalem.[413] » Disparition de l’eucharistie Chose probable La disparition de l’eucharistie pose problĂšme[414]. Peut-il y avoir Église sans la prĂ©sence rĂ©elle de JĂ©sus dans l’eucharistie? Depuis quatre siĂšcles, dans l’Église catholique, les prĂȘtres ont eu tendance Ă  identifier le chemin de la grĂące de Dieu Ă  la seule pratique des quatre sacrements suivants, baptĂȘme, confirmation, pĂ©nitence, eucharistie. Cette tradition est un effet de la formation au sacerdoce[415]. C’est une excellente spiritualitĂ©... pour les prĂȘtres. Mais le fait qu’elle ait remplacĂ© les grandes thĂ©ologies mystiques canonisĂ©es par l’Église fut une erreur. Les grands Docteurs mystiques comme sainte ThĂ©rĂšse d’Avila, saint Jean de la Croix, saint Thomas d’Aquin disaient que l’eucharistie Ă©tait une des voies de la grĂące. C’est une nuance essentielle. Pour eux, l’eucharistie est le mode le plus inouĂŻ, le plus extraordinaire, par lequel Dieu a inventĂ© de se donner ». Mais l’origine de toute grĂące n’est pas JĂ©sus-eucharistie, c’est JĂ©sus tout court ». JĂ©sus peut obtenir l’intimitĂ© qu’il dĂ©sire avec l’homme par bien d’autres moyens, la contemplation de la nature, la musique, le silence, le dĂ©sert et, par-dessus de tout car source de tout, le cœur Ă  cœur de l’oraison. Marthe Robin[416] disait Ă  propos de l’Eucharistie Dans la communion eucharistique, Dieu se donne dans un acte extĂ©rieur qui est en lui-mĂȘme un plaisir, une consolation, une joie pour l’ñme... La communion ne suppose pas toujours la vertu. On peut communier et se rendre coupable du corps et du sang du Christ. Quelqu’un a dit “ on trouve des chrĂ©tiens qui communient tous les jours et sont en Ă©tat de pĂ©chĂ© mortel... Mais, on ne trouvera jamais une Ăąme qui fasse oraison tous les jours et demeure dans le pĂ©chĂ©. ” Si on me proposait de choisir la rencontre avec le Christ dans l’eucharistie ou dans l’oraison, je choisirai sans hĂ©siter l’oraison car c’est elle qui donne tout son sens Ă  la communion. L’adoration est le but de la communion et c’est elle qui lui donne sa valeur. » Une ermite commentait JĂ©sus eucharistie ne vient sous les espĂšces du pain que dans le but de nous mendier quelques secondes de prĂ©sence et de les transformer, dĂšs que nous le comprenons, en une perpĂ©tuelle prĂ©sence que nous ne quittons jamais, qui demeure indĂ©pendamment des espĂšces du pain et du vin et que nous pouvons retrouver Ă  chaque moment, Ă  volontĂ©, en nous tournant vers notre intĂ©rioritĂ©.[417]» La vie mystique est infiniment plus riche que le mode sacramentel. La vie mystique = la charitĂ© Agape pour Dieu et le prochain intĂšgre toutes les diffĂ©rentes maniĂšres de la vivre = les spiritualitĂ©s mais ne peut ĂȘtre rĂ©duite Ă  une seule de ces spiritualitĂ©s. JĂ©sus veut venir habiter le cœur des hommes. Si une voie lui est fermĂ©e, il passera par une autre. Vers la fin du monde, des Ă©vĂšnements semblables Ă  ceux vĂ©cus par l’Église russe au temps des soviĂ©tiques se produiront. PrivĂ©s de prĂȘtres et de messe, les fidĂšles apprendront Ă  vivre du Christ comme Marie au temps du sĂ©pulcre, par la priĂšre du cœur Ă  cœur. Et, en cette Ă©poque, l’Église catholique sera bien vivante, plus que jamais. Marie Chose probable Des trois blancheurs citĂ©es par saint Jean Bosco, il ne leur restera plus que Marie*[418]. Les chrĂ©tiens de cette Ă©poque sauront vivre de son esprit. Ils mĂ©diteront Ă  son Ă©cole la parole de Dieu Ă©crite dans les Évangiles. Le sacrifice final de l’Église visible sera vĂ©cu par eux avec une charitĂ© proche de celle de Marie Ă  la croix. Elle provoquera le retour du Christ. Il ne rĂ©sistera pas Ă  la supplication humble et aimante de ceux qui vivront ces derniers moments[419]. Les chrĂ©tiens de la fin du monde auront surtout pour nourriture le cœur Ă  cœur de la priĂšre. JĂ©sus les comblera de sa prĂ©sence. LĂ  oĂč lÂ’Ă©preuve abonde, la grĂące surabonde »[420]. Jamais on n’aura vu fleurir une saintetĂ© aussi grande qu’en ce temps de sĂ©pulcre. L’AntĂ©christ croira avoir dĂ©truit dĂ©finitivement tout christia–nisme de la terre. Or il fleurira aussi beau qu’à la croix et au tom–beau dans le cœur de Marie. Ce sera une foi humble car coupĂ©e de toute possibilitĂ© de triomphe extĂ©rieur. Elle sera confiante car sĂ»re de la proximitĂ© du retour du Christ. Elle sera amoureuse car elle jaillira en contemplation pour JĂ©sus vu Ă  l’intĂ©rieur de la priĂšre. Elle sera attentive aux autres puisqu’on priera beaucoup en cette Ă©poque pour les pauvres tenus loin de Dieu par l’AntĂ©christ. L’Église des derniers temps Chose probable Saint Louis-Marie Grignon de Montfort[421]* dĂ©crit l’Église des derniers temps de la façon suivante Les plus grands saints, les Ăąmes les plus riches en grĂące et en vertus, seront les plus assidus Ă  prier la TrĂšs Sainte Vierge et Ă  l’avoir toujours prĂ©sente comme leur parfait modĂšle pour l’imiter, et leur aide puissante pour les secourir. J’ai dit que cela arriverait particuliĂšrement Ă  la fin du monde, et bientĂŽt, parce que le TrĂšs-Haut et sa trĂšs sainte mĂšre doivent former de grands saints qui surpasseront en saintetĂ© la plupart des autres saints, que les cĂšdres du Liban surpassent les petits arbrisseaux, comme il a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© Ă  une sainte Ăąme, dont la vie a Ă©tĂ© Ă©crite par Mr. de Renty. » Le pouvoir de Marie sur tous les diables Ă©clatera particuliĂšrement dans les derniers temps, oĂč Satan mettra des embĂ»ches Ă  son talon, c’est‑à‑dire Ă  ses humbles esclaves et Ă  ses pauvres enfants qu’elle sus–citera pour lui faire la guerre. Ils seront petits et pauvres selon le monde, et abaissĂ©s devant tous comme le talon, foulĂ©s et persĂ©cutĂ©s comme le talon l’est Ă  lÂ’Ă©gard des autres membres du corps; mais, en Ă©change, ils seront riches en grĂące de Dieu, que Marie leur dis–tribuera abondamment, grands et relevĂ©s en saintetĂ© devant Dieu, supĂ©rieurs Ă  toute crĂ©ature par leur zĂšle animĂ©, et si fortement appuyĂ©s du secours divin, qu’avec l’humilitĂ© de leur talon, en union avec Marie, ils Ă©craseront la tĂȘte du diable et feront triompher JĂ©sus Christ. » “Le Christ trouvera-t-il la foi sur la terre lorsqu’il reviendra dans sa gloire? ” [422] Chose certaine C’est ce que se demande JĂ©sus avant de mourir en croix. La rĂ©ponse est oui, sans aucun doute, selon une autre de ses paroles “ A cause des Ă©lus, ils seront abrĂ©gĂ©s, ces jours-lĂ .[423]” Ils seront abrĂ©gĂ©s non seulement pour qu’il y ait toujours prĂ©sent sur la terre quelques disciples du Christ qui prient pour leurs frĂšres, mais surtout parce que la ferveur de leur dĂ©sir bouleversera le Ciel. A cet Ă©gard, le peuple russe livre une analogie intĂ©ressante. AprĂšs 70 ans de communisme, le sacrifice de la messe avait entiĂšrement disparu de certaines rĂ©gions. Pourtant, la foi Ă©tait gardĂ©e, fidĂšlement, par la priĂšre et l’action de quelques femmes. Brutalement, sans que personne n’ait pu le prĂ©voir, le communisme sÂ’Ă©croula, comme par le souffle du Christ ». Mais la foi Ă©tait restĂ©e intacte durant toutes ces annĂ©es. Le retour de l’islam de MĂ©dine Selon moi Au lecteur de juger Dieu ne discernera pas que des chrĂ©tiens. Il verra, ici ou lĂ , des musulmans fidĂšles dont la priĂšre ressemblera Ă  celle de Job dans son Ă©preuve “ Je sais moi que mon RĂ©dempteur est vivant et qu’il se lĂšvera le dernier dans la poussiĂšre. Et moi, aprĂšs mon Ă©veil, de ma chair, je verrai Dieu[424]”. Ils auront Ă©tĂ© appauvris par lÂ’Ă©preuve, dĂ©tachĂ©s par la vision de l’apostasie* de leurs coreligionnaires, de leurs rĂȘves passĂ©s d’un islam* mondial[425]. Il ne leur restera plus qu’Allah et la confiance qu’ils lui portent. Ceux qui n’auront pas rĂ©alisĂ© cette oeuvre de purification ne tiendront pas. Ils sÂ’Ă©crouleront devant la constatation de la victoire de l’AntĂ©christ. En ces jours, le petit reste des musulmans fidĂšles n’aura plus pour les soutenir l’appel Ă  la priĂšre du muezzin, le Ramadan public, le pĂšlerinage dans les lieux saints. Il ne leur restera plus que l’aumĂŽne qu’on peut camoufler en action sociale, le Coran qui nourrit l’ñme de sa beautĂ© venant du TrĂšs-Haut et la priĂšre d’adoration secrĂšte, au fond d’une chambre secrĂšte. Nourris de leurs propres prophĂ©ties, ils prieront Dieu d’envoyer le Messie JĂ©sus, lui qui doit revenir Ă  la fin du monde. Ils supplieront Mariam, sa mĂšre immaculĂ©e, d’intercĂ©der pour cela auprĂšs d’Allah. Et leur priĂšre sera reçue du Ciel. On se rĂ©jouira de voir des serviteurs si fidĂšles et on saura, en voyant les abĂźmes de pauvretĂ© de leur cœur, qu’ils seront grands au Ciel lorsqu’ils sauront qui est vraiment JĂ©sus. Il existera des justes dans toutes les religions. Ici et lĂ , des cœurs chercheront Dieu, gardant fidĂšle–ment les traditions reçues des pĂšres, les semences de l’Esprit Saint[426] qui les dispose au salut. La conversion d’IsraĂ«l Chose certaine pour le fait. Pour la maniĂšre, au lecteur de juger – La venue du Messie glorieux est suspendue Ă  tout moment de l’histoire Ă  sa reconnaissance par "tout IsraĂ«l" dont "une partie s’est endurcie" dans "l’incrĂ©dulitĂ©" envers JĂ©sus. Saint Pierre le dit aux juifs de JĂ©rusalem aprĂšs la PentecĂŽte "Repentez-vous et convertissez-vous, afin que vos pĂ©chĂ©s soient effacĂ©s et qu’ainsi le Seigneur fasse venir le temps de rĂ©pit. Il enverra alors le Christ qui vous est destinĂ©, JĂ©sus, celui que le Ciel doit garder jusqu’au temps de la restauration universelle dont Dieu a parlĂ© dans la bouche de ses saints prophĂštes". Et S. Paul lui fait Ă©cho "Si leur mise Ă  lÂ’Ă©cart fut une rĂ©conciliation pour le monde, que sera leur assomption, sinon la vie sortant des morts?". L’entrĂ©e de "la plĂ©nitude des Juifs" dans le salut messianique, Ă  la suite de "la plĂ©nitude des paĂŻens", donnera au Peuple de Dieu de "rĂ©aliser la plĂ©nitude du Christ" dans laquelle "Dieu sera tout en tous"[427]. » Qu’en sera-t-il du peuple juif? J’ai rappelĂ©[428] que saint Paul annonce explicitement leur conversion au Christ Ă  la fin du monde. Il le fait en une phrase brĂšve, lapidaire Que sera leur admission sinon une rĂ©surrection d’entre les morts ?» Saint Paul lie donc la conversion d’IsraĂ«l Ă  la rĂ©surrection. Or l’Église sait que cette rĂ©surrection se produira aprĂšs le retour du Christ. Faut-il donc en conclure que le peuple juif ne reconnaĂźtra le Messie que lorsqu’il se montrera Ă  lui, c’est-Ă -dire au moment mĂȘme de son retour? Cela paraĂźt ĂȘtre une interprĂ©tation possible. Si des siĂšcles de christianisme n’ont pu les amener Ă  JĂ©sus, c’est que JĂ©sus se rĂ©serve de se rĂ©vĂ©ler lui-mĂȘme. Jusqu’à aujourd’hui, chaque juif dĂ©couvre le Messie au moment oĂč il lui apparaĂźt, c’est-Ă -dire Ă  l’heure de sa mort. Lorsque son cœur est bien disposĂ©, il le reconnaĂźt, l’aime et le suit dans la Vie Ă©ternelle. Il est possible qu’il en soit de mĂȘme pour la derniĂšre gĂ©nĂ©ration de juifs. Mais ce n’est pas l’interprĂ©tation la plus sĂ»re. Le peuple juif est depuis toujours un signe donnĂ© visiblement, ici-bas, dans les rĂ©alitĂ©s politiques. Je l’ai montrĂ©, IsraĂ«l* a reçu la mission d’ĂȘtre un peuple particulier. C’est son histoire politique, datĂ©e qui rĂ©alise successivement des textes de l’Écriture, dont le sens spirituel est valable pour tous les peuples. Tout semble donc indiquer une vĂ©ritable conversion historique et nationale se produisant peu avant le retour du Christ, selon la lettre de la prophĂ©tie de JĂ©sus[429] “Vous ne me verrez plus jusqu’à ce qu’arrive le jour oĂč vous direz BĂ©ni soit celui qui vient au nom du Seigneur”. Rien n’exclut que ce peuple d’abord exclu de l’Alliance par la faute de ses thĂ©ologiens, deviennent vers la fin du monde, lorsque les nations chrĂ©tiennes auront apostasiĂ©, l’Église Catholique ». Peut-on savoir de quelle maniĂšre Dieu les disposera Ă  la conversion? Fera-t-il quelque chose de spĂ©cial pour eux qui se sont sĂ©parĂ©s de lui Ă  travers l’action de leurs ancĂȘtres? Lorsqu’on se trouve devant une telle question, il faut chercher s’il n’existe pas une allĂ©gorie biblique oĂč Dieu manifeste comment il se rĂ©concilie un ancien ami[430]. Or il en existe au moins deux dont le rĂ©cit peut Ă©clairer ce mystĂšre. Le premier est une parabole de JĂ©sus racontant l’histoire d’un homme qui avait deux fils[431]. Le deuxiĂšme concerne ce chapitre puisqu’il raconte la maniĂšre dont Dieu peut prĂ©parer, longtemps Ă  l’avance une rĂ©conciliation. Il s’agit de l’histoire de Joseph[432]. Joseph Ă©tait le fils prĂ©fĂ©rĂ© de son pĂšre Jacob car il Ă©tait le seul enfant de lÂ’Ă©pouse qu’il aimait, Rachel. Pour le lui prouver, Jacob lui avait fait faire une tunique bariolĂ©e, signe extĂ©rieur de sa prĂ©fĂ©rence. Or ses dix frĂšres se mirent Ă  le jalouser. Ils ne cessaient de l’importuner, se moquant des rĂȘves prĂ©monitoires qu’il faisait et leur racontait. Un jour, son pĂšre l’envoya porter de la nourriture aux champs pour ses frĂšres qui y gardaient les troupeaux. Ceux-ci le virent venir de loin et dĂ©cidĂšrent de le tuer. Ils se saisirent de lui, le jetĂšrent dans un puits et, avisant une caravane de marchands qui passait, le vendirent pour la somme de vingt piĂšces d’argent. Ils Ă©gorgĂšrent un agneau, mirent le sang sur sa tunique, et la montrĂšrent au pĂšre en disant Certainement, un fauve l’aura dĂ©vorĂ© ». Jacob fut inconsolable–. Il reporta son affection sur un second fils de Rachel, nĂ© pendant sa vieillesse. Benjamin naquit et sa mĂšre mourut en le mettant au monde. Joseph fut vendu comme esclave en Égypte. Le pharaon remarqua ses talents. Il lÂ’Ă©leva et en fit le premier de ses serviteurs. Il lui confia la responsabilitĂ© de nourrir le pays tout entier. Cette histoire, au-delĂ  de sa lettre, est une allĂ©gorie. Joseph vendu par ses frĂšres puis Ă©tabli comme maĂźtre du pain de toute la terre d’Égypte n’est autre que la figure de JĂ©sus qui, aprĂšs sa mort douloureuse, put donner le pain du Ciel Ă  toutes les nations paĂŻennes. Rachel sa mĂšre, prĂ©fĂ©rĂ©e de Jacob et morte en mettant au monde le petit Benjamin symbolise et annonce Marie, la mĂšre de JĂ©sus, morte dans son cœur de mĂšre au pied de la croix en mettant au monde l’Église. Il suffit de lire le texte pour s’apercevoir des correspondances Ă©tonnantes. En gardant la mĂȘme mĂ©thode et en remplaçant le personnage de Joseph par JĂ©sus, celui de Pharaon par Dieu le PĂšre, de l’Égypte par les nations chrĂ©tiennes, de Rachel par Marie, de Benjamin par l’Église, des dix frĂšres pĂ©cheurs par le peuple juif, on assiste comme dans une piĂšce de théùtre Ă  la suite des temps. En effet, le rĂ©cit raconte ensuite comment Joseph, devenu maĂźtre du pays d’Égypte, se rĂ©concilia avec ses dix frĂšres criminels. Puis il advint une grande famine sur toute la terre. L’Égypte l’Église contenant les paĂŻens, gardĂ©e par l’intelligence de Joseph ne manquait de rien. Jacob et ses fils le peuple d’IsraĂ«l n’eurent bientĂŽt plus rien et, apprenant que l’Égypte vivait dans l’abondance, ils dĂ©cidĂšrent de s’y rendre et d’acheter Ă  prix d’or du pain. Mais Jacob ne voulut pas que son fils Benjamin l’Église chrĂ©tienne accompagne les dix autres frĂšres, redoutant quelque chose pour sa vie. ArrivĂ©s en Égypte, il furent reçus par Joseph qui les reconnut. Mais eux ne le reconnurent pas car il Ă©tait vĂȘtu en Egyptien le visage du Christ est aujourd’hui cachĂ© pour les Juifs sous les traits d’un persĂ©cuteur du passĂ©. Alors, volontairement, Joseph leur parla mal et dit les soup–çonner d’ĂȘtre des espions venus observer la faiblesse du pays. Eux niĂšrent et se proclamĂšrent onze frĂšres fils d’un mĂȘme pĂšre et poussĂ©s par la famine vers l’Égypte pour y acheter du pain. Joseph fit semblant de ne pas les croire. Il garda SimĂ©on en otage exigeant d’eux qu’ils reviennent avec leur plus jeune frĂšre Benjamin pour prouver leur bonne foi. Ils partirent donc, inquiets et mortifiĂ©s, se demandant si Dieu ne leur faisait pas ainsi payer leurs crimes envers Joseph. ArrivĂ©s devant Jacob, ils lui racontĂšrent les exigences du maĂźtre de l’Égypte mais lui ne voulut pas laisser partir Benjamin, effrayĂ© pour sa vie. La famine se fit plus dure sur le pays. Il fallut, sous peine de mort, retourner en Égypte. Alors Jacob que Dieu appelle aussi IsraĂ«l laissa partir son fils Benjamin avec eux. Les fils d’IsraĂ«l arrivĂšrent donc devant Joseph qui les reçut bien, fit libĂ©rer SimĂ©on et les invita Ă  sa table. Ils ne le reconnurent toujours pas. Alors qu’ils s’apprĂȘtaient Ă  partir, Joseph dit Ă  son intendant “Tu cacheras la coupe en argent, celle dont je me sers pour lire l’avenir, dans le sac du plus jeune ”. Les fils d’IsraĂ«l Ă©taient partis depuis peu, lorsque Joseph dit Ă  son intendant “Rattrape-les, reproche-leur le vol ”. L’intendant le fit. Mais eux niĂšrent en disant “Fouille nos sacs. Celui chez qui on trouvera la coupe, mourra et nous, nous serons tes esclaves ”. “Soit, rĂ©pondit l’intendant, celui chez qui on trouvera la coupe sera mon esclave et les autres seront libres de partir ”. On fouilla les sacs et on trouva la coupe chez Benjamin. Alors les fils d’IsraĂ«l dĂ©chirĂšrent leurs vĂȘtements et revinrent vers la ville. Ils entrĂšrent dans la maison de Joseph. Judas, celui-lĂ  mĂȘme qui avait pris la dĂ©cision de le vendre aux marchands[433] lui dit en substance “Benjamin est le seul fils qui reste Ă  notre pĂšre depuis que Joseph a disparu. S’il ne revient pas, notre pĂšre mourra et je porterai la culpabilitĂ© de sa mort. Alors laisse partir l’enfant et prends-moi comme esclave Ă  sa place.” Devant cette attitude noble de ses frĂšres, Joseph ne put se contenir plus longtemps. Il fit sortir tous les Égyptiens prĂ©sents et Ă©clata en sanglots. Il leur dit “Je suis Joseph, mon pĂšre vit-il encore?” et ses frĂšres ne purent lui rĂ©pondre car ils Ă©taient bouleversĂ©s de le voir. Alors Joseph dit Ă  ses frĂšres “approchez-vous de moi. Ne soyez pas triste de m’avoir vendu ici en Égypte car c’est pour prĂ©server vos vies que Dieu m’a envoyĂ© devant vous. ” » Tel est le rĂ©sumĂ© des Ă©preuves que Joseph imposa Ă  ses frĂšres avant de se rĂ©vĂ©ler Ă  eux. Il voulut voir de ses yeux s’ils avaient changĂ©, s’ils se comporteraient avec Benjamin comme ils sÂ’Ă©taient comportĂ©s avec lui. Or les frĂšres ne voulurent pas livrer Benjamin, ni Ă  la mort, ni Ă  l’esclavage. Au contraire, Judas l’un des coupables se proposa pour ĂȘtre esclave Ă  sa place. De mĂȘme, vers la fin du monde, il est probable que JĂ©sus mettra Ă  lÂ’Ă©preuve ses frĂšres juifs. Benjamin semble symboliser l’Église, du moins ses restes Ă  la fin du monde. JĂ©sus voudra vĂ©rifier si les Juifs se comportent mieux avec l’Église qu’avec lui jadis. Les derniers papes seront-ils contraints par les Ă©vĂšnements de se rĂ©fugier en IsraĂ«l ? Seront-t-ils protĂ©gĂ©s par les chefs et le peuple juif ? Prendront-ils la dĂ©cision d’empĂȘcher sa destruction totale par les forces de l’AntĂ©christ*? Refuseront-ils avec hĂ©roĂŻsme, risquant leur propre vie, que l’Église de la fin soit tuĂ©e ou rĂ©duite en esclavage? Il semble en tout cas, si l’on suit cette allĂ©gorie prophĂ©tique, qu’ils ne se comporteront plus de la mĂȘme maniĂšre qu’au temps de JĂ©sus[434]. Certains thĂ©ologiens de jadis affirmĂšrent que le dernier pape reviendrait mourir Ă  JĂ©rusalem Il ne convient pas qu’un prophĂšte meure en dehors de JĂ©rusalem*. »[435] Dieu se plaĂźt en effet Ă  rĂ©aliser de maniĂšre historique ce qu’il veut signifier au sens le plus spirituel. Alors, bouleversĂ© par le changement des Juifs, JĂ©sus se rĂ©vĂ©lera Ă  eux dans toute sa gloire de Roi de la Terre. Ainsi se rĂ©alisera dans la plus grande vĂ©ritĂ© la parole du prophĂšte La gloire Ă  venir de ce Temple rebĂąti dĂ©passera l’ancienne, dit YahvĂ© Sabaot, et dans ce lieu je donnerai la paix, oracle de YahvĂ© Sabaot.[436] » Le monde de l’AntĂ©christ disposera les pĂ©cheurs au salut ![437] Chose certaine La question du salut des foules qui auront Ă©tĂ© sĂ©duites par l’AntĂ©christ et se seront Ă©loignĂ©es de Dieu est essentielle. Dieu lui-mĂȘme, par son silence, aura permis une telle victoire du culte de l’homme, probablement accompagnĂ© du culte spirituel de l’Ange rĂ©voltĂ©*. Comment expliquer qu’il pousse si loin sa permission du mal? Comme le disaient les membres de la secte du Temple solaire, se serait-t-il dĂ©goĂ»tĂ© de ce monde au point d’abandonner les hommes au dĂ©mon et Ă  son entreprise de damnation de l’humanitĂ©? DĂ©sespĂ©rĂ©s de ce monde, les membres de cette secte ne cessĂšrent de se suicider dans les annĂ©es 1995 pour rejoindre le Christ. Il ne saurait bien sĂ»r en ĂȘtre ainsi et leur action relĂšve d’un manque de connaissance de Dieu. Dieu ne permet rien qui ne serve en dĂ©finitive au salut des hommes. L’Écriture Sainte livre de nombreux textes Ă©clairants. Rappelons quelle sera la vie des hommes qui auront suivi l’AntĂ©christ dans son projet de monde sans Dieu. Le monde dans son ensemble, c’est-Ă -dire la trĂšs grande majoritĂ© des hommes, se retrouvera sur une terre habitable et correctement gĂ©rĂ©e. On n’y manquera de rien au plan matĂ©riel mais il n’y aura plus de vraie nourriture pour les Ăąmes. La religion de l’AntĂ©christ ne proposera pas le vrai Dieu, mais un dieu digne, solitaire et froid, Lucifer. Or “l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu[438]”. Il y aura donc une grande famine spirituelle, si terrible dit JĂ©sus, “que si ces jours n’avaient Ă©tĂ© abrĂ©gĂ©s, nul n’aurait eu la vie spirituelle sauve[439]”. Devant cette soif du vrai Dieu et de son amour, il y aura deux rĂ©actions. Certains, les plus faibles, souffriront sans comprendre que c’est l’absence du vrai Dieu qui les consume. Comment pourra-t-il en ĂȘtre autrement puisque nul prophĂšte ne sera lĂ  pour le leur rĂ©vĂ©ler. Il y aura en ce temps une multiplication des angoisses, des nĂ©vroses et des suicides. On cherchera la lumiĂšre mais on ne la trouvera pas car, ajoute saint Mathieu[440] AussitĂŽt aprĂšs la tribulation, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumiĂšre, les Ă©toiles tomberont du ciel et les puissances des cieux seront Ă©branlĂ©es ». Ce texte n’a pas en premier lieu, comme toujours en matiĂšre apocalyptique, une signification matĂ©rielle. Il signifie que, du fait de la disparition de l’Église et des grandes religions qui parlent d’humilitĂ© ou d’amour, le soleil de la Vie Ă©ternelle aura disparu. Aucun homme ne sera lĂ  pour rĂ©vĂ©ler JĂ©sus, le Prince de cette Sagesse, aux Ăąmes. La lune qui reflĂšte les rayons du soleil et les adoucit n’est autre que tout ce qui reflĂšte Dieu comme dans une image pour le monde. JĂ©sus dans son humanitĂ©, Marie, les saints vivants ou morts, les religions qui portent quelque reflet du vrai Dieu... Le fait que la lune ne donne plus sa lumiĂšre signifie donc une disparition de tout ce qui peut ĂȘtre signe de la prĂ©sence du Dieu d’humilitĂ© et d’amour pour l’homme. Les Ă©toiles qui tombent du ciel reprĂ©sentent les prĂ©dicateurs qui, avant la venue de l’AntĂ©christ, indiquaient la route du Ciel mais, aprĂšs, ne montreront plus que la terre Ă  bĂątir. Faut-il ajouter Ă  ces terribles Ă©preuves des derniers temps un Ă©branle–ment soudain et effrayant de la nature? Faut-il admettre que la mer mugira matĂ©riellement, poussĂ©e par un grave dĂ©rĂšglement du climat? Certains thĂ©ologiens l’affirmĂšrent jadis, en donnant un sens matĂ©riel aux textes. Ils annoncĂšrent mĂȘme une pluie matĂ©rielle dÂ’Ă©toiles filantes et, pour les semaines qui prĂ©cĂ©deront le retour du Christ, la menace d’un astre errant qui se dirigera vers la terre, jetant dans l’effroi le monde de l’AntĂ©christ. Ces interprĂ©tations ne sont pas Ă  mĂ©priser totalement[441] mais elles ne sont pas nĂ©cessaires. Plus la fin du monde approchera, plus leur signification sera spirituelle. Dieu n’aura pas besoin, dans le monde de l’AntĂ©christ, de frayeurs matĂ©rielles pour disposer les hommes au salut. Le monde se sera considĂ©rablement spiritualisĂ© et les hommes seront beaucoup plus fragiles psychologiquement que par le passĂ©. Si l’on veut dĂ©tacher un solide cultivateur mĂ©rovingien de sa terre, il faut lui en montrer le peu de valeur par la rigueur des saisons et diverses Ă©preuves matĂ©rielles grĂȘles, famine, pillage. Si l’on veut accomplir un travail de purification sur un jeune citadin attendri par le confort d’une vie facile, il suffit bien souvent de le laisser face Ă  ses propres rĂ©flexions sur le sens de sa vie. L’humanitĂ© sera comblĂ©e dans son corps par toutes les richesses et sĂ©curitĂ©s mais, dans son Ăąme, elle subira la souffrance. Dieu verra du Ciel cette souffrance. Il verra aussi Ă  quel point elle creusera chez les hommes de bonne volontĂ© une soif du vrai salut celui qui est fondĂ© non sur la puissance mais sur l’amour. Il en sera heureux. Ainsi, le monde de l’AntĂ©christ, bien que prĂ©vu pour une toute autre finalitĂ©, disposera les peuples au salut d’une maniĂšre unique. “Beaucoup seront purifiĂ©s.” LÂ’Ă©goĂŻsme qu’il produira sera accompagnĂ© d’un tel dĂ©sespoir spirituel qu’il provoquera plus de soif de Dieu que de soif de cette libertĂ© vaine et sans signification donnĂ©e par la religion du dernier AntĂ©christ[442]. De mĂȘme, l’apparition dans le ciel du signe du fils de l’homme n’est pas Ă  prendre nĂ©cessairement quoique, dans un second sens, pourquoi pas au sens le plus matĂ©riel, comme si une croix devait se dessiner matĂ©riellement dans le ciel. Cette prophĂ©tie se rĂ©alisera trĂšs concrĂštement dans l’histoire, selon les multiples niveaux de sens que j’ai dĂ©crit tout au long de ce livre. Mais seuls les “vautours[443] ”, c’est-Ă -dire les contemplatifs, comprendront qu’il s’agit du martyr des croyants fidĂšles “Mes paroles, dit JĂ©sus, sont esprit et elles sont vie.” [444]“C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien”. Ainsi, dans le monde dominĂ© par l’AntĂ©christ*, tout sera prĂȘt pour le grand spectacle final. Le cœur des peuples sĂ©parĂ©s de Dieu mourra de soif spirituelle. Les derniers croyants mourront d’espĂ©rance et d’attente. Ainsi, il devient possible de comprendre pourquoi Dieu permettra l’apparition et la rĂ©ussite de l’AntĂ©christ. Le secret de La Salette[445] confirme ces dires, en appelant pour cette Ă©poque les contemplatifs Ă  discerner les signes du dernier des temps. Combattez, enfants de lumiĂšre, vous, petit nombre qui y voyez. Car voici le temps des temps, la fin des fins.» Voici le temps. L’abĂźme s’ouvre. Voici le roi des rois des tĂ©nĂšbres. Voici la bĂȘte avec ses sujets, se disant le sauveur du monde. Il sÂ’Ă©lĂšvera avec orgueil dans les airs pour aller jusqu’au Ciel. Il sera Ă©touffĂ© par le souffle de saint Michel Archange. Il tombera » Y aura-t-il des catastrophes physiques avant le retour du Christ ? Chose indĂ©cise AussitĂŽt aprĂšs la tribulation de ces jours-lĂ , le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumiĂšre, les Ă©toiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront Ă©branlĂ©es. Et alors apparaĂźtra dans le ciel le signe du Fils de l'homme; et alors toutes les races de la terre se frapperont la poitrine; et l'on verra le Fils de l'homme venant sur les nuĂ©es du ciel avec puissance et grande gloire. [446]» Certains textes des Ecritures et en particulier la lettre de l’Apocalypse ne cessent de dĂ©crire sous forme physique tremblement de terre, chute dÂ’Ă©toiles etc. les Ă©preuves de la fin. Tout au long de cet ouvrage, j’ai voulu montrer Ă  quel point le sens de ces flĂ©aux se spiritualiserait de plus en plus jusqu’à la fin. Cependant, il convient de nuancer ce point de vue. Le Christ nous y invite Car je vous le dis, en vĂ©ritĂ© avant que ne passent le ciel et la terre, pas un i, pas un point sur l'i, ne passera de la Loi, que tout ne soit rĂ©alisĂ©.[447]» Rien n’empĂȘche donc et c’est l’opinion de saint Thomas d’Aquin, que des terreurs physiques reviennent vers la fin. L’humanitĂ© s’imaginera avoir dĂ©finitivement vaincu la plupart des alĂ©as de la nature. Elle se sera beaucoup ramollie. L’apparition d’astĂ©roĂŻdes menaçants, de signes climatiques inĂ©dits pourrait remettre les coeurs dans la voie d’une certaine humilitĂ© Le dernier signe, l’arbre de vie » Chose indĂ©cise L’AntĂ©christ et ceux qui le suivront avec l’enthousiasme des dĂ©buts s’efforceront de nier la rĂ©alitĂ© du feu de l’ñme assoiffĂ©e du vrai Dieu. Ils auront essayĂ© de le faire disparaĂźtre en donnant aux hommes une religion et une espĂ©rance aprĂšs la mort. L’AntĂ©christ fera tout pour supprimer le feu par sa nouvelle religion, ouverte Ă  lÂ’Ă©ternitĂ©, du culte de l’Homme divinisĂ©. Mais son succĂšs, Ă©tant mensonger, ne durera que le temps d’un enthousiasme passager. Son nouveau monde craquera de tous cĂŽtĂ©s, minĂ© par un mal invisible. En rĂ©alitĂ©, le feu qui brĂ»lera son nouveau monde viendra du plus profond de l’ñme humaine. L’ñme de l’homme ne souffre pas seulement de la peur de mourir. Elle se dĂ©sespĂšre inconsciemment tant qu’elle ne trouve pas celui qui n’est que LumiĂšre infinie, Amour total, humilitĂ© parfaite[448]. Elle a Ă©tĂ© créée par le vrai Dieu dans son mystĂšre Trinitaire, PĂšre, Fils et Saint Esprit. Elle est faite pour lui correspondre comme dans un mystĂšre dÂ’Ă©pousailles parfaites. Le cœur de l’homme est comme un creux fait pour le plein qu’est Dieu. Lucifer*, malgrĂ© la noblesse de sa nature, sa puissance intellectuelle, son immortalitĂ©, n’est qu’un succĂ©danĂ© de Dieu, une pĂąle imitation. L’adorer ne mĂšne Ă  rien de durable. MalgrĂ© tous ses succĂšs matĂ©riels, il n’y peut rien. Il ne peut combler le creux. Ce problĂšme se traduira trĂšs concrĂštement dans le monde de l’AntĂ©christ par la subsistance des Ă©pidĂ©mies de dĂ©sespoir et de suicide. Alors, il s’efforcera de trouver une solution. Il s’efforcera dÂ’Ă©tourdir l’humanitĂ© dans la recherche d’un nouveau dĂ©fi pour l’empĂȘcher de trop penser. Il ne manquera plus qu’une œuvre Ă  rĂ©aliser, s’attaquer Ă  la mort[449]. La mort fut imposĂ©e par Dieu aux hommes aprĂšs le pĂ©chĂ© originel. Elle devint pour Lui une alliĂ©e car, de maniĂšre puissante et Ă©galitaire, elle remettait les riches et les pauvres devant leur vraie condition. Il est difficile Ă  un homme de mourir et de rester orgueilleux. Par ce mode, bien des hommes se rĂ©formĂšrent et furent sauvĂ©s. Or, il convient de remarquer que le livre de la GenĂšse traite en deux temps la question de la mort. Juste aprĂšs le pĂ©chĂ© originel, Dieu commença par rendre impossible toute forme d’immortalitĂ© sur la terre[450] YahvĂ© Dieu dit “VoilĂ  que l’homme est devenu comme l’un de nous, pour connaĂźtre le bien et le mal! Qu’il nÂ’Ă©tende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l’arbre de vie, n’en mange et ne vive pour toujours! ” Et YahvĂ© Dieu le renvoya du jardin d’Eden pour cultiver le sol d’oĂč il avait Ă©tĂ© tirĂ©. Il bannit l’homme et il posta devant le jardin d’Eden les chĂ©rubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l’arbre de vie. » Ce texte indique la limite ultime qu’assignera Dieu Ă  la puissance et aux rĂ©alisations de l’AntĂ©christ. Jamais Dieu ne permettra qu’il rĂ©ussisse Ă  supprimer la mort. Il s’y efforcera, Ă  force de science et de biologie. Mais la prĂ©sence des KĂ©rubims, l’ordre supĂ©rieur des Anges, portant le nom hĂ©breu de lumiĂšre de la connaissance » indique une volontĂ© arrĂȘtĂ©e de ne pas laisser faire. Un autre texte de la GenĂšse parle de la mort[451] Lorsque les hommes commencĂšrent d’ĂȘtre nombreux sur la face de la terre et que des filles leur furent nĂ©es, les fils de Dieu trouvĂšrent que les filles des hommes leur convenaient et ils prirent pour femmes toutes celles qu’il leur plut. YahvĂ© dit “Que mon esprit ne soit pas indĂ©finiment responsable de l’homme, puisqu’il est chair; sa vie ne sera que de 120 ans”». Ainsi, d’aprĂšs la Bible, alors que les hommes vivaient auparavant 500 ou 600 ans, Ă  la suite d’un pĂ©chĂ© mystĂ©rieux, Dieu raccourcit considĂ©rablement cette durĂ©e. J’ai toujours cru Ă  une interprĂ©tation symbolique de ce texte, jusqu’à ce que la gĂ©nĂ©tique se mette Ă  soupçonner la prĂ©sence dans l’ d’une simple programmation de la vieillesse par le ralentissement des divisions cellulaires. De nos jours dĂ©jĂ , la gĂ©nĂ©tique essaye de prolonger chez l’animal les divisions cellulaires qui sont Ă  la base de la conservation des vivants dans une longue jeunesse. S’il est impossible de supprimer la mort, il est possible par contre de rallonger considĂ©rablement la durĂ©e de la vie. Dans les dĂ©cennies qui prĂ©cĂšderont et accompagneront la venue l’AntĂ©christ*, l’humanitĂ© essayera probablement de forcer la porte de l’arbre de vie dont parle le livre de la GenĂšse[452]. L’arbre de Vie voulu par Dieu pour les hommes est celui de la Vie Ă©ternelle dans la vision de Dieu[453]. L’arbre de vie tel que l’entendra l’AntĂ©christ sera la vie Ă©ternelle et autonome sur terre. Cet arbre symbolise le paradis terrestre, objet des convoitises des hommes depuis la chute originelle. Il s’efforcera d’en percer le secret gĂ©nĂ©tique[454]. Le jour oĂč le gouvernement mondial rĂ©ussira Ă  faire naĂźtre des enfants capables de vivre plusieurs siĂšcles, le signe de l’Arbre de vie sera donnĂ© aux hommes. L’humanitĂ© en sera changĂ©e. Si les hommes retrouvent la capacitĂ© Ă  vivre longtemps sur terre, la procrĂ©ation relĂšvera de l’État, ainsi que la contraception obligatoire. La fĂ©conditĂ© et la naissance d’un enfant deviendront davantage affaire de science que d’union amoureuse d’un couple. Cela se fera contre les volontĂ©s les plus explicites de Dieu, lui qui lia jadis fĂ©conditĂ© et amour conjugal, vie courte sur terre et humilitĂ© de l’homme. Ce signe est de grande importance puisqu’il rejoint le fondement mĂȘme de la rĂ©vĂ©lation biblique sur le sens de la vie terrestre. La dĂ©cision de prolonger la vie sur terre constituera le dernier tremblement apocalyptique. Ce sera aussi le dernier des signes sensibles donnĂ© Ă  l’humanitĂ©. Toute l’Écriture sainte aura Ă©tĂ© accomplie. La GenĂšse et Apocalypse se rejoindront. Les mĂ©chants feront le mal et les mĂ©chants ne comprendront pas ». Le jour oĂč ce rĂȘve sera tentĂ©, ce jour-lĂ , on pourra dire l’Écriture est accomplie ». Tout ce qui Ă©tait annoncĂ© est achevĂ©. La coupe des iniquitĂ©s est pleine. Le Messie revient[455]. Il est probable que les hommes sentiront confusĂ©ment qu’ils ont commis un blasphĂšme direct contre les volontĂ©s de Dieu Les nations sur la terre seront dans l’angoisse, inquiĂštes du fracas des flots et de la mer. Des hommes dĂ©failliront de frayeur dans l’attente de ce qui menace le monde habitĂ© car les puissances des cieux seront Ă©branlĂ©es.[456] » CHAPITRE 8 SEPTIÈME JOUR, LE JOUR DU SEIGNEUR AussitĂŽt aprĂšs cette tribulation, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumiĂšre, les Ă©toiles tomberont du ciel et les puissances des cieux seront Ă©branlĂ©es. Et alors apparaĂźtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme. Et alors toutes les races de la terre se frapperont la poitrine. Et l’on verra le Fils de l’homme venant sur les nuĂ©es du ciel, avec grande puissance et grande gloire. Et il enverra ses anges avec une trompette sonore, pour rassembler ses Ă©lus des quatre vents des extrĂ©mitĂ©s des cieux Ă  leur extrĂ©mitĂ©.[457] » Daniel, en parlant de la fin de l’AntĂ©christ, Ă©crit Il sera brisĂ© sans acte de main.[458] ». Saint Paul va dans son sens Le Seigneur fera disparaĂźtre l’Impie par le souffle de sa bouche, l’anĂ©antira par la manifestation de sa Venue.[459] » La durĂ©e du monde de l’AntĂ©christ Chose indĂ©cise On le voit, ces textes multiples ne laissent pas de doute. La venue du dernier AntĂ©christ prĂ©cĂ©dera et annoncera le retour glorieux du Christ. Le Seigneur affirme avec nettetĂ© “Quand vous verrez cela, redressez-vous et relevez la tĂȘte car votre RĂ©demption est proche[460]”. Toute la question est d’interprĂ©ter ce mot proche ». Combien de temps durera le monde soumis au culte l’Homme Ă  travers le culte explicite de Lucifer*? Durera-t-il quelques annĂ©es seulement? Lorsque la derniĂšre prophĂ©tie sera rĂ©alisĂ©e, combien de temps faudra-t-il prĂ©cisĂ©ment attendre? Pour rĂ©pondre Ă  ces questions, seuls des principes gĂ©nĂ©raux sont certains. Dieu laissera durer ce monde sans espĂ©rance suffisamment de temps pour qu’il puisse produire des fruits que l’AntĂ©christ ne prĂ©voira pas, Ă  savoir de la souffrance donc de l’humilitĂ© et du dĂ©sir pour le vrai Dieu. Mais il le fera cesser par son retour glorieux assez vite pour que des Ă©lus aient la vie sauve. Et si ces jours-lĂ  n’avaient Ă©tĂ© abrĂ©gĂ©s, nul n’aurait eu la vie sauve; mais Ă  cause des Ă©lus, ils seront abrĂ©gĂ©s, ces jours-lĂ .[461]» D’aprĂšs le prophĂšte Daniel, la durĂ©e du rĂšgne de l’AntĂ©christ sera courte “le temps d’une semaine temps symbolisant ce que vit une gĂ©nĂ©ration humaine, il consolidera une alliance avec un grand nombre et le temps d’une demi-semaine, il fera cesser le sacrifice et l’oblation[462]”donc, semble-t-il, quelques annĂ©es. Ailleurs[463], il parle de la maniĂšre suivante “A compter du moment oĂč sera aboli le sacrifice perpĂ©tuel et posĂ©e l’abomination de la dĂ©solation, 1290 jours. Heureux celui qui atteindra 1335 jours ». 1290 jours reprĂ©sentent la durĂ©e du minis–tĂšre public de JĂ©sus trois ans et demi. Ce chiffre signifie non un temps rĂ©el du moins pas nĂ©cessairement mais une mission. AppliquĂ© Ă  l’Église, ils symbolisent les siĂšcles de son existence sur terre. Les chrĂ©tiens qui ont gardĂ© ou garderont la foi dans leur cœur[464], ont Ă©tĂ© et seront appelĂ©s Ă  la mĂȘme mission que le Christ, sauver le monde. Ils seront les prĂȘtres du monde, c’est-Ă -dire qu’il leur appartiendra d’offrir Ă  Dieu des supplications pour l’ñme de leurs contemporains Ă©loignĂ©s de la vraie Vie. Heureux donc ceux qui, tout au long de l’histoire de l’Église dĂ©jĂ  prĂšs de 2000 ans, ont gardĂ© et garderont intacte leur confiance en Dieu. Quant aux 1335 jours 1290 jours + 45, ils symbolisent non seulement les trois annĂ©es et demi de la vie apostolique de JĂ©sus, mais aussi le temps trĂšs court du sĂ©pulcre 3 jours, jusqu’à la PentecĂŽte 40 jours. Heureux aussi ceux qui garderont la foi durant les trois jours du sĂ©pulcre de l’Église 3 jours symboliques et jusqu’au retour glorieux du Christ aprĂšs 40 jours symboliques. Ils seront l’Église de la fin du monde de la mĂȘme maniĂšre que Marie* fut Ă  elle seule toute l’Église pendant les trois jours du sĂ©pulcre et les 40 jours d’errance et de doute avant la PentecĂŽte. ConcrĂštement, tous ces chiffres symboliques ne nous avancent pas beaucoup. Il est impossible de savoir avec certitude quelle sera la durĂ©e exacte du rĂšgne de l’AntĂ©christ et peut-ĂȘtre de ses successeurs. Une seule chose est certaine. Dieu n’annonce plus aucun Ă©vĂ©nement nouveau sur terre hormis la Venue du Christ qui fera disparaĂźtre l’Impie par le souffle de sa bouche, l’anĂ©antira par la manifestation de sa Venue[465] ». Il n’y aura donc plus cette fois d’autre temps. J’ai longtemps hĂ©sitĂ© Ă  propos de cette durĂ©e. Je n’arrive pas Ă  conclure. J’ai essayĂ© de comparer Ă  ce qui sÂ’Ă©tait jadis passĂ©, lors de la fin de certains mondes particuliers ». Des prophĂ©ties anciennes, adressĂ©es Ă  l’Égypte antique, parlaient dĂ©jĂ  de fin du monde ». On m’a rapportĂ© qu’une inscription hiĂ©roglyphique du temple de Philae dit Les temples seront dĂ©sertĂ©s. Les dieux seront oubliĂ©s. Les Ă©crits deviendront obscurs et nul ne pourra plus les dĂ©chiffrer. La fin du monde approche ». La fin du monde, en ce qui concerne l’Égypte antique, ne fut que la fin d’un monde. 1700 ans aprĂšs l’assassinat du dernier moine de Philae, l’humanitĂ© est toujours sur terre. Il y a ici une analogie avec la fin de l’Église et des religions. En consĂ©quence, deux opinions peuvent ĂȘtre soutenues. 1- PremiĂšre hypothĂšse. Sans trop s’avancer, il est probable que les hommes qui seront prĂ©sents sur terre lorsque sera donnĂ© le dernier des signes la tentative de conquĂȘte de l’arbre de vie, seront encore en majoritĂ© vivants lors du retour du Christ. Ce temps d’attente ne durera pas plus que l’espace d’une gĂ©nĂ©ration, selon le sens littĂ©ral de cette parole de JĂ©sus[466] En vĂ©ritĂ© je vous le dis, cette gĂ©nĂ©ration ne passera pas que tout cela ne soit arrivĂ©. » Jusqu’alors rĂ©alisĂ©e de maniĂšre cachĂ©e, Ă  travers la succession des morts individuelles, cette parole le sera d’un coup par le retour glorieux du Christ. Plusieurs arguments Ă©tayent cette opinion. Les prophĂ©ties concerneront, cette fois, l’Église universelle et la totalitĂ© des nations* de la terre. Elles seront toutes rĂ©alisĂ©es. Rien d’autre ne sera annoncĂ©. Les Ă©vĂ©nements rapportĂ©s dans le livre de la GenĂšse se seront produits en sens inverse, au sens littĂ©ral du terme. Ainsi, l’Alpha et l’OmĂ©ga, la GenĂšse et l’Apocalypse se seront rejoints. DĂ©jĂ  de nos jours, les tours de Babel[467] modernes se dressent dans presque tous les pays comme symbole de leur orgueil; L’unification des langues[468] est en voie de rĂ©alisation dans l’anglais; Les nations commencent Ă  penser leur disparition au profit d’un gouvernement mondial[469]; Le rĂȘve d’une prolongation de la vie humaine tente dĂ©jĂ  les gĂ©nĂ©ticiens[470]. Il s’agit donc bien du temps des temps, de la fin des fins[471], de mĂȘme que le livre de la GenĂšse raconte le commencement du commencement. Combien d’annĂ©es ? Les exemples du passĂ© montrent la diversitĂ© des temps accordĂ©s par Dieu aux impostures politiques. Parmi les divers antichristianismes apocalyptiques, on peut citer l’exil Ă  Babylone du peuple juif qui dura soixante-dix ans[472]; Le communisme athĂ©e en Russie dura soixante-douze ans; L’exode dans le dĂ©sert dura quarante annĂ©es[473]; Hitler tint l’Allemagne durant douze ans et le monde en guerre durant six ans. Rarement, au cours de l’histoire, un rĂ©gime politique monstrueux n’aura durĂ© plus que le temps d’une vie humaine. Or l’AntĂ©christ, celui qui accomplira les derniĂšres prophĂ©ties, sera un homme, pas un dieu. 2- DeuxiĂšme hypothĂšse. Mais il existe une autre hypothĂšse, peu probable et peu Ă©tayĂ©e quoique lĂ©gitime. Rien n’empĂȘche que l’AntĂ©christ ait des successeurs. Ce monde sans autre religion que celle de la collaboration avec Lucifer peut durer plusieurs siĂšcles. Au risque de dĂ©cevoir, lorsqu’on regarde dans l’Écriture sainte la façon dont Dieu utilise le mot bientĂŽt », on reste hĂ©sitant. Un texte de l’apocalypse est Ă  cet Ă©gard significatif[474] Ces paroles sont certaines et vraies; le Seigneur Dieu, qui inspire les prophĂštes, a envoyĂ© son Ange pour montrer Ă  ses serviteurs ce qui doit arriver bientĂŽt. Voici que mon retour est proche! Heureux celui qui garde les paroles prophĂ©tiques de ce livre ». Ce texte est lu depuis 2000 ans par des gĂ©nĂ©rations de chrĂ©tiens qui sont invitĂ©s Ă  y croire. De fait, ces paroles se rĂ©alisent puisque les gens meurent vite, donc bientĂŽt ». C’est le bientĂŽt de Dieu! J’ai expliquĂ© que le monde de l’AntĂ©christ, quoique centrĂ© sur l’Homme et le culte de la gloire, n’est pas un monde oĂč l’on se damne davantage que dans les autres Ă©poques. La dĂ©tresse spirituelle y est source de rĂ©demption, comme au temps de l’Ancien Testament oĂč Dieu se taisait. Il se peut donc que Dieu laisse faire, qu’il observe jusqu’oĂč peut aller la folie des habitants de la planĂšte bleue. Dans cette hypothĂšse, que feront-ils, perdus, seuls, comme une tĂȘte dÂ’Ă©pingle dans une galaxie de cent-mille annĂ©es lumiĂšre, Ă  la conquĂȘte de la gloire[475]? Et YahvĂ© dit Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le dĂ©but de leurs entreprises! Maintenant, aucun dessein ne sera irrĂ©alisable pour eux. » Il se peut donc que Dieu laisse tourner le monde et observe du Ciel sa folie, comme aux jours de Babel. Ils conquerront de nouvelles planĂštes. Ils s’efforceront de sortir du systĂšme solaire. Ils lutteront pour vaincre la mort. Ils pratiqueront le spiritisme avec l’autre monde. Tout cela se fera dans une perpĂ©tuelle et pitoyable guerre intĂ©rieure. Le dieu qui les illuminera sera sans amour Ce sera un monde de petits vieux, spirituellement usĂ©s, moralement dĂ©sespĂ©rĂ©s, ossements dessĂ©chĂ©s. Mais, inconsciemment ou consciemment, ils seront assoiffĂ©s d’un dĂ©sir brĂ»lant pour le vrai Dieu. Le Jour du Seigneur [476] Chose certaine Alors, finalement, le Christ apparaĂźtra. Ce ne sera pas une simple grĂące spirituelle mais une apparition aussi rĂ©elle et visible que celle de Marie Ă  Bernadette de Lourdes. Il se montrera d’un seul coup aux yeux de chair, exactement de la mĂȘme façon que le voient ceux qui meurent de nos jours. Il s’agit du mĂȘme mystĂšre que celui que j’ai dĂ©crit en racontant la mort individuelle de chacun[477]. Le Christ ne viendra pas seul mais accompagnĂ© du Ciel entier la Bible appelle cela les nuĂ©es du ciel, des milliers d’anges pour ce jour de fĂȘte et de terreur Dies irae, des saints du passĂ© et de tous les pays, enveloppĂ©s de lumiĂšre. Les anges auront revĂȘtu, pour ce jour, une apparence corporelle qui dĂ©voilera leur esprit aux mille lumiĂšres[478]. En tĂȘte, la Vier–ge Marie, dans son corps physique glorifiĂ© apparaĂźtra simple. Plus un ĂȘtre est saint, plus il est simple. On sÂ’Ă©criera de toute part en la voyant, Ă  l’image des pauvres mots de sainte Bernadette Elle a les yeux bleus ». Ce sera une couleur d’ñme, qui ne se dĂ©crit pas avec des mots, une transparence de puretĂ© intĂ©rieure oĂč chacun lira qu’elle n’a jamais pĂ©chĂ©. Tout le monde verra ce grand spectacle en un seul regard. Quand Dieu veut faire grand, il en prend les moyens. Chacun verra le Ciel lui apparaĂźtre comme s’il Ă©tait seul au monde. “Comme lÂ’Ă©clair, en effet, part du levant et brille jusqu’au couchant, ainsi en sera-t-il de l’avĂšnement du fils de l’homme.[479]” Chacun aura son apparition personnelle et, en mĂȘme temps, chacun verra qu’il n’est pas le seul. Les enfants s’extasieront et diront Ă  leurs parents Dieu est lumiĂšre et amour! Et nous ne le savions pas! » Chaque homme rĂ©agira devant la RĂ©vĂ©lation de cette gloire selon les dispositions de son cœur. Les quelques fidĂšles qui auront su rester fidĂšles Ă  leur attente du retour du Christ seront debout, attitude que la Bible rĂ©serve Ă  l’ami. Dans leur joie, ils ne pourront dire autre chose que merci. Leur saintetĂ© leur sera rĂ©vĂ©lĂ©e. Ils comprendront que c’est leur priĂšre qui provoque cette explosion de gloire. Semblables Ă  Marie, ils en seront troublĂ©s »[480]. A genoux, c’est-Ă -dire repentants, les hommes de bonne volontĂ©, jusque lĂ  soumis Ă  l’AntĂ©christ, pleureront en disant Nous ne savions pas que tu Ă©tais ainsi. Nous croyions, on nous l’avait dit, que tu nÂ’Ă©tais qu’un mauvais esprit, un dieu jaloux de son pouvoir. Pardon pour nos pĂ©chĂ©s. Fais de nous ce qu’il te plaira ». Mais, dans l’apparition de JĂ©sus, ils ne discerneront ni jugement ni condamnation. Nous avons une image de l’accueil qu’il rĂ©serve Ă  tout homme quel qu’il soit Ă  l’heure ultime. Il en sera en ce jour-lĂ  comme de la parabole rapportĂ©e par JĂ©sus dans son Évangile[481], “ comme d’un homme qui avait deux fils. Le plus jeune dit Ă  son pĂšre PĂšre, donne-moi la part d’hĂ©ritage qui me revient. Et le pĂšre fit le partage de ses biens. Peu de jours aprĂšs, le plus jeune partit pour un pays lointain oĂč il gaspilla sa fortune en menant une vie de dĂ©sordre. Quand il eut tout dĂ©pensĂ©, il commença Ă  se trouver dans la misĂšre. Il eut faim et dĂ©cida de retourner chez son pĂšre, voulant se prĂ©senter Ă  lui comme le dernier de ses serviteurs. Le voyant arriver de loin, le pĂšre l’aperçut et fut saisi de pitiĂ©. Il courut se jeter Ă  son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit PĂšre, j’ai pĂ©chĂ© contre le ciel et contre toi. Je ne mĂ©rite plus d’ĂȘtre appelĂ© ton fils ... Mais le PĂšre dit Ă  ses domestiques vite apportez les plus beaux vĂȘtements pour l’habiller et mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons, festoyons car mon fils que voilĂ  Ă©tait mort et il est revenu Ă  la vie, il Ă©tait perdu et il est retrouvĂ©.” Il le prĂ©pare par la famine ressentie sur la terre–. Il le fait revenir Ă  lui par le dĂ©sir qu’il a d’ĂȘtre heureux. Puis il devance ses paroles, se montre Ă  lui tel qu’il est, et au moindre signe de repentir, il lui promet la gloire des Noces Ă©ternelles. Comment douter de Dieu Ă  la lecture de textes tels que celui-ci? Les Juifs[482], face Ă  la constatation des faits diront JĂ©sus, Messie, gloire Ă  toi au plus haut des cieux! » Ils rĂ©aliseront ce jour-lĂ  la prophĂ©tie de JĂ©sus Vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vous disiez BĂ©ni soit celui qui vient au nom du Seigneur! [483] » De mĂȘme, les quelques musulmans fidĂšles diront avec un Ă©tonnement qui les laissera sans force JĂ©sus, Fils de Marie, tu es Dieu. Tu es vraiment mort sur la croix pour nous! Tu nous proposes ton amitiĂ© et la vie Ă©ternelle dans la vision face Ă  face! Nous ne le savions pas. Nous te choisissons tel que tu es, JĂ©sus. Nous ne serons plus tes serviteurs mais, si tu le veux, nous serons tes amis ». Ce sera une immense clameur de joie et les peuples, ceux qui auront le cœur pauvre, se prĂ©cipiteront vers JĂ©sus, vers les saints du Ciel. On sÂ’Ă©lancera vers lui Ă  la mesure de la soif qu’on en avait Ă©prouvĂ©e sans le savoir ou en le sachant. En un moment, chacune des vies qui peupleront la terre dĂ©cidera de son destin pour lÂ’Ă©ternitĂ©. Mais, bien sĂ»r, il n’y aura pas que des pauvres de cœur sur la terre en cette Ă©poque. Il y aura aussi beaucoup d’orgueilleux et parmi eux, l’AntĂ©christ. En un instant, en raison de la simple appari–tion du cœur du Christ, ses constructions n’auront plus de sens. Il en sera fini du monde créé par lui. L’adoration du dieu arrogant et prĂ©somptueux paraĂźtra vaine Ă  tous les cœurs justes, c’est-Ă -dire Ă  la majoritĂ© des hommes. Chacun voudra le vrai Dieu de l’humilitĂ© et de l’amour. L’AntĂ©christ ne sera pas rejetĂ©, malgrĂ© tout le mal spirituel qu’il aura fait. Il sera visitĂ©, lui tout seul comme tous les autres hommes, par JĂ©sus et il se verra proposer le salut. Il comprendra alors s’il ne l’avait dĂ©jĂ  compris... que le Messie Ă©tait mort pour lui aussi et qu’il serait mort tout de mĂȘme pour lui s’il avait Ă©tĂ© le seul habitant de la terre. Mais l’AntĂ©christ, sera portĂ© Ă  refuser. AprĂšs s’ĂȘtre battu toute une vie pour la dignitĂ© de l’homme libre, indĂ©pendant, debout, en un mot orgueilleux, comment pourra-t-il accepter la victoire de JĂ©sus, l’Homme humble et aimant donc plus que jamais libre et debout ? Voyant en un instant son oeuvre, son monde sĂ©parĂ© du vrai Dieu dĂ©truit de l’inté–rieur et vidĂ© de ses sujets, il est Ă©vident qu’il sera tentĂ© par son propre pĂ©chĂ© et par la prĂ©sence de Satan. Lucifer, le chef des anges rĂ©voltĂ©s, exactement comme Ă  l’heure de la mort individuelle de chacun, recevra l’autorisation de se montrer, de s’adresser aux hommes. Il leur tiendra ce langage, Ă  tous, dans un dernier discours intĂ©rieur particuliĂšrement sĂ©ducteur N’avez-vous pas Ă©tĂ© heureux et puissants sur la terre durant toutes ces annĂ©es grĂące Ă  moi et Ă  mes serviteurs? Allez-vous renoncer maintenant Ă  ce bonheur, d’un seul coup, parce qu’on vous en propose un autre? Mais ne comprenez-vous pas ce que veut ce JĂ©sus? Il vous veut humbles et dĂ©pendants alors que vous ĂȘtes faits pour la libertĂ©, le pouvoir, la dĂ©cision autonome du bien et du mal. Il vous veut aimants alors que vous pouviez jusqu’ici vivre sans dĂ©pendre de personne. Refusez avec moi ce pitoyable paradis! Restez ce que vous avez toujours Ă©tĂ©, des hommes debout! » Ce discours ne sĂ©duira que peu d’hommes, Ă  sa grande fureur. Seuls les orgueilleux capables de maintenir leur choix devant la rĂ©vĂ©lation d’un si grand amour, le suivront. Le livre de l’Apocalypse commente[484] Mais la BĂȘte l’idĂ©ologie de l’orgueil fut capturĂ©e, avec le faux prophĂšte l’AntĂ©christ -celui qui accomplit au service de la BĂȘte des prodiges par lesquels il fourvoyait les gens ayant reçu la marque de la BĂȘte et les adorateurs de son image,- on les jeta tous deux, vivants, dans lÂ’Ă©tang de feu, de soufre embrasĂ© Il maĂźtrisa le Dragon, l’antique Serpent, -c’est le Diable, Satan,- et l’enchaĂźna pour mille annĂ©es ici, dans ce sens qui est le dernier, mille annĂ©es signifient lÂ’Ă©ternitĂ©. » Un autre texte de l’Apocalypse, du mĂȘme genre, semble indiquer[485] que l’AntĂ©christ suit Satan en enfer Alors le diable, leur sĂ©ducteur, fut jetĂ© dans lÂ’Ă©tang de feu et de soufre, y rejoignant la BĂȘte c’est-Ă -dire l’idĂ©ologie d’un monde sans vrai Dieu et le faux prophĂšte l’AntĂ©christ, et leur supplice durera jour et nuit, pour les siĂšcles des siĂšcles. ” Pour Judas, Hitler et d’autres[486] que ces prophĂ©ties de damnation sous-entendent toujours “s’il ne se convertit pas au dernier moment.” Il n’en demeure pas moins vrai, comme pour tous les hommes dont j’ai montrĂ© le choix dĂ©cisif Ă  l’heure de la mort[487], que plus l’orgueil et lÂ’Ă©goĂŻsme sont importants, plus la conversion est difficile. La plupart des hommes, aprĂšs avoir Ă©tĂ© abreuvĂ©s pendant des annĂ©es du vide spirituel créé par l’AntĂ©christ, reconnaĂźtront n’avoir aimĂ© qu’eux-mĂȘmes en recherchant les joies sensibles. Ils le reconnaĂźtront devant le Christ et devant tous les saints. Ils comprendront la gravitĂ© de lÂ’Ă©goĂŻsme qui se dĂ©guise en amour tout en rejetant lÂ’Ă©poux qui lasse, les parents ĂągĂ©s qui meurent seuls, les enfants malvenus. Ils comprendront Ă  la vue du Christ ce qu’est le vrai amour et seront prĂȘts Ă  prendre tout le temps qu’il faut pour se purifier. Le livre de l’Apocalypse raconte, Ă  travers les symboles d’une bataille, ces conversions provoquĂ©es par la Venue du Christ[488] Tout le reste fut exterminĂ© par lÂ’Ă©pĂ©e la parole de vĂ©ritĂ© du Cavalier, qui sort de sa bouche, et tous les oiseaux les contemplatifs se repurent de leurs chairs ». Il y aura en effet au Ciel une grande joie devant la foule immense du peuple qui se convertira. Ce sera la joie de la Victoire de l’amour. On verra des prostituĂ©es, jusque lĂ  adonnĂ©es aux pĂ©chĂ©s, se convertir et, telle Marie-Madeleine, pleurer en essuyant les pieds de JĂ©sus avec leurs cheveux[489]. On verra des hommes d’argent renoncer Ă  leur fortune et, tel le publicain LĂ©vi, arriver les mains vides devant JĂ©sus. Mais celui qui maintiendra son orgueil jusqu’au bout, celui lĂ  sera perdu. AprĂšs le retour du Christ, le temps sera comme suspendu. Ceux qui auront choisi de l’aimer vivront ces heures en sa prĂ©sence dans une extase perpĂ©tuelle. Ils ne pourront dĂ©tacher leur Ăąme de sa vue. Ils ne verront pas seulement sa beautĂ© physique mais aussi celle de son cœur. Tous les symboles utilisĂ©s jadis par le Seigneur auprĂšs de sainte Marguerite-Marie prendront sens. Au mĂȘme moment, ceux parmi les sauvĂ©s qui auront Ă  purifier quelque chose seront Ă©loignĂ©s de sa vue. Cela ne durera qu’un instant mais pourra leur paraĂźtre des heu–res, des annĂ©es tant ils aimeront et ne supporteront pas son absence. Le purgatoire est fait ainsi. Il ne dure sans doute pas longtemps en temps objectif mais sa durĂ©e intĂ©rieure peut sembler aussi longue que des siĂšcles. ”Avez-vous vu mon Bien-aimĂ©?[490]” Ceux qui auront refusĂ© le Christ seront aussi sur la terre en ces instants mais ils fuiront. Ils ne se sauveront pas dans d’autres lieux, le Christ Ă©tant prĂ©sent partout Ă  la fois devant leur regard. Ils fuiront en eux-mĂȘmes en essayant de dĂ©tourner leurs pensĂ©es de son regard insoutenable. Ils crieront Va-t-en. Ne vois-tu pas que nous ne voulons pas de toi ni d’aucun de ceux qui sont avec toi. Pourquoi restes-tu ainsi? Veux-tu donc nous torturer ? » Leur choix de la solitude sera, on le voit Ă  travers ces mots, dĂ©finitif. Il est inutile d’insister davantage sur le retour du Christ car sa venue a dĂ©jĂ  amplement Ă©tĂ© dĂ©crite[491]. La mort individuelle de chacun est exactement, point par point, le mĂȘme mystĂšre et, Ă  une nuance prĂšs, tout le monde le verra en mĂȘme temps. Pour conclure ce chapitre, il faut se reposer la question fondamentale dĂ©jĂ  formulĂ©e ci-dessus. Pourquoi JĂ©sus permettra-t-il avant son retour, que l’apostasie* s’installe jusqu’à supprimer toute trace extĂ©rieure et visible de la prĂ©sence de Dieu? Nous voyons maintenant comme dans un grand panorama le bien qui en sortira, beaucoup d’humilitĂ© pour la majoritĂ© des hommes, vivant sans espoir de vrai bonheur dans un monde oĂč tout matĂ©riellement dispose au bonheur; une grande espĂ©rance pour ceux qui auront gardĂ© la foi, mais toute pauvre devant l’absence de tout signe extĂ©rieur du retour du Christ; une charitĂ© inĂ©galĂ©e, enfin, pour les chrĂ©tiens de cette Ă©poque. Il en sortira une grande victoire. Avec saint Paul, devant la confusion du dĂ©mon dĂ©finitivement vaincu chacun sÂ’Ă©criera La mort a Ă©tĂ© engloutie dans la victoire; oĂč est-elle, ĂŽ mort, ta victoire? OĂč est-il, ĂŽ mort, ton aiguillon? Mais grĂące soit Ă  Dieu, qui nous donne la victoire par notre seigneur JĂ©sus Christ.[492] » – LA PREUVE SUPRÊME QUE DIEU NOUS AIME, C’EST QUE LE CHRIST REVIENDRA NOUS CHERCHER ALORS QUE NOUS NE L’ATTENDRONS PLUS[493]. Nous ne mourrons pas tous » Chose certaine A la fin des temps, le Royaume de Dieu arrivera Ă  sa plĂ©nitude. AprĂšs le jugement universel, les justes rĂšgneront pour toujours avec le Christ, glorifiĂ©s en corps et en Ăąme, et l’univers lui-mĂȘme sera renouvelĂ© Alors l’Église sera "consommĂ©e dans la gloire cĂ©leste, lorsque, avec le genre humain, tout l’univers lui-mĂȘme, intimement uni avec l’homme et atteignant par lui sa destinĂ©e, trouvera dans le Christ sa dĂ©finitive perfection".» Cette rĂ©novation mystĂ©rieuse, qui transformera l’humanitĂ© et le monde, la Sainte Ecriture l’appelle "les cieux nouveaux et la terre nouvelle". Ce sera la rĂ©alisation dĂ©finitive du dessein de Dieu de "ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les ĂȘtres cĂ©lestes comme les terrestres".[494] Le jour du Seigneur, son retour glorieux visible d’un bout Ă  l’autre de la terre, mettra fin aux naissances et aux morts. La terre telle qu’elle est n’aura plus ni sens ni utilitĂ©, les hommes ayant tous sans exception fait leur choix pour lÂ’Ă©ternitĂ©. Saint Paul raconte ainsi ce qui se produi–ra alors[495] “Je vais vous dire un mystĂšre. Nous ne mourrons pas tous, mais nous serons transformĂ©s. En un instant, en un clin d’œil, au son de la trompette finale, car elle sonnera, la trompette, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, les vivants, nous serons transformĂ©s. Il faut en effet que cet ĂȘtre corruptible revĂȘte l’incorruptibilitĂ©, que cet ĂȘtre mortel revĂȘte l’immortalitĂ©.”[496] Les paroles de saint Paul sont claires. Si nous sommes prĂ©sents sur la terre au jour du retour du Christ, nous ne mourrons pas. Nous serons tous, sans exception, dispensĂ©s de la mort et ce sera le premier cadeau de noces de la part de Dieu. J’ai montrĂ© que les derniĂšres gĂ©nĂ©rations de l’humanitĂ© seront extrĂȘmement cultivĂ©es et intellectualisĂ©es, mĂȘme si elles auront tendance Ă  se donner Ă  un culte antichristique. Leur sensibilitĂ© sera affinĂ©e, beaucoup plus sensible au vide spirituel. C’est pourquoi la mort n’aura plus vraiment d’utilitĂ©. Le rĂšgne dĂ©sespĂ©rant de l’AntĂ©christ et le retour glorieux du Christ seront des Ă©vĂ©nements si puissants qu’ils suffiront Ă  rendre tous les genoux chancelants. Les damnĂ©s eux-mĂȘmes seront dispensĂ©s de mourir, leur choix final Ă©tant parfaitement lucide et dĂ©finitif. La rĂ©surrection des morts Chose certaine L’univers sera donc peuplĂ© de deux sortes d’humains. Les anciens, ceux qui seront dĂ©jĂ  passĂ©s par la mort, seront prĂ©sents. Ils auront accompagnĂ© le Christ ou le dĂ©mon le jour de la Parousie*. Mais ces personnes-lĂ  n’auront pas leur corps de chair. Ils seront face Ă  la derniĂšre gĂ©nĂ©ration de l’humanitĂ©, bien en chair. Avant la rĂ©surrection de la chair, l’homme est privĂ© d’une partie de son ĂȘtre. Il conserve bien sĂ»r la partie essentielle de son ĂȘtre, son esprit, ses pensĂ©es et ses choix profonds. Mais tout semble indiquer qu’il conserve aussi la partie psychique de son ĂȘtre. Il voit, il entend. Il garde malgrĂ© la disparition de l’organe du cerveau, avec une acuitĂ© trĂšs grande, tous les souvenirs sensibles accumulĂ©s durant la vie terrestre et que la vieillesse fait parfois oublier. Cette dĂ©couverte de la survie de la vie sensible est rĂ©cente en Occident. On la doit aux Ă©tudes du Docteur Raymond Moody sur les personnes victimes d’un arrĂȘt cardiaque[497]. Par contre le corps charnel a disparu. Son absence ampute le mort des sens du toucher et du goĂ»t qui lui sont liĂ©s. Ce manque est trĂšs peu gĂȘnant. Ceux qui sont dĂ©jĂ  au Ciel sont parfaitement heureux. Comment pourrait-il en ĂȘtre autrement puisqu’ils voient Dieu? Pourtant Dieu ne nous laissera pas Ă©ternellement amputĂ©s d’une partie de nous-mĂȘmes. En cet instant, la trompette sonnera[498], dit saint Paul. Cette trompette sym–bolise la voix du Christ. Tout pouvoir lui a Ă©tĂ© remis par Dieu. L’Esprit Saint qui repose sur lui est dĂ©crit dans la Bible comme une trompette ou un tonnerre Ă  cause de sa force[499]. C’est Ă  lui qu’appartient, Ă  travers son humanitĂ©, de donner un tel commandement. Il donnera un ordre Ă  ses anges. Eux, utilisant leur puissance naturelle sur cette matiĂšre qu’ils façonnent depuis la crĂ©ation du monde, rĂ©colteront de la terre et, Ă  partir de ses Ă©lĂ©ments, reconstitueront le corps physique complet, parfait et en pleine jeunesse de tous les morts, les saints comme les damnĂ©s. Ce sera leur corps Ă  eux, reconstituĂ© prĂ©cisĂ©ment mais dĂ©barrassĂ© de ses dĂ©fauts. Les handicapĂ©s renaĂźtront en pleine possession de tous leurs moyens, les trisomiques ne porteront les stigmates de leur handicap que comme une gloire de leur Ăąme plus humble. Chaque mort, en un Ă©clair, rĂ©intĂ©grera son propre corps dont elle reconnaĂźtra chacune des fibres. Je ne veux pas signifier par lĂ  que ce corps sera fait avec les mĂȘmes Ă©lĂ©ments matĂ©riels qui ont dĂ©jĂ  servi durant notre vie terrestre atomes et molĂ©cules[500]. L’Église affirme que notre corps de ressuscitĂ©s sera notre vrai corps physique, aussi palpable et capable de manger que celui de JĂ©sus aprĂšs sa rĂ©surrection. La rĂ©surrection de la chair fait partie de la foi. A cela, on pourrait, semble-t-il, objecter le texte de saint Paul dans sa premiĂšre lettre aux corinthiens[501] On est semĂ© ici-bas corps psychique, on ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps psychique, il y a aussi un corps spirituel. » L’interprĂ©tation de ce texte pourrait conduire Ă  affirmer l’apparition d’un corps qui n’est plus fait de matiĂšre mais qui, de fait, est celui d’un pur esprit. Les anges eux-mĂȘmes ne se façonnent-ils pas parfois des apparences de corps que l’on peut voir et toucher?[502] Or les Évangiles ne cessent de le rappeler, saint Paul n’a pas voulu dire cela. JĂ©sus prouve Ă  Thomas dans son apparition qu’il a un vrai corps. “Mets ton doigt dans mon cĂŽtĂ©, ne soit pas incrĂ©dule, soit croyant.[503]” Avec son autoritĂ© infaillible, l’Église a confirmĂ© qu’il s’agit bien d’une rĂ©surrection de la chair, c’est-Ă -dire des molĂ©cules palpables qu’un fantĂŽme ne possĂšde pas. Il s’agira bien de notre corps physique mais il sera, aussi bien pour les saints du Ciel que pour les damnĂ©s, dĂ©barrassĂ© de tous ses dĂ©fauts. Ces dĂ©fauts ne serviront plus Ă  rien puisque notre choix aura Ă©tĂ© fait. Les damnĂ©s et les saints rĂ©intĂ©greront la perfection de leur ĂȘtre, pour que chacun puisse vivre comme il le dĂ©sire, loin de Dieu ou prĂšs de lui. DĂ©jĂ  au temps du prophĂšte Daniel, les Juifs savaient que tous les morts sans aucune exception ressusciteraient un jour “Une multitude, ceux qui dorment au pays de la poussiĂšre sÂ’Ă©veilleront, les uns pour la vie Ă©ternelle, les autres pour la rĂ©probation et l’horreur Ă©ternelle.[504]” Dieu rendra Ă  chacun son corps, respectant mĂȘme chez les damnĂ©s la libertĂ© qui les a conduits Ă  choisir l’horreur Ă©ternelle d’une vie sans amour[505]. Saint Paul, en parlant d’un corps spirituel, voulait signifier que les saints comme les damnĂ©s rĂ©intĂ©greront leur corps parfaitement soumis et adaptĂ© Ă  leur esprit. Notre corps sera spirituel en ce sens qu’il obĂ©ira tout entier Ă  notre esprit. Les damnĂ©s eux-mĂȘmes seront dotĂ©s de cette libertĂ© Ă  une nuance prĂšs. Leur esprit sera malade de l’absence de Dieu. Il brĂ»lera de l’intĂ©rieur du feu de ce manque. Ainsi, malgrĂ© la prĂ©sence d’un corps dotĂ© d’incorruptibilitĂ© et parfaitement soumis Ă  leur volontĂ©, ils n’en profiteront pas. Que sert Ă  l’homme d’avoir une santĂ© physique parfaite et un contrĂŽle de son psychisme s’il n’est pas heureux? Cela se rĂ©percutera d’ailleurs dans leur apparence. Leur corps sera dotĂ© d’une grande vitalitĂ© mais leur visage sera sans cesse dĂ©formĂ© par les effets de leur Ă©goĂŻsme choisi. Tout leur malheur viendra de leur esprit orientĂ© vers un choix pervers. Ils ne penseront qu’à eux-mĂȘmes, Ă  leur obsession tendue vers leur propre rĂ©alisation, mais ils ne pourront rĂ©aliser ce but loin de Dieu qui seul aurait pu les combler. Ils Ă©cumeront de colĂšre. Toutes les passions mauvaises seront leur lot quotidien puisqu’ils chercheront le bonheur, c’est-Ă -dire Dieu, tout en refusant la nature et les conditions de ce bonheur l’humilitĂ© du repentir. C’est une contradiction interne, choix de leur libertĂ©, que la Bible appelle l’horreur». Les humbles, quant Ă  eux, recevront de la part de Dieu ce mĂȘme corps, dotĂ© de la mĂȘme perfection. Mais, pour eux, tout sera surĂ©levĂ© en gloire. Comment pourrait-il en ĂȘtre autrement puisqu’ils verront Dieu? La TrinitĂ© emplira leur esprit, comblant en bĂ©atitude tous leurs dĂ©sirs. En consĂ©quence, leur sensibilitĂ© et leur corps seront plus que soumis totalement Ă  leur esprit aprĂšs le miracle de la rĂ©surrection. Ils s’en trouveront glorifiĂ©s, c’est-Ă -dire dotĂ©s de pouvoirs venant de Dieu. Des propriĂ©tĂ©s nouvelles et inimaginables apparaĂźtront[506]. Saint Thomas d’Aquin, regardant la façon dont se comportait JĂ©sus aprĂšs sa rĂ©surrection, les rĂ©sume en quatre mots, impassibilitĂ© il n’est plus accessible Ă  la souffrance, Ă  la mort, subtilitĂ© il passe Ă  travers les portes closes, agilitĂ© il se dĂ©place instantanĂ©ment et clartĂ© son visage physique rĂ©vĂšle parfaitement son esprit[507]. La Vision bĂ©atifique et l’enfer Chose certaine Lorsque le dernier homme aura achevĂ© de purifier son amour Ă  travers un purgatoire de solitude[508], tout sera consommĂ©. Il n’y aura plus que deux demeures » dans l’autre monde, c’est-Ă -dire deux types d’hommes. Ils sont symbolisĂ©s dans l’Écriture par le bon grain et l’ivraie[509]. Il s’agit des habitants du paradis et de l’enfer. Il ne convient pas d’imaginer cela comme deux mondes physiquement sĂ©parĂ©s. L’enfer Ă©tant un choix de libertĂ©, respectĂ© par Dieu, son lieu est le mĂȘme que celui du paradis. C’est l’univers entier et ses merveilles. De fait, Dieu donnera aux damnĂ©s obstinĂ©s en cadeau tout ce qu’ils dĂ©sirent. Ils recevront la puissance Ă  laquelle ils aspirent. Ils auront la possession de l’univers. Ils pourront y faire ce qu’ils veulent selon le choix de leur libertĂ©. Une seule chose leur sera refusĂ©e. La Vision sublime de Celui qui voulait les Ă©pouser. Faut-il donc affirmer que les paroles de l’Écriture qui les dĂ©crivent condamner Ă  un Ă©tang de feu[510], sont de vaines images? Il s’agit au contraire d’une triste rĂ©alitĂ©, pire encore que la lettre du texte laisse imaginer. En effet, Ă  cause de leur mĂ©chancetĂ© intĂ©rieure, toute cette libertĂ© et puissance se retournera contre eux. Ils ne profiteront de rien. La vue d’une fleur ou de toutes les merveilles créées par Dieu sera source d’allĂ©gresse pour les saints. Pour les damnĂ©s, elle sera une pointe de plus dans leur cœur envieux. Mais la plus grande souffrance sera pour eux la vue d’un Ă©lu. Ils ne supporteront pas la vue de l’humilitĂ©, de l’amour gĂ©nĂ©reux et de la gloire qu’elle mĂ©rite. Ce sera pour eux un objet de rage qui leur rappellera douloureusement la perte qu’il auront faite. Ils fuiront donc le plus loin possible, dans les recoins les plus sombres de l’univers. Ils se sĂ©pareront Ă  jamais de toute prĂ©sence vivante et habiteront les lieux dĂ©serts. Ils chercheront le centre des astres, l’obscuritĂ© brĂ»lante de ces Ă©tangs de feu[511] oĂč nul saint ne s’aventure. PlutĂŽt que de cĂ©der Ă  l’amour et de se repentir, ils rumineront la haine pour toujours. Le monde nouveau Chose certaine Quant au cosmos, la RĂ©vĂ©lation affirme la profonde communautĂ© de destin du monde matĂ©riel et de l’homme Car la crĂ©ation en attente aspire Ă  la rĂ©vĂ©lation des fils de Dieu ... avec l’espĂ©rance d’ĂȘtre elle aussi libĂ©rĂ©e de la servitude de la corruption .... Nous le savons en effet, toute la crĂ©ation jusqu’à ce jour gĂ©mit en travail d’enfantement. Et non pas elle seule; nous-mĂȘmes qui possĂ©dons les prĂ©mices de l’Esprit, nous gĂ©missons nous aussi intĂ©rieurement dans l’attente de la rĂ©demption de notre corps Romains 8, 19-23.[512] » Qu’est-ce que le paradis ?[513] Voir Dieu face Ă  face et ne possĂ©der rien d’autre vaut infiniment plus que possĂ©der l’univers entier et avoir perdu Dieu[514]. » Pourtant, Dieu se prĂ©pare Ă  offrir Ă  ses amis, en plus de lui-mĂȘme, un univers entier. Il ne s’agit pas d’une exagĂ©ration littĂ©raire. Saint Paul l’a dit, selon qu’il est Ă©crit, nous annonçons ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas montĂ© au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a prĂ©parĂ© pour ceux qui l’aiment[515]. » A partir d’ici, j’aborde les grĂąces supplĂ©mentaires que Dieu a prĂ©parĂ©es[516]. C’est un travail trĂšs difficile. D’incroyables surprises nous attendent. Nous ignorons encore presque tout des propriĂ©tĂ©s cachĂ©es de la lourde matiĂšre dont nous sommes faits mais qui se trouvera transfigurĂ©e. Parmi ces propriĂ©tĂ©s, quelques-unes sont certaines. AprĂšs la rĂ©surrection de la chair, l’homme retrouve la plĂ©nitude des facultĂ©s physiques, le sens du toucher inclus. L’Église n’a jamais souscrit Ă  cette foi un peu fondamentaliste des TĂ©moins de JĂ©hovah, comme si le lieu du paradis devait ĂȘtre la terre. Ce lieu est bien trop exigu pour une Ă©ternitĂ© selon le rĂȘve de Dieu. En toute logique, la prĂ©sence de ce corps doit s’accompagner de la recrĂ©ation d’un univers physique qui lui corresponde. A l’heure dite, immĂ©diatement aprĂšs le retour du Christ, conjointement Ă  la rĂ©surrection des morts, il prĂ©parera la rĂ©alisation de bienfaits inimaginables jusque dans notre sensibilitĂ© et notre corps, jusque dans le monde physique qu’il transformera, pour que nous puissions admirer Ă©ternellement sa richesse et sa beautĂ©[517]. Nous ne pouvons nous faire une idĂ©e de lÂ’Ă©nergie qu’il dĂ©ploiera pour nous combler. Dieu ressemblera Ă  un fiancĂ© enfin rĂ©uni Ă  sa bien-aimĂ©e. Il ne sait que faire pour elle. Il se donne Ă  elle et cela suffit. Pourtant, il ajoute toutes les folies que l’amour peut imaginer, des parures somptueuses, des royaumes, des amis, des fleurs, des ani–maux... Dieu se comportera de la mĂȘme façon, comme un prince des contes, Ă  la mesure de sa toute puissance. Il crĂ©era un univers grandiose de telle façon que lÂ’Ă©ternitĂ© ne nous suffira pas pour le visiter. A vie Ă©ternelle de bonheur, Dieu fait corres–pondre un univers infini de beautĂ©s. La destruction de la terre et de ses scories Chose certaine Il commencera son oeuvre en dĂ©truisant. Saint Pierre* dĂ©crit son action Il viendra, le jour du Seigneur, comme un voleur. En ce jour, les cieux se dissiperont avec fracas, les Ă©lĂ©ments embrasĂ©s se dissoudront, la terre avec les oeuvres qu’elle renferme sera consumĂ©e[518]”. Comme tous les textes apocalyptiques, ce texte parle en premier lieu de notre mort individuelle. Mais il dĂ©crit aussi la fin de notre planĂšte. Dieu ne voudra pas la laisser subsister car elle est souillĂ©e tout entiĂšre des restes de nos pĂ©chĂ©s. Rien ne devra demeurer des immenses citĂ©s oĂč l’homme a si rarement vĂ©cu pour son prochain. Personne ne regrettera les cathĂ©drales gothiques[519], qui furent construites comme toute œuvre humaine dans un mĂ©lange de saintetĂ© et d’orgueil, oĂč l’on priait si mal au temps oĂč Dieu se cachait dans son eucharistie. Personne ne voudra garder les immenses bibliothĂšques puisqu’on lira les sciences Ă  livre ouvert sur le visage de Dieu et dans la science des anges. Il ne devra rien subsister du monde ancien, pas pierre sur pierre[520], car le monde nouveau le remplacera. MĂȘme les oeuvres faites par Dieu pour cette terre disparaĂźtront. Les textes des Évangiles seront brĂ»lĂ©s par le feu dont parle saint Pierre*[521]. Nous n’en aurons plus besoin. Nous aurons le Christ lui-mĂȘme, prĂ©sent devant nos yeux. Les constructeurs des cathĂ©drales seront Ă  nos cĂŽtĂ©s, vivants et prĂȘts Ă  construire plus beau. Un nouveau monde physique Chose certaine mais inimaginable pour le concret AprĂšs la destruction de la terre, Dieu commencera Ă  façonner un nouvel univers. Il s’agira d’un univers physique, tout autant que notre corps, mais adaptĂ© Ă  sa nouvelle vie. Il sera donc comme lui Ă©ternel, dĂ©livrĂ© de toute corruption et gĂ©nĂ©ration, dispensĂ© de cette loi de dĂ©sagrĂ©gation l’entropie qui nous tient actuellement. C’est Dieu lui-mĂȘme qui, en le soutenant comme il soutiendra notre corps et le dispensera de se nourrir, le rendra incorruptible. Nous comprendrons Ă  cette heure l’utilitĂ© des milliards de mondes dont nous apercevons la lumiĂšre la nuit par temps clair. Il existe des milliards dÂ’Ă©toiles parce que ces mondes sont prĂ©parĂ©s pour nous aprĂšs notre rĂ©surrection. Nous pourrons les visiter et qui sait ce que Dieu y aura prĂ©parĂ© en beautĂ©, nouveautĂ© et fĂ©erie? Ces mondes sont-ils habitĂ©s par des crĂ©atures spirituelles? Rien dans la rĂ©vĂ©lation ne nous permet de l’affirmer ou de le nier. De grands thĂ©ologiens ont rĂ©pondu non Ă  cette question, affirmant que nous Ă©tions le centre du monde. La preuve de ce fait leur paraissait sauter aux yeux puisque le Verbe de Dieu s’est fait homme pour nous ». La rĂ©ponse est solide au moins en apparence. Mais elle oublie un dĂ©tail. Si le Verbe s’est incarnĂ©[522], c’est qu’il est capable de folies d’amour dont personne ne peut soupçonner la limite. Rien ne l’a empĂȘchĂ© de crĂ©er des anges et de les conduire Ă  la vision bĂ©atifique en un instant, dĂšs le premier acte de leur amour pour lui. De mĂȘme qui peut affirmer en son nom qu’il est certain qu’il n’a pas mis, en chacune des milliards de galaxies, des ĂȘtres dotĂ©s de vie spirituelle qu’il destine Ă  ĂȘtre nos compagnons de bonheur pour toujours? Nous ne pouvons savoir avec certitude qu’une chose. S’il les a créés, c’est qu’il veut se donner Ă  eux comme Ă  nous et aux anges, dans le bonheur de sa prĂ©sence. Comme Ă  nous et aux anges, il ne demandera qu’une condition, humilitĂ© et amour offert en retour. CHAPITRE 9 LE JUGEMENT GÉNÉRAL, L’OMÉGA Chose certaine La rĂ©surrection de tous les morts, "des justes et des pĂ©cheurs" prĂ©cĂšdera le Jugement dernier. C’est face au Christ qui est la VĂ©ritĂ© que sera dĂ©finitivement mise Ă  nu la vĂ©ritĂ© sur la relation de chaque homme Ă  Dieu. Le jugement dernier rĂ©vĂšlera jusque dans ses ultimes consĂ©quences ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre. Tout le mal que font les mĂ©chants est enregistrĂ© - et ils ne le savent pas. Le Jour oĂč "Dieu ne se taira pas"[523]. » Alors tout sera accompli. La vie Ă©ternelle, dans la Vision qui rend bienheureux sera un repos perpĂ©tuel et une activitĂ© de chaque instant. Les trĂ©sors de Dieu seront entiĂšrement ouverts Ă  ceux qui l’aimeront. En le voyant, ils verront d’un seul regard toute son oeuvre. En mĂȘme temps, ils visiteront le monde et chacun de leurs frĂšres, lisant dans les cœurs comme dans un livre ouvert. Nous n’aurons pas honte d’ĂȘtre compris de l’intĂ©rieur, jusque dans nos secrets du passĂ© puisque nous n’aurons plus d’orgueil et les autres que de l’amour. Nous serons manifestĂ©s aussi aux damnĂ©s mais ils ne comprendront pas car l’humilitĂ© est une aberration pour celui qui ne pense qu’à briller. MoĂŻse ne cachera rien de sa vie, de ses grĂąces et de ses faiblesses passĂ©es. Il sera face Ă  la petite sainte ThĂ©rĂšse et au nourrisson mort sans avoir connu la terre. De mĂȘme, chacun au Ciel pourra voir les damnĂ©s, anges et hommes. On se rĂ©jouira de leur libertĂ© et on respectera leur choix. Eux, pourtant, seront sĂ©parĂ©s du reste du monde en raison de leurs propres dĂ©sirs car ils ne supporteront pas la prĂ©sence des saints. Ils vivront entre eux ou seuls, se mĂ©prisant les uns les autres, brĂ»lĂ©s par la soif d’amour prĂ©sente au fond de leur ĂȘtre, mais fidĂšles Ă  leur obstination. Eux aussi comprendront les raisons du monde et les oeuvres de Dieu et ils ne cesseront de les rejeter. Ce sera un Jugement gĂ©nĂ©ral et Ă©ternel de tous sur tout. Il sera complet dĂšs le premier instant de la vision bĂ©atifique, et pourtant renouvelĂ© Ă  chaque instant. Le jugement gĂ©nĂ©ral n’est pas comme le jugement particulier. Il ne consiste pas en un choix du bien ou du mal, aboutissant Ă  une bĂ©nĂ©diction* ou une acceptation de la part de Dieu. Il est un jugement de discernement sur toutes choses, Ă  la lumiĂšre de Dieu. Le passĂ© obscur de la terre apparaĂźtra dans toute son unitĂ©. Pourquoi Dieu se cachait-il? Pourquoi laissait-il le mal se rĂ©pandre sur terre? Pourquoi la mort des enfants, la souffrance des innocents et des coupables? Les mystĂšres de l’histoire humaine, les interconnexions qui ont conduit aux guerres, le rĂŽle occulte du dĂ©mon qui manipulait les foules, de Dieu qui permettait bonheurs et malheurs, tout apparaĂźtra en une vision unifiĂ©e. Alors se rĂ©alisera la prophĂ©tie de JĂ©sus. Heureux les affamĂ©s et assoiffĂ©s de la justice, car ils seront rassasiĂ©s.»[524] CONCLUSION Il suffit d’aimer Le Christ enseigne qu’il n’y aura plus de mariage dans l’autre monde[525]. Cette parole pose parfois problĂšme Ă  ceux qui s’aiment. Ils peuvent se rassurer. Elle ne veut pas dire que la femme n’aimera plus son mari au Ciel ou la mĂšre son enfant. Bien au contraire, ces amours et leur motif terrestre demeureront comme ils demeurent aujourd’hui entre Marie*, Joseph et JĂ©sus. Mais, dans la Vision bĂ©atifique, le cœur de chacun s’ouvrira Ă  l’infini au point que l’amour qui unit chacun sera plus grand que le plus beau des mariages terrestres. On sera en fait infiniment mariĂ© avec tous, chacun Ă©tant aimĂ© pour lui-mĂȘme en Dieu. Loin de dĂ©truire l’amour de la terre, cet amour divin le transfigurera dans des proportions infinies. Cette communautĂ© parfaite, l’Église du ciel, sera une vĂ©ritable communion des saints. “Et ils verront sa Face, Et son Nom sera inscrit sur leur front. De nuit, il n’y en aura plus. On se passera de la lampe pour sÂ’Ă©clairer Car le Seigneur Dieu rĂ©pandra sa lumiĂšre, Et ils seront Rois pour les siĂšcles des siĂšcles. [526] ” DEUXIÈME PARTIE LES SOURCES DE LA CONNAISSANCE DU FUTUR Une telle prĂ©cision sur le destin futur de l’humanitĂ© Ă©tonne. D’oĂč l’auteur tient-il cela? Aurait-il des entretiens secrets avec l’autre monde? Dans ce chapitre, je voudrais expliquer Ă  ceux qui se posent la question intellectuelle de mes sources, Ă  quel point le thĂ©ologien doit aussi ĂȘtre un philosophe, un sociologue, un historien. De plus, il se doit d’ĂȘtre modeste et prĂȘt Ă  modifier ses vues car ses dĂ©ductions sur l’avenir intĂšgrent beaucoup dÂ’Ă©lĂ©ments d’incertitude. Trois sources permettent de d’approcher au mieux le Ă©vĂšnements Ă  venir. D’abord les enseignements de la foi; ensuite ceux des rĂ©vĂ©lations privĂ©es* confirmĂ©es par l’Église; enfin, ceux de la philosophie et de l’observation de l’humanitĂ©. La troisiĂšme source est indispensable. Elle est aussi la plus incertaine. Chapitre 1 FrĂ©quenter amoureusement l’Esprit Saint et Marie Les textes Ă©vangĂ©liques qui parlent de la fin du monde sont complexes. JĂ©sus ne cesse de mĂȘler dans le discours eschatologique quatre perspectives la ruine de JĂ©rusalem*, la fin des civilisations, la mort individuelle de chacun et la fin du monde. Il procĂšde ainsi pour faire comprendre que tout cela n’est Ă  ses yeux qu’un seul et mĂȘme mystĂšre. Ces diffĂ©rents niveaux de sens rendent l’interprĂ©tation des textes bien alĂ©atoire. Beaucoup de thĂ©ologiens par le passĂ© se sont laissĂ©s tromper et on reste parfois perplexe Ă  la lecture de leurs interprĂ©tations. Lorsqu’on est ainsi dans l’expectative et que les textes de l’Écriture sont peu clairs et contradictoires, il convient d’avoir deux rĂ©flexes. 1- Passer beaucoup de temps, des annĂ©es s’il le faut, Ă  frĂ©quenter l’Esprit Saint par la priĂšre et la rĂ©flexion pour se familiariser Ă  sa maniĂšre d’agir. La priĂšre rend sa prĂ©sence intime. Elle fait sentir sensus fidei ce qui est vrai ou faux. La mĂ©ditation, c’est-Ă -dire l’observation Ă  l’aide de l’intelligence permet de comprendre le futur par le passĂ©. Il faut observer en premier lieu ce qu’Il a fait pour JĂ©sus car ce sera ce mĂȘme Esprit Saint qui prĂ©parera et accomplira l’histoire de la fin du monde[527]. L’Esprit Saint se rĂ©sume Ă  un esprit d’humilitĂ© en vue de l’amour Agape. 2- Avoir le sens de la croix Tout ce que fait l’Esprit Saint pour sauver l’homme individuel ou les communautĂ©s humaines est marquĂ© du signe de la croix. La raison en est justement cette histoire d’humilitĂ© et d’amour. Qui connaĂźt mieux l’humilitĂ© que celui qui a un jour souffert ? Qui est mieux disposer Ă  aimer que celui qui est humble ? La croix est une sagesse de souffrance et de mort “ En vĂ©ritĂ©, disait JĂ©sus, si le grain de blĂ© ne meurt pas, il reste seul mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits ”[528]... en humilitĂ©, en soif de Dieu, parfois mĂȘme en charitĂ© et donc en Vie Ă©ternelle. “Elle est scandale pour les Juifs et folie pour les paĂŻens ”[529]. Elle est scandale, mais rĂ©alitĂ©. Il suffit de se pencher sur l’histoire du passĂ©. Rien ne subsiste des rĂ©alitĂ©s du passĂ©, mĂȘme celles que Dieu avait voulues lui-mĂȘme comme le Temple de JĂ©rusalem. Les plus belles jeunes filles sont dĂ©jĂ  fanĂ©es. JĂ©sus marque tout ce qu’il touche de cette sagesse de la croix. Doit-on appliquer cette sagesse Ă  l’humanitĂ© entiĂšre pour la fin du monde? On serait effectivement tentĂ©, en observant le passĂ© disparu, d’interprĂ©ter la croix pour la fin du monde dans le sens le plus dur. Sous un texte dont la lettre annonce bataille et terreur, il peut signifier tout autre chose qu’une guerre extĂ©rieure. Chapitre 2 La foi de l’Église par l’Écriture et Pierre En plus de cet aspect de connaissance affective, il existe la RĂ©vĂ©lation d’un contenu intellectuel. La seule autoritĂ© qui de maniĂšre absolue est certaine en cette matiĂšre, c’est la parole du Dieu unique et Ă©ternel. Lorsque JĂ©sus, le Verbe de Dieu fait homme, eut accompli son oeuvre, il communiqua Ă  ses disciples l’Esprit Saint de maniĂšre telle que rien d’essentiel ne leur fut cachĂ© de l’avenir. Ils comprirent en plĂ©nitude l’Évangile et les projets de Dieu. Saint Thomas d’Aquin dit que cette comprĂ©hension totale ne reviendra sur terre que dans les temps de la fin. Les apĂŽtres laissĂšrent des Ă©crits. Leurs textes ne doivent cependant pas ĂȘtre lus n’importe comment. Ils sont Ă©crits en mots humains. Traduire des vĂ©ritĂ©s infinies par l’analogie de mots limitĂ©s est Ă©videmment rĂ©ducteur. C’est pourtant le pari que Dieu a fait en s’adressant aux hommes Ă  travers les paroles de divers prophĂštes, puis en se faisant lui-mĂȘme homme. Je me suis servi des textes explicites de la Bible Ă  chaque fois que cela a Ă©tĂ© possible. Mais, il faut le reconnaĂźtre, je ne l’ai jamais fait de maniĂšre matĂ©rielle. En effet, certains textes sont purement symboliques ceci n’exclut pas qu’ils se rĂ©alisent parfois historiquement Ă  telle ou telle Ă©poque. Exemple Une bĂȘte apparut. Elle avait sept tĂȘtes et dix cornes »[530]. Le sens littĂ©ral de tels textes est multiple. C’est le propre des symboles. Il s’applique Ă  chaque Ă©poque. Ainsi fonctionne dans son ensemble l’apocalypse de saint Jean. Elle parle non seulement de la fin du monde, mais de la fin de chaque gĂ©nĂ©ration, de chaque humain individuel, de la fin des citĂ©s, des entreprises humaines etc. Inutile donc de vouloir appliquer les passages qui la composent Ă  tel ou tel Ă©vĂ©nement historiquement datĂ© Ă  l’exclusion des autres. La bĂȘte, par exemple signifie aussi bien l’Empereur romain NĂ©ron, qu’Hitler, nos propres pĂ©chĂ©s capitaux etc. D’autres prophĂ©ties ont d’abord un sens historique[531] sans exclure cependant un sens symbolique Exemple De ce temple, il ne restera pas pierre sur pierre. »[532] Le Temple de JĂ©rusalem fut physiquement dĂ©truit en 70 aprĂšs JĂ©sus-Christ comme JĂ©sus l’avait annoncĂ©. C’est le premier sens. Pourtant, ce sens historique n’exclut pas l’autre, JĂ©sus lui-mĂȘme en informe ses disciples. Le vrai temple Ă©tait son corps qui devait mourir et, trois jours plus tard, ressusciter. Toutes les prophĂ©ties de JĂ©sus concernant le peuple juif sont de cette catĂ©gorie. Leur sens littĂ©ral est d’abord historique. Elles sont du mĂȘme ordre que la parole d’IsaĂŻe Voici, une vierge est enceinte![533] » On le voit, la thĂ©ologie de l’Église ne donne pas seulement une vision gĂ©nĂ©rale du projet Ă©ternel de Dieu. Elle parle aussi du concret. Elle annonce certains Ă©lĂ©ments du futur avec certitude. Les textes de cette catĂ©gorie sont dispersĂ©s partout dans l’Écriture, depuis les Ă©vangiles aux Ă©pĂźtres. Certains font mĂȘme rĂ©fĂ©rence Ă  des prophĂ©ties de Daniel dans l’Ancien Testament. Il est possible de distinguer ces deux sortes de prophĂ©ties par leur style, leur contexte. Mais un tel travail exige une bonne connaissance des mentalitĂ©s orientales. L’erreur est possible. Au cours de cet ouvrage, je me suis efforcĂ© de ne pas en oublier un seul. Un principe doit ĂȘtre retenu. Plus on s’approche du concret, plus l’erreur est possible. Plus on reste dans des gĂ©nĂ©ralitĂ©s, abordant par exemple les questions du projet de Dieu, de la croix qu’il maintient dans l’histoire pour sauver l’humanitĂ©, plus on est infaillible Tout au long de cet ouvrage, je me suis efforcĂ© de distinguer, soit en note dans le texte, ce qui Ă©tait sĂ»r de ce qui Ă©tait probable. Mais, en ne perdant pas de vue le principe encadrĂ© ci-dessus, il est possible Ă  chacun d’entrer dans cette libertĂ© de la recherche, incarnĂ©e dans une observation quotidienne des Ă©vĂšnements de l’actualitĂ©. Exemple Il est certain, de maniĂšre infaillible, qu’il est inutile d’annoncer le retour final du Christ, celui qui se produira historiquement Ă  la fin des gĂ©nĂ©rations, avant que ne soient rĂ©alisĂ©s un certain nombre de faits historiques L’Église de la derniĂšre gĂ©nĂ©ration subira d’abord un sacrifice comparable Ă  la passion du Christ. Son offrande d’amour et d’humilitĂ© provoquera le retour du Christ. A cette Ă©poque, un dernier AntĂ©christ* rĂšgnera. Il se distinguera des autres par le fait que son gouvernement politique sera mondial. Ce sera, humainement, une Ă©poque de paix et de gloire. Au Ciel, ce sera la plus grande dĂ©tresse car, en cette Ă©poque, beaucoup risqueront de se perdre pour lÂ’Ă©ternitĂ©. » Ceci constitue une vĂ©ritĂ© sĂ»re car elle est non seulement explicitement rapportĂ©e par l’Écriture[534] mais elle fut confirmĂ©e Ă  la fin du XXĂšme siĂšcle par le MagistĂšre ordinaire de l’Église[535]. Mais, si l’on veut entrer dans les dĂ©tails de cette prophĂ©tie, dans le concret de sa rĂ©alisation, le scĂ©nario devient simplement probable[536]. Il n’est obtenu que par voie de dĂ©duction, compte tenu de la connaissance des mĂ©thodes habituelles de Dieu et de la psychologie des hommes. Exemple de cette probabilitĂ© J’affirme Ă  un moment que le dernier AntĂ©christ, celui qui triomphera Ă  la fin du monde, rĂ©vĂšlera explicitement au monde Lucifer* et qui fut dĂšs l’origine Ă  la source des mensonges et des crimes. » Avec d’autres thĂ©ologiens, je l’ai sorti de la lettre des textes de l’Écriture. C’est trĂšs probable. Mais tant que l’Église ne l’aura pas solennellement confirmĂ©, ce n’est que probable. Pierre, Ă©vĂȘque de Rome L’Écriture Sainte comme les apparitions laissent beaucoup d’incertitudes. Les textes sont parfois symboliques, parfois ils sont Ă  prendre au sens littĂ©ral. Comment ne pas se tromper? Un dernier moyen utile et pratique a Ă©tĂ© prĂ©vu par JĂ©sus avant sa passion. Il s’agit de la personne de Pierre. Il existe un charisme particulier, donnĂ© Ă  un homme marquĂ© du sceau de l’autoritĂ©, pour confirmer leurs frĂšres dans leurs interprĂ©tations laborieuses. JĂ©sus l’affirme Ă  Pierre, le premier pape J’ai priĂ© pour que ta foi ne dĂ©faille pas. Quand tu seras revenu de ton reniement, affermis tes frĂšres[537]. ». Qu’on y croie ou non, on est obligĂ© d’admettre que mĂȘme les papes les plus corrompus sont restĂ©s infailliblement fidĂšles Ă  la mĂȘme foi. Ils ont Ă©tabli fidĂšlement les dogmes de l’Église, par centaines cette affirmation est vraie. Tu peux t’appuyer sur elle sans crainte. » Étant catholique, j’ai fait le pari dÂ’Ă©couter l’Église dans la voix de Pierre. Ce n’est pas Ă  la mode de nos jours. Pourtant, Ă  l’intersection de trois chemins Écriture, Enseignement des saints, Confirmation de Pierre*, j’ai trouvĂ© quelque chose d’unique. LĂ , la LumiĂšre et l’Amour, qui sont les marques de Dieu, s’unissaient. Certains dogmes sont, il faut le reconnaĂźtre, difficiles Ă  comprendre et Ă  accepter. Ainsi, celui du martyre final de l’Église. On n’admet pas sans tremblement que le Temple créé par Dieu finisse un jour lamentablement, Ă  l’image du Christ crucifiĂ©. L’Écriture semble nier cette affirmation Les portes de l’enfer ne l’emporteront pas sur mon Église.[538]» Cependant, et c’est le propre de la foi, il faut avoir l’audace en toute confiance d’adhĂ©rer Ă  la vĂ©ritĂ© de cet enseignement. Si Pierre a parlĂ©, c’est que l’Esprit Saint a confirmĂ© par sa bouche. Des contradictions apparentes sort toujours la lumiĂšre, comme de deux silex qu’on frotte. Le MagistĂšre de Pierre et de ses successeurs s’est peu exprimĂ© sur les mystĂšres de la fin du monde. Au cours des 2000 ans d’histoire, il s’est contentĂ© de condamner deux erreurs le millĂ©narisme comme si le Christ devait rĂ©gner physiquement 1000 ans sur terre! L’Église a sans cesse rappelĂ© que ces 1000 ans[539] Ă©taient le symbole de sa prĂ©sence cachĂ©e jusqu’au cœur des plus grands malheurs. Le messianisme temporel comme si le paradis cĂ©leste Ă©tait possible ici-bas, Ă  travers un gouvernement humain! a Ă©tĂ© condamnĂ© comme une utopie dangereuse car source des pires idĂ©ologies politiques marxisme par exemple ou religieuses sectes apocalyptiques. Cependant, en 1992, et sans doute pour la premiĂšre fois, Pierre nous a donnĂ© un nouvel enseignement dotĂ© de son autoritĂ© ordinaire pour confirmer la foi[540]. Ce texte est essentiel car il donne en une page tout l’esprit de la fin du monde et de la fin de toute chose. Il peut se rĂ©sumer ainsi Tout passera par la mort, mĂȘme l’Église. Si le grain de blĂ© ne meure pas, il reste seul. Mais s’il meurt, ; il porte beaucoup de fruits[541]. Car toute crĂ©ature spirituelle, toute communautĂ© humaine se doit d’apprendre, comme JĂ©sus, l’humilitĂ©. Alors tout sera exaltĂ© dans la vie Ă©ternelle, mĂȘme l’Église et, avec elle, l’humanitĂ©. » Ce texte, dĂ©jĂ  citĂ© au cours du livre, mĂ©rite d’ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ© ici. Il est la clef de tout. “Avant l’avĂšnement du Christ, l’Église doit passer par une Ă©preuve finale qui Ă©branlera la foi de nombreux croyants. L’Église n’entrera dans la gloire du Royaume qu’à travers cette ultime PĂąque oĂč elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa RĂ©surrection ”[542] Chapitre 3 Les saints canonisĂ©s et les apparitions reconnues par l’Église Il existe une seconde source, qui nous est commune avec les orthodoxes. Il s’agit des saints canonisĂ©s et, en particulier, des docteurs de l’Église. Il s’agit aussi des apparitions officiellement reconnues par l’autoritĂ© de l’Église. On a souvent dit que la canonisation des saints et la reconnaissance des apparitions n’engageait pas la foi. PrĂ©cisons les choses. Il est vrai qu’une canonisation ne constitue pas un nouveau dogme, un nouvel article de la foi ou de la morale. Tout avait Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© Ă  la mort du dernier des apĂŽtres, saint Jean. Il n’est donc pas question de croire en la saintetĂ© de Vincent de Paul comme on croit Ă  l’existence d’un purgatoire aprĂšs la mort. AppuyĂ© sur cela, beaucoup de thĂ©ologiens s’efforcent de ramener Ă  du secondaire les saints ou les apparitions reconnues de maniĂšre canonique. Ils ont tort et ce pour deux raisons. - D’abord parce que, lorsque l’Église canonise un saint ou reconnaĂźt une apparition, elle engage son autoritĂ©. Il s’agit d’une autoritĂ© ordinaire qui requiert de la part des croyants, la soumission religieuse de la volontĂ© et de l’intelligence »[543]. Le Cardinal Ratzinger le rappelait rĂ©cemment, lorsqu’il expliquait les diffĂ©rents niveaux de l’infaillibilitĂ© du MagistĂšre[544] La canonisation des saints engage l’Église eut Ă©gard aux vĂ©ritĂ©s liĂ©es Ă  la RĂ©vĂ©lation par nĂ©cessitĂ© historique. On doit les tenir pour dĂ©finitive[545]. » Pire encore, la procĂ©dure de canonisation nĂ©cessitant un miracle reconnu comme d’origine divine, c’est Dieu lui-mĂȘme qui engage son autoritĂ©. Le mĂ©pris oĂč est tenu une telle reconnaissance est plus qu’une erreur thĂ©ologique, c’est une folie. Il est donc abusif d’affirmer que nul n’est tenu de considĂ©rer avec confiance la vĂ©ritĂ© de la saintetĂ© de tel homme ou Ă  la rĂ©alitĂ© d’une apparition reconnue de la Vierge Marie* Lourdes par exemple. Nul n’est tenu d’y croire comme Ă  un dogme de la foi. Il s’agit d’y croire comme Ă  la maniĂšre dont, historiquement, Dieu a incarnĂ© cette vĂ©ritĂ© dans l’histoire d’un homme ou d’une Ă©poque. - Ensuite parce que ces deux sources, si elles n’apportent rien de nouveau concernant le contenu de la foi, apportent vraiment du nouveau en ce qui concerne le contenu de l’espĂ©rance. Elles sont essentielles quand il s’agit de disserter sur le concret, sur l’action de Dieu dans telle ou telle Ă©poque. Elles permettent de comprendre comment Dieu va appliquer ici et maintenant son plan gĂ©nĂ©ral qui ne vise qu’au salut du plus grand nombre. Aucune apparition n’est reconnue, nul homme ne peut ĂȘtre canonisĂ© si les trois critĂšres suivants ne sont pas rĂ©alisĂ©s. 1- La conformitĂ© de ce qui est enseignĂ© avec la foi catholique. 2- La saintetĂ© intĂ©rieure de l’apparition ou du saint, c’est-Ă -dire dans l’ordre d’importance, le fait que transparaissent l’amour de charitĂ©, l’humilitĂ© et la droiture des vertus morales. 3- La rĂ©alisation, concrĂšte et vĂ©rifiable, aprĂšs la mort du saint ou Ă  la fin des apparitions, de quelque miracle remarquable. La dĂ©finition du miracle est prĂ©cise en thĂ©ologie. Elle ne se confond pas avec le prodige parapsychologique. Il s’agit d’un phĂ©nomĂšne qui dĂ©passe les lois de la nature et qui vient nĂ©cessairement de Dieu[546]. Si Dieu manifeste qu’il bĂ©nit* de cette maniĂšre certains thĂ©ologiens morts ou telle apparition, c’est que l’enseignement qui en ressort doit ĂȘtre plutĂŽt bon et vrai. AppuyĂ©e sur ces saints qui sont ce qu’il y a de meilleur dans la Tradition de l’Église, la thĂ©ologie n’a cessĂ© de s’approfondir. A chaque fois que cela m’a Ă©tĂ© possible, je me suis appuyĂ© sur les saints Saint Thomas d’Aquin pour l’ensemble de la thĂ©ologie, saint Louis-Marie Grignon de Montfort* pour dĂ©crire les missionnaires des derniers temps, sainte Odile*, sainte Bernadette A partir de 1830 avec sainte Catherine LabourĂ©, la Vierge Marie n’a cessĂ© de donner des messages Ă  l’humanitĂ©. Plusieurs ont Ă©tĂ© officiellement reconnus et canoniquement authentifiĂ©s[547]. Ils donnent des indications prĂ©cieuses sur le futur concret Voici dit la Vierge, comment la Parole de mon Fils va se rĂ©aliser pour votre gĂ©nĂ©ration. » C’est pourquoi, tout en s’appuyant en premier lieu sur la foi, je n’ai pas hĂ©sitĂ© Ă  citer les paroles de Marie quand j’essayais d’expliquer l’application concrĂšte de cette foi pour telle ou telle Ă©poque. Chapitre 4 La raison Foi et raison doivent, comme deux affectionnĂ©es, marcher ensemble. » Ainsi s’exprimait saint François de Sales pour qualifier la thĂ©ologie catholique. Un thĂ©ologien est donc fondamentalement philosophe. Il sait que Dieu n’a pas créé son intelligence et son sens de l’expĂ©rience pour qu’il les bannisse de ses recherches. Or l’histoire des hommes est dĂ©pendante de nombreuses influences. 1- Certaines Ă©chappent totalement au raisonnement. Elles sont contingentes et, Ă  moins de recevoir une rĂ©vĂ©lation de Dieu, inconnaissables. Ainsi en est-il de ce qui dĂ©pend, d’une part, totalement de la libertĂ© celle de Dieu ou celle d’un homme, et, d’autre part, du hasard. Deux exemples Dieu avait annoncĂ© explicitement dans l’Écriture la venue de pestes et de guerres, ainsi que de plusieurs AntĂ©christs[548]. Mais qui pouvait, en 1346, prĂ©voir l’arrivĂ©e de la peste noire, soit un an avant son arrivĂ©e? Cette date Ă©tait imprĂ©visible pour deux raisons. Dans l’apparition de la peste noire en 1347 sont intervenus deux critĂšres Ă©chappant au raisonnement le hasard d’un navire contaminĂ© ; une permission de la libertĂ© de Dieu. Autre exemple Qui pouvait deviner que l’un des plus grands AntĂ©christs serait allemand? Personne sauf par une rĂ©vĂ©lation expresse de Dieu. Sainte Odile en reçut rĂ©vĂ©lation dĂšs le VIIIĂšme siĂšcle[549]. Mais qui pouvait prĂ©voir qu’il s’appellerait Adolf Hitler? Personne car Dieu s’est rĂ©servĂ© cette connaissance. Il en est de mĂȘme pour les passages de ce livre qui traitent du futur. J’ai pu en dĂ©crire certains aspects gĂ©nĂ©raux avec une bonne probabilitĂ© thĂ©ologique. J’y ai Ă©tĂ© aidĂ© par les Ă©crits de ces saints ou Ă  travers le message d’une apparition reconnue. NÂ’Ă©tant pas moi-mĂȘme Ă©clairĂ© par le Ciel, je suis obligĂ© d’admettre que je ne connais rien des aspects particuliers comme lÂ’Ă©poque et le nom du dernier AntĂ©christ. Ce sont des futurs contingents que Dieu se garde. 2- Certaines influences qui font l’histoire sont par contre liĂ©es Ă  des lois sociologiques connues. Exemple que la gĂ©nĂ©ration des enfants des Nazis ait Ă©tĂ© influencĂ©e, par opposition Ă  leurs pĂšres, par le gauchisme pacifiste, antipatriotique, cela pouvait ĂȘtre dĂ©duit dĂšs 1945 de la connaissance de l’effet balancier » Tout excĂšs provoque l’excĂšs inverse. Chaque fois que c’est possible, en m’appuyant sur des lois sociologiques semblables Ă  celle-ci, j’ai pu annoncer avec une certaine sĂ»retĂ© des Ă©vĂšnements du futur. DĂ©duction logique Il est probable que les religions seront un jour rejetĂ©es dans leur ensemble avec horreur par les hommes, Ă  cause des erreurs et des violences de l’une d’elles, l’islam*. » J’ai Ă©crit cela en considĂ©rant avec inquiĂ©tude depuis 1979, la montĂ©e de la haine Ă  un tel niveau qu’elle ne peut que provoquer son effet de violence. Il est probable que les meilleurs connaisseurs de l’Allemagne le pressentaient aussi dĂšs 1933. Quant au rejet des religions, par comparaison avec 1945-1968, j’ai Ă©crit qu’il se produirait environ 25 ans aprĂšs la fin des malheurs ou de la grande guerre de l’islam, le temps qu’une nouvelle gĂ©nĂ©ration grandisse[550]. Ce travail n’a rien de prophĂ©tique. Il est essentiellement philosophique. C’est pourtant loin d’ĂȘtre une science exacte car, je l’ai dit, l’histoire est aussi faite de hasards, de libertĂ©. La survenue de telles rĂ©actions sociologiques est probable car la plupart des hommes, les foules humaines, suivent le courant dominant de leur Ă©poque. Mais je l’ai qualifiĂ©e d’indĂ©cise car il se peut qu’un Ă©vĂšnement inimaginable retourne l’histoire. VOCABULAIRE ESCHATOLOGIQUE AllĂ©gorie L’Écriture contient nombre d’histoires, anodines en apparences. En fait, sous leur lettre, se cache une prophĂ©tie souvent trĂšs prĂ©cise et spirituelle de plusieurs Ă©vĂ©nements futurs. Ces histoires sont des allĂ©gories. Exemple Dieu fit tomber Adam dans un sommeil mystĂ©rieux puis, de son cĂŽtĂ©, il tira la femme. » GĂ©nĂšse 2, 21. >>>> Dieu fit tomber le Christ dans le sommeil de la mort. De son cĂŽtĂ© percĂ© par la lance jaillit la femme nouvelle Marie, l’Eglise, mĂšres de tous les vivants. » Jean 19, 34. UtilisĂ©s avec prudence, les textes permettent donc souvent de connaĂźtre l’avenir et ce avec grande prĂ©cision. AntĂ©christ du grec, avant le Christ. Il se distingue de son idĂ©ologie, appelĂ©e dans les Écritures l’esprit de l’AntĂ©christ. L’AntĂ©christ est tout homme qui incarne Ă  telle ou telle Ă©poque l’idĂ©ologie anti-chrĂ©tienne orgueil et Ă©goĂŻsme au lieu d’humilitĂ© et amour. A la fin du monde, le dernier AntĂ©christ poussera jusqu’au sublime le culte de l’orgueil et de lÂ’Ă©goĂŻsme humain. L’Antichrist celui qui lutte contre le Christ est une expression semblable Voir chapitre 6. Anne-Catherine Emmerich 1774-1824 StigmatisĂ©e allemande, diocĂšse de Westphalie. Ses visions de la vie de JĂ©sus et ses prophĂ©ties sur le destin et les Ă©preuves de l’Église sont cĂ©lĂšbres. Elle n’est pas encore canonisĂ©e. Elle est donc toujours citĂ©e en notes, Ă  titre de tĂ©moignage. Voir Les visions d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1965 3 volumes Apocalypse de saint Jean Dernier livre canonique de l’Écriture Sainte. Son style est celui du rĂ©cit d’un rĂȘve fait par Jean. Il est rempli de significations symboliques. Ses mĂ©taphores n’annoncent donc pas un seul Ă©vĂ©nement de l’histoire mais s’appliquent tout au long de l’histoire des individus ou des communautĂ©s humaines. C’est de cette maniĂšre qu’il est utilisĂ© au long de cet ouvrage. Ce n’est qu’en un dernier sens et avec grande prudence qu’un passage peut ĂȘtre appliquĂ© spĂ©cifiquement Ă  tel ou tel Ă©vĂ©nement prĂ©cis de l’histoire mĂ©thode TĂ©moins de JĂ©hovah. Apostasie C’est le fait de renier sa foi aprĂšs en avoir vĂ©cu. Les chrĂ©tiens comme les musulmans ont reçu l’annonce explicite d’une apostasie de masse vers la fin du monde. JĂ©sus affirme que cela se fera dans son Église Ă  cause de la perte de l’amour de Dieu et du prochain. Mahomet l’annonce pour l’islam du fait d’un Ă©chec militaire gravissime vers la fin du monde, accompagnĂ© de la perversitĂ© de certains de ses descendants arabes et de la perte de toutes les constructions politiques de l’islam Voir chapitres 4 et 5. Apparition et rĂ©vĂ©lations privĂ©es Elles n’apportent jamais rien en ce qui concerne le contenu de la foi. La RĂ©vĂ©lation a Ă©tĂ© close Ă  la mort de saint Jean, vers 90 aprĂšs JĂ©sus-Christ. Lorsqu’elles sont canoniquement reconnues, elles sont importantes pour connaĂźtre l’application du gouvernement de Dieu Ă  telle ou telle gĂ©nĂ©ration l’espĂ©rance. Elles apportent alors des vĂ©ritĂ©s du Ciel concrĂštes concernant le futur et sa signification Voir deuxiĂšme partie, les saints canonisĂ©s et les apparitions reconnues. Apparition et rĂ©vĂ©lations publiques Il s’agit de l’Écriture Sainte Ancien et Nouveau Testament. Elle a Ă©tĂ© clĂŽturĂ©e Ă  la mort du dernier apĂŽtre, saint Jean vers 90 aprĂšs Les textes eschatologiques utilisĂ©s sont principalement le prophĂšte Daniel, les discours eschatologiques de JĂ©sus, les prophĂ©ties de saint Paul et saint Jean sur l’AntĂ©christ l’Apocalypse de saint Jean, texte dont le sens premier littĂ©ral est symbolique, est Ă  mettre Ă  part, voir ci-dessus. Certains textes annoncent au sens premier littĂ©ral des Ă©vĂšnements futurs. Bien que l’autoritĂ© de ces textes est la plus haute qui soit, ils doivent ĂȘtre utilisĂ©s avec prudence car leur sens est souvent, de par la volontĂ© de Dieu, multiple. L’exemple de la fameuse parole de JĂ©sus DĂ©truisez ce Temple, en trois jours je le rebĂątirai » le prouve. Il parlait certes du Temple de JĂ©rusalem, dĂ©truit de fond en comble 40 aprĂšs sa mort et peut-ĂȘtre un jour rebĂąti Il parlait aussi de son corps, et peut-ĂȘtre aussi du nĂŽtre face Ă  la mort, et des cathĂ©drales gothiques, des gĂ©nĂ©rations humaines, etc. BĂ©nir, bĂ©nĂ©diction L’expression bĂ©nĂ©diction de Dieu » peut prendre deux sens selon qu’il est divin ou humain. Pour Dieu, une religion ou un homme est bĂ©ni s’il est humble, petit, prĂȘt Ă  se livrer Ă  l’amour. C’est du moins l’interprĂ©tation catholique du mot. L’homme bĂ©ni par excellence est JĂ©sus sur la croix. Dans le sens humain, habituel, mondain du terme, ĂȘtre bĂ©ni par Dieu signifie souvent l’inverse gloire humaine, rĂ©ussite, pouvoir. Les Protestants amĂ©ricains comme les islamistes communient dans cette conception du mot bĂ©nĂ©diction. Dieu se sert de cette ambiguĂŻtĂ© des sens. Il en fait un instrument pour sanctifier les hommes. Il laisse Ă  chacun un temps de pouvoir terrestre pour mieux, tĂŽt ou tard, mettre un terme Ă  cette gloire et plonger Ă  travers une chute douloureuse dans l’apprentissage de l’humilitĂ©. C’est l’explication du caractĂšre mortel de toute rĂ©alitĂ© d’ici-bas. Djalal AntĂ©christ musulman Puissance militaire de la fin du monde. Elle sera dirigĂ©e par un homme, le Djalal. Son idĂ©ologie sera anti-islamique. Il s’opposera Ă  l’islam au cours d’une grande guerre. Il rĂ©ussira et dĂ©truira les possessions islamiques dans le monde. Le Djalal sera lui-mĂȘme vaincu par l’apparition du Messie JĂ©sus, fils de Marie Voir Les signes dans l’islam, chapitre 5. Djihad guerre sainte musulmane CommandĂ©e par Allah vers la fin de l’exil Ă  MĂ©dine pour reconquĂ©rir la ville paĂŻenne de La Mecque et rendre la Kaaba au culte unique d’Allah. L’islam sunnite distingue quatre guerres saintes. 1- Contre les mĂ©crĂ©ants pour rĂ©pandre la vraie foi, 2- Contre les pervers musulmans, 3- Contre Satan, 4- Contre ses propres vices. Pour l’islam Wahhabite, la plus grande des guerres est non seulement militaire, mais elle n’a aucune autre rĂšgle que l’efficacitĂ©. Pour le coran et les Hadith, le djihad est bien une guerre militaire mais elle doit ĂȘtre soumise Ă  des rĂšgles lĂ©gales prĂ©cises commandĂ©e par le seul Calife, respectant la vie des civils. Usant de la ruse, elle permet selon les circonstances l’exĂ©cution des prisonniers de guerre, sans pourtant nier l’honneur et l’humanitĂ©. Elle ne vise pas Ă  imposer mais Ă  proposer l’islam. Par contre, elle vise Ă  imposer les lois humaines justes de MoĂŻse interdire le meurtre, l’avortement, la trahison etc. Voir L’origine de l’islam, chapitre 3. Élie Avec Énoch, ils sont les deux hommes dont la Bible affirme qu’ils ne moururent pas. Énoch reprĂ©sente l’amour de Dieu; Élie, le zĂšle apostolique parfois intransigeant pour la gloire de Dieu. A la fin du monde, ils doivent revenir et annoncer le retour du Messie. De fait, ils ne reviendront pas personnellement. Ils sont la figure de deux tĂ©moins plusieurs sens sont donnĂ©s Ă  ce mot donnĂ©s Ă  l’humanitĂ© pour qu’elle comprenne l’amour de Dieu et sa propre vanitĂ©. Voir Chapitre 5. Énoch voir Élie Eschatologie C’est la partie de la thĂ©ologie qui Ă©tudie du mystĂšre de la fin de toutes choses. Elle se divise en deux parties 1- La mort individuelle et le destin de chacun dans l’autre monde; 2- La mort des communautĂ©s humaine et la fin du monde. Pour un chrĂ©tien, l’eschatologie de l’islam n’est qu’un chapitre d’une eschatologie plus grande, celle du monde entier. Voir Ă  cet Ă©gard deux ouvrages du mĂȘme auteur L’heure de la mort, 2002; La fin du monde, 2002. Fatima Apparitions de la Vierge Ă  Cette apparition, reconnue officiellement par l’Église, a eu lieu au Portugal en 1917. Pour ce qui concerne l’eschatologie, les trois secrets rĂ©vĂ©lĂ©s aux enfants sont importants. Ils se rĂ©fĂšrent aux guerres mondiales Voir les deux premiers secrets, chapitre 4, les sept athĂ©ismes et au martyre final de l’Église le troisiĂšme secret est au chapitre 7, la fin de la papautĂ©. Franc-maçonnerie Groupes philosophiques nĂ©s de l’esprit des lumiĂšres. OrganisĂ©s sous forme de loges secrĂštes, ils cherchĂšrent dĂšs le XVIIIĂšme siĂšcle Ă  rĂ©aliser le meilleur monde possible, en se libĂ©rant des dogmes chrĂ©tiens trop pesants. D’option humaniste, ils rejetĂšrent finalement toute rĂ©fĂ©rence Ă  Dieu. Leur influence athĂ©e provoqua en France GODF, puis dans le monde entier, une accĂ©lĂ©ration de l’apostasie* religieuse et l’adoption d’une nouvelle morale du type Carpe Diem Voir Chapitre 4, deuxiĂšme Ă©tape. Gog et Magog Bataille militaire finale de l’islam et de l’AntĂ©christ* Voir Apocalypse 20, 7-9. L’AntĂ©christ viendra et ira dans le voisinage de MĂ©dine. La ville Ă©prouvera trois secousses et, aprĂšs cela, les infidĂšles et les hypocrites iront trouver l’AntĂ©christ». Hadith 92, 26 Point 2. Il viendra de la rĂ©gion du Khorassan, en Asie, et 70 000 juifs armĂ©s le suivront. Les diables que le ProphĂšte SoulaĂŻman a enchaĂźnĂ©s dans les mers le suivront. Les musulmans seront vaincus. Mais ce sera provisoire. La venue de JĂ©sus dĂ©vorera l’AntĂ©christ Voir DeuxiĂšme partie, chapitre 2, 3. HarmagedĂŽn la bataille d’- Voir Apocalypse 16. Je n’en traite pas explicitement car cet ouvrage ne fait que parler du sens profind de ce combat. Ce texte, d’abord symbolique comme tous ceux de l’apocalypse, ne signifie rien d’autre que ce choix final qu’est amenĂ© Ă  faire tout homme et toute communautĂ©, tĂŽt ou tard, entre l’amour de soi et la conversion au Sauveur. HarmagedĂŽn est situĂ© prĂšs de JĂ©rusalem car cette bataille rĂ©elle quoique d’abord spirituelle porte justement sur le choix ou le rejet de Dieu. Elle se situe habituellement Ă  l’heure de la mort de chacun ou, pour la fin du monde, ace Ă  l’AntĂ©christ et dans le retour glorieux du Christ. Humanisme sans Dieu Philosophie issue de la Franc-maçonnerie*. AprĂšs les excĂšs des idĂ©ologies athĂ©es puis de l’islam guerrier, cette philosophie triomphera sans doute Ă  travers sa forme matĂ©rialiste. Elle sera l’une des Ă©tapes de l’antichristianisme en marche vers la rĂ©vĂ©lation ultime de Lucifer et sa rĂ©volte Voir Chapitre 4, deuxiĂšme et troisiĂšme Ă©tape. IntĂ©grisme AprĂšs le Concile Vatican II, ce courant se rĂ©vĂ©la puissamment dans l’Église. Il refuse l’attitude plus humble du catholicisme dans sa parole et sa liturgie. Il rĂȘve du temps oĂč elle pouvait diriger le monde. Pour ce qui concerne l’eschatologie, la figure de ce courant est Pierre lorsqu’il refusa de se faire laver les pieds par JĂ©sus. Vers la fin du monde, ces chrĂ©tiens pourtant fervents ne tiendront pas et ne comprendront pas le martyre de l’Église, Ă  l’image de Pierre Ă  la croix de JĂ©sus Voir chapitre 5. Islam Religion non créée par Dieu mais bĂ©nie* par Dieu par la suite Ă  cause de sa foi semblable Ă  celle d’Abraham. FondĂ©e comme une religion de lÂ’Ă©pĂ©e, elle s’est repandue par la guerre. Pour ce qui concerne l’eschatologie*, elle est sans doute l’une des rĂ©alitĂ©s symbolisĂ©es par Élie*, l’un des deux tĂ©moins qui doit revenir. Cette religion prendra lÂ’Ă©pĂ©e et pĂ©rira par lÂ’Ă©pĂ©e. A cause de ses excĂšs, elle entraĂźnera par rĂ©action le monde dans une nouvelle Ă©tape d’apostasie* Voir chapitres 3, 5 et 7. IsraĂ«l Pour ce qui concerne l’eschatologie*, le peuple Ă©lu est l’une des figures les plus importantes. Son destin politique est signe, Ă  chaque Ă©poque, de lÂ’Ă©tat du monde. Les ennemis de Dieu se font ennemis d’IsraĂ«l et versent son sang avant d’ĂȘtre vaincus. Ce fait, quatre fois millĂ©naire, vient de ce que ce peuple, toujours diffĂ©rent des autres, ne peut ĂȘtre supportĂ© par l’orgueil d’une civilisation quand elle a rĂ©ussi. Cinq prophĂ©ties politiques et datables doivent se rĂ©aliser avant le retour du Christ Voir chapitres 5 et 7. Jean Pour ce qui concerne l’eschatologie*, Jean est la figure de l’Église intĂ©rieure, celle des fidĂšles qui prient. Vers la fin du monde, cette Église sera prĂ©parĂ©e par la Vierge Marie Ă  vivre les Ă©vĂšnements de la fin. Elle subsistera toujours sur terre, jusqu’au retour du Christ. JĂ©rusalem Pour ce qui concerne l’eschatologie*, JĂ©rusalem est l’image du sĂ©jour de Dieu en proie aux attaques incessantes du mal, du dĂ©mon, pour la damnation de l’ñme. Pour les chrĂ©tiens qui sont appelĂ©s Ă  prier d’abord en esprit et vĂ©ritĂ©, cette ville n’a pas de valeur politique mais elle est un puissant symbole religieux et eschatologique. Vers la fin du monde, la papautĂ© s’y Ă©teindra car il ne convient pas qu’un prophĂšte meurt hors de JĂ©rusalem». Pour les musulmans, JĂ©rusalem est le troisiĂšme lieu saint de l’islam. AprĂšs sa conquĂȘte par les armĂ©es arabes, au IXĂšme siĂšcle, une mosquĂ©e au dĂŽme dorĂ© fut construite Ă  l’emplacement du Temple ruinĂ© des Juifs. Pour eux, ce Temple juif ne doit jamais ĂȘtre reconstruit. Les Juifs furent maudits de Dieu aprĂšs avoir voulu tuer le Messie JĂ©sus. Vers la fin du monde, JĂ©rusalem sera perdu par l’islam Ă  cause de la guerre de l’AntĂ©christ qui sera lui-mĂȘme juif Voir les signes dans l’islam, chapitre 5. Pour les chrĂ©tiens au contraire, le retour des Juifs dans la totalitĂ© de JĂ©rusalem est un signe explicitement rapportĂ© par JĂ©sus pour annoncer, vers la fin du monde, lÂ’Ă©tape de la fin des structures politiques nationales. Ce signe prĂ©cĂšdera leur rĂ©conciliation avec le Christ JĂ©sus Voir chapitres 6 et 7. Jonas le signe de Jonas resta trois jours dans le ventre d’une baleine. Le christ resta trois jours au sĂ©pulcre. De mĂȘme, vers la fin du monde, ce signe sera donnĂ© au monde. L’Église et les religions subiront un martyre et trois jours » symboliques de disparition totale Voir chapitre 7. Joseph fils de Jacob Pour ce qui concerne l’eschatologie*, l’histoire de Joseph est une allĂ©gorie rĂ©vĂ©lant la maniĂšre dont l’Église et IsraĂ«l se retrouveront Ă  la fin du monde. IsraĂ«l reconnaĂźtra le Christ comme son Messie Voir chapitre 7, la conversion d’IsraĂ«l. Judas Pour ce qui concerne l’eschatologie*, il est la figure de cette partie de l’Église qui, vers la fin du monde, trahira l’Évangile et livrera la papautĂ© restĂ©e fidĂšle pour qu’elle disparaisse Voir progressisme, chapitre 5. Kaaba Le sanctuaire de La Mecque, la Kaaba, possĂšde en son centre une pierre noire apportĂ©e par les anges. Il serait le premier temple Ă©levĂ© en l’honneur de Dieu par Abraham et son fils aĂźnĂ© IsmaĂ«l. A lÂ’Ă©poque de Mahomet, l’en–ceinte de la Kaaba Ă©tait peuplĂ©e de plus de 300 idoles. Il la purifia et la rendit Ă  Allah. Vers la fin du monde, la ville sera dĂ©truite par les armĂ©es de l’AntĂ©christ. Ce choc dĂ©stabilisera l’islam au point de crĂ©er un vaste mouvement d’apostasie* Voir DeuxiĂšme partie, chapitre 5. La Mecque La ville de La Mecque fut fondĂ©e, 2000 ans avant JĂ©sus-Christ par Abraham et son fils IsmaĂ«l, pĂšre de tous les Arabes. SituĂ©e en Arabie Saoudite, elle est le premier lieu saint de l’islam. Elle est la ville natale du ProphĂšte Mahomet, le siĂšge de la Kaaba autours duquel tourne toute la priĂšre des musulmans du monde entier. Mahomet la conquit militairement vers la fin de sa vie et Ă©tablit le dĂ©part de toutes les conquĂȘtes militaires arabes. C’est vers elle que se tournent tous les musulmans dans leurs cinq priĂšres journaliĂšres. Ils s’y rendent en pĂšlerinage une fois dans leur vie. Vers la fin du monde, la ville sera dĂ©truite par les armĂ©es de l’AntĂ©christ* Voir chapitre 5. La Salette Apparitions de la Vierge Ă  Cette apparition donne un secret apocalyptique important pour illustrer la complicitĂ© d’une partie du clergĂ© dans les grandes idĂ©ologies des XIXĂšme et XXĂšme siĂšcle. Cette complicitĂ© objective, venue de l’intĂ©rieur de l’Église, a augmentĂ© la confusion et la ruine de l’Église Voir chapitre 4, deuxiĂšme Ă©tape. Le secret de la Salette est rapportĂ© in extenso en note. Liturgie Pour ce qui concerne l’eschatologie*, les Ă©volutions de la liturgie au cours de l’histoire sont et seront signe de l’heure de l’Église jusqu’à sa derniĂšre liturgie, comparable analogiquement Ă  celle du Christ au sĂ©pulcre Voir chapitre 5. Louis-Marie Grignon de Montfort saint 1673-1713 Ce prĂ©dicateur populaire Ă©vangĂ©lisa l’Ouest de la France. Dans son ouvrage Le traitĂ© de la vraie dĂ©votion Ă  Marie, il donne une sĂ©rie de prophĂ©tie sur le rĂŽle de Marie et des enfants de Marie vers la fin du monde voir chapitre 5, ses textes sont citĂ©s parmi les signes de la fin du monde. Lucifer du latin Lucis ferro », je porte la lumiĂšre. Il est l’un des ChĂ©rubins supĂ©rieurs. Il se rĂ©volta contre Dieu parce que la Vision bĂ©atifique Ă©tait d’abord promise aux humbles. Il proclama que sa rĂ©volte Ă©tait motivĂ©e par le sens de l’honneur du Tout-Puissant. MikaĂ«l de l’HĂ©breux qui est comme Dieu », un simple archange fidĂšle, manifesta avec force son mensonge et son orgueil Voir son histoire en note, chapitre 4, les prophĂ©ties. LucifĂ©riens Religion de la dignitĂ© de l’homme. Ils rendent un culte et ils suivent la rĂ©volte de Lucifer, de maniĂšre trĂšs spirituelle. Voir aussi Satanisme Voir chapitre 5, quatriĂšme Ă©tape. Mahdi Le grand imam chef et enseignant musulman qui doit venir vers la fin du monde, avant la venue de l’AntĂ©christ*. Il rĂ©tablira la puretĂ© originelle de l’islam et rendra la CommunautĂ© l’Oumma prĂȘte pour affronter lÂ’Ă©preuve finale de la guerre Gog et Magog*. Pour les musulmans plus spirituels, la prĂ©dication du Mahdi sera un piĂšge. Son islam sera trop violent pour venir de Dieu. Il sera en fait une Ă©preuve pour dĂ©voiler la qualitĂ© des musulmans donnĂ©s Ă  Dieu de ceux qui sont donnĂ©s Ă  la gloire politique Voir chapitre 5. MĂ©dine DeuxiĂšme lieu saint de l’islam. La jeune communautĂ© musulmane s’y rĂ©fugia et s’y fortifia aprĂšs avoir Ă©tĂ© chassĂ© de La Mecque. L’islam de MĂ©dine, humble, priant et non militaire, reviendra vers la fin du monde. Vers la fin du monde, la ville et sa mosquĂ©e sainte sera dĂ©truite par les armĂ©es de l’AntĂ©christ* Voir chapitre 5. Marie voir Vierge Marie Medjugorje Apparitions de la Vierge Ă  Cette apparition nÂ’Ă©tant pas terminĂ©e, elle ne peut recevoir une reconnaissance canonique de l’autoritĂ© ecclĂ©siastique. Cependant, elle constitue avec les apparitions du Rwanda et toutes les autres dĂ©jĂ  reconnues, un des exemples puissants de la pĂ©dagogie de la Vierge Marie. Elle est envoyĂ©e par Dieu pour prĂ©parer, en vue des Ă©vĂšnements de l’heure de la fin, une Église semblable Ă  elle et capable de croire contre tout rĂ©alisme. Nations fin du temps des Les nations sont un des mystĂšres de l’eschatologie. Elles sont purifiĂ©es comme le sont les individus naissance, croissance, Ă©checs et succĂšs puis apprentissage de l’humilitĂ© jusqu’à la mort. Vers la fin du monde, les nations organisĂ©es politiquement seront remplacĂ©es par un gouvernement mondial. Cet Ă©vĂ©nement est liĂ© par le Christ Ă  la rĂ©cupĂ©ration par les fils d’IsraĂ«l de JĂ©rusalem. Un scĂ©nario paraĂźt aujourd’hui se mettre Ă  jour. AprĂšs sa rĂ©volte liĂ©e Ă  la perte de JĂ©rusalem, l’islam voudra une guerre, la perdra et, Ă  cause du traumatisme mondial, provoquera Ă  la fois les changements dans l’organisation du monde et en Terre sainte Voir chapitres 6 et 7. Odile sainte 660-720 Elle est la patronne de l’Alsace. On lui attribue plusieurs prophĂ©ties dont une, particuliĂšrement nette, qui est une vision cinĂ©tique de la seconde guerre mondiale et de ses consĂ©quences voir le texte, in extenso, chapitre 6 concernent l’AntĂ©christ. PapautĂ© Pour ce qui concerne l’eschatologie*, la papautĂ© et son histoire ont un rĂŽle de signe important voir Pierre. Vers la fin du monde, la papautĂ© annoncera le martyre de l’Église mais essayera de s’y soustraire voir chapitre 5, dernier paragraphe. Parousie Retour du Christ. Il reviendra, non plus avec son corps de douleur, mais avec son corps de gloire, accompagnĂ© des nuĂ©es du Ciel, c’est-Ă -dire des anges et des saints Voir chapitre 8. En le voyant, chacun comprendra tout ce qui est nĂ©cessaire au salut. PentecĂŽte d’amour AnnoncĂ©e par Jean-Paul II et par beaucoup de mystiques, elle consiste en un dernier temps Ă©phĂ©mĂšre de gloire terrestre donnĂ©e Ă  l’Église chrĂ©tienne avant l’apparition de l’Antichristianisme final. Elle est annoncĂ©e dans l’Écriture sous l’image de l’entrĂ©e glorieuse de l’Église Ă  JĂ©rusalem, avant sa passion. L’Église, dont la vie politique et l’histoire sont semblables Ă  celles du Christ, vivra ce temps d’abondante rĂ©colte. La mĂȘme foule exigera son interdiction quelques dĂ©cennies plus tard voir chapitre 5, dernier paragraphe. Pierre Pour ce qui concerne l’eschatologie*, il est l’image de cette partie de l’Église qui la rend politiquement visible dans le monde. Elle doit imiter la vie du Christ et donner au monde, de maniĂšre glorieuse, le signe de Jonas* Voir chapitre 6, fin. Progressisme Ce courant chrĂ©tien, nĂ© aprĂšs la seconde guerre mondiale, identifie l’Évangile du Christ avec la philanthropie. Il est aussi appelĂ© christianisme libĂ©ral. Pour lui, seules comptent la rĂ©alisation du monde d’ici-bas et les actions sociales, souvent matĂ©rielles. La vie monastique lui paraĂźt une perte de temps. Pour ce qui concerne l’eschatologie*, ce courant a pour figure Ă©vangĂ©lique celle de Judas l’iscariote. Vers la fin du monde, il hĂątera volontairement la fin de la papautĂ© Voir chapitre 5, les signes dans l’Église. ProphĂ©tie des papes Au cours de cet ouvrage, je ne me suis pas servi de cette prophĂ©tie, malgrĂ© ses Ă©tonnantes concordances pratiques avec les faits de l’histoire et les prophĂ©ties de la foi. En effet, elle n’a pas reçu de reconnaissance officielle de la part de l’Église. Le patronage de saint Malachie est douteux. AttribuĂ©e Ă  saint Malachie 1143, un disciple de saint Bernard, elle est une liste prophĂ©tique des papes Ă  venir, qualifiĂ©s par une devise latine. Voir Raoul Auclair, la prophĂ©tie des papes, Paris, 1969. Elle ne donne plus aprĂšs Jean-Paul II que deux devises 1- De gloria Olivae, la gloire de l’olivier. Elle semble indiquer pour le rĂšgne de ce pape un Ăąge d’or de vie spirituelle. L’olivier est le symbole de la paix, de l’onction du Saint Esprit. D’aprĂšs le message de la Salette, il pourrait s’agir des 25 ans d’abondante rĂ©colte. Cette devise peut aussi concerner IsraĂ«l* qui est l’olivier franc et son destin, signe des temps JĂ©rusalem*, le Mont du Temple, l’Arche d’Alliance sont-ils en jeu? Ces interprĂ©tations sont hypothĂ©tiques car la paix spirituelle n’est pas toujours synonyme de paix civile. 2- Enfin vient le dernier pape de la prophĂ©tie, Petrus Romanus», accompagnĂ© de la phrase Dans la derniĂšre tribulation de l’Église Romaine siĂšgera Pierre* de Rome. Il paĂźtra ses brebis dans de nombreuses tribulations. Ces tribulations passĂ©es, la ville aux sept collines sera dĂ©truite, et le peuple sera jugĂ© par le juge terrible ». Cette devise se rĂ©fĂšre au martyre final de l’Église. Mais le retour dĂ©finitif du Christ ne vient qu’aprĂšs un temps de sĂ©pulcre dont la durĂ©e est inconnue Voir Chapitre 8, la durĂ©e du monde de l’AntĂ©christ. Protestantisme A cause de ses fautes, l’Église catholique fut divisĂ©e au XVIĂšme siĂšcle, comme elle le fut au cours de son histoire Ă  chaque fois qu’elle se crut toute puissante. Pour ce qui concerne l’eschatologie*, cette division est prĂ©fĂ©rĂ©e par Dieu Ă  une unitĂ© orgueilleuse Voir chapitre 3, fin. RĂ©vĂ©lations privĂ©es voir aussi apparitions Il s’agit de tous les messages venant du Ciel aprĂšs la RĂ©vĂ©lation publique contenue dans les Écritures Saintes. Elles peuvent obtenir une reconnaissance canonique de l’autoritĂ© de l’Église. Dans ce cas, l’Église y engage son autoritĂ© Voir deuxiĂšme partie, les saints canonisĂ©s. Satanisme Mouvement philosophique athĂ©e centrĂ© sur le culte de l’homme 666. Sera-t-il, avec les courants lucifĂ©riens, le dernier antichristianisme avant la fin du monde? Voir chapitre 4, quatriĂšme Ă©tape. 666 Chiffre de la bĂȘte d’aprĂšs le chapitre 13, 17-18 du livre de l’Apocalypse. Ce chiffre symbolise le rĂȘve Ă©ternel de l’homme de se crĂ©er un monde parfait, en paix comme s’il Ă©tait dieu. C’est le chiffre de l’homme sans Dieu Voir chapitre 4, la troisiĂšme Ă©tape TĂ©moins les deux Le livre de l’Apocalypse annonce vers la fin du monde la venue de deux tĂ©moins. Ils prĂȘcheront Dieu et la vie Ă©ternelle avant d’ĂȘtre provisoirement vaincus par l’AntĂ©christ. Cette prophĂ©tie a un sens symbolique donnĂ© Ă  toutes les Ă©poques du monde voir Énoch et Élie. ConcrĂštement, elle se rĂ©alise dans chaque gĂ©nĂ©ration. A la fin du monde, elle se rĂ©alisera une derniĂšre fois de maniĂšre grandiose islam et christianisme, peut-ĂȘtre aussi deux hommes Voir chapitre 5, Énoch et Élie. ThĂ©rĂšse de l’Enfant-JĂ©sus sainte 1873-1897 Sa vie et son martyre silencieux, sa spiritualitĂ© faite de confiance est un signe puissant de la spiritualitĂ© voulue pour l’Église vers la fin du monde Voir chapitre 6, les signes des temps donnĂ©s par sainte ThĂ©rĂšse. Vierge Marie Elle fut fidĂšle, croyante, humble, aimante, jusqu’au pied de la croix de son fils. Elle crut qu’il sauvait le monde, alors que tout semblait perdu. Elle est la seule. Il s’agit d’une incroyable humilitĂ©, foi et amour tant lÂ’Ă©preuve Ă©tait intense. Vers la fin du monde, son rĂŽle sera essentiel. Elle prĂ©parera l’Église de la priĂšre Ă  devenir comme elle en vue du martyre de l’Église visible. Seuls ceux qui auront une foi semblable Ă  elle tiendront dans ces moments ultimes. Elle a donc reçu mission, par ses apparitions, de prĂ©parer cette Église de la fin du monde Voir chapitres 5 et 7. Wahhabite Islamisme puritain nĂ© en Arabie au XVIIIĂšme siĂšcle. Il annonce une domination musulmane politique sur le monde entier. Pour ses membres, le fondateur Ibn Abdul Wahhab 1703-1792, est considĂ©rĂ© comme le Mahdi, l’imam saint annoncĂ© pour la fin du monde. Cette secte violente a son siĂšge sur le trĂŽne de l’Arabie Saoudite. Par l’argent du pĂ©trole, elle finance l’enseignement de la jeunesse musulmane dans le monde entier, la construction des mosquĂ©es et le terrorisme islamiste mondial Voir Les signes dans l’islam, chapitre 5. Introduction 2 PREMIÈRE PARTIE LA FIN DU MONDE 6 CHAPITRE 1 LE GRAND SPECTACLE DE LA FIN 6 Pas de date 6 Comment se produira la fin du monde? 7 CHAPITRE 2 LES SEPT JOURS » DE L’HISTOIRE DU MONDE 10 L’histoire du monde peut ĂȘtre dĂ©crite comme une semaine de sept jours 10 Les trois premiers jours de l’humanitĂ© 10 Les quatre derniers jours 11 C’est ce que l’Esprit Saint veut 12 La vie de saint Pierre, une prophĂ©tie des quatre derniers temps de l’Église 12 CHAPITRE 3 QUATRIÈME JOUR, L’ANNONCE DE L’ÉVANGILE 15 Les trois sens des textes sur la fin du monde 15 Le signe de la croix dans chaque gĂ©nĂ©ration 16 Chaque gĂ©nĂ©ration connaĂźt sa fin du monde 16 Le temps des persĂ©cutions 33-313 aprĂšs 18 La gĂ©nĂ©ration des premiers moines 19 L’orgueil des premiers thĂ©ologiens et lÂ’Ă©laboration du Credo 20 A partir de 632. L’islam, fouet de Dieu pour la sanctification des chrĂ©tiens 20 La subsistance des paganismes 31 Le Moyen-Age de la beautĂ© et de la peste 33 Le protestantisme et les guerres de religion 34 CHAPITRE 4 CINQUIÈME JOUR, LA MARCHE VERS L’APOSTASIE 37 Les prophĂ©ties concernant cet Ă©vĂ©nement 37 Comment se rĂ©aliseront-elles? 37 PREMIÈRE ÉTAPE les pĂ©chĂ©s des chrĂ©tiens Ă  partir du XIĂšme siĂšcles 39 PREMIÈRE ÉTAPE suite DiscrĂ©diter ce qui porte le nom de Dieu sur terre Ă  partir du XVIIIĂšme 40 DEUXIÈME ÉTAPE les nouveaux Ă©vangiles Ă  partir du XVIIIĂšme 42 DEUXIÈME ÉTAPE suite. L’humanisme sans Dieu Ă  partir de 1960 et pour le XXIĂšme siĂšcle 50 TROISIÈME ÉTAPE. La rĂ©vĂ©lation de l’Adversaire 58 CHAPITRE 5 LES SIGNES ANNONCANT LE SIXIÈME JOUR 67 Les signes des temps dans l’islam 67 Les signes dans le judaĂŻsme 76 Les signes donnĂ©s par la Vierge Marie 79 Les signes donnĂ©s par la petite ThĂ©rĂšse » 81 La venue d’Énoch et d’Élie 82 Les signes dans l’Église 86 CHAPITRE 6 LE SIXIÈME JOUR ET L’ANTÉCHRIST 98 Qui est le dernier AntĂ©christ ? 100 L’œuvre de l’AntĂ©christ 101 Jusqu’oĂč iront les succĂšs de l’AntĂ©christ? 107 Le tĂ©moignage de la papautĂ© et le martyre de l’Église 109 CHAPITRE 7 LE TEMPS DU SÉPULCRE, LE SIGNE DE JONAS 113 L’Église du silence 113 L’Église des derniers temps 115 “Le Christ trouvera-t-il la foi sur la terre lorsqu’il reviendra dans sa gloire? ” 116 Le retour de l’islam de MĂ©dine 116 La conversion d’IsraĂ«l 117 Le monde de l’AntĂ©christ disposera les pĂ©cheurs au salut ! 119 Le dernier signe, l’arbre de vie » 121 CHAPITRE 8 SEPTIÈME JOUR, LE JOUR DU SEIGNEUR 124 La durĂ©e du monde de l’AntĂ©christ 124 Le Jour du Seigneur 126 Nous ne mourrons pas tous » 130 La rĂ©surrection des morts 130 La Vision bĂ©atifique et l’enfer 132 Le monde nouveau 133 CHAPITRE 9 LE JUGEMENT GÉNÉRAL, L’OMÉGA 136 CONCLUSION 137 DEUXIÈME PARTIE LES SOURCES DE LA CONNAISSANCE DU FUTUR 138 Chapitre 1 FrĂ©quenter amoureusement l’Esprit Saint et Marie 138 Chapitre 2 La foi de l’Église par l’Écriture et Pierre 139 Chapitre 3 Les saints canonisĂ©s et les apparitions reconnues par l’Église 141 Chapitre 4 La raison 143 VOCABULAIRE ESCHATOLOGIQUE 144 PROPOSITION DE PAGE DE COUVERTURE 150 PROPOSITION DE PAGE DE COUVERTURE L’Église catholique parle de la fin du monde. Elle est tout Ă  fait officiellement dĂ©tentrice de messages concrets portant sur l’avenir et sa signification. MalgrĂ© cela, depuis prĂšs d’un siĂšcle, ces explications sont tenues en suspicion dans l’Église, comme si les paroles de JĂ©sus sur ces sujets Ă©taient marginales. La vĂ©ritĂ© est que son enseignement est essentiel. S’en passer revient Ă  faire mourir une partie de la vertu d’espĂ©rance, celle qui s’incarne dans le mystĂšre de l’histoire de l’humanitĂ© et de la remplacer par de l’espoir terrestre. Ce n’est pas un hasard si les sectes chrĂ©tiennes fondamentalistes et les partis politiques extrĂ©mistes se sont dĂ©lectĂ©s de ce vide. Il convient de rapporter cet enseignement dans toute sa richesse. Il parle d’abord du Royaume des Cieux et replace Ă  sa juste dimension le monde passager d’ici-bas. L’histoire n’est chaotique qu’en apparence. Chacun de ses rebondissements est une trame orientĂ©e vers un but. AprĂšs notre purification ici-bas, nous verrons Dieu face Ă  face. Chaque gĂ©nĂ©ration est Ă©duquĂ©e pour cette fin. La derniĂšre gĂ©nĂ©ration, celle qui verra le retour du Christ et la fin du monde, sera avertie par une sĂ©rie de signes assez bien dĂ©crits dans le contenu rĂ©vĂ©lĂ©. En s’appuyant sur l’Écriture Sainte, sur tout ce que la voix de Pierre, depuis Rome, a reconnu en engageant son autoritĂ© apostolique, sur la canonisation de certains saints prophĂštes, et la reconnaissance de certaines apparitions privĂ©es, il est possible de manifester l’espĂ©rance thĂ©ologale appliquĂ©e Ă  l’Histoire. Il n’en ressort pas une doctrine gĂ©nĂ©rale et abstraite. Ces Ă©vĂšnements se racontent, d’une maniĂšre souvent surprenante, voire choquante Si le grain de blĂ© tombĂ© en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt » Arnaud Dumouch est mariĂ© et pĂšre de famille. AgĂ© de 38 ans, il enseigne la religion catholique en Belgique. Il a entrepris la prĂ©paration d’une thĂšse de doctorat L’heure de la mort et Ă  la fin du monde ?» AprĂšs un premier tome sur l’heure de la mort, ce livre est le second fruit. Vos questions et vos apports [1] Sans compter l’islamisme Wahhabite qui est une secte apocalyptique et un cancer de l’islam. [2] Marc 13, 14. [3] Luc 21, 28. [4] Les Ă©ditions Pierre TĂ©qui signĂšrent les premiĂšres un contrat pour Ă©diter ce livre. Elles y renoncĂšrent pourtant au dernier moment, sans doute effrayĂ©es par la raideur de certains passages concernant les derniers moments de l’Église. Pour s’en excuser, la lettre disait Au moment de mourir, le Christ dit sept paroles puis il se tait. Il invite au silence sur les mystĂšres qui lui appartiennent seuls. » Pourquoi, dans ce cas, a-t-il prononcĂ© juste avant de mourir les discours eschatologiques Matthieu 24, Marc 13, Luc 21, allant jusqu’à insister Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » ? Luc 21, 33. Pourquoi saint Pierre, saint Paul et saint Jean ont-ils laissĂ© de nombreux enseignement sur la fin du monde ? Tout cela n’est-il que spĂ©culation ? [5] Ce livre n’est pas une thĂšse de ThĂ©ologie. Il aurait Ă©tĂ© trop lourd de rappeler, Ă  chaque Ă©tape, le niveau d’autoritĂ© dogmatique de chaque source utilisĂ©e. Elles sont multiples, selon la mĂ©thode d’ouverture de Thomas d’Aquin. Mais ce travail a Ă©tĂ© fait. Voir, du mĂȘme auteur, TraitĂ© des Fins derniĂšres, Ă©dition Ă  compte d’auteur, Paris, 1992. Tout au long de cet ouvrage, des notes rappelleront la nĂ©cessitĂ© de cette prudence critique. [6] L’heure de la mort. [7] Voir du mĂȘme auteur, L’heure de la mort. [8] Comprendre sous le mot “personnes” trois jaillissements de lumiĂšre et d’amour. [9] Leur vrai nom thĂ©ologique est le Non-nĂ©, le Verbe et l’Amour » [10] L’humilitĂ© et l’amour de Dieu, telles sont les deux rĂ©vĂ©lations explicitement et exclusivement chrĂ©tiennes. Nulle autre religion n’en parle de cette maniĂšre. Le fait que le Christ soit nĂ© dans une crĂšche, son geste du lavement des pieds qui scandalisa tant Pierre, sa mort d’esclave rĂ©vĂšlent que le Dieu tout puissant, le maĂźtre et Seigneur, est le plus humble. Il ne s’agit pas, bien sĂ»r, de l’humilitĂ© propre Ă  nous, crĂ©atures et pĂ©cheurs. Il s’agit de l’humilitĂ© de celui qui, Tout-puissant et sans pĂ©chĂ©, veut s’unir Ă  nous comme Ă  un Ă©gal, dans une amitiĂ© cœur Ă  cœur. Curieusement, ce ne sont pas les thĂ©ologiens catholiques qui ont le plus manifestĂ© cette humilitĂ© de Dieu. Ce sont les musulmans, en en critiquant la prĂ©sence dans les Ă©vangiles falsifiĂ©s et hĂ©rĂ©tiques de JĂ©sus » Le fait que Verbe fait chair meure pour sauver des gens qui ricanent au pied de la croix rĂ©vĂšle jusqu’oĂč va son amour. [11] Certaines traditions ajoutent que Dieu crĂ©a des ĂȘtres intermĂ©diaires dotĂ©s d’esprit et d’un psychisme mais dĂ©pourvus de chair. Ce sont les djinns» de l’islam. [12] Ce que l’Écriture appelle le baptĂȘme d’eau et d’esprit ». Jean 3, 5 JĂ©sus rĂ©pondit En vĂ©ritĂ©, en vĂ©ritĂ©, je te le dis, Ă  moins de naĂźtre d'eau et d'Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. » De mĂȘme, l’eau et le sang qui sortit du cĂŽtĂ© du Christ symbolisaient ces deux qualitĂ©s. Il s’agit donc d’un mystĂšre central de la RĂ©vĂ©lation. [13] 1 Rois 19, 13. [14] D’aprĂšs saint Paul 2 Thessaloniciens, 2, 4 tout ce qui porte le nom de Dieu », par exemple le judaĂŻsme atteint dans son ĂȘtre mĂȘme par la destruction du Temple, mais aussi, nous le verrons, le christianisme. [15] Mais au commencement, il n’y avait ni souffrance ni mort. Tout Ă©tait utile pour prĂ©parer chacun Ă  devenir humble, sauf la croix. J’ai rapportĂ© au dĂ©but de l’ouvrage sur l’heure de la mort. L’histoire du monde tel que Dieu l’avait pensĂ© au commencement et celle du pĂ©chĂ© originel. [16] Luc 1, 51-52. [17] Cette partie intĂšgre une lecture et une interprĂ©tation des Ă©vĂ©nements de l'histoire. Elles se situent dans la logique de l'ensemble de la comprĂ©hension de l'Évangile. Nous espĂ©rons que notre maniĂšre de regarder l'histoire guĂ©rira le lecteur de toute interprĂ©tation liĂ©e Ă  une apocalypse de peur. [18] CatĂ©chisme de l’Église Catholique, n° 673. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ© pour la foi. [19] C’est mĂȘme lĂ  un des articles essentiels de la foi, ce qui distingue les catholiques et les orthodoxes de bien des prĂ©dicateurs rĂ©formĂ©s. [20] Matthieu 24, 36. [21] Cit. ap. Ferraris, Prompta bibl., verbo PrĂŠdicare. - Mansi, Sacrorum Conciliorum collectio, t. XXXII, p. 945-947. [22] Jean 6, 15. [23] Chez les catholiques intĂ©gristes, l’idĂ©e est la suivante “ L’Église prĂȘchera l’Évangile Ă  toutes les nations. Les hommes reviendront Ă  la foi. L’Église pourra reprendre son rang dans la sociĂ©tĂ©, rĂ©tablira les lois chrĂ©tiennes et sera de nouveau puissante pour Ă©vangĂ©liser le monde. Le Christ, quant Ă  lui, ne reviendra pas avant que l’Évangile n’ait Ă©tĂ© annoncĂ© Ă  tous les hommes. » Ils s’appuient sur Matthieu 24, 14 L’Évangile sera proclamĂ© dans le monde entier en tĂ©moignage Ă  la face des nations, puis viendra la fin. » L’idĂ©e d’une RoyautĂ© sociale du Christ sur le monde par l’intermĂ©diaire de l’Église ne pose qu’un seul problĂšme mais de taille. S’est-il trouvĂ© une seule pĂ©riode de l’histoire oĂč l’on ait vu une religion Ă  la fois puissante et humble ? La solution du catholicisme progressiste est diffĂ©rente “ Établissons sur la terre un monde juste, Ă©quitable. Que chacun reçoive les moyens matĂ©riels et la libertĂ© pour chercher le bonheur. Que la tolĂ©rance rĂšgne, alors les hommes seront prĂȘts Ă  accueillir le Christ lors de son retour, selon cette parole de l’Écriture A ceci on reconnaĂźtra que vous ĂȘtes mes disciples. Si vous vous aimez les uns les autres. » LĂ  encore, la gĂ©nĂ©rositĂ© est Ă©vidente mĂȘme si on peut lui reprocher d’ĂȘtre tournĂ©e vers les hommes au point d’en oublier le cœur Ă  cœur de la vie avec Dieu. Les chrĂ©tiens millĂ©naristes et les sectes apocalyptiques adoptent un scĂ©nario exactement inverse. Nourris de rĂ©cits alarmistes, ils pensent que Dieu laissera les hommes vivre dans leurs pĂ©chĂ©s. Matthieu 24, 21 rapporte ainsi les paroles du Christ Il y aura une grande tribulation telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde. » Selon eux, Dieu permettra une multiplication des guerres, des maladies et de toutes autres catastrophes matĂ©rielles pour disposer le cœur de l’homme la conversion. Nous avons montrĂ© tout au long de cet Ă©crit l’efficacitĂ© rĂ©elle de telles souffrances pour conduire l’orgueilleux Ă  l’humilitĂ© et l’humble Ă  la soif d’un sauveur. Mais faut-il en conclure qu’il s’agit des seules armes dont Dieu dispose. Ces quatre thĂ©ories sont vraies et complĂ©mentaires. Toutes se fondent sur des textes de l’Écriture. Toutes ont Ă©tĂ© ici ou lĂ  au cours de l’histoire appliquĂ©es par Dieu Ă  telle ou telle gĂ©nĂ©ration. Cependant, puisqu’il s’agit de parler ici de la fin des fins, du terme des gĂ©nĂ©rations, quelque chose d’inĂ©dit se passera. Tout sera Ă  la fois plus intense et plus universel. Il ne s’agira plus de la fin de tel ou tel temps dans une civilisation, mais de la fin de tous les temps pour le monde entier. [24] CatĂ©chisme de l’Église Catholique, Mame, 1992, pages 149-150. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ© pour la foi. [25] Voir dĂ©cret d’introduction au CatĂ©chisme de l’Église Catholique. [26] Voir 1 Thessaloniciens 5, 3. [27] Luc 3, 8. [28] Cependant, une question grave peut lui ĂȘtre objectĂ©e Si les hommes dans leur majoritĂ© se trouvent Ă©loignĂ©s du Christ lors de sa venue, ne seront-ils pas damnĂ©s en masse? Le fait que seuls quelques contemplatifs comprennent de l'intĂ©rieur ces Ă©vĂ©nements n’a aucune importance si le reste du peuple se perd... Cette objection sera largement rĂ©solue Ă  la fin de cet ouvrage car, nous le verrons, ces Ă©preuves seront en fait salutaires pour la plupart ! [29] Ce terme de thĂ©ologie dĂ©signe un affaiblissement, un renoncement volontaire Ă  soi-mĂȘme jusqu’à la mort. [30] Voir chapitre 5, les signes de la fin du monde dans l’Église. [31] Nous ne racontons pas ici la maniĂšre individuelle dont ces prophĂ©ties sont accomplies. Nous l’avons dĂ©crite dans le premier ouvrage sur l’heure de la mort. [32] Extrait de plusieurs passages du CatĂ©chisme de l’Église Catholique, Mame 1992, n° 671. Ce texte ne fait qu’indiquer que tout, y compris l’Église de Dieu, sans excepter les religions, les nations, les individus, doit apprendre ce qui plait Ă  Dieu, Ă  savoir lui ĂȘtre soumis ĂȘtre soumis Ă  la tendresse et Ă  l’humilitĂ© de Dieu ne signifie pas l’esclavage, nous le montrerons plus loin avant que vienne la fin. [33] Ces jours sont symboliques. Ils sont plutĂŽt des Ă©tapes de l’humanitĂ© dans l’histoire de son salut. C’est pourquoi ils peuvent se chevaucher. Parfois Dieu plonge un homme dans le premier jour, alors qu’un autre, dans la mĂȘme maison, vit du quatriĂšme jour. [34] Extrait de Starmania, Michel Berger. Cette sagesse de Dieu n’a pas disparu aujourd’hui puisqu’il existe des justes qui n’ont pas la foi. Ils cherchent, sans le savoir, Dieu. [35] Anne-Catherine Emmerich, une cĂ©lĂšbre stigmatisĂ©e allemande du XIXĂšme siĂšcle citĂ©e Ă  titre de simple tĂ©moignage, sans qu’il lui soit attribuĂ© d’autoritĂ© assista Ă  la descente du Christ aux enfers aprĂšs sa mort. Elle dĂ©crit de maniĂšre saisissante les limbes oĂč attendaient les Ăąmes justes Les limbes Ă©taient divisĂ©s en deux cercles. Le Sauveur pĂ©nĂ©tra d’abord entre ces deux cercles dans un lieu enveloppĂ© de brouillards, oĂč se trouvaient Adam et Ève. Il leur adressa la parole et ils l’adorĂšrent avec un ravissement inexprimable. Alors JĂ©sus, au cortĂšge duquel sÂ’Ă©taient joints nos premiers parents, pĂ©nĂ©tra dans le cercle de gauche. Il renfermait les Ăąmes des patriarches antĂ©rieurs Ă  Abraham. Elles avaient une notion vague de JĂ©sus. Certaines Ă©taient encore tourmentĂ©es par de mauvais esprits. Celui de droite contenait les Ăąmes des justes qui avaient vĂ©cu depuis Abraham jusqu’à Jean-Baptiste le sein d’Abraham Ă  proprement dit. On n’y Ă©prouvait aucune peine, si ce n’est le dĂ©sir de voir l’accomplissement de la promesse.» Visions d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome III, p. 370-371. [36] CatĂ©chisme de l’Église Catholique, n° 670. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ© pour la foi. [37] Matthieu 24 et 25 et les parallĂšles en Marc et Luc. Ce genre de textes semble annoncer au sens premier littĂ©ral des Ă©vĂšnements futurs. Bien que leur autoritĂ© est la plus haute qui soit, ils doivent ĂȘtre utilisĂ©s avec prudence car leur sens est souvent, de par la volontĂ© de Dieu, multiple. L’exemple de la fameuse parole de JĂ©sus DĂ©truisez ce Temple, en trois jours je le rebĂątirai » le prouve. Il parlait certes du Temple de JĂ©rusalem sens historique premier, littĂ©ral, dĂ©truit de fond en comble 40 aprĂšs sa mort et peut-ĂȘtre un jour rebĂąti Il parlait aussi de son corps sens profond, historique et mystique, et peut-ĂȘtre aussi du nĂŽtre face Ă  la mort, des cathĂ©drales gothiques, des gĂ©nĂ©rations humaines, etc. [38] Matthieu 24, 34. [39] Actes 2, 14-41. [40] Paul dut mĂȘme le reprendre plusieurs fois. De mĂȘme, au cours de l’histoire de l’Église, les papes se laissĂšrent plusieurs fois aller Ă  la dĂ©cadence. [41] Ceci devrait ĂȘtre prĂ©sent au cœur des apĂŽtres d’aujourd’hui qui sÂ’Ă©puisent Ă  prĂȘcher et obtiennent difficile–ment une ou deux conversions ici et lĂ . Ce n’est pas toujours Ă  cause de leur manque de saintetĂ© personnelle mais Ă  cause de l’Esprit Saint qui vient quand il veut. En effet, dans n’importe quelle foule humaine, il peut instantanĂ©ment susciter des milliers de chrĂ©tiens. TrĂšs peu de gens sont rĂ©ellement obstinĂ©s dans le mal et la moindre prĂ©dication un peu aidĂ©e par les charismes divins, touche les cœurs. Si l’Esprit ne vient pas, c’est qu’il a ses raisons et ses raisons sont toujours bonnes. Il saura en faire sortir du bien pour l’apĂŽtre rendu plus pauvre et pour les auditeurs indiffĂ©rents qu’il saura rattraper au bon moment. Il a le temps. Il peut mĂȘme Ă©vangĂ©liser Ă  l’heure de la mort. D’autre part, une vie terrestre passĂ©e sans le connaĂźtre n’est pas un mal absolu car elle accroĂźt la soif d’un salut. [42] Jean 21, 18. [43] Matthieu 24, 4-11. [44] 2 Thessaloniciens 2, 4. [45] 2 Thessaloniciens 2, 1-3. [46] Matthieu 24, 34. [47] 2 Pierre 3, 4. [48] Apocalypse 10, 6. [49] Voir du mĂȘme auteur L’heure de la mort. [50] Il s’agit d’un regard de sagesse, c’est-Ă -dire d’un regard sur l’action patiente et mystĂ©rieuse de Dieu. Cette contemplation, trĂšs peu dĂ©veloppĂ©e dans l’Église en ce qui concerne sa propre histoire, peut-ĂȘtre qualifiĂ©e d’histoire sainte de l’humanitĂ©. [51] Luc 1, 52. Le CatĂ©chisme de l’Église Catholique, 671 exprime cette mĂȘme rĂ©alitĂ© sous l’expression ... en attendant que tout lui soit soumis. [52] Cette action est dĂ©crite dans l’Ancien Testament, Livre de l’Exode. Tous les hĂ©breux, sans exception, moururent dans le dĂ©sert. Elle n’a pas changĂ© aprĂšs la venue du Chist. Elle a simplement Ă©tĂ© expliquĂ©e. Nous en connaissons maintenant les raisons, l’humilitĂ© qui ouvre la vie Ă©ternelle. [53] Matthieu 24, 3-11, 14. [54] Allemagne au-dessus de tout. » [55] Le film Titanic sorti en 1999 mĂ©rite d’ĂȘtre revu sous cette lumiĂšre. Le Titanic est la sociĂ©tĂ© en miniature Elle est composĂ©e de trois classes, bien sĂ©parĂ©es. Elle se fie totalement dans sa technologie. Le film se termine dans la LumiĂšre de la Vie Ă©ternelle oĂč les naufragĂ©s, au-delĂ  de leurs souffrances, se retrouvent humbles, aimant et sauvĂ©s. Il y a lĂ  une prophĂ©tie dont on ne soupçonne pas la justesse. [56] Apocalypse 16, 9 Et les hommes furent brĂ»lĂ©s par une chaleur torride. Mais, loin de se repentir en rendant gloire Ă  Dieu, ils blasphĂ©mĂšrent le nom du Dieu qui dĂ©tenait en son pouvoir de tels flĂ©aux. » Le prĂ©servatif est la seule prĂ©vention du SIDA », martelait-on. Ce fut un Ă©tonnant et pitoyable combat de la part des anciens de mai 68. On criminalisait mĂȘme le pape Jean-Paul II quand, sans parler directement de cette terrible maladie, il parlait de la fidĂ©litĂ© dans l’amour [57] Pour la France, 225 000 par an depuis plus de 25 ans pour 750 000 naissances. [58] Matthieu 24, 9. [59] Luc 7, 47. [60] Matthieu 24, 6. Le texte est ici interprĂ©tĂ© selon un de ses multiples sens, la guerre intĂ©rieure contre soi-mĂȘme. [61] L’ascĂ©die est pour saint Augustin cette forme d’overdose des choses spirituelles qui frappe les adeptes de la vie contemplative. [62] Matthieu 24, 11. [63] Il ne le permettra d'ailleurs jamais afin que l’Évangile soit toujours gardĂ© par quelques-uns sur la terre. Certains esprits se plaisent Ă  montrer du doigt les compromissions, les pressions politiques des Conciles œcumĂ©niques de cette Ă©poque pour nier la saintetĂ© de l’Église. C’est justement l’inverse. Le fait est que, depuis 2000 ans, infailliblement, l’enseignement de l’Église romaine est restĂ© fidĂšle Ă  la vĂ©ritĂ© prĂȘchĂ©e par le Christ. [64] GenĂšse 11, l-9. [65] Dieu ou plutĂŽt la vanitĂ© humaine diraient les sociologues. Mais la sociologie ne dĂ©crit que des lois prĂ©vues par Dieu pour le salut des peuples pĂ©cheurs. Dieu et les lois humaines ne sont, pour le thĂ©ologien, que les deux faces d’une mĂȘme piĂšce. [66] Cet ensemble de dĂ©tails paraĂźtra peut-ĂȘtre surprenant au lecteur. Doit-on les mĂ©priser comme inventions imaginaires ? Non, car dans le domaine de l’histoire sainte de l’humanitĂ©, de sa marche vers JĂ©sus-Christ, c’est le mystĂšre mĂȘme de Dieu qui s’exprime. Il faut ajouter que ni les uns ni les autres de ces dĂ©tails ne se trouvent confirmĂ©s par des textes prĂ©cis du MagistĂšre, pas plus qu'ils ne reposent sur une indĂ©niable tradition. De plus, point de textes scripturaires au sens littĂ©ral, mais seulement un incroyable concours de mĂ©taphores, qui me semblent trop nombreuses pour ĂȘtre simple hasard. Au lecteur de juger [67] Apocalypse 3, 14. [68] Actes 5, 34. [69] Actes 9, 1. [70] JĂ©rĂ©mie 7, 13-14. [71] Lumen Gentium, 16. [72] Abram ne reçut que plus tard le nouveau nom d’Abraham. [73] GenĂšse 15, 1-6. [74] GenĂšse 16, 2. [75] GenĂšse 16, 5-12. [76] GenĂšse 21, 10-21. [77] GenĂšse 25, 12-18. [78] GenĂšse 21, 11. [79] GenĂšse 18. [80] Au chapitre 21, 20. [81] Nous en sommes frappĂ©s Ă  lÂ’Ă©vocation des nombreux exemples qui jalonnent l’Écriture ou la vie des saints Jeanne d’Arc, demandant Ă  ses voix si elle serait sauvĂ©e s’entendit rĂ©pondre oui, par grande victoire! » Le lendemain, elle Ă©tait brĂ»lĂ©e vive. Ses voix lui avaient-elles menties? Jeanne, dans un grand sanglot, le crut d’abord. Juste aprĂšs sa mort, elle comprit Ă  quel point ses voix avaient dit vrai, plus vrai qu’elle ne l’imaginait. Dieu n’avait pas menti mais elle avait mal compris le sens divin du mot victoire ». Elle ne nous l’a certes pas dit mais les miracles qui ont prĂ©cĂ©dĂ©s sa canonisation en sont le signe le plus grandiose. [82] Jean 19, 10. [83] Voir deuxiĂšme partie, chapitre 1. Ce mystĂšre y est expliquĂ© dans ses causes et ses effets, dont le plus mystĂ©rieux est le mal permis sur la terre.. [84] Mame 1993, pages 149-150. [85] Finalement, toutes les erreurs possibles, les pires des idĂ©ologies sont pour un temps donnĂ© bĂ©nies ». elle reçoivent un temps de rĂ©ussite terrestre. Dieu sait se servir de leur victoire puis de leur Ă©croulement pour en tirer un bien plus grand. Il sauve les victimes. Il les rĂ©cupĂšre de l’autre cĂŽtĂ© de la vie et beaucoup d’entre eux ont compris jusqu’à la misĂšre la stupiditĂ© de l’orgueil humain. [86] GenĂšse 11, 3-8. [87] 1 Rois 11, 12, 20. [88] Matthieu 24, 6. [89] GrĂ©goire le Grand HomĂ©lie sur l’Évangile, p. PL. 76, p. 1078 a pu parler d’un monde vieillissant, car, que sÂ’Ă©lĂšve peuple contre peuple, et que leur cala–mitĂ© sÂ’Ă©tende sur le pays, cela nous le constatons dans notre Ă©poque plus que nous ne le lisons dans les livres. Vous savez aussi combien de fois nous avons ouĂŻ dire, que, dans d’autres parties du monde, des tremblements de terre ont dĂ©vastĂ© d’innombrables citĂ©s. Sans cesse nous souf–frons de pestes. Et si nous ne constatons pas encore visi–blement des signes dans le soleil, la lune et les Ă©toiles, nous pouvons du moins conjecturer qu’ils ne sont pas Ă©loi–gnĂ©s, puisque dĂ©jĂ  le climat subit des modifications sen–sibles. C’est pourquoi on peut dire inversement Quand les hommes se disent Paix et sĂ©curitĂ© », c’est alors que tout d’un coup fondra sur eux la perdition comme les douleurs sur la femme enceinte, et ils ne pour–ront y Ă©chapper. » 1 ThĂ©ssalonicien 5, 3. [90] 1 ThĂ©ssaloniciens 5, 3. [91] Voir deuxiĂšme partie premier chapitre, que veut Dieu aux hommes pour les avoir mis sur la terre? [92] Luc 1, 51-53. [93] Livre des juges 19-20. [94] La rĂ©alitĂ© de ce fait est vertigineuse. AprĂšs la mort, face Ă  l’apparition du Christ dont l’amour et la vĂ©ritĂ© bouleverse l’homme, tout genoux devient chancelant et dĂ©couvrent le profond Ă©goĂŻsme qui l’anime. [95] Le sommet du judaĂŻsme est dans cette conception et l’Église catholique l’a entiĂšrement gardĂ©e tout en pensant pouvoir, grĂące Ă  JĂ©sus Christ, en expliquer le pourquoi voir deuxiĂšme partie, chapitre un. La liturgie juive continue de chanter Ă  propos d’Auschwitz et du gĂ©nocide des enfants YahvĂ©, tu nous as frappĂ© car nous avions pĂ©chĂ©. » [96] DeutĂ©ronome 28, 47-52. [97] Coran* 16, 93. [98] Apocalypse 13, 17. [99] Galates, 5. [100] 2 Chroniques 18, 22. [101] GenĂšse 16, 12. [102] GenĂšse 25, 18. [103] GenĂšse 16, 12. [104] Il remarquable de constater que les musulmans Ă©crivent exactement la mĂȘme chose des chrĂ©tiens. Pour eux, JĂ©sus viendra nous prĂȘcher l’islam sur notre lit de mort. Il nous expliquera qu’il nÂ’Ă©tait qu’un homme et qu’il n’est pas mort crucifiĂ©. Il balayera la croix. Alors la majoritĂ© des chrĂ©tiens, disposĂ©s par leur religion Ă  l’humilitĂ©, se convertiront Ă  l’islam. Dans les deux religions, seul un pĂ©chĂ© contre l’Esprit Saint conduit en enfer. Le refus de croire Ă  une vĂ©ritĂ© suffisamment rĂ©vĂ©lĂ©e en est un. [105] Actes 16, 6. [106] S'il l'avait voulu, ce serait fait depuis longtemps en raison de la puissance de l'Esprit et seuls rĂ©siste–raient aujourd’hui ceux qui en auraient fait lucidement ce choix. [107] Car ce n’est qu’un contretemps et les Chinois jusqu’à aujourd'hui dĂ©couvrent l'Évangile dans sa perfection Ă  l'heure de leur mort. On peut trouver de multiples raisons Ă  cela qui toutes se ramĂšnent, comme toujours, Ă  une seule l’humilitĂ© produite par une division des nations en diverses cultures. C’est mieux ainsi Ă  la fois pour le salut de tous, chrĂ©tiens et chinois. [108] Voir chapitre 1, les sept jours de l’histoire du monde. [109] Voir du mĂȘme auteur L’heure de la mort. [110] Trompeuse » ou plutĂŽt ambiguĂ« car lorsque Dieu parle de gloire, de victoire, de salut », il entend souvent vie Ă©ternelle, donc humilitĂ© et son chemin, crucifixion et humiliation ». Mais l’homme y voit ce qui lui plaĂźt Ă  savoir succĂšs mondain, gloire terrestre ». [111] Il finit par accepter le baptĂȘme afin de mourir garrottĂ© plutĂŽt que brĂ»lĂ© vif. [112] Matthieu 8, 12. [113] Apocalypse 6, 7. Lorsque des textes de l’Apocalypse sont citĂ©s, c’est toujours Ă  titre d’illustration. Ils ne s’appliquent pas, quoiqu’en pense les TĂ©moins de JĂ©hovah, Ă  une seule pĂ©riode de l’histoire mais Ă  chaque gĂ©nĂ©ration. [114] Matthieu 21, 6. [115] Apocalypse 8, 1. [116] IsaĂŻe 65, 17. [117] Apocalypse 13, 3. L'une de ses tĂȘtes paraissait blessĂ©e Ă  mort, mais sa plaie mortelle fut guĂ©rie; alors, Ă©merveillĂ©e, la terre entiĂšre suivit la BĂȘte. » [118] Daniel 5, 25. [119] Saint Thomas disait que l’amour et les oeuvres qui sortent de lui mĂ©rite le Ciel de la part du Dieu qui aime le premier. [120] “ Donnez-moi deux attelages pour une course de chars. Que le premier concurrent ait pour chevaux l’orthodoxie la vraie foi accompagnĂ©e de l’orgueil. Que le deuxiĂšme coure avec l’hĂ©rĂ©sie accompagnĂ©e de l’humilitĂ©. Vous verrez alors l’hĂ©rĂ©sie remporter la course, non Ă  cause d’elle-mĂȘme mais Ă  cause de la force de l’humilitĂ©.” [121] Cf. GenĂšse 50, 20. [122] Marc 9, 38 Jean dit Ă  JĂ©sus "MaĂźtre, nous avons vu quelqu'un expulser des dĂ©mons en ton nom, quelqu'un qui ne nous suit pas, et nous voulions l'empĂȘcher, parce qu'il ne nous suivait pas." Mais JĂ©sus dit "Ne l'en empĂȘchez pas, car il n'est personne qui puisse faire un miracle en invoquant mon nom et sitĂŽt aprĂšs parler mal de moi. » Marc 9, 40 Qui n'est pas contre nous est pour nous. [123] 1 Rois 12, 16. [124] Matthieu 26, 52. [125] Actes 9, 3-4. [126] Matthieu 24, 12-14. Rappelons que ce genre de textes semble annoncer au sens premier littĂ©ral des Ă©vĂšnements futurs. Bien que leur autoritĂ© est la plus haute qui soit, ils doivent ĂȘtre utilisĂ©s avec prudence car leur sens est souvent, de par la volontĂ© de Dieu, multiple. L’exemple de la fameuse parole de JĂ©sus Cette gĂ©nĂ©ration ne passera pas que tout soit rĂ©alisé» le prouve. Il parlait certes de sa venue dans la gloire mais pas de la mĂȘme façon que ses auditeurs qui pensaient Ă  la fin du monde. Lui parlait de la mort Ă  venir de cette gĂ©nĂ©ration, Ă  travers la mort individuelle de chacun de ses membres, etc. [127] 1 TimothĂ©e 4, 1. [128] 2 TimothĂ©e 3, 1-5. [129] 1 PĂ©riarchion, chapitre 3. [130] 1 Jean 4, 3. [131] Une fiction parfois dangereuse et, au plan catholique, hĂ©rĂ©tique. Qu’on se souvienne du protocole des sages de Sion », cet Ă©crit attribuĂ© Ă  des Juifs et qui prĂ©tendait dĂ©crire un plan sur plusieurs gĂ©nĂ©rations visant Ă  rendre dĂ©cadents les peuples pour Ă©tablir le rĂšgne mondial d’un roi juif. Il s’agit d’ un faux produit dans un milieu antisĂ©mite en Russie au XIXĂšme siĂšcle. Hitler s’en servit pour justifier sa thĂšse du complot judĂ©o-maçonnique. Qu’y pouvaient les enfants qu’il fit massacrer en masse, Ă  cause de ce mythe. Le vrai ennemi de l’homme est cet orgueil premier qui se cache sous tout mal. Les francs-maçons en ont Ă©tĂ© souvent soupçonnĂ©s. En vĂ©ritĂ©, eux-mĂȘmes ont errĂ© dans leur recherche du meilleur monde possible. Ils n’ont fait que naviguer Ă  vue, sans deviner les consĂ©quences de certaines de leurs dĂ©cisions. [132] EphĂ©siens 6, 12. [133] L’histoire des anges et l’origine des dĂ©mons, ces anges devenus mauvais, sont rapportĂ©es en dĂ©tail plus loin dans ce chapitre quatriĂšme Ă©tape, le mystĂšre de l’iniquitĂ©. Il s’agit de la rĂ©volte premiĂšre, celle qui motiva la haine mortelle de Lucifer et de ses anges contre l’humanitĂ©. [134] Matthieu 24, 12. [135] Tout antijudaĂŻsme est un mauvais signe. Les ennemis de Dieu semblent perpĂ©tuellement conduits Ă  se faire ennemis du peuple Ă©lu. Ceci est systĂ©matiquement vrai depuis quatre millĂ©naires. Il n’est en fait que le symptĂŽme de la maladie mortelle du cœur de l’homme pour le salut, l’orgueil. Quand une communautĂ© nationale rĂ©ussit et rĂ©alise une structure puissante et parfaite, elle n’a plus qu’un ennemi celui qui est diffĂ©rent et vit au milieu d’elle. Elle s’en prend toujours au juif qui vit chez elle, sous n’importe quel prĂ©texte ils empoisonnent l’eau ; ils sont avares ; ils ont tuĂ© le Christ. De nos jours, l’islam est Ă  son tour atteint de ce syndrome. Cela ne lui apportera rien de bon. La main de Dieu n’aime pas la nation qui s’exalte en son cœur. Il abaisse toujours l’orgueil des puissants. [136] Une faute que l’histoire a tendance Ă  relativiser Ă  un conflit d’hommes et non Ă  une preuve du sectarisme intellectuelle de l’Église de la Renaissance. En effet, tout semble indiquer que la plupart des membres du clergĂ© sont Ă  cette Ă©poque plutĂŽt ouverts Ă  la nouveautĂ©, curieux de tout, parfois davantage que certains barons universitaires actuels de la pensĂ©e unique. Mais l’histoire que je raconte ne parle pas de vĂ©ritĂ© historique. Elle parle d’une lutte Ă  mort d’une force invisible contre ce qui porte le nom de Dieu, par tous les moyens y compris ceux de l’exagĂ©ration et de l’amalgame. [137] Sainte ThĂ©rĂšse de l’Enfant-JĂ©sus, chants et poĂ©sies. [138] 2 Thessaloniciens 2, 6-8. [139] Bern. a Piconio, Epist. B. Pauli triplex expost. II Epist. ad Thess., II, 3. [140] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă  titre de simple tĂ©moignage, sans qu’il lui soit attribuĂ© d’autoritĂ©, une stigmatisĂ©e du XIXĂšme siĂšcle, eut la vision de notre Ă©poque qui lui semble ĂȘtre l’une des pires depuis le commencement de l’humanitĂ©. J’appris que Lucifer doit ĂȘtre dĂ©chaĂźnĂ© pour un temps cinquante ou soixante ans avant l’an 2000, si je ne me trompe. Quelques dĂ©mons doivent ĂȘtre dĂ©chaĂźnĂ©s de temps en temps pour punir et tenter le monde. Je crois que quelques-uns l’ont Ă©tĂ© de nos jours elle parle vers 1820, d’autre le seront bientĂŽt aprĂšs. » Visions d’Anne-Catherine Emmerich sur la vie de JĂ©sus, Tome 3, TĂ©qui, page 372. [141] D’aprĂšs saint Paul 2 Thessaloniciens, 2, 4. [142] Voir Saint. Thomas d’Aquin, Opusc., LXVIII, De Antichr., Ă©dit. ParmĂŠ, 1864. p. 439. [143] Lumen Gentium 16. [144] Apocalypse 17, 9-10. [145] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă  titre de simple tĂ©moignage, sans qu’il lui soit attribuĂ© d’autoritĂ©* vit ce dernier antichristianisme sous la forme de la fameuse prostituĂ©e de l’Apocalypse Je me trouvais dans la maison des noces et je vis un bruyant cortĂšge matrimonial arriver dans plusieurs fiancĂ©e qui avait prĂšs d’elle plusieurs hommes et femmes Ă©tait une personne de grande taille, Ă  l’air effrontĂ© et avec une parure de courtisane. Elle avait sur la tĂȘte une couronne, sur la poitrine beaucoup de bijoux, trois chaĂźnes et trois agrafes de clinquant auxquelles Ă©taient suspendues une quantitĂ© d’instruments, de figures reprĂ©sentant des Ă©crevisses, des crapauds, des sauterelles, et aussi de petites cornes, des anneaux, des sifflets etc. » Vie d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 2, p. 398. [146] Apparition reconnue officiellement par l’autoritĂ© de l’Église. Son message a donc une certaine autoritĂ© sur l’espĂ©rance des catholiques, a un degrĂ© prĂ©cisĂ© en fin d’ouvrage. [147] Luc 6, 22. [148] De telles apparitions, reconnues canoniquement par l’Église, ont une valeur essentielle, non pour ajouter un dogme Ă  la foi, mais pour rĂ©vĂ©ler du nouveau quant Ă  l’espĂ©rance, c’est-Ă -dire Ă  l’action de Dieu sur telle gĂ©nĂ©ration. Leur rĂŽle en thĂ©ologie est expliquĂ© dans la troisiĂšme partie. [149] La premiĂšre guerre mondiale. [150] Ce signe a Ă©tĂ© donnĂ© en automne 1938. [151] 2 Thessaloniciens 2, 6-8. [152] Il manque la paresse. A l’heure oĂč jÂ’Ă©cris ce livre, on peut penser qu’elle sera une Ă©tape incontournable. Les jeunes du dĂ©but du XXIĂšme siĂšcle rĂȘvent de gagner plus d’argent tout en travaillant moins. Le climat gĂ©nĂ©ral de cette gĂ©nĂ©ration n’est plus la rĂ©volution comme chez leurs aĂźnĂ©s de mai 68 mais la fragilitĂ© et le manque dÂ’Ă©nergie. Tout cela pourrait conduire Ă  la pauvretĂ© matĂ©rielle. [153] Malachie 2, 15. [154] Apparition reconnue par l’Église. Elle eut lieu dans les Alpes, auprĂšs de deux enfants bergers, MĂ©lanie et Maximin. Rappelons que ce texte reçoit, du fait de sa reconnaissance canonique, une certaine autoritĂ© qui ne concerne pas la foi mais la maniĂšre dont le plan du salut est appliquĂ© Ă  chaque Ă©poque l’espĂ©rance. [155] Marc 8, 38. [156] Matthieu 5, 11. [157] Un massacre des innocents comme jamais au cours de l’histoire, et l’absence totale d’une simple explication de la douleur de Pierre sur ce sujet on ne parle pas de l’ñme de ces enfants, de leur destin aprĂšs leur mort. Il semble que le clergĂ© a admis qu’il n’y a pas pour eux de vie aprĂšs la mort, qu’ils ne sont que des prĂ©-humains. [158] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă  titre de simple tĂ©moignage, sans qu’il lui soit attribuĂ© d’autoritĂ© parle sans cesse dans ses visions de la fidĂ©litĂ© du Saint-PĂšre et de la complicitĂ© d’une grande partie du clergĂ©. Ses descriptions surprendront par leur actualitĂ© ceux qui connaissent la crise thĂ©ologique dans l’Église catholique depuis le Concile Vatican II. Elle Ă©crit vers 1820 On gardait le silence sur la croix, sur le sacrifice et la satisfaction, sur le mĂ©rite et le pĂ©chĂ©, oĂč les faits et les miracles et les mystĂšres de l’histoire de notre rĂ©demption devaient cĂ©der la place Ă  de creuses thĂ©ories de la rĂ©vĂ©lation oĂč l’homme-Dieu, pour ĂȘtre supportĂ©, ne devait plus ĂȘtre prĂ©sentĂ© que comme l’ami des hommes, des enfants et des pĂ©cheurs, oĂč sa vie n’avait de valeur que comme enseignement, sa passion comme exemple de vertu, sa mort comme charitĂ© sans objet. Le manque total de doctrine devait ĂȘtre voilĂ© sous un langage naĂŻf Ă  la portĂ©e de toutes les intelligences. » Vie d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome I, p. 415. [159] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă  titre de simple tĂ©moignage, sans qu’il lui soit attribuĂ© d’autoritĂ©, une cĂ©lĂšbre stigmatisĂ©e du XIXĂšme siĂšcle, eut la vision de ce comportement perpĂ©tuel du clergĂ© Ă  la remorque de l’idĂ©e dominante du temps Je vois chez tous, mĂȘme chez les meilleurs d’entre eux, un orgueil effrayant, mais chez aucun l’humilitĂ©, la simplicitĂ© et l’obĂ©issance. Ils sont terriblement fiers de la sĂ©paration dans laquelle ils vivent. Ils parlent de foi, de lumiĂšre, de christianisme vivant. Mais ils mĂ©prisent et outragent la sainte Église dans laquelle il faut chercher la vie. Dans leur prĂ©somption, ils prĂ©tendent mieux comprendre toute chose que les chefs de l’Église et mĂȘme que les saints docteurs. » Vie d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome I, p. 536. [160] Daniel 12, 7. [161] Apocalypse 13, 17-18. Ce genre de texte a d’abord un sens symbolique valable pour chaque Ă©poque de l’histoire du monde. Mais il devient de plus en plus Ă©vident au fur et Ă  mesure que l’histoire avance. [162] Anecdote significative du changement de gĂ©nĂ©ration Un dĂ©bat rĂ©cent de la RTBF Belgique mettait en scĂšne de jeunes concubins d’une vingtaine d’annĂ©es et des psychologues quinquagĂ©naires. Ceux-ci se scandalisaient de leur non-usage du prĂ©servatif, selon eux indispensable mĂȘme dans la vie de couple ». Les jeunes rĂ©pondaient Nous avons promis d’ĂȘtre fidĂšles. Si on ne fait pas confiance, l’amour n’existe pas. » Cette Ă©vidence Ă©tait insoutenable dix ans plus tĂŽt. [163] Chiffre symbolique valable Ă  chaque Ă©poque mais de plus en plus visible Ă  mesure qu’approche la fin. [164] GenĂšse 1, 31. [165] Exode 7, 25. [166] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă  titre de simple tĂ©moignage, sans qu’il lui soit attribuĂ© d’autoritĂ© eut la vision de l’humanisme universel sous la forme d’une Église Et il apparut une nouvelle Église dans laquelle des gens, parmi lesquels il y avait des savants, se trouvĂšrent rassemblĂ©s. Cette Église Ă©tait ronde symbole d’universalitĂ© ? avec une coupole grise et tant de gens y affluaient que je ne comprenais pas comment lÂ’Ă©difice pouvait les contenir tous. CÂ’Ă©tait comme un peuple entier. Cependant, la nouvelle Église devenait de plus en plus sombre et noire et tout ce qui s’y faisait Ă©tait comme une noire vapeur. Ces tĂ©nĂšbres se rependirent au dehors et toute verdure se flĂ©trit. Plusieurs paroisses des environs furent envahies par l’obscuritĂ© et la sĂ©cheresse. » Vie d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 3, p. 157. Ces images montrent avec force l’enthousiasme des dĂ©buts puis l’arrivĂ©e des fruits de sĂ©duction dans l’Église du Christ puis d’amertume de tous les antichristianismes. C’est encore plus saisissant si l’on considĂšre l’humanisme actuel ou le culte futur de Lucifer dans sa rĂ©volte et sa libertĂ©. [167] 1 Corinthiens 15, 32. [168] L’expĂ©rience des sept pĂ©chĂ©s capitaux depuis 1830, les millions de morts, chapitre 4, deuxiĂšme Ă©tape. [169] Consulter pour illustrer cette rĂ©flexion, lÂ’Ă©volution des dĂ©bats du Grand Orient de France. [170] Cette charte n’est pas officielle. Ces textes ont Ă©tĂ© extraits par l’auteur Ă  partir de textes de l’ et de l’UNESCO. [171] Religion Ă  vocation universaliste. Elles ont tendance Ă  imposer leur message. On pense Ă  l’islam et au christianisme dans leurs dimensions politiques. [172] Apocalypse 16, 8-10. [173] DeutĂ©ronome 8, 3. [174] Avertissement Cette section pose la question suivante jusqu’oĂč ira l’humanitĂ©, avant la fin du monde, dans sa recherche d’une libertĂ© de l’orgueil? Comment rĂ©pondre avec certitude et prĂ©cision Ă  partir des prophĂ©ties bibliques? [175] La seule encyclique Ă©crite en allemand dans l’histoire de l’Église. [176] Luc 12, 4. [177] Voir le chapitre 4. [178] Le dernier des prophĂštes canonique, Malachie 2, 14, Ă©crit Et vous dites Pourquoi ces malheurs? - C’est que YahvĂ© est tĂ©moin entre toi et la femme de ta jeunesse que tu as trahie, bien qu’elle fĂ»t ta compagne et la femme de ton alliance. N’a-t-il pas fait un seul ĂȘtre, qui a chair et souffle de vie? Et cet ĂȘtre unique, que cherche-t-il? Une postĂ©ritĂ© donnĂ©e par Dieu! Respect donc Ă  votre vie, et la femme de ta jeunesse, ne la trahis point! Car je hais la rĂ©pudiation, dit YahvĂ© le Dieu d’IsraĂ«l, et qu’on recouvre l’injustice de son vĂȘtement, dit YahvĂ© Sabaot. Respect donc Ă  votre vie, et ne commettez pas cette trahison! » [179] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă  titre de simple tĂ©moignage, sans qu’il lui soit attribuĂ© d’autoritĂ©* Ă©crit Je vis que certains idolĂątres du passĂ© aimaient davantage leur idole qu’eux-mĂȘmes, avec un rĂ©el sens du sacrifice. Au contraire, certains hommes de notre Ă©poque mettent leur propre personne au-dessus de tout ce qui existe dans le monde. » Vie d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 3, p. 169. [180] C’est de cette maniĂšre que saint Augustin dĂ©finit l’intensitĂ© de l’amour qui rĂšgne dans la CitĂ© de Dieu et qui peut tout supporter pour l’autre, jusqu’à la croix. [181] 1 Jean 5, 19. [182] Sagesse 17, 1ss. [183] Matthieu 24, 19 ss. [184] 2 Thessaloniciens, 2. [185] Cette troisiĂšme Ă©tape n’est autre que le sixiĂšme jour. Mais il sera traitĂ© de maniĂšre plus concrĂšte au chapitre suivant. [186] 2 Thessaloniciens 2, 8. Ce texte de saint Paul, dans son sens littĂ©ral, n’est pas symbolique et valable pour chaque Ă©poque. Il le prĂ©sente comme la prophĂ©tie des Ă©vĂšnements qui prĂ©cĂšderont le retour du Christ Ă  la fin des fins. [187] Apparition reconnue canoniquement par l’Église. Les textes citĂ©s ont une certaine autoritĂ© dont le degrĂ© est rappelĂ© en fin d’ouvrage. [188] En 2 Thessaloniciens, 2. [189] Matthieu 24, 35. [190] Aussi, tout au long de cet ouvrage, j’ai pris le parti de parler d’eux en termes anthropomorphiques. Il s’agit bien sĂ»r d’un langage analogique. [191] Certains thĂ©ologiens sont allĂ©s plus loin encore. Ils ont cru lire dans la Bible que Dieu Ă©tait allĂ© jusqu’à rĂ©vĂ©ler aux anges que naĂźtrait un jour une femme dont le cœur serait pur, l’humilitĂ© absolue, le don d'elle-mĂȘme total au point que Dieu lÂ’Ă©lĂšverait au-dessus de tout et en ferait leur reine. Dieu a-t-il rĂ©vĂ©lĂ© dĂšs cet instant la naissance future de la Vierge Marie? Une chose par contre est certaine ils ont compris dĂšs cet instant le projet de Dieu, faire d'eux les serviteurs et les guides spirituels de leurs futurs frĂšres cadets. Anges gardiens, mandatĂ©s selon un ordre hiĂ©rarchique parfait au service des hommes, voilĂ  quelle serait leur mission jusqu'Ă  ce que le dernier homme ait terminĂ© sa vie terrestre. [192] GenĂšse 1. [193] JĂ©rĂ©mie 2, 20. [194] Apocalypse 12, 4. [195] Apocalypse 12, 7. [196] Qui est comme Dieu », c’est-Ă -dire, en hĂ©breux, MikaĂ«l. Le fait que Michel soit un simple archange fut la premiĂšre humiliation du ChĂ©rubin Lucifer. RĂ©voltĂ© contre Die, il n’est mĂȘme plus intelligent. [197] IsaĂŻe 14, 12. [198] Jean 8, 44. [199] Apocalypse 12. [200] Le dĂ©mon ne dĂ©sire pas premiĂšrement que l’homme s’autodĂ©truise dans un holocauste nuclĂ©aire. Le meurtre du corps ne l’intĂ©resse qu’à cause de sa racine, le pĂ©chĂ© de l’ñme. Son but premier est spirituel. Il veut que le maximum d’humains, devenu Ă©goĂŻste et orgueilleux, choisisse avec lui l’enfer, librement. [201] Traduction libre de GenĂšse 3, 5. [202] GenĂšse 3, 14. Eux, des ĂȘtres spirituels indiffĂ©rents par nature au sexe, Ă  l’argent, et Ă  la vanitĂ© du regard des autres, vautrent leur action sur l’homme dans de telles propositions. [203] 2 Thessaloniciens 2, 1-12. [204] Informations donnĂ©es par Denis VLIEGHE et Vincent ROSSOME, mai 2001. [205] Voir du mĂȘme auteur, L’heure de la mort, l’enfer. Le seul pĂ©chĂ© qui conduit en enfer, parce qu’il est un rejet parfaitement libre, lucide et maĂźtrisĂ©. Voir du mĂȘme auteur, L’heure de la mort, les six pĂ©chĂ©s contre l’Esprit Saint. [206] Jean 23, 34. [207] Une apparition reconnue canoniquement. Deux des voyants sont dĂ©jĂ  bĂ©atifiĂ©s. Sa rĂ©alitĂ© est donc attestĂ©e par l’Église avec une certaine autoritĂ© dont le degrĂ© est rappelĂ© en fin d’ouvrage. [208] Il est Ă©vident que toutes ces rĂ©vĂ©lations privĂ©es*, mĂȘme celles qui sont reconnues par l’Église, ne peuvent ĂȘtre mises au mĂȘme niveau que l’Écriture Sainte. Pourtant, il serait prĂ©somptueux de les nĂ©gliger. Elles rĂ©vĂšlent Ă  l’homme la maniĂšre concrĂšte dont se rĂ©alise ce qui est annoncĂ© par l’Écriture dans l’histoire. [209] Au sens non scientifique du terme mais dans un sens trĂšs rĂ©aliste. Il s’agit des trois secrets de Fatima, concernant la seconde guerre mondiale, la guerre froide puis le martyre du Pape. [210] Luc 16, 31. [211] Paul VI, 1968, Documentation Catholique n° 603. [212] Recueil de textes, Piveteau, ''L'Ă©volution", encyclopĂ©die universitaire, p. 10. [213] Le scientifique Salet estimait Ă  10300 le nombre d’atomes qui composent l’univers dans son ensemble et Ă  une chance sur 10 [puissance 5 milliards] la probabilitĂ© pour qu’un vivant apparaisse par hasard. Son calcul reposait sur le nombre incroyable et la prĂ©cision des bases qui composent l’ de tout vivant autonome, mĂȘme le plus simple. Il disait que ce chiffre rendait impossible l’apparition par hasard de la vie. Il y a autant de chance pour que le premier vivant soit apparu par hasard que de voir un singe dactylographe Ă©crire en tapant au hasard, un ouvrage de 100 000 pages. » [214] Luc 12, 54-56. [215] 2 Thessaloniciens, 2, 5. [216] Voir du mĂȘme auteur La grande guerre de l’islam. [217] GenĂšse 16, 10. [218] GenĂšse 21, 20. [219] Voir la foi des musulmans concernant la guerre sainte, mode principal de leur extension. Voir La Voie du musulman, Aboubaker Djaber EldjazaĂŻri Aslim Ă©ditions 1986, France, catĂ©chisme sunnite officiel ». A- Institution L’objectif principal du djihad est d’affronter les mĂ©crĂ©ants et les belligĂ©rants. B- DiffĂ©rentes sortes de djihad ; C- Le but du djihad Toute sorte de djihad tend Ă  proscrire toute autre adoration que celle de Dieu, l’Unique, Ă  se dresser contre la violence et le mal, Ă  sauvegarder la vie, les biens et lÂ’Ă©quitĂ©, Ă  gĂ©nĂ©raliser le bien et Ă  rĂ©pandre la vertu. Dieu dit — Combattez les afin que plus aucun croyant ne soit tentĂ© d’abjurer et que le culte tout entier soit rendu Ă  Dieu. 8 - Le Butin - 39 ; D- MĂ©rite du djihad Le mĂ©rite du djihad et de la mort en martyr pour la Cause de Dieu est exprimĂ© en termes nets dans les annonces vĂ©ridiques divines et dans les hadith authentiques du ProphĂšte. [220] Je rapportais prĂ©cĂ©demment la prophĂ©tie des Incas qui les livra pieds et mains liĂ©s aux conquistadors violent et Ă©vangĂ©lisateurs. Des centaines d’autres exemples pourraient ĂȘtre rapportĂ©s, non seulement dans la Bible mais dans l’histoire rĂ©cente. En 1940, lorsque Hitler dĂ©cida de son nid d’aigle la date dĂ©finitive de l’invasion de la Russie, il se fit dans l’atmosphĂšre une agitation Ă©tonnante. Le ciel Ă©tait rouge feu et le vent soufflait en tempĂȘte tandis que des nuages aux formes dĂ©chirĂ©es passaient dans le ciel. Une femme prĂ©sente sÂ’Ă©cria Mauvais prĂ©sage. Beaucoup de sang et de malheur ». Hitler fut fortement impressionnĂ©. Document La chaĂźne histoire, Hitler, homme et Mythe ». La tradition du bouddhisme khmer gardait la prophĂ©tie suivante Quand le ciel rougira comme le feuillage du banian, de l’orient Ă  l’occident, que chacun fuit le pays car la guerre et le malheur arrivent ». Or un couchĂ© de soleil de ce type se produisit peu avant la prise de pouvoir du criminel marxiste Pol Pot qui, en quelques annĂ©es, causa la mort d’un million de cambodgiens. Une Ă©tude approfondie de ce genre de prĂ©sages ou de prophĂ©ties mĂ©riterait d’ĂȘtre faite, avec les vĂ©rifications critiques d’usage. Les prophĂ©ties d’une puissante religion comme l’islam mĂ©ritent d’autant plus d’ĂȘtre Ă©tudiĂ©es en dĂ©tail. [221] Voir La mort et le jugement dernier selon les enseignements de l’islam, Fdal Haja, Rayhane Ă©ditions, Paris 1991, p. 53ss [222] Il existe d’autres signes, mineurs. [223] Voir chapitre 7, le temps du sĂ©pulcre, le signe de Jonas. [224] Tirmizzi dans ce qu’on rapporte du Mahdi » note qu’il teint de Ibn Mass’oud ce Hadith* un homme de ma famille viendra, son nom correspondra Ă  mon nom ». [225] Les Musulmans anti-Wahhabites appĂšlent le Wahhabisme "fitna an Najdiyyah", le malheur venant de Nejd. [226] Il s’agit des habitants musulmans de l’Arabie vers la fin du monde. [227] Selon Hisham al-Kabbani, nĂ© au Liban et vivant actuellement aux [228] Ces textes paraissent clairs? Ils sont en fait ambigus et ne provoquent pas la paix des dĂ©bats en islam. Chacun voit l’Arabe pervers » annoncĂ© selon ce qui l’arrange. Pour le terroriste Oussama Bin Laden, c’est la royautĂ© de l’Arabie Saoudite qui a accompli l’horreur en introduisant les armĂ©es Ă©trangĂšres sur la terre sainte. Pour la famille royale arabe, les pervers sont les terroristes arabes puisqu’ils rĂ©pandent le sang des femmes et des enfants par toute la terre Pour la majoritĂ© des musulmans Sunnites, ce sont tous les arabes Ă  cause de leur sectarisme Wahhabite* voir plus loin. [229] EzĂ©chiel 39, 9-11. Il s’agit de l’annonce d’une grande guerre qui verra la dĂ©faite des impies. [230] Elle ne parle pas seulement du danger du retour du nazisme. Cette phrase est universelle. [231] DeutĂ©ronome 28, 47-66. Cette prophĂ©tie a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e une troisiĂšme fois par Hitler dont, est-ce une simple coĂŻncidence, lÂ’Ă©tendard Ă©tait aussi l’aigle. [232] IsaĂŻe 60, 10-13. [233] IsaĂŻe 11, 1-5. [234] L’ambiguĂŻtĂ© de Dieu vient d’abord de la psychologie trop humaine de l’homme. Lorsque Dieu parle de gloire, de victoire, de salut », il entend souvent vie Ă©ternelle, donc humilitĂ© et son chemin, crucifixion et humiliation ». Seul un croyant lui-mĂȘme passĂ© au feu purificateur de Dieu finit par s’habituer Ă  son style et Ă  ne plus lire succĂšs mondain, gloire terrestre ». [235] JosĂšphe raconte La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 31 Quelques annĂ©es avant la guerre, il se leva un pauvre homme, qui Ă©tait prĂȘtre. Il se mit Ă  prophĂ©tiser par toute la JudĂ©e en disant simplement Voix du cĂŽtĂ© de l’orient! Voix du cĂŽtĂ© de l’Occident! Voix du cĂŽtĂ© des quatre vents! Voix contre JĂ©rusalem et contre le Temple! Voix contre les nouveaux mariĂ©s et les nouvelles mariĂ©es, voix contre tout le peuple! » Il parlait ainsi, toujours, sans injurier ceux qui le battaient, ni remercier ceux qui lui donnaient Ă  manger. Toutes ses paroles se rĂ©duisaient Ă  un triste prĂ©sage, et il les profĂ©rait d’une voix plus forte dans les jours de fĂȘte. Il continua d’en user ainsi durant sept ans cinq mois sans aucune intermission et sans que sa voix ne fĂ»t ni affaiblie ni enrouĂ©e. Quand JĂ©rusalem fut assiĂ©gĂ©e, on vit l’effet de ses prĂ©dictions et, faisant alors le tour des murailles de la ville, il se mit encore Ă  crier Malheur, malheur sur la ville, malheur sur le peuple, malheur sur le Temple », Ă  quoi ayant ajoutĂ© Malheur sur moi », une pierre lancĂ©e par une machine le renversa par terre, et il rendit l’esprit en profĂ©rant ces mĂȘmes mots. » [236] Un troublant rapprochement des dates s’impose. Le Wahhabisme est la plus terrible attaque satanique contre l’islam depuis l’HĂ©gire*. Il prend la religion par sa qualitĂ© d’honneur militaire et la transforme en un fanatisme exterminateur. Au mĂȘme moment, le christianisme subissait une attaque au dĂ©faut de sa cuirasse il libĂšre l’homme avec la RĂ©volution française et le culte de l’homme divinisĂ© [237] D’aprĂšs la longue prophĂ©tie d’EzĂ©chiel, 39, 1 ss. [238] EzĂ©chiel 39, 12 On les enterrera afin de purifier le pays pendant sept mois. » [239] Avis religieux adressĂ© aux musulmans, quoique n’engageant que celui qui la prononce. Comme chez les Protestants, chaque musulman est imam. N’ayant pas de magistĂšre papal, les fatwa islamiques n’ont de valeur que pour ceux qui reconnaissent l’autoritĂ© de l’imam Ă©metteur. Depuis la rĂ©volution islamique d’Iran, le terme fatwa a pris le sens malheureux d’appel Ă  l’exĂ©cution sommaire. [240] CrĂ©ation en 1979 en Iran d’une rĂ©publique islamique sectaire. [241] Nous ajoutons cette note le 11 septembre 2001. Ce livre Ă©tait dĂ©jĂ  Ă©crit en 1996 Voir Nihil Obstat. Mais devant moi dĂ©file Ă  la tĂ©lĂ©vision, en boucle, l’attaque suicide du World Trade Center aux Les deux tours viennent de sÂ’Ă©crouler aprĂšs avoir Ă©tĂ© percutĂ©es par deux avions gros porteurs chargĂ©s de passagers dĂ©tournĂ©s par des combattants de l’islam. Les commentateurs parlent de nouveau Pearl Arbor ». Ils n’ont pas tort. Le monde entre sans doute, aprĂšs la guerre froide, dans une quatriĂšme guerre mondiale. L’ennemi ne viendra pas d’abord des nations musulmanes mais de cette mouvance particuliĂšre des combattants de l’islam qui agit en s’appuyant sur les textes de sa foi. La prĂ©sence de ces textes est dramatique. Elle plongera beaucoup de musulmans dans la guerre Sainte. La victoire du monde coalisĂ© ne fait pas de doute, mais Ă  quel prix? Le Pakistan possĂšde l’arme nuclĂ©aire. Lorsque la guerre sera gagnĂ©e, il est probable que naĂźtra une nouvelle gĂ©nĂ©ration qui, devenue adulte 20 ans plus tard, rejettera dans un nouveau mai 68 la religion et celui qui en porte le nom Dieu. C’est une Ă©tape nouvelle mais essentielle dans la rĂ©alisation des prophĂ©ties. [242] Matthieu 26, 52. [243] Nous disions que cette Ă©poque n'est pas pour aujourd'hui. C'est donc que le temps de l’AntĂ©christ n'est pas encore pour cette annĂ©e. Mais il peut venir vite, en quelques gĂ©nĂ©rations d'autant plus que les moyens modernes de communication prĂ©cipitent lÂ’Ă©volution des mœurs. Les enfants bouddhistes d'Orient se forment en ce moment avec la tĂ©lĂ©vision occidentale tout entiĂšre imbibĂ©e du message de l’homme sans Dieu. [244] 2 Thessaloniciens 2, 4. [245] Qu’on le veuille ou non, l’heure est venue de devenir citoyen du monde ou de voir pĂ©rir toute civilisation. » Citation d’un discours aux enseignants, du ministre français de l’Instruction publique, 1918. [246] En Luc 21, 24 JĂ©rusalem sera foulĂ©e par les paĂŻens jusqu’à ce que soit accompli le temps des nations ». [247] Dans les annĂ©es 70, des jeunes aux cheveux longs se tenaient non loin d’un monument au mort. On fĂȘtait l’Armistice du 11 novembre et des anciens combattants des deux guerres mondiales saluaient le drapeau français. Des cris fusĂšrent fascistes ! – Mais nous avons combattu le fascisme, leur fut-il rĂ©pondu. – Peu importe, vous ĂȘtes Ă  mettre dans le mĂȘme sac patriotique. » Cette anecdote illustre ce que peut ĂȘtre la rĂ©action d’une gĂ©nĂ©ration, non par on intelligence, mais par sa sensibilitĂ©. [248] Ils voient de leurs yeux, dirait Job. Voir, Ă  propos de la survie des facultĂ©s sensibles aprĂšs la mort, du mĂȘme auteur, L’heure de la mort. [249] Romains 11, 15. [250] Matthieu 24, 15. [251] Luc 21, 24. [252] Luc 23, 28. [253] Luc 21, 24. [254] Romains 11, 25. [255] Luc 13, 35. [256] Romains 11, 15. [257] Voir par exemple Apocalypse 9, 15. Ce chiffre d’un tiers, appliquĂ© au malheur, est citĂ© 14 fois dans ce livre. [258] Actes 5, 34. [259] A l’image du pharaon devant MoĂŻse Car Dieu renverse les puissants de leur trĂŽne et relĂšve les humbles », dit la Vierge Marie dans son Magnificat. [260] Chapitres 6 et 7. [261] Ce livre a Ă©tĂ© reconnu canoniquement par l’Église catholique mais certaines confessions chrĂ©tiennes le rejettent. Voir MaccabĂ©es 2, 4-8. [262] Bien sĂ»r, chacune des prophĂ©ties concernant les Juifs a, outre une rĂ©alisation matĂ©rielle, une signification spirituelle. La destruction du temple de JĂ©rusalem* marque l’entrĂ©e dans un nouveau temps qui est celui de la Nouvelle Alliance oĂč Dieu n’est plus adorĂ© sur une montagne ou dans un temple mais au fond des cœurs. Dans un sens symbolique, cette destruction prĂ©figure et annonce celle de notre corps par la mort et celle du nouveau temple qu’est l’Église dans un sacrifice final qui prĂ©cĂ©dera la glorification du monde. La dĂ©portation d’IsraĂ«l ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une punition pour l’acte commis par ceux qui ont tuĂ© JĂ©sus car ce pĂ©chĂ© leur a Ă©tĂ© imputĂ© personnellement lors de leur jugement particulier. Cette dispersion est donnĂ©e aux nations comme un signe qui manifeste les consĂ©quences auxquelles aboutit tout pĂ©chĂ©. Ce peuple de prophĂštes montre sans le vouloir qu’en pĂ©chant, nous sommes dispersĂ©s Ă  tous vents loin de Dieu et de nos frĂšres. Il en est de mĂȘme pour les persĂ©cutions. Elles sont un tĂ©moignage des consĂ©quences terribles du pĂ©chĂ© qui tue la vie de l’ñme d’une maniĂšre analogue Ă  la barbarie des persĂ©cuteurs lorsqu’ils massacrent des enfants innocents. Le peuple juif persĂ©cutĂ© est le signe de la fin du monde oĂč se manifestera la haine implacable du dĂ©mon pour toute vie de l’ñme. [263] CitĂ© par saint Louis-Maie Grignon de Montfort, TraitĂ© de la vraie dĂ©votion Ă  la Sainte Vierge, Ă©dition du seuil, Paris, 1966, 46. [264] qui est un saint canonisĂ©. Ses visions et ses prophĂ©ties ont de ce fait une certaine autoritĂ© dont le degrĂ©, sans rapport Ă©videment avec celui de la RĂ©vĂ©lation publique, est prĂ©cisĂ© en fin d’ouvrage. Elles n’en demeurent pas moins trĂšs importantes pour la thĂ©ologie de l’espĂ©rance. [265] Lire son TraitĂ© de la vraie dĂ©votion Ă  Marie, Ă©dition du seuil, Paris, 1966, 47 ss. [266] En rĂ©alitĂ©, l'apparition Ă  Catherine LabourĂ© est loin d'ĂȘtre la premiĂšre. L'apparition Ă  Jean Courdil Celles, 1686 ou Ă  BenoĂźte Rencurel Notre Dame du Laus est largement antĂ©rieure. Mais celle de Catherine inaugure un caractĂšre eschatologique nouveau. Pour la premiĂšre fois, la Vierge ne vient pas seulement comme mĂšre. Elle vient comme sage-femme en ce sens qu’elle va accompagner une douloureuse naissance vers la Vie. [267] Il s’agit d’une apparition reconnue officiellement par l’autoritĂ© de l’Église. Son message a donc une certaine autoritĂ© sur l’espĂ©rance des catholiques et leur comprĂ©hension de l’action incarnĂ©e de Dieu dans chaque gĂ©nĂ©ration, Ă  un degrĂ© prĂ©cisĂ© en fin d’ouvrage. [268] A savoir que le salut consiste en une rĂ©conciliation amoureuse de Dieu avec l’humanitĂ©. Pour se faire, une nouvelle Ève a eu Ă  dire oui. Le rĂŽle de Marie, loin d’ĂȘtre passif, fait partie de la rĂ©demption de la mĂȘme maniĂšre que, pour qu’il y ait mariage, il faut deux oui. [269] La valeur thĂ©ologique de ces deux cœurs est trĂšs profonde. Elle est le cœur mĂȘme de la rĂ©vĂ©lation dans son interprĂ©tation catholique. Marie et JĂ©sus sont ensemble, l’image de Dieu. JĂ©sus-Dieu et Marie-femme sont ensemble rĂ©dempteurs et co-rĂ©dempteurs. etc. [270] Apparition reconnue canoniquement par l’Église. Les textes citĂ©s ont une certaine autoritĂ© dont le degrĂ© est rappelĂ© en fin d’ouvrage. [271] Les apparitions continuent en ce dĂ©but de troisiĂšme millĂ©naire. Medjugorje* ne peut encore ĂȘtre reconnu puisque cette apparition n’est pas terminĂ©e. [272] Apocalypse 11, 3-13. Texte symbolique, d’abord valable pour chaque Ă©poque de l’humanitĂ©, mais de plus en plus nettement rĂ©alisĂ© vers la fin. [273] GenĂšse 6, 22. [274] 2 Rois 2, 11. [275] Matthieu 11, 14. [276] 1 Rois 17, 1. Le cycle d’Élie est rapportĂ© dans la Bible au premier livre des Rois, Ă  partir du chapitre 17. [277] Marc 6, 18. [278] Romains 11, 16. [279] Il invita des reprĂ©sentants des grandes religions du monde Ă  prier ensemble Dieu pour la paix. [280] Il est probable que les trois sens soient vrais. Dieu se plaĂźt Ă  rĂ©aliser les textes selon tous leurs sens. [281] L’AntĂ©christ, 1905. [282] Daniel 12, 10. [283] Daniel 11, 33. [284] Matthieu 24, 14. [285] qui est un saint canonisĂ©. Ses visions et ses prophĂ©ties ont de ce fait une certaine autoritĂ© dont le degrĂ©, sans rapport Ă©videment avec celui de la RĂ©vĂ©lation publique, est prĂ©cisĂ© en fin d’ouvrage. [286] TraitĂ© de la vraie dĂ©votion Ă  la Sainte Vierge, Ă©dition du seuil, Paris, 1966, 49ss. [287] Psaume 126, 4. [288] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă  titre de simple tĂ©moignage, sans qu’il lui soit attribuĂ© d’autoritĂ©* eut la vision de ces derniers apĂŽtres sous la forme de douze prĂ©dicateurs Je vis au milieu des dĂ©sastres les douze hommes dont j’ai dĂ©jĂ  parlĂ©, dispersĂ©s en diverses contrĂ©es sans rien savoir les uns des autres, recevoir les rayons de l’eau vive. Je vis que tous faisaient le mĂȘme travail de divers cĂŽtĂ©s. Ils Ă©taient tous catholiques. Je vis aussi, chez les tĂ©nĂ©breux destructeurs, de faux prophĂštes et les gens qui travaillaient contre les Ă©crits des douze nouveaux apĂŽtres. Les douze hommes apostoliques gagnaient toujours un grand nombre d’adhĂ©rents et la lumiĂšre se mit Ă  briller depuis Rome. » Vie d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 3, p. 159. [289] Zacharie 9, 9. [290] Marc 7, 27. [291] Jean 12, 20-36. [292] 2 Thessaloniciens 2, 3. [293] Il s’agit d’une proximitĂ© en terme de gĂ©nĂ©rations -20, 40 ou 100 ans- nous l’avons dĂ©jĂ  suggĂ©rĂ© Ă  propos de l’islam. Dieu a le temps. Rappelons que la Vierge a commencĂ© Ă  parler de la fin des fins Ă  la Salette, il y a 150 ans! Les Ă©vĂšnements peuvent certes se prĂ©cipiter au plan de la politique. [294] Jean 6, 66. [295] Jean 7, 19. [296] Jean 11, 45-53. [297] HĂ©breux 5, 8. [298] Jean 21, 18 - –l9. [299] Jean 12, 4, [300] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă  titre de simple tĂ©moignage, sans qu’il lui soit attribuĂ© d’autoritĂ©*, Ă©crit Ă  propos du clergĂ© progressiste qu’elle voit dans ses cĂ©lĂšbres prophĂ©ties Ces Ă©clairĂ©s », je les vois toujours dans un certain rapport avec la venue de l’AntĂ©christ, car eux aussi, par leurs menĂ©es, coopĂšrent Ă  l’accomplissement du mystĂšre de l’iniquitĂ©. » Vie d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome I, p. 536. Ailleurs, elle dĂ©crit leur oeuvre de la maniĂšre suivante Ils bĂątissaient une grande Église, Ă©trange et extravagante. Tout le monde pouvait y entrer pour communier et y possĂ©der les mĂȘmes droits. Ce devait ĂȘtre une vraie communion des profanes oĂč il n’y aurait qu’un seul pasteur, un seul troupeau. Il devait y avoir un pape vraisemblablement Ă©lu mais qui ne possĂšderait rien et serait salariĂ©. Tout Ă©tait prĂ©parĂ© d’avance et bien des choses Ă©taient dĂ©jĂ  faites. Mais, Ă  l’endroit de l’autel, il n’y avait que dĂ©solation et abomination. Ils veulent enlever au pasteur le pĂąturage qui est Ă  lui. Ils veulent en imposer un qui livre tout aux ennemis. » » Vie d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 3, p. 184. [301] Des courants puissants rĂ©clament un Concile Vatican III suppression de la papautĂ©*, dĂ©mocratisation dans la dĂ©finition de la foi, de la morale. Si la foi chrĂ©tienne est un jour votĂ©e par les hommes, Ă  quoi sera-t-elle rĂ©duite? La parole viendra-t-elle encore d’en haut? [302] Avec le mystĂšre de la charitĂ© de Dieu, qui veut se faire Ă©poux Ă  Ă©galitĂ© de droit avec l’homme, il s’agit de l’autre rĂ©vĂ©lation spĂ©cifique du christianisme. Sur le cœur de Dieu. [303] Jean 13, 6. [304] Matthieu 24, 15. [305] Luc 22, 32. [306] Matthieu 16, 18. [307] Luc 21, 28. [308] Jean 19. [309] Jean 21, 16. [310] CatĂ©chisme de l’Église Catholique, Mame 1992, pages 149-150. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ© pour la foi. [311] Seule exception peut-ĂȘtre Ă  cette rĂšgle. Honorius I qui enseigna un temps de maniĂšre privĂ©e le monothĂ©lisme JĂ©sus n’aurait qu’une seule facultĂ© volontaire, la volontĂ© divine. Ce pape se rĂ©tracta. Mais son enseignement avait un caractĂšre privĂ©. [312] Voir sous ce titre l’ouvrage de Jean Raspail qui raconte cette histoire, Albin Michel, 1995. [313] L’anneau du pĂȘcheur, Albin Michel, 1995, p. 226. [314] Rappelons pour le puriste de la thĂ©ologie, que je ne cite ce texte de roman qu’au titre d’une belle histoire qui illustre mieux qu’une thĂ©orie mon propos. [315] Jean 21, 18 et ss. [316] Jean 11, 49. [317] Le 26 juin 2 000, le pape Jean-Paul II dĂ©voila au monde le troisiĂšme secret de Fatima. Il parle d’un homme vĂȘtu de blanc, entourĂ© de prĂȘtres, dÂ’Ă©vĂȘques et de laĂŻcs et que des soldats viennent tuer sur une montagne. Dans son commentaire, le Cardinal Ratzinger, prĂ©fet pour la CongrĂ©gation de la foi, dit Ce secret concerne visiblement le passé». Il fait rĂ©fĂ©rence Ă  l’attentat de 1981. Ce commentaire, venant de la source la plus proche du Saint PĂšre, manifeste la difficultĂ© du clergĂ© Ă  croire que cette prophĂ©tie puisse avoir un sens plus profond, plus radical. Pourtant, ce secret ne concerne pas le passĂ©. Sa portĂ©e est beaucoup plus grande que l’attentat de 1981 contre Jean-Paul II. Voir texte complet du secret dans cet ouvrage, chapitre 7, L’Église du silence. [318] Vers 1870. [319] Ceci Ă©tant dit, nous verrons plus tard en quel sens il faut interprĂ©ter la prophĂ©tie de JĂ©sus sur la prĂ©sence de l’Abomination au cœur mĂȘme du Temple saint, en Marc 13, 14. [320] Matthieu 21, 7. [321] Matthieu 27, 17. [322] Zacharie 9, 9. [323] Voir Le temps de la fin des temps, Patrick de Laubier, Editions de Guibert. [324] Apparition reconnue canoniquement par l’Église. Les textes citĂ©s ont une certaine autoritĂ© dont le degrĂ© est rappelĂ© en fin d’ouvrage. [325] Ce texte de style apocalyptique ne doit pas nĂ©cessairement ĂȘtre pris au sens littĂ©ral. Il peut signifier aussi une destruction spirituelle par le pĂ©chĂ©. Paris n’est-il pas une nouvelle Babylone, mĂšre de tous les pĂ©chĂ©s mĂ©diatique d’une gĂ©nĂ©ration perdue. Cela peut signifier aussi un combat physique, une lutte civile. A notre Ă©poque, on serait tentĂ© de voir sous ces images une future crise de l’islamisme des banlieues. [326] La terre, c’est-Ă -dire les habitants du pĂ©chĂ©, du mondain. Ce texte semble indiquer une conversion subite du peuple, suite Ă  un flĂ©au. Terrorisme? Maladie? [327] Par exemple, Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă  titre de simple tĂ©moignage, sans qu’il lui soit attribuĂ© d’autoritĂ©*, vit au XIXĂšme siĂšcle plusieurs renouveaux cycliques de l’Église suivis de dĂ©cadence. Elle vit un dernier renouveau, plus puissant J’ai vu la PentecĂŽte, Ă  travers le monde entier. Elle m’a Ă©tĂ© montrĂ©e en divers tableaux. J’ai vu aussi les douze nouveaux apĂŽtres et leur rapport avec l’Église. J’ai vu encore une Église spirituelle se former de beaucoup de paroisses rĂ©unies et celles-ci recevoir le Saint-Esprit. CÂ’Ă©tait un nouveau rĂ©veil de l’Église catholique. » Vie d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 3, p. 144. Je vis l’Église complĂštement restaurĂ©e. Au-dessus d’elle, sur une montagne, l’Agneau de Dieu entourĂ© de vierges tenant des palmes Ă  la main. Je vis beaucoup de personnes qui devaient souffrir le martyre pour JĂ©sus. Il y avait encore beaucoup de mĂ©chants et une autre sĂ©paration devait plus tard avoir lieu. » Vie d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome I, p. 113-115. [328] Voir aussi La prophĂ©tie des papes* de saint Malachie, citĂ©e dans le vocabulaire en fin d’ouvrage. Je ne peux l’utiliser dans le corps de cet ouvrage oĂč seules les rĂ©vĂ©lations reconnues canoniquement ont leur place. Mais le nom du pape qui suit Jean-Paul II le travail du soleil est intĂ©ressant la gloire de l’olivier». L’olivier est symbole Ă  la fois de l’Église, d’IsraĂ«l, de la paix de Dieu. A Medjugorje* apparition de la Vierge en Yougoslavie, non encore canoniquement reconnue, la Vierge annonce un grand signe, comme un jugement dernier de l’ñme, qui incitera le peuple Ă  rĂ©flĂ©chir gravement sur lui-mĂȘme. [329] Beaucoup de crises possibles peuvent sortir Ă  chaque Ă©poque. ÉpidĂ©mies brutales, fous d’Allah nuclĂ©arisĂ©s, etc. Le monde occidental sommeille, sĂ»r que tout est sous contrĂŽle. C’est un colosse aux pieds d’argile qui peut ĂȘtre remis par Dieu face Ă  sa faiblesse par de multiples moyens. [330] La Vierge Marie confirme Ă  la Salette cette prophĂ©tie, en appelant pour cette Ă©poque les apĂŽtres des derniers temps J’adresse un vibrant appel Ă  la terre J’appelle les vrais disciples du Dieu Vivant et rĂ©gnant dans les cieux. J’appelle les vrais imitateurs du Christ fait homme, le seul et vrai sauveur des hommes. J’appelle mes enfants, mes vrais dĂ©vots, ceux qui se sont donnĂ©s Ă  moi pour que je les conduise Ă  mon divin Fils, ceux que je porte pour ainsi dire dans mes bras, ceux qui ont vĂ©cu de mon esprit. Enfin, j’appelle les apĂŽtres des derniers temps, les fidĂšles disciples de JĂ©sus-Christ qui ont vĂ©cu dans un mĂ©pris du monde et d’eux-mĂȘmes, dans la pauvretĂ© et l’humilitĂ©, dans le mĂ©pris et le silence, dans l’oraison et la mortification, dans la chastetĂ© et dans l’union avec Dieu, dans la souffrance et inconnus du monde. Il est temps qu’ils sortent et viennent Ă©clairer la terre. Allez, montrez-vous mes enfants chĂ©ris. Je suis avec vous et en vous, pourvu que votre foi soit la lumiĂšre qui vous Ă©claire dans ces jours de malheurs. Que votre zĂšle vous rende comme les affamĂ©s pour la gloire et l’honneur de JĂ©sus-Christ. Combattez, enfants de lumiĂšre, vous, petit nombre qui y voyez. Car voici le temps des temps, la fin des fins. » [331] LibertĂ© Ă©goĂŻste, humanisme orgueilleux, 666. [332] Le secret de la Salette continue Avant que n’arrivent les dix rois de l’AntĂ©christ qui gouverneront le monde, il y aura une espĂšce de fausse paix sur le monde. On ne pensera qu’à se divertir. Les mĂ©chants se livreront Ă  toutes sortes de pĂ©chĂ©s. Mais les enfants de la sainte Église, les enfants de la foi, mes vrais imitateurs, grandiront dans l’amour de Dieu et dans les vertus qui me sont les plus chĂšres.» [333] Jean 12, 20 Il y avait lĂ  quelques Grecs, de ceux qui montaient pour adorer pendant la fĂȘte.» [334] Jean 12, 23 JĂ©sus leur rĂ©pond Voici venue l'heure oĂč doit ĂȘtre glorifiĂ© le Fils de l'homme. En vĂ©ritĂ©, en vĂ©ritĂ©, je vous le dis, si le grain de blĂ© tombĂ© en terre ne meurt pas, il demeure seul. Mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit.» [335] Le chapitre qui suit peut paraĂźtre dĂ©sespĂ©rant. En fait, il ne supprime pas l’espĂ©rance. Il montre qu’il n’y a pas d’espoir. Ces deux notions ne doivent pas ĂȘtre confondues. L’espoir vise une rĂ©ussite terrestre. On espĂšre, de cette maniĂšre, quand on est chrĂ©tien, que tous les hommes adhĂšrent Ă  la foi dĂšs cette terre. L’espĂ©rance, au contraire, vise une victoire Ă©ternelle. Elle n’attend que la victoire de Dieu, sachant qu’elle n’est promise dans sa plĂ©nitude que pour l’autre monde. Distinguer espoir et espĂ©rance est essentiel, sous peine de confondre le christianisme et son Royaume qui n’est pas de ce monde avec un millĂ©narisme. [336] Matthieu 24, 15. [337] 2 Thessaloniciens 2, 1-12. Rappelons encore une fois, afin dÂ’Ă©viter le scandale de certains thĂ©ologiens exigeants au plan de la prĂ©cision, que ce genre de textes semble annoncer au sens premier littĂ©ral des Ă©vĂšnements futurs. Bien que l’autoritĂ© de ces textes est la plus haute qui soit, ils doivent ĂȘtre utilisĂ©s avec prudence car leur sens est souvent, de par la volontĂ© de Dieu, multiple. L’exemple de la fameuse parole de l’archange Gabriel Ă  la Vierge Marie Ton fils rĂ©gnera sur la maison de Jacob pour les siĂšcles et son rĂšgne n'aura pas de fin. » Luc 1, 33 le prouve. Marie aurait pu comprendre l’annonce d’une royautĂ© terrestre, puis Ă©ternelle. L’ange ne parlait que d’abord d’une royautĂ© spirituelle, par la croix, puis d’une royautĂ© totale dans la gloire Ă©ternelle. Il Ă©tait aisĂ© de se tromper. [338] D’aprĂšs l’abbĂ© Augustin Lemann, L’AntĂ©christ, 1905. [339] 1 Jean 4, 3. [340] 1 Jean 2, 18. [341] Voir les gĂ©nocides de Palestiniens commandĂ©s par JosuĂ© et YahvĂ© lors de la conquĂȘte de la terre sainte. Voir par exemple JosuĂ© 6, 17. [342] De par sa canonisation, ses Ă©crits et ses visions reçoivent une certaine autoritĂ© de l’Église dont le degrĂ© est prĂ©cisĂ© dans la derniĂšre partie de cet ouvrage. [343] Manuscrit des prophĂ©ties de sainte Odile qui, Ă©tant une sainte canonisĂ©e, a donc un certain niveau d’autoritĂ© dans ses Ă©crits, niveau dont le degrĂ© n’apporte rien au contenu de la foi mais peut, dans le cas qui nous occupe, Ă©clairer le mode de l’action de Dieu sur les gĂ©nĂ©rations humaines. L’original du texte est conservĂ© Ă  la BibliothĂšque Nationale de France. [344] Matthieu 10, 28. [345] Luc 12, 4. [346] Daniel 8, 22-26. Rappelons que ce genre de textes semble annoncer au sens premier littĂ©ral des Ă©vĂšnements futurs. Bien que l’autoritĂ© de ces textes est la plus haute qui soit, ils doivent ĂȘtre utilisĂ©s avec prudence car leur sens est souvent, de par la volontĂ© de Dieu, multiple et ambigu. La parole suivante de JĂ©sus Il annonçait par quel genre de mort Pierre devait glorifier Dieu » Jean 21, 19 l’indique. Il parlait certes de la mort de Pierre sens littĂ©ral historique Il parle sans doute aussi de l’Église, dans sa partie visible et sacerdotale. [347] Ce sera pendant ce temps que naĂźtra l’AntĂ©christ, d’une religieuse hĂ©braĂŻque, d’une fausse vierge qui aura communication avec le vieux serpent, le maĂźtre de l’impuretĂ©. Son pĂšre sera Ă©v. Ă©vĂȘque. En naissant, il vomira des blasphĂšmes. Il aura des dents. En un mot, il sera le diable incarnĂ©. Il poussera des cris effrayants, il fera des prodiges, il ne se nourrira que d’impuretĂ©s. Il aura des frĂšres qui, quoiqu’ils ne soient pas comme lui des dĂ©mons incarnĂ©s, seront des enfants du mal. A douze ans, ils se feront remarquer par leurs vaillantes victoires chacun Ă  la tĂȘte des armĂ©es, assistĂ©s par les lĂ©gions de l’enfer. » [348] 2 Thessaloniciens 2, 9 Sa venue Ă  lui, l’Impie, aura Ă©tĂ© marquĂ©e, par l’influence de Satan, de toute espĂšce d’œuvres de puissance, de signes et de prodiges mensongers. » [349] Voir par exemple Apocalypse 19, 20. [350] Il s’agit d’abord d’observations thĂ©ologiques. Dieu aime donner des prophĂ©ties dont le sens est d’abord symbolique. Mais il se plaĂźt Ă  les rĂ©aliser matĂ©riellement. Il y a de plus une sĂ©rie d’observations sociologiques l’humanitĂ© peut se laisser entraĂźner Ă  tout, jusqu’à la folie. [351] Voir chapitre 4, fin, le dernier des antichristianismes. [352] Matthieu 24, 15. [353] Daniel 9, 26-27. [354] Daniel 12, 5-13. [355] 1 Mac. 1, 41-64. 2 Mac. 6, 1-9. [356] Matthieu 24, 15. [357] Daniel 8, 22. [358] Voir chapitre 4. Voir aussi notre description du Temps de l’apostasie en marche ». [359] Daniel 8, 23. [360] Apocalypse 13, 1-8 ; Daniel7, 20-26. [361] GenĂšse 3, 3. Tout au long de l’Écriture Sainte, Dieu frappe l’homme de divers flĂ©aux. Son but n’est pas de le rendre esclave mais de façonner son cœur dans l’humilitĂ©, l’amour, afin de le sauver. [362] Apocalypse 16, 9. Face Ă  des cœurs orgueilleux, l’expĂ©rience de la souffrance peut avoir l’effet inverse elle durcit la peau et fortifie la duretĂ© du cœur. [363] La parole de JĂ©sus en Luc 4, 4 est citĂ©e Ă  cause de sa vĂ©ritĂ© devenue Ă©vidente aprĂšs lÂ’Ă©chec des matĂ©rialismes. Mais elle est dĂ©voyĂ©e au service d’une autre religion, celle de l’ange des tĂ©nĂšbres. Le dĂ©mon n’a pas intĂ©rĂȘt Ă  nier la vĂ©ritĂ©. Il ne fait que la dĂ©tourner de son but. Le paradis qu’il propose Ă  l’homme est rĂ©el en ce sens qu’il est une vie Ă©ternelle indĂ©pendante et libre. Mais c’est en vĂ©ritĂ© un enfer l’enfer tel que le dĂ©finit l’Église catholique oĂč le cœur brĂ»le car l’amour y est rejetĂ©. [364] Nous l’avons montrĂ©, l’idĂ©ologie de l’AntĂ©christ n’est pas dĂ©nuĂ©e de vĂ©ritĂ©. La rĂ©volte premiĂšre de Lucifer nÂ’Ă©tait pas dĂ©nuĂ©e de noblesse. Mais la valeur qui la motive est bien l’inverse de celle de Dieu. [365] Citation de l’abbĂ© Augustin Lemann, L’AntĂ©christ, 1905. [366] Auguste Comte avait annoncĂ© cette nĂ©cessitĂ© historique de la fin des religions. Selon lui viendra bientĂŽt un Ăąge dĂ©finitif de l’humanitĂ©. Ce sera la fin de l’histoire. Les humains renonceront dĂ©finitivement Ă  se questionner sur les pourquoi de l’existence. Ils comprendront Ă  quel point cela n’a pas de sens. Enfin mĂ»ris, ils ne chercheront qu’à s’attaquer aux comment » Comment faire disparaĂźtre la guerre, la famine, les maladies ? Le dernier des ennemis sera celui-ci Comment dĂ©truire biologiquement la mort ? GrĂące Ă  la science, l’humanitĂ© rĂ©ussira. Ce sera l’ùre de la paix dĂ©finitive, l’ñge poste-moderne, la fin de l’histoire. Il a profondĂ©ment tort. Il oublie que l’homme est fondamentalement religieux. Il se pose forcement les pourquoi ». Mais les rĂ©ponses peuvent ĂȘtre multiples. La derniĂšre semble ĂȘtre la religion de Lucifer vie Ă©ternelle dans la libertĂ© totale [367] Le mystĂšre de l’iniquitĂ©, tel que je l’ai montrĂ© dans l’histoire de Lucifer, n’est pas un athĂ©isme. C’est une religion qui parle de vie Ă©ternelle. Mais la vie proposĂ©e par Satan n’a rien Ă  voir avec celle de Dieu. Sa dignitĂ© n’est pas celle de l’amour poussĂ© jusqu’au mĂ©pris de soi Elle est liĂ©e au culte de sa grandeur individuelle. En consĂ©quence, il est possible que l’un de ses dogmes fondamentaux annonce une forme de rĂ©incarnation personnelle sur terre. Il ne s’agit pas de la rĂ©incarnation telle que la conçoivent les hindouistes ou les bouddhistes. Pour ces sagesses, la rĂ©incarnation est la punition d’un manque d’anĂ©antissement de soi, donc d’humilitĂ©. Pour l’AntĂ©christ, la rĂ©incarnation sera plutĂŽt annoncĂ©e comme une espĂ©rance de l’individualisme, dans le style de l’espĂ©rance New Age. [368] En latin, Lucis ferro, Lucifer. Satan redevient ce qu’il Ă©tait Ă  l’origine un ĂȘtre intelligent et spirituel. Il rampa sur son ventre » pendant des siĂšcles, c’est-Ă -dire qu’il tenta l’homme charnellement, uniquement parce que cÂ’Ă©tait le meilleur moyen de faire tomber des peuples vulgaires. A la fin du monde, il s’adressera Ă  des peuples cultivĂ©s. Il parlera donc en vĂ©ritĂ© de son projet de paradis fondĂ© sur la noblesse des intelligences. [369] Sous-entendu JĂ©sus-Christ et son message d’humilitĂ© et d’amour. [370] Il est intĂ©ressant de remarquer que, pour plusieurs messianismes temporels, annonçant pour bientĂŽt un paradis religieux sur terre avec le Christ par exemple les tĂ©moins de JĂ©hovah, il sera aisĂ© de confondre ce faux Messie et le vrai. [371] Voir GenĂšse 11, 9 Dieu divisa l’humanitĂ© Ă  Babel pour l’empĂȘcher de s’unir et de se croire toute puissante. Son but nÂ’Ă©tait bien sĂ»r pas la prĂ©servation Ă©goĂŻste de sa primautĂ© mais le salut Ă©ternel de l’homme. [372] Saint Paul explique que l’adhĂ©sion Ă  l’Évangile de l’homme impie ne peut venir qu’aprĂšs la disparition de la vraie religion de Dieu. Voir la deuxiĂšme lettre aux Thessaloniciens, 2, 6-8 Vous savez ce qui retient aujourd’hui l’apostasie et l’Homme impie, de façon qu’il ne se rĂ©vĂšle qu’à son moment.. » [373] Un texte de l’Apocalypse de saint Jean 13, 15 On lui donna mĂȘme d'animer l'image de la BĂȘte pour la faire parler, et de faire en sorte que fussent mis Ă  mort tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la BĂȘte. » La bĂȘte est Lucifer c’est le dragon rouge-feu de la Bible. L’image de la bĂȘte est l’idĂ©ologie qui motiva sa rĂ©volte originelle contre Dieu. Mais c’est aussi, trĂšs matĂ©riellement, le monde des dinosaures, ces dragons disparus depuis 65 millions d’annĂ©e. Il y aura certainement Ă  cette Ă©poque des correspondances trĂšs curieuses, comme la renaissance par l’image ou mĂȘme par gĂ©nie gĂ©nĂ©tique de certaines de ces espĂšces du passĂ©, afin que tous les hommes, mĂȘme les moins rĂ©flĂ©chis, ne soient pas totalement Ă©trangers aux signes des temps. [374] Daniel 8, 24. [375] On peut les distinguer avec facilitĂ© en considĂ©rant l’ordre d’importance donnĂ© aux vertus Dans cet Ă©vangile lucifĂ©rien, la premiĂšre est la libertĂ©, la deuxiĂšme est la puissance. La concorde entre les hommes ne vient qu’en fonction de ces deux principes. L’Évangile du Christ est celui de la petitesse et de l’amour poussĂ©, s’il le faut, jusqu’au mĂ©pris de sa propre libertĂ©. [376] L’AntĂ©christ, 1905. [377] II Thessaloniciens, 2, 9. [378] S. Augustin, La citĂ© de Dieu, liv. XX, n° XX. [379] Apocalypse 11. [380] 2 Thessaloniciens 2, 4. [381] DĂ©cret sur les religions non chrĂ©tiennes. [382] Galates 1, 8. [383] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă  titre de simple tĂ©moignage, sans qu’il lui soit attribuĂ© d’autoritĂ©* vit au XIXĂšme siĂšcle ce dernier antichristianisme sous la forme de la fameuse prostituĂ©e de l’Apocalypse Mais cette ignoble fiancĂ©e voulait se marier et, qui plus est, Ă  un jeune prĂȘtre pieux et Ă©clairĂ©. Je crois que cÂ’Ă©tait un des douze que je vois souvent opĂ©rer des œuvres importantes sous l’influence de l’Esprit Saint. Il sÂ’Ă©tait enfui de la maison Ă  la vue de cette femme. Elle le fit revenir en lui adressant les paroles les plus flatteuses. Quand il arriva, elle lui montra tout et voulait tout remettre entre ses mains. Il s’arrĂȘta quelque temps. Puis il prit un air grave et trĂšs imposant. Il la maudit ainsi que tous ses manĂšges, comme Ă©tant ceux d’une infĂąme courtisane et se retira. » Vie d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 2, p. 398. Ce texte reprĂ©sente bien cette derniĂšre parole de la vraie Église au temps de l’AntĂ©christ. [384] Marc 13, 10. [385] Chapitre 5. [386] Daniel 8, 25. [387] 2 ThĂ©ssaloniciens 2, 4. [388] ou de ce qui prĂ©cĂšdera sa venue, le dernier des antichristianismes. [389] Daniel 9, 26. [390] 2 Thessaloniciens 2, 6-8. [391] Luc 21, 24. [392] Nous avons montrĂ© que toutes les prophĂ©ties de JĂ©sus concernant IsraĂ«l ont en premier lieu un sens politique. Elles sont datables dans leur rĂ©alisation. L’histoire qui est en marche permet de deviner les grandes lignes des Ă©vĂšnements Ă  venir JĂ©rusalem* est aujourd’hui divisĂ©e en deux. Une partie est tenue par les Juifs, l’autre partie par les Palestiniens chrĂ©tiens et surtout musulmans, eux que l’Ancien Testament appelle les gentils » les peuples. Or les guerriers musulmans sont en train de se rendre odieux aux yeux des nations coalisĂ©es. Y aura-t-il guerre, crime puis dĂ©faite de l’islamisme et, avec lui, parce que l’histoire aime peu les nuances, de l’islam? Si c’est le cas, il est peu probable qu’une mosquĂ©e continue Ă  trĂŽner sur le mont du Temple. Si, au cours du XXIĂ©me siĂšcle, une nation ou un groupe musulman prend l’initiative du terrorisme nuclĂ©aire, il provoquera non seulement une rĂ©action nuclĂ©aire mais, Ă  court terme, la fin du systĂšme politique des nations et Ă  moyen terme, le rejet des religions dans leur ensemble. [393] l Thessaloniciens 5, 3. [394] Daniel 8, 25. [395] Tout ce qui porte le nom de Dieu », donc tout ce qui peut conduire au minimum Ă  l’humilitĂ©, au maximum Ă  l’amour de Dieu. [396] Daniel 12, 7. [397] 2 Thessaloniciens 2, 4. [398] Matthieu 24, 15. [399] Le secret de la Salette dĂ©crit cette Ă©poque Le Vicaire de mon Fils aura beaucoup Ă  souffrir, parce que pour un temps l’Église sera livrĂ©e Ă  de grandes persĂ©cutions. Ce sera le temps des tĂ©nĂšbres. L’Église aura une crise affreuse. La sainte foi de Dieu Ă©tant oubliĂ©e, chaque individu voudra se guider par lui-mĂȘme et ĂȘtre supĂ©rieur Ă  ses semblables. On abolira les pouvoirs civils et ecclĂ©siastiques, tout ordre et toute justice seront foulĂ©s aux pieds. On ne verra qu’homicide, haine, jalousie, mensonge et discorde, sans amour pour la patrie et la famille. Le Saint-PĂšre souffrira beaucoup. Je serai avec lui jusqu’à la fin pour recevoir son sacrifice. Les mĂ©chants attenteront plusieurs fois Ă  sa vie sans pouvoir nuire Ă  ses jours. Mais ni lui, ni son successeur ne verront le triomphe de l’Église de Dieu. » [400] Jean 21, 18-23. [401] GenĂšse 5, 24. [402] Voir Daniel 8, 9. [403] Apocalypse 11, 9. [404] Voir L’anneau du pĂ©cheur de Jean Raspail, qui raconte la maniĂšre dont disparut du monde visible la papautĂ©* d’Avignon. [405] Apparition reconnue canoniquement par l’Église. Les textes citĂ©s ont une certaine autoritĂ© dont le degrĂ© est rappelĂ© en fin d’ouvrage. La bĂ©atification de deux des trois voyants montre l’importance que donne l’AutoritĂ© apostolique romaine Ă  cet Ă©vĂ©nement. [406] DĂ©voilĂ© au monde le 26 juin 2000 par le pape Jean-Paul II. Mon opinion est que ce secret ne concerne pas le passĂ©. Elle diffĂšre en cela de celle du cardinal Ratzinger commentaire du secret, 26 juin 2000. Sa portĂ©e me semble ĂȘtre beaucoup plus grande que l’attentat de 1981 contre Jean-Paul II. Le fait que les autoritĂ©s de Rome le rangent dans les faits passĂ©s n’est-il pas liĂ© Ă  cette parole de JĂ©sus en Jean 21, 18 Quand tu auras vieilli, tu Ă©tendras les mains, et un autre te ceindra et te mĂšnera oĂč tu ne voudrais pas. » [407] Matthieu 16, 18. [408] Matthieu 12, 38. [409] Matthieu 27, 57. [410] Voir Job 1 Satan a librement accĂšs devant Dieu car sa rĂ©volte libre est respectĂ©e par Dieu. [411] Certes, il ne peut exister pire pĂ©chĂ©. Mais, nous l’avions dĂ©jĂ  expliquĂ©, une telle “perfection ” dans le mal ne pourra ĂȘtre qu’une apparence », une image de la luciditĂ© parfaite qui rĂšgne en enfer. Mettre l’enfer ici-bas consistera Ă  entraĂźner dans un engrenage du politiquement correct » une foule incapable de vraiment comprendre lÂ’Ă©normitĂ© de ce qu’elle fait dans une unanimitĂ© apparente du culte de l’Homme et du dĂ©mon. La grande majoritĂ© des hommes est incapable d’un choix aussi radical car la nature humaine, blessĂ©e depuis le pĂ©chĂ© originel, se dĂ©bat dans sa faiblesse. Mais les foules humaines peuvent ĂȘtre manipulĂ©es au point de paraĂźtre adhĂ©rer Ă  ce systĂšme. Le dĂ©mon et son serviteur l’AntĂ©christ ont assez de luciditĂ© pour le savoir. Aussi accompagneront-ils leur œuvre de la rĂ©alisation d’un monde qui donnera aux hommes le maximum de bonheur terrestre individuel. [412] 2 Thessaloniciens 2, 15. [413] Luc 13, 33. Le destin de l’Église semble devoir se rĂ©aliser dans le mĂȘme cadre que son commencement. Le peuple juif, nous le verrons y tiendra un rĂŽle important. Voir plus loin La conversion d’IsraĂ«l. [414] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă  titre de simple tĂ©moignage, sans qu’il lui soit attribuĂ© d’autoritĂ©* en eut la rĂ©vĂ©lation dans une de ses visions prophĂ©tiques Le temps de ‘AntĂ©christ n’est pas si proche que quelques-uns le croient. Il aura encore des prĂ©curseurs. J’ai vu deux villes des docteurs, de lÂ’Ă©cole desquels pourraient sortir ces prĂ©curseurs. J’ai vu la cessation du sacrifice Ă  lÂ’Ă©poque de l’AntĂ©christ. » Vie d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 2, p. 441 et 492. [415] Au XVIIĂšme siĂšcle, le cardinal de BĂ©rulle fonda l’Oratoire. Son disciple Jean-Jacques Olier, fonda les sĂ©minaires sulpiciens. Ce fut un immense renouveau de l’Église. Ils formaient des prĂȘtres qui formĂšrent ensuite, de maniĂšre souvent trop exclusive Ă  la piĂ©tĂ© eucharistique, les fidĂšles. [416] qui n’est pas encore une sainte canonisĂ©e. Ses Ă©crits sont citĂ©s Ă  titre de tĂ©moignage. Ce texte a Ă©tĂ© composĂ© par elle le 4 avril 1931. [417] A cause de cette rĂ©duction de la vie chrĂ©tienne Ă  la spiritualitĂ© eucharistique, les divorcĂ©s remariĂ©s, qui n’ont plus accĂšs Ă  la communion eucharistique, ne pouvaient plus comprendre ce que leur demandait l'Église. Il sont appelĂ©s Ă  la spiritualitĂ© du publicain dĂ©crite en Luc 10, 18 Deux hommes montĂšrent au Temple pour prier. L’un Ă©tait Pharisien et l’autre publicain. Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui-mĂȘme Mon Dieu, je te rends grĂąces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes. Je suis un homme vertueux. Le publicain, se tenant Ă  distance, n’osait mĂȘme pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine, en disant Mon Dieu, aie pitiĂ© du pĂ©cheur que je suis! Je vous le dis ce dernier descendit chez lui justifiĂ©, l’autre non. Car tout homme qui sÂ’Ă©lĂšve sera abaissĂ©, mais celui qui s’abaisse sera Ă©levĂ©. » Tout est dit ici de la communion de celui qui ne peut plus communier. [418] Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă  titre de simple tĂ©moignage, sans qu’il lui soit attribuĂ© d’autoritĂ© vit Marie Je vis au-dessus de lÂ’Ă©glise saint-Pierre de Rome fort amoindrie, une femme majestueuse revĂȘtue d’un manteau bleu de ciel qui sÂ’Ă©talait au loin, et portant une couronne dÂ’Ă©toiles sur la tĂȘte. Son manteau allait toujours en sÂ’Ă©largissant et finit par embrasser tout un monde avec ses habitants.» Vie d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1950, Tome 3, p. 160. [419] C’est pourquoi, Ă  la fin de ce troisiĂšme temps, alors que l’AntĂ©christ sera au sommet de son rĂšgne, alors qu’il aura Ă©tabli sur le monde une paix extĂ©rieure trĂšs rĂ©elle, le Messie reviendra, obĂ©issant Ă  la priĂšre des saints. Ainsi, la fin des temps, c’est-Ă -dire la fin du temps de l’AntĂ©christ, coĂŻncidera avec la fin du monde. [420] Romains 5, 20. [421] Qui est un saint canonisĂ©. Ses visions et ses prophĂ©ties ont de ce fait une certaine autoritĂ© dont le degrĂ©, sans rapport Ă©videment avec celui de la RĂ©vĂ©lation publique, est prĂ©cisĂ© en fin d’ouvrage. TraitĂ© de la vraie dĂ©votion Ă  la Sainte Vierge, Ă©dition du seuil, Paris, 1966, 44, 51. [422] Luc 18, 8. [423] Matthieu 24, 22. Anne-Catherine Emmerich citĂ©e Ă  titre de simple tĂ©moignage, sans qu’il lui soit attribuĂ© d’autoritĂ©, une cĂ©lĂšbre stigmatisĂ©e du XIXĂšme siĂšcle, tĂ©moigne Il n’y a qu’une Église, l’Église catholique romaine. Et quand il ne resterait sur la terre qu’un seul catholique, celui-ci constituerait l’Église une, universelle, c’est-Ă -dire l’Église catholique, l’Église de JĂ©sus-Christ, contre laquelle les portes de l’enfer ne prĂ©vaudront pas. » Vie d’Anne-Catherine Emmerich, TĂ©qui, 1923, Tome I, p. 528. [424] Job 19, 25. [425] Nous l’avons dit prĂ©cĂ©demment, comme le christianisme, IsmaĂ«l sera purifiĂ© par lÂ’Ă©preuve des guerres perdues dans le sang, de l’apostasie* de ses fidĂšles. Ils entreront dans la prise de conscience de leur faute, le repentir, et le dĂ©sir de la venue du Messie. [426] Concile Vatican II, dĂ©cret sur les religions non chrĂ©tiennes. [427] CatĂ©chisme de l’Église Catholique, n° 674. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ©. [428] Chapitre 5. [429] Luc 13, 35. [430] Il ne convient pas de parler du peuple juif comme de l'ennemi de Dieu ». Ce serait nĂ©gliger l'Alliance. Mais, au plan du symbole nĂ©o-testamentaire, l'IsraĂ«l sĂ©parĂ© du Christ est gardĂ© tel par Dieu en vue d’une grande conversion individuelle et politique, vers la fin du monde. [431] Luc, 11-32. Nous verrons au chapitre suivant comment il peut Ă©clairer le mystĂšre du retour du Christ, de sa tenue au temps de l’AntĂ©christ. [432] GenĂšse 37, 45 et ss. Cette histoire est l’une des plus romanesques racontĂ©es par la Bible. [433] GenĂšse 37, 26. [434] Ceci ne s’oppose pas Ă  une autre opinion souvent profĂ©rĂ©e par les anciens PĂšres de l’Eglise, comme quoi une partie des Juifs adhĂšrerait dans le futur au message de l’AntĂ©christ. Je suis venu au nom de mon PĂšre, et vous ne m'avez pas reçu ; un autre viendra en son nom et vous le recevrez. » S. Jean, V, 43. C'est sur cette parole adressĂ©e par JĂ©sus-Christ aux Juifs, ses contemporains et ses adversaires, que cette croyance s'est Ă©tablie ; et l'on peut dire qu'elle est le sentiment commun des PĂšres de l'Église. Nommons saint IrĂ©nĂ©e, saint Hippolyte, saint Hilaire, saint Cyrille de JĂ©rusalem, saint GrĂ©goire de Nazianze, saint Ephrem, saint Ambroise, Rufin, saint JĂ©rĂŽme, saint Chrysostome, saint Prosper, saint Cyrille d'Alexandrie, ThĂ©odoret, Victorinus, saint GrĂ©goire le Grand, AndrĂ© de CĂ©sarĂ©e, le VĂ©nĂ©rable BĂšde, saint Jean DamascĂšne, ThĂ©ophylacte, saint Anselme, etc. Le peuple Juif n’est jamais unanime dans ses opinions. Il est l’image de l’humanitĂ© [435] Luc 13, 33. [436] AggĂ©e 2, 9. Cette interprĂ©tation ne s’oppose pas Ă  une autre la reconstruction hypothĂ©tique du Temple de JĂ©rusalem, oĂč jadis, les Juifs adoraient YahvĂ© de maniĂšre semblable Ă  celle des catholiques dans les tabernacles des Ă©glises Dieu se plait souvent Ă  rĂ©aliser matĂ©riellement ce qu’il a rĂ©alisĂ© en esprit et vĂ©ritĂ©. [437] Disposer au salut ne veut pas dire donner le salut Humilier les cœurs ne signifie pas les unir Ă  Dieu. Mais c’est une premiĂšre Ă©tape [438] Matthieu 4, 4. [439] Matthieu 24, 22. [440] Matthieu 24, 22. [441] L’histoire nous montre qu’elles furent dramatiquement vraies pour bien des gĂ©nĂ©rations de nos ancĂȘtres, sans compter les signes donnĂ©s par Dieu sous formes d’images dans le ciel. On pense au soleil dont l’image tourna et parut se prĂ©cipiter sur la terre Ă  Fatima. On pense aussi Ă  ce que rapporte la Bible dans le deuxiĂšme livre des MaccabĂ©es 10, 29 Au fort du combat, apparurent du ciel aux ennemis, sur des chevaux aux freins d'or, cinq hommes magnifiques qui se mirent Ă  la tĂȘte des Juifs ». [442] VoilĂ  en rĂ©sumĂ© le sens de ce livre. [443] LittĂ©ralement, en Matthieu 24, 28 OĂč que soit le cadavre, lĂ  se rassembleront les vautours». Seuls les mystiques, fils de Marie, pourront contempler les restes de l’Église disparue les bĂątiments dĂ©saffectĂ©s, les anciens traitĂ©s thĂ©ologiques, et comprendre ce qui se joue. [444] Jean 6, 63. [445] Apparition reconnue canoniquement par l’Église. Les textes citĂ©s ont une certaine autoritĂ© dont le degrĂ© est rappelĂ© en fin d’ouvrage. [446] Matthieu 24, 29. [447] Matthieu 5, 18. [448] Le philosophe athĂ©e Feuerbach a analysĂ© avec justesse le feu profond de l’ñme humaine. Pour lui, le Dieu des chrĂ©tiens et son amour jusqu’à la mort fut le seul conte » imaginĂ© au cours de l’histoire et capable de rĂ©pondre Ă  la nature mĂȘme de l’inconscient spirituel le plus profond. Voir L’essence du Christianisme [449] La GenĂšse fait de la mort le mystĂšre le plus ultime, celui que l’homme veut Ă  tout prix vaincre. GenĂšse 3, 22 Puis YahvĂ© Dieu dit VoilĂ  que l’homme est devenu comme l’un de nous, pour connaĂźtre le bien et le mal! Qu’il nÂ’Ă©tende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l’arbre de vie, n’en mange et ne vive pour toujours! » A la fin du monde, la notion d’arbre de vie GenĂšse 3. Ce livre, qu’on prend habituellement comme une œuvre mythique, rejoint l’histoire de maniĂšre surprenante. [450] GenĂšse 3, 22 et ss. [451] GenĂšse 6, 1. [452] GenĂšse 3, 24. [453] Donc dans un autre monde, pas ici-bas, quoiqu’en pensent les TĂ©moins de JĂ©hovah. [454] La science gĂ©nĂ©tique est de grande importance dans cette histoire car celui qui la maĂźtrise possĂšde le pouvoir sur la vie. Pour l’orgueil humain, elle est donc l’une des conquĂȘtes les plus importantes. Mais l’ est aussi un texte Ă©crit. Loin d’ĂȘtre produit par le seul hasard, son Ă©volution est provoquĂ©e par la plus intelligente des actions. Les logiciels de la vie furent produits comme par des ingĂ©nieurs informaticiens, par un ordre d’anges que saint Thomas d’Aquin appelait Vertus. En consĂ©quence, la connaissance des mĂ©canismes gĂ©nĂ©tiques produira deux effets 1- L’existence d’une Intelligence organisatrice du monde ne pourra plus ĂȘtre niĂ©e voir le texte de Paul VI citĂ© au chapitre 4, troisiĂšme Ă©tape de l’apostasie. 2- Il sera plus que jamais possible de se rĂ©volter contre Dieu grĂące au pouvoir sur la vie humaine clĂŽnage, chimĂšres, tout sera imaginable, jusqu’à la limite fixĂ©e par rapport Ă  l’immortalitĂ©. [455] Quant Ă  la tentative de rendre l’homme immortel sur terre, ce prodige ne pourra jamais ĂȘtre rĂ©alisĂ©, nous l’avons montrĂ©. C’est la limite ultime des permissions de Dieu concernant les rĂ©alisations orgueilleuses de la science humaine [456] Luc 21, 25. Rappelons pour la derniĂšre fois que ce genre de textes semble annoncer au sens premier littĂ©ral des Ă©vĂšnements futurs. Bien que leur autoritĂ© est la plus haute qui soit, ils doivent ĂȘtre utilisĂ©s avec prudence car leur sens est souvent, de par la volontĂ© de Dieu, multiple. [457] Matthieu 24, 29-31. [458] Daniel 8, 25. [459] 2 Thessaloniciens 2, 8. [460] Luc 21, 28. [461] Matthieu 24, 22. [462] Daniel 9, 27. [463] Daniel 12, 11. [464] Il rĂ©aliseront ce que JĂ©sus dit de Jean “ S’il me plaĂźt qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne ” malgrĂ© la disparition de l’Église hiĂ©rarchique symbolisĂ©e dans le mĂȘme texte par saint Pierre. [465] 2 Thessaloniciens 2, 8. [466] Matthieu 24, 34. [467] GenĂšse 11, 4. [468] GenĂšse 11, 1. [469] GenĂšse 11, 7. [470] GenĂšse 6, 3. [471] Selon l’expression de la Vierge Marie dans son apparition Ă  la Salette. [472] 2 Chroniques 36, 21. [473] Exode 16, 35. [474] Apocalypse 22, 6. [475] GenĂšse 11, 6. [476] IsaĂŻe 2, 11. [477] Du mĂȘme auteur, L’heure la mort. [478] Sur ce pouvoir des anges, voir dans la Bible, Tobie 12, 19. [479] Matthieu 24, 27. On voit qu’il n’y a aucune confusion possible avec les prodiges de l’AntĂ©christ, ses techniques dÂ’Ă©lĂ©vation aĂ©riennes. [480] Luc 1, 29, car l’ange l’avait appelĂ©e pleine de grĂące ». Les chrĂ©tiens de l’Église du sĂ©pulcre seront plein de grĂąces. [481] Luc 15, 11 ss. [482] S’il en reste Ă  cette Ă©poque car il est probable qu’ils auront dĂ©jĂ  reconnu en masse JĂ©sus comme le Messie. Voir chapitre 7, la conversion d’IsraĂ«l. [483] Luc 13, 35. [484] Apocalypse 19, 20. [485] Apocalypse 20, 10. [486] Voir du mĂȘme auteur, L’heure de la mort, les six pĂ©chĂ©s contre l’Esprit Saint. On peut, grĂące Ă  la thĂ©ologie, reconstituer une partie du destin d’Hitler, juste aprĂšs son suicide. Il fut lui aussi un AntĂ©christ. Sa vie illustre celle du dernier AntĂ©christ. Lorsque Adolf Hitler s’est suicidĂ©, il a quittĂ© ce monde en emportant la responsabilitĂ© directe de dizaines de millions de vies humaines dĂ©truites dont, en particulier, quelques millions de femmes, d’enfants coupables d’ĂȘtre nĂ©s accompagnĂ©s de son mĂ©pris. Formellement, et sans entrer trop rapidement dans sa conscience, Hitler ne semble pas s’ĂȘtre rendu coupable ici-bas d’un vĂ©ritable blasphĂšme contre l’Esprit Saint. Rappelons-le, les conditions requises pour commettre ce pĂ©chĂ© sont vertigineuses. Dieu est juste et la moindre ignorance dĂ©terminante par rapport au sens de la vie terrestre est reçue comme une circonstance attĂ©nuante. A la diffĂ©rence de Monseigneur Cauchon, le thĂ©ologien bourreau de sainte Jeanne d’Arc, Hitler ignore bien Ă©videmment la thĂ©ologie et le cœur de Dieu. Il ne soupçonnait pas un seul instant Ă  quel point il Ă©tait aimĂ© par les milliards d’ĂȘtres humains et angĂ©liques prĂ©sents auprĂšs de Dieu. Nul ne peut savoir Ă  l’avance comment il aurait vĂ©cu s’il avait connu le Seigneur de la gloire. De toute façon, il est certain qu’il fut accueilli Ă  l’heure de sa mort par le dĂ©ploiement d’un innombrable cortĂšge de saints. Le Ciel entier se mobilisa pour sauver ce grand pĂ©cheur. Parmi les Ăąmes prĂ©sentes brillaient celles de millions de juifs qu’il avait fait exterminer. Il les vit un Ă  un pendant un de ces regards profonds que peut offrir la puissance de Dieu au moment dĂ©cisif. Toutes ces Ăąmes rĂ©unies proposaient leur pardon Ă  Hitler, sans arriĂšre-pensĂ©e. C’est ainsi que l’on est au Ciel. Nul ne peut entrer au Ciel sans ĂȘtre ainsi. C’est pourquoi il est certain que les Juifs accueillirent Hitler de cette façon. Il vit le visage de JĂ©sus rayonnant la vĂ©ritĂ©, mais aussi la douceur et l’humilitĂ©. Il vĂ©cut de l’intĂ©rieur cette parole terrible pour lui de l’Évangile Tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est Ă  moi que vous l’avez fait ». Le silence accueillant de Dieu Ă  l’instant de la mort est dĂ©crit par l’Écriture comme le Jour de la colĂšre Dies irae. Car il vaudrait mieux affronter la colĂšre de Dieu que son pardon. Mais le dĂ©mon aussi, avait droit Ă  la parole, comme il convient en cette occasion. Il n’est pas difficile, connaissant les obsessions d’Hitler durant sa vie terrestre, d’en reconstituer la teneur. Satan sait comment parler pour toucher une Ăąme dans l’axe mĂȘme de sa perversitĂ© “Vois ces juifs, ces tziganes que tu as mĂ©prisĂ©s avec raison toute ta vie. Regarde leur humiliante attitude de dĂ©pendance les uns vis-Ă -vis des autres. Regarde la royautĂ© qu’ils ont reçue de Dieu. Si tu te convertis maintenant, n’oublie pas que toi, le Guide de millions d’hommes, tu seras plus petit qu’eux pour lÂ’Ă©ternitĂ©. De MaĂźtre que tu Ă©tais, tu deviendras infĂ©rieur car chacun se fait serviteur de tous dans leur monde. Ne te convertis pas. Reste fidĂšle Ă  ton combat, sois Roi avec moi, loin de ces gens. » LĂ  se trouve la puissante tentation de l’envie des grĂąces fraternelles. Elle concerne tout homme qui a Ă©tĂ© dominant vis-Ă -vis de son prochain durant sa vie. Il est difficile de renoncer au pouvoir. LÂ’Ă©cho de ces paroles fut, on s’en doute, immense dans un cœur tel que le sien. Elles correspondaient Ă  toute sa vie. Nous ne saurons qu’au Ciel quel fut le choix dĂ©finitif d’Hitler en ce 30 avril 1945. Implora-t-il le pardon de Dieu et de ses frĂšres? Provoqua-t-il au Ciel la plus grande joie? CĂ©da-t-il au contraire Ă  l’envie, selon l’inclination acquise par toute une vie nourrie de haine? L’envie des grĂąces fraternelles, deuxiĂšme pĂ©chĂ© contre l’Esprit Saint, est sans rĂ©mission possible car, commis ainsi dans la luciditĂ© de l’heure Ă  la mort, il est le fait d’une personne qui jamais plus ne reviendra en arriĂšre. [487] Du mĂȘme auteur, L’heure de la mort. [488] Apocalypse 19, 21. [489] Je parle ici par maniĂšre d’allĂ©gorie car tout cela se fera plus profondĂ©ment, par mode de communion d’ñme, par une sorte d’intense tĂ©lĂ©pathie des cœurs. [490] Cantique des cantiques 5, 6 ss. [491] Du mĂȘme auteur, L’heure de la mort. [492] 1 Corinthiens 15, 55. [493] Voir, d’une autre maniĂšre Romains 11, 32 Dieu a enfermĂ© tous les hommes dans la dĂ©sobĂ©issance pour faire Ă  tous misĂ©ricorde. » [494] CatĂ©chisme de l’Église Catholique, n° 1042, 1043. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ© pour la foi. [495] 1 Corinthiens 15, 5 ss. [496] En dĂ©pit de 1 Thessaloniciens 4, 17, l'enseignement commun de l’Église Ă©tait autrefois que tous les hommes mourraient cf. Romains 5, 12. 1 Corinthiens 15, 22 parce que tous sont pĂ©cheurs. Cependant, ce courant traditionnel Ă©tait essentiellement fondĂ© sur une erreur de traduction dans la Vulgate. Saint JĂ©rĂŽme Ă©crivait, Ă  propos du texte de saint Paul Je vais vous dire un mystĂšre nous mourrons tous. » Cette traduction a pu ĂȘtre rectifiĂ©e par la suite. Ce texte affirme donc au sens littĂ©ral que ceux qui verront le retour du Christ Ă  la fin du monde ne mourront pas. En confrontant cela aux autres textes qui semblent le contredire, nous pensons qu'il convient de dire ceci ceux qui seront sauvĂ©s mourront tous Ă  eux-mĂȘmes, Ă  leur orgueil et Ă  leur Ă©goĂŻsme, mais la derniĂšre gĂ©nĂ©ration sera dispensĂ©e de la mort physique. [497] La vie aprĂšs la vie, docteur Moody, Robert Laffont, 1977, page 35. Sur la survie, outre les facultĂ©s spirituelles, des facultĂ©s sensibles aprĂšs la mort, voir du mĂȘme auteur L’heure de la mort, la recherche philosophique sur la [498] 1 Corinthiens 15, 52. [499] 1 Rois 19, 12. [500] Ce serait ridicule et nous savons que la matiĂšre ne cesse de varier au cours de notre existence. On dit mĂȘme qu’elle se renouvelle tous les sept ans. Ce qui fait qu’un corps humain est le sien, c’est d'abord et fondamentalement son chiffre gĂ©nĂ©tique, portĂ© sur les chromosomes et dĂ©finitivement fixĂ© dĂšs notre conception. A l'intĂ©rieur de ce chiffre, certains dĂ©fauts ne constituent pas essentiellement notre ĂȘtre physique et peuvent ĂȘtre guĂ©ris en nous laissant semblables Ă  nous-mĂȘmes. La pratique traditionnelle du culte des reliques des saints n’a donc plus aujourd’hui le sens matĂ©riel d’autrefois. L’intelligence de la foi a progressĂ© sur ce point. C’est pourquoi l’Église autorise l’incinĂ©ration des cadavres depuis le Concile Vatican II. [501] 1 Corinthiens 15, 44-49. [502] Voir le livre de Tobie. [503] Jean 20, 27. [504] Daniel 12, 2. [505] Nous verrons ultĂ©rieurement Ă  quoi ressemblera leur enfer de ressuscitĂ©s. [506] Certaines propriĂ©tĂ©s sont miraculeuses en ce sens qu’elles dĂ©passent les lois de la matiĂšre. Ainsi, le mouvement instantanĂ© est impossible, ainsi que le fait d’ĂȘtre en deux lieux Ă  la fois bilocation. La puissance de Dieu rendra cela possible, Ă  volontĂ©. TrĂšs concrĂštement, cela signifie qu’il sera possible aux amis de Dieu de se dĂ©placer physiquement de maniĂšre instantanĂ©e d’un bout Ă  l’autre de l’univers, malgrĂ© les distances immenses milliard d’annĂ©es lumiĂšre. Les damnĂ©s ne le pourront pas, s’appuyant non sur la Puissance infinie de Diu mais sur la vigueur limitĂ©e de leur Ăąme. [507] Pour connaĂźtre ces quatre propriĂ©tĂ©s, voir du mĂȘme auteur, L’heure de la mort. [508] Voir dans l’ouvrage, L’heure de la mort. Il existe six Ă©tapes du purgatoire. Elles ne sont pas obligatoires. Leur but est de rendre totalement humble celui qui aime Dieu. Ce passage sera aussi bref en temps rĂ©el qu’il paraĂźtra long en temps intĂ©rieur aux hommes assoiffĂ©s de la prĂ©sence du Christ. [509] Matthieu 13, 29. [510] Apocalypse 19, 20. [511] Apocalypse 19, 20 et des dizaines d’autres rĂ©fĂ©rences Ă©vangĂ©liques. [512] CatĂ©chisme de l’Église Catholique, n°1046. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ© pour la foi. [513] Voir, du mĂȘme auteur, L’heure de la mort. [514] D’aprĂšs saint Augustin, Les confessions. [515] 1 Corinthiens 2, 9. [516] En plus de la Vision de sa vie TrinitĂ© et de la prĂ©sence de nos frĂšres anges et hommes qui est la grĂące essentielle et suffisante. [517] Comme tout cela est inimaginable, bien des points seront traitĂ©s au conditionnel. Nous nous trouvons dans l'attitude exacte des enfants le jour de NoĂ«l. Ils n’ont pas encore le droit de descendre voir le sapin mais ils soupçonnent, connaissant l'amour et la ri–chesse en inventions de leurs parents, les prĂ©sents cachĂ©s. [518] 2, Pierre 3, 10. Ce texte, valable pour la fin du monde, est vrai aussi pour chaque civilisation, pour chaque gĂ©nĂ©ration. Les plus belles constructions humaines finissent tĂŽt ou tard Ă  lÂ’Ă©tat de ruine. Des sept merveilles du monde antique, seules les pyramides d’Egypte subsistent, rongĂ©es par les caries du temps. Ce fait paraĂźt dramatique. En fait, les constructions de l’homme ont plusieurs inconvĂ©nients Elles sont souvent le fruit de l’orgueil, pas seulement de l’amour dĂ©sintĂ©ressĂ©. Elles sont faites de matiĂšre soumise Ă  la corruption. De plus, en comparaison de ce qu’il nous sera possible de faire dans l’autre monde, avec la libertĂ© d’une imagination sans limite et d’une matiĂšre sans rĂ©sistance, tout ce qui est ici-bas est trĂšs gris et trĂšs laid! [519] Cette phrase choque. JĂ©sus la tint explicitement Ă  ses disciples qui s’extasiaient de la beautĂ© du Temple de JĂ©rusalem. [520] Matthieu 24, 2 A l’image du Temple, pourtant magnifique, de JĂ©rusalem*. Le CathĂ©chisme de l’Église Catholique prĂ©cise 1050 "Car tous les fruits excellents de notre nature et de notre industrie, que nous aurons propagĂ©s sur terre selon le commandement du Seigneur et dans son Esprit, nous les retrouverons plus tard, mais purifiĂ©s de toute souillure, illuminĂ©s, transfigurĂ©s, lorsque le Christ remettra Ă  son PĂšre le royaume Ă©ternel et universel" GS 39, _ 3; cf. LG 2. Dieu sera alors "tout en tous" 1 Co 15, 28, dans la vie Ă©ternelle La vie subsistante et vraie, c'est le PĂšre qui, par le Fils et en l'Esprit Saint, dĂ©verse sur tous sans exception les dons cĂ©lestes. GrĂące Ă  sa misĂ©ricorde, nous aussi, hommes, nous avons reçu la promesse indĂ©fectible de la vie Ă©ternelle S. Cyrille de JĂ©rusalem, catech. ill. 18, 29. [521] 2 Pierre 2, 7. [522] Le plus grand parmi les thĂ©ologiens, saint Thomas d’Aquin, dans son traitĂ© de l’Incarnation Somme thĂ©ologique, TroisiĂšme partie, accepte la possibilitĂ© d’autres modes de salut. Selon lui, le Verbe peut mĂȘme s’incarner plusieurs fois », dans plusieurs individuations! [523] CatĂ©chisme de l’Église Catholique, n° 1038, 1039. [524] Matthieu 5, 6. [525] Matthieu 22, 25. [526] Apocalypse 22, 3-5. [527] D’oĂč l’importance de se familiariser avec le mystĂšre de l’Évangile tel que je l’ai rapportĂ© dans la prĂ©face. [528] Jean 12, 24. [529] 1 Corinthiens 1, 23. [530] Apocalypse 13, 1. [531] De type TĂ©moin de JĂ©hovah », car leur sens fondamental est effectivement littĂ©ral. [532] Matthieu 24, 2. [533] IsaĂŻe 7, 14. [534] Voir par exemple 2 Thessaloniciens, 2. [535] CatĂ©chisme de l’Église catholique, Mame, 1992, n° 675, 676. Ce texte, publiĂ© en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une trĂšs grande autoritĂ© pour la foi. [536] Parfois il est plus que probable. C’est le cas pour les cinq prophĂ©ties concernant IsraĂ«l. Le peuple Ă©lu a le privilĂšge d’ĂȘtre Ă  lui seul une icĂŽne historique et politique de la vĂ©ritĂ© de Dieu voir chapitres 5 et 7. Pour le reste, tout dĂ©pend de la qualitĂ© du thĂ©ologien qui le reconstruit, de sa vie de priĂšre, de sa frĂ©quentation des Écritures et de son amour pour la Vierge Marie. Curieusement ce dernier point est le plus important. Seule la Vierge Marie est capable d’expliquer ce qu’elle a Ă©tĂ© seule Ă  vivre au pied de la croix la fin du monde ressemble Ă  la croix de JĂ©sus. [537] Luc, 22, 23. [538] Matthieu 16, 18. [539] Apocalypse 20, 2. [540] Le catĂ©chisme de l’Église catholique est prĂ©sentĂ© par le pape Jean-Paul II comme l’enseignement sĂ»r et authentique de la doctrine catholique », constitution Fidei depositum ». [541] Jean 12, 24. [542] CatĂ©chisme de l’Église Catholique, Mame, 1992, n° 675, 676. Voir le texte in extenso page 8 de cet ouvrage. [543] Lumen Gentium 25. CongrĂ©gation pour la Doctrine de la foi, Instruction Donum Veritatis, 23 et 24, AAS 82 1990 p. 1559-1561. [544] Constitution Ad tuendam Fidem, commentaires de la CongrĂ©gation pour la Doctrine de la foi, n° 11, 18 mai 1998. [545] Il ajoute quoique non divinement rĂ©vĂ©lĂ©es », c’est-Ă -dire que, mĂȘme si elles viennent vraiment de Dieu, elles n’ont pas ce statut particulier qui est rĂ©servĂ© Ă  la seule rĂ©vĂ©lation officielle. [546] Par exemple, le premier miracle de Lourdes rendit la vue Ă  un enfant sans rĂ©parer ses yeux handicapĂ©s. Tu ne peux pas voir », disait le mĂ©decin rationaliste qui constata le phĂ©nomĂšne. Je vois », rĂ©pondait l’enfant. C’est un miracle. [547] Il s’agit pour l’essentiel, en ce qui concerne les messages apocalyptiques, des apparitions de La Salette, de Lourdes, Pontmain, Fatima et de la rue du Bac apparitions reconnues officiellement par l’autoritĂ©de l’Église. D’autres sont en cours dÂ’Ă©tude Rwanda, Medjugorje* [548] Voir par exemple Apocalypse 6, 4. 6, 8. 1 Jean 2, 18. [549] Sa prophĂ©tie est citĂ©e in extenso au chapitre 6 consacrĂ© Ă  l’AntĂ©christ. [550] Voir chapitre 5 et 7, l’islam.
CombiencoĂ»te une livre de truffes blanches? “En ce moment, les prix des truffes blanches sont d’environ 4 500 $ la livre”, a dĂ©clarĂ© Vittorio Giordano, vice-prĂ©sident d’Urbani Truffles USA, Ă  la publication. «En 2019, ils Ă©taient de 1 100 $ Ă  1 200 $ la livre.«Ce ne sont pas seulement les restaurants et les distributeurs
Bonjour La charge admissible sur une poutre existante, c'est une devinette. Cela dĂ©pend de la qualitĂ© du bois, qu'il est difficile d'Ă©valuer, mĂȘme en ayant la piĂšce sous les yeux. Pour les charges, on pourrait partir sur 120 daN/mÂČ de charge fixe ? structure, planchage, sol, cloisons, et 150 daN/mÂČ pour l'exploitation habitation. Donc, portĂ©e m, entraxe 60 cm, section 18 x 18 attention, la capacitĂ© augmente vite si on augmente la hauteur de section, par exemple 20 cm En prenant un bon chĂȘne D40, pas de problĂšme de rĂ©sistance taux de travail < 40 %, mais la flĂšche de l'ordre de 4 cm, soit < L/200 est vraiment inadmissible. Cependant, ce qu'on doit considĂ©rer dans votre cas, c'est la part de flĂšche active ou dommageable, c'est Ă  dire due uniquement aux charges ajoutĂ©es, sans le fluage qui est dĂ©jĂ  pris sur des poutres dĂ©jĂ  en place et bien sĂšches. Donc c'est Ă  dire sous la charge totale, moins la structure poutres et planchage, et sans le fluage. LĂ , on arrive Ă  quelque chose de l'ordre de cm. C'est toujours pas terrible, Ă  L/275, mais ça va mieux. C'est encore pas le L/400 souhaitable, ni le L/500 du confort d'un plancher bois qu'on ne sent pas bouger sous les pieds, mais c'est jouable. Ceci sans perdre de vue qu'il reste l'inconnue sur le module d'Ă©lasticitĂ© du bois en lui mĂȘme, avec l'influence des dĂ©fauts de type noeuds, fentes, etc .. Dans le D40, ce module est pris Ă  11 000 MPa pour les rĂ©sultats annoncĂ©s plus haut. Selon la fiche Cirad du chĂȘne, le module peut atteindre 14 000 sur des trĂšs bon morceaux donc env 30 % meilleur que celui du calcul conventionnel. Mais il peut ĂȘtre plus mauvais aussi. Et la rĂ©alitĂ© de ce qu'il y a chez vous, je ne peux pas savoir. Peut-ĂȘtre trouverez-vous un moyen d'apprĂ©cier quelle est la qualitĂ© de votre bois en place.
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/ / / 15 idĂ©es pour relooker un meuble ancien Par Mathilde Dugueyt, publiĂ© le 28/09/2018 Ă  1723 , mis Ă  jour le 19/05/2021 Ă  1100 Avec de la peinture, du tissu ou encore du papier peint, les options sont nombreuses pour relooker un meuble ancien. DĂ©clinĂ©s dans de nouvelles couleurs, chaises, tables, fauteuils, bahuts, armoires ou encore meubles de mĂ©tier connaissent une seconde vie ! Dans la maison, ils s'adaptent Ă  une dĂ©coration personnalisĂ©e, Ă  des envies Ă©volutives. Il est d'ailleurs judicieux de se poser les bonnes questions avant de relooker entiĂšrement un meuble car c'est aussi lui enlever un peu de son caractĂšre. Mieux vaut ĂȘtre sĂ»r de son choix mĂȘme si certaines solutions existent pour revenir en arriĂšre..., surtout pour les meubles anciens de famille qui ont aussi une valeur sentimentale et qui racontent en l'Ă©tat, leur A lire aussi >> Patine les 5 erreurs Ă  Ă©viter Ailleurs sur le web Contenu proposĂ© par Taboola Sur le mĂȘme thĂšme Newsletter CĂŽtĂ©MaisonRecevez quotidiennement le meilleur de l'actu dĂ©co de CĂŽtĂ© Maison Services Commentez cet article Retour vers le haut de page
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