JepossĂšde encore d'anciennes devises Ă©trangĂšres. Que puis-je en faire? La Banque nationale n'Ă©change pas d'argent Ă©tranger. Les anciens billets et piĂšces nationaux de pays appartenant Ă  la zone euro peuvent le plus souvent toujours ĂȘtre Ă©changĂ©s contre des euros. L’échange s’effectue uniquement aux guichets des banques centrales ï»żBonjour, Comme vous avez choisi notre site Web pour trouver la rĂ©ponse Ă  cette Ă©tape du jeu, vous ne serez pas déçu. En effet, nous avons prĂ©parĂ© les solutions de CodyCross Monnaie d’un pays Ă©tranger que l’on peut convertir. Ce jeu est dĂ©veloppĂ© par Fanatee Games, contient plein de niveaux. C’est la tant attendue version Française du jeu. On doit trouver des mots et les placer sur la grille des mots croisĂ©s, les mots sont Ă  trouver Ă  partir de leurs dĂ©finitions. Le jeu contient plusieurs niveaux difficiles qui nĂ©cessitent une bonne connaissance gĂ©nĂ©rale des thĂšmes politique, littĂ©rature, mathĂ©matiques, sciences, histoire et diverses autres catĂ©gories de culture gĂ©nĂ©rale. Nous avons trouvĂ© les rĂ©ponses Ă  ce niveau et les partageons avec vous afin que vous puissiez continuer votre progression dans le jeu sans difficultĂ©. Si vous cherchez des rĂ©ponses, alors vous ĂȘtes dans le bon sujet. Le jeu est divisĂ© en plusieurs mondes, groupes de puzzles et des grilles, la solution est proposĂ©e dans l’ordre d’apparition des puzzles. Vous pouvez Ă©galement consulter les niveaux restants en visitant le sujet suivant Solution Codycross DEVISE Nous pouvons maintenant procĂ©der avec les solutions du sujet suivant Solution Codycross Sous l’ocĂ©an Groupe 22 Grille 2. Si vous avez une remarque alors n’hĂ©sitez pas Ă  laisser un commentaire. Si vous souhaiter retrouver le groupe de grilles que vous ĂȘtes entrain de rĂ©soudre alors vous pouvez cliquer sur le sujet mentionnĂ© plus haut pour retrouver la liste complĂšte des dĂ©finitions Ă  trouver. Merci Kassidi Amateur des jeux d'escape, d'Ă©nigmes et de quizz. J'ai créé ce site pour y mettre les solutions des jeux que j'ai essayĂ©s. This div height required for enabling the sticky sidebar Prixdu produit : 45 USD. Exemple de taux de change : 1 CAD = 0,80 USD (dollar amĂ©ricain) Nous pouvons gĂ©nĂ©raliser en disant que le dollar US vaut 20 % de plus que le dollar canadien. Calcul : Pour calculer 10 % du prix, dĂ©placer la virgule d’un chiffre vers la gauche. 10 % de 45 $ = 4,5 $ 20 % de 45 $ serait donc 4,5 + 4,5 = 9 $. Si le passage Ă  l'euro a contribuĂ© Ă  faciliter les opĂ©rations bancaires Ă  l'Ă©tranger, la question de la conversion des devises reste d'actualitĂ© en dehors de la zone europĂ©enne. Plusieurs solutions vous permettront de convertir votre argent avant votre dĂ©part, mais aussi sur place alors, comment choisir l'offre la plus avantageuse ? En matiĂšre de conversion, plusieurs facteurs doivent ĂȘtre pris en compte pour obtenir les meilleurs taux et payer moins cher lors d'un voyage Ă  l'Ă©tranger. Vous devrez notamment vous intĂ©resser aux taux de change appliquĂ©s par les Ă©tablissements de votre choix, mais aussi aux commissions et aux Ă©ventuels frais cachĂ©s qui s'y ajoutent. Vous pourrez Ă©galement comparer les modalitĂ©s et le coĂ»t des diffĂ©rentes options qui s'offrent Ă  vous les bureaux de change et les banques, mais aussi les chĂšques de voyage, les retraits d'argent et les paiements par carte bancaire. Enfin, n'oubliez pas de comparer ces solutions traditionnelles avec leurs alternatives comme le compte multi-devises Wise cette plateforme digitale vous permet d'effectuer vos retraits, vos paiements et vos transferts d'argent internationaux en toute simplicitĂ©. DĂ©couvrez toutes nos astuces pour optimiser vos frais de change lorsque vous planifiez un sĂ©jour Ă  l'Ă©tranger ! OĂč changer votre argent avant de partir Ă  l'Ă©tranger ? Lorsque vous prĂ©voyez de partir en voyage ou en dĂ©placement professionnel en dehors de la zone euro, plusieurs solutions s'offrent Ă  vous pour convertir votre argent. Toutefois, ces derniĂšres prĂ©sentent des modes de fonctionnement, mais aussi des coĂ»ts diffĂ©rents. Quelles sont les diffĂ©rentes mĂ©thodes pour changer votre argent avant votre dĂ©part ? Dans les bureaux de change des aĂ©roports internationaux La majoritĂ© des aĂ©roports internationaux abritent un ou plusieurs bureaux de change. Cette solution s'avĂšre particuliĂšrement pratique, notamment si vous devez partir en urgence. Toutefois, ces Ă©tablissements prĂ©sentent aussi plusieurs inconvĂ©nients en plus d'appliquer des commissions Ă©levĂ©es, leurs taux de change ne sont pas nĂ©cessairement Ă  jour, ni Ă  votre avantage. AuprĂšs de votre Ă©tablissement bancaire La plupart des banques vous permettent de commander les devises Ă©trangĂšres de votre choix Ă  l'avance. Et si cette mĂ©thode de conversion prĂ©sente de nombreux avantages, Ă  commencer par sa simplicitĂ©, elle peut cependant s'avĂ©rer coĂ»teuse. Les Ă©tablissements bancaires pratiquent des taux de change plus Ă©levĂ©s que le taux rĂ©el, soit le prix "juste" des devises internationales. Ils peuvent Ă©galement appliquer des commissions Ă  ce type d'opĂ©ration renseignez-vous auprĂšs de votre conseiller bancaire avant de commander vos devises auprĂšs de votre banque ! Avec les chĂšques de voyage Les chĂšques de voyage, ou travellers cheques, vous permettent de rĂ©gler certains frais Ă  l'Ă©tranger, notamment au sein des Ă©tablissements touristiques comme les hĂŽtels ou les agences de voyage. Vous pouvez Ă©galement les Ă©changer contre de l'argent liquide chaque travellers cheque fait l'objet d'un montant fixe, sans limite de pĂ©remption. Veillez, cependant, Ă  vĂ©rifier leur validitĂ© au sein du pays oĂč vous souhaitez voyager les chĂšques de voyage ne sont en effet disponibles que dans certaines devises. Évitez de partir avec un montant trop important en argent liquide D'une façon gĂ©nĂ©rale, vous devrez Ă©viter de retirer ou de changer trop d'argent liquide avant de partir Ă  l'Ă©tranger. Vous minimiserez ainsi les risques de vol, particuliĂšrement Ă©levĂ©s en voyage, tout en Ă©vitant d'avoir Ă  convertir vos devises Ă©trangĂšres une seconde fois lors de votre retour. Toutefois, Ă©changer vos devises Ă  l'Ă©tranger peut Ă©galement se rĂ©vĂ©ler coĂ»teux dĂ©couvrez les diffĂ©rentes options qui s'offrent Ă  vous. OĂč convertir votre argent sur place ? Vous souhaitez convertir vos euros en devises Ă©trangĂšres aprĂšs ĂȘtre arrivĂ© Ă  destination ? Pensez Ă  comparer les diffĂ©rentes solutions avant de faire votre choix ! Changer votre argent dans le bureau de change de l'aĂ©roport local Tout comme les aĂ©roports français, les aĂ©roports du monde entier accueillent des bureaux de change au sein de leurs locaux. Mais lĂ  encore, gare aux commissions et aux taux de change Ă©levĂ©s ! Pour obtenir les taux les plus avantageux, Ă©vitez les bureaux de change des aĂ©roports, quelle que soit votre destination. Retirer de l'argent auprĂšs d'un distributeur sur place Si les retraits d'argent depuis l'Ă©tranger prĂ©sentent des avantages certains, Ă  commencer par leur aspect pratique, pensez tout de mĂȘme Ă  vous renseigner sur le coĂ»t de l'opĂ©ration. En effet, cette derniĂšre peut faire l'objet d'une multitude de prĂ©lĂšvements, fixes ou variables des frais de change, mais aussi des frais de retrait ATM et des frais de distributeur peuvent s'appliquer Ă  vos retraits sur place. Par ailleurs, votre banque et celle dans laquelle vous effectuez l'opĂ©ration sont susceptibles de prĂ©lever des sommes variables d'un Ă©tablissement Ă  l'autre. Vos retraits depuis l'Ă©tranger font l'objet de frais fixes ? Retirez une somme consĂ©quente pour ne pas devoir payer ces frais Ă  plusieurs reprises. Enfin, n'oubliez pas de retirer en monnaie locale, et non en euros, pour Ă©viter le phĂ©nomĂšne de double conversion. De cette façon, vous bĂ©nĂ©ficierez probablement d'un taux de change plus avantageux. Les prix suivants ont Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ© le 25 juillet 2018 sur les grilles tarifaires des diffĂ©rentes banques avec une carte en euros et peuvent toujours ĂȘtre amenĂ©s Ă  ĂȘtre modifiĂ©s, il est toujours nĂ©cessaire de les vĂ©rifier auprĂšs de la banque. Ils peuvent varier selon votre contrat, le type de carte Ă  utiliser, le pays oĂč le retrait est effectuĂ© et la banque oĂč se situe le distributeur automatique. Ces Retraits sont effectuĂ©s depuis un distributeur, d’autres frais seront appliquĂ©s si le retrait se fait en agence. Banque Frais de retrait Ă  un DAB en zone euro Frais de retrait Ă  un DAB en devises Banque populaire Rive de ParisÂč 0,00 € - 1 € suivant la carte utilisĂ©e 3,15 € + 2,92 % BNP ParibasÂČ Varient selon le type de carte 2 % + 3 € - 2,90 % + 5 € selon type de carte SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©raleÂł 1,00 € par retrait Ă  partir du 4e retrait par mois 2 % - 2,7 % + 3 € Banque Postale⁎ 0,65 € par retrait Ă  partir du 4e retrait par mois 2,30 % + 3,30 € CrĂ©dit Agricole d’Ile-de-France ⁔ 0,00 € - 1 € suivant la carte utilisĂ©e 0 - 3 € suivant la carte utilisĂ©e CrĂ©dit Mutuel⁶Ile-de-France 1,00 € par retrait Ă  partir du 5e retrait par mois Commission fixe 3,30 € + 1 % du montant en Suisse et et 2,5 % pour les autres pays max. 9,00 € Caisse d’épargne⁷Ile-de-France 0,00 € - 1 € suivant la carte utilisĂ©e. Option retraits illimitĂ©s pour 1,25 € / mois 2,80 % + 3,30 €Offres spĂ©ciales pour les 12 -25 ans et les voyageurs Ă  consulter sur le site de la banque. CIC⁞ 0,00 € -1,00 € par retrait Ă  partir du 5e retrait par mois suivant la carte 2,90 % + 3,00 € max. 9,00 € Boursoramaâč Gratuit 1,94 € ING DirectÂč⁰ Gratuit 2 % du montant % HellobankÂčÂč Gratuit 2 % du montant HSBC FranceÂčÂČ 0,00 € -1,00 € par retrait Ă  partir du 5e retrait par mois suivant la carte Gratuit dans les distributeurs du groupe HSBC. Dans une autre banque 2,90 % + 3,05 € Attention les tarifs indiquĂ©s ne tiennent pas compte des frais appliquĂ©s par les banques Ă©trangĂšres, et peuvent faire l'objet de modifications ultĂ©rieures. VĂ©rifier les plafonds autorisĂ©s Ă  l'Ă©tranger Les banques françaises dĂ©finissent des plafonds pour les retraits depuis l'Ă©tranger. Toutefois, ces plafonds peuvent varier d'un Ă©tablissement bancaire Ă  l'autre, mais aussi d'un type de compte ou de carte Ă  l'autre. C'est pourquoi vous devez penser Ă  prĂ©venir votre banquier avant de partir en voyage des retraits non prĂ©vus depuis l'Ă©tranger peuvent dĂ©clencher une suspicion de fraude, et donc le blocage automatique ou manuel de votre carte bancaire. Votre conseiller pourra Ă©galement vous renseigner sur les taux, ainsi que les commissions et les frais appliquĂ©s Ă  chaque opĂ©ration internationale retraits, paiements par carte, etc.. Vous pourrez enfin nĂ©gocier des taux et/ou des frais plus avantageux, mais aussi un plafond de retrait plus Ă©levĂ© et une assurance spĂ©cifiquement conçue pour vous couvrir lors de vos dĂ©placements Ă  l'Ă©tranger. BĂ©nĂ©ficier de frais de change rĂ©duits avec une carte multi-devises Les bureaux de change et les banques ne sont pas les seules mĂ©thodes de conversion, ni mĂȘme les plus avantageuses. Vous pourrez en effet bĂ©nĂ©ficier de taux de change transparents et justes en faisant appel Ă  une plateforme indĂ©pendante comme Wise. En vous munissant d'un compte et d'une carte multi-devises Wise, vous disposerez ainsi de coordonnĂ©es bancaires internationales, qui vous permettront de rĂ©aliser vos retraits, mais aussi vos paiements par carte bleue et vos transferts d'argent sans frais cachĂ©s. Attention pensez Ă  vĂ©rifier que le compte et la carte multi-devises Wise sont disponibles dans votre pays de rĂ©sidence avant d'y souscrire ! Attention aux frais de change utilisĂ©s pensez Ă  comparer ! Les taux appliquĂ©s par les banques et les bureaux de change peuvent faire l'objet de plusieurs frais, cachĂ©s ou non. En effet, ces Ă©tablissements sĂ©lectionnent les taux les plus Ă©levĂ©s, enregistrĂ©s au cours de la journĂ©e par les institutions financiĂšres. Cependant, ces derniĂšres dĂ©finissent Ă©galement un taux moyen, ou taux de change rĂ©el, Ă  la fois plus juste et plus transparent. Par ailleurs, certains Ă©tablissements bancaires proposent des offres de conversion "zĂ©ro commission" Ă  leurs clients, tout en pratiquant la mĂ©thode des frais cachĂ©s. Cette mĂ©thode consiste Ă  proposer des taux de change plus Ă©levĂ©s pour compenser, voire augmenter le coĂ»t de la commission prĂ©tendument offerte. MĂ©fiez-vous donc des offres "zĂ©ro commission", veillez Ă  vous renseigner sur les taux appliquĂ©s et pensez Ă  les comparer avec les taux de change rĂ©els. Convertir votre monnaie non utilisĂ©e en fin de voyage, une bonne idĂ©e ? Évitez, autant que possible, de rentrer de voyage avec des devises Ă©trangĂšres. Cela vous obligera en effet Ă  convertir une seconde fois ces devises, et vous perdrez toujours au change. PrivilĂ©giez des solutions qui vous Ă©vitent d'avoir Ă  Ă©changer votre argent liquide, comme les comptes multi-devises. Wise vous permet ainsi de bĂ©nĂ©ficier du taux de change le plus avantageux, et de dĂ©matĂ©rialiser vos conversions pour que vous n'ayez plus jamais besoin de changer vos devises en avance. Vous voilĂ  dĂ©sormais parĂ© pour partir Ă  l'Ă©tranger vous disposez de toutes les informations dont vous aurez besoin pour obtenir les meilleurs taux de change. Une seule rĂšgle d'or en la matiĂšre comparer les offres, pour pouvoir sĂ©lectionner la plus avantageuse en ayant toutes les cartes en main. N'oubliez pas d'inclure les alternatives, comme Wise, aux services de conversion plus traditionnels comme les banques et les bureaux de change dans votre comparatif. En optant pour un compte multi-devises Wise, retirer, dĂ©penser ou transfĂ©rer de l'argent vers ou depuis l'Ă©tranger ne sera plus jamais un problĂšme ! La carte Mastercard Wise vous permettra quant Ă  elle de bĂ©nĂ©ficier d'une conversion automatique et transparente de vos devises, que vous souhaitiez retirer de l'argent liquide ou payer par carte sur place. Et si vous emmeniez enfin vos devises partout avec vous ? Sources 1 Grille tarifaire Banque Populaire Rives de Paris 2 Grille tarifaire BNP 3 Grille tarifaire SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale 4 Grille tarifaire Banque Postale 5 Grille tarifaire CrĂ©dit Agricole Ile-de-France 6 Grille tarifaire CrĂ©dit Mutuel Ile-de-France 7 Grille tarifaire Caisse d’Epargne Ile-de-France file///C/Users/ 8 Grille tarifaire CIC 9 Grille tarifaire Boursorama 10 Grille tarifaire ING Direct 11 Grille tarifaire Hellobank 12 Grille tarifaire HSBC France VĂ©rifiĂ©es pour la derniĂšre fois le 25 Juillet 2018 Cette publication est seulement fournie Ă  titre d'information et n'est pas destinĂ©e Ă  couvrir l’intĂ©gralitĂ© des sujets traitĂ©s. Il ne s'agit pas de conseils. Nous vous invitons Ă  obtenir l'avis prĂ©alable d'un professionnel ou d'un spĂ©cialiste avant de prendre toute dĂ©cision sur la base du contenu de cette publication. Les informations contenues dans cette publication ne constituent pas un conseil juridique, fiscal ou professionnel de la part de TransferWise Limited ou de ses sociĂ©tĂ©s affiliĂ©es. Des rĂ©sultats observĂ©s par le passĂ© ne garantissent pas de rĂ©sultats semblables par la suite. Nous ne donnons aucune dĂ©claration, garantie, directe ou implicite, que le contenu de la publication est exact, complet ou Ă  jour. Wise est la nouvelle mĂ©thode intelligente d'envoyer de l'argent Ă  l'Ă©tranger. En savoir plus Etbien, comme on l’a vu, la rĂšgle numĂ©ro 1 est de toujours choisir l’option « payer en devise locale” et non en € sur la machine Ă  carte (ou le distributeur). Ce que je te conseille, c’est de commander une carte bancaire qui te permet de rĂ©gler et de retirer de l’argent Ă  l’étranger sans frais. Il en existe plusieurs ! Une monnaie commune est-elle une monnaie oui et non, cela dĂ©pend ! mais il n'y a , quoiqu'il en soit, qu'une seule monnaie dans un pays donnĂ© Par Bruno Lemaire, Ă©conomiste, club IdĂ©es Nation J’ai Ă©tĂ© assez surpris par l'humble position du professeur AgnĂšs Benassy, qui avoue ce soir sur BFM Business qu’elle ne sait pas ce qu’est une monnaie commune. Au lieu de la renvoyer Ă  mon billet prĂ©cĂ©dent, je vais prendre deux cas, celui de la Turquie qui Ă©change avec l’Inde, et le cas de la France qui Ă©change avec l’Allemagne. Dans ces deux cas, chacun et chacune dirait l’ineffable Macron paye avec sa propre monnaie, qu’il achĂšte un bien fabriquĂ© localement ou Ă  l’étranger. En Inde c’est la roupie, en Turquie, la TĂŒrk lirası » merci Google, en France et en Allemagne, pour le moment, c’est l’euro, monnaie de la zone euro, comme si la France et l’Allemagne Ă©taient, sur ce point, le mĂȘme pays. Traitons d'abord le cas Turquie-Inde, le plus 'complexe'. MĂȘme si chacun paye en sa propre monnaie, pour tous les Ă©changes internationaux, il faut bien que le turc supposĂ© exportateur soit payĂ© en sa propre monnaie, l’importateur indien doit alors se procurer de la "lira" contre des roupies ». Il faut donc une conversion, qui se traduira in fine par le fait que l’exportateur turc se sera enrichi de liras, ou plutĂŽt de roupies converties, et que l’importateur indien se sera appauvri en roupies ou plutĂŽt en liras converties. L’accord de change peut se passer de diverses maniĂšres, soit par l’intermĂ©diaire d’un marchĂ© des changes, alimentĂ© et alimentant en dernier ressort les banques nationales de Turquie et d’Inde, soit en utilisant Ă©ventuellement une monnaie intermĂ©diaire, une vraie’ monnaie, qui pouvait ĂȘtre le dollar mĂȘme si deux pays semblent avoir dĂ©cidĂ© de ne plus l’utiliser. Il n’y a donc pas nĂ©cessairement une monnaie commune existant rĂ©ellement pour que deux pays puissent Ă©changer, il faut simplement qu’il y ait des accords internationaux. On pourrait imaginer une banque centrale intermĂ©diaire, une banque de compensation, qui gĂšre les flux financiers, mais cette banque peut mĂȘme n’ĂȘtre que virtuelle, et correspondre Ă  un simple systĂšme informatique de type Target. De fait, une monnaie commune » peut ne pas ĂȘtre une vĂ©ritable monnaie, elle peut n’ĂȘtre qu’un Ă©talon, une unitĂ© de compte. Appelons lĂ , par exemple, une roupie-lira. Les deux pays concernĂ©s, Turquie et Inde, peuvent dĂ©cider que cet Ă©talon sera basĂ© sur un taux de change fixe sur une certaine pĂ©riode, mais ajustable tous les ans, par exemple, en fonction de l’évolution des Ă©changes commerciaux entre eux. Cette roupie-lira, si elle est simplement fondĂ©e sur une convention politique et technique, n’a aucune raison d’ĂȘtre disponible sur un marchĂ© quelconque. Dans ce cas, aucune spĂ©culation ne pourra se produire sur le marchĂ© de la roupie-lira, puisque ce marchĂ© n’existera pas. La monnaie commune, qui n’est pas une monnaie, la roupie-lira, ne sera qu’un artifice de calcul. Un autre choix aurait pu ĂȘtre dĂ©cidĂ© se passer de monnaie commune, et laisser fluctuer librement Ă  la fois la roupie, et la lira, ou Ă©ventuellement, passer par l’intermĂ©diaire d’une autre monnaie, le dollar, ou le yen. Dans ce dernier cas la monnaie commune serait une monnaie. Mais, redisons-le encore une fois, dans chacun de ces deux pays, il n’y a qu’une seule monnaie en circulation, mĂȘme si, parfois, certains commerçants peuvent accepter, illĂ©galement, d’ĂȘtre payĂ©s en une monnaie Ă©trangĂšre. Prenons maintenant le cas de la France et de l’Allemagne, chacun ayant actuellement la mĂȘme monnaie nationale, l’euro. Si l’on dĂ©cide, du jour au lendemain, que chaque pays doit avoir une monnaie diffĂ©rente, disons le franc 2017 et le mark 2017, il n’y aura toujours qu’une seule monnaie circulant dans chaque pays, le franc en France, le mark en Allemagne. Et nous serons ramenĂ©s au problĂšme prĂ©cĂ©dent, comme l’on dit, Ă  savoir le cas de la Turquie et de l’Inde. Le français paiera en francs en France, l’allemand paiera en marks en Allemagne, et il faudra simplement trouver un accord technique, automatique ou non, pour les Ă©changes internationaux. On peut reprendre l’exemple de la lira-roupe, qu’on appellera plutĂŽt l’euro, ou l’écu, avec un taux de change que la plupart des Ă©conomistes Ă©valuent Ă  1 mark pour francs Ă  peu prĂšs le ratio du dĂ©ficit commercial français par rapport aux Ă©changes commerciaux franco-allemands. Le systĂšme target2 permet d’intĂ©grer ce taux de change, fixe mais ajustable, par exemple tous les ans, dans sa gestion des flux financiers. Cela ne prendrait qu’un petit week end pour cela. Bien entendu, cela ne peut se faire que si l’on en a la volontĂ© politique. Si on retient ce systĂšme, la monnaie commune ne serait pas une monnaie, mais simplement un dispositif automatique pour gĂ©rer les Ă©changes entre la France et l’Allemagne. Bien entendu, si d’autres pays sont concernĂ©s, la monnaie commune, toujours pas une monnaie, devra ĂȘtre ajustĂ©e pour correspondre aux diffĂ©rences de compĂ©titivitĂ© entrer les pays concernĂ©s, ce qui est impossible Ă  faire dans le cadre d’une zone monĂ©taire ayant une monnaie unique. Plus il y a de pays, plus la nĂ©gociation peut ĂȘtre longue, mais le calcul de la monnaie commune n’est qu’un simple calcul technique, le calcul d’un barycentre du niveau d’un Ă©lĂšve de collĂšge. Et, avec cette monnaie commune, qui n’est encore et toujours pas une vraie monnaie, chacun – et chacune, n’utilise toujours qu’une seule monnaie, sa monnaie nationale. En espĂ©rant que ce billet un peu long aura permis aux apprentis experts, ou aux experts confirmĂ©s, de ne pas se fier Ă  toutes les bĂȘtises entendues ces jours-ci depuis que Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan ont dĂ©cidĂ© de faire un programme commun patriote et d’avancer lentement, mais sĂ»rement, vers une monnaie nationale, le franc 2017 ou franc 2018, la dite monnaie commune n’étant qu’un artifice technique, mais utile dĂšs lors que l’on commerce avec d’autres pays. Chersfans de CodyCross Mots CroisĂ©s bienvenue sur notre site SolutionCodyCross.net. Vous trouverez la rĂ©ponse Ă  la question Monnaie d’un pays Ă©tranger que l’on peut convertir . Cliquez sur le niveau requis dans la liste de cette page et nous n’ouvrirons ici que les rĂ©ponses correctes Ă  CodyCross Sous l’ocĂ©an. TĂ©lĂ©chargez ce jeu sur votre smartphone et faites exploser votre

Quand on part voyager Ă  l’étranger, savoir comment changer son argent ou plutĂŽt vos devises au meilleur taux peut ĂȘtre un vĂ©ritable casse-tĂȘte. Vaut-il mieux partir avec tout son argent en monnaie locale ? Changer sur place ? Payer par carte bancaire ? Retirer de l’argent sur place ? Je vous donne toutes mes astuces pour ne pas perdre au change ! Sommaire1 Avant le dĂ©part ne pas partir avec tout son argent en liquide2 Sur place retirer dans les banques au fur et Ă  mesure3 Retour de voyage – que faire de ses devises Ă©trangĂšres ? En prĂ©ambule, je tiens Ă  dire qu’il s’agit ici de conseils gĂ©nĂ©raux et que selon les destinations, il peut y avoir des contextes particuliers oĂč mes astuces ne seront pas adaptĂ©es. Alors avant toute chose, renseignez vous sur le contexte particulier du lieu de votre voyage ! Aussi, ces conseils sont plus adaptĂ©s Ă  des voyages au long cours, mais beaucoup de points sont valables pour tous types de voyages. Avant le dĂ©part ne pas partir avec tout son argent en liquide Insigne de bureau de change Ă  New York – licence CC Mike Morgan Beaucoup de personnes rencontrĂ©es sur les forums ou lors de nos voyages dĂ©cident de partir avec une somme importante en liquide. Elles se demandent alors s’il vaut mieux changer leur argent dans leur pays d’origine ou de destination. Je pense que dans les deux cas, c’est une trĂšs mauvaise idĂ©e. Il est aujourd’hui dans l’énorme majoritĂ© des cas inutile, voir mĂȘme risquĂ©, de se balader avec une importante somme en liquide D’une part, on est une cible facile, un voyageur avec toutes ses affaires, ça se repĂšre facilement
 D’autre part, ça vous coĂ»tera cher, les banques et bureaux de change prendront une belle ristourne dans la transaction. Mon conseil Utilisez une carte bancaire une fois sur place ! Aujourd’hui, mĂȘme dans les coins reculĂ©s, Ă  quelques exceptions prĂšs, vous trouverez des distributeurs automatiques de billets ATM. La plupart acceptent les cartes visa et mastercard qui sont les deux grands standards internationaux. Faites attention au plafond autorisĂ© Ă  l’étranger ; PrĂ©venez votre banquier avant de partir pour ne pas voir votre carte bloquĂ©e pour suspicion de fraude et profitez-en pour nĂ©gocier frais bancaires, assurance et plafond de retrait ; Prenez une deuxiĂšme carte de secours, on ne sait jamais. Certes vous aurez dans la plupart des cas des frais demandĂ©s par votre banque ou compte sans banque, carte prĂ©payĂ©e, carte multi-devise, neobanque
, mais si vous choisissez bien, ils seront beaucoup moins importants que les bureaux de change, voir nuls. Je parle dans notre guide sur la gestion de l’argent en voyage des cartes bancaires et des bons plans pour limiter les frais bancaires. Depuis quelques mois, nous avons optĂ© pour un compte N26 you. Pour 9,90 € par mois, nous avons 0 frais sur les retraits et les paiements partout dans le monde, une carte mastercard world elite et une assurance voyage. On a pas trouvĂ© mieux pour les voyageurs frĂ©quents ou ceux qui s’apprĂȘtent Ă  faire un long voyage / tour du monde. Vous pouvez lire notre article complet sur ce sujet, comparant notamment N26 Ă  Revolut et notre retour d’expĂ©rience. Mon dĂ©conseil oui, ce mot existe ! n’utilisez pas de travellers cheque. Pour le coup, vous ne pourrez pas les changer partout. Si vous pouvez vous faire rembourser en cas de vol ou de perte, les frais sont rĂ©dhibitoires jusqu’à 10-15 %. Sur le total de votre voyage, faites le calcul
 Sur place retirer dans les banques au fur et Ă  mesure Si vous avez suivi ma recommandation, vous n’aurez normalement pas trop Ă  vous poser de questions, sauf pour les cas particuliers ! Car il y a toujours des cas particuliers, ce ne serait pas rigolo sinon. Mon conseil Retirez en monnaie locale. Ça peut paraĂźtre Ă©vident lu comme ça, mais c’est loin de l’ĂȘtre pour beaucoup de voyageurs, en particulier en AmĂ©rique latine. Beaucoup de distributeurs proposent de retirer en monnaie locale ou en dollars. Vous pouvez ĂȘtre sĂ»r que dans 99% des cas, si vous payez en dollars votre hĂŽtel ou votre excursion, les taux de change ne seront pas en votre faveur. Vous pourriez mĂȘme vous faire carrĂ©ment arnaquer. On a fait le calcul, parfois il peut y avoir une diffĂ©rence de 30 % entre le prix en dollars et celui en monnaie locale ! Quelques points de vigilance VĂ©rifiez aux distributeurs automatiques que la banque locale n’ajoute pas des frais supplĂ©mentaires c’est normalement prĂ©cisĂ© lors du retrait. Dans un mĂȘme pays, il n’est pas rare d’avoir des banques qui appliquent des frais et d’autres non ; Si vous n’avez pas le choix et qu’une commission fixe est prise par votre opĂ©rateur ou la banque dans laquelle vous retirez, faites un retrait au plafond maximum autorisĂ© pour limiter les frais. Par exemple, vous avez une commission d’un euro Ă  chaque retrait. Si vous retirez 200 € en une seule fois, vous paierez 1 € de commission trĂšs raisonnable, mais si vous retirez la mĂȘme somme en 10 fois, vous paierez 20 €
 Mon dĂ©conseil lors de votre arrivĂ©e dans un aĂ©roport, il pourrait ĂȘtre tentant de changer des sous directement sur place. Mais les bureaux de change profitent de leur situation privilĂ©giĂ©e pour pratiquer des taux abusifs. MĂȘme si beaucoup affichent 0% de commission, il vous suffira de comparer leur taux aux taux officiels pour constater une marge trĂšs confortable. Avoir quelques dollars sur soi peut tout de mĂȘme ĂȘtre utile dans certains cas. Notamment quand vous voyagez dans plusieurs pays avec une monnaie diffĂ©rente. Cas spĂ©cial aux frontiĂšres terrestres Certains lecteurs fidĂšles le savent, nous sommes devenus des spĂ©cialistes des passages de frontiĂšre terrestre, en particulier en AmĂ©rique latine ! Nous avons donc une certaine expĂ©rience sur la question du change pour ces transitions. Nous aurons appris parfois Ă  nos dĂ©pens, alors voici quelques conseils pour que tout se passe pour le mieux. Cliquez sur les titres pour voir les dĂ©tails VĂ©rifiez le taux de changeVĂ©rifiez le taux de change officiel avant d’arriver Ă  la frontiĂšre, cela vous permettra d’avoir un point de repĂšre. Vous pouvez regarder sur le site qui possĂšde Ă©galement une application smartphone pratique les taux sont accessibles hors ligne et une calculatrice vous permet de faire rapidement vos calculs Arrivez avec peu d'argentDĂ©brouillez-vous pour arriver avec peu d’argent. Juste un peu plus que nĂ©cessaire pour vos transports, vos repas de la journĂ©e et la premiĂšre nuit d’auberge/hĂŽtel. Ainsi vous n’aurez Ă  changer qu’une somme raisonnable, ce qui vous met Ă  l’abri de perdre beaucoup de sous Ă  cause de taux de change dĂ©sastreux. Renseignez vous sur le pays de destinationSelon le pays de destination, renseignez-vous bien. Parfois vous ne pourrez changer votre argent qu’a la frontiĂšre, les banques n’acceptant pas forcĂ©ment les devises de certains pays voisins. C’est rare, mais ça arrive
 Faites du change avec d'autres voyageursChangez votre argent avec d’autres voyageurs venant en sens inverse. Il n’est pas rare de croiser prĂšs des frontiĂšres des voyageurs qui viennent du pays oĂč vous allez et qui ont encore un peu d’argent Ă  changer. Un petit coup d’Ɠil au taux de change officiel sur internet et hop, tout le monde il est content ! Evitez les bureaux de changeÉvitez les bureaux de change si vous avez le choix. Tout comme dans les aĂ©roports, les bureaux de change aux frontiĂšres pratiquent des taux survitaminĂ©s, profitant de leur monopole ou de leur situation privilĂ©giĂ©e. S’il n’y a pas d’autre choix, demandez bien le taux de change, nĂ©gociez Ă©ventuellement et changez le strict nĂ©cessaire. Faites appel aux agents de change 'de rue'N’hĂ©sitez pas Ă  faire appel aux agents de change officiels-officieux » qui sont lĂ©gions et incontournables dans certains pays, notamment en AmĂ©rique centrale. Ils proposent trĂšs souvent des taux trĂšs avantageux, parfois mĂȘme meilleurs que le taux du marchĂ© ! Petite astuce, changez du cĂŽtĂ© du pays oĂč vous vous rendez, les taux sont souvent un peu meilleurs et n’hĂ©sitez pas Ă  demander Ă  plusieurs personnes. Par contre, soyez vigilants, mĂȘme si ça ne nous est jamais arrivĂ©, il y a des tĂ©moignages de personnes qui ne sont fait refiler des faux billets au milieu de vrais. Donc si vous avez l’occasion, regardez Ă  quoi ressemblent les vrais billets et n’hĂ©sitez pas Ă  prendre le temps de recompter ! Evitez d'accumuler les piĂšces de monnaieÉvitez d’accumuler les piĂšces, certains bureaux de change ou banques ne les acceptent pas les agents dans la rue oui en gĂ©nĂ©ral Cas spĂ©ciaux Argentine, VĂ©nĂ©zuela et surement d’autres
 Bureau de change en Russie – licence CC Noritsu Koki Dans certains pays, pour des raisons diverses, l’accĂšs des habitants aux dollars, euros et devises Ă©trangĂšres est limitĂ©. C’est le cas notamment au VĂ©nĂ©zuela et en Argentine et probablement d’autres pays. Cela créé un marchĂ© parallĂšle avec un taux de change monnaie locale / dollar officiel et un taux de change officieux. En Argentine, il se nomme le dollar blue et c’est devenu une pratique si courante que ce taux est quasiment normalisĂ© et relayĂ© quotidiennement dans la presse ! Dans toutes les grandes villes, prĂšs des banques et dans certains magasins, des agents de ce marchĂ© parallĂšle vous proposent d’échanger des dollars Ă  des taux trĂšs trĂšs avantageux. Dans ce cas, c’est l’exception qui confirme la rĂšgle, il devient intĂ©ressant de prendre des dollars avant de rentrer dans le pays et de les changer en monnaie locale sur ce marchĂ© parallĂšle car dans les distributeurs de billets, c’est le taux officiel qui est pratiquĂ© bien sĂ»r. Ainsi nous avons gagnĂ© 30 % de pouvoir d’achat en Argentine. Au VĂ©nĂ©zuela, le taux de change officieux est encore beaucoup plus avantageux ! Je vous conseille tout de mĂȘme de faire attention aux faux billets, et de faire ces transactions dans des lieux avec beaucoup de passage, pas un coin glauque Ă  l’abri des regards
 Retour de voyage – que faire de ses devises Ă©trangĂšres ? Si vous vous retrouvez avec encore quelques sous Ă  votre retour de vacances ou voyage, ne vous ruez pas tout de suite dans votre banque ou bureau de change prĂ©fĂ©rĂ© si tant est que ça puisse exister
. Regardez d’abord autour de vous si un ami, un ami d’un ami, ou la cousine germaine de l’oncle de la tante de votre beau frĂšre ne part dans quelques mois lĂ  d’oĂč vous rentrez vous suivez ?. En activant votre rĂ©seau, il y a des chances que vous trouviez quelqu’un qui soit intĂ©ressĂ© par vos colones, vos roupies ou encore vos quetzals ! Et si ça ne fonctionne pas, vous pouvez aussi essayer les forums de voyageurs ou les groupes sur les rĂ©seaux sociaux. Des applications ont vu le jour pour faciliter les Ă©changes de devises entre particuliers. Je n’ai jamais testĂ©, mais ce peut Ă©galement ĂȘtre une solution. L’opĂ©rateur prend une petite commission au passage pour se financer, normal. L’application la plus connue est Weswap, liĂ©e Ă  une mastercard multidevise. Si vous avez testĂ©, faites nous un retour ! La commission varie entre 1 et 1,4 %, ce qui reste moins Ă©levĂ© que la plupart des banques. Attention tout de mĂȘme Ă  faire des retraits de plus de 200 €, sous peine de payer 1,75 € de frais. J’arrive au bout de mes conseils sur la question, vous voilĂ  parĂ©e pour partir sereine sur la question du change d’argent en voyage. En espĂ©rant que cela vous soit utile ! Vous utilisez Pinterest ? Epinglez cet article avec cette image ! Pour aller plus loin vous pouvez consulter notre guide sur l’argent en voyage ou encore lire notre article sur comment Ă©viter les frais bancaires Ă  l’étranger. Enfin, notre comparatif sur les assurances voyage au long cours ou tour du monde est lĂ  pour vous aider Ă  faire le bon choix en fonction de votre situation !

Leffondrement des crypto-monnaies fait du tort à de nombreux investisseurs, dont un pays qui a misé gros sur le bitcoin. Bitcoin : le Salvador, pays
1 Cet article s’appuie en particulier sur les enquĂȘtes que nous avons pu mener en collaboration avec ... 2 Union politique diffĂ©rente donc des traitĂ©s strictement monĂ©taires entre la Belgique, la France, la ... 3 Voir l’analyse que nous avons donnĂ©e de ces transformations pour l’Afrique subsaharienne au XIXe et ... 4 Le passage du cruzeiro au real au BrĂ©sil en 1994 couvrait un espace plus large, mais ne concernait ... 1Le passage Ă  l’euro qu’ont connu entre 1999 et 2002 les populations d’un grand nombre de pays d’Europe occidentale est une expĂ©rience Ă  grande Ă©chelle de changement monĂ©taire, qui en tant que telle peut ĂȘtre reconnue comme un rĂ©vĂ©lateur de la complexitĂ© du fait social qu’est la monnaie. L’opportunitĂ© de pouvoir en faire l’analyse est aujourd’hui exceptionnelle1 dans la mesure oĂč aucune sociĂ©tĂ© n’a connu en ce domaine un changement de cette ampleur, d’un point quantitatif et qualitatif, en dehors d’espaces gĂ©ographiques beaucoup plus restreints et de contextes d’un changement explicitement politique fort on peut penser ici pour le XIXe siĂšcle aux multiples unifications dont l’Allemagne et l’Italie ont donnĂ© l’exemple2 ou aux dĂ©monĂ©tisations et remonĂ©tarisations induites par les colonisations europĂ©ennes en Afrique3, en AmĂ©rique, en Asie et dans le Pacifique ou de crise Ă©conomique profonde telle que l’hyperinflation les expĂ©riences du BrĂ©sil4 ou de l’Argentine, ou une conjonction des deux rĂ©volutions la crĂ©ation du franc Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle ou les changements ayant affectĂ© en Russie le rouble aprĂšs les bouleversements politiques de 1917, puis de 1990. 2Chacun est aujourd’hui parfaitement conscient qu’un tel changement ne peut pas ĂȘtre interprĂ©tĂ© seulement comme le passage de la conduite Ă  droite en SuĂšde, le remplacement de l’oka par le kilogramme en GrĂšce ou la comparaison des Ă©chelles des degrĂ©s de tempĂ©rature en Celsius et Farenheit. Autrement dit le passage Ă  l’euro n’est pas une simple modification de l’échelle des prix et une introduction de nouvelles piĂšces et billets, qui seraient comparables Ă  ce que vit un touriste lorsqu’il voyage dans un pays Ă©tranger, mĂȘme si dans sa vie pratique au quotidien les problĂšmes se posent Ă  chacun d’abord sous cette forme. Pour apprĂ©hender ce qui peut apparaĂźtre comme un niveau supĂ©rieur, idĂ©ologique, culturel et politique, Ă  savoir la disparition apparente de l’appartenance monĂ©taire nationale et donc d’un symbole d’appartenance, il n’est pas sĂ»r pour autant que les modĂšles hĂ©ritĂ©s du national Ă©tatisme du XIXe siĂšcle puissent ĂȘtre pertinents ; ce serait trop rapidement rĂ©duire ce changement et cette supposĂ©e perte Ă  une fixation acceptĂ©e ou contrainte de la dimension nationale Ă  un niveau supĂ©rieur de dĂ©cision et de choix collectifs. 3Toutefois, tous les sondages d’opinion ont montrĂ© un attentisme trĂšs fort des populations europĂ©ennes, qui faisait craindre pour les uns et espĂ©rer pour d’autres un rejet de la monnaie nouvelle ; et malgrĂ© depuis 1999 la dĂ©finition de l’euro comme monnaie lĂ©gale de onze puis douze pays, rĂ©duisant florin, franc, mark, lire, peseta, drachme, etc., leurs anciennes monnaies nationales, Ă  des subdivisions de l’euro, et en dĂ©pit de ses usages scripturaux, particuliĂšrement sur les marchĂ©s financiers, le changement introduit par l’euro est longtemps apparu Ă  l’immense majoritĂ© des EuropĂ©ens essentiellement virtuel. A l’automne 2001, Ă  quelques semaines de la disparition des anciennes monnaies nationales, rĂ©gnait une attitude attentiste dans des populations qui, toutes catĂ©gories confondues, se disaient on aura bien le temps de voir quand il sera lĂ  ». Quand les caissiĂšres d’hypermarchĂ© demandaient Ă  un client si son chĂšque Ă©tait en euro ou en franc, il Ă©tait frĂ©quent que le client rĂ©ponde non, normal. En franc », ou bien non, en franc français », comme si l’euro Ă©tait alors une monnaie Ă©trangĂšre. Les populations l’ont ensuite, quand il est apparu sous forme de piĂšces et de billets, trĂšs rapidement intĂ©grĂ© comme nouveau moyen de paiement, en particulier parce que la monnaie est essentiellement pensĂ©e sous sa forme sonnante et trĂ©buchante » des piĂšces ou palpable des billets. 4A dĂ©faut de son usage lĂ©gal, l’euro n’a donc pendant des mois pris corps qu’à travers des dessins de journaux et de magazines et les mĂ©taphores personnifiantes la naissance de l’euro, religieuses le passage, la conversion Ă , sportives les critĂšres de sĂ©lection pour entrer dans le club, etc. qui ont abondĂ© dans la presse et lui ont alors donnĂ© une rĂ©alitĂ© toute particuliĂšre. 5Sa forme tangible est apparue Ă  la mi‑dĂ©cembre avec des sachets de piĂšces avec des variantes nationales car par exemple vendus en France et distribuĂ©s gratuitement Ă  tous les NĂ©erlandais, sachets qui, s’ils ont connu un succĂšs certain, n’ont pas tous trouvĂ© preneurs ; puis massivement l’euro a envahi tiroirs‑caisses et porte‑monnaie dĂ©but janvier sous forme Ă  la fois des piĂšces et des billets, alors qu’en tant qu’unitĂ© de compte l’euro existait depuis trois ans, sans que les populations aient dans leur immense majoritĂ© intĂ©grĂ© cette dimension. 6Pour comprendre ce changement d’unitĂ© monĂ©taire vĂ©cu, c’est‑à‑dire subi ou dĂ©sirĂ©, par trois cent millions d’EuropĂ©ens et l’analyser comme un fait social, la monnaie doit ĂȘtre comprise dans ses trois dimensions, Ă  savoir un rapport Ă  soi‑mĂȘme, un rapport aux autres, et un rapport au collectif formant un tout qui dĂ©passe les individualitĂ©s des personnes et des groupes autrement dit la souverainetĂ© de la totalitĂ© sociale. 7Le lien monĂ©taire mobilise en effet des niveaux interdĂ©pendants celui de l’organisation et du fonctionnement qui permettent les Ă©changes, celui de la solidaritĂ© et de la dynamique des rapports sociaux, et celui de l’intĂ©gration Ă  toute collectivitĂ© Ă  travers la reconnaissance et l’expression d’une souverainetĂ© et d’une hiĂ©rarchie en valeurs Birouste, 1997 1. 5 Nous avons dĂ©veloppĂ© l’analyse des modes de construction de la confiance dans La construction socia ... 8C’est Ă  travers les trois dimensions interdĂ©pendantes du rapport Ă  soi, aux autres et Ă  la totalitĂ© sociale, que peut ĂȘtre saisi le mouvement de construction sociale de la confiance dans une monnaie et tout changement monĂ©taire induit un degrĂ© de mise en cause de la confiance dans l’institution monĂ©taire. L’introduction de l’euro n’échappe pas Ă  ce processus et Ă  cette rĂšgle5. 9Le lien monĂ©taire est donc Ă  la fois intime et individuel, quand la personne mentalise consciemment ou inconsciemment ses relations d’existence en termes monĂ©taires, quand, comme le montre certaines Ă©tudes psychanalytiques, l’argent » fait corps avec la personne et est un Ă©lĂ©ment de son identitĂ© Anzieu, 1974. social Ă  travers la fonctionnalitĂ© des Ă©changes et les relations de solidaritĂ© d’une part et les relations de souverainetĂ© impliquant l’Etat comme incarnation du collectif d’autre part. 10Ce qui est en jeu dans ces rapports Ă  l’argent » interpellĂ©s par le passage Ă  l’euro ce ne sont pas les autres en tant qu’agrĂ©gat d’individus agissant selon une logique fondĂ©e sur le seul intĂ©rĂȘt personnel. Se trouve interpellĂ© l’invisible du grand Autre faisant totalitĂ© sociale Aglietta, OrlĂ©an, 1998. Si l’argent est au cƓur tant de l’intime que du collectif et est un Ă©lĂ©ment essentiel des attachements de l’individuel au collectif, rien d’étonnant que l’introduction de l’euro puisse ĂȘtre porteuse d’inquiĂ©tudes et de promesses, et de tensions contradictoires entre ce qui est espĂ©rĂ© ou redoutĂ©, chacun Ă©tant, par les contraintes de sa situation particuliĂšre et de son vĂ©cu immĂ©diat et passĂ©, porteur d’un degrĂ© diffĂ©rent d’inquiĂ©tudes et d’espoirs. Le moi, le rapport aux autres et le rapport au collectif sont interpellĂ©s par un changement monĂ©taire ; si la rĂ©ponse aux changements ne se fait que dans des dimensions fonctionnelles, qui constituent une part mais une part seulement du rapport Ă  soi et du rapport aux autres, sans poser explicitement les questions du vivre ensemble et des rapports de souverainetĂ©, le vĂ©cu monĂ©taire au quotidien sera celui d’une incomplĂ©tude. 11Ce schĂ©ma Ă  trois dimensions soi, les autres et le tout permet de comprendre les problĂšmes pratiques posĂ©s dans la transition monĂ©taire tant Ă  travers leurs dĂ©terminations plus gĂ©nĂ©rales, en particulier politiques, que psychologiques et intimes. Le passage Ă  l’euro peut ĂȘtre notamment un moment d’interrogations par les EuropĂ©ens sur leur rapport Ă  la nationalitĂ©, Ă  la citoyennetĂ© europĂ©enne nouvelle en Ă©mergence et aux rĂ©surgences de citoyennetĂ©s locales alors que les formes institutionnelles de subsidiaritĂ© des processus de prise de dĂ©cision sont en dĂ©bat. Toutefois, ce schĂ©ma permet aussi de ne pas uniformiser le changement et les rĂ©actions qu’il provoque de façon Ă©vidente pour les uns mais masquĂ© pour d’autres et il permet de comprendre que ce mĂȘme Ă©vĂ©nement historique n’est pas vĂ©cu de la mĂȘme façon par tous ses acteurs actifs ou passifs, selon leur situation en termes d’itinĂ©raire de vie, d’ñge, de sexe, de niveau d’éducation, de revenus, etc. et leur psychopathologie face Ă  l’argent le plaisir ou la douleur de le retenir ou le dĂ©penser mais, au‑delĂ , face Ă  l’avenir comme apprĂ©hension des risques et des changements eux‑mĂȘmes. 12Nous partirons ici du macrocosme, la face politique de l’euro, pour aboutir au microcosme, les relations intimes de chacun dans sa gestion du quotidien et dans son rapport aux autres Ă  travers ses Ă©changes monĂ©taires. Toutefois, Ă  chacun des niveaux que nous analysons notre dĂ©marche est essentiellement fondĂ©e sur une approche Ă  micro‑échelle du changement. Il faut comprendre les reprĂ©sentations de la totalitĂ© monĂ©taire ou son absence, fixer le cadre gĂ©nĂ©ral de la souverainetĂ© monĂ©taire, pour interprĂ©ter gestes avec et paroles sur l’euro, devenu en quelques heures pour certains, quelques jours pour d’autres, la monnaie de paiement, si ce n’est encore de compte, de tous les jours. 1. La face politique de l’euro une vision confuse de l’Etat 6 Sur le concept d’institution monĂ©taire de la sociĂ©tĂ©, voir Servet, Maucourant, Tiran 1998. 13Comprendre la face politique de l’euro nĂ©cessite d’abord d’affirmer que ce fondement essentiel du fait monĂ©taire n’est pas aujourd’hui la face la plus visible de la monnaie nouvelle. Elle ne l’est pas notamment en raison des modes de communication choisis par les autoritĂ©s publiques sur le sujet gardons en mĂ©moire l’image tĂ©lĂ©visĂ©e de ces gouvernants pour la plupart muets sur le sens politique de l’évĂ©nement mais se donnant en spectacle Ă  faire leurs courses, qui dans une boulangerie, qui chez un fleuriste. Seuls les opposants souverainistes donnaient une dimension politique Ă  l’évĂ©nement et devenaient en quelque sorte, but non recherchĂ© par eux, des promoteurs de la dimension europĂ©enne de l’euro. Mais surtout, et la premiĂšre raison ici Ă©voquĂ©e en dĂ©pend, la dimension politique est peu lisible parce que l’idĂ©ologie dominante – au sens d’une logique culturelle des idĂ©es – inscrit le monĂ©taire et le financier dans le vaste ensemble des pratiques dites Ă©conomiques, supposĂ©es non seulement ĂȘtre autonomes des autres faits sociaux mais pour beaucoup apparaissant comme plus dĂ©terminantes et plus contraignantes. Toutefois, cette croyance Ă©conomiste ne peut faire Ă©chapper l’euro et les monnaies modernes aux fondements sociaux et politiques de l’institution monĂ©taire des sociĂ©tĂ©s humaines6. Il convient alors d’inscrire ce changement de monnaie, et ce qui peut apparaĂźtre comme des imperfections dans la transition supposĂ©e du national au supranational, dans le processus contemporain de transformation de l’Etat par subsidiaritĂ©. Un Ă©lĂ©ment de la croyance monĂ©taire l’économisme 14L’économisme Ă©tant un Ă©lĂ©ment gĂ©nĂ©ral puissant de l’ordre de l’inconscient monĂ©taire dans les cultures europĂ©ennes contemporaines, ses faux‑semblants permettent de penser et de faire comme si la monnaie n’était ou n’était devenue qu’un intermĂ©diaire des transactions Ă©conomiques et Ă©tait d’abord un instrument de paiement avant d’ĂȘtre une unitĂ© de compte. 15Cette domination contemporaine de l’économisme dans l’apprĂ©hension des faits monĂ©taires et financiers a facilitĂ© la transition des anciennes monnaies nationales Ă  l’euro. Contrairement aux anticipations des milieux dits souverainistes, les populations ont massivement raisonnĂ© essentiellement, non par rĂ©flexes immĂ©diatement politiques, mais sur la base des difficultĂ©s anticipĂ©es par eux dans la transition, et les autoritĂ©s publiques les ont fortement encouragĂ©es Ă  le faire en leur proposant des solutions pratiques de cette nature. 16Ces faux-semblants Ă©conomistes et ces silences sur les choix de sociĂ©tĂ© ont permis d’échapper de façon frontale Ă  l’analyse politique des changements en cours dont l’euro est Ă  la fois un messager et un vĂ©hicule potentiel et ceci permet de comprendre l’attitude des populations europĂ©ennes qui, contrairement aux attentes de certains, ont massivement plĂ©biscitĂ© l’euro en se dĂ©barrassant, dans des dĂ©lais beaucoup plus courts que ceux qui avaient Ă©tĂ© anticipĂ©s par les autoritĂ©s publiques, des moyens de paiement libellĂ©s dans les anciennes monnaies nationales, alors que le plus grand nombre ne raisonne encore qu’avec des Ă©chelles de prix en anciennes monnaies nationales. Les dimensions nouvelles de l’Etat 17Doit‑il exister une cohĂ©rence parfaite entre un niveau politique supposĂ© europĂ©en et l’émission des monnaies nouvelles en euro et par exemple la faiblesse de l’euro sur les marchĂ©s internationaux entre 1999 et 2001 est‑elle principalement due Ă  la dĂ©faillance des institutions europĂ©ennes et Ă  la faiblesse de l’intĂ©gration politique de l’Union ? Autrement dit, y a‑t‑il doute par rapport Ă  l’euro et Ă  sa valeur par rapport Ă  la livre sterling, au dollar, au franc suisse ou au yen, parce qu’il n’y aurait pas d’Etat europĂ©en ? 18Pour rĂ©pondre Ă  ces questions, d’un point de vue interne c’est‑à‑dire des EuropĂ©ens, il est indispensable d’interroger la nature de l’Etat aujourd’hui dans les sociĂ©tĂ©s dites occidentales. Du fait des principes actifs de subsidiaritĂ©, on constate une implosion de l’Etat traditionnel et de la force et de la cohĂ©sion publiques qui ne se situent plus seulement Ă  un niveau national gouvernemental. Les champs d’intervention Ă©tatique sont redĂ©finis par le haut avec des niveaux supranationaux par exemple fĂ©dĂ©raux ou confĂ©dĂ©raux europĂ©ens, voire mondiaux pour ce qui est du traitement de certaines formes de dĂ©linquance Ă©conomique ou financiĂšre et de problĂšmes environnementaux et par le bas avec des niveaux rĂ©gionaux et locaux dans le cadre de la dĂ©centralisation. 19L’Etat au sens traditionnel du terme se trouve en quelque sorte Ă©clatĂ© entre ces diffĂ©rents niveaux et cela ne peut pas ne pas avoir de consĂ©quences pour ce qui est de la gestion monĂ©taire des monnaies nationales et dans l’émergence de formes de subsidiaritĂ© monĂ©taire Blanc, 2001. 7 Sur cette question, voir les analyses de Bruno ThĂ©ret, en particulier dans La monnaie souveraine. 20Ces interrogations rencontrent aussi la question de la dette sociale, autrement dit les craintes de la remise en cause de la protection sociale, nous y reviendrons, dans le cadre de ce que l’on dĂ©signe comme la construction europĂ©enne7. Les inquiĂ©tudes qui ont pu porter sur l’évolution de la valeur de l’épargne voire des retraites en Allemagne ou aux Pays‑Bas, des prix par exemple en France, reprĂ©sentent aussi une inquiĂ©tude sur les garanties que les Etats sont capables de donner quant Ă  l’avenir. Au‑delĂ  de l’euro ces questions sont posĂ©es et mĂȘme si un lien de causalitĂ© n’est pas directement Ă©tabli entre les diffĂ©rents phĂ©nomĂšnes, la conjoncture est pensĂ©e comme commune par l’ensemble des EuropĂ©ens. 8 La pĂ©riode de fin d’annĂ©e est celle oĂč la quantitĂ© de piĂšces et de billets est la plus importante e ... 21Un autre problĂšme est liĂ© Ă  la croyance d’un Etat dĂ©mocratique fondĂ© sur la reprĂ©sentation d’élus alors qu’aujourd’hui un nombre croissant de questions sont traitĂ©es dans des commissions d’experts voire de reprĂ©sentants autoproclamĂ©s de telle ou telle catĂ©gorie. C’est de la sorte qu’ont de fait Ă©tĂ© choisis au niveau europĂ©en le type des piĂšces et des billets et de nombreuses modalitĂ©s des transitions monĂ©taires. C’est aussi ainsi que doivent ĂȘtre comprises les tensions qui se sont manifestĂ©es au sein de la Commission europĂ©enne entre les ex‑directions gĂ©nĂ©rales XXIV et II pour inclure et donner prioritĂ©, ou non, aux problĂ©matiques sociales et pratiques monĂ©taires concrĂštes et donc dĂ©passer les conceptions essentiellement macroĂ©conomiques prĂ©valentes pendant trĂšs longtemps ; la fixation de la date de transition au 1er janvier avec tous les surcoĂ»ts que cela a induit, par rapport Ă  ce qu’auraient Ă©tĂ© les coĂ»ts pour une transition au 1er novembre ou au 31 mars, apparaĂźt comme le rĂ©sultat de choix fixĂ©s au dĂ©part en oubliant ou en se mĂ©prenant sur les contraintes pratiques de la transition8. La rĂ©duction du temps de double circulation entre les anciens et les nouveaux instruments monĂ©taires initialement prĂ©vue pour six mois sauf en Allemagne, pays partisan d’un big‑bang » monĂ©taire est le rĂ©sultat Ă©galement de pressions de reprĂ©sentants non Ă©lus et d’experts de la sociĂ©tĂ© civile pour que soient pris en compte ces problĂšmes pratiques. Je veux que ma vieille mĂšre comprenne ce qui se passe » disait Emma Bonino, la commissaire chargĂ©e Ă  la Commission de la protection des consommateurs, qui a encouragĂ© de nombreuses initiatives de terrain en ce sens, repris et adaptĂ©s ensuite dans la plupart des pays. La question du statut de la Banque centrale 22Pour ce qui est de la Banque centrale europĂ©enne, elle reflĂšte aussi cette Ă©volution du politique. On doit toutefois remarquer que quand la gestion monĂ©taire se trouvait au niveau national, les politiques monĂ©taires n’étaient jamais en tant que telles approuvĂ©es dans les assemblĂ©es Ă©lues. Et pour ceux qui affirment que la Banque centrale europĂ©enne n’a pas de dimensions politiques et est en dehors des Etats, diraient‑ils la mĂȘme chose des conseils constitutionnels ou des conseils d’Etat qui, dans la plupart des dĂ©mocraties modernes, sont dĂ©signĂ©s selon des modalitĂ©s et des principes qui ne sont pas fondamentalement diffĂ©rents ? 23La difficultĂ© est que ce processus en cours de redĂ©finition de l’Etat, est non seulement largement inachevĂ© son terme est incertain. Il y a des formes en Ă©volution, en discussion dans des rapports de force Ă  l’issue inconnue. Ceci se traduit au jour le jour dans la gestion de la politique monĂ©taire et dans les formes mĂȘmes de la monnaie, comme nous allons le voir. 24Cette complexitĂ© du statut de la monnaie nouvelle par rapport aux autoritĂ©s europĂ©ennes d’une part et aux autoritĂ©s nationales d’autre part se traduit bien Ă©videmment par le fait que ce n’est pas la Banque centrale europĂ©enne qui a imposĂ© aux diffĂ©rents membres de l’Union les dĂ©tails des conditions pratiques du passage. On observe ainsi qu’en Allemagne le mark a cessĂ© d’avoir pouvoir libĂ©ratoire lĂ©gal le 31 dĂ©cembre 2001 Ă  minuit, mais qu’il a Ă©tĂ© de fait acceptĂ© par les commerçants jusqu’en fin fĂ©vrier 2002, que la date lĂ©gale de fin de la double circulation est le 28 janvier aux Pays‑Bas, le 9 fĂ©vrier en Irlande, le 17 fĂ©vrier en France et le 28 fĂ©vrier dans les huit autres pays de la zone euro. Les instruments monĂ©taires, symboles de l’état de l’Union 25D’une certaine façon, l’image des piĂšces et des billets et les symboles qu’ils comportent expriment cette situation institutionnelle nouvelle complexe. 26La prĂ©sence d’une face nationale et d’une face europĂ©enne sur les piĂšces expriment bien l’ambivalence de l’euro qui n’est pas pleinement une monnaie unique europĂ©enne mais qui est la monnaie nationale de la France, la monnaie nationale de l’Italie, la monnaie nationale de l’Allemagne, etc. ; par sa face identique dans l’ensemble de ces pays, elle paraĂźt unique dans les pays de la zone euro, et au‑delĂ  au Kosovo, au Vatican, Ă  Monaco, Saint‑Marin, etc., par exemple ; elle devient commune par les usages autorisĂ©s dans les pays de l’Union non adhĂ©rents Ă  l’euro ou dans les pays de l’Europe centrale et orientale candidats Ă  l’intĂ©gration, voire aussi dans un pays tel que la Suisse oĂč un certain nombre de commerces acceptent les paiements en euro. 27On remarque notamment des symboles faibles d’intĂ©gration si on les compare au In God we trust du dollar amĂ©ricain, aux figures des souverains dans plusieurs pays ou au rappel de la loi sur les billets français ; ce sont des bĂątiments imaginaires n’existant nulle part et une carte gĂ©ographique sans frontiĂšres prĂ©cises, qui comprend mĂȘme une partie de l’Afrique du Nord et la Turquie. La signature est peu lisible mais l’on dit que les Ă©lĂ©ments sĂ©curitaires ont Ă©tĂ© trĂšs renforcĂ©s par rapport aux anciens et aux autres billets en circulation. D’une certaine façon dans cette logique les processus sĂ©curitaires l’emportent sur la construction de la confiance alors que les deux mĂ©canismes d’un point de vue socioĂ©conomique doivent ĂȘtre compris comme Ă©tant tout Ă  la fois complĂ©mentaires et opposĂ©s. Cette insistance mise sur les formes matĂ©rielles sĂ©curitaires en particulier pour ce qui est des billets est aussi une manifestation de l’approche Ă©conomiste et utilitaire de la monnaie. 28Toutefois, n’imaginons pas que cette faiblesse des symboles d’intĂ©gration europĂ©enne sur les instruments monĂ©taires est un obstacle insurmontable Ă  la manifestation d’identitĂ© commune. Dans nos enquĂȘtes nous avons relevĂ© les rĂ©actions particuliĂšres face aux images des billets en euro de personnes immigrĂ©es ; elles voyaient dans les cartes sans frontiĂšres, les ponts et les fenĂȘtres le symbole d’une Europe accueillante et ouverte ; certaines personnes ĂągĂ©es ont soulignĂ© le rejet des risques de conflits armĂ©s et un dĂ©sir de paix, Ă  la vue d’une carte sans frontiĂšre, etc. Ce ne sont pas les populations les plus ĂągĂ©es ou les plus pauvres qui sont nĂ©cessairement les plus hostiles Ă  ce changement monĂ©taire les rĂ©sultats sont en cela diffĂ©rents de ceux des votes pour le traitĂ© d’Union oĂč l’on voyait que le vote pour le oui Ă©tait fortement dĂ©terminĂ© par le niveau d’éducation et le vote pour le non par le faible niveau de revenu et de scolarisation. L’image des billets en euro qui circulent depuis le premier janvier 2002 est de tout autre nature que celle de symboles nationaux hĂ©ritĂ©s des rĂ©publiques nationalistes et des monarchies absolues et elle peut aussi donner Ă  penser, voire Ă  rĂȘver. 29Nous ne dĂ©velopperons pas plus longuement l’analyse de la face politique de l’euro pour en venir aux dimensions pratiques de la transition Ă  l’euro dans les rapports qu’une monnaie mobilise dans les relations Ă  soi et aux autres. 2. Une interprĂ©tation de quelques problĂšmes pratiques de la transition 30Les problĂšmes pratiques de l’introduction de la monnaie nouvelle peuvent ĂȘtre traitĂ©s sur un mode anecdotique ; chacun a son rĂ©cit des rĂ©flexions recueillies ici, de difficultĂ©s rencontrĂ©es personnellement ou dans son entourage, d’erreurs d’apprĂ©ciation commises, de petits gains ou pertes, etc. Un risque potentiel important rĂ©sidait notamment dans une incomprĂ©hension de la rĂšgle des arrondis au centime d’euro infĂ©rieur jusqu’à cinq milliĂšmes d’euro, ou supĂ©rieur au‑delĂ , ce qui produit nĂ©cessairement des effets pouvant apparaĂźtre surprenants, tel que le timbre Ă  3 francs soit 0,46 centimes d’euro, somme Ă©quivalente Ă  3 francs et deux centimes de francs ; le produit Ă  10 francs qui aprĂšs une double conversion franc/euro et euro/franc se trouve Ă  9 francs 97, etc. Pour Ă©viter tout conflit potentiel avec leurs clients, certains magasins ont fixĂ© tous leurs prix Ă  des niveaux qui ne crĂ©ent pas d’écart lors des doubles conversions. En fait, la transition s’étant opĂ©rĂ©e trĂšs rapidement et la volontĂ© des consommateurs d’abandonner le paiement en ancienne monnaie nationale beaucoup plus immĂ©diate qu’elle n’avait Ă©tĂ© anticipĂ©e par les pouvoirs publics, ce problĂšme n’a pratiquement pas Ă©mergĂ© et de nombreux commerces de dĂ©tail affichent des arrondis qui ne respectent pas le taux de conversion sans que cette question pose problĂšme. 9 Sur ce thĂšme on lira avec intĂ©rĂȘt Cuillerai 2001. 10 Le phĂ©nomĂšne a Ă©tĂ© accentuĂ© par la dĂ©pense des bas de laine » ou du matelas » visible avec la m ... 31Par contre, les files d’attente sur les lieux de rĂšglement, sans atteindre celles observĂ©e aux postes de pĂ©age de l’autoroute de Rome le 1er janvier 2002 – neuf kilomĂštres –, ont souvent Ă©tĂ© un des Ă©lĂ©ments les plus spectaculaires du commerce des biens et services. Les chemins de fer nĂ©erlandais avaient estimĂ© que le temps moyen d’une opĂ©ration d’achat au guichet pouvait quadrupler il devait passer de 30 secondes pour un paiement en euro rendus en euro, Ă  60 secondes pour un paiement en florins rendus en euro et Ă  2 minutes pour un paiement mixte euro/florin rendu en euro. Toutefois, il n’a pas Ă©tĂ© notĂ© de rĂ©bellions particuliĂšres des populations, d’hostilitĂ© forte contre le changement lui‑mĂȘme en cours, en dĂ©pit des espoirs exprimĂ©s par certains courants politiques conservateurs, voire de leurs mots d’ordre de boycott. Le temps d’attente prolongĂ© – trĂšs variable selon les lieux et les types de commerce et attĂ©nuĂ© par l’anticipation qui en avait Ă©tĂ© faite par les commerçants – est apparu comme Ă©tant normal Ă  la plupart de ceux qui l’ont subi. L’introduction de ces piĂšces et billets en euro semblait Ă  certains un jeu, excitĂ©s par la nouveautĂ©, pour d’autres quelque chose qu’il fallait subir, autrement dit une sucrerie pour les uns, une mĂ©dication amĂšre pour les autres. Peut‑ĂȘtre y avait‑il pour beaucoup non seulement le sentiment juvĂ©nile de rejouer au Monopoly ou Ă  la Bonne paie, mais surtout l’impression d’une sorte de voyage dans le temps, d’une opĂ©ration qui nous liait collectivement et intimement Ă  des gĂ©nĂ©rations futures, transport et legs dont les difficultĂ©s pratiques prĂ©sentes Ă©taient le prix Ă  payer. La monnaie Ă©tait bien totalitĂ© sociale qui lie les communautĂ©s au‑delĂ  de la vie et de la mort9. Adieu Ă©mouvant Ă  un temps des citĂ©s et des terroirs pour rejoindre un moderne nomadisme. C’est prĂ©cisĂ©ment en partie parce que le passage s’effectuait de façon beaucoup plus rapide qu’il avait Ă©tĂ© anticipĂ© que se rĂ©vĂ©laient des insuffisances d’approvisionnement et des difficultĂ©s dans le stockage des anciennes monnaies10. 32L’observation des pratiques de paiement est un premier mode d’apprĂ©hension du changement. Certains regardent anxieusement et attentivement la monnaie rendue et comptent et recomptent les espĂšces nouvelles. D’autres ont au contraire une confiance aveugle dans le commerçant – ou font semblant – et dĂ©versent un tas de piĂšces nouvelles en lui demandant de faire le tri pour atteindre la somme demandĂ©e. Une solidaritĂ© s’est mĂȘme manifestĂ©e entre consommateurs pour aider les plus en difficultĂ©. L’exhibition des billets, pour des montants Ă©levĂ©s, est frĂ©quente comme elle l’est dans les zones de duty free des aĂ©roports oĂč l’on peut voir des voyageurs dĂ©ambuler tenant une liasse de billets, ce qui paraĂźtrait inconvenant dans tout autre lieu public. Cette attitude – hormis la tradition d’une exposition de la richesse comme chez les maquignons par exemple – est celle Ă  l’égard d’une monnaie qui n’a pas encore trouvĂ© sa valeur, autrement dit que l’on n’estime pas. 33En effet, outre les difficultĂ©s de reconnaissance des nouveaux instruments de paiement, au‑delĂ  de cette difficultĂ©, pour ce qui est du compte lui‑mĂȘme et de l’échelle des valeurs, un changement d’unitĂ© monĂ©taire produit deux effets essentiels qui touchent chacun d’entre nous un effet-revenu, un effet-prix. 34Un effet-revenu se manifeste aussi par exemple dans le cas français division proche de 6,5 ou allemand division par 2 car l’euro ayant une valeur supĂ©rieure Ă  l’ancienne unitĂ© nationale, la division nominale des valeurs et des revenus qui s’ensuit, engendre une impression d’appauvrissement. Mon RMI ça va ĂȘtre cacahuĂšte » disent certains. 35On doit rappeler que lorsque dans certains pays, par exemple en France, les retraites jusque‑lĂ  trimestrielles ont Ă©tĂ© mensualisĂ©es, de nombreuses personnes ont eu l’impression d’une perte de revenu et plus gĂ©nĂ©ralement de richesse. Ces rĂ©actions, qui se sont traduites par quelques suicides en Italie par exemple, peuvent paraĂźtre absurdes Ă  un public Ă©duquĂ©, mais ne doivent pas ĂȘtre nĂ©gligĂ©es dans la mesure oĂč les personnes en difficultĂ©s psychopathologiques peuvent trouver dans l’euro des boucs Ă©missaires Ă  leurs angoisses existentielles. 36Un effet‑prix se produit mĂ©caniquement Ă  la hausse dans un pays comme l’Irlande dans la mesure oĂč la livre irlandaise reprĂ©sente une valeur supĂ©rieure Ă  l’euro, et donc laisse penser qu’il y a accroissement des prix. Dans les autres pays dont l’ancienne monnaie nationale vaut une fraction de l’euro, l’effet‑prix joue Ă  la baisse, plus intensivement en Belgique ou en France qu’en Allemagne, mais beaucoup moins dans ces pays qu’en Italie, en GrĂšce, Espagne ou Portugal qui ont redĂ©couvert les centimes. Un autre effet prix peut aussi se dĂ©velopper dans tous les pays selon la façon dont est comprise la rĂšgle des arrondis et dont sont fixĂ©s les nouveaux prix psychologiques par les chaĂźnes de distribution. Ajoutons Ă  cela que certaines personnes affirment Ă  propos de promotions commerciales que 10% en euro, ça fait plus que 10% en francs ». 37Ces effets‑prix et revenus jouent donc en pratique diffĂ©remment dans les pays de l’Europe du Sud qui dĂ©couvrent les centimes de l’unitĂ© monĂ©taire, dans un pays comme l’Irlande oĂč l’euro reprĂ©sente une fraction de l’ancienne livre, avec des situations intermĂ©diaires, nous l’avons vu, pour le franc belge, le franc français ou le mark par exemple. Cette difficultĂ© est accentuĂ©e dans les pays oĂč la valeur de l’euro en ancienne monnaie nationale est une fraction complexe ; le taux de conversion du mark en euro qui est un rapport proche de un Ă  deux ou au Portugal rapport de un Ă  200 sont beaucoup plus simples que le taux de conversion approximatif de un Ă  6,5 en France ou de un Ă  166 en Espagne par exemple. 38Or, les usagers et consommateurs sont plus conscients des pertes souvent surestimĂ©es que des gains souvent sous‑estimĂ©s. Ainsi gĂ©nĂ©ralement, les inconvĂ©nients rĂ©els voire imaginaires du passage Ă  l’euro sont surĂ©valuĂ©s par rapport aux avantages, ce que l’on observe par exemple Ă  propos de l’impression de fortes hausses de prix qui prĂ©vaut chez les consommateurs, Ă  partir d’exemples particuliers, alors que les observatoires statistiques ne relĂšvent pas de hausses gĂ©nĂ©ralisĂ©es des prix. On se trouve ici dans le mĂ©canisme bien connu de la propagation des rumeurs. 11 Lors des opĂ©rations de formation Tous prĂȘts pour l’euro », de nombreux bĂ©nĂ©voles et travailleurs ... 39Les enquĂȘtes qualitatives que nous avons menĂ©es en France sur la prĂ©paration du passage Ă  l’euro n’ont pas rĂ©vĂ©lĂ© de diffĂ©rence marquĂ©e, pour ce qui est de l’acceptation d’un changement monĂ©taire de ce type, entre riches » et pauvres », entre les travailleurs sociaux par exemple et leurs publics de bĂ©nĂ©ficiaires de minima sociaux11. Ce changement est en effet diffĂ©rent d’opĂ©rations de dollarisation des Ă©conomies, oĂč les intĂ©rĂȘts divergents liĂ©s aux fonctions de rĂ©serve et aux capacitĂ©s et modes d’épargne des divers groupes sociaux, peuvent apparaĂźtre considĂ©rables. La diffĂ©rence est fondĂ©e essentiellement sur les psychopathologies individuelles dans la gestion de l’avenir, de la mĂȘme façon qu’il existe des voyageurs qui rĂšglent leur montre en montant dans un avion sur le fuseau horaire du pays de destination, et qu’il y a ceux qui se rĂ©fĂšrent sans cesse Ă  l’heure du pays d’oĂč ils viennent et qui refusent dans leur tĂȘte et dans leur corps le changement d’horaire. Les diffĂ©rences d’adaptation s’apparentent aussi aux capacitĂ©s linguistiques plus ou moins Ă©levĂ©es de ceux qui pensent rapidement dans une langue Ă©trangĂšre et ceux qui doivent traduire mot Ă  mot pour comprendre et pour s’exprimer. 40On rencontre certaines personnes en forte prĂ©caritĂ© affichant un optimisme fort face Ă  leurs capacitĂ©s personnelles d’adaptation au changement. Ainsi, un jeune d’un foyer d’accueil d’urgence Ă  Bordeaux, interrogĂ© le surlendemain d’une formation euro donnĂ©e dans son centre d’hĂ©bergement, formation qu’il avait suivie avec intĂ©rĂȘt, expliquait que ce ne serait pas difficile pour lui car il est bon en calcul » et que pour passer des francs Ă  l’euro il suffisait de multiplier la somme par la moitiĂ© de la somme et de diviser par cent »  On retrouve donc au‑delĂ  mĂȘme de la fracture sociale » l’opposition entre des optimistes et des pessimistes ! ceux qui sont rĂ©ticents au changement et ceux qui croient aisĂ©ment pouvoir y faire face et l’anticiper. 41Si l’on se rĂ©fĂšre aux dimensions de la monnaie que nous avons Ă©voquĂ©es au dĂ©but de cet article, ces questions relatives Ă  la gestion de la nouveautĂ© interpellent directement le rapport Ă  soi est‑ce que je vais pouvoir faire face au changement ? et le rapport aux autres est‑ce que les autres ne vont pas me rouler ?. 42Changer de mode de paiement totalement et le plus rapidement possible a Ă©tĂ© un premier moyen d’essayer de s’adapter. 12 Alors que la marge d’erreur est habituellement de 0,01% pour une marge bĂ©nĂ©ficiaire de 1% Le Monde... 13 Le Monde, 27 mars 2001 20. 43Au‑delĂ  de la satisfaction immĂ©diate des pouvoirs publics, pour mesurer les difficultĂ©s prĂ©visibles de cette transition il convient de rappeler qu’au Royaume‑Uni, en 1971, en dĂ©pit d’une information particuliĂšrement intense, un sondage a montrĂ© que, un mois et demi aprĂšs la dĂ©cimalisation de la livre sterling, 45% des personnes interrogĂ©es donnaient une rĂ©ponse fausse ou n’étaient pas en mesure de rĂ©pondre Ă  une question simple de conversion de l’ancien systĂšme divisant la livre en vingt shillings et le shilling en douze pence au nouveau systĂšme divisant la livre en cent pence. De mĂȘme, lors de tests de manipulation effectuĂ©s auprĂšs du personnel des agences bancaires et des commerçants avec des billets euro factices, Ă  l’automne 2001, il est apparu un taux d’erreur Ă©levĂ© entre 3 et 5% du chiffre d’affaires quotidien des entreprises12. Aux Pays‑Bas, une enquĂȘte dans les commerces de dĂ©tail, rĂ©alisĂ©e moins d’un an avant l’introduction des piĂšces et des billets en euro sur le double affichage florin/euro, avait rĂ©vĂ©lĂ© 15% d’erreurs dans les taux de conversion ; les boulangers, Ă©piciers, bouchers, cafĂ©s‑restaurants et coiffeurs Ă©taient ceux qui commettaient le plus souvent des erreurs13. 14 Ces personnes savent par habitude quel billet il faut donner pour rĂ©gler une dĂ©pense de quarante‑de ... 44Une Ă©tude, rĂ©alisĂ©e en France en juin 1997 par l’Union fĂ©minine, civique et sociale, montrait que seulement 12,5% des enquĂȘtĂ©es sont arrivĂ©es Ă  convertir sans calculette des francs en euro, 32% y sont parvenues sans difficultĂ© avec une calculette alors que 19% ont refusĂ© d’essayer et que 34,5% ne sont pas arrivĂ©es Ă  poser la division dans le bon sens ; si l’on ajoute qu’environ la moitiĂ© des enquĂȘtĂ©es ne s’étaient jamais servi d’une calculette et que 10%, mĂȘme aprĂšs une dĂ©monstration, ne sont toujours pas arrivĂ©es Ă  faire la conversion avec calculette, on mesure la difficultĂ©, n’en dĂ©plaise Ă  ceux qui s’imaginent qu’il suffit d’initier des techniques simples comme une calculette » pour favoriser le passage des anciennes monnaies nationales Ă  la monnaie nouvelle. Les enquĂȘtes de terrain sur la prĂ©paration Ă  l’euro des populations en situation de prĂ©caritĂ© Ă©conomique ou d’exclusion sociale ont montrĂ© que des personnes n’ayant pas de difficultĂ©s fortes pour faire leurs courses en francs ont beaucoup de difficultĂ©s Ă  passer Ă  l’euro sans commettre d’erreur14. 45Si dans sa vie quotidienne chacun est Ă  la merci d’une erreur dans le rendu de monnaie ou dans l’apprĂ©ciation du prix d’un bien ou d’un service dans la nouvelle monnaie, les consĂ©quences d’une Ă©ventuelle erreur ne sont pas les mĂȘmes pour ceux que l’on peut qualifier de riches ou de pauvres. Ceci peut expliquer une inquiĂ©tude plus forte pour les populations en situation de prĂ©caritĂ© Ă©conomique forte ou de handicap, inquiĂ©tude qui ne doit pas ĂȘtre confondue avec une hostilitĂ© face Ă  l’euro lui‑mĂȘme. Ceci explique la mise en place d’un programme Tous prĂȘts pour l’euro », soutenu par le ministĂšre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie et la Caisse des dĂ©pĂŽts et consignations, dĂ©clinaison nationale des programmes Euro facile » Ă  destination des populations Ă  faible revenu, connaissant gĂ©nĂ©ralement une forte angoisse pour joindre les deux bouts » afin, Ă  travers la formation de mĂ©diateurs travailleurs sociaux et bĂ©nĂ©voles d’association, de les informer sur ce passage Ă  l’euro et de faire baisser leur forte inquiĂ©tude et leur peur de ne pas s’y retrouver dans ce nouvel espace de prix, et en consĂ©quence de se faire avoir ». 46La gestion des budgets familiaux permet d’observer une certaine planification des dĂ©penses, dont certaines sont permanentes comme le paiement des loyers, des factures d’eau et d’électricitĂ©, de la nourriture notamment, alors que certaines dĂ©penses occasionnelles permettent de faire une bonne affaire ». Une norme essentielle en matiĂšre monĂ©taire est pour le consommateur l’échelle de grandeur de ses dĂ©penses et donc de celles‑ci en proportion de ses revenus. C’est ainsi que s’établit l’équilibre souvent prĂ©caire entre dĂ©penses et recettes. On peut ici rappeler le fait que les diffĂ©rentes catĂ©gories de consommateurs se font une idĂ©e de la hiĂ©rarchie des prix, une image de ce qui est cher et de ce qui l’est relativement moins, en mĂ©morisant une gamme de prix de biens et de services tout Ă  la fois limitĂ©e – le prix de vingt Ă  cinquante biens ou services sans doute – et diffĂ©rente quant aux prix retenus comme rĂ©fĂ©rents selon les modes de vie des divers milieux sociaux et culturels, les sexes et les tranches d’ñge. Ce qui est vrai des consommateurs l’est aussi bien Ă©videmment des commerçants et des publicitaires qui ont dĂ» redĂ©finir pour chaque prix les seuils psychologiques de prix en euro de chaque type de produits et services. De la mĂȘme façon les travailleurs sociaux qui contrĂŽlent les budgets des personnes en situation de forte prĂ©caritĂ© doivent rĂ©apprendre les niveaux normaux de dĂ©pense exprimĂ©s en euro pour rĂ©agir rapidement face aux dĂ©penses des mĂ©nages qu’ils contrĂŽlent. 47Rappelons ici aussi que la connaissance plus Ă©tendue et plus forte par les femmes des prix des biens de consommation courante, qui s’explique par leurs pratiques plus frĂ©quentes des courses, Ă©claire une facette de leur opposition plus forte ou leur moindre adhĂ©sion politique Ă  l’euro le changement monĂ©taire entraĂźne une perte considĂ©rable de leur savoir‑faire dans la gestion quotidienne des budgets familiaux. Payer en euro et compter en franc 48Lors des opĂ©rations de test, il est surprenant de voir des personnes qui savent donner le bon billet pour un certain niveau de dĂ©penses en franc se rĂ©vĂ©ler incapables de le faire, mĂȘme quand on leur indique la valeur des billets en euro 10 euro, 20 euro, etc.. Ils ont de la difficultĂ© Ă  rĂ©duire deux piĂšces de cinquante centimes d’euro Ă  un euro. En fait, il apparaĂźt que ces personnes ne comptent pas 120 francs = 100 plus 20 mais agissent par habitude et routine construite de longue date elles savent par expĂ©rience qu’il faut donner un billet de 200 francs pour rĂ©gler une dĂ©pense de 120 francs et qu’un billet de 100 francs suffit pour rĂ©gler 80 francs. Ils pensent donc qu’une solution sera de donner un gros billet », avec le risque de se faire avoir » si le rendu de monnaie est inexact. La prĂ©paration du passage Ă  l’euro sous forme d’usage de piĂšces et de billets est donc beaucoup plus longue et complexe qu’une simple reconnaissance des piĂšces et des billets en euro. Il s’agit de crĂ©er des automatismes dans les rĂšglements manuels, d’autant plus importants lorsque l’on sait qu’au moins un tiers des bĂ©nĂ©ficiaires de minima sociaux et populations en trĂšs forte prĂ©caritĂ© Ă©conomique et sociale rĂšglent toutes leurs dĂ©penses en liquide. 3. L’euro, boĂźte de Pandore 49Les sondages qui ont Ă©tĂ© publiĂ©s en janvier 2002 sur le passage Ă  l’euro rĂ©vĂšlent un taux de satisfaction trĂšs Ă©levĂ© parmi les consommateurs sur les conditions de la transition Ă  l’euro. Compte tenu de l’économisme prĂ©valant et de l’apprĂ©hension essentiellement pratique de l’euro, cela signifie que les populations n’ont pas rencontrĂ© de difficultĂ©s majeures. Les vastes campagnes d’information, les opĂ©rations de prĂ©paration au changement par des mĂ©diateurs ou relais d’information, qui ont Ă©tĂ© menĂ©es en particulier en les ciblant en direction de publics particuliers personnes ĂągĂ©es, en situation de prĂ©caritĂ© Ă©conomique, handicapĂ©s, prisonniers, etc. et surtout l’expression largement diffusĂ©e dans la presse des craintes face aux difficultĂ©s anticipĂ©es de la transition durant les mois et les semaines qui ont prĂ©cĂ©dĂ© l’introduction des piĂšces et billets, ont permis de conjurer le sort et de faire accepter les dysfonctionnements inĂ©vitables dans un changement de cette ampleur. Ceux‑ci Ă©taient d’autant plus acceptĂ©s qu’ils Ă©taient anticipĂ©s. 50Cependant, rien n’est dit sur le degrĂ© de connaissance effective des nouvelles Ă©chelles de prix et des nouveaux instruments de paiement ainsi que sur les taux d’erreur dans les rendus de monnaie selon les diffĂ©rents secteurs d’activitĂ©. Or, ces Ă©lĂ©ments seraient des indicateurs plus effectifs de l’intĂ©gration de l’euro dans les pratiques quotidiennes que ne le sont les donnĂ©es relatives Ă  la vitesse de disparition des moyens de paiement en anciennes monnaies nationales. 51Les sondages sur l’acceptation de l’euro peuvent en effet ĂȘtre faussĂ©s par la crainte pour les sondĂ©s d’apparaĂźtre incapables de s’adapter au changement et en quelque sorte en retard d’une gĂ©nĂ©ration. Il semble par exemple que bien peu de consommateurs vĂ©rifient le rendu de monnaie. La rapiditĂ© de la disparition des paiements avec les anciens billets et piĂšces peut ĂȘtre comprise comme un souci des consommateurs d’apprendre les nouveaux instruments et les nouvelles unitĂ©s de compte. La trĂšs grande majoritĂ© de la population ne reconnaĂźt les prix qu’exprimĂ©s en ancienne unitĂ© monĂ©taire et surestime sans doute largement sa capacitĂ© Ă  vivre Ă  brefs dĂ©lais dans la nouvelle Ă©chelle de prix. La diminution que l’on dit importante des revenus dans les professions Ă  pourboire traduit l’ignorance forte que les consommateurs ont de la valeur de l’euro. L’immense effort citoyen d’adaptation, accompli par chacun, tait en partie pour un temps les interrogations sur les raisons et les bĂ©nĂ©ficiaires de ce changement. Au‑delĂ  des problĂšmes pratiques et quotidiens, d’autres questions Ă©mergent toutefois, qui interrogent d’une façon ou d’une autre le pacte social du vivre ensemble. 52Ainsi, une croyance largement partagĂ©e s’est Ă©tablie que le passage Ă  l’euro Ă©tait pour certaines catĂ©gories de commerçants l’occasion d’une valse des Ă©tiquettes ». La publication d’indices mensuels de variations des prix n’a pas suffi pour faire disparaĂźtre la croyance Ă  la manipulation des prix. Les pratiques de certaines professions ont alimentĂ© la rumeur. 53Au‑delĂ  de cette crainte assez forte d’une hausse des prix, nĂ©e de la gĂ©nĂ©ralisation de cas particuliers, l’interrogation porte en fait sur les gains et les pertes de chacun dans une opĂ©ration de ce type. Penser que les prix augmentent plus fortement que son propre revenu, c’est penser que le partage du gĂąteau » est dĂ©favorable Ă  la catĂ©gorie sociale Ă  laquelle on appartient. Ainsi le passage Ă  l’euro ravive subrepticement les tensions entre groupes sociaux. 54La presse fait Ă©tat par exemple en Allemagne d’une forte revendication des syndicats de la mĂ©tallurgie pour un accroissement consĂ©quent des rĂ©munĂ©rations des salariĂ©s lors du renouvellement de la convention avec le patronat au premier semestre 2002. En France, l’exemple le plus frappant est celui du secteur de la santĂ©. De nombreuses fractions de la sociĂ©tĂ© française ont des causes de mĂ©contentement qui peuvent paraĂźtre lĂ©gitimes la justice, la gendarmerie, l’éducation nationale tout comme la santĂ©, pour ne prendre que des secteurs qui touchent au plus prĂšs Ă  l’Etat. Toutefois, le fait que des mouvements de grĂšve aussi forts parmi les infirmiĂšres, les mĂ©decins, dentistes, etc. soient apparus dans le temps mĂȘme de l’introduction des piĂšces et billets en euro ne nous paraĂźt pas une simple coĂŻncidence. MĂȘme si cette cause n’est pas unique et si ces grĂšves sont la convergence et la rĂ©sultante de nombreux facteurs y compris politiques, le changement monĂ©taire y a jouĂ© un rĂŽle. Remarquons tout d’abord que la santĂ© en tant qu’élĂ©ment du dispositif de protection sociale est soumise Ă  l’interrogation montante sur la pĂ©rennitĂ© des mĂ©canismes actuels de couverture sociale dans le cadre de la mise en concurrence supposĂ©e des avantages sociaux par la construction europĂ©enne. D’autre part, par ses modes de financement, Ă  la fois public et privĂ©, et du fait des formes complexes de tiers payant, une grande partie des professions de la santĂ© implique un paiement direct de la part des clients‑usagers, pour une fraction au moins des services qu’ils reçoivent. 55La santĂ© qui apparaĂźt donc comme un secteur plus exposĂ© Ă  des revendications sociales dans la pĂ©riode est donc en France le premier qui a en quelque sorte craquĂ©. Mais il existe un risque fort d’une propagation rampante ou gĂ©nĂ©ralisĂ©e de la fracture » entre groupes sociaux, chaque profession revendiquant une part plus large de la richesse collective. Ces demandes d’un nombre d’euro supplĂ©mentaires Ă  recevoir par acte, heure ou mois, ou sous forme de primes n’apparaissent pas comme une nĂ©cessitĂ© de survie des travailleurs mais comme la contrepartie lĂ©gitime de ce que chaque groupe prĂ©tend reprĂ©senter dans la sociĂ©tĂ©. Or ces luttes qui s’expriment sous forme de revendications de revenu et donc monĂ©taires, plus que sous forme de modifications des conditions de travail et de l’organisation de celui‑ci – qui pourraient constituer une rĂ©ponse plus adaptĂ©e Ă  la demande cachĂ©e derriĂšre un nombre d’euro – sont exacerbĂ©es par le fait que la disparition des anciennes monnaies nationales rend trĂšs difficile un raisonnement Ă  travers une monnaie que l’on estime. 56Un autre risque, dans l’hypothĂšse notamment oĂč les pouvoirs publics cesseraient trop rapidement d’accompagner le passage Ă  l’euro sous prĂ©texte que celui‑ci n’a pas en apparence posĂ© de difficultĂ©s majeures, est celui de la part des populations europĂ©ennes d’un refus d’aller plus loin dans la construction europĂ©enne. Les grĂšves et mouvements sociaux que nous avons Ă©voquĂ©s sont aussi un test du niveau de dĂ©cision actuelle national ou europĂ©en ?. Autrement dit il est possible que les populations ayant pour une proportion significative l’impression Ă  terme que l’euro leur a apportĂ© des inconvĂ©nients – en particulier parce que le passage aux nouvelles Ă©chelles de valeur et de prix sera nĂ©cessairement un processus plus long qu’elles n’imaginaient – et que les miracles annoncĂ©s d’ordre macroĂ©conomique ou liĂ©s Ă  une mobilitĂ© qui pour le plus grand nombre ne les concerne pas se sont Ă©vanouis dans une conjoncture Ă©conomique morose, s’opposent sous des formes diverses, notamment lors de leurs votes, aux changements institutionnels nĂ©cessaires, en particulier du fait de l’élargissement de l’Union. Nul ne peut donc prĂ©dire si l’euro sera seulement le symbole d’une unification partielle essentiellement mercantile ou s’il est instrument potentiel d’une unitĂ© encore en cours de construction. La question n’est bien Ă©videmment pas seulement celle de plus d’intĂ©gration mais sous quelles formes, avec quelle intensitĂ© et dans quels domaines politique Ă©trangĂšre, fiscalitĂ©, conditions de travail et de protection sociale, uniformisation des formations scolaires, etc.. La rĂ©ponse ne peut donc qu’ĂȘtre politique et il serait extrĂȘmement dangereux de laisser croire que le passage Ă  l’euro est irrĂ©versible. 57L’euro est donc une boite de Pandore. Toutefois, lorsque s’étaient Ă©chappĂ©s les maux et les biens de la boite de Pandore, il ne restait plus au fond que... l’espĂ©rance. Euro et mobilitĂ© des populations 58Un argument souvent avancĂ© en faveur de l’introduction de l’euro est d’affirmer que les prix baisseront pour le consommateur », parce que les commerces des diffĂ©rents pays seront plus en concurrence. L’argument se situe Ă  une Ă©chelle macroĂ©conomique et, pour le quotidien vĂ©cu Ă  micro‑échelle ne vaut que pour les zones frontaliĂšres et pour les consommateurs ayant la possibilitĂ© matĂ©rielle de comparer les prix et de se dĂ©placer ; par exemple ceux des vallĂ©es de la Moselle et du Rhin, de la Catalogne espagnole et française, des deux versants du pays basque ou de la rĂ©gion de GĂšnes et de Nice. 59On peut remarquer que si 9% des habitants de l’Europe des Quinze vivent Ă  moins de 30 kilomĂštres d’un autre pays de l’Union, ce pourcentage de populations habitant dans une zone situĂ©e prĂšs d’une frontiĂšre intra‑communautaire est trĂšs diffĂ©rent selon les pays 100% au Luxembourg, 39% au Pays‑Bas ou 26% en Belgique, 11% en France et en Allemagne mais 4% seulement en Espagne et 1% en Italie ou au Royaume‑Uni. L’argument de la concurrence par les prix Ă  l’étranger peut sans doute difficilement convaincre les habitants de la Bretagne, de la Charente, de la Sicile, de l’Andalousie ou de l’Ecosse, autrement dit de rĂ©gions excentrĂ©es et Ă©loignĂ©es des frontiĂšres d’un autre pays de l’Union europĂ©enne. Sur les quelque cent millions d’opĂ©rations de rĂšglement par chĂšque ou par carte effectuĂ©es chaque jour dans la zone euro, seulement quelques centaines de milliers impliquent des opĂ©rations transfrontaliĂšres. 60MĂȘme, dans les zones frontaliĂšres il apparaĂźt que l’argument ne touche pas toute la population. Un des Ă©lĂ©ments les plus Ă©tonnants des enquĂȘtes que nous avons menĂ©es durant le second semestre 2001 auprĂšs des publics en difficultĂ© dans le Nord est que les populations en situation de prĂ©caritĂ© Ă©conomique qui rĂ©sident Ă  quelques kilomĂštres de la frontiĂšre, par exemple dans l’agglomĂ©ration lilloise, n’utilisent quasiment jamais les francs belges, ne font jamais leurs courses en Belgique donc ne comparent jamais les prix et n’ont pas l’habitude de l’usage d’une monnaie autre que le franc français. Comment comprendre et interprĂ©ter cette habitude quasi exclusive de l’usage du franc français Ă  quelques kilomĂštres d’une frontiĂšre ? 61Les populations en situation de forte prĂ©caritĂ© Ă©conomique et sociale Ă©voquent le coĂ»t et la difficultĂ© des transports une des raisons pour lesquelles les Français s’approvisionnent en Belgique est par exemple le coĂ»t infĂ©rieur des carburants, argument qui ne peut pas jouer comme motif de dĂ©placement pour ceux qui n’ont pas un vĂ©hicule Ă  leur disposition, les habitudes qu’ils ont de faire leurs achats dans un commerce qu’ils estiment moins chers que les autres. Ils font confiance Ă  un commerçant et, dans un petit supermarchĂ©, ont des rapports privilĂ©giĂ©s avec un/e caissier/Ăšre. Les directeurs de ces Ă©tablissements opĂšrent d’ailleurs rĂ©guliĂšrement des vĂ©rifications des tickets de caisse pour constater que la caissiĂšre ne fait pas de cadeaux Ă  certains clients. Il arrive que ces personnes, lorsqu’elles dĂ©mĂ©nagent, retournent, quand c’est possible, dans leur commerce prĂ©fĂ©rĂ© ». C’est en particulier le cas des personnes ayant des difficultĂ©s pour compter elles achĂštent toujours les mĂȘmes produits et savent ainsi quel type de billets ou de piĂšces elles doivent remettre et sur lesquels de la monnaie leur sera rendue. Conclusion 62Au cours des enquĂȘtes que nous avons menĂ©es durant le second semestre 2001 sur la prĂ©paration en France au passage Ă  l’euro, nous avons demandĂ© Ă  de nombreuses personnes s’il leur Ă©tait arrivĂ© de rĂȘver Ă  l’euro. Cathy, assistante sociale dans un centre mĂ©dico‑social dĂ©partemental de l’HĂ©rault, qui, par ailleurs ne manifestait ni crainte ni attente particuliĂšre par rapport Ă  la monnaie nouvelle, a acceptĂ© de rĂ©vĂ©ler ce rĂȘve. J’avais suivi une formation euro en juin, nous a‑t‑elle dit. Mon rĂȘve. C’était juste au retour de mes vacances fin juillet au moment de la reprise de mon travail. Je payais en francs Ă  la caisse. Je voyais une caisse enregistreuse, une vieille machine, avec de grosses touches. Et quand le commerçant qui Ă©tait derriĂšre m’a rendu la monnaie en euro, je me suis dit ah! ils s’y sont enfin mis. 63Cathy pouvait ainsi avant l’heure rassurer ceux qui angoissaient Ă  l’idĂ©e de ce passage. Toutefois, la transition n’est pas aussi simple que le geste symbolique de ce passage d’un paiement effectuĂ© en francs Ă  un rendu de monnaie en euro. La satisfaction rapidement exprimĂ©e par les autoritĂ©s publiques quant au basculement des anciennes monnaies nationales Ă  l’euro ne doit pas masquer la capacitĂ© qu’auront celles‑ci de perdurer sous forme d’unitĂ©s de compte. L’évĂ©nement qu’a constituĂ© l’introduction de l’euro est aussi Ă  vaste Ă©chelle la manifestation de la distinction essentielle d’un point de vue thĂ©orique entre unitĂ© de compte et moyen de paiement il est tout Ă  fait possible de continuer Ă  compter en franc par exemple pour apprĂ©cier certaines dĂ©penses tout en payant en euro. 64Bien Ă©videmment on peut penser que trĂšs rapidement les consommateurs connaĂźtront en euro le prix de certains achats courants pain, cafĂ©, lait, certains lĂ©gumes, tickets de transport, litre d’essence, journal, etc., chacun ayant une rĂ©fĂ©rence plus ou moins large et diversifiĂ©e, selon son mode de vie et de consommation. C’est sur cette base mĂȘme que la gĂ©nĂ©ration qui entre en cours prĂ©paratoire va apprendre Ă  estimer l’ensemble de l’échelle des prix dans la seule unitĂ© euro et perdra, si ce n’est pour dialoguer avec certains de ses aĂźnĂ©s, le sens des prix exprimĂ©s dans les anciennes monnaies nationales. Toutefois, l’absence de limite lĂ©gale au double affichage peut permettre le maintien comme unitĂ© de compte de l’ancienne monnaie pendant une pĂ©riode assez longue, par exemple pour le prix des automobiles, des vĂȘtements, de l’immobilier, etc. Il est significatif qu’en France selon les milieux sociaux et les tranches d’ñge l’usage des anciens francs » se fasse Ă  partir de niveaux diffĂ©rents pour les uns Ă  partir de mille francs/cent mille francs, pour d’autres le prix d’une voiture et pour certains le prix d’un appartement ; gĂ©nĂ©ralement seules les tranches d’ñge nĂ©es aprĂšs 1956, ou les personnes arrivĂ©es en France depuis la fin des annĂ©es cinquante ainsi que celles gĂ©rant des budgets trĂšs Ă©levĂ©s dans un cadre professionnel pensent toutes les valeurs en francs actuels la plupart des personnes perdent au‑delĂ  d’un certain seuil l’échelle de grandeur d’un prix ; plusieurs millions ou plusieurs milliards, ça ne parle plus ». On observe de plus une diffĂ©rence entre des usages privĂ©s de l’ancien franc dans les relations familiales notamment et dans les dialectes locaux qui conservent aussi des mesures d’Ancien RĂ©gime telles que les journaux pour la terre, les barriques pour le vin, etc.. Un certain nombre de personnes ĂągĂ©es justifient le recours aux anciens francs » comme unitĂ©s de compte par le fait qu’ainsi elles ont l’impression d’ĂȘtre plus riches un million, disent‑elles, c’est quelque chose ; dix mille francs, c’est rien du tout » ; alors que pour des jeunes de banlieues les anciens francs, ça gonfle les poches ». De ce point de vue, l’euro
 ça les dĂ©gonfle ». Dans un univers monĂ©taire en euro, l’usage d’un compte en francs donnera aussi par rapport Ă  l’euro une impression de richesse, sur laquelle il sera possible de jouer, en raisonnant sur l’équivalence 150 euro Ă©galent 1 000 francs ou sur la base de la piĂšce de 20 centimes d’euro qui prĂ©sente des caractĂ©ristiques physiques trĂšs diffĂ©rentes de celles de toutes les autres piĂšces ramenĂ©e Ă  la valeur de celle d’un franc. 65Cette mĂ©moire de la conservation des anciens francs risque d’ĂȘtre trompeuse. La conversion du franc français en nouveau franc 1960 est la rĂ©fĂ©rence principale en France, pays oĂč prĂšs de quarante ans plus tard un grand nombre de personnes Ă©valuent encore en anciens francs », notamment les sommes dĂ©passant le million de centimes. Or, un rapport de un Ă  cent cas du passage des anciens aux nouveaux francs est beaucoup plus facilement rĂ©alisable qu’une multiplication approximative par 6,5 par exemple, ou une Ă©quivalence du type 15 euro = 100, 150 = 1 000, etc., sauf Ă  recourir sans cesse Ă  une calculette ou une table, Ă  la maniĂšre de Voltaire qui disait qu’il ne pouvait pas acheter ou vendre en livres, sous et deniers sans le secours de son barĂȘme, ce que peut jouer le rĂŽle du double affichage. Si le double affichage Ă  la suite notamment d’une demande forte des consommateurs est maintenu pour une gamme plus ou moins Ă©tendue de biens et services l’immobilier, les voitures, les vĂȘtements et les chaussures par exemple, les Français retrouveront pour le temps d’une gĂ©nĂ©ration, voire plus, la distinction entre compte en francs et paiement en euro, tout comme jusqu’à la fin du XVIIIe siĂšcle ils comptaient en livres, sous et deniers et rĂ©glaient leurs dettes avec des piĂšces aux dĂ©nominations et valeurs trĂšs variĂ©es ; l’usage de compte en sous pour de petites dĂ©penses a perdurĂ© jusque dans les annĂ©es 1960 dans certains milieux sociaux. Jusqu’à la Restauration au moins les Français se servaient de tables leur permettant de convertir les francs, nouvelle monnaie depuis la RĂ©volution, dans les anciennes piĂšces dont certaines circulaient encore ; les mesures d’Ancien RĂ©gime n’ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par le nouveau systĂšme dĂ©cimal que sous la Monarchie de Juillet Ă  la suite d’interventions fortes de l’Etat pour faire dĂ©truire les anciens instruments de mesure. De nombreux Anglais ont Ă©valuĂ© certains produits, comme les vĂȘtements, en guinĂ©es jusque dans les annĂ©es soixante alors que ces piĂšces avaient disparu depuis plus d’un siĂšcle et demi. Les anciennes monnaies nationales peuvent donc de façon limitĂ©e avoir dans la mĂ©moire populaire une vie bien plus longue que ne l’ont imaginĂ© les autoritĂ©s publiques, sans que cela n’exprime une contestation politique ; ce sera simplement une façon de vivre le blĂ©, le flouze et la thune en toute intimitĂ©.
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monnaie d un pays étranger que l on peut convertir